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Objectif général
Examiner les similitudes et les différences de personnalités.
Objectifs spécifiques
A la fin de ce cours, chaque étudiant devra être capable de :
- définir les concepts psychopédagogiques,
- décrire les différentes théories de la personnalité,
- de circonscrire la problématique de la psychologie comparée,
- procéder à l’étude de cas.
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Chacune de ces instances remplit une fonction différente, mais elles sont
si étroitement interreliées qu’il est difficile d’en séparer les effets sur le
comportement d’une personne.
Les pulsions biologiques et psychologiques présentes à la naissance
constituent le ça. Les pulsions sont désirs psychologiques innés, considérés
comme des besoins. Sur le plan biologique, la faim est une carence nutritionnelle,
mais sur le plan psychologique c’est un désir de nourriture. Le désir est le
facteur de motivation qui pousse une personne à rechercher la nourriture. Par
conséquent, les pulsions servent à orienter le comportement dans une direction
donnée.
Le ça garde en réserve toue l’énergie psychique, qui à son tour, confère au
moi et au surmoi la capacité d’agir. Le ça n’a aucune connaissance du monde
extérieur et ne fonctionne que dans les limites de sa propre réalité subjective.
Totalement centré autour de lui-même, il n’a comme principale
préoccupation que la satisfaction immédiate de ses besoins. Comme le ça ne peut
pas supporter la tension qui augmente à mesure que ces besoins ne sont pas
satisfaits, il essaie de les assouvir le plus rapidement possible, sans tenir compte
de la réalité ou de la moralité. C’est ce qu’on appelle le principe de plaisir.
Le ça est capable d’actes réflexes, comme le clignement des yeux,
l’éternuement et les soupirs qui permettent d’atténuer dans l’immédiat la tension
engendrée par la plupart des situations où des besoins primaires s’expriment ,
mais qui ne lui procurent pas la satisfaction dont il a besoin dans des situations
plus complexes. Il est également capable de produire des images mentales pour
dissiper la tension. La personne qui a faim peut, par exemple évoquer l’image
d’une denrée alimentaire pour soulager la tension causée par le besoin de
manger. C’est ce qu’on appelle le processus primaire. Ni l’acte réflexe ni le
processus primaire ne sont en mesure de soulager complètement la tension. Le ça
est incapable de comprendre la démarche réaliste qui lui permettrait d’aboutir à
la satisfaction de ses besoins. C’est là la fonction du moi.
Le rôle du moi est de veiller à ce que les pulsions débridées qui mènent le
ça vers la satisfaction de ses besoins ne s’échappent pas hors des frontières de
la réalité. Ainsi, pour que ses besoins de nourriture soient satisfaits, la personne
qui a faim doit apprendre à se trouver de la nourriture, la préparer et à la manger.
Elle doit donc établir une distinction entre la représentation mentale des aliments
et leur signification réelle, ce qui revient à dire que les images doivent être
converties en perceptions qui lui permettent d’assouvir sa faim. Le but principal
de ce processus est de permettre au moi de contenter le ça de façon à assurer
son bien-être et la survie. Alors que le ça obéit au principe de plaisir, et
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surgissent lorsque ces trois instances tendent vers des buts différents.
D’après Freud, le mode de règlement de ces conflits détermine l’état de santé
mentale de personne.
Angoisse et mécanismes de défense
La notion d’angoisse forme la trame de la perspective psychanalytique de
la personnalité. Pour les freudiens, l’angoisse est une sensation de tension, de
détresse et de malaise, quelque peu semblable à la peur, mais produite par la
perte réelle ou imaginaire de la maîtrise de soi plutôt que par un danger
extérieur. Les émotions provoquées par l’angoisse sont à tel point intolérables
qu’elles poussent la victime à prendre certaines mesures. La fonction de
l’angoisse est de mettre en garde l’individu contre un danger imminent. Ce
message clair, lancé au moi, le prévient que, faute de mesures palliatives, il
risque d’être submergé. Pour s’adapter à l’angoisse, le moi ne peut prendre que
des mesures rationnelles lui permettant de diminuer la tension de malaise. Ce
procédé réussit souvent chez la personne en bonne santé mais, durant certains
périodes de la vie de chacun, le moi est incapable de faire face et peut avoir
recours à des procédés moins rationnels pour surmonter l’angoisse, procédés
qu’on appelle les mécanismes de défense du moi. Les mécanismes de défense
du moi soulagent l’angoisse, par le biais de la dénégation, de la fausse
interprétation ou de la déformation de la réalité. Cela est vrai même lorsque l’on
a recours à des mécanismes de défense que Freud considérait comme nécessaires
et salutaires. La sublimation et le déplacement qui, d’après Freud, sont
nécessaires à la motivation sociale et personnelle, en sont des exemples. Les
mécanismes de défense constituent eux-mêmes, une déformation de la réalité, et
le fait d’y avoir recours provoque, en général, une absence de congruence entre
la réalité et la perception de cette réalité.
