MODULE 1

INTROD U CTION À
LA NATU ROPATH IE
 D É FINITIO N D E LA NATU RO PATH IE
Le terme naturopathie vient des mots anglais nature, « nature » et path, « chemin » et non pas du
latin natura et du grec pathos, comme on peut parfois l’entendre, ce qui signifierait « maladie de
la nature » ! Le mot naturopathie fait plutôt référence à nature’s path, la voie, ou le chemin, de la
nature. Si le terme vient de l’anglais, c’est parce que c’est aux États-Unis qu’ont été posées les
bases de la naturopathie, par l’ostéopathe et chiropracticien Benedict Lust Fonda, qui a créé
l’American School of Naturopathy à New York, et par d’autres médecins et infirmiers à l’origine
du mouvement dit « hygiéniste ».

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la naturopathie est « un ensemble de méthodes de

soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels
et biologiques ». Pour le Larousse médical, c’est « un ensemble de pratiques visant à aider
l’organisme à guérir de lui-même, par des moyens exclusivement naturels. Elle repose sur une
théorie selon laquelle la force vitale de l’organisme permet à celui-ci de défendre et de guérir
spontanément. Elle consiste donc à renforcer les réactions de défense de l’organisme par
diverses mesures d’hygiène (diététique, jeûne, musculation, relaxation, massages, thermalisme,
thalassothérapie, etc.) aidées par les seuls agents naturels (plantes, eaux, soleil, etc.), un
traitement médical ne devant intervenir qu’en cas d’urgence ».

Quelle que soit la définition choisie, on comprend que la naturopathie désigne l’art de rester en
bonne santé, ou d’améliorer sa santé, grâce à des méthodes naturelles.

L E S O RIGINE S D E LA NATU RO PATHIE

La naturopathie partage ses origines avec d’autres médecines traditionnelles fondées sur la
philosophie du « tout » : l’Homme ne fait qu’un avec l’environnement, il est régi par les mêmes
lois que celles de la nature, de l’univers. On retrouve cette philosophie dans l’ayurvéda (la
médecine traditionnelle indienne) ou dans la médecine traditionnelle chinoise.

Alors qu’en Occident, nous le verrons plus loin, cette philosophie du tout n’est pas totalement
acceptée dans la médecine moderne. Certains médecins et infirmiers occidentaux, à partir du
milieu du XIXe siècle, ont commencé à poser les bases d’une médecine plus proche de ces
médecines traditionnelles.
Ces médecins et infirmiers dits
« hygiénistes » voulaient apporter des
solutions naturelles et non invasives aux
p a t i e n t s , à l ’a i d e d e s p l a n t e s , d e
l’alimentation, de l’eau, de l’exercice
physique et d’exercices respiratoires. Parmi
eux, on peut citer Benedict Lust, John Scheel,
Florence Nightingale ou encore le Dr Paul
Carton. Ils traitent leurs patients avec des
méthodes naturelles et prônent un mode de
vie plus sain pour prévenir les maladies.
En France, on doit les fondations de la
n a t u ro p a t h i e f r a n ç a i s e m o d e r n e a u
biologiste, professeur d’éducation physique
e t d e p h i l o s o p h i e , P i e r r e - Va l e n t i n
Marchesseau. Dès 1935, il synthétise des
travaux européens et américains, ainsi que
des techniques traditionnelles orientales
pour construire un enseignement de la
médecine autour de l’importance de la
prévention et des mécanismes hygiénistes
de stimulation de l’autoguérison. Son
enseignement prône aussi la
responsabilisation de chacun dans la prise
en charge de sa santé : « le naturopathe est
avant tout un éducateur de la santé »,
affirmait-il.
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LA NATU RO PATH IE
AU J O U RD ’ HU I
Aujourd’hui, en France, la naturopathie fait
partie des médecines non-conventionnelles,
c’est-à-dire, non-régies par une convention,
au sens du Code Civil, et n’est pas reconnue.
Elle n’est pas encadrée par un diplôme d’État
ou un diplôme universitaire.
En revanche, elle est reconnue par l’OMS
comme médecine traditionnelle occidentale
et référencée par l’UNESCO.
Dans d’autres pays, comme en Allemagne ou
en Suisse, il est tout à fait courant de
consulter son naturopathe au même titre que
son médecin. Ces consultations font partie
du système de santé.
LE CO NCE PT
FO N DA ME NTA L D E LA
NATU RO PATHIE :
LA MÉ D E CINE
HO L ISTIQ U E
Pour bien comprendre ce qu’est la naturopathie, il est important de comprendre ce qu’est la
médecine holistique.

