Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
THERAPEUTIQUE
1
Chapitre I- LES BASES DE LA PRISE EN CHARGE PSYCHO THERAPEUTIQUE
I. Indication thérapeutique
Après avoir posé le diagnostic, il faut se poser la question sur la conduite à tenir (CAT). C’est
la CAT qui amène au choix de la/ des méthodes thérapeutique. La question qui doit être posée
à ce niveau est : quelle méthode est indiquée pour la thérapie. Ceci voudrait dire qu’il faut
connaitre les manifestations c’est-à-dire la sémiologie de chaque maladie, les désorganisations
interne correspondantes et les causes des différentes maladies ; et savoir les traitements indiqués
dans chaque cas. Ensuite définir l’objectif thérapeutique : est-ce qu’on traite la cause, la
désorganisation ou le symptôme ? Pour ce qui concerne la cause, elle peut être organique
(traumatique, tumorale, toxique, infectieuse…) ou fonctionnelle.
Si les facteurs biologiques sont importants dans le tableau, se demander si on peut à soi seul
venir à bout de la maladie ou plutôt faire appel à un autre spécialiste. Dans certains cas, les
facteurs psychologiques pèsent lourd, mais demande une urgence médicale ; s’interroger alors
sur la meilleure indication thérapeutique. Et c’est à partir du diagnostic qu’on peut poser cette
indication thérapeutique.
1. Les biothérapies
1.1. La chimiothérapie
C’est la thérapie chimique, celle des médicaments. Elle a pour objectif la modification de la
physiologie. Parmi ces médicaments certains agissent particulièrement sur le psychisme. Leur
étude est appelée la psychopharmacologie. Ces médicaments ont été classés selon le critère
2
chimique (en médecine) ou clinique (en psychologie ; comment la maladie s’améliore avec le
médicament).
✓ Euphorica : les molécules qui calment l’humeur très exaltée : opium, morphine,
codéine, héroïne, dionine, aukodal, coca, cocaïne
✓ Phantastica : agent hallucinant ; ils agissent sur la fonction sensorielle : on entend, on
voit des choses inexistantes. Peyot, mescaline, chanvre indien
✓ Inebrantia : substances enivrantes : alcool, benzène, chloroforme, éther.
✓ Excitancia : stimulant psychique. Café, caféine, thé, cola, cacao, tabac
✓ Hypnotica : agent du sommeil. Chloral, bromure de potassium, sulfonal.
Delay en 1961 a fait une classification à partir du concept de tonus mental. Le tonus mental est
la résultante de l’état de l’humeur et le niveau de la vigilance. Il fait une classification en 3
groupes :
Elle consiste à provoquer des convulsions semblables à ceux des épileptiques, à l’aide du
courant électrique. Dans certains cas, les médicaments ne sont pas efficaces. On place des
électrodes pour provoquer le choc au niveau du cerveau. Le malade tombe dans le sommeil et
au réveil, la mauvaise information est bloquée. Quand cela ne marche pas on fait recours à une
autre thérapie.
1.3. L’hormonothérapie
Ici on injecte l’insuline et le malade tombe dans le coma. Au réveil les mauvaises informations
sont bloquées et il est guéri
1.4. Somatothérapie
3
Elle part du principe que notre corps est utilisé pour défendre certaines pulsions (agressives,
sexuelles) désagréables, surtout dans des situations de peur. C’est la psychosomatique.
La somatothérapie se fait par massage ou relaxation. Elle a pour objectif de faire baisser le tonus
du corps et par là coincer l’émotion (peur, colère…) en cause et ramener le calme dans le corps.
Le massage est une forme de régression qui créé une détente et par là une relaxation de
maternage entre le thérapeute et son patient.
La biothérapie cible le cerveau qui est le relais entre le psychisme et le soma. Le traitement
n’atteint pas le psychisme ; d’où l’importance de la psychothérapie.
Activités :
Préciser le contexte dans lequel les biothérapies sont indiquées et / réalisé avec un exemple
concret de collaboration biothérapies/ psychothérapies.
4
Chapitre 2 : LES PRINCIPES DE BASE DE LA PSYCHOTHERAPIE
Le savoir- être, c’est le savoir être avec soi-même, qui va favoriser le savoir être avec l’autre.
Le savoir être avec soi exige une auto-connaissance. On se connait surtout dans ses
manifestations, dans sa relation avec l’autre. C’est une relation avec soi- même qui consiste en
une hygiène mentale (il faut tolérer la colère). Un certain nombre d’attitudes participent au
savoir être :
❖ L’écoute
C’est une disposition active à s’imprégner du discours de l’autre sans déformation, sans
distorsion. Ceci implique que le psychologue fasse taire ses discours intérieurs pour pouvoir
recevoir celui de l’autre. Ce n’est pas seulement un discours verbal mais tout ce qui émane de
la personne (les attitudes, les postures, les silences…).
❖ L’autocontrôle
C’est le contrôle de ses émotions. Il faut mentaliser, contrôler, tolérer ce que l’autre dit. Le
discours du patient peut entrainer la colère, mais aussi exciter, séduire, flatter ... il faut tout
contrôler.
❖ L’empathie
Consiste à entrer dans la personne et sentir ce qu’il sent, éprouver ce qu’il éprouve (souffrance,
peur…) ; devenir sécurisant. Mais ne pas le suivre dans sa colère et dans son passage à l’acte
(agressif).
❖ La neutralité
C’est le fait de rester moralement, idéologiquement neutre. Ne pas prendre de position face à
ce que dit le patient. La thérapie ne consiste pas à donner des conseils, mais à comprendre
comment la personne fonctionne ou dysfonctionne pour l’aider. Il ne faut pas faire un choix à
la place du malade, mais l’amener à faire un choix responsable. Le psychologue n’est pas là
5
pour faire des adeptes à sa religion, à ses convictions morales…il ne faut pas résoudre les
problèmes à la place du patient.
❖ La bienveillance
C’est le fait d’autoriser la personne à tout dire, même des choses qui blessent.
❖ La compréhension
C’est le fait de chercher l’explication des comportements du patient, qu’ils soient agréables ou
mauvais.
Ces attitudes du psychologue doivent s’appuyer sur la connaissance de la psychologie du
malade qui constitue un des facteurs explicatifs aux comportements du malade. Le
comportement du malade est une réaction à sa situation de maladie.
II. La psychologie du malade et du soignant
La maladie est une stimulation intérieure qui peut être biologique, psychologique ou les deux à
la fois. Cette stimulation s’exprime en termes de menace de la vie car, c’est une atteinte à
l’intégrité de l’être vivant. C’est un danger de mort. On est défiguré, déformé, et on n’est pas
comme les autres. La réaction face à la maladie peut s’exprimer par une fuite psychologique
qui peut se manifester par une régression. La régression se définit par rapport au processus de
développement. La maladie qui est une non-solution engendre l’angoisse.
La fuite, c’est le retour en arrière, vers des phases primitives. La fuite a deux significations :
soit l’éloignement psychologique du danger, soit la recherche de moyens (dans l’enfance) pour
résoudre le problème. Le psychologue doit connaitre la psychologie du malade et celle du
soignant qu’il est (comment il réagit face au malade ou à la maladie spécifique).
1. La psychologie du malade
Divers mécanismes rendent compte de la régression chez le malade.
a. Face à la maladie
✓ Le déni
Face à la peur d’être défiguré, déformé, de perte de son intégrité, on n’accepte pas d’être
malade. Quand les manifestations de la maladie sont faibles, on a tendance à nier la maladie.
Mais à un certain seuil, les mécanismes de déni sont inefficaces, d’où l’acceptation de la
maladie.
✓ Le déplacement
Lorsqu’on ne peut plus nier la maladie, on déplace la maladie d’un organe vital à un organe non
vital ; ou bien on peut substituer la maladie par une autre.
✓ L’acceptation
6
La maladie est acceptée et on décrit les symptômes correspondants c’est-à-dire qu’on n’est pas
profondément régressée. On peut l’accepter et la trouver agréable.
✓ L’inflation
Dans ce cas, on exagère la maladie pour bénéficier longtemps des avantages. Les plaintes sont
disproportionnées par rapport à l’atteinte réelle.
✓ L’invention
On peut inventer la maladie inconsciemment, même si les analyses prouvent le contraire.
b. Face à l’entourage
✓ La dépendance
La maladie réduit les capacités de la personne, la satisfaction de certains besoins intimes. La
dépendance peut être aussi psychologique c’est-à-dire qu’on est capable d’agir, mais on a peur.
✓ L’égocentrisme
Comme l’enfant, le malade est centré sur la satisfaction de ses besoins. Tout le monde doit
satisfaire ses besoins et non les leurs.
✓ La projection
C’est le fait d’attribuer aux autres la cause de sa maladie.
c. Face aux soignants
✓ La dépendance
Le malade angoissé va trouver refuge chez le soignant, à qui il attribue la toute-puissance contre
la maladie ; c’est la confiance totale. Il fait tout ce que le soignant dit.
✓ La confiance
Elle nait de la dépendance. Le patient fait tout ce que le soignant dit, si le résultat est positif, il
a de l’admiration pour lui.
✓ L’admiration
Pour le soignant. Ici on voit la réviviscence de la situation œdipienne.
✓ La séduction
Le malade à l’état infantile par le fait de la régression, considère le soignant comme un parent
dont il dépend et donc tombe amoureux de ce dernier.
✓ L’égocentrisme
Le malade croit qu’il est le seul malade et ne tolère pas que le soignant s’occupe des autres
malades. A ce niveau nait la jalousie fraternelle envers les autres malades.
✓ La méfiance
7
Le malade peut se méfier du soignant pour plusieurs raisons : l’incompétence du soignant (il
vous a déjà consulté sans résultat positif, ou on le lui a dit) ; ou l’appartenance ethnique.
✓ L’opposition
Nait de la méfiance ; le patient s’oppose aux soins. Elle peut avoir une signification positive :
sortie de la régression du malade, qui demande à coopérer et non plus à être dépendant.