Développement psychosexuel
Le développement psychosexuel est le processus de développement de la
personnalité de la naissance à l’adolescence. Lors de chacun de cinq stades
distingués par Freud, l’enfant peut prendre des moyens caractéristiques pour
satisfaire le plaisir sexuel (libido). Ces stades correspondent à ceux de la
croissance du corps et Freud les a nommés :1) stade oral,2) stade anal, 3) stade
phallique, 4) période de latence, 5) le stade génital.
Freud dit qu’il est impossible de passer d’un stade à l’autre si les besoins
du stade précédent n’ont pas été satisfaits.
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modification de posture, comme lorsqu’on se met sur la pointe des pied pour
atteindre un objet placé trop haut. L’accommodation mentale est constituée
des ajustements intellectuels nécessaires à l’assimilation des informations.
L’accommodation sociale est l’adoption d’un système particulier de valeurs à
cause des pressions venant du monde extérieur. L’accommodation comporte une
modification des réactions qu permet l’adaptation aux réalités du monde
extérieur.
Selon la théorie de Piaget, le développement intellectuel s’accomplit lors
du jeu entre l’assimilation et l’accommodation en vue d’atteindre un état
d’équilibre idéal. D’après lui, ce développement stagne lorsqu’un type de
comportement prédomine. Si les enfants assimilent les connaissances mais s’ils
incapables de les adapter au monde extérieur, Piaget considère qu’ils réfugient
essentiellement dans les activités ludiques et dans la fantaisie. Si d’autre part, les
enfants sont dociles et acceptent sans rechigner tout ce qui les entoure, leur
comportement n’est qu’imitation et ne traduit aucun apprentissage autonome.
Tout comme Freud et Sullivan, Piaget distingue des stades de
développement intellectuel lequel, pour lui, se divise en quatre périodes : 1) la
période de l’intelligence sensori-motrice, 2) la période pré-opératoire ; 3) la
période des opérations concrètes ; 4) la période des opérations formelles
hypothético-déductives. Durant chaque période, les enfants développent de
nouveaux modes de pensées qui présentent des différences notables les uns par
rapport aux autres. La vitesse à laquelle un enfant traverse une période est
fonction de son patrimoine génétique et de son milieu.
L’importance de la perspective du développement cognitif
La théorie de développement cognitif de Piaget fournit un cadre
d’évaluation. Mais cette théorie a également de nombreuses applications dans le
domaine de l’andragogie.
2.5. La perspective psychosociale
On ne saurait parler des théories de la personnalité sans rappeler le rôle
considérable joué par le psychanalyste américain Erik Erikson, qui a eu le
mérite d’élargir la perspective psychanalytique.
Eric Erikson
D’après, le développement de la personnalité ne s’arrête pas à
l’adolescence mais se poursuit toute la vie. Contrairement à Freud, il pense que l
‘être humain peut revenir à un stade antérieur de développement pour mener à
bien les tâches qu’il a été incapable d’accomplir auparavant pour une raison ou
pour une autre. Selon la théorie de développement de la personnalité
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que lui être imposées par la société. Un conflit surgit lorsque les valeurs de la
personne s’opposent à celles de la société.
Rogers est persuadé que le potentiel d’adaptation de l’être humain
dépend de sa capacité de mettre en symboles ou de donner un nom à ses
expériences, ce qui lui permet de comprendre les différents éléments de son
comportement. Pour Rogers, un tel être est entièrement fonctionnel : il est
conscient de ses limites et de ses faiblesses, il a une image de soi très positive et il
peut maintenir des rapports interpersonnels.
L’importance de la perspective humaniste
Les œuvres de Maslow sont étudiées dans nombreux cours sur les soins
infirmiers. On se sert constamment des théories humanistes pour établir les
lignes de conduite de la pratique étant donné que leur vision de l’être humain et
de son environnement est dynamique et positive.