La médecine holistique est une médecine dite non-conventionnelle ou alternative, qui

considère l’individu dans sa globalité : son corps, ses émotions, son esprit. En ceci, elle se
différencie de la médecine allopathique, qui est la médecine telle qu’elle est pratiquée en
Occident.

Notez que le terme médecine étant réservé, en France, à la médecine allopathique, on parlera
plutôt de thérapie, d’approche ou encore de vision holistique.

Là où la médecine allopathique s’intéresse à soigner les symptômes d’une maladie et à la

maladie elle-même, l’approche holistique, va chercher les causes de la maladie, en considérant
le bien-être physique, mental, émotionnel et social de l’individu.

Pour schématiser, si vous êtes sujet aux migraines, le médecin allopathique, même s’il posera
probablement des questions pour savoir comment apparaissent ces migraines, va surtout
chercher à les faire disparaitre : il va vous prescrire un médicament. Le naturopathe, qui est un
thérapeute holistique, va chercher à savoir pourquoi ces migraines apparaissent, quel(s) lien(s)
votre état physique, mental, émotionnel ou social peut avoir avec ces migraines. N’étant pas
médecin, il ne prescrira aucun médicament.

La thérapie holistique insiste particulièrement sur la notion d’éducation de l’individu : elle lui
enseigne comment maintenir un bon équilibre à travers son corps (bien-être physique) et son
esprit (harmonie mentale et spirituelle).

LES PRINCIPES DE LA THÉRAPIE HOLISTIQUE

LA THÉRAPIE HOLISTIQUE REPOSE SUR 6
PRINCIPES :
1/ La thérapie holistique cherche la cause du
problème
Nous venons de le voir, cette recherche de la
cause est une grande différence entre la
médecine allopathique et la thérapie holistique.
Le thérapeute holistique va s’attarder sur
l’hygiène de vie du patient pour comprendre
comment elle peut agir négativement sur sa
santé.

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2/ La thérapie holistique traite un individu
plutôt qu’une maladie
Lors du bilan de naturopathie (ou bilan
holistique), que nous verrons dans le Module
3, le praticien recueille les informations sur
son patient qui lui seront utiles pour
déterminer le type de traitement qui lui sera
donné. Pour un même mal, deux individus ne
seront pas traités de la même façon.
3/ La thérapie holistique considère la
personne comme un tout
Le thérapeute holistique va chercher à
rééquilibrer le corps et l’esprit du patient. Il
considère qu’une maladie entraîne des
répercussions sur tout l’individu et non pas sur
une partie de l’individu. Par exemple, un pied
cassé peut entrainer des douleurs dans la
jambe, modifier la façon de se tenir, mais
aussi avoir des répercussions sur le plan
émotionnel et social de la personne (à cause
de la douleur, de l’impossibilité d’effectuer
certaines tâches, de l’exclusion…). Des
troubles émotionnels, une grande fatigue
psychique, un état de stress chronique
peuvent aussi avoir amené l’individu à se
fracturer ou à affaiblir la capacité du corps à
guérir.
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4/ La thérapie holistique utilise plusieurs
moyens
Le thérapeute holistique va utiliser des
moyens différents et chercher ceux qui sont
les plus adaptés à son patient.
5/ La thérapie holistique agit avant tout en
prévention
E n m é d e c i n e a l l o p at h i q u e , o n t ra i t e
généralement le patient une fois qu’il est
tombé malade : des symptômes apparaissent,
alors on va chez son médecin pour les traiter.
Si on n’a aucun symptôme, on n’y va pas. En
thérapie holistique, le patient ne doit pas
attendre de tomber malade pour consulter le
thérapeute. Au contraire, il vaut mieux profiter
d’être en bonne santé pour apprendre
comment maintenir cet état de santé optimal.
6/ En thérapie holistique, le patient est acteur
de sa santé
Le thérapeute holistique doit aider le patient à
prendre conscience qu’il est acteur de sa
santé et de ses soins. Pour cela, le thérapeute
doit être à l’écoute et faire sentir à son patient
qu’il cherche à le comprendre et à l’aider.
LA MALADIE SELON LA THÉRAPIE HOLISTIQUE
Lorsque l’on est malade, on se concentre souvent sur les symptômes de cette maladie, comme
la douleur, par exemple. Et notre premier réflexe va être de tenter de faire disparaitre ces
symptômes : j’ai mal à la tête, je prends du paracétamol. Habitués par la médecine
allopathique, on considère la maladie comme quelque chose qui vient de l’extérieur : un virus
traine, je l’attrape.

