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Christopher Vasey

LES PRINCIPES DE BASE


D’UNE ALIMENTATION SAINE
Respecter l’équilibre acido-basique, éviter les carences et
prévoir ses menus
Du même auteur aux Éditions Jouvence :
Je mange sainement au quotidien, c’est parti !
Je reconstruis ma flore intestinale, c’est parti !
Mon alimentation santé facile : acido-basique
Prévenir et vaincre la grippe
L’Équilibre acido-basique
Gérez votre équilibre acido-basique
Manuel de détoxication
Sucre et Santé
Je détoxique mon foie, c’est parti !
Se libérer de la constipation
Alternatives naturelles aux antibiotiques
Les Anti-inflammatoires naturels
Les Cures de santé (en collaboration avec Johanna Brandt)

Catalogue gratuit sur simple demande


Éditions Jouvence
Route de Florissant 97 — 1206
Genève — Suisse
Site Internet : www.editions-jouvence.com
E-mail : info@editions-jouvence.com

© Éditions Jouvence, 2020


© Édition numérique Jouvence, 2020
ISBN : 978-2-88905-156-4

Ouvrage précédemment paru sous le titre : Manuel de diététique, de nutrition et d’alimentation saine

Maquette de couverture : Antartik


Couverture : Frank Pittel
Illustration de couverture : Adobe Stock : © georgerudy
Maquette de mise en pages et réalisation : Sir

Crédits photos :
1 : Adobe Stock : © aamulya ; 2 : Adobe Stock : © Maksymiv Iurii ; 3 : Adobe Stock : © Kittiphan ;
4 : Adobe Stock : © M.studio ; 5 : Adobe Stock : © nblxer

Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour tous pays.


Sommaire

Introduction

1re PARTIE
Qu’est-ce qu’une alimentation saine ?

1- Les six critères de l’alimentation saine


Manger varié
Manger du terroir
Manger non-dénaturé
Manger de saison
Manger davantage d’aliments d’origine végétale qu’animale
Manger cru et cuit

2- L’équilibre acido-basique
Les aliments acidifiants et alcalinisants
Les maladies dues à l’acidose

2e PARTIE
Alimentation et maladie

1- Le cycle des aliments dans le corps


Le transformateur d’énergies
Un mode de fonctionnement fixe et immuable
2- Les deux dérèglements possibles
La suralimentation
La sous-alimentation
Alimentation et terrain

3e PARTIE
Les deux grandes approches thérapeutiques

1- La diététique
Définition
Buts de la diététique
Exemples de diètes restrictives
Exemples de produits diététiques
Durée des cures
Crises curatives et diète
Thérapies accompagnatrices
Personnes concernées par les diètes
Erreurs à ne pas commettre

2- La nutrition
Définition
But de la nutrition
Exemples de régimes nutritionnels
Exemples de produits nutritionnels
Durée des cures
Crises curatives et régimes nutritionnels
Thérapies accompagnatrices
Personnes concernées par les régimes nutritionnels
Erreurs à ne pas commettre
4e PARTIE
Connaissance des nutriments et des aliments

1- Les protéines
Définition
Synthèse des acides aminés
Le rôle des protéines
Sources de protéines
Les besoins organiques en protéines
Aspects nutritionnels : les carences en protéines
Aspects diététiques : les surcharges en protéines

2- Les glucides
Définition
Rôle des glucides
Sources de glucides
Les besoins en glucides
Aspects nutritionnels : les carences en sucres
Aspects diététiques : les surcharges en sucres

3- Les lipides
Définition
Le rôle des lipides
Sources de corps gras
Les besoins en lipides
Aspects nutritionnels : les carences en lipides
Aspects diététiques : les surcharges en lipides

4- Les vitamines et les minéraux


Les vitamines
Les minéraux

5- Les différents groupes d’aliments


L’eau
Le lait
Les produits laitiers
La viande
Les poissons
Les fruits de mer
Les œufs
Les céréales
Les légumineuses
Les légumes
Les fruits
Les huiles végétales
Le sel de cuisine
Sucre et sucreries

5e PARTIE
L’art des réglages alimentaires

1- Un outil indispensable : le menu standard


Comment établir un menu standard
Exemples de menu standard

2- L’analyse du menu standard


Analyse du menu standard en soi
Analyse du menu standard en fonction des maladies
Conclusion

Notes

Index

Légende des encarts

Le saviez-vous ?

Bon à savoir

Pistes de réflexion

Attention
Introduction

Une fois conscients de l’importance de l’alimentation pour la santé,


beaucoup de gens se mettent à rechercher le régime idéal qui les
préserverait de la maladie.
Les êtres humains cependant sont trop différents les uns des autres et
leurs besoins physiologiques sont trop dissemblables, pour qu’il puisse
exister un régime idéal unique que chacun pourrait suivre pour rester
en bonne santé.
Si un tel régime n’existe pas, il y a par contre, pour chacun, une manière
idéale de s’alimenter. Le régime idéal est personnel, c’est quelque chose
d’individuel. Au-delà des grands principes d’alimentation saine,
valables de manière générale pour tous, il faut individualiser son mode
d’alimentation, l’adapter à ses propres besoins.
Dans ce but, il est important d’être conscient qu’il existe trois aspects
fondamentalement différents, mais complémentaires, à prendre en
considération, lorsque l’on veut améliorer sa manière de s’alimenter.
Le premier aspect concerne les aliments eux-mêmes. Ceux-ci doivent
répondre à certains critères pour être bons pour la santé. Ils doivent être
proches de l’état dans lequel la nature nous les a offerts, frais, non raffinés,
sans additifs nocifs, etc. C’est là toute la question : « Qu’est-ce qu’une
alimentation saine en soi ? » qui est traitée dans la première partie de ce
livre.
Les deuxième et troisième aspects concernent la personne qui reçoit les
aliments et l’effet que ceux-ci ont eu sur elle.
Il y a d’abord l’aspect diététique de l’alimentation. Lorsqu’à la suite
d’une consommation excessive de certains aliments, le corps se
surcharge de toxines et en tombe malade, il est nécessaire d’effectuer
des restrictions alimentaires pour ramener la santé. C’est le rôle de la
diététique d’effectuer ces restrictions.
Vient ensuite l’aspect nutritionnel de l’alimentation. Lorsqu’à cause
d’apports insuffisants de certains aliments et nutriments, des maladies
s’installent, il est indispensable de combler les carences en augmentant
ce qui est consommé en trop petite quantité ou en réintroduisant ce qui
fait défaut. Ces modifications sont du domaine de la nutrition.

