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Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent - S4

Psychologie clinique pathologique (Université Catholique de l'Ouest)


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PSYCHOPATHOLOGIE DE
L’ENFANT ET DE
L’ADOLESCENT
Mathilde SAIET

LICENCE 2 DE PSYCHOLOGIE – SEMESTRE 4


Héloïse Degraux
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Table des matières


RAPPEL SUR LA PSYCHOPATHOLOGIE ........................................................................................................................... 3

CHAPITRE 1 – PSYCHOPATHOLOGIE DU NOURRISSON ........................................................................................... 8

I. LE DÉVELOPPEMENT DU NOURRISSON .................................................................................................................................................... 8


II. LES MANIFESTATIONS SYMPTOMATIQUES ........................................................................................................................................... 13
III. LES SYNDROMES ........................................................................................................................................................................................ 20

CHAPITRE 2 – PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ENFANT .................................................................................................. 32

I. LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT ........................................................................................................................................................ 32


II. LES MANIFESTATIONS SYMPTOMATIQUES ........................................................................................................................................... 38
III. LES SYNDROMES ........................................................................................................................................................................................ 46

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Rappel sur la psychopathologie


La psychopathologie vient de « l’esprit » et de la « maladie ». On va différencier deux grands
secteurs :

- La sémiologie : étude de tous les signes, symptômes que l’on peut observer au cours de
troubles psychiques. Répond à la question que se passe-t-il ? Elle va aussi chercher à
regrouper des symptômes en grand syndrome. Le symptôme est plus subjectif que la
sémiologie.
- L’étiologie : elle répond à la question du pourquoi ? à la cause du symptôme.

C’est ce qui différencie l’approche psychiatrique de l’approche psychopathologique.

L’approche psychiatrique s’appuie sur la description des différents signes pour établir un diagnostic,
donc plus dans la sémiologie.

L’approche psychopathologique, s’appuie sur les signes et les symptômes mais elle recherche un
modèle étiologique, donc elle recherche les causes. La psychopathologie va alors s’appuyer sur
différents modèles théoriques, la théorie est une tentative d’explication qui va être différentes selon
les modèles. Il y a :

- La psychanalyse
- L’approche comportementale
- L’approche systémique

Un des buts de la psychopathologie est la classification des maladies, des troubles psychiques :
la nosographie c’est la classification des maladies selon des critères d’exclusion et de différence.

Pour les classifications en fonction des modèles, il existe :

- Des classifications psychanalytiques comme la nosographie psychanalytique (névrose,


psychose, perversion…). Ce n’est pas un modèle fixe car il varie selon les approches et selon
les auteurs.

En psychanalyse la classification va reposer sur un type d’organisation psychique dans lequel vont
se retrouver un type d’angoisse, certains types de relation à l’autre et un certain panel de type de
défense utilisées. La classification se fait par l’étude des processus psychiques en jeu.

- La classification de nosographie psychiatrique : il s’agit avant tout de s’appuyer sur les


grands symptômes observables et non pas sur une étude des processus en jeu.

Cette classification du DSM 5, la classification générale psychiatrique, ne repose sur aucune théorie.

✓ La psychopathologie : le normal et le pathologique.

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Il y a deux façons radicalement opposées de concevoir la normalité.

La première approche considère qu’il existe une sorte de normalité et que tout ce qui ne
fonctionne pas comme cette normalité relève du pathologique. Il y aurait deux espaces distincts. Ça
implique donc l’idée d’une norme.

Le deuxième modèle considère que la pathologie est dans la continuité de la normalité. On


considère que la pathologie n’est qu’un excès de ce qui se passe dans la normalité. Avec ce modèle
de l’excès il n’y a plus de frontière entre normal et pathologique donc plus vraiment de normalité.
On considère alors que tout le monde peut être concerné par un petit moment de dépression, de
phobie… Qu’est ce qui va alors faire la différence ? Freud à le premier, déterminer cette façon de
penser. Avant, toute pathologie était considérée par une dégénérescence mentale mais Freud va
montrer que tout ce qu’on retrouve dans la pathologie se retrouve dans le normal (angoisse,
mécanisme de défense…). La question de la norme s’efface totalement. Freud découvre aussi bien
le refoulement chez les hystériques que dans les rêves. A quel moment on peut alors parler de
pathologie ? On va donc d’abord prendre en compte la question de la déviance sociale. Par exemple
quand le symptômes exclu le sujet de toute vie sociale.

Avec le modèle psychopathologique psychanalytique, on va plus vraiment pouvoir parler de norme


et donc on va plutôt penser les choses en termes d’anomalies du fonctionnement psychique dans le
sens où ça se laisse voir, où quelque chose est mis en relief.

✓ Pour l’enfant.

Le rapport de l’enfant avec la question de la norme est plus présente que chez l’adulte car
l’enfant est en développement et donc il est sensé suivre les grandes lignes du développement.
L’enfant va aller vers un processus d’autonomie : le langage, la marche, les apprentissages… Ce qui
va être compliqué c’est qu’on s’attend à ce que l’enfant passe par une normalité de développement
(la propreté, le langage…). On peut considérer une pathologie chez l’enfant lorsque celui-ci est trop
en écart avec cette norme de développement. Mais il y a forcément un écart inné dans le
développement. Mais à quel moment considérer qu’on est dans un réel trouble du développement ?

On peut proposer un autre critère pour différencier la normalité : les attentes sociales. Chez
l’enfant, celui-ci va être le plus souvent en proie de plein de petits symptômes qui vont être
caractéristiques de son développement. Donc à partir d’un certain âge on va voir l’apparition de
phobies, de rituels rigides… Chez l’enfant ces petits symptômes sont soit révélateurs de son
développement soit révélateurs d’une pathologie.

✓ La question du symptôme.

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Le symptôme est, en psychanalyse, pas conçu comme un disfonctionnement. On va plutôt


considérer que tous symptômes psychiques ont une fonction pour le sujet, il a un sens pour lui,
même si ce sens) première vue n’est pas visible ou compréhensible.

Symptôme : en psychanalyse, c’est l’expression, la formation d’un compromis entre un désir et une
défense contre ce désir.

Au départ, ce qui produit le symptôme sont deux intentions contraires, antagonistes qui voudraient
s’exprimer ensemble et créer un choc. Le symptôme va donc être la solution à ce choc.

Le symptôme est donc une réalisation de désir déguisé. Il est le résultat d’un processus mental.
Ce processus est compris de trois phases :

- Etape 1 : conflit entre désir et censure


- Etape 2 : refoulement, mécanisme de défense mis en œuvre pour écarter ce désir de la
conscience celui-ci échoue.
- Etape 3 : remplacement par un compromis qui donne le symptôme

Tout symptôme est une tentative de guérison : le sujet va essayer de faire avec et de se défendre
de son désir. Il est la seule solution qu’il va trouver. Le symptôme en se déguisant va traduire ce
désir.

Dans la clinique de l’enfant, on étudie comment sont utilisées les défenses, si elles sont utilisées de
manières disproportionnées.

✓ Les symptômes

On trouve plusieurs bénéfices au symptôme :

- Bénéfice primaire : on indique que le désir initial est satisfait par le symptôme. Comme il y a
une formation de compromis, le désir est exprimé dans le symptôme.
- Bénéfice secondaire : ce sont tous les avantages que le malade retire de sa maladie. Par
exemple tous les soins et l’attention qu’il reçoit.

Le processus du symptôme se décline différemment en ce qui concerne :

- La névrose : ici le symptôme est la conséquence des conflits entre le désir et la défense.
Freud défini en termes de ça et de surmoi. Le conflit est schématisé entre le ça (désirs
inconscient) et le surmoi (qui lutte contre ces désirs). Dans la névrose le moi va chercher à
se défendre dans ce conflit et il va utiliser les mécanismes de défenses. Donc les symptômes
vont se produire. Exemple : chez un sujet, le symptôme de TOC peut être le symbole d’un
désir que le sujet considère comme étant sale ou malsain. L’utilisation massive d’un

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retournement dans le contraire va donc se traduire par le symptôme de se laver les mains
constamment. On fabrique un symptôme pour lutter contre le désir mais le sujet, le moi va
garder un contact avec la réalité et percevoir que tout ça, est anormal, le sujet va critiquer
ses symptômes en plus d’en souffrir.
- La psychose : les troubles vont se manifester par une perte de réalité. Par exemple un sujet
qui souffre d’hallucination va rarement être en mesure de critiquer ce symptôme, il le
considère comme réel. Le Moi, se défend de ses désirs, de ce qui l’anime, en modifiant la
réalité. Le conflit se situe entre le Moi et la réalité.

✓ La psychopathologie de l’enfant et du nourrisson : rapport au développement et à la pulsion

On parle ici du point de vue de la psychanalyse du développement de la pulsion sexuelle. Pour


Freud quand on parle de développement psychique ou affectif, c’est organisé par la pulsion
sexuelle.

La pulsion sexuelle apparait très tôt dans l’enfance, dans l’oralité. Elle apparait au cours du stade
oral. L’enfant dès le premier jour va téter le sein ou le biberon et ceci va satisfaire sa pulsion de
faim. Au tout début de la vie psychique, c’est le vital qui prime, l’enfant va donc satisfaire cette
pulsion d’autoconservation. Freud dit qu’au plaisir de l’allaitement va s’ajouter un nouveau plaisir,
celui de la succion du sein. Cet autre plaisir, Freud va l’appeler « sexuel », la satisfaction d’un plaisir
oral. Dans un premier temps ces deux pulsions vont être associés et on observe que le plaisir de
succion va apparait après tout seul (sucer son pouce, sa tétine...). C’est ici qu’apparait pour Freud la
pulsion sexuelle orale. Cette pulsion sexuelle s’appuie d’abord sur la pulsion vitale, puis s’organise
différemment.

Du point de vue psychique on ne peut pas considérer qu’il s’agit de stade bien définit mais qu’il
s’agit plutôt d’un emboitement, il y a une évolution et une succession. Concept de
fixation/régression.

On parle de fixation pour indiquer que la pulsion reste organisée selon le mode caractéristique d’un
stade. Ce point de fixation va se produire soit parce que le sujet éprouve beaucoup de satisfaction à
cet endroit-là, soit parce qu’il rencontre des obstacles au stade suivant. Ces points de fixation sont
une sorte d’appel pour des régressions. Lorsqu’il y a une régression, le sujet va adopter à nouveau
un mode d’organisation qui concerne les points de fixation du stade précédant.

Le symptôme chez l’enfant :

1. La question de la structure n’est souvent pas très opérante (névrose psychose,


perversions…). C’est très difficile d’inscrire un enfant dans un diagnostic de structure car
l’enfant est tellement en développement qu’on ne peut pas parler de structure alors on parle

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plutôt d’organisation/position. Il y a des effets de plasticité du fonctionnement du


psychisme.
2. Les symptômes vont être des témoins de son développement. Certains ont parlé de
« création symptomatique normale », c’est-à-dire qu’il y a l’émergence de symptôme parfois
très impressionnant, qui vont rapidement se réduire. Pour le clinicien la question des
symptômes chez l’enfant est est-il organisateur ou désorganisateur ?
3. On ne peut pas envisager l’enfant seul, on doit prendre en compte la famille. On parle donc
d’une unité enfant/parent car le symptôme de l’enfant peut venir révéler une souffrance
parentale. La question de l’enfant symptôme.

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Chapitre 1 – Psychopathologie du nourrisson

I. Le développement du nourrisson
La psychopathologie périnatale concerne le nourrisson de 0 à 18 mois.

RÉFÉRENCES THEORIQUES

a. Freud et le stade oral :

Le stade oral est l’étape de développement de la pulsion sexuel au cours de laquelle les pulsions
s’organisent sous le primat de la zone orale et selon un mode de relation avec la mère, où vont
dominer les soins alimentaires. La zone érogène est donc la bouche qui va avoir un rôle
déterminant pour cette période car elle va constituer cette zone d’interface entre le dedans et le
dehors. C’est ce qui va constituer les prémices de la différenciation entre intérieur et extérieur.

Spitz lui parle de cavité orale perceptive : c’est-à-dire que la bouche du nourrisson ne se limite
pas à la bouche, mais comprend en plus le larynx, la langue, la peau et la main. Cette cavité est un
lieu laboratoire, elle va permettre d’expérimenter toutes les perceptions (le nourrisson porte tout ce
qu’il trouve à sa bouche généralement pour connaitre les différentes sensations).

L’objet de la pulsion est le sein maternel et son substitut. Il est autant objet d’alimentation
qu’objet de succion et de plaisir, l’objet pulsionnel est toujours à double valeur : on trouve d’abord
un plaisir auto-érotique et il est aussi un désir d’incorporation au sens très large (donc c’est
incorporer les seins mais aussi toutes les informations extérieures). On va parler d’incorporation
quand on se réfère à un modèle corporel et d’introjection lorsque l’on parle d’introjecter, dans le
psychisme, n’importe quelle information extérieure.

Cette incorporation/introjection va être la toute première activité fondamentale du nourrisson, le


premier mouvement psychique et corporel car en incorporant l’objet, ou en l’introjectant, le
nourrisson s’identifie aussi à cet objet.

Du point de vue du nourrisson on a plusieurs significations à l’incorporation :

- Faire pénétrer à l’intérieur de soi des objets ou des qualités et éventuellement ressentir du
plaisir auto-érotique
- C’est aussi détruire l’objet

Freud a défini que le premier conflit pulsionnel chez le nourrisson serait de savoir s’il rejette
l’objet ou s’il l’aval. C’est la première opération de jugement. Il va théoriser cela en disant que le
Moi va se développer en introjectant tout ce qui est source de plaisir et qui devient soi et par un

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rejet en dehors de tout ce qui est déplaisir (projection) donc un rejet de tout ce qui est extérieur à
lui. C’est là que le nourrisson va commencer à différencier ce qui est lui et ce qui est extérieur.

C. Abraham parle de stade oral cannibalique : le nourrisson à des pulsions de nature cannibale,
de destruction qui va fonder le premier lien à l’objet (la mère). Le langage de la pulsion orale de
cette époque-là tourne autour de cette incorporation et destruction.

✓ Les relations avec l’extérieur :

Freud parle de narcissisme primaire ou identification primaire. C’est l’idée que tout le monde
extérieur, pour le nourrisson, fait partie de lui. La première conception du monde du nourrisson est
l’idée qu’il est tout, « moi-univers ». Donc en introjectant l’objet, l’enfant va connaitre des phases
où il est entièrement uni à lui. Par exemple quand on l’allaite, le sein fait partie de lui. Au départ les
sensations qu’il ressent sont des sensations morcelées, il va faire des expériences partielles de la
relation au monde.

Il va progressivement avoir une connaissance de l’extérieur par l’expérience du manque et de la


frustration. « L’objet nait dans la haine » c’est-à-dire que la découverte de l’objet ne peut se faire
que dans l’expérience de frustration et de haine. C’est comme ça que commence à se différencier
petit à petit l’intérieur et l’extérieur, c’est là qu’est l’enjeu du stade oral : travailler à l’élaboration de
ce qui est soi et de ce qui est non-soi.

✓ La relation à la mère :

La mère est un terme générique qui inclus tout l’environnement de l’enfant (c’est celui qui
s’occupe de l’enfant). On va donc parler de relation anaclitique : c’est le fait que l’enfant s’en remet
entièrement à la mère (sens large). C’est pour indiquer cette relation de dépendance absolue de
l’enfant à son environnement, ça veut dire que l’enfant s’appuie sur quelqu’un pour pouvoir se
développer. On peut aussi parler de néoténie : c’est le fait que l’enfant soit au début immature (ne
mange pas seul, ne peut pas marcher…), mais il n’a pas du tout conscience de cette dépendance à
l’autre. Il va exister une sorte d’équation entre la mère et la nourriture.

Le sevrage : l’introduction d’une nourriture solide, il va être le conflit le plus important du stade
oral un conflit relationnel. Ce sevrage va constituer le premier mouvement de séparation. La
différence principale entre le lait et la nourriture solide est que le lait est en continu, mais le sevrage
à la cuillère introduit une discontinuité.