Dans l’approche holistique, la maladie est considérée comme la manifestation d’un

dysfonctionnement de l’organisme : un virus traine, j’aurais pu ne pas l’attraper, qu’est-ce qui
dysfonctionne dans mon corps pour que j’attrape ce virus ? L’approche holistique va considérer
le terrain. En naturopathie, le terrain (ou humeur) est l’ensemble des liquides présents dans
notre corps : le sang, la lymphe, le liquide extracellulaire et le liquide intracellulaire. Ils
représentent l’environnement de nos cellules. Ils leur assurent un apport nutritif, permettent
l’élimination des toxines provenant de leur activité, et favorisent la transmission des messages.
Nos cellules dépendent donc de cet environnement pour assurer leurs fonctions.

Pour fonctionner normalement, notre corps a besoin que cet environnement soit harmonieux.
Pour garantir cette harmonie, l’organisme rejette les déchets et toxines grâce aux organes
émonctoires : le foie, les intestins, les reins, les poumons et la peau.

Certains modes de vie vont faire que notre corps produit plus de toxines que d’autres, comme
le fait d’avoir une mauvaise alimentation par exemple. Cet excès de toxines va circuler à travers
les liquides de notre corps et nos organes vont baigner dans cet environnement de liquides
surchargés de toxines. Alors, les organes les plus sollicités ou ceux qui sont les plus faibles (par
hérédité par exemple) vont céder en premier. La maladie se déclare donc différemment selon
la personne concernée.

Bien que d’un point de vue symptomatique, la maladie semble toucher un organe en
particulier, en thérapie holistique, on considère que tout le corps est malade.

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LES SIX GRANDES CAUSES DE LA MALADIE SELON L’APPROCHE HOLISTIQUE
1/ Ne pas maintenir l’homéostasie
L'homéostasie correspond à la capacité de l’organisme à maintenir son équilibre intérieur,
quelles que soient les contraintes extérieures. En d’autres termes, à travers certains paramètres,
comme la température corporelle, la glycémie, le rythme cardiaque ou la pression artérielle, le
corps va s’adapter aux besoins spécifiques du moment.

L’approche holistique utilise cette capacité naturelle d’adaptabilité du corps pour qu’il se soigne
lui-même, contrairement à l’approche allopathique qui va tenter de lutter contre elle.

Prenons l’exemple de la fièvre. La fièvre est très utile pour notre corps, elle va augmenter la
vitesse de fonctionnement de nos cellules, pour accélérer ses réactions de défense. Elle va aussi
provoquer des symptômes comme la somnolence, qui vont nous pousser à nous reposer
pendant que notre corps mène son combat contre l’infection ou le virus. Faire chuter la fièvre va
donc à l’encontre du bon fonctionnement du corps qui l’a justement déclenchée pour se soigner.
Bien sûr, la fièvre est un symptôme à surveiller, mais elle est avant tout utilisée par le corps pour
s’autoguérir.