Ainsi, la diététique, qui s’occupe de réduire ce qui est en excès, et la


nutrition, qui augmente ce qui est en déficit, sont les deux aspects qui
complètent l’approche de l’alimentation saine.
Mis à part le fait que l’on consomme des aliments sains ou non,
l’alimentation de chacun se situe quelque part entre les deux extrêmes que
sont l’excès et le déficit. Nous favorisons l’apparition des maladies parce
que nous mangeons trop de certains aliments et pas assez de certains
autres.
Or, comment savoir où nous nous situons et quelles sont les erreurs
alimentaires que nous commettons ?

Le but de ce livre est de permettre au lecteur de le découvrir par lui-


même. En décrivant les symptômes de maladies que provoque l’excès des
différents aliments et nutriments, et en faisant de même pour les carences en
ceux-ci, ce livre donne au lecteur l’outil dont il a besoin. Celui-ci lui permet
de corriger son alimentation non pas de manière abstraite ou d’après
des normes considérées comme idéales, mais en fonction de ses propres
problèmes de santé.
Ainsi équipé, il peut en tout temps effectuer les réformes alimentaires
dont il a besoin, pour les adapter à sa situation du moment, trouvant ainsi à
chaque fois le régime qui, pour lui, est idéal.
1RE PARTIE
Qu’est-ce qu’une alimentation
saine ?
1- Les six critères de l’alimentation saine
Pour être en bonne santé, il faut s’alimenter sainement. Cette vérité
est reconnue par un nombre croissant de malades et de professionnels de la
santé. Elle s’impose comme une évidence dans une partie toujours plus
grande de la population, et de nombreuses études scientifiques la
confirment. Mais, que signifie s’alimenter sainement ?
Comme tous les êtres vivants, l’être humain est entièrement
dépendant de la nature pour sa survie. Il dépend d’elle pour
l’environnement dans lequel il séjourne, pour le soleil qui l’éclaire et le
chauffe, l’air qu’il respire et… pour les aliments qui lui permettent de se
nourrir. Étant donné que la nature a pour rôle de favoriser la survie de l’être
humain, les aliments qu’elle offre ne peuvent être que sains.
Pour découvrir comment manger sainement, il faut par conséquent
examiner les différentes caractéristiques des aliments qu’offre la nature.
Cela nous permettra de savoir à quels critères ils doivent répondre pour que
nous soyons en bonne santé.
Comme nous allons le voir, l’observation de cette offre alimentaire nous
révèle six grandes caractéristiques générales. Pour manger sainement, il
faut manger :
varié ;
du terroir ;
non dénaturé ;
de saison ;
plus végétal qu’animal ;
cru et cuit.

Ces différents points vont maintenant être abordés en plus de détails.

Manger varié
Il n’existe pas d’aliment qui, à lui tout seul, donne tous les
nutriments nécessaires au corps humain. Ces nutriments sont, au
contraire, répartis dans de nombreux aliments.
Si un aliment « universel » existait, il faudrait que la nature le mette à
disposition sur toute la surface du globe, pour qu’aucun peuple n’en soit
privé. Mais à part le lait maternel il n’en existe pas. L’être humain doit donc
consommer plus d’un aliment. En fait, il doit en consommer toute une
variété.
Ceux que nous offre la nature se répartissent en différents groupes selon
leur genre. Nous les avons classés ci-après en débutant avec les plus riches
en protéines qui, de manière générale, se trouvent aussi être ceux d’origine
animale. Certaines personnes s’étonneront d’y voir figurer la viande. Mais,
au-delà des discussions que l’on peut avoir sur la légitimité de la viande
pour nourrir l’être humain, celle-ci fait partie du mode d’alimentation
actuel. Elle doit être prise en considération, car l’être humain, au cours de
son évolution, s’est habitué à fonctionner avec. L’adaptation à la viande est
telle que, désormais, sa suppression totale et définitive ne réussit qu’à une
infime minorité, comme l’ont constaté et signalé des grands naturopathes
tels que le docteur Paul Carton et Robert Masson.
Les grands groupes d’aliments que nous offre la nature et que l’être
humain s’est habitué à utiliser avec le temps, sont donc :
la viande ;
le poisson ;
les fruits de mer ;
les œufs ;
les produits laitiers ;
les céréales ;
les légumineuses ;
les légumes ;
les fruits.

Chacun de ces groupes est spécialisé dans l’apport de certains nutriments.


Les produits laitiers sont de grands fournisseurs de protéines, mais les
légumes ne le sont pas. Les fruits apportent beaucoup de vitamines, les
viandes non. À l’intérieur de chaque catégorie, chaque aliment est aussi
spécialisé dans l’apport de certains nutriments. Les légumes sont, de
manière générale, riches en minéraux, mais les bettes sont très riches en
magnésium, les épinards en fer, etc.

La « spécialisation » des aliments implique, ou a pour conséquence,


la nécessité de manger varié, pour s’assurer un apport diversifié et
complet de tous les nutriments nécessaires au corps. Par manger varié, il
faut comprendre : manger de tous les grands groupes d’aliments (légumes,
céréales…) et de différents aliments à l’intérieur d’un même groupe.
De « différents » aliments et non de tous, car notre santé n’est pas
dépendante du fait que nous mangions de tous les aliments d’un groupe. En
en mangeant quelques-uns d’une même catégorie, les besoins sont couverts.
Évidemment, plus le nombre de ces différents aliments est grand, plus petit
est le risque de carence.

Les nutriments dont le corps a besoin sont


répartis dans de nombreux aliments.
Une erreur couramment faite cependant est d’exclure définitivement une
catégorie d’aliments. Cette décision peut survenir pour des raisons très
diverses :
pour se conformer à un régime spécial ;
parce que tel aliment n’a pas été supporté dans le passé ;
parce que l’on a entendu dire que l’aliment n’était pas « bon » pour la
santé ;
par facilité parce que l’aliment a un temps de cuisson trop long, etc.

Dans de tels cas, une gamme de nutriments n’est plus fournie à


l’organisme, ou seulement en quantité trop faible, et des troubles de santé
apparaissent. La suppression des céréales complètes prive l’organisme des
vitamines B, ce qui conduit à un manque d’énergie et des problèmes de
peau et du système nerveux. La suppression de tous les aliments d’origine
animale, comme c’est le cas dans le végétalisme ou régime végan, engendre
des carences en protéines, en vitamines B12 et D, ce qui conduit
respectivement à des troubles de croissance chez les enfants et à une perte
générale de tonus chez les adultes, à l’anémie pernicieuse et à
l’ostéoporose.
Les aliments que la nature offre diffèrent d’une région du globe à l’autre.
Dans chaque région cependant les aliments fournissent tout l’éventail des
nutriments nécessaires au corps. Il suffit donc de les consommer pour
s’assurer une bonne santé. Bien sûr, cela n’est vrai que pour autant que l’on
ne se trouve pas dans une situation de pénurie alimentaire, causée par la
sécheresse ou tout autre bouleversement climatique ou géologique.
L’offre alimentaire d’une région donnée forme un tout et doit être
considérée comme tel. La suppression totale de certains aliments ou,
pire, d’un groupe d’aliments, est préjudiciable à la santé. Il y a donc un
ensemble d’aliments divers qui, à eux tous, concourent à constituer une
alimentation bénéfique pour notre santé.
Pour que le lecteur puisse se rendre compte de la variété de l’offre
alimentaire dans nos régions, nous allons donner, dans le tableau qui suit,
une présentation générale de cette offre. Cela lui permettra d’analyser dans
quelle mesure lui-même mange varié ou non, et quels sont les aliments qu’il
doit réintroduire.
Les différents groupes d’aliments