2.7. La perspective du développement moral
Les questions liées à la vertu et à la moralité de l’être humain préoccupent
les philosophes depuis toujours. Voici les travaux de deux théoriciens modernes
du développement moral : Lawrence Kohlberg et Carol Gilligan.
Lauwrence Kohlberg est l’un des rares psychologues contemporains pour
qui la moralité est une règle d’éthique et non de conduite.
Le développement moral et la moralité découlent, selon lui, du principe
de justice, c’est-à-dire de l’équilibre entre les obligations et les responsabilités,
principe qui ne peut être suivi que si l’on respecte l’être humain plus que la loi.
De son point de vue, la justice est l’aboutissement du développement moral ; en
d’autres termes, dans la perspective du développement, l’être humain dans son
développement, cherche à atteindre les niveaux de justice les plus élevés.
Kohlberg distingue six stades de développement moral, groupés, en trois
niveaux. Le stade 6 constitue le niveau le plus élevé de raisonnement moral et
le stade 1, le niveau le plus bas. On peut situer les individus à l’un ou l’autre de
ces stades selon leur façon de se sortir d’un certain nombre de dilemmes moraux
bien définis.
Kohlberg estime qu’aux premiers stades du développement moral, là où
la justice n’est ni entièrement comprise ni clairement distinguée, l’être humain
se contente des raisonnements moraux sommaires qui ne sont pas
nécessairement immoraux. Mais à son avis, la personne devrait néanmoins
tendre vers les stades plus élevés. Kohlberg lie la capacité de développement de
la personnalité et de développement de la fonction cognitive à la capacité de
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traverser les six stades du développement moral. A son sens, ces trois types de
développement vont de pair.
Niveau I (de 4 à 10 ans) : préconventionnel ou prémoral. On se laisse guider
surtout par les éléments venant de l’extérieur. On obéit aux normes d’autrui pour
éviter une punition ou pour obtenir une récompense. Ce niveau comprend :
- le stade 1 caractérisé par l’orientation vers la punition ou l’obéissance :
qu’est-ce qui va m’arriver ? L’enfant se conforme aux règles des autres
pour éviter la punition
- le stade 2 caractérisé par une orientation vers le marchandage et les
échanges du type « donnant, donnant ». L’enfant se conforme aux règles
pour son propre intérêt et par craintes des représailles.
Niveau II (de 10 à 13 &ns) : la moralité de la conformité au rôle traditionnel.
L’enfant cherche désormais à plaire et peut décider que sa conduite est
« bonne » si elle est conforme aux normes des personnes qui représentent
l’autorité. Ce niveau comprend :
- le stade 3 caractérisé par une consolidation des relations, de recherche de
l’approbation d’autrui, la règle par excellence étant : « Suis-je bon ? »
L’enfant veut plaire et aider les autres, il est capable d’évaluer les
intentions d’autrui et de former ses propres idées sur la bonté.
- le stade 4 caractérisé par une moralité de l’ordre et de la conscience
sociale : Et si tout le monde le faisait ? Le jeune est préoccupé par son
devoir, le respect de l’autorité et le maintien de l’ordre social.
Niveau III (de 13 ans, jeune adulte ou jamais) moralité des valeurs librement
acceptées. On franchit le seuil de la véritable moralité. Pour la première fois, l’être
humain devient conscient du fait qu’il peut exister un conflit entre deux normes
acceptées par la société et doit décider pour laquelle opter. La décision sur la
conduite à adopter, autant par rapport aux normes suivies que par rapport aux
raisonnements sur le bien et le mal, revient maintenant à l’individu. Les stades 5
et 6 découlent des mêmes préceptes. On peut accéder à l’un ou à l’autre selon le
niveau de raisonnement atteint. . Ce niveau comprend :
- le stade 5 caractérisé par la moralité de contrat, de droits individuels et de
la loi acceptée par voie démocratique. Pensée rationnelle, qui tient compte
de la volonté de la majorité et du bien-être de la société. On admet
généralement que ces valeurs sont mieux protégées par le respect des lois
bien qu’on puisse aussi admettre que, dans certaines circonstances, il
existe u conflit entre les besoins individuels et la loi.
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Juanita Williams
Carol Gillignan n’a pas été la seule à critiquer la pertinence des théories du
développement de la personnalité chez les femmes. Tout comme Gillignan,
Juanita Williams affirme que pour la plupart des théoriciens du développement
de la personne, l’homme constitue la norme selon laquelle on évalue l’humanité
entière.