2/ L’abus de médicaments
L’abus de médicaments désarme l’organisme face aux attaques. Un abus ou une mauvaise
utilisation des médicaments peut dérégler la flore intestinale ou perturber l’absorption des
nutriments, par exemple.

Bien sûr, la thérapie holistique ne doit en aucun cas interférer ou se substituer aux traitements
médicamenteux prescrits par un médecin, mais elle reconnait par exemple que l’abus
d’antibiotiques ou le recours systématique à l’automédication va avoir des répercussions sur le
fonctionnement de l’organisme.

3/ La mauvaise alimentation
La phrase « que ton alimentation soit ta
première médecine » souvent prêtée au
célèbre médecin grec Hippocrate est au cœur
de l’approche holistique de la santé. Une
alimentation saine, riche en nutriments, est
indispensable à une bonne santé. À l’inverse,
une alimentation pauvre en nutriments et riche
en substances chimiques favorise l’apparition
de nombreuses maladies.

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4/ Le stress chronique
On ne manque pas aujourd’hui de recherches scientifiques montrant l’impact négatif du stress
sur la santé. Si le stress ponctuel peut nous sauver la vie, ou du moins nous pousser à agir, le
stress chronique, lui, affaiblit notre immunité et peut déclencher des pathologies et des
symptômes chroniques qui impactent notre qualité de vie.

5/ La génétique
Une mauvaise qualité de vie peut avoir un impact négatif sur l’expression des gènes d’un
individu. La sédentarité, la consommation excessive de médicaments, le stress chronique ou une
mauvaise alimentation peut parfois « déclencher » une certaine faiblesse génétique qui aurait pu
être compensée par un mode de vie sain.

6/ L’environnement
La pollution de l’air, les substances chimiques que nous ingurgitons, le contact avec les matières
polluantes, certaines ondes, peuvent affaiblir notre organisme. L’environnement externe d’un
individu est aussi important que son environnement interne.

L E S CIN Q GRA ND S P IL IE RS
D E LA NATU RO PATHIE

La naturopathie est traditionnellement définie autour de 5 piliers : l’humorisme, le vitalisme,

l’holisme, le causalisme et l’hygiénisme.

L’HUMORISME
L’humorisme est la science des humeurs. L’humeur, nous l’avons vu précédemment, c’est le
terrain, les liquides organiques du corps (pour rappel : le sang, la lymphe, le liquide
extracellulaire et le liquide intracellulaire). Un naturopathe s’intéresse à la qualité des humeurs,
leur circulation et leur élimination. Pour renouveler les humeurs et les assainir, le naturopathe va
chercher à stimuler, à drainer et à hydrater.

LE VITALISME
Le vitalisme est à la base de nombreuses pratiques thérapeutiques et spirituelles ancestrales.

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C’est le fait de concevoir l’existence d’une énergie (ou force) vitale comme facteur
indispensable à la santé et à la guérison. Le but de la naturopathie est de stimuler cette
énergie vitale afin de promouvoir la régénération des cellules et donc, l’autoguérison (la
cicatrisation d’une plaie, la recalcification osseuse après une fracture, la fièvre qui lutte
contre une infection…).

L’HOLISME
L’holisme fait référence à la philosophie du « tout », que nous avons vu plus tôt (holos, « le
tout »). C’est donc à la fois considérer que l’Homme fait partie de son environnement et doit
s’y intégrer, mais aussi une appréhension de la santé humaine sur les plans physique,
psycho-émotionnel, spirituel et énergétique : tous les plans qui constituent l’être humain.
Le causalisme
Le causalisme est en quelque sorte la méthodologie de la naturopathie. C’est l’idée de
s’intéresser à la cause à l’origine de la maladie ou du dysfonctionnement, plutôt que de
s’intéresser à la disparition du symptôme et d’assimiler celle-ci à la guérison.