✓ L’agressivité
Le malade opposé peut agresser le soignant (verbalement ou physiquement).
d. Dans le temps et dans l’espace
Le malade régressé rapporte tout au présent et à l’espace actuel ; il ne se rend plus compte du
passé.
e. Face au remède
Le remède c’est le programme thérapeutique
✓ Le placebo
C’est un produit sans principe actif ; c’est un médicament prescrit pour faire plaisir au patient.
✓ L’effet placebo et problème de la guérison
C’est la différence entre l’effet attendu et l’effet observé, au cours d’une action thérapeutique.
Le placebo a une action psychologique. Ça va jusqu’à la guérison certaines fois. Le degré de
croyance que le médicament est efficace, influence la guérison.
2. La psychologie du soignant
a. Face à la maladie
✓ Régression
Devant le malade, le soignant a peur, puisque la maladie lui renvoie en miroir ce qu’il a. la
première réaction est la fuite.
✓ Attitude scientiste : défense contre la régression
Comme le soignant maitrise scientifiquement la maladie, il utilise le savoir pour se défendre
contre la régression.
✓ Toute puissance contre la maladie
Connaissant les causes et les thérapies pour guérir la maladie, le soignant se montre tout
puissant.
b. Face au malade
✓ Maladie détachée du malade
Le soignant détache la maladie du malade et étudie le malade séparément et le traite.
✓ Réponse aux réactions du malade
8
- Dépendance : le soignant va développer une toute puissance face au malade dépendant.
Il va l’infantiliser, s’occuper de lui comme une mère à son enfant. Le soignant devient
dès fois sadique en faisant souffrir le malade et en y trouvant plaisir. Le malade transfert
de l’amour qu’il a eu envers ses parents sur le soignant, en le séduisant ; le soignant se
laisse séduire.
- Opposition : le malade s’oppose aux traitements à cause d’un conflit ancien entre lui et
le soignant, ou d’une mauvaise renommée du soignant, il devient agressif, le soignant
doit le contourner
Face à la dépendance, quand le traitement commence à marcher, il faut amener le patient à se
prendre en charge en l’associant au traitement. Face à la séduction, on peut opposer un refus
humiliant au patient et lui faire comprendre qu’on est là pour le soigner, sans violence toute
fois. Face à l’opposition, aider le malade à choisir un médecin en qui il a confiance.
Activités :
1- Simulez un entretien psychologique avec un de vos proches (ami, parent, frère…) en tenant
compte du savoir- être psychologique ; expliquer comment vous avez mis en œuvre le savoir-
être psychologique dans cet entretien et relever les difficultés que vous avez rencontré au cours
de cet entretien par rapport au savoir-être.
2- Observez dans votre entourage proche des personnes malades : relever les stratégies relatives
à la psychologie du malade que vous avez pu observer chez ces personnes et en décrire les
manifestations concrètes.
9
comportement dans la recherche de la cause de la maladie, mais on explore aussi la personnalité
dans sa profondeur.
Ces thérapies partent du postulat que l’individu a une organisation et un fonctionnement non
observable qui se traduit par le comportement. On peut citer comme théories de référence de
ces thérapies :
Cette théorie est construite sur trois points de vue : le point de vue topique (topique 1 et 2) ; le
point de vue économique et le point de vue dynamique.
Cette première topique a été fondue dans une deuxième topique qui présente l’appareil
psychique sous forme d’instance : le ça, le Moi et le Surmoi.
Dans les troubles névrotiques le ça, le Moi et le Surmoi existe et le conflit se situe entre le ça et
le Surmoi ; et dans les troubles psychotiques, le Moi est à peine ébauché et le Surmoi n’existe
pas, le conflit se situe entre le ça et la réalité.
- La représentation (objet) : quelque chose vers lequel l’énergie peut être dirigée
- L’affect : l’énergie.
10
L’affect a une valeur qualitative qui peut être négative ou positive. Négative quand il y a une
représentation à tonalité désagréable, la réaction sera alors la peur, la fuite. Positive quand la
représentation à une tonalité agréable, la réaction sera une relation avec l’objet amour.
Ici aussi les défenses interviennent sous l’influence du Surmoi. Quand le Moi est fort, les
défenses seront adaptées, mais dans le cas contraire, elles seront inadaptées et donc
pathologiques.
L’affect peut être aussi quantifié ; c’est la dose de l’énergie qu’on accorde à un objet : on parle
d’investissement. Il s’agit de quelque chose qui peut être augmenté, diminué, déplacé, déchargé
et qui s’étale sur les représentations un peu comme une charge électrique à la surface des corps.
Cet affect retiré peut être de nouveau investi sur d’autres objets ou des objets semblables : c’est
la sublimation. Quand l’objet est interdit (inceste par exemple), on retire l’affect et le dirige
d’une façon opposée : c’est le contre investissement. Ce qui est contre-investi peut-être
directement opposé à l’objet initial : on parle de formation réactionnelle.
1.3.Le point de vue dynamique
Ce point de vue évoque la notion de forces et de conflits. Ces conflits opposent le ça, la réalité,
le Surmoi. Dans ce cas le Moi fait appel aux mécanismes de défenses pour lutter contre
l’angoisse engendrée. Ceci donne lieu à deux structures fixes de la personnalité et un
aménagement dit état limite :
11
La thérapie dynamique, se base sur l’histoire du développement de l’individu ; et selon Freud
la libido est au centre de ce développement et oriente toute la vie de l’individu. Il est fait selon
des stades de développement regroupés en deux phases de développement.
Au cours de ce stade, la bouche est le lieu du plaisir. A la naissance, seule la bouche et les nerfs
innervant cet organe sont mûrs pour permettre la survie. La fonction de plaisir va s’étayer sur
les fonctions alimentaires.
La trop grande frustration à ce stade la schizophrénie.
b. Le stade anal
A ce stade, le plaisir oral s’étend au plaisir anal. Les nerfs innervant les sphincters sont matures
et l’enfant ouvre et ferme à volonté ses sphincters ; il en résulte une excitation des parois qui
donne du plaisir. A ce moment l’enfant va se concentrer sur l’anus sans toutefois oublier le
plaisir au niveau de la bouche.
12
Jusqu’ici, le père qui était assimilé à la mère devient autonome d’où la découverte de la
différence des sexes. A la suite de cette découverte, l’enfant va alors s’adresser à la mère pour
satisfaire le plaisir ; mais se rend compte au même moment que le père adresse la même
demande à la mère d’où rivalité et une jalousie envers le père. Il va nourrir le fantasme d’écarte
le père pour avoir la mère. Dans le fantasme de l’enfant écarter quelqu’un c’est l’éliminer, le
tuer. Mais le père est plus fort que l’enfant et il est le détenteur du phallus ; alors l’enfant
s’entend dire « si tu me prends celle-là, je te tue, je te castre, (puisque c’est le sexe qui le pousse
vers elle) ». C’est ici que nait l’interdit de l’inceste et l’angoisse de castration. Le père est donc
le garant de l’équilibre pour lutter contre la dislocation de la famille telle que la mort des males
pour les femelles et vice versa.
Si la relation entre la mère et le père est solide, la mère fera comprendre à son garçon qu’elle
l’aime mais comme une mère. Ainsi l’enfant comprend la préférence et se refait à l’idée que si
sa mère préfère le père c’est qu’il est bon et donc qu’il faut qu’il soit bon comme lui ; commence
alors l’identification.
A partir d’ici la loi n’est plus extérieur, mais intériorisée. Le Surmoi se détache du moi pour le
contrôler.
C’est à ce stade que la structure névrotique se construit. Cette structure en elle-même est saine
et son mécanisme est le refoulement. La plupart des personnes « normales » sont proche de la
structure névrotique.
Schéma résumant la bonne sortie de l’œdipe :
P
Haine
E Amour maternel M
Désir sexuel
13
c. La période de latence
C’est le stade où il y a beaucoup de refoulements, le Surmoi est intériorisé. On dénote ici une
maturité précoce (pseudo maturité). C’est l’âge de raison où les parents vivent agréablement
leur enfant, parce que sage, prévoyeur. La curiosité sexuelle se déplace sur l’intellectuel, la vie
sociale se développe. C’est d’ailleurs pourquoi on y a fixé le début de la scolarité. L’élément
important est la consolidation du Surmoi. En termes de maturation biologique, l’enfant est
stable.
d. La puberté
C’est l’âge charnière, le passage de la sortie de l’enfance vers l’âge adulte. Cette sortie se fait
sur tous les plans.
D’un point de vue biologique, la maturation physique qui était ralenti à la latence va rebondir.
Cette maturation sera surtout située au niveau des glandes : surrénales … et celles des organes
de reproduction, avec l’apparition des caractères sexuels secondaires.
Dans les deux sexes, le développement des caractères sexuels secondaires est très angoissant et
peut avoir un impact psychologique. La relance de la libido se produit avec une masturbation
accrue. Il y a recherche de la connaissance de soi, de l’autre sexe sans avoir le courage d’y aller
sous l’influence de la timidité.
e. L’adolescence
L’adolescence est surtout un processus psychique, un ensemble de systèmes, qui œuvre aux
remaniements de la personnalité, favorisent sa maturation dans la résolution des conflits de base
et ouvrent une ère nouvelle aux activités psychiques qui seront différentes de celles de l’enfant.
L’adolescence commence avec la puberté et s’achève après celle-ci. C’est une période de mise
en place du processus psychique des remaniements de la personnalité. L’adolescent va
s’efforcer d’intégrer le corps sexué et d’intérioriser son identité dans la capacité à exister de
façon autonome psychiquement même s’il reste relativement dépendant de son milieu.
Cette période que l’on dit « ingrate », marquée par d’importantes transformations corporelles
et psychologiques, vient bouleverser la vie, apportant avec elle des expériences de la « première
fois » qui retentissent en profondeur dans l’être intime et dont l’intensité brutale est à la fois
crise et choc.
Activités :
Faire un résumé du développement de la personnalité selon les différents stades de
développement, en relevant les points fort (saillants) de chaque stade.
14
Chapitre 4 : Psychothérapies dynamiques d’inspiration freudienne : La psychanalyse
15
soit conscient de son mal, de ses comportements inadaptés et qu’il vienne demander de l’aide
d’où une forte collaboration de sa part. Ensuite c’est le patient qui travaille en faisant des
productions que le thérapeute va utiliser. Alors qu’un psychotique est traité sous contrainte car
n’étant pas conscient de sa maladie.
