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DEVELOPPEMENT
SENSORI-MOTEUR
Françoise MORANGE-MAJOUX
Introduction
Pour Piaget, les interactions entre la perception et la motricité
1. L’intelligence sensori-motrice sont à la base de sa théorie constructiviste : elles sont source
de Piaget.
2. Le développement de la des premiers apprentissages, permettant à l’enfant de se
perception construire une représentation du monde physique de la
2.1. Le développement du toucher
2.2. Le développement de la vision naissance à 24 mois.
2.3. Le développement de l’audition
2.4. Le développement de Le développement sensori-moteur ne se résume pas à la
l’olfaction
somme des deux développements, mais il constitue un
3. Le développement de la
domaine spécifique ou perception et motricité se nourrissent
motricité
4. Quelques exemples de l’un l’autre, dès le début de la vie –et très probablement avant-
developpement sensori-moteur pour aboutir à une connaissance intégré du monde
4.1. Développement de l’imitation
4.2. Développement de la prise environnant.
d’objets
L’acide provoque
une forme de
bouche
particulière
L’amer provoque
dégoût et rejet
La motricité a eu longtemps plus affaire avec le bon
fonctionnement neurobiologique que cognitif. Pour preuve
3. Le développement de la
motricité
les batteries de test faits à la naissance et qui témoignent de
la bonne mise en place des principaux circuits
neurobiologiques et signent la bonne vitalité psychique et
physique du bébé. Pourtant les activités motrices sont
génératrices d’intelligence (Piaget 1936) et sont au centre
du développement cognitif : que ce soit pour agir sur les
objets de l’environnement (gestes manuels, fabrication
d’outils, …), pour communiquer (mimiques, langage
articulé), pour exprimer des émotions (attitudes, …) ou se
déplacer (locomotion). Elles doivent donc être envisagées
comme produit du développement et source de
développement (Lehalle et Mellier, 2013).
Il existe de nombreuses
échelles qui ont pour
3. Le développement de la objectif d’inventorier et
motricité d’identifier les grandes
étapes du développement
psychomoteur : tenue de
la tête, préhension, station
assise, marche à 4 pattes,
marche debout, saut….
3. Le développement de la
motricité Loi du développement céphalo-caudal, qui témoigne d’une
augmentation du tonus de la tête vers les pieds. Ainsi à la
naissance, le bébé se caractérise par une hypotonie axiale et
une hypertonie distale des fléchisseurs. Le contrôle tonique de
son axe corporel, va lui permettre progressivement de tenir sa
tête vers 3 mois, de se maintenir assis vers 7 mois et de se tenir
debout vers 1 an.
Loi du développement proximo-distal qui caractérise
l’augmentation du tonus des extenseurs progressant des
épaules jusqu’aux mains. Ainsi, le contrôle tonique de son axe
proximo-distal lui permet, progressivement, d’attraper des objets
vers 5 mois, d’effectuer une prise avec une pince à trois doigts
(pouce, majeur et index) à 7 mois puis une pince fine à deux
doigts (pouce/index) à 9 mois et de les manipuler en changeant
de main vers 8 mois.
On trouve chez le nouveau-né pas moins de 73 réflexes (Illington,
1990) : le reflexe d’agrippement (ou grasping), le réflexe de Moro, la
3. Le développement de la marche dite « automatique »….
motricité
Certains apparaissent et disparaissent au cours des premiers mois
Les reflexes
de la vie et d’un point de vue pédiatrique, signent la bonne
maturation du système nerveux central (c’est le cas du grasping ou
de la marche automatique par exemple), d’autres arrivent plus
tardivement, comme les réflexes posturaux ou tendineux et ne
disparaissent pas toujours.
Parmi les réflexes posturaux, on notera l’ATNR (ci contre) , Reflexe
asymétrique du cou, dite position de l’escrimeur, où le bébé, la tête
tournée vers un côté, à le bras opposé replié vers sa tête et le bras
dirigé vers le coté où regarde sa tête (Coryell et Michel, 1978). Ce
reflexe culmine entre 6 et 8 semaines et apparait avoir un rôle
fondateur dans le développement et l’organisation des conduites
sensori-motrices, notamment visuo-manuelles (Bullinger, 2007).
Les reflexes ne sont pas les réactions seules
3. Le développement de la présentes, comme on l’a longtemps pensé : dans
motricité
certaines situations, le bébé peut effectuer des
La notion de motricité libérée conduites d’approche d’objets dites volontaires ou
dirigées (Hofsten, 1982). Ainsi, les pédiatres Amiel-
Tison et Grenier (1980) ont montré qu’en tenant la tête
(ou la nuque) fixement dans le prolongement de l’axe
vertébral, on neutralisait de nombreux réflexes
permettant en quelque sorte de « libérer » la motricité
volontaire du bébé. Cette méthode a permis
notamment de montrer et décrire les premiers gestes
d’approche des objets chez le nouveau-né (Hofsten,
1982).
Issue de la tradition biologique, il est d’usage d’opposer les réactions
3. Le développement de la réflexes aux conduites intentionnelles, comme si les premières étaient des
motricité
conduites fermées et rigides, les secondes des conduites ouvertes et
La notion de motricité contrôlée souples. Touwen (1984, cité par Lehalle et Mellier, 2013) propose de parler
qu’elle soit volontaire ou reflexe plutôt de « conduites spécifiques aux besoins du nourrisson ». Cela signifie
qu’en fonction des conditions environnementales, les systèmes reflexes
peuvent traiter des stimulations de l’environnement.
Ainsi, par exemple, Jouen et Molina (2000) ont montré que le nourrisson
de 3 jours utilise l’activité du réflexe d’agrippement (grasping) pour
explorer la texture de l’objet tenu et différencier la texture d’un objet de
même forme :
Flux visuel 25 sujets, placés dans le noir devant un écran (flux visuel)
à des vitesses différentes
Airbag placé derrière la tête enregistrant les pressions de
la tête
Quand les bébés réagissent au flux visuel dès la
naissance
Résultats