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b. L’approche de Mélanie Klein

Mélanie Klein est très controversée, mais l’intérêt est qu’elle va montrer qu’il existe des
fantasmes déjà assez développés chez le nourrisson. L’idée est que le nourrisson à une vie
intérieure psychique déjà extrêmement riche. On va retrouver chez elle la description d’une
élaboration psychique très mature avec la présence d’angoisse et de mécanisme de défense chez le
nourrisson.

Elle va donc décrire deux sortes de stade, de position :

- La position schizo-paranoïde : il n’existe pas un seul sein pour l’enfant mais deux seins, un
bon et un mauvais. Le sein maternel est donc clivé en deux parties. Lorsque l’enfant à faim
et que le sein ne vient pas, alors l’enfant va avoir le fantasme d’un mauvais sein qui ne veut
pas lui apporter satisfaction. C’est le premier fantasme du mauvais sein, donc il va projeter
tout son amour sur le bon sein et toute sa haine sur le mauvais. Le problème est que
finalement il existe donc un mauvais sein qui le persécute, qui lui en veut. C’est le mauvais
sein qui va donner lieu, pour Klein, à toutes les angoisses primitives d’anéantissement.
- La position dépressive : le nourrisson commence, à partir de 6 mois, à identifier qu’il existe
un monde extérieur à lui, il commence à comprendre qu’il existe un objet maternel extérieur
et donc on va retrouver la trace d’angoisse dépressive, une sorte de culpabilité de l’enfant
d’avoir ressenti du sadisme et des envies de destructions vis-à-vis de cet objet.

Elle part de l’idée de Freud « l’objet nait dans la haine », car elle pense que le bébé est, dès le
départ, animé par des pulsions de dévoration et de destruction, elle parle de pulsion sadique. Pour
M. Klein, l’enfant est animé de haine vis-à-vis de l’objet qui le frustre.

c. René Spitz

Il a essayé de déterminer certains points principaux au court du développement de la première


année pour pouvoir se repérer dans le développement du nourrisson.

Il y a trois organisateurs :

- Le sourire : de 2 à 6 mois. C’est assez important, le nourrisson se met subitement à sourire


dès qu’il voit un visage humain, c’est donc la première manifestation intentionnelle de
l’enfant, il adresse un signe de communication à un humain. L’enfant ne perçoit pas une
personne quand il sourit mais un signe. Il sourit indifféremment à sa mère ou aux autres,
donc Spitz parle de pré-objet ou de précurseur de l’objet.
- L’angoisse du 8ème mois : ici Spitz parle de relation à l’objet, « l’établissement de l’objet
libidinale ». On s’aperçoit que l’enfant ne réagit plus par le sourire mais que quand
quelqu’un qu’il ne connait pas s’approche de lui, soit il se détourne ou soit il pleure/hurle.

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Spitz montre que cette réponse est atténuée quand la mère est présente, et c’est donc pour
lui la preuve que l’enfant a établi un lien affectif à un objet qu’il considère à part entière, ça
indiquerait que l’enfant possède une image mentale de la mère. Le nourrisson a donc un
souvenir de la mère. Il fait la différence entre les personnes. C’est l’idée que l’enfant prend
conscience que la mère peut disparaitre l’angoisse de perte de l’objet.
- Le « non » : à partir de 1 an et demi environ, le nourrisson commence à dire non ou à faire
non de la tête, il s’oppose. Pour Spitz le non est le premier concept que l’enfant peut utiliser.
C’est sa première pensée conceptuelle, il a intégré le refus d’un système, le langage n’est
plus attaché à un objet concret. Le non permet à l’enfant de gagner en autonomie et ça va
de pair avec le fait que l’enfant commence à se déplacer et à faire des bêtises donc les
parents utilisent énormément le non. Donc quand l’enfant dit non, c’est d’abord le signe
d’une identification aux parents. Le non pour Spitz est très paradoxal car lorsque l’enfant dit
non c’est d’abord pour ne pas se séparer des parents, il fait comme eux. Il est là pour
s’identifier aux parents.

L’enfant par le sourire répond à l’environnement, avec l’angoisse du 8ème mois, l’enfant reconnait
l’objet comme étant différent de lui et donc a peur de le perdre. Ensuite une fois que l’objet est bien
identifié comme étant différent de lui, il peut à la fois s’identifier à cet objet et puis s’y opposer.

LA NOTION D’INTERRELATIONS : CLINIQUE DES INTERACTIONS

Quelles sont les interactions entre la mère et l’enfant ?

Quand on parle de soin maternel, c’est dans le sens où ils servent à englober l’enfant de
manière à ce qu’il ait le moins possible de frustration ou de malheur. Les soins maternels englobent
la nourriture, la chaleur, la chaleur affective, la communication, porter l’enfant… Ils vont au départ
constituer une pare-excitation. La mère va être dans sa fonction première apaisante/calmante. Le
travail maternel est de protéger l’enfant de toutes excitations extérieures et de constituer une sorte
d’enveloppe autour de l’enfant qui va constituer une sorte de bulle dans laquelle idéalement l’enfant
va ressentir le moins d’excitation possible de la part de l’environnement.

Chez Winnicott, le travail de la mère/environnement comme une enveloppe protectrice est


défini par la préoccupation maternelle primaire : c’est le fait que la mère va s’adapter entièrement à
l’enfant. W. dit que cet état maternel de PMP est un état de folie passagère qui est la directe
conséquence de la grossesse et que « seul une mère peut s’en remettre ».

W. Bion dit qu’il faut que « la mère prête son appareil à penser les pensées ». C’est-à-dire
que l’enfant n’est pas en mesure de penser car son appareil psychique n’est pas suffisamment
élaboré pour traiter les informations. Le nourrisson va être au départ soumis à des sortes de
sensations qu’il ne peut pas représenter et penser, qui ne font pas sens pour lui du point de vue

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psychique. Bion pense donc que c’est la mère environnement qui va pouvoir penser ses différents
éléments sensoriels pour le nourrisson.

La fonction alpha est la fonction de capacité de la mère de pouvoir accueillir les sensations
et de les détoxifier. Par exemple quand un nourrisson pleure, la mère va immédiatement traduire
ces pleurs en un langage, en une signification. La mère s’adapte totalement à l’enfant mais celui-ci
peut aussi s’adapter totalement à sa mère dans la mesure ou par exemple quand l’environnement
est malade, on s’aperçoit que le bébé va s’adapter à cette souffrance maternelle et se mettre en
retrait. La mère doit d’adapter au besoin de l’enfant sinon le nourrisson risque d’être exposé aux
angoisses… Si la mère n’apporte pas assez de soins psychiques à l’enfant, le nourrisson va être en
proie à une grande frustration, une angoisse profonde.

Winnicott insiste aussi sur le fait qu’il ne faut pas trop s’adapter à l’enfant : « une mère
parfaite ne vaut rien », car tant que la mère s’adapter à 100% à l’enfant et le plonge dans cette
bulle où il n’a besoin de rien, le nourrisson ne peut pas faire l’expérience de la frustration et donc
comprendre qu’il existe un monde extérieur. Il faut que l’état de PMP puisse progressivement
s’effacer, « il faut que la mère soit suffisamment bonne ».

NOTION D’ÉQUILIBRE PSYCHOSOMATIQUE

La notion d’équilibre psychosomatique est un courant parallèle à la psychanalyse qui


concerne l’étude des troubles corporels directement en lien avec le psychisme. Les troubles
psychosomatiques rejaillissent sur la sphère somatique. Les conflits psychiques vont retentir sur le
corps. Pierre Marty est le fondateur de cette discipline.

Chez le nourrisson et en particulier chez l’enfant, comme il n’a pas accès à un vrai langage
et donc que le symptôme ne peut pas s’exprimer par la parole, et bien cette angoisse ou conflit va
être pris en charge par le corps. Quand le psychisme est trop fragile pour prendre en charge des
excitations (provient d’un conflit psychique, de l’angoisse), à ce moment-là il va y avoir un
débordement de ces excitations dans le corps, on parle alors d’équilibre psychosomatique. Dès qu’il
y a déséquilibre psychosomatique il y a alors déversement dans le corps.

Le psychisme du nourrisson n’est pas encore assez construit, pas assez élaboré, fort pour
pouvoir accepter des angoisses, des tensions. Donc dès qu’il y a conflit interne, ou extérieur,
l’équilibre se rompt et laisse apparaitre un symptôme que l’on qualifie de symptôme
psychosomatique. Lorsque le corps est affecté par un trouble (digestif, cutané…) et qu’il n’y a
aucune origine biologique à ce trouble-là, on parle de trouble psychofonctionnel.

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II. Les manifestations symptomatiques


LE MÉRYCISME

C’est un trouble qui apparait chez le nourrisson. Il est assez inquiétant, spectaculaire. C’est
un trouble de l’alimentation que l’on observe a priori surtout chez les garçons et qui parait à partir
de 6 mois environ. Il se manifeste par une régurgitation des aliments, un vomissement partiel qui
est suivi d’un mâchonnement. On s’aperçoit que cette rumination provoque un état assez particulier
chez l’enfant car on a l’impression qu’il éprouve une certaine forme d’apaisement, il a l’air
totalement isolé de l’extérieur, absorbé dans son activité. Il fait ça lorsqu’il est seul ou se croit seul.
On va donc seulement percevoir des conséquences corporelles, comme des nourrissons dénutri et
déshydraté. Ils accrochent le regard et la relation à l’autre.

Ces troubles apparaissent souvent à la suite d’une privation affective assez sérieuse comme
une séparation transitoire avec l’environnement (nourrisson confié ou placé), séparation avec un
des deux parents, séparation plus symbolique (mère qui devient peut disponible pour son enfant),
environnement qui va être un peu coupé de ses affects (qui a du mal à rentrer en relation avec
l’enfant). Certains auteurs ont pu observer une intense frustration dans la relation avec la mère,
l’environnement, donc quelque chose qui n’a pas permis de construire une enveloppe assez
rassurante pour l’enfant.

Michel Soule parle de retour symbolique de la mère. Le symptôme serait une tentative de
retour symbolique de la mère. L’idée est que finalement la digestion pour ces nourrissons serait
vécue comme une perte. C’est un trouble qui va alors s’inscrire comme en compensation du
manque. L’enfant est à la recherche du bon sein et la régurgitation est un substitut objectal. On
peut penser que c’est un trouble qui peut s’inscrire dans un auto-érotisme raté. Ce symptôme
provoque chez lui un sentiment de béatitude, comme un apaisement à la tension psychique lié à la
séparation.

L’ANOREXIE

L’anorexie mentale chez le nourrisson a été décrit par Krysler. Il va décrire deux formes
d’anorexies :

- Forme légère d’anorexie : on les appelle plus précisément des anorexies d’opposition ou
anorexies de sevrage. Elles apparaissent au cours du second semestre aussi, environ 6 mois.
Elles sont parfois associées à des vomissements psychogènes. Le bébé commence à refuser
de façon plus ou moins totale, toute sorte d’alimentation. Il refuse de s’alimenter de façon
assez active, il tourne la tête, serre les dents, impossible de lui faire avaler de force de la

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nourriture ou alors il va accepter la nourriture puis tout cracher ou vomir après. Les enfants
sont décrits comme assez vifs et très gais, ils ne présentent pas de signes visibles.

Généralement on observe plutôt une sorte de processus en lien avec un conflit avec
l’environnement, les parents. Souvent un refus a entrainé un agacement des parents et donc les
parents se sont un peu entêté à forcer l’enfant à manger. Donc à ce moment va se créer un conflit
autour de la nourriture. Il y a donc une focalisation autour de la nourriture et certains parents vont
tout essayer pour faire manger leurs enfants (même en étant pas très raisonnable) et sortir
vainqueur du conflit.

Souvent les parents sont épuisés et s’aperçoivent que l’enfant mange tout à fait bien quand ils
sont avec d’autre personnes. C’est un mode conflictuel et souvent la mère vis ça comme un échec
dans sa fonction première d’alimenter l’enfant. Ça les renvois aussi eux à des troubles alimentaires
qu’ils ont pu avoir étant plus jeune. Lorsque les parents abandonnent cette posture de forçage, cela
s’arrange la plupart du temps. Ce trouble peut être un symptôme aussi pour l’enfant du refus de la
séparation avec la mère, d’un refus de ne pas recevoir un aliment qui vient de la mère.

Ce symptôme d’anorexie d’opposition peut provenir de l’environnement, ça peut être très


angoissant pour la mère de ne plus alimenter l’enfant elle-même, le sevrage peut être une situation
insurmontable pour la mère.

- Les anorexies sévères : elles sont plus rares. On distingue deux formes, les anorexies
phobiques et les anorexies primitives.
o Les anorexies phobiques : elles s’installent de manière assez brutale et s’installe
autour du 8-9ème mois. Certains auteurs ont pu penser qu’elles s’inscrivaient dans le
même temps que l’angoisse du 8ème mois et que la nourriture pouvait représenter
l’étranger, l’autre que sa mère. Ça montrerait une difficulté d’introjection de la figure
maternelle, le nourrisson n’arrive pas à établir une relation stable, affective avec
l’objet libidinal et va donc considérer comme étranger tout ce qui ne relève pas de
l’objet maternel.

D’autre auteurs ont pu s’interroger sur le fait que le nourrisson a, à ce moment-là, une angoisse de
destruction de la mère. Dans certain cas, ces anorexies phobiques peuvent renvoyer au fait que
l’alimentation correspond à une destruction de la mère. On peut aussi observe par moment que
l’enfant peut ressentir une angoisse de persécution assez intense où pour lui, s’alimenter c’est le
risque d’être empoisonné. Donc dans ces types de formations là on s’aperçoit qu’il s’agit de réelles
phobies, l’enfant est paniqué à l’idée de manger. Fréquemment on s’aperçoit que dans
l’environnement il y avait aussi, ou a, des phobies alimentaires ou des anorexies. La nourriture ici se
transforme en mauvais objet, et la bouche est transformée en ce qui dévore, détruit et non ce qui
mange.

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o Les anorexies primitives ou dépressives : ici elles sont très précoces, dès les premiers
temps. On s’aperçoit qu’au cours de la tétée l’enfant devient de plus en plus passif et
progressivement il ne prend plus le sein. Il adopte ici une attitude extrêmement
passive et certains observateurs ont pu voir quelque chose qui provoque un malaise :
le regard du bébé qui selon Krysler « un regard avec une pureté glaciale,
déshabité ». Il s’agit de quelque chose à tonalité un peu dépressive, comme si
l’enfant renonçait à la vie. Il n’y a pas vraiment de problème dans l’environnement
pourtant. C’est très grave car ces anorexies-là peuvent évoluer vers le décès de
l’enfant.

LES VOMISSEMENTS PSYCHOGÈNES

Psychogènes ou fonctionnels, ce sont les vomissements qui n’ont pas de causalités


biologiques ou organiques. Ces vomissements vont devenir significatifs seulement parce qu’ils vont
être beaucoup répétés. Les bébés en général sont décrit comme étant très excités et excitables. On
s’aperçoit qu’ils sont hypersensibles à leur environnement et vont régurgiter dès qu’ils seront
énervés ou en face d’une situation émotionnelle forte. Ces vomissements vont constituer une sorte
de décharge émotionnelle, donc à la moindre émotion positive ou négative ils vont vomir. On
observe une très grande activité orale chez eux, donc ils ont souvent beaucoup besoin de suçoter,
de manger et souvent on observe que c’est le cas chez des enfants qui sont un petit peu trop
stimulé par leur environnement et finalement cette stimulation serai trop importante pour le
nourrisson qui n’arriverait pas à gérer ces émotions et vomir les déchargerait de ce trop-plein
d’excitation. On peut penser que ce bébé aurait trop accumulé d’excitation et pour s’en libérer il
vomit. Ce serai une manifestation de refus et de mise à l’extérieure de soi, du mauvais. Le
symptôme a donc une fonction de mesure d’auto-guérison. Rejet du mauvais.

Certains auteurs parlent d’une hyperstimulation maternelle du fait de l’angoisse de la mère


de mal faire. L’hyperstimulation venant de la mère serai une façon de montrer qu’elle s’occupe bien
de l’enfant. L’enfant ressent se trop plein comme étant du mauvais et cherche à s’en dégager.