2. Les hypothèses
Dans le cas des névroses, la pathologie est née à la suite de refoulements mal réussis ou non
réussis. L’hypothèse est « de faire revenir le refoulé en réduisant l’angoisse pour soigner le
patient ».
3. Les objectifs
Le principe de l’action thérapeutique est de faire sortir le refoulé de l’inconscient par des
procédés techniques et le ramener à la conscience. Freud a utilisé l’hypnose et la catharsis
16
Est opposée à la logique cérébrale ; elle vise la cohérence de la pensée, du raisonnement. La
logique formelle voudrait que deux notions contradictoires ne coexistent pas, tandis que deux
notions contraires peuvent se compléter au cours d’une analyse où le sujet dit tout ce qu’il
pense. Le psychanalyste doit trouver une logique par relation de contiguïté ou de ressemble. On
parle de logique affective. Il va ensuite rechercher l’élément symbolique. A la fin de l’analyse
on doit pouvoir remonter l’anamnèse et retrouver la source de l’angoisse. Chez Freud, les
mêmes symboles ne signifient pas les mêmes éléments chez tous les patients ; il faut mouler la
théorie de référence à l’histoire personnelle du sujet.
Le rêve est la satisfaction d’un « rêve », c’est-à-dire un désir insatisfait. En état de veille, la
pulsion du ça est refusée par le Moi sur ordre du Surmoi ; le « Moi » établit des barrières. Le
rôle du rêve va consister à habiller cette pulsion d’autres vêtements pour la faire passer
facilement la barrière du Moi : c’est le déguisement. L’interprétation consisterait donc à
démasquer le déguisement
La troisième notion est la condensation où une seule représentation prend la place de plusieurs.
Sans déguisement et déplacement, le sujet fera un cauchemar encore appelé rêve d’angoisse.
Le rêve en fait est agréable pour permettre de faire la décharge de tension et de dormir
tranquillement. C’est pour cela qu’on dit Que « le rêve est le gardien du sommeil »
Le but de la thérapie est l’intégration des éléments refoulés dans la personnalité pour un
équilibre éventuel.
17
- La durée de la séance : arrêter à la fin de l’heure, même si la situation se débloque à la
fin (45mn).
- Les conditions financières : pas de consultation gratuite : permet d’éviter la dépendance
et oblige le patient à se montrer agressif quand il n’est pas satisfait ;
- D’autres formes de frustration : faire passer un patient avant un autre pourtant arrivé en
premier
- Le transfert et le contre transfert (son analyse) :
- La neutralité bienveillante : être à l’extérieur du conflit de l’autre, donc parler peu et
faire parler beaucoup le patient ; ne pas chercher la vérité objective, plutôt le vécu du
malade.
Activités :
18
✓ Pavlov (considéré comme le premier behavioriste) : il a créé une méthode applicable à
l’ensemble des phénomènes psychologiques y compris l’activité nerveuse supérieure et
le langage
✓ Watson : il crée le terme de behaviorisme et publie un essai dans lequel il critique
violemment le mentalisme et la psychologie mentaliste et associationniste. Ce manifeste
ainsi qu’un livre de 1924 « behaviorism » lancent une tendance nouvelle en
psychologie. D’autre part, il effectue avec Rayner une expérience de conditionnement
des peurs chez l’enfant (le petit Albert).
✓ P. Naville (1942) dans son livre sur la psychologie définit le comportement : « se
comporter, c’est agir ». Le comportement c’est ce que l’organisme fait et dit. Dire c’est
faire, c’est-à-dire se comporter. Donc le comportement peut s’exprimer de la manière
la plus simple dans un schéma S-R (stimulus-Réponse). L’étude du comportement par
conséquent est l’étude des relations fonctionnelles entre les stimuli et les réponses de
manière aussi objective que possible.
I. La théorie du conditionnement classique, Pavlovien ou répondant
Le comportement répondant a été décrit par Pavlov selon le schéma : Stimulus Réponse.
Le comportement répondant se défini comme la réponse par un organisme à une situation
stimulus spécifique qui représente un antécédent. Pavlov a décrit la possibilité de créer une
réponse conditionnelle en associant un stimulus neutre annonciateur de la présentation d’un
stimulus inconditionnel (nourriture) qui déclenche toujours la réponse de salivation en l’état de
déprivation chez un chien. Il a mis ensuite en évidence d’autres lois désormais classiques
comme l’extinction, la généralisation, la surgénéralisation et la discrimination.
La relation entre stimulus conditionnel (SC) et stimulus Inconditionnel (SI) doit être minimale,
et le SC doit être présenté avant le SI : on parle de relation de contiguïté entre SI et SC. Cinq
types principaux de relation ont été décrits :
Le conditionnement simultané ou SC précède d’une demi-seconde le SI. Il a été en effet
montré que cet intervalle de temps entraine un conditionnement plus rapide que tout
autre intervalle ; c’est donc le modèle à suivre préférentiellement.
Le conditionnement différé où l’intervalle de temps entre SC et SI est plus long, en
général, dix secondes. Mais les deux stimuli se recouvrent temporairement et se
terminent à même temps.
Le conditionnement de trace où le SC est présenté avant le SI dont il est séparé par un
intervalle de temps
19
Le conditionnement temporel : le SI est présenté à des intervalles de temps réguliers,
sans autre stimulus extérieur. L’intervalle de temps régulier entre les présentations du
SI a valeur de SC.
Le conditionnement rétrograde où le SI est présenté avant le SC et pendant une assez
longue période.
L’intervalle pour la réussite du conditionnement chez la plupart des animaux y compris
l’homme est de 5-10 secondes c’est-à-dire la durée qui s’écoule entre SC et SI. Cette durée est
très importante dans la thérapie (ex : thérapie de l’aversion). Les échecs dans certaines cures de
dégoût alcoolique peuvent s’expliquer par le mauvais maniement des relations entre SC et SI.
❖ Les lois du conditionnement
▪ La répétition :
▪ Extinction : si à la présentation du SC, on ne présente plus le SI pendant un temps donné,
l’animal finira par s’habituer au SC donc donner la réponse ; mais si par après on répète
la même opération avec le SC, l’animal finira par ne plus répondre
▪ Recouvrement spontané : à la suite de la présentation d’une série de SI, si on
l’interrompt, et après un temps donné on recommence la présentation, on constate que
spontanément l’animal répond (le chien salive)
▪ Généralisation : la ressemblance des sons amène l’animal à confondre les sons. Chez
Pavlov cette ressemblance repose sur la notion de seuil ; chez Watson, cette
généralisation a été plus claire avec l’expérience sur l’enfant de 11ans qui, partit du rat
blanc, a fini par avoir peur de chat, voire de la barbe de l’expérimentateur, en somme la
peur de tout ce qui porte le poil.
▪ Discrimination : cette loi est mise en évidence avec la présentation des autres stimuli de
conditionnement. Ceci amène à discriminer les stimuli qui se ressemblent.
▪ Contiguïté : ici le conditionnement est réussi si l’intervalle de temps qui sépare SI et SC
est minimale +ou- 6 secondes.
II. Le Conditionnement opérant, Skinnerien ou instrumental
Il a été mis en évidence par l’utilisation expérimentale d’une boite (la boite de Skinner où un
animal était enfermé). La boite contenait un levier ; si l’animal découvrait par hasard que la
pression de la barre lui permettait d’avoir de la nourriture, il avait tendance à répéter cette action
qui était enregistrée dans ses répétitions sur une courbe par un stylet relié au levier.
Selon Skinner, la variable dépendante à étudier dans tout comportement est la réponse et son
débit. L’organisme opère sur l’environnement et les conséquences de son action le conduisent
à modifier son comportement. Il répètera ou éliminera certaines réponses.
20
Dans ce type de conditionnement, on vise à contrôler le comportement par ses conséquences,
alors que dans le conditionnement classique, on vise à contrôler le comportement par ses
antécédents. Ici le comportement est émis spontanément sans stimulus (opérant) ; cela suppose
que la cause se retrouve dans l’organisme donc inobservable. La thérapie résiderait donc dans
le fait d’agir sur la relation R SC
S R SC
Ici le stimulus n’est pas pris en compte, seule la relation entre R et SC est utilisée.
Pleurs cessent
21
▪ Le processus de façonnement du comportement : le façonnement suppose la création
d’un comportement parce qu’étant inexistant ; cela suppose un niveau opérationnel.
Pour le créer on commence par renforcer les comportements proches de celui qu’on veut
créer.
▪ Les lois du renforcement
✓ Généralisation : un comportement renforcé dans une situation peut se reproduire dans
des circonstances similaires
N.B : certains behavioristes appellent la généralisation transfert
✓ Discrimination : c’est arriver à faire la différence entre les situations, donc c’est un peu
le contraire de la généralisation. Il y a établissement d’un processus de discrimination
lorsqu’un comportement est renforcé dans certaines situations en présence de certains
stimuli et ne l’est pas dans d’autres en l’absence de ces stimuli.
Après toutes ces expériences, on se rend compte que les comportements ont toujours des
conséquences. Mais dans la vie courante, ce n’est pas toujours vrai. Aussi tous nos opérants ne
donnent pas forcement des renforcements (+) ou (-).
Activités :
Approfondir les notions de conditionnement classique et opérant en se référant : « Cottraux, J.
(2011). Les thérapies comportementales et cognitives. Paris : Elsevier Masson (5è édition) »
22
recommandé puisqu’on est obligé de tenir compte de toutes les variables pour pouvoir cerner
le problème.
- Elles manifestent peu d’intérêt pour l’histoire passée, si ce n’est pour expliquer
comment un comportement a pu se former. Seuls les événements actuels (pourquoi ce
comportement persiste) sont intéressants.
Ex : une fois que les événements sont découverts dans le passé, ils sont laissés là ; on cherchera
seulement dans l’actuel les événements semblables ; donc la généralisation.
Anxiété : pattern de réponse du système nerveux autonome qui fait typiquement parti de la
réponse de l’organisme à une situation aversive.