D’après Williams, les femmes se développent dans un contexte bio-psycho-
holistique. Outre le développement moral, elle a étudié l’apprentissage, le choix
de modèles, le renforcement, l’identification par rapport au rôle assigné au sexe
ainsi que les rapports sociaux, le développement cognitif et la compétence.
Williams affirme que le comportement humain est déterminé par un répertoire
néonatal et s’organise dans le contexte social. Elle ne croit pas que le
comportement des femmes soit moins normal que celui des hommes, il n’est que
moins compris à cause de l’absence des recherches. Les femmes, en tant que
classe, dit-elle, ont de caractéristiques, conditions de vie et des expériences qui
les distinguent des hommes. Si l’on veut comprendre leur comportement, elles
devraient faire l’objet d’études distinctes.
L’importance de la perspective du développement moral
Kohlberg, Gillignan et Williams ont proposé une perspective et un cadre où les
jugements et les raisonnements d’ordre moral sont nécessaires.
Au fur et à mesure que les chercheurs soulèveront de nouvelles questions au sujet
du développement les résultats devront être pris en compte.
3. Problématique de la psychologie comparée
Poser la problématique de la psychologie comparée de personnalités c’est poser
en d’autres termes la problématique de la culture et personnalité. C’est aussi
poser la problématique de la comparaison des personnalités appartenant aux
cultures différentes. C’est ainsi que certains auteurs ont parlé de la psychologie
comparée des personnalités.
Selon le Pr. Doutreloux, la problématique du rapport culture et personnalité est
née aux E.U. dans les années 1920-1930 dans les milieux d’anthropologues.
A cette époque, le courant diffusionniste faisait les études sur les cultures non
blanches : indiennes et africaines en mettant en parallèle ce qui était considéré
comme leurs traits spécifiques. Et le professeur de conclure : ce courant a abouti à
une impasse, c’est-à-dire qu’elle n’a pas pu donner les explications qu’on
attendait. Le courant s’est fourvoyé à cause d’un excès de théorisation. Il a noté
également que le stéréotype du noir, de l’indien, de l’américain, de la femme, de
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plus la plupart des aliments. Sa guérison, selon ses propres dires, advient d’une
façon peu banale. Une amie de la famille rêva qu’elle lui préparait un plat de
jambon fortement épicé. Le lendemain elle lui prépara effectivement ce plat et le
lui apporta en insistant pour qu’au moins il goutte. Le jour suivant, il mangea
régulièrement de petites quantités de ce plat et sentit peu à peu ses forces lui
revenir.
Il entreprit ensuite de remettre en branle ses facultés intellectuelles au prix d’un
effort considérable. Il fit ensuite un rêve où il vit le nombre 77 et il en conclut qu’il
serait guéri le 77e jour et cela arriva effectivement.
Ses trois années de dépression furent suivies d’une brève période d’exaltation.
Fechner éprouvait un sentiment de bien-être et exprimait des idées de grandeur.
Il se croyait élu par Dieu et capable de répondre à toutes les énigmes de l’univers.
Il était convaincu qu’il avait découvert un principe universel fondamental du
monde de l’esprit que le principe universel de Newton l’avait été pour le monde
physique.
Fechner appela sa découverte le principe du plaisir. Avant sa maladie, il se
présentait comme un physicien qui n’avait que de mépris pour la philosophie de
la nature.
Désormais, il se rangea lui-même parmi les tenants de cette école. Il échangea sa
chaire de physique à l’université de Leipzig contre celle de philosophie.
2.4.2 NIETZSCHE ou le prophète d’une nouvelle ère
Vers 1880, le monde occidental était sous l’influence du positivisme, du
scientisme et de l’évolutionnisme.
Les courants dominants, outre quelques survivances de l’ancienne philosophie de
lumière, étaient représentés par le darwinisme social, le marxisme et les
philosophies matérialistes et mécanistes plus récentes.
F. Nietzsche s’imposa comme l’un des initiateurs de ce mouvement.
Né en 1844 et mort en 1900, il était le fils d’un pasteur. Celui-ci mourut alors que
Nietzsche était encore tout jeune.
Sa première vocation fut la philosophie gréco-latine. Etudiant brillant, il sera
nommé professeur de philosophie classique à l’université de Bâtes à 25 ans. La
maladie le contraignit à renoncer à son poste en 1879. Il avait déjà commencé la
publication d’une série d’ouvrages où il proclamait sur un ton prophétique la
nécessité de renverser les idées reçues de la société contemporaine. Il préconise
le principe de la volonté de puissance et de l’éternel retour.