Les chairs Viandes, volaille, gibier, poissons, crustacés (fruits de


animales mer)…

Les sous- Œufs, lait, produits laitiers, miel, graisses animales


produits (suif, saindoux)…
animaux

Les produits Lait, lait caillé, fromage blanc (séré), fromages à pâte
laitiers molle, fromages à pâte dure, yogourt, crème, beurre…

Les céréales Blé (froment), seigle, orge, avoine, maïs, riz, millet,
sarrasin, épeautre…

Les sous- Farine, pain, flocons, semoule, pâtes, biscottes, biscuits,


produits des pain d’épice…
céréales

Les Petits pois, pois blancs, haricots, fèves, flageolets, soja,


légumineuses lentilles…
ou légumes
secs

Les légumes Salade, laitue, épinard, endive, choux, mâche, dent-de-


feuilles lion…

Les légumes Côtes de bette, céleri branche, poireau, asperge,


tiges rhubarbe…

Les légumes Carotte, céleri, betterave, chou-rave, radis, navet,


racines salsifis, topinambour…

Les légumes Tomate, aubergine, poivron, potiron, courge,


fruits concombre, cornichon, pâtisson, melon, pastèque…
Légumes Chou-rave, radis (rouge, blanc, noir), navet, cresson,
sulfurés raifort, moutarde, asperge, oignon, poireau, ail,
échalote, ciboulette…

Les légumes Chou-fleur, brocoli, chou de Bruxelles, artichaut…


fleurs

Les féculents Pomme de terre, châtaigne, riz, tapioca, topinambour…

Les Champignon de Paris, bolet, cèpe, morille, truffe…


champignons

Les fruits frais Pomme, poire, raisin, pêche, abricot… agrumes :


orange, clémentine, pamplemousse, citron…

Les petits Framboise, fraise, raisinet, cassis, myrtille, mûre,


fruits groseille…

Les fruits secs Raisin sec, pruneau sec…

Les fruits gras Amande, noisette, noix, olive…


ou oléagineux

Les graines de Graines de tournesol, de lin, de sésame, pépins de


santé courge…

Les huiles Tournesol, pépins de raisin, colza, olive…


végétales

Les épices Persil, ciboulette, moutarde…

Le sel Sel marin, sel de cuisine…

Le sucre Miel, sucre intégral de canne à sucre, concentré de


poires, sirop d’érable…

Les boissons Eau, jus de fruits et de légumes, infusion de plantes, lait


(pour les enfants).

Manger du terroir
Un autre point à respecter pour manger sainement est de manger du
terroir. Déjà Hippocrate, qui traitait principalement ses malades en
corrigeant leur régime alimentaire, était attentif au fait que les
caractéristiques des aliments variaient en fonction de leur provenance.

« Les aliments sont plus ou moins forts, plus ou moins légers,


en raison du lieu dont ils proviennent… Il ne suffit donc pas de
savoir quelles sont les qualités des aliments, il faut savoir aussi
de quel pays on les tire. »
Hippocrate

Plus près de nous, le célèbre médecin Paul Carton (1875-1947) écrivait :


« Pour rester dans l’ordre naturel, les êtres doivent se nourrir d’aliments qui
se sont façonnés dans d’identiques et harmonieuses conditions d’insolation,
d’hydratation, de vivification, etc. Aussi, est-il de beaucoup préférable de se
nourrir principalement d’aliments venus de nos climats et même de la
localité que nous habitons, chaque fois que cela sera possible, parce qu’ils
sont pleinement harmoniques. »
La raison d’être de cet impératif alimentaire est que le corps de l’être
humain est étroitement lié au sol où il est né.

Qu’il existe une liaison étroite entre les hommes et le sol sur lequel ils
naissent se voit déjà dans la multitude des races et ethnies qui peuplent les
différentes régions du globe. Chacune d’entre elles possède des
caractéristiques physiques : taille, couleur de la peau, forme des yeux, du
nez…, qui sont adaptées aux conditions de vie de leur environnement et qui
leur permettent d’y prospérer. Mais dans chacune de ces régions, la nature
offre également aux êtres humains qui y vivent les aliments qui leur sont
nécessaires : de la viande et des poissons gras dans le grand nord pour
permettre aux Esquimaux de résister aux rigueurs du climat ; des fruits
concentrés en sucre dans les zones tropicales, comme apport énergétique
facile à digérer dans la chaleur ambiante…

Dans chaque région, la nature offre aux êtres


humains qui y vivent les aliments qui leur sont
nécessaires.
À cause de la relation d’affinité qui existe entre les corps physiques des
êtres vivants et la région d’où ils viennent, il serait tout autant contre-
indiqué à un esquimau de chercher à couvrir ses besoins corporels (en
restant chez lui) par l’alimentation riche en fruits d’un habitant des
tropiques que pour ce dernier de se nourrir des chairs animales grasses que
l’esquimau consomme.
Ce qui vient d’être dit à propos de l’être humain l’est également pour les
animaux et même pour les plantes. Chaque plante prospère dans une terre
aux caractéristiques précises et ne peut être transplantée dans n’importe
quel autre sol, parce que la « nourriture » que celui-ci lui offrirait ne lui
correspondrait pas. Les azalées, par exemple, se développent bien dans un
sol riche en minéraux acides, mais dépérissent lorsqu’on les transplante
dans une terre basique.
Mais la nature n’offre pas seulement des aliments qui, en tant que tels,
sont adaptés aux besoins du corps de l’être humain vivant à cet endroit,
mais également des aliments dont la composition est adaptée à ses besoins.
Certains aliments se retrouvent dans des régions très éloignées. Par
exemple, les pommes et le blé sont cultivés en Europe, en Afrique du
Sud et en Amérique. Il serait pourtant erroné de penser que ces
aliments ont des propriétés identiques, quand bien même ils
appartiendraient à des variétés semblables.
La composition des aliments varie beaucoup d’une région à l’autre
en fonction du climat, de l’ensoleillement, de la nature du sol et des
eaux, etc. Leur teneur en vitamines et en sels minéraux est donc très
différente et leur action sur le corps également. Ces variations ne sont pas
un mal, mais une nécessité et un avantage, car, de même que chaque être
humain a besoin d’une nourriture un peu différente, chaque peuple, en
fonction de ses caractéristiques, a besoin d’aliments distincts.
L’analyse de la composition chimique des aliments révèle aussi qu’il
existe des différences significatives de composition pour un même aliment.
La teneur du blé en eau, protéines, lipides, cellulose et sels minéraux, varie
du simple au double selon sa provenance. Les fruits, abricots, raisins, etc.
cultivés dans les pays du sud sont de manière générale plus doux et plus
sucrés que ceux des zones tempérées.
Que les végétaux modifient leur composition chimique selon le sol où ils
croissent est un fait bien connu en phytothérapie. Le thym (thymus vulgaris)
est riche en phénols sur la côte d’Azur, mais riche en linalols en Haute-
Provence et en citrals en Espagne. Ces variations de composition entraînent,
tout naturellement, des effets thérapeutiques très différents. Or, tout comme
les plantes médicinales, les aliments ont également des effets
physiologiques autres selon leur provenance. Ceux-ci sont moins
rapidement visibles, mais ils se manifestent inévitablement à la longue.
De plus, on conçoit aisément que des fruits et légumes qui, pour croître,
ont développé en eux des énergies bien précises pour lutter contre les
conditions de vie de l’endroit (température, degré d’humidité,
ensoleillement…) apportent aux hommes qui les mangent sur place
précisément les énergies dont ils ont besoin, puisque ceux-ci doivent faire
face au même environnement, alors que ce n’est pas le cas avec les aliments
qui proviendraient d’une autre région et qui auraient, par conséquent,
développé d’autres énergies.

