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Faculté des sciences de la sante

Filière : Orthophonie

MEMOIRE présenté pour l’obtention de la


LICENCE EN ORTHOPHONIE

Par
BENHSAIN YACOUT

L’IMPACT DU BILINGUISME ET DU PLURILINGUISME SUR LE LANGAGE ORAL


DANS LA PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE AU MAROC.
TABLE DES MATIERES :

A. Partie théorique :

I. Introduction
II. L’enfant et sa langue :
1. Langage, langue et parole (définitions et distinctions)
2. La langue maternelle, vecteur identitaire majeur
3. Valeur symbolique des premiers mots
4. Stade du développement du langage
5. Les périodes linguistiques
6. Le développement du 1er lexique en deux ou plusieurs
langues

III. Le bilinguisme dans tous ses aspects :


1. Le bilinguisme : définition
2. Le bilinguisme précoce
3. Le bilinguisme tardif
4. Différents types de bilinguisme
5. Bilinguisme vs monolinguisme
6. Développement du premier lexique en deux langues chez
l’enfant bilingue
7. L’identité bilingue : langues, cultures, familles
8. De la langue maternelle à la langue de la société
9. Français vs Arabe dialectale
10. Différents points de vue du bilinguisme

IV. Le plurilinguisme :
1. Le plurilinguisme (Définition)
2. Confusion entre le plurilinguisme et multilinguisme
3. La différence entre le plurilinguisme et multilinguisme
4. Plurilinguisme et fonctions sociales des langues
5. Plurilinguisme, normes du groupe et valorisation des langues
6. Quelques réflexions sur le plurilinguisme et la multi
culturalité en milieu scolaire
7. Sur identification et sous identification
V. Le bilinguisme et l’orthophonie :
1. Le rôle de l’orthophoniste dans le bilinguisme
2. Bilinguisme/plurilinguisme et troubles du langage chez l’enfant
3. L’accompagnement des familles migrantes dans le territoire
marocain
4. Comment évaluer le langage de l’enfant bilingue ou
plurilingue ?
5. Exemples d’outils d’évaluation : le BEOCLER
6. Le patient et sa famille
7. Trouble d’articulation
8. Bilinguisme et retard de langage
9. Suppression d’une langue en cas de trouble de langage
10. Les retards et les troubles du langage oral

VI. Bilinguisme/plurilinguisme et petite enfance :


1. Les compétences linguistiques des bébés et des parents
2. Les choix linguistiques des parents
3. Problématiques du bilinguisme dans le champ de la
psychopathologie de l’enfant
4. Evaluation du contexte linguistique
5. Observations cliniques :
a. Langue maternelle et scolarisation
b. Langue maternelle et langue paternelle
c. Langue maternelle et langue du pays d’accueil
d. Langue maternelle et dialecte
e. Langue maternelle et difficultés sociales
f. Langue maternelle et langue nationale

B. Partie pratique :

I. Phase conceptuelle :
1. Formulation du problème
2. Cadre de référence
3. Objectifs de l’étude
4. Problématique
5. Hypothèses de travail
II. Présentation de la démarche de travail :
1. Questionnaire :
a. Elaboration du questionnaire
b. Structuration du questionnaire
c. Présentation des résultats
2. Discussion et analyse des résultats
III. Conclusion
IV. Bibliographie
I. INTRODUCTION :

Le bilinguisme est la capacité d’une personne de pouvoir alterner entre deux langues selon le
contexte et ses besoins. Par extension à un territoire, le bilinguisme est la coexistence de deux
langues officielles dans un même État.

On retrouve donc le bilinguisme dans deux points de vue différents, le premier : linguistique,
c’est-à-dire parler couramment deux langues différentes, pourtant le bilinguisme parfaitement
équilibré n’existe pas. On le décrit alors sur un continu allant d’une compétence minimale à
maximale pour les deux langues, en perpétuelle élaboration.

Et aussi d’un point de vue culturel : l’apprentissage d’une nouvelle langue nous permet aussi
d’apprendre plus sur une nouvelle culture, sur une autre manière de vivre, de parler, d’entrer
en relation avec les personnes de l’autre. La langue et la culture sont donc indissociables.

Le bilinguisme qu’il soit lié à la migration ou non, collectif ou individuel s’applique à la


moitié de la population mondiale.

Quant au plurilinguisme, il se définit à son tour par un état d’une personne ou d’un groupe de
personnes qui parle concurremment plusieurs langues différentes selon le type de
communication ou de discussion.