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En 1889, il fut frappe de paralysie générale et passa les dernières années de sa vie
dans un état d’aliénation mentale complète. Il correspond au haut degré à ce que
les Allemands appellent une « nature problématique », c’est-à-dire une
personnalité difficile à évaluer et donnant lieu aux opinions les plus
contradictoires. Son évolution entière se fit à travers une série de crises
successives.
Après le drame que fut pour lui la perte de sa foi chrétienne dans sa jeunesse, il
donna cours à son enthousiasme pour les philosophes Schopenhauer et Wagner.
A ces expériences s’ajouta une série de troubles physiques et névrotiques dont il
sortait souvent avec une philosophie différente (renouvelée) ; la dernière
s’exprima à travers « ZARATHOUSTRA », l’un de ses ouvrages.
Trois éléments contribuent à conférer une importance particulière à Nietzsche
dans le monde européen contemporain :
- sa légende
- son style
- ses idées.
De son vivant, s’était créée autour de lui la légende d’un homme s’excluant lui-
même de la société, vivant en solitaire, un peu comme le héros de son livre
« Zarathoustra » qui vivait dans les montagnes. Puis ce fut sa maladie mentale où
certains se plaisaient à voire une vengeance du destin contre un homme
prétendant s’élever au-dessus de ses semblables.
Il est difficile de juger les idées de Nietzsche parce qu’elles manquent de
systématisation et abondent en contradictions.
Ses contemporains étaient impressionnés par leur caractère polémique et par les
attaques véhémentes de Nietzsche contre les idées reçues qui étaient en honneur
dans sa société de l’époque, contre l’ordre social bourgeois, contre la religion
établie et la moralité conventionnelle ; il déniait toute existence à la causalité. Il
dénie toute existence aux lois universelles et ne croyait pas en la possibilité pour
l’homme d’atteindre quelque vérité que ce soit. Il conclut tous ces rejets en disant
que « tout est permis, rien n’est vrai ».
Il est aussi important par ses intuitions psychologiques et par ses concepts
philosophiques. Nietzsche serait, selon un auteur : « le plus grand critique et
psychologue de la morale que l’histoire spirituelle de l’humanité ait connu ».
Si l’homme se ment à lui-même plus qu’il ne ment aux autres, le psychologue doit
chercher à dévoiler ce que les gens veulent effectivement signifier plutôt que de
s’attacher à ce qu’ils disent ou font. Aussi, la parole de l’évangile selon laquelle
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« Quiconque s’abaisse sera élevé », devrait, pour Nietzsche, être comprise comme
suit : « Quiconque s’abaisse cherche à être élevé ».
Selon lui, la morale chrétienne n’est qu’une forme raffinée de
ressentiment, c’est une morale d’esclaves, incapable de se rebeller ouvertement
contre les oppresseurs, aussi ont-ils choisi cette voie de rébellion qui leur permet
de se sentir supérieur en humiliant leurs ennemis. C’est une morale d’hypocrites.
Nietzsche, reprenant Diderot, dira que la civilisation est assimilée à la
maladie et à la souffrance de l’humanité parce qu’elle est la conséquence d’un
arrachement par la force à notre passé animal ; une déclaration de guerre contre
les instincts ancestraux faisant sa vigueur, son plaisir et sa grandeur, autrement
dit, le sauvage (non civilisé).
L’une des caractéristiques de la psychologie de Nietzsche est l’importance
accordée non seulement aux instincts d’agressivité mais aussi d’autodestruction.
Entre autres manifestations, ceux-ci s’expriment dans notre soif de connaissance.
La science pour lui est un principe ennemi de la vie et destructeur. La soif de
vérité pourrait bien n’être qu’un désir de mort déguisée.
2.4.3 S. FREUD
Tous les témoignages concordent à reconnaître que le mariage de Freud
avec Martha fut heureux. Ils eurent six enfants parmi lesquels Anna qui prit la
relève de son père. En 1896, Freud sentit que sa théorie et sa méthode
thérapeutique étaient suffisamment originales pour qu’il puisse leur donner un
nom nouveau et spécifique, la PSYCHANALYSE.
De 1891 à 1899, quatre événements s’entremêlent inextricablement dans
la vie de Freud :
- ses relations très intimes avec Fliess,
- ses troubles névrotiques ;
- son auto-analyse,
- son élaboration des principes fondamentaux de la psychanalyse.