Les conséquences néfastes sur la santé que peut avoir une alimentation
qui ne provient pas du terroir s’observent le plus facilement chez les
personnes qui ont quitté leur pays d’origine pour s’installer durablement à
l’étranger, dans une autre zone climatique. Les aliments qu’ils consomment
désormais sont d’une nature très différente.
Au début, ces personnes conservent une relative bonne santé en se
nourrissant des aliments de leur nouvelle patrie (un peu comme nous,
lorsque nous partons quelques semaines en vacances à l’étranger). Mais
avec le temps, et s’ils ne mangent que la nourriture de l’endroit, leur vitalité
diminue et leur résistance à la maladie s’amenuise. Malgré tous les efforts
qu’elles effectuent pour vivre sainement et manger le plus équilibré
possible, elles ne parviennent pas à conserver le niveau énergétique et l’élan
qu’elles possédaient en arrivant. Les aliments ne leur correspondent pas
suffisamment et leur corps a de la peine à trouver en eux ce dont il a besoin
pour fonctionner correctement.
Le besoin de manger des aliments de leur propre terroir se manifeste tôt
ou tard chez toutes les personnes qui ont émigré et cela avec d’autant plus
d’intensité que les changements de conditions de vie sont importants.
Il est d’ailleurs significatif que lorsqu’elles reçoivent des visites de
parents ou d’amis, ce qu’elles souhaitent le plus souvent qu’on leur amène
de chez elles, ce sont… des aliments du pays !

Est-ce à dire, en admettant que cela soit possible, qu’un émigré devrait
manger exclusivement de son terroir ? Non. Son alimentation est soumise à
un double impératif. D’une part, manger local parce que cette alimentation
est adaptée aux conditions de vie de l’endroit, d’autre part conserver une
partie de la nourriture de la région où il est né puisque c’est celle qui
convient le mieux à son corps.
Le terme terroir ne doit pas être pris dans un sens trop restreint : on peut
consommer d’autres aliments que ceux de son jardin !

Consommer des produits du terroir, c’est manger ceux de son


proche environnement : son village, sa région ou sa province…
si l’on considère les choses de manière stricte. En élargissant
un peu la notion, c’est manger ceux de son pays (si celui-ci
n’est pas trop étendu). Lorsque cela n’est pas possible, il est
préférable de manger ceux de la même zone géographique et
climatique, ou du même continent, plutôt que d’un autre.

Cela dit, les méthodes commerciales actuelles font que de plus en plus
d’aliments provenant de pays éloignés sont disponibles en plus de ceux du
terroir. S’il n’est pas mauvais de manger de temps à autre, pour le plaisir,
quelque chose d’« exotique », la base de l’alimentation quotidienne doit
cependant être composée de produits du terroir, si l’on veut se nourrir de
manière optimum pour la santé.

Manger non-dénaturé
Étant donné que la nature nous offre des aliments ayant une
composition bien précise et nécessaire pour notre santé, il va de soi que
les aliments devraient être consommés tels quels, c’est-à-dire sans
modification de leur composition. Au plus, ne devrait être effectuées que
des transformations minimes et naturelles : la cuisson, la panification, le
caillage du lait pour obtenir du fromage, le barattage de la crème pour faire
du beurre…

Les aliments devraient être consommés tels que


la nature nous les offre, c’est-à-dire sans
modification de leur composition.
De nos jours, cependant, les aliments n’arrivent que rarement dans notre
assiette tels que la nature nous les a offerts. Ils s’y trouvent sous une forme
modifiée et désavantageuse pour notre santé, ce qui nous éloigne d’une
alimentation saine.
En effet, un certain nombre d’opérations par lesquelles nos aliments
passent lors de leur production (culture, élevage), de leur préparation ou de
leur conservation en modifie beaucoup les caractéristiques. Or, un aliment
tel que la nature a prévu qu’il soit pour nourrir l’être humain est plus à
même d’entretenir et de favoriser la santé que ne peut le faire un aliment
fabriqué ou dénaturé par l’homme. Il faut, dès lors, savoir distinguer les
aliments naturels et sains des aliments dénaturés et incapables
d’entretenir la santé, afin de choisir les premiers et de renoncer aux
seconds.

Les procédés de dénaturation des aliments – ceux qui leur font perdre
leur caractère naturel – sont de deux sortes :
ceux qui soustraient quelque chose à l’aliment ;
ceux qui additionnent quelque chose à l’aliment.

La dénaturation par soustraction

Certains de nos aliments sont privés d’une partie de leurs


constituants, d’autres pas. Les termes complets et non-complets
permettent de les distinguer.
Un aliment est complet lorsqu’on n’a soustrait aucune substance nutritive
dont il est normalement composé. Par exemple, un lait dont on n’a pas
prélevé la crème est un lait complet, un lait écrémé, par contre, est un lait
incomplet.
Les inconvénients ou les méfaits que pourrait entraîner la dénaturation
des aliments par soustraction ne seraient pas très graves s’ils ne
concernaient que des aliments secondaires, de consommation occasionnelle.
Mais, malheureusement, elle porte principalement sur des aliments de base,
d’usage quotidien, comme les céréales et leur farine (donc également le
pain et les pâtes), mais aussi sur les huiles de table et les corps gras de
cuisson ainsi que le sucre.
Quels sont les effets néfastes de ces procédés de soustraction sur ces
différents aliments ?