Réponse d’anxiété inadaptée : c’est une réponse d’anxiété qui apparait dans des circonstances
où il n’y a objectivement pas de menace.
Alors WOLPE développe cette technique pour supprimer la névrose chez les chats :
Les chats sont placés dans une boite où il y a couplage entre stimulus neutre (son) et un stimulus
anxiogène (choc électrique douloureux). Par la suite, il se rend compte que le seul fait de placer
les animaux dans la boite sans administrer le choc produisait chez eux des comportements
anxiogènes ; ce comportement se révéla permanent et irréversible même plusieurs mois quel
que soit la durée du temps passé par l’animal dans la boite. La réaction se généralisa même à la
salle d’expérimentation.
f. Fondements psychophysiologiques
Le travail de Bovard (1961) sur le fonctionnement de l’hypothalamus a permis de savoir
comment se comporte le système nerveux dans la procédure de l’inhibition réciproque.
L’hypothalamus est composé de deux zones qui s’inhibent mutuellement : zone postérieure et
zone antérieure. La stimulation électrique de la zone postérieure produit des réactions
périphériques caractéristiques des effets du système nerveux autonome sympathique. Ces effets
sont : augmentation de la pression sanguine, dilatation de la pupille, augmentation de
24
l’excitabilité générale du système moteur. D’autres chercheurs ont abouti aux mêmes résultats
nommés « réaction de stress ».
Ces résultats indiquent que les deux régions ont des réactions antagonistes, l’une produisant des
réponses sympathique hausse de l’excitabilité, l’autre produisant des réponses parasympathique
baisse de l’excitabilité. Les deux régions peuvent donc être considérés comme mutuellement
inhibitrices.
Dans certaines situations l’organisme peut se mettre sous l’influence de l’une ou l’autre de ces
régions, par exemple sous l’effet de la zone postérieure, une stimulation de la zone antérieure
produira moins d’effets.
3. Détails de la procédure
✓ Entretien : situations anxiogènes graduée : chercher les situations qui développent la
peur chez le patient et par ordre de grandeur. Quelles sont les images de peur les plus
intenses et les moins intenses. Ceci permet d’établir une hiérarchie des situations
anxiogènes.
✓ Entrainer le patient à la relaxation, car la relaxation agit sur le système parasympathique
entrainant ainsi des sensations agréables.
✓ Procéder à la désensibilisation systématique :
- En état de relaxation, on demande au patient de se représenter la première situation la
moins anxiogène de la hiérarchie
- Ensuite on passe à la situation plus angoissante que la première jusqu’à rayer la situation
anxiogène.
Ceci doit se produire au fur et à mesure jusqu’à épuiser toutes les situations de la hiérarchie
N.B : au cas où on constate une angoisse, il faudrait renforcer la relaxation jusqu’à rayer
définitivement la situation anxiogène.
Comment établir la hiérarchie
L’anxiété peut se mesurer de plusieurs façons :
25
On peut placer un objet au fond de la salle et demander au sujet de s’en approcher, on
se rend compte qu’au fur et mesure qu’il s’en approche la peur augmente, donc c’est la
situation d’éloignement qui est la moins anxiogène.
C’est une exposition in vivo utilisée pour des phobies d’animaux non dangereux ;
26
Chapitre 7 : Thérapie par immersion
Objectif : maitriser et utiliser la thérapie comportementale par immersion et ses dérivées, les
différentes indications et contre-indications
Cette thérapie est utilisée dans la modification du comportement chez les individus présentant
des troubles de comportement à forte composante anxiogène. Elle dérive du principe de
l’apprentissage suivant le conditionnement classique (répondant). Elle est basée sur l’hypothèse
suivante : « les troubles de comportement où l’anxiété domine sont appris ».
La thérapie par immersion est basée sur la confrontation brutale et totale avec la situation
anxiogène. Cette technique a été proposée pour la première fois par Stampfl (1960). Mais déjà
en 1943, Masserman avait déjà utilisé une technique similaire avec les animaux.
I. La Procédure thérapeutique
Il en existe deux types :
27
In vivo : consisterait à placer le sujet directement dans la situation anxiogène et à l’y
faire demeurer jusqu’à l’extinction de la réponse d’anxiété.
Sc SiRi R
La sensation désagréable inhibe celle agréable. On espère ainsi arriver à rendre désagréable une
situation qui auparavant était agréable. Cette procédure est utilisée à l’heure actuelle de deux
façons : appariement entre situation agréable réelle et un stimulus nociceptif réel : thérapie
d’aversion ; appariement entre une situation agréable imaginaire et un stimulus nociceptif
imaginaire : thérapie d’aversion par provocation d’images.
a. Thérapie d’aversion : fondement et procédures
Certaines expériences du conditionnement classique (Watson et Rayer, 1920) ont montré qu’un
stimulus neutre ou agréable peut être rendu désagréable par simple couplage avec un stimulus
aversif. La thérapie par aversion consiste donc essentiellement dans le couplage répété stimulus
agréable (SC) avec le stimulus inconditionnel nocif, de façon que le SC agréable devienne nocif.
Les SI les plus fréquemment utilisés dans la thérapie par l’aversion sont les médicaments
émétiques et les stimulations électriques
28
Une étude de Barter (1065) illustre la procédure utilisée en thérapie dans un cas de travestisme.
Il s’agit d’un jeune homme de 22 ans. Le traitement consiste à lui donner un médicament
émétique et à lui faire visionner ses propres photos en travestis ; en même temps qu’on lui fait
entendre un enregistrement de sa propre voix décrivant le processus de déguisement.
Procédure : le patient est allongé dans une pièce sombre et lorsque la substance émétique
fait effet, on projette une diapositive, tout en mettant en marche le magnétophone
jusqu’à ce que le vomissement devienne extrême. Au bout de 66 essais, le patient
éprouve une forte répulsion à la vue des représentations de son travestisme. Des
contrôles effectués trois mois et dix-huit mois après la thérapie ne relève ni rechute, ni
symptôme substitutif.
Il s’agit donc d’induire une réponse conditionnelle aversives qui inhibera la réponse agréable
produite par la situation stimulus
La procédure reste la même dans le cas où on emploie les stimulations électriques ou des sons
intense comme SI au lieu des médicaments émétiques.
b. Thérapie d’aversion par provocation d’image
Parce que les techniques usuelles d’aversion avec agent nociceptif divers peuvent provoquer
divers problèmes éthiques (médicament), pratique (équipement), certains auteurs ont suggéré
de recourir plutôt à une forme de procédure d’aversion qui s’effectuerait au moyen imagé ou
mental (Gold et Neufeld, 1965 ; Cautella, 1966, 1987)
Cette technique repose sur le même rationnel que la thérapie d’aversion, sauf que tout est imagé
par le sujet, Autant la stimulation plaisante que la stimulation nociceptive.
29
dans sa bouche, il vomit partout, dans son verre, sur ses compagnons…, il doit sortir à l’air frais
et là éprouve un soulagement d’avoir quitté cet endroit.
On lui fait donc associer son comportement à une situation déplaisante et l’arrêt de ce
comportement à la cessation de la situation déplaisante et au soulagement.il associe l’arrêt de
la situation plaisante c’est-à-dire boire à la situation déplaisante.
Après plusieurs exercices de ce type dans le bureau du thérapeute, cette dernière demande au
sujet de répéter la procédure chez lui deux fois par jour, en effectuant chaque fois de 10 à 20
répétitions. Il lui demande de répéter la procédure chaque fois qu’il ressent le désir de poser son
comportement inadapté. La procédure est appliquée non seulement au comportement de
l’individu, mais aussi au désir lui-même de poser ce comportement.
Remarque : il faut souligner l’importance avant d’entreprendre une telle procédure, de bien
déterminer toutes les caractéristiques du comportement de l’individu. Dans le cas de
l’alcoolisme le thérapeute s’intéressera surtout aux cinq facteurs suivants :
- L’historique de ce comportement chez le sujet
- La fréquence de ce comportement (combien de fois par jour)
- Les endroits où le comportement est posé
- Le type d’alcool préféré
- Les conditions antécédentes habituelles du comportement (ennui, colère…)
Exemple 2 : traitement de l’obésité (hyperphagie)
Dans ce cas, le thérapeute s’intéressera à :
- La nature de l’aliment préféré
- Le moment de l’alimentation
- La quantité d’aliment ingurgitée
- L’endroit où ces aliments sont ingurgités
c. Les avantages de cette thérapie
- La personne peut continuer le traitement chez lui à la maison
- Pas de risque d’entrainer le désastre de l’organisme
- Pas de nécessité d’appareillage.
2. Réponses positives
Dans le conditionnement de réponses positives, on ne cherche pas à supprimer un
comportement, mais à en créer, à en explorer en se servant d’une procédure de conditionnement
classique. On tente, par une procédure d’appariement, d’amener un stimulus qui auparavant ne
provoquait pas la réponse positive, à la produire désormais. Il y a globalement deux domaines
d’application :
30
- Comme substitue ou comme aide à la désensibilisation systématique
- Dans le rétablissement d’une réponse physiologique absente chez un organisme
(énurésie, constipation)
a. Technique de substitue : Wolpe (1958) et Wolpe & Lazarus (1966)
Ces auteurs proposent l’utilisation de la technique suivante pour aider un individu à maitriser
son anxiété : ils administrent un choc électrique d’intensité croissante à l’avant-bras, et lorsque
que le sujet ne peut plus supporter la douleur, il doit dire « calme » et le choc est immédiatement
arrêté. Le fait de dire calme par la suite, lorsque le patient ressent l’anxiété ou la peur devrait
l’aider à éliminer la tension. On apparie un stimulus calme avec l’arrêt d’une stimulation
aversive.
Après un certain nombre d’appariement, le stimulus en vient donc à lui seul à provoquer une
sensation de soulagement. L’individu peut ensuite utiliser le stimulus calme (SC) lorsque
l’anxiété devient trop forte dans une situation donnée.