C’est en 1887 qu’il fit la connaissance de Fliess, un médecin oto-rhino-
laryngologiste (O.R.L.), auteur des théories dont on peut retenir le point essentiel
suivant : l’existence en tout individu d’une double périodicité : féminine avec un
cycle de 28 jours et masculine avec un cycle de 33 jours. La première lettre de
Freud à Fliess était datée du 24 novembre 1887 et concernait le diagnostic d’un
malade. Une amitié naquit entre eux, amitié qui prit rapidement un caractère plus
intime. Pour Freud, Fliess était un correspondant scientifique, son médecin
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certain point. Ainsi l’homme est-il censé ne pouvoir accéder à des mystères les plus
profonds.
Shakyamuni dit qu’il n’atteignit l’état suprême d’illumination spirituelle, qu’à l’âge
de 72 ans. On dit que Nichiren l’atteignit dans la cinquantaine bien qu’il n’ait jamais
parlé de l’illumination, Jésus-Christ dit : « Dieu est à la portée de la main et
prophétisa la deuxième venue du Christ ». Il n’aurait pu prononcer ces prophéties s’il
n’avait été dans l’état d’illumination.
Plusieurs autres saints apparus dans l’histoire furent proches d’un état
d’illumination.
C’est à l’âge de quarante-cinq ans que j’ai atteint l’illumination.
A ce moment-là, le passé, le présent et l’avenir me sont devenus limpides, de même
que l’avenir du monde et des hommes.
2° Unité avec Dieu ( Shinjin-gôitsu).
L’idée de l’unité de l’homme avec Dieu remonte à l’Antiquité, mais je ne pense pas
que quiconque ait pu réellement atteindre cette union.
Les trois grands leaders religieux Shakyamuni, Jésus et Mahomet peuvent paraître
l’avoir atteint, mais ils n’étaient en réalité que des relais de la volonté de Dieu.
Exprimé tout simplement, ils étaient les intermédiaires de Dieu.
Ainsi, on ignorait la différence qu’il y avait entre l’unité avec Dieu et être le relais de
Dieu. Les relais de Dieu sont possédés par le pouvoir divin et agissent conformément
à ce que Dieu leur dit de faire. C’est pour cela qu’ils prient Dieu et Bouddha en
permanence pour Leur demander conseils et protection.
L’esprit divin qui est en moi est de rang supérieur. Il n’existe pas de divinité de rang
plus élevé, c’est pourquoi ce n’aurait aucun sens pour moi de vénérer d’autres dieux.
Mokichi Okada a légué à l’humanité
- l’art médical japonais ou la science médicale japonaise : le Johrei comme
médecine du 21è siècle ou la thérapie purificatrice Okada (T .P. O.).
- L’agriculture naturelle : une philosophie de la terre et de l’alimentation.
- Les beaux-arts, l’arrangement floral.
Ces activités et ses écrits sont étudiés dans les Universités dans le monde par les
sommités scientifiques de notre époque.
Donner les détails sur cet héritage.
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1° Observation ethnographique.
Il existe une tradition d’observation ethnographique. On décrit en détail les
habitudes, la façon dont les gens se comportent les uns envers les autres, leurs
attitudes vis-à-vis de la famille, leur manière de résoudre les conflits. Au cours
des dernières années, l’attention s’est portée sur les poses et les gestes de
personnes appartenant à divers groupes ethniques, par exemple : les italiens et
les juifs, y compris les africains sont les peuples à gesticulations abondantes (le
comportement non verbal, C. N. V.).
2° Analyse autobiographique
On rassemble et on analyse des biographies, souvent des autobiographies des
représentants de divers groupes ethniques afin de découvrir les motifs de la
conduite et la façon dont les événements ont été vécus. Cf. les autobiographies
des grands hommes dans la R. I. S. S. n°1/2, 1973.
3° Etude des rêves
L’étude de rêves largement répandue sous l’influence de la psychanalyse. On peut
par exemple établir les comparaisons statistiques entre les thèmes prédominants
chez les personnes de tel ou tel groupe ethnique, mais leur interprétation a un
caractère de subjectivité plus accusé encore que celle des biographies. De plus, les
symboles dont Freud a fourni le sens sont typiques de la culture de l ’Europe
occidentale essentiellement.