Le raffinage des céréales


Pour saisir les répercussions qu’ont les procédés de raffinage sur les
caractéristiques des céréales et des farines, il nous faut d’abord rappeler
brièvement quelle est la structure d’une graine de céréale. Elle est
composée de trois parties principales :
l’amande ou partie centrale représente 85 % de la graine. Elle est
presque exclusivement composée d’amidon ;
la couche externe représente 13 % de la graine. Elle contient très peu
d’amidon. Elle est surtout riche en sels minéraux, en oligo-éléments
(manganèse, cobalt, cuivre…), en vitamines et en protéines ;
le germe, lui, ne représente que 2 % de la graine, mais contient dans
ses tissus une très forte concentration de substances vitales, comme des
minéraux, des oligo-éléments et des vitamines.

La structure d’une graine de céréale

Les substances vitales les plus précieuses se trouvent donc, avant tout,
dans l’enveloppe et le germe. Par contre, l’amidon – substance beaucoup
moins précieuse, car se trouvant abondamment dans la nature et pouvant
être synthétisée par l’organisme à partir d’autres nutriments – se trouve
surtout dans la partie centrale de la graine.

Les substances les plus précieuses des céréales


se trouvent avant tout dans l’enveloppe et le
germe.
Suivant les parties de la graine qui sont utilisées pour la préparation de la
farine, on obtiendra des farines de qualité et de composition très différentes
et, par là, bonnes ou non pour la santé.

La production des farines a lieu en trois étapes.


Le décorticage. Cette opération consiste à enlever l’écorce dure et
inassimilable du grain (le gros son).
La mouture. Elle consiste à réduire les graines en farine à l’aide de
meules. La mouture a réduit les différentes parties du grain en petites
particules de consistance, de poids et de volume différents suivant la
partie du grain dont elles sont issues. Par exemple : grosses écailles de
son ou fine poussière d’amidon.
Le tamisage qui suit vise à séparer les différents constituants du grain
en les faisant passer à travers des tamis.

Suivant l’intensité du tamisage on obtient :


la farine blanche ou farine de fleur qui n’est composée que de
l’amidon ;
la farine bise composée d’amidon et d’une petite partie des nutriments
de l’enveloppe ;
la farine complète qui contient tout ce que le grain avait à offrir.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la farine utilisée pour faire du pain, des
pâtes ou des biscuits était foncée et contenait toutes les parties de la graine,
excepté les plus dures de l’enveloppe. La farine renfermait donc la totalité
des précieux nutriments dont l’être humain a besoin.
Avec l’apparition des meuneries modernes, il est devenu de plus en plus
facile de séparer les différents constituants de la farine et, ainsi, d’obtenir de
la farine blanche. Celle-ci a été de plus en plus préférée pour la fabrication
du pain. Elle se conservait plus longtemps et était plus facile à travailler.
Elle donnait une texture plus légère et, à cause de sa couleur, offrait un
attrait supplémentaire pour la vente. Sa composition cependant est très
différente de celle de la farine complète. Elle est beaucoup moins riche en
nutriments, comme le montre le tableau ci-dessous.

Différence de composition entre la farine blanche et la farine


complète
(en mg pour 100 g de produit)

Comme on peut le constater, il ne s’agit pas de différences minimes.


Dans la farine complète, il y a deux fois plus de vitamines B6, trois fois
plus de vitamines B1, B2 et de calcium, six fois plus de magnésium, douze
fois plus de fer et trente-trois fois plus de potassium que dans la farine
blanche.
Les procédés de raffinage modifient donc complètement la valeur de la
farine. Le problème se pose d’ailleurs de façon identique pour les graines de
céréales. Le même genre de différences sépare un grain de riz complet d’un
grain de riz blanc ou poli. Ce dernier est, lui aussi, privé d’une partie des
couches superficielles riches en substances nutritives.
L’homme moderne, en ne consommant que des produits à base de farine
blanche, se prive de plus de 70 % des substances les plus précieuses
contenues dans les céréales.
Les céréales raffinées sont à rejeter au profit des céréales
complètes, de pain complet ou bis, de pâtes complètes et de
farines complètes fraîchement moulues.

Le raffinage des huiles et des graisses

Certains aliments d’origine végétale (olives, graines de tournesol,


noix…) sont particulièrement riches en corps gras sous forme d’huile. La
possibilité d’extraire ces huiles hors des tissus des aliments oléagineux a été
exploitée depuis longtemps par l’homme. Mais il y a une manière naturelle
de le faire et une autre qui ne l’est pas.

L’extraction naturelle à froid, qui respecte les


caractéristiques des huiles, est employée depuis
l’Antiquité.
L’extraction naturelle, qui respecte les caractéristiques des huiles, est
employée depuis l’Antiquité. Elle débute par l’égrugeage. Les graines ou
les noix sont débarrassées de leur enveloppe protectrice dure (coquille des
noix, par exemple) puis réduites en petites particules. L’extraction se
poursuit par le pressurage à froid. Les oléagineux sont introduits dans une
presse dont l’action va séparer la partie liquide des oléagineux (huile) de la
partie solide. L’huile s’écoule hors du dispositif, mais le résidu solide reste
à l’intérieur. Cette opération libère de la chaleur, mais la température du
produit de pressurage n’augmente que jusqu’à 40 °C environ. Pour
terminer, l’huile obtenue est filtrée pour la débarrasser des grosses
impuretés. Il n’y a donc qu’un passage dans la presse. Les huiles obtenues
de cette façon sont appelées huiles de première pression à froid.
Une telle huile est une huile alimentaire saine et complète, car elle
contient encore tous ses nutriments : vitamines (vitamine E, oméga-3 et
6…), minéraux (fer, cuivre…), lécithine, mucilages, caroténoïdes…
Étant donné que ces substances font la « vie » de l’aliment, elles favorisent
aussi la possibilité que l’huile rancisse. Pour éviter cela, les huiles doivent
être conservées à l’abri de la chaleur, de la lumière et de l’air.
Pour diminuer le risque de rancissement, mais également pour augmenter
la quantité d’huile extraite lors du pressurage, une autre manière de
procéder a été instaurée : l’extraction à chaud qui est « non-naturelle ». Elle
est efficace, car elle atteint son but, mais ne respecte pas l’intégrité des
caractéristiques de l’huile.
Dans cette approche, l’égrugeage est suivi d’une pression à chaud (et non
plus à froid). Les oléagineux introduits dans la presse sont chauffés jusqu’à
la température de 160 °C à 200 °C. Cette mesure permet de pratiquement
doubler la quantité d’huile extraite. Le résidu du premier passage est alors
moulu et subira un deuxième passage dans la presse.
Le résidu de ce deuxième passage contient encore 10 % à 15 % d’huile.
Celle-ci sera extraite en le soumettant à une extraction à contre-courant
avec des solvants qui permettront une extraction presque complète : seul
0,5 % de corps gras subsiste dans le troisième résidu.