C’est pour rééduquer certains organes ou pour apprendre à l’individu à les contrôler
Enurésie
Elle peut être considérée comme un manque de contrôle sur les sphincters. Habituellement, le
passage de l’urine dans le col de la vessie provoque la fermeture des sphincters qui empêchent
l’urine de s’écouler à l’extérieur. Chez l’énurétique, tout se passe comme, si durant le sommeil,
le passage de l’urine dans le canal urétral ne provoquait pas cette fermeture automatique du
sphincter ; ce qui permet à l’urine de s’écouler à l’extérieur. Il s’agit donc de redonner au
passage de l’urine une valeur de stimulus capable de provoquer la fermeture du sphincter. La
technique utilisée a été mise au point par Pflaunder en 1904, mais perfectionnée et popularisée
par Mower et al. En 1938 sous le nom de « belle and blanket » (cloche et alaise). L’alaise est
un tissu absorbant placé sur le drap du lit. Il s’agit de faire coucher l’individu sur une alaise
reliée à une sonnerie électrique qui se déclenche dès qu’une goutte d’urine mouille l’alaise. La
sonnerie est suffisamment bruyante pour éveiller le sujet. En s’éveillant, ce dernier reprend le
contrôle du sphincter et du muscle tenseur de la vessie.
On apparie le passage de l’urine qui ne provoque pas de réponse (fermeture du sphincter) avec
un stimulus (sonnerie) qui produit l’éveil et contrôle du sphincter. Après un certain nombre
d’essaies, le premier stimulus provoque à lui seul la réponse produite par le second (la sonnerie).
31
Cette technique semble se révéler très efficace, en particulier avec les cas où toutes les autres
formes de traitement ont échoué.
Constipation
Une méthode similaire, dérivée des principes du conditionnement classique a été utilisée par
Quarti et Renaud en 1966 dans le traitement de la constipation chronique. On sait que le
stimulus qui déclenche le réflexe de défécation est le passage de la masse fécale à travers la
flexure pelvi-rectale ou, dans le cas des sujets souffrant d’une constipation chronique, la
stimulation de la paroi ; cette stimulation est donc le stimulus inconditionnel qu’il faut apparier
à un stimulus conditionnel. Le stimulus conditionnel utilisé est un léger choc électrique modulé
de façon à produire une sensation plaisante chez le sujet. Le sujet est stimulé par deux électrodes
placées de chaque côté de la partie lombaire de la colonne vertébrale. L’individu que l’on veut
rééduquer continue de prendre son laxatif afin de produire au moins une défécation par jour.
Lorsque l’individu sent la présence de matière fécales dans le rectum, il se rend à la salle de
toilette, installe le stimulateur, le met en action et défèque. Il doit l’arrêter dès que l’évacuation
est terminée. Il se produit donc une association entre la stimulation électrique et les stimuli
associés à la défécation. Graduellement, le sujet réduit la quantité de laxatif et peut se rendre à
la salle de toilette sans même avoir l’envie de déféquer. Lorsque le conditionnement est établi,
ce qui, habituellement nécessite de 20 à 30 essaies, la stimulation électrique seule produit la
défécation.
La seconde étape consiste, pour le sujet à se rendre à la toilette à la même heure tous les jours.
Il se produit bientôt un conditionnement de second ordre : l’heure du jour représente le stimulus
conditionnel et finalement, l’individu peut se passer complètement de l’appareil.
Activités :
Simulez une thérapie par immersion à un enfant énurétique de 10 ans : présentez de façon
détaillée la procédure la mieux indiquée dans ce cas.
32
Chapitre 8 : Les thérapies liées au conditionnement opérant
Ils ont restauré le comportement verbal chez deux schizophrènes catatoniques muets depuis 19
ans et 14 ans.
A l’étape suivante, on réclame en plus une vocalisation quelconque. Quand cette réponse fut
suffisamment renforcée, le thérapeute commença à dire en présentant le paquet « dis gomme
gomme ». L’obtention de l’agent de renforcement devint alors contingente à l’émission de sons
se rapprochant graduellement du phonème gomme. Après 18 séances de façonnement
progressif, le sujet parvient à articuler distinctement « gomme s’il vous plait ». Des séances se
poursuivirent jusqu’à la possibilité d’obtenir des comportements verbaux à propos de son nom
et de son âge.
Le jeton est tout simplement un symbole qui peut revêtir plusieurs formes (timbre, plastique,
morceau de carton, une bille, un chiffre...) ; il est interchangeable. Son rôle est de multiplier les
conséquences. Pour augmenter certains types de comportement curatifs, on donne à certains
malades de ces jetons qu’ils peuvent échanger contre quelque chose ayant une valeur plus
importante.
33
Les premiers à avoir utilisé cette thérapie sont : Staats, Schultz, Wolf (1962) pour la lecture, et
Ayllon et Azrin (1965) en psychiatrie.
A l’origine, il a été utilisé en laboratoire avec les singes ; à la longue et dans la vie actuelle ces
jetons sont représentés par : la récompense, la félicitation, l’argent, le diplôme. C’est sur ce
dernier modèle que certains auteurs ont essayé d’appliquer le système Staats, Schultz, Wolf
(1962) dans l’apprentissage.
1. Application à l’école : jetons échangeable (Hervett, Taylor, Artuso, 1969), avec des
enfants perturbés (caractériel) dans une école spécialisée
Résultats : on remarque que les enfants qui ont des jetons ont fait des progrès.
Pour Schaffer et Martin (1966) l’objectif de la thérapie est de faire sortir les malades d’une
situation apathique. Par apathique, ils entendent : retrait, indifférence. L’hôpital et surtout les
centres psychiatriques surprotègent les malades, encourageant ainsi la dépendance de ceux-ci.
Aussi la vie en dehors apparait comme difficile, angoissante d’où le refus d’y retourner. Donc
le programme consiste à entrainer les malades à supporter et accepter les difficultés d’où l’offre
des jetons. L’objectif est de faire disparaitre l’apathie en modifiant le milieu : à la place de tous
les avantages et confort, il faut introduire l’inconfort ; ce qui amènerai à faire des efforts pour
chercher ce confort et ces avantages.
- Groupe d’observation
- Groupe de traitement
- Groupe de départ
34
Caractéristiques des malades :
Groupe d’observation :
1ère chose : suppression de tous les besoins sauf le minimum, par conséquent sevrage des
privilèges préalablement acquis à l’hôpital.
Ici le malade peut obtenir 4 jetons et 10 cigarettes au maximum par jour. Les jetons
intermédiaires sont essentiels pour avoir accès à la salle à manger, s’assurer un lit au
dortoir ; si le malade ne remplit pas ces conditions, il saute les repas et se couche sur un lit
de camp dans le corridor
Chacun de ces comportements est immédiatement suivi d’un jeton ou de cigarette. Le régime
gastrique a pour fonction de réapprendre et de remplir les critères d’accès au second groupe.
Groupe de traitement
Ici l’individu peut obtenir le minimum vital sans exigence du comportement spécifique. Tout
supplément à ce minimum va se payer en complément choisi. Les suppléments sont : accès au
magasin où se trouvent chocolat, sucrerie, à un distributeur automatique de boisson gazeuse, à
la petite chambre à manger (avec nappe et décoration), avoir droit à un choix de menu, avoir
35
droit à des portions supplémentaires, bénéficier d’une chambre privée, avoir des vêtements
personnels, avoir droit à l’usage du téléphone, avoir une permission de visite et de sortie.
Comportement à adopter :
- Travail régulier : laver la vaisselle, faire le ménage, récurer le plancher, sortir les
poubelles, s’occuper de la bibliothèque, faire les commissions…
N.B : pour éviter la fuite dans le travail on limite à un maximum deux taches et elles sont
choisies hebdomadairement par les patients.
Groupe de départ
Activités : les thérapies liées au conditionnement opérant donnent des exemples d’applications
à l’école et en psychiatrie ; analyser ces procédures thérapeutiques et proposez une application
en psychologie clinique sur un exemple concret de psychopathologie.
36
Chapitre 9 : THERAPIES COLLECTIVES : DEFINITION ET THEORIES DE
REFERENCES
La thérapie du grand groupe peut être volontaire mais le plus souvent elle s’applique dans les
hôpitaux et dans les centres.
Dans les thérapies psychosociales, le travail est d’analyser le message en termes d’informations
données et reçues. Les éléments recherchés comme troubles manifestes sont :
- Organisation formelle
C’est l’organisation visuelle, établie dans la société pour la distribution des rôles.
• Statut
• Rôle
• Obligation
37
• Interdits
Les statuts ne se donnent pas au hasard, mais se réfèrent en principe à des compétences. Les
compétences se manifestent par des comportements attendus par le groupe : c’est le rôle.
Mère
- Organisation informelle
Elle peut être de type affectif : on parlera d’intérêt affectif du groupe. Pour structurer cet intérêt
affectif, Moreno a inventé le test sociométrique. Le test pose des questions sur les relations
objectives et ensuite sur les relations perçues ; à la fin on construit un sociogramme :
A B
A ..…… B
A…….. B
A B,
Mais c’est souvent le prisme déformant, c’est-à-dire l’existence de conflits affectifs couvés.
- Diagnostic
- Hypothèse sur la structure affective
38
- Vérification : collecte des informations ensemble ou séparément
- CAT : choix de la thérapie et donc de la théorie de référence.
N.B : créer un climat de confiance pour rassurer les partenaires ou les enfants sur le secret de
leur confidence ; prendre soin d’utiliser les canaux culturels existant.
Appliquée au couple, cette théorie stipule que le choix du partenaire ne se fait pas au hasard car
c’est une recherche de complémentarité
Choix du partenaire :
- Recherche de ses parents
- Rejet de ses parents Recherche du phallus
- Recherche du phallus
Evolution du couple
Au moment du choix, le partenaire est idéalisé et ses défauts sont minimisés. Après, le couple
passe par des moments de crises pour aboutir à la maturité ; au cours de ces crises, les défauts
du partenaire font jour.
Selon Freud, dans le choix du couple, l’inconscient est le guide et dans l’évolution, c’est le
retour du refoulé (les défauts niés de l’autre) : on parlera de l’inconscient commun.
39
Les bases théoriques des thérapies familiales correspondent aux courants nommés première et
deuxième cybernétiques, issus des « théories des systèmes ». D’où̀ leur nom de thérapie
familiale systémique et de la communication.
