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Développement psychomoteur
du nourrisson et de l’enfant :
aspects normaux et pathologiques
Objectifs pédagogiques
Repérage
B Diagnostic
des dysfonctionnements relationnels
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05 Troubles psychiatriques débutant dans l’enfance ou l’adolescence
Points clés
Les troubles neurodéveloppementaux comprennent les catégories diagnostiques suivantes :
* troubles du développement intellectuel (ou handicap intellectuel) ;
* troubles des acquisitions (langage et parole, coordinations motrices) ;
* troubles des apprentissages (langage écrit, calcul, graphisme) ;
* trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ;
* troubles du spectre de l’autisme (TSA) ;
* tics.
Les 2 principaux troubles neurodéveloppementaux (TDAH et TSA) sont traités dans l’Item 67.
Ces troubles sont fréquents dans la population générale (~ 10 %) et plus fréquents chez les garçons que chez les filles.
Les troubles neurodéveloppementaux sont définis par les 4 critères suivants :
* la présence de symptômes de déficit dans les étapes du développement (identifiés par l’examen clinique et des outils stan-
dardisés, c’est-à-dire des tests et des échelles) ;
* un retentissement fonctionnel associé à ces troubles du développement ;
* un début habituellement au cours de la petite enfance ;
* le critère de spécificité : le déficit n’est pas mieux expliqué par un autre trouble psychiatrique ou une pathologie non
psychiatrique.
Les troubles neurodéveloppementaux ont une origine multifactorielle et sont fréquemment associés (comorbidités) entre eux et
avec d’autres troubles psychiatriques.
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1. Introduction
Les notions présentées dans ce chapitre sont essentielles à la conduite de l’évaluation du neurodéveloppe-
ment d’un enfant ainsi qu’à la conduite de l’anamnèse de son histoire développementale.
1.2. Intelligence
L’intelligence correspond à ensemble de capacités qui permettent à un individu de s’adapter à
son environnement.
Le niveau d’intelligence est mesuré par des tests standardisés selon l’âge. Ces tests permettent de calcu-
ler le quotient intellectuel total (QIT) qui correspond à une estimation des performances intellectuelles
générales (c’est-à-dire à un « résumé » des différents domaines du développement). Le QIT est exprimé
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avec une moyenne de 100 et un écart-type de 15. Un QIT est inférieur à 70 correspond à 2 écarts-types sous
la moyenne des enfants du même âge. Les tests standardisés d’intelligence permettent de confirmer un
diagnostic de troubles du développement intellectuel (TDI) devant des éléments cliniques et un déficit des
fonctions adaptatives. Ils permettent également d’estimer certains domaines de développement (l’intelli-
gence verbale, le raisonnement visuo-spatial, la mémoire de travail, la vitesse de traitement, etc.). La plupart
des enfants ont un niveau de fonctionnement intellectuel homogène (c’est-à-dire que les scores obtenus
dans chacun de ses domaines seront proches) mais certains enfants ont des performances hétérogènes.
0-3 mois Tenue de tête Suit un objet sur 90° Sourire-réponse Vocalise
Dit « papa » et
12-18 mois Marche sans appui Boit seul au verre Fait des demandes « maman » de manière
dirigée
Tableau 1. Développement psychomoteur normal du nourrisson (3 semaines - 2 ans) et repérage des situations anormales.
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Compréhension des
Mange seul
2-3 ans Saute sur place Jeux à plusieurs (chat) ordres
Enfile des vêtements
Nomme des images
Tableau 2. Développement psychomoteur normal du petit enfant (2 ans - 6 ans) et repérage des situations anormales.
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Propreté diurne et nocturne Propreté diurne non acquise à 30 mois (urines + selles)
Tableau 3. Principaux repères des situations anormales dans le développement de l’alimentation, du sommeil et du contrôle
sphinctérien.
2. Troubles du neurodéveloppement
2.1. Description générale des troubles du neurodéveloppement
Les troubles neurodéveloppementaux sont définis par les 4 critères suivants :
sociales, etc.), les orthophonistes (évaluation du langage oral, du langage écrit, du calcul, de la pragma-
tique du langage, etc.), les psychomotriciens et ergothérapeutes (évaluation de la motricité globale, de la
motricité fine, du graphisme, etc.).