L’étape suivante, qui dans le mode naturel de traitement des huiles n’était
qu’un simple filtrage, est remplacée ici par toute une série d’opérations de
raffinage qui débarrasse l’huile de ses ferments, vitamines et minéraux.
Parmi celles-ci, le décantage, la désacidification, la décoloration, la
désodorisation et l’hibernation. Le but visé est de supprimer toute
possibilité de rancissement. L’huile devient ainsi un corps gras parfaitement
pur, se conservant alors longtemps. Il s’agit cependant d’un aliment mort,
car privé de ses nutriments à cause de leur destruction par la chaleur
(vitamines E, oméga-3, 6…) ou de leur élimination lors du raffinage
(minéraux).

L’inconvénient principal du raffinage des huiles est la perte des


acides gras insaturés tels que les oméga-3 et 6 (appelés vitamines F
dans le passé). Ces acides gras sont des substances dites « essentielles »,
car l’organisme ne peut pas les synthétiser lui-même à partir d’autres
nutriments. L’apport alimentaire de ces vitamines est donc indispensable,
mais il sera déficient si l’on consomme des huiles pressées à chaud.
La destruction de ces vitamines est d’autant plus grave que les autres
sources d’oméga-3 et 6 sont rares et que les aliments qui en contiennent
sont peu consommés (noix, noisette…).
Pour manger sainement, il faut s’abstenir de toutes les huiles pressées à
chaud et raffinées, excepté pour la cuisson à haute température (friture.),
puisque l’huile raffinée, vu son haut point de fusion, résiste mieux à ce
genre de cuisson, c’est-à-dire carbonise moins vite.

Les huiles préconisées pour l’alimentation saine sont des huiles


vierges, de première pression à froid, non raffinées.

Un autre procédé qui dénature les corps gras est celui qui consiste à
durcir les huiles.

Le durcissage des huiles


Le durcissage des huiles végétales permet d’obtenir des produits de
consistance dure qui ressemblent au beurre : les margarines.
Le but de la fabrication de margarine n’était pas l’introduction d’un
nouvel aliment spécialement favorable à la santé, mais bien d’utiliser, de
manière avantageuse économiquement parlant, des huiles bon marché –
telle que celle de palme – qui, autrement, resteraient impropres à la
consommation à cause de leur odeur et de leur goût.

Inventée en 1904, la margarine mit long à s’imposer. Son emploi


généralisé finit par se faire grâce à sa ressemblance au beurre, la possibilité
de l’étaler comme celui-ci et, également, à cause de son prix.
Deux opérations sont nécessaires pour durcir les huiles, qui sans cela
restent liquides à température ambiante : l’hydrogénisation et la
transesterification. Ces deux opérations modifient chimiquement les
molécules d’acides gras. Sans entrer dans les détails, mentionnons
seulement ici que les acides gras insaturés donnent le caractère liquide
aux huiles et ceci d’autant plus que la teneur en acides gras insaturés
est élevée. Par exemple, l’huile de carthame, 80 % d’acides gras poly-
insaturés, est beaucoup plus liquide que l’huile d’olive, qui n’en contient
que 14 %. Par contre, les graisses animales, riches en acides gras saturés,
sont d’aspect solide.
En hydrogénisant et en transestérifiant les huiles, on sature les acides
gras insaturés et on rend ainsi plus solide le corps gras (durcissage). C’est
au cours de cette opération que les acides linoléniques et linoléiques de
forme « cis » (celle qui est physiologique), sont transformés en forme
« trans ».
En d’autres termes, cela signifie que les oméga-3, 6 ont été transformés
et, par là, ont perdu leurs propriétés bénéfiques pour le corps. Elles ne
peuvent plus contribuer à notre santé et elles agissent même de manière
désavantageuse.

Pour s’alimenter sainement, il faut donc renoncer aux


margarines hydrogénisées et utiliser, si cela est nécessaire, des
margarines végétales non-hydrogénisées, obtenues grâce à un
procédé spécial qui garantit une haute teneur en acides gras
insaturés.

Le raffinage de sucre

Jusqu’au début du XVIIIe siècle, le sucre, tel que nous le connaissons


actuellement, n’existait pas. Il n’était consommé que comme la nature
l’offrait, c’est-à-dire comme un des composants des fruits ou de miel.
À partir de cette époque, les premiers sucres extraits d’un aliment étaient
du sucre de canne importé des tropiques et qui, à cause des méthodes
simples d’extraction utilisées étaient véritablement et sans le vouloir, du
sucre complet. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, qu’un procédé
industriel d’extraction et de raffinage des sucres est mis au point et que la
production du sucre raffiné blanc commence. Il y a donc, là aussi, deux
modes d’extraction : le naturel et le non-naturel.
Extraction « naturelle » du sucre
Les cannes à sucre (15 % à 25 % de sucre) sont écrasées et pressées. Le
jus obtenu est mis à évaporer jusqu’à cristallisation. Il ne reste alors du jus
de canne que le sucre cristallisé, associé à tous les minéraux, vitamines et
oligo-éléments de la plante. Ce sucre est donc véritablement du sucre
complet, aussi appelé intégral, puisqu’il n’a été privé d’aucun élément,
excepté l’eau.

Le sucre complet contient encore tous les


minéraux, vitamines et oligo-éléments de la
plante.
Extraction « non-naturelle » du sucre
Au lieu de procéder comme précédemment, le jus subit deux opérations
de transformation. La première est une semi-purification qui le débarrasse
d’une partie de ses impuretés (débris végétaux…). La deuxième est la
cuisson du jus. Celle-ci va entraîner la séparation de la masse en deux.
D’une part, la mélasse noire qui surnage dans le haut de la cuve et qui est
un résidu épais et brun, d’aspect sirupeux, contenant du sucre, mais qui est
surtout caractérisée par sa richesse en minéraux, oligo-éléments et
vitamines. D’autre part, le sucre cristallisé qui, à cause de sa densité se
déposera vers le bas de la cuve. Ce sucre est du sucre brut de canne, mais il
ne peut pas être considéré comme complet puisqu’une grande partie de ses
nutriments se trouve dans la mélasse noire. Cette dernière, précisément à
cause de sa richesse en minéraux et autres nutriments est vendue
séparément en tant que complément alimentaire en magasin de santé !
L’opération de cuisson est répétée plusieurs fois sur le liquide résiduel
obtenu à chaque filtrage du sucre cristallisé. On arrive ainsi à extraire un
maximum de sucre du jus, mais à chaque nouvelle cuisson, le sucre devient
plus pauvre en nutriments. Il s’agit donc d’un sucre carencé.