Selon cette théorie, la famille est considérée comme un « système », dont les processus
d’interaction et de communication peuvent dysfonctionner. Aider le patient qui va mal dans la
famille, l’amener à changer, c’est aussi aider les autres membres de la famille à accepter de
redéfinir leurs rôles et leurs fonctions. Ces évolutions de chacun sont nécessaires si la famille
(« le système familial ») veut dépasser l’état de crise qu’elle traverse pour aller vers un équilibre
plus satisfaisant.
LE SYSTEME :
Tout changement au niveau d'un des éléments entraîne des changements au niveau du
système.
Le tout est plus que la somme des parties" : il existe des effets cumulatifs complexes
liés au fonctionnement même du système, effets non réductibles à la somme des
éléments du système. Ces effets sont qualifiés de "propriétés émergentes"
La finalité ne peut être saisie par une logique causaliste linéaire. Les interactions
renvoient à une causalité circulaire caractérisée par des boucles complexes de
rétrocontrôle (feed-back)
Le maintien de l'équilibre d'un système, l'homéostasie, est le résultat d'un équilibre
dynamique et non d'un état d'immobilité.
LA COMMUNICATION :
Il existe diverses théories de la communication mais l'école de Palo Alto, réunie autour de G.
Bateson a particulièrement marqué le paradigme systémique et notamment les modèles de
thérapies systémiques. Cette théorie de la communication met l'accent sur :
40
congruents. Par exemple : gronder un enfant tout en lui souriant (niveaux verbal et non
verbal non congruents).
✓ La communication comme un tout intégré dépendant du contexte (social, familiale…)
Les théories de la communication ont donc été un apport majeur pour l'élaboration du
paradigme systémique. Les travaux de l'Ecole de Palo Alto et ceux de Watzlawick (1972)
proposent trois axiomes :
Pour le systémicien, l'individu seul n'existe pas, il s'agit toujours d'un individu en interrelations
avec d'autres dans un contexte donné. L'individu est donc toujours replacé dans son écosystème
: le groupe humain. Bien que ce soit l'individu qui soit porteur d'un symptôme, le paradigme
systémique confère au symptôme un sens et une fonction différentes qu'en clinique médicale
ou psychanalytique. En médecine, le symptôme signe la maladie. En psychanalyse, le
symptôme renvoie symboliquement au conflit intrapsychique. En systémie, le symptôme
indique l'existence de dysfonctionnements interrelationnels et communicationnels dans le
système. Dans une famille par exemple, l'individu porteur du symptôme est appelé patient
désigné car c'est le problème au niveau du système (famille, couple…) qui crée le symptôme
individuel. La fonction du symptôme renvoie donc au rôle du symptôme dans le système.
L'apparition d'un symptôme indique ce que le système doit produire pour continuer à
fonctionner. Le symptôme traduit la lutte du système entre maintenir sa cohésion et changer.
Ainsi, dans une famille, l'apparition d'un patient désigné, porteur d'un symptôme est analysée
comme solution la plus adaptée possible trouvée par la famille, compte tenu de son histoire et
de son mode de fonctionnement actuel. La difficulté réside dans le fait, qu'en générale pour une
famille c'est le patient désigné qui est le problème, le symptôme n'est pas perçu dans sa valeur
positive d'autorégulation voire prophylactique (le symptôme est la soupape de sécurité pour
éviter que le système n'éclate). En fait, la demande de changement portée par la famille
41
concernant le patient désigné, pourrait être énoncée de la façon suivante : faites que cela change
pour lui, mais que rien ne change pour nous (implicite). Or, la théorie des systèmes implique la
différenciation des niveaux d'observation et d'analyse tels que :
✓ Chaque niveau est caractérisé par un fonctionnement qui lui est propre (l'individuel n'est
pas le couple, ni la famille, ni le réseau...) ;
✓ On ne peut pas prédire ce qui se passe à un niveau supérieur à partir du niveau inférieur
;
✓ Les relations entre les niveaux ne sont pas uniquement d'inclusion mais fonction de la
résonance entre eux.
En thérapie systémique familiale, le thérapeute est donc amené à intervenir dans le système
famille, en respectant ses mythes, sa construction de la réalité, ses modalités interrelationnelles
et communicationnelles. Il ne pourra le faire que s'il n'impose pas sa propre construction de la
réalité (mythe, valeurs personnelles...) et s'il s'adapte à la réalité du système.
L'alliance thérapeutique est donc essentielle et doit permettre de définir avec la famille les
problèmes et les objectifs à atteindre. Toute intervention visant à forcer le changement
entraînerait le système à augmenter sa rigidité. Le thérapeute occupe donc une position basse
(et non d'expert, ni de supposé savoir) visant à faire émerger des possibilités de fonctionnement
autres, tout en laissant à la famille le choix de la solution. L'accent est mis sur la valeur positive
du symptôme et sur le repérage des compétences organisationnelles de la famille et de ses
membres, ce qui permet d'éviter la culpabilisation, et de soutenir le recours à ses propres
potentialités. Cette hypothèse renvoie aux théories de l'apprentissage, selon lesquelles tout
individu peut apprendre à apprendre. Ainsi, le thérapeute considère que le patient, la famille
ont les ressources pour trouver une solution mais qu'ils ont besoin d'aide dans ce cheminement.
42
leur construction de la réalité. Cette modification vise à accroître les possibilités fonctionnelles
et la souplesse du système et par-là même à réduire la souffrance des membres de la famille.
La thérapie familiale systémique est une technique spécifique de psychothérapie, qui a pour but
de favoriser les échanges entre les membres d’une famille. La thérapie doit permettre aux
membres d’une famille d’évoluer ensemble vers un fonctionnement plus souple, de dépasser
une situation de crise, d’autoriser l’évolution individuelle de chacun des membres, de trouver
de nouveaux équilibres. Cette évolution tient compte des évènements et de l’histoire de la vie
du groupe. Au cours des séances, le dialogue des membres de la famille entre eux et avec le ou
les thérapeutes aide à comprendre et résoudre les problèmes ou difficultés rencontrés par la
famille.
Le thérapeute systémicien pratique bien sûr l’empathie, l’écoute active et bienveillante, le non-
jugement. Cependant, il ne se prétend pas neutre, il s’implique, il estime faire partie de ce
nouveau système particulier créé par la rencontre thérapeute-patient ou thérapeute-couple ou
encore thérapeute-famille.
43
Chapitre 10 : LES PSYCHOTHERAPIES DE GROUPE
Objectif : maitriser les différentes thérapies de groupe, leur particularité et leurs indications
Elles se distinguent de la psychothérapie familiale par :
Au départ, Berne était un psychanalyste ; il va construire sa propre théorie et sera ainsi exclu
du groupe des psychanalystes.
44
- Enfant- parent- adulte à la place de ça, Moi, Surmoi
- Exclusion, à la place de l’inconscient ; c’est la négation de la part du sujet de certains
états.
Berne utilise l’analyse structurale pour obtenir les différentes étapes appelées système.
Il conçoit que dans l’analyse structurale, chaque état du Moi est un système cohérent avec un
ensemble de conditions spécifiques. L’analyse structurale va permettre de préciser ces états du
Moi chez une personne donnée.
L’enfance va de la naissance à 8 ans. Chez une personne donnée, l’état du Moi enfant reste
intact. Selon les observateurs de cette théorie, cet état prédomine chez une personne quand cette
personne s’assoit, se lève, perçoit, marche, pense, parle et ressent comme au temps de son
enfance.
En terme freudien, le processus primaire de la pensée domine lorsque c’est l’enfant qui agit
chez une personne ; cette personne a peu de maitrise de soi-même, sa conduite est impulsive ou
liée aux stimulations du moment c’est-à-dire que la conduite n’est pas réfléchie. Aussi elle ne
cherche pas la signification inhérente aux actions, aux déclarations des autres, mais réagit plutôt
aux significations apparentes. En somme ce sont des conduites infantiles.
Quand cet état prédomine en une personne, elle aura des difficultés à faire face aux
responsabilités d’adultes dans les relations familiales et professionnelles. Les conduites sont
irrationnelles, illogiques, irréelles.
Ici c’est la copie parfaite du père ou de la mère véritable ou de celui qui a remplacé l’un ou
l’autre ; mais avec distorsion que Harris appelle « distorsion parataxique ». Cette distorsion est
la représentation subjective, dénaturée de ce que le parent semblait être pour le sujet.
L’état du moi adulte s’est développé petit à petit au fur et à mesure des interactions que le sujet
établit avec son environnement. Berne compare l’adulte avec une sorte d’ordinateur de la
personnalité, en quelque sorte une machine logique de traitement des données qui prend des
décisions.
45
C’est comme un organe insensible de la personnalité sur le plan des sentiments. Dans ce sens
une personne à l’état du Moi adulte n’a pas d’émotions, mais elle peut réaliser de façon réaliste
les émotions de l’état du Moi parent et de l’état du Moi enfant.
Les trois états du moi s’extériorisent de façon indépendante selon les circonstances. L’analyse
transactionnelle consiste à diagnostiquer, dans une relation concrète quel état du Moi intervient
chez les personnes en présence et quelles sont les différentes formes de transactions entre ces
différents niveaux.
Les liens entre les états du Moi et autrui sont complexes car dans la relation à l’autre, l’adulte
comme l’enfant est toujours à la recherche de caresse ou d’une gratification affective. Or si
cette intimité constitue la réponse satisfaisante aux besoins de l’individu, en même temps elle
suscite des peurs et des défenses. Pour se protéger, l’individu utilise des jeux inconscients qui
ont pour fonction de mettre en place des transactions capables de manipuler autrui. L’ensemble
des jeux qu’une personne répète au cours de l’existence constitue son scénario. Berne montre
que ce scénario s’élabore très tôt dans l’enfance, en réponse aux pressions et aux désirs des
parents.
L’individu est incapable de distinguer les trois états de son Moi ; il passe de l’un à l’autre. Mais
cela ne cause pas de problème au thérapeute et à son entourage.
Alors l’objectif serait d’aider cette personne à se mettre dans chacun de ces états
volontairement.