LES COLIQUES DU 3ÈME MOIS

Les coliques apparaissent avant les trois mois du nourrisson et s’interrompent généralement
toute seule après les 3 mois. Les coliques restent un peu énigmatiques, on ne sait pas toujours d’où
ça vient, y aurait-il une origine organique ou psychique ? Ce sont des crises de pleurs du nourrisson
qui apparaissent généralement en fin de journée et qui peuvent se poursuivre la nuit. Le bébé va
donc hurler chaque jour de douleur, cela survient souvent après les repas, il va s’agiter et se
contorsionner. (Survient par crise). On a pu supposer une dilatation gazeuse de l’abdomen, mais

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sans trouble digestif. Les troubles s’apaisent souvent quand on berce l’enfant ou quand le
nourrisson s’alimente l’activité de succion risque de soulager.

Les bébés ont été décrit comme des bébés hypertoniques, assez excités, qui réagissent très
fortement aux excitations. On a pu aussi observer que les troubles disparaissaient lorsque l’enfant
était confié à une autre personne, à un autre environnement.

Spitz à un peu abordé ces troubles là et a parlé d’une sollicitude primaire anxieuse. Les cris
du nourrisson, les pleurs normaux vont pouvoir dans certains cas entrainer une grande anxiété dans
l’entourage. Ce qui amène les parents à ressentir toutes manifestations de pleurs de l’enfant comme
relevant d’un appel ou d’une demande, c’est comme une sorte d’erreur d’interprétation des parents
qui voudraient absolument répondre à la moindre manifestation de l’enfant.

Dans certain cas Spitz a aussi pu parler d’une sollicitude qui cacherai des mouvements
agressifs inconscients et refoulés. Manifestation aussi d’un environnement qui serai incohérent dans
ses comportements, qui change d’avis tout le temps sur la façon de s’occuper de l’enfant, et un
climat familial beaucoup trop agité, un univers qui ne serait pas assez apaisant pour l’enfant et qui
est trop stimulant pour lui.

Souvent ces manifestations s’arrêtent au 3ème mois au moment du sourire, la première


manifestation intentionnelle des enfants A partir de ce moment-là, le nourrisson est capable de
réagir et donc subit de manière moins passive toutes ces stimulations.

LES SPASMES DU SANGLOT

Ils parviennent à partir du second semestre jusqu’à 3 ans. C’est une manifestation assez
impressionnante : une perte de connaissance de l’enfant survient au cours d’un sanglot. On décrit
deux formes en fonction de la couleur de l’enfant :

- Les formes bleues : constitue la majorité des spasmes du sanglot. Souvent à la suite d’une
grande contrariété, l’enfant est vraiment en colère il va donc bloquer sa respiration
(mécanisme actif) et va perdre connaissance puis devenir bleu. On décrit des enfants très
actifs et très colériques.
- Les formes blanches : moins fréquentes. A la suite d’une grande émotion de type peur, ils
pleurent et deviennent très pale, tout blanc puis perdent connaissance. Cela peut être
associé à des convulsions.

Dans les deux cas, ces formes sont dues à une asphyxie cérébrale transitoire. Les crises se
produisent en présence d’une même personne. L’entourage va donc chercher à éviter toute
situation de contrariété ou de peur pour l’enfant qui devient donc de plus en plus intolérants aux
frustrations.

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Ces spasmes-là arrivent toujours pour interrompre un affect pénible, comme si l’enfant ne
pouvait pas sortir de sa situation et que la seule solution qu’il trouve est de se couper du monde. Ce
passage psychosomatique a donc pour but d’effacer un affect pénible. Le problème est que ça
risque d’entrainer l’enfant dans une relation tyrannique aux parents et presque dans une relation de
chantage affectif. On conseille donc aux parents de ne pas réagir aux crises lorsqu’on est sure qu’il
n’y a aucune source biologique ou organique.

LES TROUBLES DU SOMMEIL

Il s’agit d’un trouble extrêmement fréquent. C’est l’une des principales demandes de
consultation de la part des parents. Dès l’instant où il y a des désorganisations cela se ressent sur le
sommeil. Au début, le nourrisson a besoin de dormir 18h par jour, mais cela reste un sommeil
découpé tout au long de la journée et de la nuit. Au bout du 3ème mois le rythme du sommeil
commence à se stabiliser avec le fait que le nourrisson commence à faire ses nuits. Cependant c’est
quelque chose d’assez hypothétique, puisque l’enfant peut faire ses nuits au bout de 3 mois comme
il peut les faire au bout de 1an.

Quand on voit que le sommeil du nourrisson est perturbé alors qu’il aurait dû avoir un
rythme de sommeil plutôt régulier, c’est plutôt l’intensité des troubles qui va inquiéter ou qui va
inciter à une consultation. Les troubles du sommeil peuvent se manifester par le fait que le bébé
n’arrive pas à voir la différence entre la nuit et le jour, le bébé peut faire des nuits blanches, et il va
pleurer de manière incessante. En général les troubles graves du sommeil vont être associés à
d’autres troubles. Le problème avec les insomnies c’est que ça a des conséquences sur l’économie
familiale, c’est donc un facteur de stress pour l’ensemble de la famille, mais aussi un facteur
d’angoisse. Cela atteint tout l’équilibre de la famille. Les parents vont être véritablement exténué
avec parfois le développement de comportements un peu incohérents du fait de leur grande fatigue
nerveuse. Ils finissent aussi par ne plus pouvoir supporter l’enfant avec cette idée que l’enfant le
fait exprès. Le conflit va très souvent s’étendre au couple.

On peut diviser les troubles du sommeil en trois grandes catégories. Ce sont des champs finalement
très différents. :

- Insomnies qualifiées de silencieuses : insomnies dans lesquelles l’enfant ne dort pas mais il
n’appelle pas, ne pleure pas, il garde les yeux ouverts. Insomnie assez étrange où l’on a
l’impression que ça ne dérange pas l’enfant de ne pas dormir. La présence des parents
n’arrange pas ces insomnies. Elles sont particulières puisque qu’elles peuvent parfois être
associées aux troubles autistiques.
- Insomnies qualifiées de bruyantes ou tapageuses : c’est le tapage nocturne du nourrisson
qui crie, hurle, avec des tas de comportements agités. L’enfant peut taper sur son lit, se
cogner la tête. Cela peut se résumer par les hypothèses suivantes :

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Ces insomnies sont en lien avec une ou des hyperstimulations du nourrisson. L’insomnie, ce
débordement la nuit, peut-être dû à un excès d’excitation interne que le nourrisson n’arrive pas à
évacuer toujours du fait de la fragilité de son appareil psychisme. On peut faire l’hypothèse que ces
nourrissons accumulent dans la journée beaucoup trop d’excitations, et ces excitations vont se
trouver évacuées la nuit.

Beaucoup de réaction précoce ont été mis en lien avec des réactions inadaptés de la part des
parents avant du couché. Ils vont chercher à faire jouer l’enfant, le chatouiller, le faire rire. Ce qui
va le conduire à beaucoup d’excitation, ce qui fait qu’il ne va pas réussir à dormir. Cette hyper
vigilance des parents va se retrouver chez l’enfant qui ne réussira pas à se relâcher. Bien souvent la
mère (environnement) ne joue plus son rôle de par l’excitation. Cela peut provenir du fait que
certaines familles sont dans une idée d’idéal vis-à-vis de l’enfant, qui doit tout de suite être stimulé,
éveillé intellectuellement pour qu’il soit finalement conforme à leur idéal. On retrouve là l’anxiété
des parents vis-à-vis de l’enfant.

On repère là, la présence de très fortes angoisses chez le nourrisson et ces fortes angoisses
vont entraîner chez lui l’échec du désinvestissement de l’environnement. C’est-à-dire que pour
pouvoir s’endormir avec confiance, il faut finalement accepter de quitter le monde réel pour
effectuer un repli sur soi. Cela peut être assez compliqué quand le nourrisson n’est pas assez en
confiance pour se désinvestir du monde réel. On peut observer des nourrissons qui sont même dans
la journée, hyper tendus, comme s’ils étaient en alerte et qu’ils éprouvaient une sorte angoisse. Il
s’agit de nourrissons qui donnent l’impression qu’ils s’empêchent eux-mêmes de dormir. Ce sont des
angoisses mortifères qui sont des angoisses de morcèlement, etc.

En principe, la mère constitue cette fonction alpha qui permet de recevoir les angoisses du
nourrisson, de le calmer, de l’apaiser. Finalement avec cette fonction, elle est la gardienne du
sommeil et c’est ce qui fait que le bébé peut s’endormir sans angoisse. Cela se complique quand la
mère/environnement est liée elle-même à ce type d’angoisse. On peut repérer chez certaines
familles, une véritable angoisse à laisser l’enfant s’enfoncer dans le sommeil. On repère que chez
les familles qui sont très angoissées, assez rapidement le nourrisson va présenter ces angoisses
durant la nuit. Le symptôme de l’enfant peut tout à fait être en correspondance avec les symptômes
des parents.

- Insomnies plus tardives, avec pleurs : il s’agit d’un enfant qui va pleurer au moment de
s’endormir mais qui va aussi se réveiller en pleurant dans la nuit, jusqu’à ce que la présence
de la mère vienne pour l’apaiser. L’enfant peut s’endormir seulement dans les bras de la
mère ou dans le lit parental. Cela recommence dès que l’enfant est reposé dans son lit.
Insomnie qui a une tonalité œdipienne. L’enfant va plutôt manifester une sorte de jalousie

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ou d’envie vis-à-vis des parents réunis. Très souvent ce type d’insomnies apparaît chez des
petits garçons qui veulent seulement la présence de la mère, ce qui finit par être dans le lit
et le père sur le canapé, et inversement. Ce type d’insomnie apparaît au moment de
l’œdipe, au moment justement où il y a une tentative de rapprochement amoureux. On voit
apparaître ces troubles en cas de conflit de couple. Le symptôme de l’enfant vient révéler
aussi un conflit dans le couple des parents qui ne s’entendent plus vraiment et qui en profite
pour avoir un tiers dans le lit. Ils réorganisent l’espace du sommeil de manière à montrer
qu’ils ne veulent plus vraiment dormir ensemble. Ce type d’insomnie est plus tardive et on
va retrouver ces insomnies vers 2 ans et demi, 3 ans.

LES TROUBLES CUTANÉS

Ce sont des troubles de la peau. On parle souvent de dermatose, ce qui est toutes les affections
de la peau quel que soit l’origine de l’affection. En général toutes les manifestations cutanées ont
des origines autant physiologiques que psychologiques. Il y a un aller-retour des symptômes. Chez
l’enfant cela se manifeste de plusieurs façons :

- L’eczéma : ce sont des plaques rouges qui démangent énormément et qui deviennent
suintantes en formant des croutes chez l’enfant. Il apparait sur le visage, le cou et sur le
corps. Il survient généralement au second trimestre du nourrisson, mais peut apparaître à la
naissance. Généralement, cet eczéma va disparaitre vers 1an, 1an et demi pour la forme
infantile. Il apparait avec une prédisposition génétique mais avec une influence
psychologique. Il a été observé qu’il y avait une certaine ambivalence concernant le désir de
prendre le bébé dans les bras.

Certaines études ont pu montrer que les mères ne prenaient pas, ou très rarement, l’enfant
dans les bras. Mais dans certains cas, c’est l’aspect des grandes crises de l’enfant qui repousse. Il y
a la peur de l’eczéma, mais aussi la peur d’irriter l’enfant. Spitz a pu observer que pour beaucoup
d’enfant, l’eczéma apparaissait lorsqu’ils étaient placés en institution ou en lien avec des troubles
concernant la relation avec la mère/environnement. Il a pu observer des mères ou un
environnement hyper anxieux qui présente une sorte de très grande inquiétude vis-à-vis de ce qu’il
pourrait arriver au nourrisson ou à l’enfant. Il a fait l’hypothèse d’un mouvement agressif refoulé
chez les parents, ce qu’il a appelé l’hypothèse d’une hostilité initiale déguisé en anxiété.

Finalement il y aurait un échec dans l’érotisation des contacts affectifs avec le nourrisson.
L’eczéma vient signifier un manque symbolique de contact. L’eczéma va disparaitre au moment des
1an, 1an et demi, à un moment où l’enfant peut être en relation avec le monde environnement sans
être en lien avec la mère, sans avoir besoin de passer par elle. Le développement de son autonomie
fait qu’il peut se dégager de la contrainte. On ne peut pas dire que tout eczéma chez le nourrisson
proviendrait d’un trouble, d’une carence affective de l’environnement.

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- Les pelades : elles se manifestent par la perte des cheveux sur des zones circulaires du cuir
chevelu. Les cheveux s’en vont par poigné et il y a alors une formation de trou sur le cuir
chevelu, on retrouvera là aussi presque toujours un contexte de perte chez l’enfant en lien
avec un événement familial par exemple, ou alors ça peut être le décès d’un des deux
parents, ou une hospitalisation prolongée, ça peut être en lien avec de très grosses carences
affectives voire de la maltraitance. Les pelades peuvent être également présentes chez des
nourrissons qui sont en présence de violence de couple, de violence conjugale. On remarque
très souvent le point de départ de quelque chose.

III. Les syndromes

LA DÉPRESSION DU NOURRISSON

a. Les études expérimentales de Spitz :

On va voir d’abord les études expérimentales de Spitz. Cela concerne ce que Spitz va appeler les
déprivations, il va étudier de façon expérimentale le comportement des nourrissons qui sont
séparés de manière précoce de leur mère.

Spitz est un psychanalyste qui à la fois se réfère à la théorie psychanalytique mais qui réalise aussi
des expérimentations. Ce qu’il a constaté c’est qu’il y avait à cette époque-là, une mortalité
considérable des nourrissons confiés à des institutions. Il a été le premier à faire des études dans
des institutions qui ont suscité pas mal de réactions. Il va comparer différents groupes d’enfants :

➢ Groupe 1 : il va observer des nourrissons placés en pouponnière, il s’agit de nourrissons qui


sont placés dans une institution où les mères sont en fait incarcérées, et elles vont avoir des
droits de sortie pour pouvoir avoir de temps à autre s’occuper de leur enfant. Les mères sont
finalement assez peu présentes. L’institution va chercher aussi à éduquer ces mères, à leur
apporter des notions élémentaires concernant les soins à apporter à l’enfant.

➢ Groupe 2 : c’est un groupe de nourrissons placés en orphelinat. Cet orphelinat est vraiment une
institution pour les enfants qui sont abandonnés. Vont s’y retrouver des enfants qui sont
abandonnés pour différentes raisons (trop grande précarité, parents décédés, …). Pour les
mères qui souhaitent laisser leur enfant, l’institution demandait à la mère de s’occuper pendant
3 mois de l’enfant dans la structure d’accueil puis elle pouvait partir.

➢ Groupe 3 : c’est un groupe témoin, il observe les enfants qui sont placés dans leur famille
d’origine.

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Ce qui différencie les groupes, c’est que :

- Dans le groupe 1 : il y avait la présence des mères de temps en temps ou de substituts. Il y


avait très peu d’infirmière à disposition et peu de substituts, il y avait donc très peu de
temps accordé à chaque enfant.
- Dans le groupe 2, à l’orphelinat : il y avait un encadrement médical nettement supérieur au
premier groupe.

Résultats des différents groupes :

Groupe 1 Spitz observe que certains nourrissons, à partir de 6 mois environ, vont adopter un
comportement : ils vont pleurnicheur et chercher la présence d’adulte. Puis ensuite, il va y avoir un
grand retrait des nourrissons avec une perte de poids, un arrêt du développement moteur, avec des
nourrissons qui reste la plupart du temps couché sur le ventre et qui finissent un peu replié sur eux-
mêmes. Peu à peu ils adoptent une expression figée, cette fois-ci ils commencent à ignorer la
présence des adultes voire à pleurer ou à crier si les adultes essaient de rentrer en contact avec
eux. Petit à petit, le regard se modifie, les yeux sont vraiment dans le vague, il observe un
comportement assez violent des enfants qui peuvent se frapper la tête contre le lit. Ensuite, vers 8 /
9 mois, les enfants sont comme en léthargie, ils ne bougent plus vraiment, et il va y avoir une
aggravation très nette avec un arrêt voire un déclin du développement avec cette fois-ci un grand
risque de mortalité du fait d’une dénutrition.