La majeure partie du sucre blanc consommé de nos jours ne provient pas


de la canne à sucre, mais de la betterave sucrière. Les procédés de
fabrication sont similaires, mais d’autres leur sont ajoutés pour purifier au
maximum le sucre. Celui-ci est ainsi débarrassé de toutes ses impuretés
parmi lesquelles font partie ses minéraux et ses vitamines. C’est le sucre
blanc parfaitement pur dont tous les nutriments ont été ôtés.
Dans le tableau ci-dessous sont mises en évidence les différences qui
existent entre le sucre complet (donc avec la mélasse noire), le sucre brut
(sans mélasse noire, mais encore avec quelques nutriments) et le sucre
blanc.

Analyse comparée des trois sucres pour 100 g, selon les travaux du
Dr Béguin

Source de l’analyse : Association médicale Kousmine, La méthode


Kousmine, Genève, Jouvence, 2011
Pour manger sainement, il faut proscrire le sucre blanc raffiné.
Une telle démarche constitue une contribution majeure pour la
santé.

Ne sont considérés comme sucres naturels et complets que les sucres


contenus dans les aliments suivants :
fruits frais et secs ;
miel, mélasse noire, sirop d’érable, concentré de poires ;
sucre complet ou intégral.

La dénaturation par addition

Après avoir vu comment les aliments perdent de leur valeur nutritive


lorsqu’on leur soustrait une partie de leurs composants, voyons ce qui se
passe dans la situation inverse, celle où des substances leur sont ajoutées.
En effet, des substances étrangères aux aliments leur sont parfois
ajoutées, mais moins pour des raisons nutritionnelles que commerciales.
Les adjonctions visent à accélérer la croissance du végétal (engrais
chimiques) ou de l’animal (concentrés nutritifs) et à augmenter le volume,
le poids et la quantité d’aliments à vendre.
Les adjonctions ont également pour but de protéger le végétal ou l’animal
des agressions de toutes sortes. Dans ce cas, les substances qui se rajoutent
à la composition normale sont des antibiotiques, des pesticides, des
insecticides, des désherbants, etc. Une fois l’aliment produit, il peut être
dénaturé d’une autre manière : d’autres substances sont encore ajoutées à
l’aliment pour améliorer sa présentation, sa texture, son goût et sa
conservation. On parle alors d’additifs alimentaires.
Par ces adjonctions, les aliments perdent leurs propriétés pour en
acquérir d’autres, qui sont généralement peu favorables à la santé à
cause du caractère nocif des substances rajoutées. Dans d’autres cas, ces
dernières ne sont pas des poisons mais, étant présentes en quantités trop
importantes, elles vont gêner l’organisme et perturber les cycles
biologiques.

Pour distinguer les aliments restés naturels de ceux qui ont été dénaturés
par addition, on parle d’aliments biologiques ou non ; ou sous forme
abrégée d’aliments bio.

Aliments bio. Par le terme bio, on entend : qui est resté tel que
la nature le donne ; ou encore : produits en accord avec les
cycles biologiques.
Bio signifiant vie, la désignation « aliments bio » sous-entend
donc que de tels aliments sont porteurs de vie pour ceux qui les
consomment.

Maintenant, voyons concrètement comment les choses se passent.

Mode de culture et dénaturation des aliments

Une plante ne pouvant se déplacer, elle est entièrement dépendante pour


ses apports nutritifs de ce que lui offre son environnement. Par ses feuilles,
elle fixe le carbone de l’air. Par ses racines, et grâce au travail des micro-
organismes qui vivent dans la couche d’humus recouvrant le sol, la
plante peut bénéficier des substances nutritives qui se trouvent dans le
terrain où elle croît. En effet, ces micro-organismes « prédigèrent » les
substances du sol et les rendent plus assimilables pour la plante. En
l’absence d’humus, donc également des micro-organismes qui y vivent, la
plante aura beaucoup plus de peine à puiser et à trouver sa nourriture dans
le sol. L’entretien de la couche d’humus est donc capital pour le
développement du règne végétal.
Dans la nature, le renouvellement de cette couche se fait
automatiquement avec des débris végétaux (plantes en décomposition) et
des déchets animaux (excréments, cadavres d’insectes, de vers…). Dans les
milieux de culture, par contre, le renouvellement de la couche d’humus est
dépendant des efforts humains.
De nos jours, deux modes de culture coexistent : la culture « biologique »
et la culture « chimique ». Chacun d’eux possède sa conception de ce qu’est
une plante et de ce qu’est une terre de culture.

La culture biologique
La culture biologique s’efforce de respecter la vie (bio) du sol, c’est-à-
dire la vie des micro-organismes, des insectes, des vers de terre, etc. qui
contribuent à donner sa valeur à la terre.
Conscients que la couche d’humus est l’intermédiaire indispensable entre
la plante et le sol, et qu’elle est aussi une source de substances nutritives,
les agriculteurs biologiques s’efforcent de recréer et d’entretenir la
couche d’humus de leur milieu de culture. Ils le font par l’apport de
compost, de fertilisants naturels (fumier, poudre de roche, etc.) et en
couvrant le sol d’une fine couche de débris végétaux.
Lorsque les conditions normales de développement d’une plante ont pu
être recréées dans le milieu de culture, la plante prospère bien et est
suffisamment résistante pour lutter contre les agressions (parasites,
mousses, champignons…). Ses qualités alimentaires (goût, odeur…) sont
excellentes, ce qui se traduit aussi par sa richesse minérale et vitaminique.

Sa résistance écarte la nécessité de l’emploi répété de produits de


traitement. D’ailleurs, si certains traitements protecteurs doivent être
effectués, ils le seront avec des produits biologiques, c’est-à-dire qui
respectent le développement et la logique de la vie (produits non-toxiques et
naturels).