L’HYGIÉNISME
L’hygiénisme en naturopathie se découpe en quatre applications :
• L’hygiénisme alimentaire, qui consiste à adapter son alimentation en fonction de sa
constitution et de ses besoins, à travers une alimentation saine et vivante.
• L’hygiénisme physique, qui consiste à maintenir une activité physique suffisante pour
stimuler le corps et l’énergie vitale.
• L’hygiénisme émonctoriel, qui consiste à veiller au maintien de la capacité d’élimination
des déchets par les émonctoires (intestins, foie, reins, peau, poumons).
• L’hygiénisme psycho-émotionnel, qui consiste à maintenir un état psychique positif. En
effet, les tensions mentales et émotionnelles entrainent des blocages physiques qui
peuvent être à l’origine de maladies.

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 L E S CIN Q RÔ L E S D U NATU RO PATHE
S E LO N DA NIE L KIE FFE R

Daniel Kieffer est le fondateur du Collège Européen en Naturopathie Traditionnelle

Holistique (CENATHO) et auteur de plusieurs ouvrages sur la naturopathie. Il a défini 5 rôles
clés du naturopathe, qui permettent de respecter la vision holistique de la santé et la vision
globale du patient :

1/ La prévention active des maladies par une hygiène de vie optimale

C’est la première fonction du naturopathe. Prévenir de manière active les maladies par
l’hygiène de vie constituerait, selon Kieffer, une solution au déficit de la Sécurité sociale.

2/ L’éducation sanitaire
Lors des consultations de naturopathie, le praticien doit rendre les patients plus conscients,
libres, responsables et autonomes dans leur vie (ils doivent être acteurs de leur santé).

3/ La complémentarité avec le corps médical

C’est une dimension essentielle. Le naturopathe doit avoir conscience de ses limites et de
ses compétences. Il ne pose pas de diagnostic (seul un médecin est habilité à le faire), il doit
respecter les traitements médicaux en cours et renvoyer vers un médecin allopathique les
cas graves ou suspects, qui sortent de son champ de compétences.
Il est important de comprendre que le médecin allopathique et le naturopathe ne travaillent
pas dans les mêmes domaines. Les deux domaines sont très complémentaires et ne sont pas
en opposition.

4/ La stimulation de l’autoguérison
Le rôle du naturopathe est d’accompagner les pouvoirs d’autoguérison, qui sont présents en
chacun de nous, par un accompagnement et des conseils qui mènent le patient à une
remise en cause personnelle de ses habitudes de vie.

5/ L’accompagnement de la croissance
C’est l’accompagnement du patient dans le
développement de son potentiel humain. Le
praticien en naturopathie participe à la
croissance globale de la personne, il est au
service de la qualité de vie, du bien-être de tous
et de l’environnement.

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 LE S O U TIL S D U NATU RO PATHE

Nous allons ici présenter les trois outils majeurs, ainsi que les cinq outils mineurs utilisés par
le naturopathe. Ils seront abordés plus en détail au cours de la formation. Les outils majeurs
sont au cœur du travail du naturopathe, alors que les outils mineurs nécessitent souvent des
formations complémentaires, mais s’intègrent parfaitement dans la pratique de la
naturopathie. Nous aborderons également ces outils mineurs et d’autres outils dans le
Module 10 « Les techniques complémentaires ».

1ER OUTIL MAJEUR : L’ALIMENTATION

L’alimentation en tant qu’outil du naturopathe, s’articule autour de trois aspects :
• La diététique, appliquée selon le terrain et la vitalité de la personne, mais aussi de la
saison et de l’environnement.
• Les cures détox, qui visent à stimuler l’élimination des déchets, à travers la diète, la
monodiète, ou le jeûne.
• La micronutrition, c’est-à-dire l’ajout de nutriments spécifiques dans l’alimentation.
• L’alimentation est un outil absolument essentiel dans le travail du naturopathe, car elle
constitue notre carburant. Nos cellules fonctionnent grâce aux nutriments que nous leur
apportons par l’alimentation. Chaque aliment ingurgité est transformé par le système
digestif et nous allons l’assimiler. Nous devenons donc véritablement ce que nous
mangeons !