Spitz va nommer ce syndrome « la dépression anaclitique ». Cette dépression provient du


fait que les dépressions sont en lien avec une absence de support maternelle et familiale. La
dépression anaclitique, c’est comme une angoisse du 8ème mois mais en plus accentuée, qui survient
dans un contexte de déprivation maternelle et uniquement quand le nourrisson a eu des bonnes
relations au préalable avec la mère. Lorsque Spitz va étudier les cas des nourrissons, il va pouvoir
se rendre compte que la raison de cette dépression anaclitique est que tous ces enfants avaient été
privés de leur mère pendant plus de 3 mois de manière relativement ininterrompue, cette
dépression a eu lieu chez des nourrissons qui avait entretenue une bonne relation avec la mère au
départ. C’est un effet de la séparation avec la mère entre le 6ème et le 8ème mois. Pour les
nourrissons qui n’avaient pas de bonnes relations avec la mère au départ, la séparation n’a pas du
tout provoqué de dépression anaclitique. Ces enfants avaient trouvé un bon substitut, un meilleur
substitut. Le plus important c’est que pour Spitz, la perte de l’objet maternel correspondait au
moment où l’enfant était en train de se constituer un objet interne. C’est quand il y a une
déprivation que l’enfant avait constitué une représentation interne de la mère. Il explique que c’est
comme si ces nourrissons ne trouvaient plus d’objet auquel s’accrocher à l’extérieur et qu’ils vont
retourner contre eux-mêmes, puisqu’ils ne trouvent plus d’objet extérieur, leur propre agressivité.

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Spitz montre que la dépression anaclitique est réversible, si la mère revient ou si on trouve
un substitut satisfaisant, à ce moment-là, le développement reprend. Il observe quand même que
cela dépend d’une durée. Il faut quand même que l’absence ne dépasse pas quelque mois. Au-delà
de 5 mois d’absence, il observe que dans la plupart des cas, ce n’est plus réversible et que l’enfant
s’enfonce dans un état beaucoup plus grave. Cet état plus grave, c’est ce qu’il va nommer
« hospitalisme » qui peut le conduire jusqu’à la mort.

Les enfants qui sont privés à la fois des mères et de substitut stable ont développé cette
carence affective totale que Spitz nomme hospitalisme. Ce qu’il observe c’est que jusqu’à 3 mois
environ, les bébés confiés à l’orphelinat ont un développement plus favorable que ceux placés en
foyer d’accueil. Par contre il observe qu’aux alentours de leur un an, leur développement est retardé
de 3 mois. Et que ces atteintes au développement atteignent tous les secteurs, autant physique que
mental. Par exemple, il observe que vers 2 ans et demi se sont des enfants pour lesquels la
propreté n’est pas acquise, ils ne marchent pas, ne prononcent pas plus de deux mots. Ils sont par
ailleurs extrêmement et fréquemment malade alors qu’il y a dans ce type de structure une
irréprochabilité impeccable.

D’autre part il observe des comportements étranges des nourrissons comme des
balancements, des stéréotypies (mouvements répétés sans arrêt), des enfants qui s’arrachent les
cheveux, qui se mordent, avec beaucoup de phobies d’objets et également un retard dans la taille
et le poids. Spitz c’est dit à propos de l’hospitalisme que « au début c’est la même chose que la
dépression anaclitique, puis ça s’aggrave et devient quelque chose de très fort, mais surtout c’est
quelque chose qui devient irréversible ». C’est comme si à un certain moment, aucune solution ne
pouvait être trouvée pour améliorer le sort des nourrissons. Il observe également que le taux de
mortalité était extrêmement élevé, 34 décès pour 91 nourrissons, ce qui représente un tiers.

Les travaux ont été refaits et confirmé par Bowlby. Il a pu également montrer que dans
certaines institutions, certains soignants désinvestissent ou n’investissent pas les enfants parce
qu’ils savent que ces enfants ne sont que de passage. Les soignants avaient tendance à développer
le même symptôme que l’enfant, la peur de l’abandon, ce qui venait redoubler le symptôme initial.

L’interaction mère / bébé est indispensable pour que le nourrisson se développe. On voit bien
qu’il ne s’agit pas forcément de la mère, mais qu’il s’agit des interactions entre l’enfant et un
environnement excitant, chaleureux …

b. Les théories de la dépression précoce.

Les théories de la dépression infantile ne sont forcément observées en institution, on peut aussi
les observer chez les nourrissons dans leur milieu d’origine.

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On va observer une inertie motrice d’abord, c’est-à-dire des enfants qui sont extrêmement
peu mobiles, qui sont quand même en très grand retrait vis-à-vis de l’environnement, qui n’ont pas
d’initiative. Ils sont posés comme ça quelque part et ils répondent très peu aux sollicitations qu’on
leur fait. On observe chez ces enfants, très peu d’interactions avec les autres et un comportement
que l’on peut nommer d’indifférent. On n’observe pas chez ces enfants ce qu’on appelle les
réactions posturales anticipatrices, c’est comme s’ils avaient coupé la communication. Leur regard
est décrit comme étant fixe, parfois certains décrivent un regard très profond, triste, certains ont pu
dire qu’il y avait très peu ou pas de clignement de paupières. On observe un visage extrêmement
figé avec aucune expression, pas de sourire et pas de vocalisation. Dans certains cas, il peut même
y avoir des détournements de regard. Les enfants sont fréquemment atteints par des maladies
somatiques, ils sont souvent malades.

En ce qui concerne les causes, on a pu, de la même manière que Spitz, observer ces
dépressions précoces chez des enfants qui avaient vécus des séparations répétées (décès, période
d’hospitalisation, placement, …) mais pas seulement, ça peut être aussi chez des enfants qui étaient
soumis à des incohérences éducatives et affectives (parents présents mais qui laissent l’enfant toute
la journée dans le lit, dans le noir, parent ayant des troubles de l’humeur, …). Dans ces cas de
dépression, on retrouve la question de la déprivation, c’est-à-dire que ça apparait en réaction à un
manque.

Deuxième hypothèse, cette dépression infantile précoce peut apparaitre en cas de grave
dépression maternelle. Cela peut concerner aussi bien les deux parents. Là on observe que
certaines dépressions précoces sont en fait des dépressions miroir. André Grine a parlé du complexe
de la mère morte, c’est-à-dire qu’une mère extrêmement déprimée, dépressive, constitue presque
une mère morte pour l’enfant, elle est psychiquement morte. La dépression maternelle fait que le
nourrisson n’arrive pas à imprimer sa présence. Sans que ce soit volontaire, la mère désinvesti
l’enfant. Dans ces cas-là, l’enfant avant de s’installer dans une dépression et dans un comportement
de retrait, va être au départ, assez agité comme s’il tentait de réanimer la mère en quelque sorte.
Puis, ils semblent par la suite s’enfoncer dans la dépression comme s’ils n’arrivaient pas à attirer
l’attention et comme s’ils s’identifiaient à cet imago de cette mère morte. Plutôt que n’avoir rien du
tout, l’enfant préfère s’identifier au vide maternel.

Il existe ce que l’on appel des équivalents dépressif, on va parfois parler de dépression
masquée chez certains. Mais certains grands troubles, troubles du sommeil, anorexique, cutanés,
sont en fait des troubles qui viennent indiquer que l’enfant va très mal et viennent masquer une
dépression. Il est vrai qu’un enfant en souffrance peut utiliser toute sorte de symptôme pour
exprimer sa souffrance et dans un second temps, l’ultime symptôme quand rien ne marche, c’est
cette idée de faire le mort, qui est un retrait et une inhibition énorme et qu’il se coupe de toutes
émotions.

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L’AUTISME

a. Description :

On a l’idée d’une précocité extrême des troubles qu’on va repérer dès la petite enfance et
qui vont s’aggraver. L’autisme est une catégorie complexe et beaucoup d’auteurs aimeraient qu’on
parle des autismes. On peut distinguer les formes d’autismes par rapport au QI, ce n’est pas
forcément très pertinent mais les auteurs ont découvert qu’il y avait des autistes qu’on pouvait
qualifier de bon niveau intellectuel et d’autre de mauvais niveau intellectuel.

Les symptômes autistiques font qu’il est très difficile d’évaluer la réalité du niveau intellectuel.
Ils vont la plupart du temps présenter des troubles au niveau du langage. ¼ des autistes se
trouvent dans la zone de normalité du QI et les ¾ restant présentent un QI inférieur à 50.

- Les autistes de bon niveau intellectuel : les troubles relationnels vont être au premier plan
mais leur fonctionnement cognitif va être normal ou alors même parfois très en avance dans
une qualité cognitive. Le syndrome d’Asperger est un autiste qui a un niveau intellectuel bon
et un niveau très bon dans une certaine qualité (voir Rain Man).
- Les autistes de mauvais niveau intellectuel : forme d’autisme de Kanner, une forme
déficitaire avec des troubles cognitif qui vont affecter la logique, le langage, les capacités
perceptives…

Exemple de Tom 3 ans et demi :

Trouble du comportement alimentaire, il n’accepte que les aliments mixés et il les conserve
dans la bouche. Les parents précises qu’ils leur faut à peu près 4 à 5h par jour pour nourrir l’enfant.
Beaucoup de trouble du langage, ne parle pas du tout et a des crises de hurlement lorsqu’on le sort
de chez lui. Utilise parfois un langage spécial que seul la mère peut comprendre. Troubles
psychomoteurs et il est dit qu’il souriait en permanence dans son berceau étant plus petit sans que
ce sourire soit destiné à personne. Il ne cherche jamais le jeu, n’est pas propre. Il n’a jamais eu
d’angoisse devant l’étranger (angoisse du 8ème mois) et semble n’investir personne et n’a pas de
relation avec quelqu’un en particulier (ni les parents). Il apparait comme étant très prudent dans
ses gestes, très inactif et ne s’intéresse pas véritablement aux objets, il ne joue pas avec les objets.

Les premiers signes visibles vont apparaitre entre 12 et 18 mois, on peut les percevoir. Les
symptômes deviennent évidents vers 30-36 mois. Ils concernent 3 garçons sur 1 filles, donc plus
fréquent chez les garçons. Aucun examen ne permet de poser avec certitude le diagnostic
d’autisme, on parle seulement de suspicion d’autisme, car c’est un tableau clinique qui évolue dans
le temps mais qui s’approche aussi d’autre tableaux/symptômes et donc on n’a jamais vraiment de
preuves. Actuellement, le diagnostic va être « trouble du spectre autistique ». Il va reposer sur un
repérage des symptômes cliniques et souvent sera aidé d’échelles de questionnaires d’évaluation

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ainsi que sur des bilans complémentaires (orthophonique, psychomoteur, neurologique…) pour
évacuer tout autre type d’évacuation.

➢ Les signes précoces (avant 2-3 ans)

On les perçoit souvent en après coup, ils ne sont pas toujours très visibles et n’inquiète pas.

- De 0 à 6 mois : ce sont des bébés qui ne pleurent pas souvent voire jamais et qui
présentent des insomnies silencieuses. Il y a aussi des troubles du tonus musculaire donc
soit des enfants qui présente des hypotonies (pas de tonus, glisse un peu, mou…) soit des
hypertoniques (tonus plus important que la moyenne, rigide…). Déjà on voit que ce sont des
bébés qui ne s’adaptent pas aux bras de l’adulte. On repère aussi une absence de geste
anticipatoires (pas de positions facilitant la prise en main…), d’après Kanner c’est un des
signes les plus précoces du diagnostic d’autisme. On observe une sorte de décrochage du
regard avec fréquemment des légers strabismes. Absence du sourire du 3ème mois mais aussi
une absence de mimique (mimique de gêne, grimace…)
- De 6 à 12 mois : sorte de confirmation ou d’aggravation de ces symptômes-là. On va
repérer non plus un simple décrochage du regard mais plutôt un évitement du regard.
Absence de babille et de vocalise ainsi que de réaction et d’angoisse du 8ème mois, sorte
d’indifférence aussi lors de séparation avec les parents. On repère aussi un début d’activité
physique stéréotypée (geste/mouvement répété en boucle) surtout en présence de l’adulte.
- 12 à 24 mois : on repère une absence de langage (pas d’apparition du langage, de petit mot
que l’enfant utilise), il n’y a pas non plus d’intention conjointe (capacité à partager et suivre
l’intérêt de quelqu’un d’autre pour un objet ou évènement). On voit aussi une attirance et
un intérêt pour des objets ou mécanismes dit comme « bizarres » (exemple : l’eau qui coule
ou l’eau d’un radiateur qui fait du bruit…).

b. Les symptômes généraux de l’autisme :

1. Des troubles psychomoteurs et des troubles du tonus symptôme au niveau corporel.

Hypertonie ou hypotonie. Les parents perçoivent ça comme un refus de communication. L’enfant


ne fait aucun mouvement pour s’adapter ou se redresser… Souvent l’hypotonie est décrite au niveau
de la bouche, donc souvent le lait s’échappe de la bouche de l’enfant. Lorsque que l’enfant grandi, il
va avoir une démarche particulière, démarche « lourde, pataude » ou sautille et marche sur la
pointe des pieds. On peut aussi repérer des vécus corporels très angoissant : angoisse de
fragmentation du corps (idée qu’ils peuvent facilement perdre un membre, que leur corps n’est pas

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rassembler…). On peut parler d’absence de fonction contenante par rapport au corps. Angoisse
aussi massive par rapport à l’analité (angoisse que le corps se vide).

2. Les stéréotypies gestuelles :

Mouvement répété sans arrêts comme des balancements, des mouvements de rotation ou alors
des mouvements de mains ou de bras. Un même geste peut être répéter très souvent comme une
main qui passe devant les yeux… L’enfant est absorbé par ce geste, dans son activité. On a aussi
des gestes répétés violents comme une forme de mutilation (se taper la tête contre les murs…). On
a aussi d’autre type d’automutilation comme se gratter toujours à un même endroit. Un même son
peut être répété à l’infini sous forme de cris.

Toutes ces stéréotypies vont avoir une fonction d’apaisement pour l’enfant, elles visent
l’apaisement mais souvent ces gestes isolent encore plus l’enfant du monde extérieur. Il faut le
comprendre comme une sorte de recherche de sensation.

3. Présence d’insomnie grave :

Le sommeil demeure très perturbé, il n’y a pas de rythme jour/nuit.

4. Les troubles alimentaires :

Ça peut être des anorexies précoces, un refus passif de téter, des graves vomissements suite à
l’alimentation, au moment de la diversification des aliments on peut également observer un refus de
mastiquer (il refusera les morceaux mais pourra à la limite accepter une alimentation liquide).
Parfois on peut avoir une bouche qui a du mal à se fermer dû au manque de tonus.

5. Trouble des relations :

On parle d’abord du retrait autistique, l’enfant va être dans un profond retrait vis-à-vis des
autres et du monde et va se comporter comme s’il était seul. Soit la présence des autres est très
difficile soit l’enfant c’est tellement isolé qu’il ne remarque pas les autres. Il ne présente souvent
pas d’intérêt pour les autres ainsi que pour les jeux des autres enfants. Problème pour établir des
relations normales et aussi à réagir de façon normale aux situations relationnelles (ne répond
parfois pas à leur prénom). Si on tente de rentrer en relation avec l’enfant, il y a au mieux des
comportements de fuite et d’agitation, mais le plus souvent on a des explosions de colère, G. Haag
parlait d’explosion de rage/angoisse, qui déclenche des stéréotypies ou alors de l’automutilation,

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comme si l’enfant était totalement débordé de toutes cette stimulation. Ces rages/angoisses
nécessitent de contenir l’enfant. On repère souvent que ce sont des enfants qui n’ont pas le réflexe
de se réfugier chez les parents s’il tombe ou s’il se fait mal.

On peut aussi parler de l’évitement du regard, ce regard va être évitant et parfois périphérique,
comme si l’enfant ne regardait pas réellement. Parfois le strabisme se développe chez ces enfants
mais il est décrit comme « sans cause organique », comme s’il était défensif pour empêcher l’enfant
de focaliser son regard sur l’objet. Le regard de l’autre peut être pour l’enfant comme extrêmement
persécuteur et qui va générer de très fortes angoisses d’intrusions chez l’enfant.

