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Psychologie Clinique CM2

Le normal et le pathologique

Plusieurs courants théoriques, appelés paradigme, sont basés sur l’inconscient (hypnose…).
Le paradigme étudié ici est le courant théorique psychanalytique, qui repose sur la
découverte de Freud sur l’inconscient. La vie psychique est empreinte de la conflictualité qui
s’organise selon plusieurs niveaux : avec le monde extérieur, avec l’autre ou les autres (c’est
interpersonnel) et avec nous-même, c’est le tiraillement intérieur, la conflictualité entre un
désir et une entrave, un interdit intérieur… (c’est le conflit intrapsychique).
Les symptômes témoignent des conflits intrapsychiques. Le psychologue clinicien travaille
avec la souffrance du sujet, la souffrance dû au conflit intrapsychique.

I°/ Le normal et le pathologique en médecine.

A partir de quand un comportement, une conduite, est considérée comme pathologique et


quelle est la différence entre le normal et le pathologique ?
L’enfant est considéré comme un « pervers polymorphe », à la recherche du plaisir dès le
plus jeune âge, c’est la base de sa sexualité mais jusqu’où est-ce « normal » ?
La question du normal fait référence à la norme, c’est un aspect quantitatif (cad chiffré, par
ex le niveau de QI), bien qu’il y ait aussi un critère qualitatif. Le normal et le pathologique
sont liés à la médecine. La maladie est finalement l’expression d’une variation quantitative
d’un processus (hypoglycémie ou hyperglycémie).
Dès le 19e siècle, l’idée était que les processus pathologiques varient en plus ou moins
grands nombres ou intensité par rapport aux phénomènes dit « normaux ». C’est la thèse
purement médicale de la pathologie qui dit que le malade souffre soit d’une plus-value, soit
d’une carence, déficit, manque de ses composants. Etre en bonne santé c’est être normatif.
La maladie se réfère toujours à un individu : deux individus dans une même situation et
environnement peuvent vivre des choses totalement différentes, notamment dans les
traumatismes ; c’est la variabilité. Tout est une question de frontière, celle entre le normal et
le pathologique est très difficile à définir, mais moins si on compare un individu avec lui-
même dans le temps.

II°/ Le normal et le pathologique en psychologie clinique, subjectivité de la maladie


(Canguilhem, Leriche), rôle du facteur social

La psychologie clinique prend en compte le sujet avec son histoire, on ne peut comparer
deux sujets pour la seule raison qu’ils n’ont pas le même vécu. Pour un individu, être
normatif c’est pouvoir s’adapter aux situations qui sont les siennes et pour cela il crée de
nouvelles normes qui vont lui permettre de survivre, en particulier lorsqu’il est placé dans
des situations extrêmes.
La subjectivité de la maladie quitte l’aspect quantitatif pour aborder « l’expérience du
malade », la subjectivité a à voir avec l’expérience vécue du sujet.
Leriche, scientifique du 19e siècle, a constaté la non-superposition systématique entre des
variations quantitatives d’un agent perturbateur et des effets attendus. Il y a donc des
variations interindividuelles qui chez certains généraient de la douleur et chez d’autres pas
du tout. Certains peuvent ne pas ressentir de la douleur : il y a des variations inter-
individuelles entre un événement somatique et l’expérience qu’en fait le sujet.
Canguilhem, scientifique, s’est beaucoup intéressé à la question de l’expérience vécue.
« Etre en bonne sante c’est pouvoir tomber malade et s’en relever ». Il pose la question de la
valeur de la douleur : d’un point de vue scientifique, la douleur revêt sur l’organisme une
protection mais également une prévention. Quand la douleur s’exprime, elle transmet un
message adressé à l’individu et à l’autre. La norme fixée par le malade a commencé par
l’anomalie et fait référence à un fait, à une moyenne qui correspond aussi au point de vue
du malade lui-même, c’est donc objectif et subjectif.
L’anomalie est une irrégularité par rapport à un certain type de normal, c’est une déviation
par rapport à la normale mais ce n’est pas une maladie car elle se définit dans le temps par
rapport à un patient, bien qu’il y ait des anomalies qui soient la conséquence d’un
phénomène somatique particulier, d’une maladie.
A partir de quand une anomalie devient une maladie, devient pathologique pour le sujet ?
C’est à partir du moment où l’environnement dans lequel vit ce sujet donne une valeur
inférieure à cette anomalie. Les psychologue, psychanalystes se sont intéressés à cette
question d’anomalie, Donald Winnicott dit que ce sont les réactions des parents à l’égard de
l’anomalie de l’enfant qui vont déterminés chez cet l’enfant le fait d’être normal, si l’enfant
est aimé comme il est alors il pourra construire un « moi sain », un sentiment d’identité
stable et solide mais s’il est rejeté à cause de cette anomalie il va se sentir inférieur et
anormal.
La psychologie clinique ne prend pas compte du facteur social car pour le clinicien il n’y a pas
de jugements sur les conduites d’un sujet mais seulement un accompagnement.

III°/ La notion d’adaptation

Le concept de normalité n’est pas utilisé par les cliniciens, ils utilisent majoritairement le
concept d’adaptation.
L’individu « normal » est un individu qui peut faire face aux situations nouvelles et qui peut
s’y adapter, en fonction de son histoire, de sa singularité, de son entourage avec lequel il
s’est développé et du fonctionnement psychique qui est le sien. Moins un sujet peut
s’adapter à une situation conflictuelle, plus le conflit à l’intérieur de lui seront exacerbés et
potentiellement pathologiques.
Ce sont les symptômes qui témoignent de la souffrance, certains enfants ne pourront pas
s’adapter à une nouvelle situation de vie et va témoigner une difficulté, des symptômes. Ce
qui intéresse c’est la singularité du patient lui-même et de la situation, c’est dans cette
singularité qu’on peut comprendre ses difficultés et problèmes et peut-être les résoudre. Le
clinicien ne compare pas des sujets entre eux car aucun d’entre nous avons la même
histoire, chaque sujet est singulier.
Freud a pu proposer des façons dont fonctionne l’appareil psychique ainsi qu’une
généralisation de certains processus, de certains symptômes (actes hystériques, les rêves,
actes manqués, lapsus…).

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