▪ La contamination
Elle consiste en une intrusion d’un état dans un autre état. Généralement l’état contaminé par
les autres est l’état adulte.
Exemple : le sujet peut considérer comme des faits certains (préjugés) certaines idées provenant
du moi parents (interdits) ou du Moi enfant (fantasmes).
▪ L’exclusion
46
Elle consiste pour le patient à s’en tenir aveuglement à un état du Moi et à s’enfermer aux deux
autres
Pour le traitement, le thérapeute ou un membre du groupe peut arriver à susciter un autre état
chez le patient en l’abordant sous un angle précis.
N.B. cette thérapie, à l’opposé de celle de Freud ignore la présence des défenses du patient.
La thérapie prend généralement la forme d’une thérapie de groupe, qui permet une approche
relationnelle plus ciblée. Le groupe est composé d’une dizaine de personnes qui se réunissent
régulièrement. Les étapes du travail thérapeutique consistent à faire percevoir au patient les
divers états de son Moi, et l’aider à prendre conscience, par l’analyse de ses transactions avec
les autres, des jeux qui sont les siens et des scénarios auxquels il obéit.
L’application thérapeutique est un peu galvanisée car les théories de référence sont très variées.
Ce qui permet ou non aux non-thérapeutes de l’utiliser. Cependant, Berne exige que le groupe
soit composé de 8 sujets avec un seul thérapeute pour former 9 individus. Le thérapeute doit
connaitre bien ses patients et être en mesure de contrôler leurs différents états.
Pour la thérapie, la première des choses c’est de faire un contrat en posant les questions
suivantes :
- Que cherche le patient ?
- La thérapie va s’arrêter quand ? qu’est-ce qu’il entend par se sentir bien ?
N.B. quand ces deux questions ne sont pas bien élucidées, le thérapeute ne signe pas de contrat
Le thérapeute doit bien connaitre tous ses patients pour pouvoir, avec l’aide des autres,
améliorer leur état.
Le travail d’analyse se fait à partir du matériel que rapportent les patients, des relations qu’ils
instaurent dans le groupe, mais aussi avec des scènes de psychodrame.
La transaction se compose :
- Du stimulus social
- De la réaction sociale
47
Une transaction simple va faire appel à deux états du Moi
Exemple : l’état enfant chez un 1er étudiant peut solliciter l’état enfant chez un 2nd étudiant.
1 état enfant 2 états enfant d’accord
Agent destinataire
Ici, le stimulus+ et la réaction transactionnelle sont complémentaire ; donc l’agent et le
destinataire sollicite le même état du Moi.
Deux états différents peuvent être complémentaires.
Un état parent peut susciter un état enfant.
Quand les états ne sont pas complémentaires, ils sont croisés.
Pour Berne, les transactions complémentaires se croisent au cours des relations sociales
superficielles ou professionnelle et comme corolaire, il définit la relation sociale,
professionnelle comme une relation se limitant à des transactions complémentaires simples.
Les transactions complémentaires, peuvent être complexes. Elles sont alors déterminées sur le
plan social et psychologique (latent)
1. La psychothérapie existentielle
Elle est dérivée des conceptions de S. Kierkegaard ; elles considèrent la névrose comme un
« monde inauthentique » dont le malade doit prendre conscience par la rencontre avec un
thérapeute. La psychologie existentielle veut redonner au patient un pouvoir de décision sur sa
vie, et réorganiser l’unité et l’intégration de la personne. Elle est en rupture avec la psychanalyse
qui fragmente l’individu en plusieurs instance (ça, Moi, Surmoi). La psychologie existentielle
met l’accent sur les notions d’identité, d’expérience, d’actualisation du Moi, d’authenticité ;
elle accorde une importance particulière au futur plus encore qu’au passé, à travers les idées de
croissance, de développement et de « potentiel humain ».
La psychologie existentielle ne se traduit pas par une technique thérapeutique ; elle tendrait
plutôt à mettre la technique au second plan et à insister sur la qualité de présence du thérapeute
et son ouverture à tous les éléments de la communication avec le patient (les expressions de son
visage, ses gestes, ses intonations…) préférant l’éprouvé à l’expliqué, l’empathie à
l’interprétation.
48
La thérapie existentielle doit développer chez le patient une conscience de soi pour qu’il puisse
s’observer en tant que sujet inclus dans le monde
2. La daseinanalyse
Inventée par L. Binswanger, elle se base sur les thèses d’E. Husserl et de M. Heidegger. Dans
cette philosophie, le phénoménologue suspend son jugement, l’important pour lui est de
dégager le sens des choses et non de les expliquer. Ce qui doit être pris en compte c’est
l’expérience de l’être, le monde vécu, avec son réseau de signification ainsi que le rapport du
sujet à ses objets. Pour Heidegger, il ne faut pas réduire le malade aux manifestations de sa
maladie, à ses organes, ou sa maladie. Il invite à connaitre l’existence du malade à travers son
histoire temporelle (qui n’est pas la simple juxtaposition de faits) ; car l’existence humaine
s’anticipe à partir du passé. La maladie ne peut être comprise en dehors de l’histoire du patient ;
le comportement marque l’être dans le monde.
49
Cette situation de rencontre est donc une stimulation singulière qui doit déboucher sur une
analyse de la communication et de l’interaction, dépouillée de tout ce qui pourrait la normaliser
par l’usage de codes sociaux et de stéréotypes de langage et d’attitude. Rejet, désir, séduction,
vont prendre ici une dimension très forte et réveiller chez les participants des expériences qu’il
leur serait difficile d’évoquer spontanément.
Avec ce travail sur l’expression émotionnelle et corporelle, les thérapeutes veulent dépasser les
résistances dans lesquelles le patient peut s’enliser (par exemple au cours d’une cure
psychanalytique).
L’animateur ne peut rester distant, il se trouve directement pris dans l’action du groupe, il réagit
dans la relation et refuse la neutralité dite bienveillante ; il ne cache plus ses émotions ou son
ennui. Bien au contraire, il participe à l’émotion commune, manifeste son plaisir ou son
agressivité, veut être une personne qui réagit sans retenue à la situation.
Activités :
1. simuler une analyse transactionnelle avec des proches (parents, amis, …) ; décrire avec
précision la procédure thérapeutique, préciser le but de la thérapie et le problème ayant conduit
à cette thérapie
2- faire un projet de groupe de parole / rencontre, à mettre en œuvre avec des malades
chroniques (maladie chronique au choix), en précisant la procédure thérapeutique, les moments
et la périodicité de rencontre, les objectifs poursuivis, nombre de participants, nombre
d’animateurs…
50
51
Chapitre 11 : Les psychothérapies familiales
La thérapie familiale conjointe se fait en présence de certains ou tous les membres de la famille.
C’est donc un traitement concomitant ; la modification visée est celle familiale.
N.B : le même thérapeute peut prendre les deux membres du couple de façon alternée, mais il
est conseillé que ce soit deux thérapeutes différents.
Les promoteurs de la thérapie familiale : Ackerman, virginia, Satir, Zuk, Bell, ont proposé la
grille psychanalytique.
Pour Ackerman, dans la thérapie familiale, il faut un diagnostic préalable. Aussi les premiers
entretiens doivent viser à cerner le problème que vit la famille. Dans ce diagnostic, les éléments
visés sont :
Comparer les dénominateurs de la famille malade à ceux de l’espèce humaine et à ceux des
autres espèces
52
- Définir la teneur exacte des conflits
- Contrecarrer les déplacements injustifiés des conflits
- Neutraliser les préjugés et l’apparition des boucs émissaires qui accompagnent tout
déplacement de conflit
- Exciter qu’une partie de la famille soit la victime et supporte une trop grande part du
conflit
- Reporter les conflits interpersonnels latents au niveau des relations interpersonnelles
afin de les traiter plus efficacement.
- Parfaire la réciprocité des émotions accompagnant les relations liées au rôle de chaque
membre de la famille.
- Suppléer les lacunes au niveau des schémas d’interaction familiaux en utilisant à bon
escient la personnalité du thérapeute.
II. Thérapies liées à la famille
On distingue :
- Thérapie de l’enfant
- Thérapie de l’adolescent
- Thérapie sexuelle
- Thérapie du couple
1. La thérapie de l’enfant
C’est un ensemble de thérapies liées à la famille et qui ne peuvent donc se faire seule, d’autant
plus que le problème nait dans un cercle familial.
Dans cette thérapie, les thérapeutes sont partagés. Il est à noter les difficultés d’expression des
problèmes qu’éprouve l’enfant ; plus l’enfant est jeune, plus l’expression directe est difficile et
ensuite cette expression est aussi angoissante qu’elle empoisonne la thérapie. Aussi le taux
d’abandon est élevé, surtout que la thérapie n’est pas demandée par l’enfant lui-même, mais par
les parents. Les parents arrivent avec des enfants angoissés parce que ne sachant pas ce pourquoi
ils sont là, ou plutôt avec un aperçu déformé du problème à la suite des punitions déjà reçues.
Ce qui donne à l’enfant l’idée d’un juge en la personne du thérapeute, d’où une cause d’abandon
dès le départ. Ce sentiment est renforcé par les mises en garde et des reproches faites par les
parents après consultation en se servant du thérapeute.
53
- Faire comprendre à l’enfant que le cabinet n’est pas un lieu de punition, de correction
mais plutôt de soin. Ceci doit se faire en prenant soin de faire parler l’enfant pour voir
quelle image de lui il a
- Faire redresser l’image du thérapeute au niveau des parents aussi
- Résoudre le problème de l’angoisse au niveau de l’expression ; cette résolution peut
passer par :
• Le jeu symbolique : ensemble de petits personnages que l’enfant doit pouvoir organiser
sous forme de jeu ou alors de dessin.
Le symbole c’est quelque chose qui exprime la réalité tout en étant très loin de cette réalité. Ce
qui évite les conflits puisqu’il se projette dans ces symboles sans s’en rendre compte ; les
symboles permettent à l’enfant de s’évader de son problème en exprimant ce qu’il souhaite être
et ce qu’il ne souhaite pas être.