L’autre (l’adulte) peut être utilisé de façon partielle, c’est-à-dire que pour aller chercher un
objet, l’enfant va saisir la main de l’adulte pour aller chercher l’objet à sa place, il y a une certaine
forme de déshumanisation de l’autre comme si le corps de l’adulte est une sorte d’outils. Il ne va
pas s’agir pour l’enfant de demander quelque chose à l’adulte mais de l’utiliser comme un objet.

6. Intérêt « exagéré » pour les objets inanimé :

Ils ont souvent une attirance pour les objets durs (métalliques). Ces objets vont par exemple
parfois accompagner l’enfant dans tous ses déplacements mais il ne constitue pas pour autant des
jouets. Ce ne sont pas des objets symboliques. F. Tustin défini ces objets comme étant des objets
autistiques. Ils vont être longuement observé ou tenu au plus près du corps. Ce sont des objets
manipulés constamment et surtout des objets observés parce qu’ils sont en mouvement (toupie,
faire tourner les roues d’une petite voiture, d’un vélo…). Ils sont souvent utilisés comme s’ils étaient
un prolongement du corps de l’enfant, il va s’accrocher à cet objet et ça sera impossible de lui
enlever (sinon crise). Ces objets-là ne constituent pas non plus un doudou.

On peut aussi à l’inverse voir des grandes phobies d’objet (type électroménager : aspirateur,
batteur électrique…) Des objets qui bouge d’une manière un peu magique. L’enfant rentre
également dans des angoisses terribles qui vont déclencher des automutilations, des stéréotypies…

Tous ces objets ne sont pas utilisés comme des jouets, l’enfants ne va pas faire semblant.

7. Capacité à s’absorber des sensations ou perceptions :

L’enfant va être totalement fasciné par un mouvement, par exemple l’eau qui coule. Donc il peut
être absorbé par une sensation, un son ou une lumière. Ils vont souvent jouer avec les
interrupteurs. Tustin a appelé ça les formes autistiques. L’enfant peut donc être totalement absorbé
par ça mais aussi par une sensation produite par leur propre corps. Ils vont parfois rechercher

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certaines sensations : par exemple être fasciné par le bruit d’un estomac qui a faim ou par le
hoquet… Les stéréotypies peuvent aussi avoir lieu pour la recherche de ces sensations justement.

Procédé auto-calmant, capacité de rentrer dans un mouvement pour obtenir une sensation
d’apaisement. Un balancement peut être le moyen pour l’enfant d’être apaiser et qui l’éloigne
encore plus du monde.

8. L’immuabilité :

C’est le fait que l’enfant va très difficilement, voire pas du tout, supporter le moindre
changement dans ses habitudes. Tout doit rester identique. Il y a petit à petit une ritualisation de
l’environnement qui s’organise et donc l’enfant et les parents vont mettre en place une sorte de
rituel pour éviter l’angoisse chez l’enfant. Exemple : on ne déplace aucuns objets dans une pièce,
on passe par les même endroits… Parfois l’enfant peut lui-même introduire des petits changements.

9. Les troubles du langage :

Très fréquemment il n’y a pas de langage du tout. L’enfant va utiliser des cris, des sons, des
bruits. Dans d’autre cas on a l’apparition d’un langage quasiment normal sauf qu’il n’aura pas
vraiment avisé de communication, un langage un peu étrange, des phrases toutes faites, un ton un
peu robot… La plupart des enfants qui arrivent à parler ne dise pas le « je » et parfois utilise le
« tu » à la place du « je ». Un même mot peut être répété à l’infini ou une même phrase utilisée
hors contexte comme forme de stéréotypie. Souvent l’aspect sensoriel du langage, l’aspect chantant
va intéresser l’enfant. Il y aura au niveau symbolique des erreurs dus à des troubles de symbolisme.
Par exemple des difficultés dans la catégorisation et la généralisation : une couleur peu qualifier un
objet.

10. Les troubles de l’intelligence

Souvent l’absence de langage et les troubles de relations à l’autre entrainent des troubles
d’ordre cognitifs. Plutôt que de penser ça comme étant un trouble de l’intelligence, on pense qu’il y
a des spécificités chez l’autiste, un mode particulier de pensée plutôt qu’une pensée déficitaire.

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Le tableau autistique est donc très important du point de vue envahissant.

Du coté des parents, d’emblée ils vont avoir l’impression de ne pas avoir de mode d’emploi
de l’enfant, ils ne vont pas réussir à comprendre et à s’accorder à l’enfant. Ils se sentent coupable
de trouver étrange leur enfant et de ne pas réussir à rentrer en contact avec lui. Souvent ils sont
aussi dans la souffrance car ils ont le sentiment de ne pas exister pour leur enfant. Le milieu familial
est finalement dans l’incapacité de décoder les besoins de l’enfant, il se retrouve donc très
angoissé. Les difficultés que rencontrent les parents ne sont pas une cause de l’autisme mais plutôt
une conséquence des troubles autistiques.

c. Les classifications et l’étiologie de l’autisme :

Il faut d’abord dire que l’autisme suscite des grandes controverses qui vont toucher la
question de la classification, de la définition et des causes. C’est un sujet brulant. Sujet qui
déchaine un peu les passions du fait de la fascination qu’exerce l’autiste sur les autres. Souvent
provoque une très grande fascination pour ces enfants qui présentent des comportements étranges.
Ce qui est assez incompréhensible c’est le fait de comprendre pourquoi quelqu’un ne veut pas
rentrer ou ne peut pas rentrer en relation avec l’autre. Certaine forme d’échec de la communication
naturelle qu’on attendrai de quelqu’un. Fascine car on ne connait pas la cause de l’autisme.
Beaucoup d’étude ont été faite mais aucune n’a apporté de résultat spécifique. Les différents
courants vont donc produire énormément d’hypothèses. Donc on ne connait pas les cause mais on
ne sait pas non plus guérir l’autisme. Il faut bien comprendre que l’autisme est étudié par
différentes disciplines : la biologie, les neurosciences, la psychologie… On n’étudie pas la même
chose selon le champ disciplinaire. Dans la psychologie on a différent courant, donc en fonction de
la psychologie cognitive ou de la psychologie clinique on ne va pas utiliser les mêmes références ni
les mêmes méthodes. Et les courants des réflexions vont aussi être différents dans la psychologie
clinique.

Au sein d’une même référence on a aussi différents auteurs qui ne se réfèrent pas au même chose.

On a surtout donc deux grands courants :

- L’approche psychanalytique : plus basée sur la psychanalyse, la classification française va


assimiler l’autisme à une forme de psychose infantile précoce. Les pédopsychiatres français
vont donc avoir dans cette classification psychose infantile précoce, les psychoses et
l’autisme.
- L’approche cognitivo-comportementale : pour l’approche psychiatrique (cognitivo-
comportementale), dans le DSM IV l’autisme était classé parmi les TED (Troubles
envahissant du développement) mais maintenant dans le DSM V on parle du Trouble du

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Spectre Autistique. C’est un ensemble très flou car d’un point de vue clinique c’est très
difficile de différencier des enfants autistes, des enfants atteint de psychoses infantiles…

Cette opposition va d’abord se retrouver dans les classifications.

La notion de handicap

Depuis 1996 l’autisme va être considéré comme un handicap et non comme une pathologie
psychiatrique. Le DSM va donc appuyer sur cette notion de handicap et va considérer l’autisme
comme un trouble irréversible, ça suggère que ce n’est pas accessible à un traitement
psychothérapeutique.

La psychanalyse va s’opposer à cette vision du trouble autistique qui continue à dire que
l’autisme relève de la psychopathologie et qu’il relève donc d’un trouble psychiatrique. Il préfère
prendre l’autisme comme une maladie mentale qui suppose une influence du psychisme.

Ces deux approches vont être très vite opposées alors qu’évidemment on ne peut pas
opposer le soin et l’éducation. La plupart des chercheurs sur l’autisme considère que les deux
approches peuvent se compléter, donc que soigner ne dispense pas d’éduquer.

d. Les études biologiques

Beaucoup de recherche en biologie ainsi que de nombreuse recherche génétique (jumeaux et


fratrie). Il n’y a pas de résultats montrant une transmission héréditaire simple mais qu’il y avait
quand même des facteurs héréditaires qui pouvaient prédisposer à l’autisme.

1. Les études cognitives :

Pour les cognitivistes l’autisme va être dû à un déficit dans le traitement de l’information. Cette
approche va mettre l’accent sur une sorte d’anomalie qui serai comme un trouble génétique au
départ (mais non trouvé). Les études ont montré 2 grands troubles :

- Défaut de cohérence centrale : ce serait l’hypothèse que l’autiste n’arrive pas à lier les
différentes sensations entre elles. Déficiences sensorielles qui ferait que chaque sensation
existerait pour elle-même. Normalement chaque individu a besoin d’une cohérence entre
stimulation et sensation et que tout ça formerai notre système perceptif. Chez l’autiste il y
aurait une absence de besoin de cohérence entre les choses, les stimulations isolées ne pose
aucuns problèmes à l’autiste.

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- Déficit de la théorie de l’esprit : consiste à se représenter ce que peut se représenter autrui


(pensée, sentiment…). On attribue un état mental à l’autre, être en mesure de se figurer ce
qu’un autre peut ressentir. Cette théorie va s’affiner progressivement au cours du temps
mais cette capacité serait défaillante chez les autistes. Test de fausse croyance, on va
vérifier qu’une personne comprend qu’une autre personne peut avoir une conception
erronée de la réalité. 80% des enfants autistes ont échoués à ce test de Wienner & Perner.
Baron-Cohen a mis en évidence 3 symptômes principaux dans l’autisme et a établi une sorte
de grille d’évaluation qui permet de montrer cette altération de la théorie de l’esprit :
▪ Le défaut d’attention conjointe : fait de diriger son regard vers un lieu où
quelqu’un regarde. A partir du moment où l’enfant comprend que l’autre à un
intérêt autre que le sien pour quelque chose. Donc ce défaut est un des
signes de carence de la théorie de l’esprit et donc un des signes de l’autisme.

▪ L’absence de pointage proto-déclaratif : l’enfant utilise le pointage proto-


impératif à la base, donc il utilise son doigt pour tenter de l’obtenir puis il va
utiliser le pointage proto-déclaratif pour montrer son intérêt pour l’objet sans
vraiment vouloir l’obtenir. Ce défaut serait également un symptôme indiquant
l’altération de la théorie de l’esprit et donc de l’autisme.
▪ L’absence du jeu de faire semblant

Il y a à la fin lieu à un questionnaire que l’on pose aux parents pour permettre un type d’échelle.

2. Les études psychanalytiques :

Elles ont été contestées du fait d’une incompréhension au départ. On accuse la psychanalyse
d’avoir indiqué une responsabilité maternelle dans les troubles autistiques. Ce qui est faux bien
évidemment car les idées sont souvent sorties de leur contexte. Il n’y a aucune idée de
responsabilité des mères mais souvent on a une incompréhension des écrits psychanalytique. La
psychanalyse a pour but de comprendre comment s’organise le psychisme de l’enfant autisme sans
pour autant y attribuer une cause. Elle va beaucoup plus parler de défense autistique, de défenses
qui serai propre à l’autiste et non pas d’une régression. On a donc l’idée qu’il y ait bien quelque
chose de spécifique à l’autisme. Pour les auteurs psychanalyste l’autisme ne résulte pas d’un déficit,
le symptôme autistique aurait un sens et serait une tentative de guérison pour le sujet. L’autiste
serait ici celui qui utilise massivement des mécanismes de défense qui lui sont propre pour lutter
contre des angoisses massives, angoisse qui concerne plutôt son corps. L’autisme serai donc le
résultat de manœuvre défensive.

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Chapitre 2 – Psychopathologie de l’enfant

I. Le développement de l’enfant
LE DÉVELOPPEMENT LIBIDINAL

a. L’organisation anale de la pulsion.

L’enfance est marquée par l’entrée dans le stade anal, vers environ 18mois jusqu’à 3ans.
Avant le stade anal, le nourrisson était préoccupé par la question de la dépendance à l’objet mère
qui soigne, qui nourrit. Tout le but du stade oral c’est de parvenir pour le nourrisson à une
distinction soi/non soi. C’est se différencier de l’objet extérieur. Maintenant que cette distinction
moi/non moi est actuelle, c’est la question de l’individuation qui est au premier plan, la conquête de
l’autonomie vis-à-vis de cette dépendance première.

Sur le plan, psychique, l’analité vise la consolidation des limites du Moi et de la différence
entre intérieur et extérieur. Sur le plan corporel, pulsionnel, c’est l’apprentissage de la propreté qui
va être en jeu, avec cette capacité qui se développe de la maitrise des sphincters. Cela permet à
l’enfant un gain d’autonomie très important. Déjà il marche, ce qui est un gain d’autonomie. La
maitrise des sphincters, c’est contrôler son corps, son ouverture, sa fermeture. Avant, le nourrisson
est très passif vis-à-vis de ses besoins. C’est la première manifestation d’autonomie avec la marche,
et de contrôle. Maintenant que le nourrisson a conscience de son corps.

Apparait alors un grand intérêt pour l’intérieur de son corps, pour ce qu’il peut contenir. Cela
se manifeste par un grand intérêt pour les matières fécales, ce qu’il produit lui-même. L’enfant est
dans un plaisir à utiliser les termes liés à l’anal. Au départ, l’enfant n’a aucune répugnance pour ses
produits, il a une conduite d’exploration, d’exhibition. Par contre, c’est la mère qui va transmettre sa
répugnance. Là, l’enfant va apprendre progressivement la notion de « sale ». Et donc il découvre
aussi ce qui est propre. Il devient donc propre. L’objet de la pulsion anal, c’est un excitant de la
zone érogène anale. Il va pouvoir ressentir une satisfaction par se retenir ou pas. La satisfaction
infantile va se fixer sur la zone anale. C’est une partie du corps très valorisée pour l’enfant, et
comme il est maintenant en relation avec le monde extérieur, cela va constituer une monnaie
d’échange avec ses parents. Cet objet est très valorisé, l’intérieur du corps suscite un grand intérêt
et beaucoup de curiosité. Apparait alors un intérêt de démonter les objets etc. Première exploration
de ce que peut contenir une intériorité.

L’aspect maitrise du corps est très important, et va se centrer autour de deux modalités
principales, deux registres opposés vis-à-vis de ce contrôle :

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- Registre de l’expulsion : la capacité d’expulsion d’objet va être portée psychiquement par les
pulsions agressives. Les matières fécales peuvent être assimilées à des mauvais objets dont
il faut pouvoir se débarrasser, et qui vont servir à manifester l’agressivité. Cette dimension
agressive de l’expulsion se retrouve par « faire un caca nerveux » etc., cela permet aussi
d’expulser aussi son agressivité. Cette modalité expulsive chez l’enfant portée par une
agressivité est nommée par le terme de phase ou mouvement sadique anale. Aussi idée de
transformer le bon en mauvais, qu’on expulse. Présence aussi des colères chez l’enfant,
premier mouvement agressif, de désaccord vers l’entourage. L’autre est une instance
séparée de soi.

- Mouvement de rétention : capacité de maitriser son corps, qui va s’accompagner d’une


possibilité d’emprise sur l’entourage, sur le monde extérieur. L’enfant se rend compte
rapidement qu’elle permet de contrôler l’objet parental, ne pas faire ce que sa mère lui
demande. Les parents attendent que l’enfant aille sur le pot. Donc attente d’un objet donné
par l’enfant. La rétention va être pratique pour l’enfant et va pouvoir exprimer ce premier
mouvement d’opposition. Conservé l’objet à l’intérieur de soi exprime métaphoriquement un
refus par rapport à la demande parentale, au désir de l’autre. L’objet anal devient une
monnaie d’échange : l’enfant découvre qu’il peut donner quelque chose, se soumettre, ou
refuser. C’est ce qui est important : décider si on accepte ou refuse ce que l’autre demande.
C’est de manière plus générale l’idée de conserver un objet à l’intérieur de soi, ça concerne
l’objet anal mais aussi les mensonges. L’enfant peut décider de conserver une pensée à
l’intérieur de lui. Il s’approprie son espace intime, privé.