Dans d’autres médecines traditionnelles holistiques, comme l’ayurvéda ou la médecine

traditionnelle chinoise, l’alimentation est également un outil majeur de rééquilibrage de la
santé et de relance de la circulation de l’énergie vitale. Ainsi, le choix des aliments que nous
mangeons, des modes de cuisson et les saveurs participent aux vertus curatives de
l’alimentation.

2E OUTIL MAJEUR : L’EXERCICE PHYSIQUE

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L’exercice physique n’est pas à comprendre au sens d’entrainement sportif, mais plutôt de non-
sédentarité. Aller au travail à pied ou à vélo, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur,
promener son chien ou jouer au ballon avec ses enfants sont des types d’exercices physiques
que nous pouvons tous faire au quotidien. Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont en
surpoids à cause de la sédentarité imposée par leur travail ou l’école, et du temps passé sur les
écrans. Mais le surpoids n’est pas le seul exemple des effets délétères du manque d’exercice
physique : la constipation ou le mal de dos chronique sont d’autres exemples courants.

L’exercice physique est donc un outil préventif de choix, qui permet d’optimiser les fonctions
corporelles, de relancer la circulation et l’accumulation de l’énergie vitale, d’apaiser le système
nerveux et d’améliorer la gestion du stress. Le naturopathe est à même de conseiller une
activité physique régulière en fonction du terrain, de l’âge et de la vitalité du patient.

3 E OUTIL MAJEUR : LA GESTION

PSYCHOÉMOTIONNELLE
La gestion du plan psycho-émotionnel
est également un outil majeur du
naturopathe, car en veillant à une bonne
hygiène mentale, on veille à maintenir
une bonne santé physique. Il n’est pas
rare de constater les effets d’un
événement traumatisant sur le plan
affectif, de la fatigue nerveuse ou du
stress, sur notre corps. En effet, les
émotions et l’état psychique peuvent
affecter la santé physique. Cela s’appelle
l’effet psychosomatique. L’inverse est
également vrai et s’appelle l’effet
somatopsychique.

Le naturopathe est à même de conseiller

un patient sur une thérapie à suivre ou
sur des techniques à utiliser, ou à
accompagner lui-même le patient s’il
s’est formé à ces techniques. Quoi qu’il
en soit, dans son travail, le naturopathe
prend toujours en compte l’état psycho-
émotionnel de son patient.

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1ER OUTIL MINEUR : LES PLANTES
Le naturopathe peut utiliser des plantes et des huiles
essentielles dans sa pratique, pour prévenir et soigner
des maladies, à travers la phytothérapie et
l’aromathérapie. L’art de soigner par les plantes est
très ancien et existait déjà dans les cultures connues
les plus anciennes.

La législation encadre strictement la pratique

médicinale et pharmaceutique des plantes et huiles
essentielles, mais de nombreuses plantes sont
accessibles au naturopathe. L’utilisation des plantes en
naturopathie peut se faire de deux façons :
• Par voie orale : tisane, décoction, macérats, sirops,
extrait sec (gélule) ou liquide (teinture mère,
extrait de plante fraîche ou standardisée), ou
encore en macérat glycériné de bourgeons (la
gemmothérapie).
• Par voie cutanée : compresses, crèmes, savons…

2E OUTIL MINEUR : L’HYDROLOGIE

L’hydrologie correspond à l’ensemble des techniques
qui utilisent l’eau comme moyen de stimuler la force
vitale. Elle constitue une partie importante de la
médecine traditionnelle chinoise et a été reprise dans
la naturopathie moderne.

Parmi les personnalités fondatrices de la naturopathie,

Alexandre Salmonoff a travaillé sur la capillothérapie
et les vertus de l’eau très chaude. Sa théorie repose
sur le fait que la circulation sanguine et lymphatique
est assurée à 80 % par le réseau capillaire et artério-
veineux. En augmentant la température, on stimule la
motricité et la capacité des capillaires à se contracter
et à se rétracter. On obtient ainsi une circulation
accrue et un « décrassage » du corps en profondeur.