Il réfère donc un répertoire de variétés de langues que peuvent utiliser les plurilingues c’est à
dire leur langue maternelle et toutes les autres langues acquises par la suite ou à l’école ou à
partir de films ou autre et aussi dans la société, on donne les exemples des familles migrantes
étrangères au Maroc qui apprennent la langue arabe grâce à la société marocaine.

La personne plurilingue développe donc un lexique plus enrichis et plus larges qu’une
personne monolingue ou bilingue.

Dans le cadre de l’orthophonie, une évaluation précise des compétences langagières est
indispensable. L’orthophoniste évalue un patient bilingue ou plurilingue en vérifiant sa
capacité à parler deux langues ou plus, il le met donc en pratique. L’évaluation peut poser des
difficultés quelque fois suite aux manques de tests adaptés à ces langues et à la non-maitrise
des langues en question du côté de l’orthophoniste.

En effet, que ce soit en termes d’évaluation ou de prise en charge orthophonique, on se pose


toujours les questions suivantes : Comment distinguer ce qui relève de troubles du langage ou
de difficultés liées au bilinguisme ? Est-ce que le bilinguisme ou le plurilinguisme peuvent
avoir des liens avec le retard de langage et des troubles du langage oral ? Quel pourrait être
l’impact du bilinguisme et du plurilinguisme dans l’acquisition de l’apprentissage du langage
oral et des troubles de l’apprentissage ? Est-ce que la différence des cultures peut poser
problèmes dans l’acquisition du langage chez l’enfant
II. L’enfant et sa langue :
1. Langage, langue et parole (définitions et distinctions) :
Le langage : représente la capacité qui permet à l’humain de pouvoir communiquer et de
d’interagir avec autrui, le langage est considéré comme une communication universelle et
innée chez l’Homme qu’il soit muet ou sauvage. En effet, le langage humain possède des
particularités et des caractéristiques qui lui sont propres. Il faut aussi savoir que le langage
représente une créativité très développée, à partir d’un nombre de mots et de sons vient une
infinité de messages pour l’expression de chacun.

La langue : quant à elle, elle permet de communiquer et elle n’est pas commune à tous mais
seulement à un groupe de personne, exemple du Français. Une langue n’est comprise qu’entre
les personnes qui maitrise cette dernière. Contrairement au langage, la langue a besoin d’être
apprise pour qu’elle puisse être utilisée, elle s’apprend donc au fur et à mesure de la vie.
La parole : Celle-ci désigne à son tour, l’utilisation concrète de la langue que possède chaque
personne, c’est-à-dire la façon d’utiliser les codes langagiers, on parle donc de prononciation,
d’accent, de rythme, de type de mots utilisés et d’intonation. Ça reste donc une manière de
parler.

2. La langue maternelle, vecteur identitaire majeur :


L’humain s’enracine dans une langue pour qu’il puisse créer sa propre identité, c’est à travers
cette langue ci que l’individu entre dans le langage avec autrui. La langue maternelle fera
donc partie du lieu des premiers échanges, sensations, de la transmission des cultures et de la
famille.

3. Valeur symbolique des premiers mots :


L’enfant à son jeune âge (1an) se trouve souvent confronté à ses propres limites motrices  : il
commence à produire ses premiers mots comme « Maman » qui lui sera utile pour faire toutes
sortes de demande qui vont être souvent suivis par un pointage pour approuver ses demandes
et pour attirer l’attention de l’adulte « motricité conjointe ». Ce mot « Maman » sera utilisé
comme un terme générique permettant d’exprimer différents ressentis. Selon BRIGAUDIOT
et DANON-BOILEAU (2009), c’est aussi à ce moment que le mot « PAPA » est associé à
une représentation stable de la notion d’absence, ce qui explique que l’enfant utilisera ce mot
pour désigner tout autre adulte
4. Les stades du développement du langage :
Les 7 stades du développement du langage :
- Stade 1 : De la naissance à 3 mois : L’enfant communique par réflexe.
- Stade 2 : De 3 à 8 mois : L’enfant s’intéresse à ce qui l’entoure mais ne communique pas
intentionnellement
- Stade 3 : De 8 à 12 mois : L’enfant communique intentionnellement et devient très sociable
- Stade 4 : De 12 à 18 mois : L’enfant commence à déchiffrer le langage et utilise ses premiers
mots
- Stade 5 : De 18 à 24 mois : L’enfant fait des phrases de 2 mots, le développement du
langage est en plein essor
- Stade 6 : De 24 à 36 mois : L’enfant fait des phrases de 3, puis 4, puis 5 mots…
- Stade 7 : De 3 à 5 ans : L’enfant peut faire des phrases longues et complexes : il est
désormais en mesure de soutenir une conversation