Ce mouvement rétention-expulsion va permettre de faire l’expérience de l’emprise sur l’autre,


comment l’enfant peut avoir un impact sur l’autre. L’enfant va présenter un caractère têtu. Il dit
non, refuse, boude. Tout l’enjeu de la période anal c’est laisser l’enfant s’individualiser et aussi
l’amener à lâcher prise, à se soumettre. Accepter, se soumettre ou refuser. Certains enfants peuvent
s’enfermer dans une forme de tyrannie, refuser en permanence et il faut aider l’enfant à sortir de ce
refus. L’enfant a tendance à s’enfermer dans ce mouvement d’opposition.

Les parents doivent trouver un équilibre entre laisser l’enfant refuser et établir des limites, sans
s’enfermer dans un mode conflictuel. Fonction de limitation des parents. L’enfant doit pouvoir
s’opposer, expérimenter sa propre agressivité, et en même temps les parents doivent mettre des
limites à cette conquête d’autonomie. L’enfant doit quand même se soumettre aux règles des
parents.

C’est aussi l’apparition des premières règles que l’enfant doit suivre, et elles sont données par
les parents. La règle à cet âge-là c’est ce que les parents disent. Les parents ont une fonction
limitante pour protéger l’enfant. Le stade oral permet pour l’enfant l’ambivalence : garder/jeter,
retenir/lâcher, s’imposer/accepter. Le refus se manifeste par le « non », qui inaugure le stade anal.
C’est à partir de ce moment-là, que va se développer tout le langage.

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b. L’organisation phallique de la pulsion (3 ans)

Après l’oralité et l’analité, il va y avoir un changement encore de zone d’investissement,


d’orientation de la pulsion sexuelle, qui va se concentrer sur la zone génitale. C’est à partir de ce
moment-là que toutes les pulsions partielles vont s’unifier sous le prima de cette pulsion génitale.
Par contre, on ne parlera d’organisation génitale qu’à partir de la puberté. La pulsion sexuelle
s’arrête sur la zone génitale, mais ne sera opérante qu’après.

Cette zone génitale va devenir la zone érogène dominante, mais celle-ci n’est marquée que
par la sexualité infantile. Quand on parle de satisfaction de la pulsion sexuelle, c’est de manière
infantile. Il va y avoir un intérêt porté sur les organes génitaux, la question du sexe. L’enfant part à
la découverte de son corps sexué. Tout cet intérêt se manifeste par des comportements
exploratoires et masturbatoires. Cet intérêt pour le sexe (le sien et celui des autres) va
s’accompagner d’activités masturbatoires au sens infantile, découvrir ce que c’est. Début de « jouer
au docteur ». Il y a une grande participation de la pulsion scopique qui s’ajoute à la pulsion
sexuelle. Cet intérêt passe par l’observation et le regard. Regarder comment les uns et les autres
font pipi.

De manière générale, il y a une grande activité exhibitionniste et voyeuriste. L’enfant est un


voyeur, il observe beaucoup et s’exhibe. C’est la question de voir ou être vu. Au stade oral, la
question c’est faire entrer, faire sortir. L’analité c’est accepter/ refuser. L’enfant va exhiber d’abord
son corps, c’est la période où les enfants se déshabillent. Il exhibe aussi tout ce qu’il fait, ses
productions, ses dessins. Il veut toujours montrer ses activités, demande à être regardé. Le regard
de l’autre est très important et permet une réassurance narcissique. Les enfants sentent aussi que
cette zone est quand même un peu taboue pour les parents. Lui n’a pas de gêne, mais il s’aperçoit
vite que les adultes ont tendance à rire de leur nudité, et les cacher. Les comportements
masturbatoires sont très vite interdits par les parents. C’est une première conflictualisation du stade
phallique « on ne fait pas ça ». Mais plus ça gêne l’adulte, plus l’enfant le fera.

Cela donne aussi lieu à beaucoup d’interrogations chez l’enfant, qui interroge les adultes sur
la question sexuelle. Grande volonté de comprendre les choses de la sexualité. C’est le moment du
« pourquoi » au sens général, période de questionnements. L’intérêt pour le sexe va donner lieu à
une très grande curiosité, d’autant plus que l’enfant sent bien qu’il y a peu de réponses. Cette
grande curiosité sexuelle va être à l’origine du développement de la curiosité intellectuelle. Pour
Freud, le fait que l’enfant développe une curiosité et des interrogations pour le sexe va développer
une potentialité de curiosité intellectuelle plus tard. L’enfant veut comprendre les choses du monde,
mais cela revient souvent aux choses du sexe au départ. Cela donne lieu à des questions
incessantes, qui se dirigent peu à peu vers la question sexuelle. Les adultes répondent comme ils
peuvent à ces questions sur la sexualité : les réponses sont rarement convaincantes pour les
enfants. Les enfants ne se contentent pas de ces réponses. Quand les adultes répondent
précisément à la question, cela ne marche pas non plus.

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Ce qui est important, c’est que l’enfant va se forger ses propres théories. Il va faire des
hypothèses sur la question de la sexualité, avec ce qu’il connait. Dans un premier temps, la
question va se poser sur la question des enfants, comment ils arrivent dans le ventre et comment
ils en sortent. Cela donne lieu à beaucoup de théories, mais souvent les mêmes. Du type : La mère
a dû manger quelque chose et elle accouche par l’anus ou alors l’enfant est sorti par le nombril ou
on a découpé le ventre de la mère comme dans les contes. Les contes symbolisent ces tentatives
de réponse au sexuel.

Les enfants répondent avec leurs propres connaissances : l’oralité et l’analité. Rien ne va
aboutir comme théorisation, car il manque à l’enfant la reconnaissance de l’existence du sexe
féminin. Bien souvent l’enfant se contente d’observer la différence des sexes. Il observe qu’il y a un
pénis chez certain et non chez d’autres. La question du sexe féminin n’est pas encore là.

Cette question des bébés arrive souvent après la naissance d’un autre enfant. Freud a
développé dessus, dans le texte les théories sexuelles infantiles dans la vie sexuelle. Pour Freud, la
question des bébés vient car l’enfant est mécontent d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Il
cherche à comprendre le fonctionnement de la naissance d’un enfant car il veut éviter que cela
arrive à nouveau. Il veut éviter la rivalité affective avec un autre enfant.

L’intérêt se porte aussi sur la différence des sexes. Freud dit qu’une autre des théories
sexuelles infantiles c’est la théorie de la castration. L’enfant entre dans le complexe de castration, il
s’agit d’une théorie sexuelle élaborée par l’enfant lui-même. Si la petite fille n’a pas de sexe, c’est
parce qu’on lui a enlevé. La curiosité développer par l’enfant s’oriente sur la question de la présence
ou l’absence de pénis chez les enfants et chez les adultes.

Au départ, l’enfant n’a pas conscience de la différence des sexes autrement que par « on l’a,
on l’a pas ». Il y a une sorte de bipartition chez l’enfant, sans que cela concerne encore l’idée de
féminin et masculin. Freud a parlé de prima du phallus chez l’enfant. C’est cette sorte d’objet
phallique, d’idéal symbolique qui représente un objet de puissance pour l’enfant. La différence des
sexes est reconnue par l’enfant mais il pense que si cette personne-là ne l’a pas, c’est peut-être
parce qu’elle a commis une faute, ou parce que ça va pousser plus tard (fille). Un petit enfant pas
sage n’a pas de pénis pour eux. La mère qui est si puissante, formidable doit l’avoir par contre.

Il y a une interrogation sur la différence des sexes. L’enfant va avoir sa propre hypothèse
concernant la différence des sexes. Une des hypothèses typiques c’est l’hypothèse de la castration,
l’enfant va attribuer à la différence des sexes, le fait qu’il y ait eu perte ou pas du pénis.

Chez les filles sa se manifestent lorsqu’elle observe le sexe masculin et va penser, qu’il va
pousser ou qu’elle l’a perdu. Chez le garçon, il pense plutôt qu’il risque de le perdre vu qu’il l’a
encore. La crainte de la castration vient figurer de manière plus large la crainte des représailles lié à
l’investissement érotique, phallique. L’enfant ne repère pas que masculin et féminin est en lien avec

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absence ou présence, il imagine d’abord au cas par cas, il n’a pas la capacité de comprendre qu’il y
a deux sexes différents, pour lui il y a 1 seul sexe qu’on peut avoir ou qu’on peut perdre (le pénis).

Le complexe de castration va s’élargir et devenir métaphore. La castration est le symbole de


la limite et des interdits, ça incarne le renoncement à cet idéal de toute puissance phallique,
narcissique.

Le garçon, devant l’angoisse de castration, va renoncer au choix d’objet incestueux. « Je ne


suis pas tout puissant donc je ne peux pas me marier avec ma mère ». Chez la fille, le manque de
pénis qu’elle ressent, va donner lui à « l’envie du pénis » de Freud, elle ira compenser ce manque
sous la forme du désir d’enfant, elle se tournera donc vers le père dans l’espoir d’obtenir un enfant.

Le complexe de castration va orienter et entrainer l’enfant vers le complexe d’Œdipe de


manière différente. Pour le garçon le premier choix amoureux va être la mère, sous l’effet du
complexe de castration il va se détourner de cet objet et se tourner vers les autres femmes, l’enfant
sors de l’Œdipe sous le poids de la menace de castration alors que la fille entre dans l’Œdipe pour
compenser le manque phallique en se tournant vers le père.

Petit à petit avec l’Œdipe, le stade phallique, la relation devient triangulaire. L’enfant qui
était plutôt dans une bulle mère-enfant va s’ouvrir à un champ à 3, constitué de l’objet de désir et
d’un objet interdicteur. La castration va entrainer une coupure dans le couple mère enfant. L’Œdipe
est donc un organisateur de la vie psychique parce qu’il vient condenser la question de la différence
des sexes et la question de la différence des générations qui va être incarnée par l’interdit de
l’inceste.

Une instance toute nouvelle va ici se former : le sur-moi. Il est l’héritier du complexe
d’Œdipe et va venir incarner cet instance interdictrice, qui vient imposer des limites, des règles.

c. La période de latence (6 – 10 ans) :

Elle apparait dès que l’enfant renonce à l’Œdipe et qu’il intègre cette première forme
d’interdit. Ça marque chez Freud l’idée de la fin de la sexualité infantile, il y aura un entre deux de 6
à 10 ans et ensuite avec la puberté il y aura la sexualité génitale. La période de latence marque cet
entre-deux, cette période de repose entre deux types de sexualité complètement différente. C’est
une période entre deux grandes crises, la crise Œdipienne et la crise adolescente.

Dans cette période de repos on va assister à une sorte de mise en veille des mouvements
pulsionnels, ce n’est pas une extinction mais une remise en question de la pulsion et établissement
des digues psychiques. De cette façon-là toute l’énergie pulsionnelle va être redéployée
différemment et notamment dans la sphère intellectuelle/de l’apprentissage. L’énergie pulsionnelle
n’as pas disparu mais est mise au service d’autre secteur.

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L’enfant de la période de latence, c’est l’enfant du primaire, donc c’est un enfant qui est capable
d’apprendre, d’écouter, de s’asseoir en classe, etc. Pendant la période de latence, il va y avoir de
mécanismes principaux qui vont constituer ces digues psychiques :

1. Le refoulement : il est favorisé par le sur-moi, par son introjection (fait que l’enfant
incorpore en lui les règles principales). Le refoulement va s’alimenter du sur-moi et mettre
un voile sur cette période Œdipienne et sur la sexualité infantile. Il va donc faire naitre des
registres opposés à ce qu’on voyait à la vie pulsionnelle du stade phallique et en particulier à
tout l’exhibitionnisme et voyeurisme qui a eu lieu lors de cette période phallique. Ça va
donner lieu à la pudeur, la timidité et le dégout devant les choses relatives au sexe ou au
sale. D’autre pulsions sont inversées, toute l’agressivité et le sadisme de la pulsion anale
vont se transformer en des formations qui sont par exemple l’empathie pour l’autre
(sollicitude Winnicott).

2. La sublimation : mécanisme général qui fait que le sexuel va être dévié du but premier. C’est
cette aspiration à des activités non sexuelles et socialement valorisées, du style
l’investissement dans l’école, dans les activités artistiques et sportives par exemple. La
sublimation est une déviation du but premier. Le but ne va donc plus être la satisfaction
sexuelle mais va être d’un autre ordre. Les pulsions épistémophiliques sont désormais au
service des apprentissages scolaires. La connaissance sexuelle va se transformer en
connaissance du monde. On ne peut pas parler de disparition de la sexualité infantile, elle
continue d’intéresser les enfants mais moins directement. On va avoir le jeu du docteur par
exemple, mais les enfants vont se cacher pour y jouer car il y a l’idée que c’est quelque
chose d’interdit.

3. Le déplacement : déplacement des images parentales sur des substituts. L’enfant ne va plus
vivre avec uniquement la référence de ses parents. Il va investir d’autre figure parentale
(professeur, etc.). L’enfant va continuer son travail d’autonomisation vis-à-vis des parents. Le
conflit Œdipien peut parfois être rejoué sur l’extérieur.

4. Les identifications : sorte de trouvaille, de solution trouvée par l’enfant pour résoudre le
conflit Œdipien. C’est l’identification par exemple au parent du même sexe. Pour le garçon,
s’identifier au père permet de canaliser sa rivalité, être est maintenant comme le père et
non une rivalité. Il est comme le père donc comme l’objet d’amour de la mère, ce qui va
permettre à l’enfant de ne pas perdre l’attachement à son objet rival et d’être dans sa quête
Œdipienne. L’enfant va donc rentrer dans un conflit énorme avec ses deux parents, donc
l’identification est une solution psychique pour l’enfant pour ne pas perdre l’objet de rivalité.

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L’établissement du sur-moi se fait aussi par l’identification aux objets Œdipiens. Le surmoi va
être divisé par Freud en 2 instances :

▪ Surmoi interdicteur : intégration de la loi symbolique, instance punitive.


▪ Idéal du moi : indentification aux parents, aux substituts et aux idéaux de la
société. En s’identifiant aux parents l’enfant s’identifie à un idéal qu’il va
devoir combler.

L’enfant assure un gain de plaisir et au narcissisme en étant bon à l’école par exemple.

La période de latence est une période calme mais il ne faut pas penser qu’elle ne va pas donner
lieu à des pathologies, beaucoup de consultation vont résulter de problème d’apprentissage. Parfois
c’est justement l’impossibilité d’établir un travail de latence pour l’enfant qui va venir entraver les
apprentissages. Par exemple un enfant qui va vire un complexe Œdipien trop violent va avoir du
mal à mettre en œuvre toute ces digues psychiques nécessaires à l’apprentissage et donc ne pourra
pas apprendre. C’est pour ça que le travail de latence demande une certaine souplesse psychique
car parfois ce sont des barrages psychiques qui sont mis en place face au désirs pulsionnels. On va
voir apparaitre tous un tas d’inhibition qui vont entraver la vie psychique de l’enfant. La pulsion peut
directement s’exprimer dans les actes, les agir « l’enfant agité ».

II. Les manifestations symptomatiques

LES TROUBLES DU LANGAGE

Chez l’enfant le développement du langage s’organise en 3 grandes phases :

- Le pré-langage, de la naissance jusqu’à à peu près 1 an et demi : ce sont toutes les


vocalises, les sons de l’enfant, le babille du nourrisson qui va répéter les mêmes sont qu’il
entend de l’adulte. L’enfant respecte une certaine forme de dialogue entre lui et l’adulte.
- Le petit langage, de 1 an et demi à 3 ans : le langage s’enrichi progressivement et est
marqué par l’apparition du « non » ou du « pas ». A la même période, on a des premières
phrases constituées de 2 mots.
- Le langage, à partir de 3 ans : apparition du « Je » et utilisation de mot abstrait. Apparition
de la syntaxe et apprentissage de l’écrit.