N.B. pour certains thérapeutes, il n’est pas donné au thérapeute de poser le diagnostic, mais de
laisser l’enfant s’exprimer librement, pour cela donc, le dessin constitue une solution au
problème : c’est l’attitude non directive
- Dans nos milieux il y a un problème spécifique qui se pose ; quand les parents amène
l’enfant en consultation, c’est lui seul qui est malade, ils nient ainsi leur participation au
problème. Il faut donc amener ceux-ci à accepter cette participation en assouplissant
leurs défenses avec de petites vérités (cette angoisse de culpabilité peut-être aussi un
signe d’abandon).
Un autre élément angoissant de l’implication des parents est la découverte de leurs propres
pathologies.
Après le diagnostic, faut-il révéler ou non la vérité à l’enfant ? Deux réponses sont données à
cette question :
54
- D’autres thérapeutes pensent l’inverse, c’est-à-dire que la thérapie doit commencer tout
de suite à la première séance, même les psychanalystes, surtout ceux qui sont contre
l’utilisation du symbole à but diagnostic. Pour ces derniers il n’est donc pas utile de
poser le diagnostic.
2. La thérapie de l’adolescent
Chez l’adolescent, l’expression du problème est encore plus difficile que chez l’enfant. Les
difficultés s’expliquent par le fait que l’utilisation de la parole chez les adolescents n’est pas
faite comme moyen de communication. Ils donnent donc plus place aux gestes et au
comportement dans la communication, surtout chez les psychopathes. Donc l’agir sert de
moyen de communication, aussi tous les actes posés sont significatifs chez les adolescents. En
somme, l’adolescent qui a des problèmes n’arrive pas à les matérialiser, ce qui explique le
passage rapide à l’acte. Cette proéminence de l’agir fait que l’expression verbale nécessaire en
psychothérapie est difficile d’où des abandons plus fréquents que chez l’enfant.
Selon Piaget, à l’adolescence, se développe la pensée abstraite, donc les problèmes résultent
d’un blocage de la mentalisation.
Pour le traitement certains thérapeutes proposent une thérapie de groupe (qui permet la
communication) surtout aux USA.
Ces problèmes d’adolescents sont en rapport avec la société. Dans ce genre de pathologie, la
théorie freudienne qui est verbale rencontre des obstacles conduisant à un échec.
La thérapie sexuelle est liée à celle du couple, voire de la famille parce que la relation sexuelle
se fait avec l’autre et donc le dysfonctionnement se fait avec l’autre. C’est un problème
particulier du couple qui concerne une personne mais liée à l’autre ; donc il ne s’agit pas
nécessairement des deux partenaires du couple.
Tous les problèmes en extase bloquant l’activité sexuelle ou en hyperactivité sexuelle sont
généralement en rapport avec l’autre. On les traite donc avec un partenaire physique ou
fantasmé.
55
Les troubles qui gênent les sujets sont ceux dans lesquels les sujets rencontrent des obstacles
sexuels : éjaculation, impuissance, frigidité…. Et ce sont ces troubles qui font souvent objet de
thérapie. Certaines thérapies exigent la présence des deux partenaires ; dans certaines situations
même, c’est au cours de la pratique sexuelle que la thérapie se fait.
Activités :
faire un projet de psychothérapie familiales en collaboration, d’une famille dont un enfant,
adolescent, souffre de trouble des conduites (au choix), sur un fond de conjugopathie chronique.
Grille de lecture au choix
56
Chapitre 12 : LE PSYCHODRAME
« Drame » de psychodrame est un concept d’origine grecque qui signifie action ou quelque
chose qui s’exprime.
La psychanalyse est fondée sur la gestion de l’acting out alors que le psychodrame est basé sur
l’action.
Le psychodrame peut être donc défini comme la méthode qui donne, par l’action son
authenticité à l’âme, la catharsis qu’elle provoque est par là une catharsis d’action (Moreno)
C’est un genre de thérapie de groupe, mais qui dépasse le groupe. Le psychodrame commence
là où s’arrête la thérapie de groupe pour l’élargir et la rendre plus efficace. La thérapie du groupe
est centrée sur l’individu avec l’utilisation de la parole, de la communication et l’interaction
verbale à l’intérieur du groupe. Le thérapeute ordonne les paroles des patients, laisse les pensée
et les sentiments du groupe gagner de la consistance et ensuite les oriente vers les membres
concrets du groupe. Mais il arrive au cours de la thérapie qu’un membre devienne très agité à
tel point que les paroles ne suffisent plus d’où l’utilisation des actions. C’est là que commence
le psychodrame. Le membre a besoin de rendre l’expression vivante car le monde réel où il vit
l’étouffe. Le problème particulier d’un membre est partagé par le groupe et cet individu devient
le représentant en action, le groupe doit lui faire donc place pour qu’il puisse jouer. Il se meut
donc vers le centre de sorte à pouvoir faire des échanges avec le groupe. Chacun des membres
peut lui donner la réplique en évoluant vers lui ou en s’opposant à lui ; donc le groupe n’est pas
spectateur, mais participant.
Dans le psychodrame, on a besoin d’un espace, d’un podium ou d’une scène dans un local.
Le psychodrame est un monde en miniature qu’on crée et qui supprime les contraintes, les
obstacles du monde réel pour permettre au sujet de s’exprimer librement ; c’est une forme de
psychothérapie de groupe, mais plus en profondeur qui dépasse l’expression verbale par
l’utilisation de l’action.
57
III. Les instruments du psychodrame
1. La scène
C’est le podium construit. Elle donne un espace aux patients, cet espace est vital et
multidimensionnel, contrairement à la réalité de l’espace vital réel qui est étroit et contraignant.
Le patient peut se retrouver sur scène pour la libération d’un poids insupportable ou pour besoin
de s’exprimer.
Ici l’imaginaire et la réalité ne se heurtent pas, mais elles se situent toutes deux dans une
fonction élargie.
Par exemple, l’illusion de sens, les hallucinations prennent forment sur scène.
2. Le ou les protagonistes
Le protagoniste en grec est le premier acteur, le comédien principal dans une tragédie. Donc
dans le psychodrame, le premier sujet qui se détache du groupe pour aller sur scène et d’autres
peuvent le rejoindre d’où les protagonistes.
On exige du protagoniste qu’il se représente lui-même (d’où une différence avec le théâtre où
l’acteur joue le rôle simulé), qu’il exprime son propre univers. On lui recommande d’être lui-
même et non un comédien (qui sacrifie son Moi pour celui du dramaturge).
Le protagoniste doit représenter de façon concrète son vécu. Par exemple, les symboles qu’il
vit, les représentations de son avenir, de son rêve.
L’engagement : un maximum de relation aux êtres et aux choses ; l’engagement dans l’action.
Le but de cette méthode n’est pas de transformer le patient en comédien, mais plutôt de les
amener à être ce qu’ils sont réellement dans la vie courante, se mettre nu.
3. Le directeur thérapeutique
Il a plusieurs fonctions : meneur de jeu, thérapeute, analyste
- Il est le meneur de jeu. Etant tel il doit se tenir prêt à se saisir du moindre indice que lui
donne le sujet et l’incorporer dans l’action dramatique. Il doit être aussi prêt à identifier
ce que joue le patient avec sa vie propre et tenir le patient en contact du public.
- Comme thérapeute, il peut de temps en temps prendre à partie le sujet (le contredire,
plaisanter…), à d’autre moments être passif.
58
- En tant qu’analyste, il peut compléter ses perceptions par celles des auxiliaires et celles
du public.
4. L’équipe de thérapeutes auxiliaires (qui joue le rôle de Moi auxiliaire)
- Venir en aide au patient : la réaction du public doit être aussi spontanée que celle du
patient. Plus le patient est isolé plus la présence du public est nécessaire pour le
reconnaitre et l’aider.
- Devenir lui-même patient : lorsque le public avec l’aide du protagoniste devient lui-
même patient, la situation va se transformer, tout le public devient malade et le
protagoniste devient le symptôme, ce qui amène le public à devenir lui-même
protagoniste.
❖ Valeur thérapeutique du psychodrame
Le phénomène de catharsis permet de répondre à cette question.
La catharsis s’emploie pour exprimer une réminiscence émotionnelle d’affects refoulés.
La catharsis vient du grec et signifie purgation, purification, évacuation.
La catharsis est opposée au mot abréaction qui est aussi un retour du refoulé mais d’une façon
brutale par augmentation de la tension psychologique spontanée ou par stimulation extérieure.
Cette décharge émotionnelle apparait sous forme d’expression, de psychomotricité.
Comparativement, la catharsis est douce.
Avec la catharsis, le patient remonte aux choses refoulées de la première enfance où la parole
n’était pas encore en place.
2. La représentation elle-même
Pour satisfaire le patient, les parents, s’ils sont présents, rentrent en jeu, au cas contraire, les
auxiliaires thérapeutes prendront la place. Plus ces personnes deviennent apparentes, plus le
thérapeute est oublié par le patient.
60
- Une théorie de la spontanéité. Il existe des actes qui jaillissent imprévisibles et qui
expriment la personnalité totale de l’individu. Elan vital, intensité dramatique et
authenticité caractérisent cette spontanéité.
- Une théorie de la catharsis. La catharsis n’atteint pas seulement les spectateurs, mais
aussi (et surtout) les acteurs. L’abréaction des conflits internes entraine une purification
et elle a donc un effet thérapeutique.
- Une théorie des rôles. Pour Moreno, l’individu souffre de ne pouvoir employer tous les
rôles qu’il porte en lui. L’angoisse aurait pour origine la pression qu’exercent tous ces
rôles inemployés. Il existe deux sortes de rôles : les rôles appris, ce sont les rôles sociaux
figés, et les rôles improvisés qui s’origines dans la spontanéité.
Activités :
Soit un adolescent de 16 ans, en difficultés scolaire sur fond d’inhibition. Il est issu d’une
famille dissociée où les deux parents se partage sa garde.
Proposer une procédure psychodramique décrite aux détails, pour la prise en charge
psychothérapeutique de ce jeune homme.
4. ACTIVITES COMPLEMENTAIRES (éventuellement)
Construire une procédure psychothérapique individuelle au choix, sur une psychopathologie au
choix.
61