D’autres personnalités fondatrices de la naturopathie

ont, quant à elles, travaillé sur l’eau froide, comme
Louis Kuhne et l’abbé Kneipp.

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Les bains d’eau froide, et notamment les sur un organe ou un tissu par la stimulation,
bains de siège froids, montrent par exemple grâce à un toucher spécifique, d’une zone
une efficacité pour revitaliser le corps et le dite réflexe de cet organe. Elle ne travaille
système nerveux. pas à résoudre la cause, mais agit comme un
procédé facilitateur et catalyseur ; pour
Quelle que soit la méthode utilisée,
relancer et accélérer le processus
l’hydrologie consiste à stimuler la circulation
d’autoguérison.
des fluides corporels.
5e outil mineur : les techniques respiratoires
Elle peut également passer par des
Les techniques respiratoires utilisées par les
techniques de lavement, de purification par
naturopathes sont essentiellement
l’eau, au travers du nettoyage du nez, de la
empruntées au yoga et à la sophrologie,
douche rectale, ou de l’hydrothérapie du
dans le but d’apaiser le système nerveux. À
côlon, mais aussi par le thermalisme, le
travers les techniques respiratoires, le
hammam ou le sauna.
naturopathe va chercher à favoriser la
3e outil mineur : les techniques manuelles branche parasympatique grâce au nerf
On entend par techniques manuelles toutes vague qui est relié directement au
les techniques de massage hors cadre diaphragme. C’est ce circuit qui nous permet
médical et hors massage de de nous relaxer et d’activer les mécanismes
kinésithérapeute. Il existe de nombreuses internes de réparation.
techniques et chaque naturopathe peut
Il existe de nombreuses techniques
utiliser ou conseiller des techniques
respiratoires, mais celles qui sont le plus
différentes.
couramment utilisées par les naturopathes
Les techniques manuelles permettent de sont : la respiration abdominale, la
stimuler la circulation tissulaire, de détendre cohérence cardiaque et la respiration
le corps et de relaxer le système nerveux. complète.
4e outil mineur : les techniques réflexes
Il s’agit des pratiques de réflexologie, issues
de médecines orientales : la réflexologie
plantaire (pieds), palmaire (mains), linguale
( l a n g u e ) , a u r i c u l a i re ( o re i l l e ) o u l a
sympathicothérapie (nez), pour les
principales.

La réflexologie permet de soulager les

douleurs, de relancer la circulation
énergétique et d’apaiser le système nerveux.
Le principe de la réflexologie, c’est l’action

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21
L E S 7 CE NTRE S É M OTIO NNE L S

Nous l’avons vu, la naturopathie est une thérapie holistique. En

naturopathie, on ne conçoit donc pas le bien-être d’une
personne sans prendre en compte son état émotionnel, et
certains troubles émotionnels sont associés à des régions du
corps, appelés centres émotionnels.

LE 1ER CENTRE ÉMOTIONNEL : LES OS, LES ARTICULATIONS,

LES MUSCLES, LE SANG, LE SYSTÈME IMMUNITAIRE ET LA
PEAU
En naturopathie, on considère que ces éléments du corps sont
liés aux relations sociales. Une personne qui a de mauvaises
relations avec sa famille, ses collègues, ses amis, ou qui se sent
isolée, pourra manifester des troubles au niveau des os, des
articulations, des muscles, du sang, du système immunitaire, ou
de la peau.

LE 2E CENTRE ÉMOTIONNEL : LE SYSTÈME URINAIRE, LES

ORGANES REPRODUCTEURS, LA RÉGION LOMBAIRE ET LE
BASSIN
Ces zones sont liées à l’argent et l’amour, c’est-à-dire la situation
financière et la relation amoureuse d’une personne. On
considère qu’une personne qui traverse une situation
financière compliquée, ou qui a des difficultés amoureuses est
susceptible de développer des troubles au niveau du système
urinaire, des organes reproducteurs, de la région lombaire, ou
du bassin.