Des tests standardisés dans les différents domaines du développement sont nécessaires pour une plus
grande certitude diagnostique. Des performances basses se caractérisent par des écarts de 1,5 écart-type
ou plus, et des notes inférieures aux 7e percentile et sont à confronter au jugement clinique.
2.1.4. Spécificité
Le critère de spécificité tient une place centrale dans l’évaluation clinique des troubles neurodéveloppe-
mentaux. On considère qu’un déficit du développement d’un domaine est spécifique s’il n’est pas mieux
expliqué par un autre trouble (autre trouble neurodéveloppemental, pathologie non psychiatrique tels que
les déficits sensoriels ou encore un environnement peu stimulant, etc.).
Pour exemples : 275
* pour un enfant qui présente un trouble du développement intellectuel d’intensité moyenne et des diffi-
cultés dans l’apprentissage du langage écrit, on ne parlera pas de trouble spécifique de l’apprentissage
du langage écrit associé au handicap intellectuel car les difficultés dans l’apprentissage du langage écrit
seront expliquées par le handicap intellectuel ;
* les enfants qui présentent un déficit auditif ont fréquemment un retard de langage oral qui ne corres-
pond pas à un diagnostic de trouble du langage oral.
La sévérité actuelle doit être spécifiée ; elle est définie sur la base du fonctionnement adaptatif qui déter-mine le niveau
d’assistance dont la personne a besoin.
* TDI léger : difficulté d’acquisition des compétences scolaires assistance nécessaire
pour les actes complexes du quotidien
immaturité dans les interactions sociales
* TDI moyen : progression lente et décalée des acquisitions scolaires assistance suivie souvent indispensable
communication et socialisation limitées
aide
* TDI grave : langage parlé limité pour les activités simples du quotidien
* TDI profond : compétences centrées sur le domaine physique soutien extérieur indispensable
compréhension limitée de communicat° non verbal et symbolic
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2.2.5. TSA
Cf. Item 67.
2.2.6. TDAH
Cf. Item 67.
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2.2.7. Tics
Un tic est un mouvement (ou une vocalisation) soudain, rapide et récurrent. On distingue donc les tics
moteurs et les tics vocaux. Les tics débutent avant l’âge de 18 ans. Les patients ressentent une impression
de tension avant la survenue des tics. On distingue plusieurs formes cliniques selon :
* la durée des symptômes : tics transitoires (s’ils persistent depuis moins d’un an) et tics chroniques
(s’ils persistent depuis plus d’un an) ;
* le type de tics dans les formes chroniques : la présence de tics moteurs multiples et de plusieurs tics
vocaux (qui peuvent être verbaux, et pour certains patients de type coprolalie [mots grossiers ou vulgaires])
indique un syndrome de Gilles de la Tourette.
Les tics fluctuent au cours du temps et sont souvent exacerbés par des situations de stress, d’inactivité et
de fatigue.
L’enquête étiologique peut aboutir à deux types de situation selon les cas :
* pour une minorité de patients (15 %), une anomalie génétique (p. ex. : un X fragile) ou une exposition
environnementale (p. ex. : une exposition in utero à l’alcool) sont impliquées dans l’étiologie des anomalies
du neurodéveloppement. On parle alors de « forme syndromique ».
Pour ces patients, l’examen clinique identifiera fréquemment d’autres anomalies :
dysmorphie faciale, anomalies staturopondéral ou du périmètre crânien.
* pour la plupart des patients (85 %), des combinaisons de variations génétiques fréquentes en popu-
lation générale ou des expositions environnementales seront considérées comme des facteurs probable-
ment impliqués dans l’étiologie du trouble (on parle alors de facteurs de risque).
La détresse succédant à l’exposition à des facteurs traumatisants est très variable dans son expression
clinique : les états de stress post-traumatique (TSPT) et les troubles de l’adaptation existent chez l’enfant
et l’adolescent et sont détaillés ailleurs (cf. Items 66f et 66g).
Pour approfondir
Mazeau M., Pouhet A., Neuropsychologie et troubles des apprentissages chez l’enfant, Elsevier Masson,
2014.
Dossier d’information INSERM coordonné par Yann Mikaeloff, avec Yves Chaix, Franck Ramus, Florence
Delteil, Caroline Huron, Catherine Billard, Sandrine Rossi et Céline Lanoë.
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/troubles-specifiques-apprentissages 279
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