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On peut repérer différents troubles :

- Les troubles de l’articulation : concerne les consonnes, il va y avoir une déformation des
consonnes, qui va donner lieu à un zozotement.
- Les troubles dysphasiques : concerne la déformation des mots. On peut parler de :
▪ Dysphasie légère : un petit retard de langage
▪ Dysphasie grave : trouble durable du langage, qui perdure longtemps après,
même à l’âge de la scolarité primaire.
- Les dyslexies : caractérisée par des difficultés à acquérir la lecture à l’âge habituel, sans qu’il
y ait de déficience particulière. Les enfants ont réussi avec beaucoup de difficulté à suivre la
scolarité, avec des erreurs de lecture. Soit il s’agit d’inversion, ou de suppression ou de
conversion. Exemple : a va remplacer an, s va remplacer ch ou or remplace ro. Il y a aussi
des erreurs de découpage dans les phrases ainsi que des oublis de mots. S’y ajoute souvent
des dysorthographies, donc des problèmes d’écriture. Le diagnostic est souvent posé à partir
de 7-8 ans.
- Les troubles de l’élocution : le bégaiement, le plus souvent chez les garçons.
▪ Le type de bégaiement tonique : l’émission vocale est bloquée
▪ Le type de bégaiement clonique : des répétitions multiples en début de
phrase de mot ou de son.
Certains enfants vont ne pas reconnaitre leur trouble et vont continuer à parler
anormalement et d’autre vont s’en rendre compte et s’enfermer dans le silence. Pour les
troubles de l’élocution qui aurait une cause psychique, ils pourraient survenir suite à un
traumatisme. Le bégaiement va plutôt apparaitre chez des enfants introverti et anxieux, un
peu passif. Parfois c’est une agressivité qui serait transformer en ce bégaiement.

a. Etiologie des troubles du langage ayant une origine psychique :

Bien souvent les troubles du langage apparaissent quand il y a des problèmes de séparation
avec la famille ou un des 2 parents. Au centre des troubles du langage, il y a souvent un problème
de conquête d’autonomie chez l’enfant comme chez la mère. Parfois, le fait que la mère
(environnement) ait des angoisses elle-même de séparation à l’idée que l’enfant va s’autonomiser,
involontairement elle va bloquer les capacités de langage de l’enfant. Le langage est forcément
associé à la question de la triangulation Œdipienne. L’apparition du sur-moi, l’introjection permet un
accès au symbolique. La fonction paternelle, celle qui limite la fusion, va introduire une possibilité
symbolique pour l’enfant, un écart entre soi et l’autre. C’est dans cet écart là que l’enfant peut se
développer. Il faut forcément une distance pour que le langage émerge. Il y a donc une importance
très grande de l’expérience du manque dans l’apparition du langage. Si on ne manque de rien on a
pas besoin d’appeler ou de demander.

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Chez certains enfants les premières productions sonores peuvent être conçues comme des
substances matérielles qui occupent, remplissent la bouche. Ces objets mots peuvent être aussi
vécus comme une perte d’objet. Parler est donc comme perdre une partie de soi. Question de ce
qu’on perd, ce qu’on garde, question du mensonge, de ne pas parler, qu’on écoute pas…

LES TROUBLES COGNITIFS

On apprécie le fonctionnement intellectuel le plus souvent en fonction du QI. Il y a différent


degré quand on parle du QI. En fonction du niveau du QI on peut parler d’arriération (QI < 30)
souvent dû à des polyhandicaps, de débilité profonde (30 à 50) débilité moyenne (50 à 70) débilité
légère (autour de 80). Enfant confronté à des échecs sur le plan intellectuel, enfant instable du fait
de leur difficulté pouvant aller jusqu’à l’exclusion sociale.

De façon générale on peut parler de trouble du fonctionnement intellectuel quand vont se


manifester chez l’enfant une absence de curiosité, l’utilisation d’une pensée concrète sans nuances
ou subtilités et vont être associé à ça des difficultés de langage. Il est important de différencier la
nature des troubles cognitifs. Soit les résultats obtenus vont être homogènes (les troubles
apparaissent dans tous les secteurs de la vie psychique) soit ils vont être hétérogènes (enfants qui
présentent certain secteur d’intelligence parfois élevé et d’autre plus bas) On peut aussi parler
de dysharmonie cognitive qui peut être un des signes d’une organisation psychotique.

Du point de vue étiologique, on peut dire que certain type de retard intellectuel sont
purement cognitifs (lésions cérébrales de maladie génétique) et d’autres troubles résultent du
trouble de développement affectif (symptôme qui peut infiltrer la sphère cognitive traitable par
une prise en charge thérapeutique). Maud Mannoni a beaucoup travaillé auprès des enfants
psychotiques et a permis de montrer qu’il y avait une relation très étroite entre la sphère
intellectuelle et la sphère affective.

Les troubles au niveau de l’apprentissage de la lecture peuvent indiquer un problème affectif


en lien avec les processus de sublimation (échec) et un enfant qui ne peut pas lire est finalement
un enfant qui est affecté par un trouble psychique d’origine névrotique plutôt que d’une
incompétence réelle. Du point de vue psychanalytique les troubles cognitifs vont être en lien avec la
question de la pulsion (pulsion épistémophiliques).

Chez certains enfants des troubles au niveau de la période phallique Œdipienne peuvent
rejaillir directement sur cette capacité d’apprentissage. Les difficultés scolaires peuvent par exemple
être le résultat d’une période de latence qui ne ferait pas son travail de sublimation, dans ce cas-là
les conflits affectif (jalousie, rivalité, curiosité sexuelle…) vont rejaillir sur les apprentissages. Ceux-
ci deviennent l’espace psychique dans lequel vont se rejouer les conflits. Toutes les angoisses
associées aux problèmes psychiques vont entraver les processus d’acquisition cognitive.

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Les troubles de la pensée peuvent aussi résulter de troubles en lien avec l’angoisse de
séparation. L’introjection du surmoi et de l’interdit introduit une limitation du désir. Cette limitation
produit un écart avec l’objet primaire qui lui permet un espace symbolisé. La séparation permet la
naissance de la symbolisation.

Les troubles de l’intelligence Pour pouvoir faire usage des symboles (ex : lettre pour
écrire) il faut qu’il y ait l’introduction d’une fonction paternelle qui introduit une limite et donc un
écart et donc une utilisation du symbole. Ces troubles peuvent donc être en lien avec un trouble de
symbolisation en lien avec un échec de la métaphore paternel. L’échec intellectuel au sens large
résulte aussi de l’échec de cette fonction paternelle.

Chez certains enfants on retrouve des troubles de l’apprentissage car ils sont dans une
conviction mégalomane que le savoir est quelque chose de magique, d’inné. Ces troubles de
l’apprentissage sont en lien avec des troubles « narcissiques ». Ils ne veulent pas apprendre car
pour eux ça constituerait une sorte de perte narcissique de ne pas tout savoir.

Le secteur des troubles psychotiques : pour pouvoir avoir la capacité de penser, il faut avoir
la capacité de se représenter soi-même dans une sorte d’unité. Par exemple certain enfant de types
psychotiques qui ont des grandes confusions dans l’image corporelle peuvent aussi présenter ces
troubles de la pensée car ça entrainera chez eux une confusion dans l’espace. Il est donc difficile de
mettre les choses en pensée lorsque contenu et contenant ne sont pas bien différencié.

LES TROUBLES DE LA PSYCHOMOTRICITÉ

a. L’instabilité ou hyperactivité

Un des grands motifs de consultation, considère le plus souvent des garçons, dans le discours
des parents « il ne tient pas en place, il n’écoute pas », enfant qui pose problèmes pour les parents.
Cette instabilité s’agit d’une activité excessive et désordonnée. En anglais, on l’appelle le Syndrome
Hyperkinéticque avec déficit de l’attention. Ce sont des enfants qui remuent constamment et qui
ont des actes et des actions impulsives. Il ne faut pas forcement prendre en compte ce symptôme
avant l’âge de 6 ans car avant l’enfant est naturellement distrait et inattentif. On retrouve 2 choses
dans cette instabilité :

- L’instabilité motrice : les enfants qui ne cessent d’être en mouvement, qui saute partout,
court partout…
- L’instabilité psychique : relève plus de l’inattention.

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Quand on parle d’instabilité il faut prendre en compte ces 2 versants là. Les traits principaux
qu’on repère qu’il n’y a pas de continuité dans les projets, c’est-à-dire que même si une tâche est
investie, l’enfant ne va pas pouvoir garder son attention longtemps sur cette activité, même si elle
lui fait plaisir. Décrit comme des enfants qui recherchent la satisfaction immédiate, c’est-à-dire qu’il
est très difficile pour eux d’attendre pour obtenir satisfaction. Incapacité à inhiber des réponses
impulsives, donc même s’il a conscience qu’il faut qu’il réfléchisse avant de faire quelque chose ou
qu’il ne doit pas s’énerver tout de suite quand quelque chose ne va pas, il a du mal à gérer cette
impulsion-là, un peu comme si c’était plus fort que lui. On retrouve aussi des enfants qui peuvent se
mettre souvent en danger, ils vont faire des choses qui dépasse leur capacité. Parfois on peut
repérer des signes d’anxiété importants, ça peut être des enfants qui sont toujours vigilent à ce qui
pourrait se produire (regard inquiet), des mains moites tout le temps… comme si l’environnement
pouvait être dangereux.

Du point de vue étiologique, le courant anglo-saxon va mettre l’accent sur un déficit de


l’attention ou de la concentration. Les autres vont insister sur les conflits psychiques. Ce qui peut
frapper chez certains enfants c’est que les parents les décrivent comme étant instables ou qui
n’écoutent pas alors qu’en présence d’un étranger, l’enfant peut se présenter comme étant très
calme.

La question de l’acte et des agir : on peut imaginer que chez ces enfants-là, le problème est que
toutes tensions psychiques vont s’évacuer par le corps (comme le nourrisson). Le conflit psychique
va déborder les capacités d’intégration de l’enfant et du coup il va y avoir une décharge pulsionnelle
de cette tension à travers l’acte. Cette décharge induit une répétition, ce n’est pas une bonne
solution psychique. Il faudrait aider l’enfant à verbaliser ses difficultés, angoisse, conflits… pour que
l’acte devienne inutile.

Chez certains enfants, ça peut aussi être une recherche de punition. Certains conflits sont
tellement culpabilisés que l’enfant va rechercher de manière un peu compulsive une sorte de
limitation à son désir et dans ces cas-là, ce sont des enfants qui multiplient les punitions. Il y a un
défaut dans l’intégration de l’instance du surmoi.

Ces actes peuvent se présenter chez des enfants qui présentent une certaine forme de
dépression. L’agitation dans sa forme maniaque (de tout puissance) est souvent au service d’une
lutte contre les affectes dépressifs. Le fait de se montrer en pleine vie permet de lutter contre des
affects douloureux.

Hyperactivité qui peut aussi être présent chez les enfants psychotiques mais de manière très
décousue.

Chez d’autres enfants on ne trouve pas véritablement de situation de chose problématique. Et


dans ce cas-là, se pose aussi la question de tolérance de l’entourage pose la question de la

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souffrance familiale. Le problème est toujours cette étiquette de « hyperactif », mais qu’est-ce que
ça vient interroger dans le fond ?

b. Les TIC

Concerne l’exécution soudaine, involontaire et répétée de mouvements qui peuvent être


simples ou organisés, plus complexes. Il faut pouvoir différencier des troubles neurologiques et des
troubles psychopathologiques. Dans certains cas les TIC sont en lien avec des difficultés d’ordre
affectives.

Les plus fréquent ce sont les TIC du visage comme les clignements de paupières, rotation
du cou, haussement d’épaule, mouvement de sourcil… On trouve aussi des TIC respiratoires comme
renifler, bailler ou toussoter. Egalement des TIC phonatoires, claquement de langues…

En général le sujet ressent :

- Le besoin impérieux de réaliser ce TIC


- Ensuite une certaine forme de plaisir ou de soulagement dans le geste
- Ensuite une certaine honte.

Donc si on essaye de stopper le TIC, à ce moment-là, ça peut conduire le sujet à être véritablement
en souffrance, sous tension et on perçoit un certain malaise. Les TICS peuvent apparaitre sur une
très longue période du sujet mais aussi seulement à certains moments conflictuels.

Au niveau de l’étiologie

Certains TIC sont conçus comme étant des décharges pulsionnelles. Dans certaines situations, dans
un contexte un peu difficile. Le corps par la voie du TIC crée cette possibilité de voie de décharge.

Souvent en lien avec le tableau névrotique de la névrose obsessionnel. Par le TIC ces
enfants vont exprimer une certaine forme d’agressivité (un peu comme avec le bégaiement). Le TIC
peut avoir pour origine une certaine forme d’agressivité refoulée, qui est en quelque sorte retournée
contre soi. Dans la mesure où cette agressivité sera refoulée elle ne sera pas consciente. Les TIC
peuvent apparaitre au départ uniquement de manière un peu transitoire, l’enfant est un peu
angoissé. Mais c’est la fixation de l’entourage sur le TIC qui va venir attiser ce TIC qui va prendre
une valeur d’agressivité vis-à-vis de l’interdiction parentale, il peut se renforcer.

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c. La maladie de Gilles de La Tourette

Association de TIC très nombreux, très répétitif et de TIC vocaux. Plusieurs types possibles :

- Une écholalie : une répétition en écho de ce que dit l’interlocuteur.


- Les coprolalies : fait de dire des insultes
- TIC de grognements, de reniflement et d’aboiement
- Gestes et comportements pas adaptés socialement : par exemple jeter des objets sur les
patients ou alors flairer les patients.

Ce sont des symptômes très impressionnants et le sujet ne parait pas gêné de ça. Dans de très
nombreux cas, ce trouble est associé à d’autre symptômes obsessionnels qui vont être par exemple
le fait d’être envahi par des pensées récurrentes et de devoir réaliser certains gestes de manière
compulsive.

Comme avec les TIC, c’est quelque chose de totalement incontrôlable pour le sujet, certain
peuvent arriver à s’en empêcher pendant quelque temps mais ça leur demande un effort très
important. Quand le sujet se retient et qu’il n’en peut plus, il libère tout en même temps.

L’agressivité est ici encore plus flagrante, par rapport au geste hostile, aux injures etc. Montre
une très grande agressivité même si elle est assez inconsciente de la part du sujet, qui n’en perçoit
que le caractère compulsif. Le facteur génétique rentre aussi en jeu.

d. La trichotillomanie

Conduite plus fréquente chez les filles, elles s’arrachent les cheveux. Apparait généralement
à partir de 3 ans. Présent chez les enfants mais aussi chez les adolescentes. Parfois il y a aussi une
conduite de machonnage des cheveux arrachés allant même parfois jusqu’à être avalés.

Ce sont souvent des enfants qui ont vécu des expériences de séparation, d’avec les parents,
d’enfants placés, un décès d’un des parents… Ce serait comme des conduites un peu d’auto-
consolation. Pôle érotique qui serait l’autosatisfaction mais aussi un pôle agressif avec une sorte
d’autodestruction, comme une sorte de souffrance qui les calmes.

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LES TROUBLES SPHINTÉRIENS

a. Enurésie

Certaines énurésie (primaires ou secondaires) peuvent être une façon de montrer une
agressivité par rapport à une situation parentale.

L’énurésie peut aussi être en lien avec un contexte familiale soit un peu trop exigeante vis-à-
vis de la propreté ou alors trop laxiste. Chaque parent et culture à sa propre appréhension de ce
qu’est la propreté d’un enfant, mais c’est plus l’éducation sphinctérienne qui va être en cause, par
exemple, la demande d’un enfant qui n’est pas près à être propre ou alors un contexte ou la
propreté n’est pas du tout abordée et ou on laisse l’enfant livré à lui-même concernant les
couches… et donc l’enfant peut avoir des retards concernant la propreté.

b. L’encoprésie

Défécation dans les vêtements d’un enfant qui a dépassé l’âge habituel de l’acquisition de la
propreté.

- Primaire : la propreté n’a jamais été acquise.


- Secondaire : l’enfant était propre puis régresse. C’est la forme la plus fréquente. L’apparition
du trouble apparait aux alentours de 7-8 ans. C’est un symptôme qui est quotidien et il peut
apparaitre plusieurs fois par jours mais apparait le plus souvent dans des lieux spécifiques,
par exemple que à l’école ou que à la maison.