5. Les périodes linguistiques :


-La période pré-linguistique : appelée babillage, elle débute vers le deuxième mois de la vie
où le bébé commence à émettre quelque sons de plus en plus articulés.
-La période de compréhension : cette période s’étend entre 8 à 13 mois, c’est l’étape où
l’enfant ne parle pas encore mais comprend tout ce qu’on lui dit.
-La période linguistique : pendant cette période l’enfant commence à produire quelques mots
isolés, et comme celui-ci ne pourra pas encore former des phrases ces mots vont donc être
produit pour remplacer le sens de toute une phrase.
- Période locutoire (période du mot-phrase) : entre 12 et 18 mois, lors de cette étape
l’enfant possède environ un lexique composé de 12 mots, et utilise ces mots là afin de
pouvoir transmettre un message comme étant une phrase.
- Période délocutive (période de la construction du langage) : dure de 18 mois à 3 ans,
pendant cette période l’enfant constitue des phrases de plus en plus longues c’est-à-dire que
ces phrases commencent à être composés à partir de 3 à 4 mots ensemble. Le vocabulaire à
son tour devient beaucoup plus large (environ 50 mots) .

6. Le développement du 1er lexique en deux ou plusieurs langues :


On dit souvent que le développement du langage chez un enfant bilingue évolue de la même
façon que chez un autre monolingue, puisqu’un développement lexical lent est toujours suivi
d’une période d’« explosion du vocabulaire » vers 8 mois. On sait tous que la plupart d’entre
nous possède une langue maternelle et une deuxième langue, souvent liée à l’environnement.
Il faut savoir que même si l’enfant développe deux langues, il aura toujours au début une
facilité avec l’une des deux langues, on peut donner l’exemple des enfants marocains qui
parlent souvent l’arabe dialectale et le français (suite à la colonisation de notre pays), ces
enfants auront donc plus de faciliter à parler l’arabe puisque cette langue sera la plus utilisé
avec la société , avec les parents , le personnel à la maison etc…
« On parle donc de l’effet balancier c’est-à-dire quand le lexique s’enrichit dans une langue, il
semble stagner dans l’autre ».
III. Le bilinguisme dans tous ses aspects :
1. Le bilinguisme : définition :
C’est la capacité de pouvoir parler deux langues différentes et de pouvoir alterner entre elles
sans difficultés, c’est aussi avoir la faculté de parler aisément en deux langues différentes. Il
faut aussi savoir que les bilingues le deviennent par besoin pour pouvoir communiquer avec
facilité avec autrui, il faut aussi souligner que le pouvoir de maitrise des langues peut être
différent d’une personne à l’autre. Souvent, le bilinguisme n’est pas total c’est-à-dire qu’une
langue domine sur l’autre et est mieux parler que l’autre. L’apprentissage de deux langues
différentes prend beaucoup de temps. « Un vrai bilingue parle les deux langues
PARFAITEMENT » (l’avantage bilingue).
2. Le bilinguisme précoce :
Autrefois, le bilinguisme précoce était considéré comme un handicap majeur pour l’enfant
pour son développement intellectuel. Maintenant, on parle d’atout quand il s’agit d’un enfant
qui dés son jeune âge a la possibilité et la chance de parler deux langues différentes. Car il
faut savoir que le cerveau d’un enfant bilingue fonctionne mieux que celui d’un enfant
monolingue, je m’explique celui-ci pourra donc avoir plus de facilité à communiquer avec
une personne parlant une même langue que lui où une autre étrangère que celui-ci peut donc
maitriser. Le bilinguisme pourra aussi permettre d’augmenter la flexibilité mentale de l’enfant
dés son jeune âge et la capacité à gérer plusieurs taches en même temps.
3. Le bilinguisme tardif :

Dans ce cas de figure, on parle souvent d’immigration c’est-à-dire que quand les parents
décident de changer de territoire et que leurs enfants ont 6ans et plus,ils se retrouvent
confronter d’acquérir la langue utilisé dans ce pays au plus vite pour qu’il puisse suivre leurs
scolarisations sans difficultés et aussi avec les enfants dans leurs memes catégories d’ages.
Mais il faut savoir qu’à partir de 6ans l’apprentissage d’une nouvelle langue devient de plus
en plus dur car celui-ci se fait moins naturellement. Les bilingues tardifs ont surtout des
avantages dans le coté mnémonique et sémantique.