LE 3E CENTRE ÉMOTIONNEL : LE SYSTÈME DIGESTIF, LES

GLANDES SURRÉNALES, LE PANCRÉAS
Ces zones sont liées à l’estime de soi et à l’image de soi. Ainsi,
une personne qui présente un trouble de l’estime de soi pourra
avoir des problèmes au niveau du système digestif, des
glandes surrénales ou du pancréas. Ces troubles peuvent
conduire à des problèmes de gestion du poids et à des
comportements addictifs.

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LE 4E CENTRE ÉMOTIONNEL : LE SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE ET LES POUMONS
Ces zones sont reliées à l’équilibre entre nos besoins personnels et ceux des personnes que l’on
aime. Ainsi, une personne qui s’oublie au profit des personnes qu’elle aime, et surtout de l’être
aimé, pourra présenter des troubles du système cardiovasculaire ou des poumons.

LE 5E CENTRE ÉMOTIONNEL : LA BOUCHE, LA RÉGION CERVICALE ET LA THYROÏDE

Ces zones sont liées à la bonne communication et aux relations avec les autres. Quelqu’un qui
n’arrive pas à communiquer, à parler de ses émotions ou de ses désirs, pourra présenter des
troubles au niveau de la bouche, de la région cervicale et de la thyroïde.

LE 6E CENTRE ÉMOTIONNEL : LES YEUX ET LES OREILLES

Ces deux zones correspondent à l’ouverture d’esprit et à la curiosité. Une personne qui présente
des difficultés dans ces domaines est susceptible d’avoir des troubles au niveau des yeux et des
oreilles.

LE 7E CENTRE ÉMOTIONNEL : LE DÉVELOPPEMENT DE MALADIES CHRONIQUES ET

DÉGÉNÉRATIVES
Ce centre émotionnel est particulier, car il ne lie pas une zone du corps à des émotions, mais
correspond à des maladies. Il correspond à la spiritualité, au pouvoir spirituel, à la croyance en
quelque chose de plus grand que soi ou en soi (en son potentiel). En général, il s’agit d’un
trouble déjà présent dans un des 6 centres qui s’aggrave ou devient chronique.

LES 7 CENTRES ÉMOTIONNELS COMME TRAME DU BILAN DE NATUROPATHIE

En naturopathie, comme dans de nombreuses autres thérapies, une étape essentielle consiste à
poser des questions au patient. Cela s’appelle une anamnèse. Elle consiste à recueillir un certain
nombre d’informations sur le patient pour pouvoir établir un bilan de naturopathie.

Dans le cas spécifique de la naturopathie, comme il s’agit d’une thérapie holistique, on va poser
des questions en veillant à n’oublier aucun pan de la vie de la personne : suivi médical, motif de
la consultation, relations (familiales, amicales, amoureuses), travail, sommeil, activité physique,
état mental et émotionnel, spiritualité. Les 7 centres émotionnels peuvent servir de trame ou de fil
rouge à ce questionnaire.

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Dans les modules suivants, nous allons nous
attarder sur chaque centre émotionnel, avant de
voir en détail comment se conduit un bilan de
naturopathie.

E X E RCICE

Entrainez-vous d’ores et déjà à recueillir un

maximum d’informations sur l’état physique,
mental, émotionnel, et spirituel d’une personne en
consultation de naturopathie. Établissez une liste
de questions dans le but de recueillir les
informations suivantes :
• Le suivi médical
• Le motif de la consultation
• Les relations personnelles (familiales,
amicales, amoureuses)
• Le travail et les relations professionnelles
• Le sommeil
• L’activité physique
• L’état mental et émotionnel
• La spiritualité
• L’état du centre émotionnel n°1, 2, 3,4,5,6 et 7.

Si vous en avez la possibilité, posez ensuite ces

questions à un proche. Cela vous permettra de
mieux vous rendre compte de la pertinence de vos
questions et de vous exercer à pratiquer ce
questionnaire.

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