4° Méthode des tests
L’usage des tests apparaît plus important du point de vue scientifique, par
exemple la série des méthodes projectives :
a) le test de Rorschach
b) le T.A.T.
c) la méthode consistant à analyser les dessins.
d) l’étude du folklore : au lieu de chercher à connaître une culture à partir des
individus, on peut à l’opposé partir de la culture elle-même ; et l’étude du
folklore est l’une des plus importantes méthodes dans cette orientation. Il y a
aussi l’étude des légendes et contes d’autrefois qui aident à comprendre
l’histoire d’un peuple et de plus son caractère, ses espérances, le système de
ses valeurs morales et sociales. En outre, les types de héros glorifiés dans les
récits sont très révélateurs.
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Les conditions sociales et culturelles occupent selon ces savants la place la plus
importante. Mais quelles sont-elles au juste ?
Un premier essai de réponse à cette question, ce fut la théorie de la culture et
personnalité étroitement liée au néo-freudisme, et parfois appelée »
anthropologie psychologique « ou « ethnopsychologie » représentée par de
grands noms comme R. Benedict, A. Kardiner, M. Mead, Cl. Duffrenne, R. Linton,
C. Dubois , etc.
D’après S. Freud, tous les hommes ont à parcourir les mêmes stades d’une
évolution psycho-sexuelle, mais ces stades peuvent être franchis de façon
différente du fait des conditions sociales, de l’éducation familiale et de divers
autres facteurs. Freud lui-même s‘est peu préoccupé des problèmes de
l’ethnopsychologie, mais ses successeurs se sont efforcés de trouver des schémas
permettant de relier les structures psychologiques.
Le concept de base de Kardiner et Linton est celui de la personnalité de base.
La personnalité de base est une configuration psychologique particulière
propre aux membres d’une société donnée et qui se manifeste par un certain
style de vie sur lequel les individus brodent leurs variantes singulières, à savoir,
par exemple, une certaine agressivité liée à certaines croyances, à une certaine
défiance à l’égard d’autrui, à une certaine faiblesse de super-ego, etc.
En définitive, ce sont ces caractéristiques qui constituent exactement la base de
la personnalité pour les membres du groupe. Concrètement, la personnalité de
base c’est ce par quoi tous les Baluba sont baluba, tous les ngbandi sont ngbandi,
tous les français sont français.
Cette notion renvoi à celle de « caractère national » et celle de personnalité
moyenne.
Comprendre une culture, c’est comprendre l’unité de ses traits ou de ses
institutions, la comprendre comme un tout. Or, cette unité ne peut être
recherchée et exprimée semble-t-il, qu’en termes psychologiques, et c’est la
personnalité de base qui la fournit. Les individus se reconnaissent dans ce qu’ils
ont de commun, ce qu’est leur culture et ce qu’ils sont.
Quant à Éric Fromm, il s’est efforcé d’utiliser quelques matériaux du marxisme.
Cet auteur ne se contente pas de constater que les conditions sociales
déterminent diverses particularités du développement de la sexualité, il invoque
aussi les nombreux processus par lesquels l’individu s’adapte aux exigences de
la société. La structure sociale de chaque société et la situation des diverses
classes sociales à l’intérieur de la société prescrivent à leurs membres des formes
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Ils ont souvent été considérés comme des enfants oligophrènes mais des
ébauches de modification de leurs comportements, dans le cadre des techniques
de « dressage » qui ont souvent été employées, montrent une certaine reprise de
leur évolution sans que des démarches autonomes d'apprentissage se
manifestent. Les enfants sauvages ont d'insurmontables difficultés pour
apprendre à parler.
3.2. Légendes et littérature
La légende la plus connue est peut-être celle de Romulus et Rémus,
jumeaux abandonnés à la naissance et élevés par des loups, connus pour être les
fondateurs de Rome. Un autre exemple célèbre, dans la littérature, est celui de
Mowgli, personnage du Livre de la jungle de Rudyard Kipling. Un autre exemple
connu est celui de Tarzan.
Dans la mythologie et la littérature, les enfants sauvages sont non seulement
dotés de l'intelligence humaine, mais aussi d'une certaine dose d'instinct de
survie en milieu naturel : s'intégrer dans la société, pour eux, est supposé
relativement facile.