Les enfants vont avoir vis-à-vis de ce symptôme des comportements différents :

- Certains sont totalement indifférent à leur symptôme et ne va rien modifier à son


comportement, il va ne rien dire et ça sera l’entourage qui va s’en rendre compte.
- D’autre vont avoir des techniques de dissimulation comme des slips rangés dans la chambre
ou dans les tiroirs.

Il y a un sentiment de honte chez ces enfants mais ce n’est pas forcément bien dissimulé.
Exclusivement diurne (la journée). Concerne aussi plus de garçon.

Quand on parle d’encoprésie, on parle alors véritablement d’un symptôme psychique, avec
une dimension relationnelle au premier plan. Ça peut être un symptôme qui appartient à différents
tableaux.

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Michel Fain à déterminé 3 types d’enfants encoprétiques :

- Le type « clochard » : il a repéré que ce symptôme apparaissait chez des enfants qui
présentaient une grande passivité et un fond abandonnique. Beaucoup d’enfants qui étaient
placés dans des foyer ou des institutions, qui étaient défavorisés sur le plan social et affectif
pouvaient présenter plus que d’autres des encoprésies. Ce serait une façon d’exprimer leur
agressivité de façon plus régressive.
- Le type « délinquant » : comportement obsessionnel et qui refuse de se soumettre à la
norme et à la demande parentale. Il s’agirait plutôt d’émission de selle volontaire.
- Le type « pervers » : en continuité avec l’enfant de Freud « pervers polymorphe ». Ces
enfants conservent un mode de satisfaction avec l’analité, dimension autoérotique.

Il a observé que ces différentes formes apparaissaient dans différent contexte.

On peut remarquer que chez ces enfants, il y a une sorte de partage de l’intime, il va répéter ce
symptôme d’encoprésie et la mère va laver les vêtements. Quelque chose qui se répète.

Exemple :

Enfant qui est encoprétique depuis qu’il a 7 ans. Seule garçon d’une fratrie de 3 enfants qui est
choyé et adoré par son père. Les parents sont divorcés et ne peuvent plus se parler. L’enfant
devient une sorte de médiateur. La mère ne se rappelle plus de la naissance de son fils, dans
l’entretien l’enfant est très passif. Tente d’annulé la séparation des parents en régressant.

Enfant de 7 ans, il défèque quotidiennement en fin d’après-midi. Forme d’érotisation et de


satisfaction de la pulsion sexuelle anal.

LE NANISME PSYCHOGÈNE

(Retard de croissance). Concerne des enfants qui vont présenter un arrêt de la croissance
assez brutal et celui-ci est réversible. Ce trouble peut apparaitre entre 3 et 10 ans. Ces retards de
croissances sont appelés fonctionnels ou psychogènes dans la mesure où il n’y a aucuns facteurs
organiques, uniquement liés à des facteurs psychologiques.

C’est un trouble qui montre l’influence déterminante du psychisme sur le biologique. L’enfant
s’arrête de grandir, on observe la plupart du temps dans les milieux familiaux pathologiques :

- Ça peut être des milieux ou des familles qui présentes des pathologies lourdes
(schizophrénie)
- Lors de dépression très grave
- Enfants qui sont livrés à eux même, qui vivent dans des conditions socio-économiques très
particulières.

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On repère le plus souvent un milieu familial maltraitant (violence mais aussi un manque d’intérêt
de l’enfant), mais aussi dans les enfants qui subissent un rejet familial (bouc émissaire). Si on les
retire de leur milieu, alors il y a une reprise de la croissance très rapide (jusqu’à 10cm en 6 mois).

Sur le plan biologique, il s’agit d’un blocage lié au psychisme, de l’hormone de croissance avec
une réduction du sommeil long (qui diffuse normalement l’hormone de croissance). Souvent on voit
conjointement d’autres symptômes apparaitre comme :

- Des insomnies
- Des boulimies : on va voir que chez ces enfants il peut y avoir une absorption d’une quantité
énorme de nourriture où l’enfant va absorber un peu de tout et n’importe quoi. Dans les
milieux très défavorisé on observait la Pica (ingestion de substance non alimentaire), des
enfants qui mange des objets non comestibles. Pica à mettre en lien avec un symptôme
dépressif de l’enfant, il mange n’importe quoi en se disant qu’il ne vaut rien, carence
d’investissement narcissique.

III. Les syndromes

LES MANIFESTATIONS NÉVROTIQUES

Il faut faire une distinction entre ce qui relève de la névrose infantile et ce qui relève des
troubles névrotiques chez l’enfant. Difficile de parler de névrose chez l’enfant car la structuration
psychique n’est pas achevée. Il y a une plasticité du fonctionnement psychique qui fait qu’il y a des
réorganisations nombreuses chez l’enfant, des remaniements psychiques nombreux, et surtout lors
de l’adolescence. Comme l’enfant est en développement, son psychisme est très modulable. Donc
on va plutôt parler de troubles névrotiques, de fonctionnement névrotique ou alors de traits
névrotiques plutôt que de parler de névrose. Ça suggère donc un état provisoire. On observe
d’ailleurs qu’il n’y a pas forcément de continuité entre une structure névrotique lors de l’enfance et
à l’âge adulte. On parle de trouble névrotique chez les enfants car d’autres organisations psychiques
appartenant à d’autres registres apparaissent. C’est donc très compliqué chez l’enfant de
déterminer ce que serai une structure.

Ce qu’on appelle névrose infantile ≠ troubles névrotiques. Concept beaucoup plus large qui
apparait chez Freud et cette névrose infantile concerne l’enfant mais également l’adulte. Evoque un
passage obligé du développement au moment de l’Œdipe. Les symptômes passagés sont assez

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nombreux ce qui est le signe d’une bonne santé psychique. Tous ces symptômes émergent et se
constituent parce qu’il y a tout un travail psychique qui est mis en place à ce moment-là. Ce sont
des indicateurs qu’un travail psychique est en train de s’accomplir. La névrose infantile est donc le
moment structurant de l’organisation psychique de l’enfant.

Les manifestations ou troubles névrotiques chez l’enfant, c’est quand on sort de la normalité
de la névrose infantile et quand on verra apparaitre des mécanismes de défense soit trop massif
soit trop rigide (utilisation d’un même mécanisme de défense à chaque fois).

Ces manifestations vont apparaitre sous deux aspects :

- Les troubles phobiques : il est logique de voir apparaitre chez l’enfant des petites peurs. Le
fait d’avoir peur pour l’enfant peut l’aider à fixer son angoisse sur quelque chose de concret.
Certaines peuvent permettre d’organiser et de clarifier l’angoisse. Par exemple l’enfant va
d’abord avoir peur du noir. L’enfant peut avoir au cours de la période phallique des phobies
qui ont fonction d’organisation de la peur. Les troubles phobiques vont être caractérisés par
un affect de peur très pénible devant des objets ou situations qui pourtant ne présentent
aucun danger réel. Peurs irraisonnées qui peuvent générer des crises d’angoisse
extrêmement aigue. Entraine d’abord des évitements, et l’enfant va ensuite utiliser des
objets contra-phobique. Ça peut être des phobies d’animaux, d’objet de type voiture, de la
pluie, des feuilles mortes…

Etiologie (texte de Freud sur le petit Hans).

Important comment Freud montre que la phobie résulte d’un conflit et d’un refoulement des
représentations incestueuses Œdipiennes. Pour se défendre du conflit œdipien l’enfant va déplacer
la représentation lui pose problème sur une autre représentation qui va porter la peur. Fixer son
angoisse sur des objets extérieurs permet à l’enfant de localiser l’angoisse. Mais quand cette
angoisse et cette fixation devient beaucoup plus importante, cela devient problématique.

Exemple des phobies scolaires qui peuvent aussi arriver ici.

- Les manifestations obsessionnelles : 2 types de comportements associés un qui va


concerner des obsessions et un autre des compulsions.

Les obsessions sont des pensées, des sentiments, représentations qui vont s’imposer au
sujet et qui vont provoquer de l’angoisse. Ce sont des pensées qui « assiègent » son esprit. On
parle souvent de rumination mentale, activité de pensée incontrôlable qui va rendre le sujet
piégé par ses pensées.

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Les compulsions sont les actes que le sujet va être obligé de réaliser pour apaiser les
angoisses provoquées par les obsessions. Ça peut être des besoins de vérification, besoin de
ranger, de recompter ou compter les choses, de réciter des paroles ou aussi des obligations de
réaliser certains gestes (se laver les mains…). Quelque chose qui se répète. Se manifeste par
des rites conjuratoires « si je ne fais pas ça, il va se produire ça »

Dans le cadre de la névrose infantile, lors de la période de latence, des tas de petites
manifestation obsessionnelles vont se produire et servir à canaliser et contrôler l’angoisse. Les
ritualisations vont avoir pour but d’organiser l’angoisse pendant la période de latence. Le sujet
va se plier aux règles de socialisation…

Les symptômes obsessionnels ont pour enjeux de contre-investir le désir. Ces petites
ritualisations peuvent prendre un aspect beaucoup plus pathologique qui vont persister au-delà
des 7-8 ans.

a. L’inhibition

Manifestions de troubles névrotiques chez l’enfant. L’inhibition caractérise la névrose de


l’enfant, c’est-à-dire que pour certains auteurs la névrose chez l’enfant se manifeste plutôt par une
grande inhibition. Consistes-en une sorte de gel/paralysie de l’appareil psychique. Il n’y aura pas
véritablement d’angoisse, c’est plutôt une sorte de limitation ou de paralysie de la pensée ou du
comportement. Passe un peu inaperçu, on croit à une certaine forme de timidité.

Elle peut se manifester sur le plan cognitif, et peut concerner un secteur d’apprentissage
comme la lecture. Ça peut être aussi une inhibition relationnelle, des enfants qui s’isolent des
autres, ne participent pas aux jeux collectifs ou peut aussi concerner une inhibition physique donc
des enfants qui ne sont pas à l’aise dans leur corps ou maladroit… Peut aussi concerner une
inhibition psychique, des enfants qui sont très peu imaginatif, enfants qui ont plus tendance à imiter
et recopier.

On perçoit l’inhibition quand l’enfant s’inscrit dans une scolarité de pensée propre, où les
enfants ne peuvent plus imiter les autres. (12 ans) Concerne un grand retrait de l’enfant sur le plan
affectif ou cognitif.

Etiologie

L’inhibition va résulter d’une angoisse du sujet vis-à-vis d’un conflit psychique. Ne constitue
pas véritablement un symptôme car selon Freud se caractérise par un évitement du conflit. Freud
parle de limitation du moi, l’enfant préfère se retirer de lui-même plutôt que d’affronter le conflit.
Ne permet pas le déploiement du conflit psychique. Ça serait la manifestation la plus courante.

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LES MANIFESTATIONS PSYCHOTIQUES

Très difficile aussi à délimiter, Comme chez l’enfant il y a beaucoup de symptômes différents
qui peuvent être associés. Symptôme parfois très difficile à discerner entre autisme et psychose
infantile. La psychose n’est pas vu tout à fait de la même manière dans les différents courants
psychopathologique ou psychanalytique. Problème de l’influence de la théorie sur la description
clinique. Souvent la théorisation des auteurs influence l’observation clinique. On va donc parler chez
l’enfant de fonctionnement de type psychotique. Un ensemble de traits psychopathologiques qui
peuvent caractériser les psychoses infantiles. Certains auteurs parlent de noyaux psychotiques avec
plusieurs éléments caractéristiques qui les composeraient :

- Concernerait l’existence d’angoisse archaïque : tout ce qui concerne des agonies primitives,
des angoisses de morcellement, angoisse de liquéfaction, d’engloutissement…
- Mais aussi l’absence ou le défaut dans la distinction soi/non-soi.
- Un mode de relation à un autre non séparé de soi. (Objet partiel)
- Le conflit œdipien n’aurait pas été abordé ou n’est pas du tout structurant pour le sujet.
- D’autres mécanismes vont être utilisés comme le clivage, le déni, le démantèlement,
l’identification adhésive.
- La rupture avec la réalité
- La prévalence des processus primaires : recherche de l’évacuation des affects, de l’ordre de
la décharge motrice plutôt que l’élaboration psychique.

La classification française va distinguer 2 types de psychoses en fonction de l’âge d’apparition :

- Les psychoses précoces : environ 3-4 ans


o Les psychoses déficitaires : c’est la conjugaison de symptômes qui sont liés à un
retard de développement et d’autre part de symptômes psychotiques. On note chez
ces enfants des retards dans le développement et surtout au niveau du langage. Puis
les troubles vont être homogènes et attaquer tous les secteurs de développement.
On va repérer des troubles de l’alimentation comme l’anorexie, un retard dans
l’acquisition de la propreté, des troubles du langage (absence ou grand retard),
impossibilité à utiliser le « je », troubles psychomoteurs avec un trouble du schéma
corporel. A côté de ça on repère une grande anxiété qui va se manifester par
beaucoup de stéréotypies et de rituels qui vont plutôt être des balancements, des
répétitions de gestes… On va aussi voir apparaitre des petites bizarreries au niveau
comportemental et également des manifestations agressives avec parfois des
comportements d’automutilation. L’aspect déficitaire du développement domine.
o Disharmonies psychotiques : le déficit intellectuel ne va pas occuper le premier plan,
mais ensemble de traits psychotiques avec un développement plutôt disharmonique,

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c’est-à-dire que l’enfant sera à peu près en avance ou correct dans certain secteur et
très déficitaire dans d’autre. Grande rupture avec la réalité, instabilité des affects,
angoisses massives extrêmement archaïque et beaucoup de phobies et obsessions
(compulsions pas organisées et terreurs)
o Psychoses symbiotiques : s’inscrivent dans une description d’un auteur (Margaret
Mahleur). Elle a conceptualisé la problématique de la séparation-individuation. Il y
aurait selon elle trois phases dans le processus d’individuation/séparation chez tout
le monde. Il y aurait d’abord chez l’enfant ce qu’elle appelle la phase d’autisme
normal (premier mois de la vie) où il y aurait une indifférenciation totale entre le
monde intérieur et le monde extérieur. Puis apparait une phase symbiotique normale
avec un état de dépendance absolu à la mère où la mère serait investie de manière
fusionnée. Cet entité permettrait à l’enfant de développer l’idée de sensation
extérieur et intérieur. La troisième phase qui aboutit au processus de
séparation/individuation, l’enfant va acquérir la différence entre soi et autre et l’idée
de permanence de l’objet. Dans certains cas, il y aurait une régression et une fixation
pathologique dans cette phase symbiotique. Aucune séparation avec la mère ne
serait possible. Contrairement aux enfants autistes, ces enfants investiraient
uniquement l’objet mère
- Les psychoses tardives : 6-7 ans et 10-12 ans.

L’enfant va bien et d’un coup décompensation psychotique, il perd tous les acquis qu’il a eu lors de
son développement normal. Souvent, quelques signes dans l’anamnèse de l’enfant qui montre la
souffrance psychique : insomnie ou anorexie importante ou troubles obsessionnels envahissants. Le
langage était élaboré, les processus cognitifs développés et il maitrisait la différence entre
l’imaginaire et la réalité. Pas d’événement en lien avec la décompensation. Un tout petit truc peut
faire émerger la psychose. Grand repli, retrait de l’enfant qui a tendance à s’enfermer. Il peut
pleurer beaucoup. Présente une conduite très différente, nouvelle, inhabituelle. L’enfant n’a plus
d’amis. Ça peut être des fugues ou tentatives de suicide, il perd ses intérêts et activités.

Par exemple : enfant suite à un évènement banal, rentre dans un état de panique déraisonnable.

On retrouve :

- Des troubles du langage : anomalies, néologismes jusqu’à la désorganisation complète du


langage avec un discours incohérent.
- Perturbation du fonctionnement cognitif : effondrement des capacités intellectuelles.
- Obsessions : idées délirantes de contamination s’il touche tel objet.
- Rupture avec la réalité : délire, hallucination visuelle ou auditive. Préoccupation délirante,
d’abord cachées à l’entourage (conviction d’être maléfique, d’entendre des voies qui insultes
etc.).

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