4. Différents types de bilinguisme :


Selon  l’âge d’acquisition : c’est lorsque l’enfant à la possibilité de parler deux langues
différentes avant l’âge de 3 ans dans un milieu bilingue.
Selon le style cognitif : dans ce type de bilinguisme, on retrouve deux sortes de bilingues :
-Le bilingue coordonné : il est considéré comme un bilingue qui parle deux langues dés sa
naissance, c’est-à-dire qu’il une même représentation pour les deux langues.
-Le bilingue composé : dans ce cas de figure, les équivalents de traduction correspondent à
des unités cognitives légérement différentes .Ensuite, le bilingue a deux symboles pour
représenter le meme objet de référence.
Le bilingue coordonné se comporte comme un locuteur natif dans les deux langues. Il y a une
représentation dans chaque langue pour le même objet de référence ¾ Chez le bilingue
composé des équivalents de traduction correspondent à des unités cognitives légèrement
différentes. Le bilingue possède alors deux signes pour représenter un même objet de

https://www.orthoedition.com/bilinguisme/bilinguisme.pdf
https://www.frenchspeechtherapy.com/orthophonie-et-bilinguisme( bilinguisme et
orthophonie )
https://blog.assimil.com/bilinguisme-precoce-les-enfants-bilingues-sont-ils-avantages/
( bilinguismedans tt ses aspects )

Le plurilinguisme regroupe les individus qui communiquent dans des langues


différentes pour différentes activités : par exemple, un grec qui parlerait le français
dans sa vie professionnelle, le grec en famille, et l’espagnol dans sa vie sociale du
fait qu’il vit en Espagne.
Les notions de « bilinguisme » et de « plurilinguisme » restent très générales et
désignent sans distinction les usages variables de deux ou de plusieurs langues par
un individu, par un groupe ou par un ensemble de populations. Leur emploi ne
permet pas, par exemple, de différencier les deux cas extrêmes qui peuvent se
présenter sur un même territoire : l'un où deux populations, unilingue chacune, se
côtoieraient (des médiateurs bilingues sont alors requis), l'autre où chaque membre
des deux populations serait bilingue, à des degrés divers. De plus, l'emploi de ces
termes peut se révéler carrément inadéquat dans les situations de formation de
nouvelles langues, pidgins ou créoles, où la complexité des processus de contact
oblitère, tout au moins sur le plan descriptif, la définition de systèmes distincts.
D'autres termes tendent ainsi à s'imposer : celui de situation linguistique complexe,
général lui aussi, mais sans les présupposés impliqués par bi- ou plurilinguisme,
ceux aussi de bilingualité et de diglossie, plus spécifiques au contraire. La notion de
bilingualité vise la manière dont une personne particulière est à même de tirer parti
des langues auxquelles elle a accès, tant pour son expression, ses modes de penser
que dans ses relations sociales. Par opposition, la notion de diglossie met l'accent
sur le fait que, dans une société donnée, deux variétés d'une même langue ou deux
langues distinctes remplissent des fonctions sociales et institutionnelles
différenciées, généralement complémentaires. Malgré cette complémentarité de fait,
la différence des fonctions remplies par chaque langue – l'une connaissant, par
exemple, une valorisation socio-économique plus importante, l'autre une expansion
populaire plus forte – aboutit, dans la plupart des cas, à affecter les deux systèmes
en présence de valeurs positives ou négatives. Les langues deviennent l'objet
d'enjeux politiques, économiques, culturels, voire religieux, en même temps qu'elles
apparaissent comme le symbole de ces enjeux. De la même façon, on parlera de [...]

Faut-il aussi rappeler également que l’école, que l’on presse aujourd’hui de rendre les
nouvelles générations plurilingues et multiculturelles, a été l’outil principal, avec
l’administration publique et le service militaire, de l’élimination des autres langues en
France (sans parler des colonies, françaises ou belges), et du plurilinguisme que l’on
pratiquait naguère souvent spontanément dans les Provinces. Il faut relire Parler croquant
de l’espiègle Claude Duneton (co-auteur également d’un roboratif Anti-manuel de
français) pour se rappeler les mauvais traitements psychologiques mais aussi physiques
que devaient endurer dans les classes et dans la cour de récréation les petits écoliers qui
osaient parler une autre langue que le français. Avec cet ouvrage militant, publié en 1973,
Duneton a été un des premiers à défendre et à illustrer auprès du grand public non pas la
culture occitane en particulier, mais la richesse des langues et des cultures de France, et la
chance d’être plurilingue et multiculturel comme lui l’était, d’autant plus concerné qu’il a
commencé sa carrière comme professeur d’anglais, avant de devenir le célèbre écrivain et
promoteur de la langue française que l’on sait.

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