3.3. Cas (présentés comme) réels
La véracité des cas d'enfant sauvage est à réévaluer en fonction des
recherches dans les archives menées par Serge Aroles, l'un des premiers à avoir
dénoncé l'escroquerie de Survivre avec les loups. En effet, contrairement à
d'autres auteurs (Malson, Zingg, etc.), Serge Aroles fit ce qu'ils n'ont point fait :
enquêter sur le terrain, retrouver les archives, analyser les symptômes médicaux
de ces « enfants sauvages », leurs cicatrices, etc. Diagnostics médicaux et archives
à l'appui, le verdict de Serge Aroles (sur Amala et Kamala, sur l'enfant-mouton
d'Irlande, les enfants-ours de Pologne, etc.) est accablant, y compris même pour le
célèbre Victor de l'Aveyron, dont les cicatrices sur le corps ne sont pas celles
d'une vie dans les bois, mais celles d'une maltraitance humaine (Serge Aroles est
chirurgien).
L'enfant-mouton d'Irlande : escroquerie élaborée sur un enfant très
gravement handicapé (polyhandicap congénital) et exhibé dans les foires.
Les trois garçons-ours lituaniens. Selon les archives publiées par Serge
Aroles, il n'y eut qu'un seul cas : un enfant sauvage découvert au printemps
1663, mais pas du tout parmi des ours.
La fille de Oranienburg
Peter, l'enfant sauvage de Hameln : enfant déficient mental présentant des
anomalies congénitales (syndactilie, synéchies linguales) et ayant vécu à
44
4. 1. Historique et définition.
Il s’agit d’une classification des conduites selon des types, généralement à
partir de caractéristiques biologiques ou de personnalité. La plus ancienne est
celle d’Hippocrate qui décrivit quatre types ou tempéraments ; sanguin,
colérique, mélancolique et flegmatique. Cette typologie fut reprise par différents
auteurs.
1. Galien relia d’une manière causale chaque type à une humeur
interne : ainsi, le mélancolique doit sa tristesse à la bile noire, le
colérique son irritabilité à la bile jaune.
2. E. Kant considérait encore ces entités typologiques comme innées.
3. W. Wundt s’opposera à cette classification catégorielle en classes
indépendantes en faveur de dimensions fonctionnelles telles que la
force de la réactivité affective et la vitesse du changement des
sentiments, permettant des combinaisons multiples à partir des
quatre tempéraments. Ces typologies demeurent essentiellement
descriptives.
Dans les approches typologiques, il est nécessaire de distinguer « classe » et «
type » car entre les deux il y a une séparation bien tranchée. Un individu ne peut
appartenir en même temps à deux classes différentes. C’est ainsi qu’il n’y que
deux classes de sexe masculin et féminin. L’individu appartenant à l’une ne peut
appartenir à l’autre. Comme on peut le voir, la notion de type s’oppose à celle de
classe.
Au XXe siècle, de nouvelles typologies ont été proposées qui tentent d’établir des
liens de causalité entre les types et les fonctions de l’organisme. Les plus
connues sont celles de :
1. F. Gross qui relie les types qu’il décrit sur un mode dimensionnel à fonctions
neurophysiologiques hypothétiques.
2. I. Pavlov qui construisit une typologie à partir de ses travaux sur les
réflexes conditionnés (type fort, type faible, mobilité) et en fournit une
explication à partir de processus d’excitation et d’inhibition du système
nerveux central.
3. C. G. Jung qui fonda les différences typologiques sur des tendances de
l’énergie libidinale à s’exprimer vers l’extérieur (extraversion) ou vers
l’intérieur ( introversion).
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TABLEAU SYNOPTIQUE
L’athlétique : équilibré
musclé
Bibliographie
Lucien Malson, Les Enfants sauvages : mythe et réalité, suivi de Jean Itard,
Mémoire et rapport sur Victor de l'Aveyron, Paris : 10/18, 2003, 246 p. (10-
18. Bibliothèques 10-18, n° 157). (ISBN 2-264-03672-9)
Lucienne Strivay, Enfants sauvages : approches anthropologiques, Paris :
Gallimard, 2006,
Serge Aroles, L'Énigme des enfants-loups : une certitude biologique mais un
déni des archives, Paris Publibook, 2007.
Louis-François Raban, La Jeune Fille qui mangeait de l'herbe, ill. Charlotte
Des Ligneris, Paris : Mouck, 2009, 44 p. (Mouckins).
Natacha Grenat, Le Douloureux Secret des enfants sauvages, Levallois-
Perret : la Compagnie littéraire-Brédys, 2007.
Thierry Gineste, Victor de l'Aveyron : dernier enfant sauvage, premier enfant
fou, Paris : Hachette Littératures, 1993.
Harlan Lane, L'Enfant sauvage de l'Aveyron, Paris : Payot, 1979. MOKICHI
OKADA
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