Les fruits et légumes bio sont plus riches en


minéraux et vitamines.
La culture « chimique »
Dans ce mode de culture, la couche d’humus n’est pas entretenue et
l’accent est mis sur la teneur du sol en substances nutritives. Les plantes
sont donc approvisionnées par des épandages généreux et répétés
d’engrais. Ceux-ci sont dits « chimiques », parce qu’ils sont produits
par l’industrie chimique. Ils sont préparés de telle manière que leur
grande solubilité les rend directement assimilable par la plante, c’est-à-dire
sans la participation des micro-organismes de la couche d’humus. Parmi la
multitude des substances nécessaires aux végétaux, trois d’entre elles sont
considérées comme fondamentales : l’azote, qui favorise la croissance des
feuilles ; le phosphore, la croissance des racines et des tubercules ; le
potassium, le développement des fruits et graines.
À cause de leur mode de préparation, ces trois substances seront
assimilées prioritairement par la plante, au détriment de toutes les autres
substances nutritives que contient le sol. La plante aura donc une
composition déséquilibrée par rapport à sa composition normale. Selon une
étude s’étendant sur douze années, les aliments testés contenaient 18 % de
moins de potassium, 28 % de moins de vitamine C, 10 % de moins de
calcium, 77 % de moins de fer, etc. Ce déséquilibre est d’ailleurs encore
augmenté par le fait que la quantité de minéraux présents dans une plante
est toujours dépendante de la présence des autres. Ainsi, par exemple, plus
les tissus d’une plante contiennent du phosphore, ce qui est le cas avec
l’emploi d’engrais chimiques, moins ils peuvent contenir de magnésium.
Cette double cause de carence fait que la résistance et l’état de santé de la
plante sont diminués. Pour la protéger des parasites (puces, vers,
chenilles…), des différentes sortes de champignons et des attaques virales,
des traitements répétés sont nécessaires. À cause des conceptions qui
président dans ce mode de culture, ces traitements se feront avec des
produits chimiques. Ils seront d’ailleurs nombreux, car la vulnérabilité
des plantes cultivées de manière non biologique nécessite des
traitements répétés, jusqu’à plusieurs dizaines, augmentant encore la
quantité des poisons qu’avalera l’être humain en mangeant ces aliments.

Engrais chimiques, produits de traitement, ainsi que les herbicides


utilisés pour favoriser les cultures, toutes ces substances qui subsistent en
partie dans les végétaux contribuent à la dénaturation des aliments.
Légumes, fruits et céréales produits de cette manière ne sont donc pas
adéquats à consommer pour celui qui veut manger sainement.
Élevage des animaux
Tout ce qui vient d’être dit à propos de la culture des végétaux peut être
répété à propos de l’élevage des animaux et des aliments qu’ils nous
fournissent : viande, lait et œuf.
Pour croître naturellement, les animaux doivent pouvoir s’ébattre
dans un environnement naturel, à l’air libre et au soleil. La nourriture
qu’ils reçoivent doit elle aussi être naturelle (comme pour l’homme). De
cette manière, ils sont résistants aux maladies ou ne doivent subir que des
traitements médicamenteux légers, que l’on peut effectuer avec des remèdes
naturels et inoffensifs. La chair, le lait et les œufs de tels animaux ont une
composition et un goût tout autre que ceux des aliments provenant de
l’élevage intensif.

La chair, le lait et les œufs bio ont une


composition et un goût tout autre que ceux des
aliments provenant de l’élevage intensif.
Dans l’élevage intensif, les animaux sont élevés dans des milieux clos ou
semi-clos, donc en grande partie privés de soleil, d’air frais et de la
possibilité d’être en contact avec l’herbe et la terre. Ils sont en partie nourris
artificiellement avec des aliments concentrés, élaborés en laboratoire. Ceux-
ci favorisent la prise de poids (donc la quantité de viande à vendre), la
production de lait et d’œufs. De plus, ces animaux reçoivent des
médicaments pour stimuler la croissance et lutter contre les infections qu’ils
ne peuvent manquer de contracter dans le milieu aussi anti-physiologique
qu’est celui où ils sont contraints de vivre.
Les aliments que fournissent ces animaux ont moins de goût et leur
composition est déséquilibrée. Par exemple, leur teneur en acides gras
insaturés est nettement inférieure à celui des graisses de bovins élevés
biologiquement. Mais surtout, une partie des produits de traitement
demeure dans les chairs et est absorbée par les êtres humains qui en
mangent.
Les aliments issus de la culture biologique sont de haute valeur
nutritive et exempts de substances étrangères. Ce sont eux qu’il
faut manger pour s’alimenter sainement.

La dénaturation par l’emploi d’additifs

Pour des raisons très diverses : conservation, procédés de


fabrication, goût, aspect, texture, etc. des substances sont rajoutées aux
aliments. Appelées additifs alimentaires, ces substances appartiennent
aux milliers de produits utilisés dans l’industrie alimentaire comme
colorants, antioxydants, agents conservateurs, anti-agglomérants,
exhausteurs de saveurs, etc.
Certains additifs sont parfaitement anodins et, parfois même, bénéfiques
pour la santé. Par exemple : le jus de betterave rouge pour colorer les
yogourts à la fraise ou la lécithine, un émulsifiant qui fortifie le système
nerveux et qui diminue le taux de cholestérol sanguin.
Par contre, beaucoup d’autres additifs sont nocifs pour l’être humain.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des réglementations très strictes ont
dû être établies. Étant des poisons et des toxiques connus, ils ne sont utilisés
qu’à des doses très faibles, considérées comme non nocives pour la santé.
Bien qu’ils soient employés en très petites quantités (mg), la somme totale
des additifs consommés annuellement par personne peut s’élever à plusieurs
centaines de grammes.
De nos jours cependant, on se rend de plus en plus compte que les
additifs perturbent l’activité des enzymes et peuvent dévier le
fonctionnement normal des cellules (allergies, développement de tumeur
cancéreuses, inflammations, sclérose, atteinte du système immunitaire…).
Pour se nourrir sainement, il est nécessaire d’éviter autant que
possible les aliments contenant des additifs.

Manger de saison
Manger de saison est un autre point à respecter pour manger sainement.
La nature offre toute une variété d’aliments végétaux et animaux, mais elle
ne les met pas tous à disposition en même temps. La disponibilité de ceux-
ci varie d’une période de l’année à l’autre, c’est pourquoi on parle
« d’aliments de saison ». Par cette expression, il ne faut pas comprendre que
chaque aliment appartient à une saison précise, printemps, été, etc., mais
que chacun d’eux a sa saison. Cette dernière est la période de temps où,
arrivé à maturité, il donne le meilleur de tout ce qu’il a à offrir en
nutriments à l’être humain. Il est prêt à être consommé et il devrait, par
conséquent, l’être à ce moment.
Un abricot, par exemple, est en saison lorsqu’il est mûr. Cette saison est
courte, elle ne dure que quelques semaines seulement. Très vite l’abricot
dépasse l’état de maturité pour pourrir et se décomposer. Sa saison peut
cependant être prolongée si on le sèche. D’autres aliments ont une saison
plus longue. Une fois arrivé à maturité, le blé par exemple, est bon à être
consommé tout de suite, parce qu’il est à l’optimum de ses possibilités,
mais son temps de conservation va au-delà s’il est stocké dans de bonnes
conditions. Du blé récolté en juillet ou en août est donc prévu par la nature
pour être consommé au cours des mois de la saison froide qui suit et jusqu’à
la prochaine récolte. Il est donc « de saison » pendant toute cette période.
Un aliment est de saison à partir du moment où il est arrivé à maturité et
pendant tout le temps qui suit et au cours duquel il conserve sa vitalité et ses
propriétés. Cette période se trouve être aussi celle où le corps humain en a
le plus besoin, ce qui constitue une raison de plus de manger de saison.

Un aliment est de saison à partir du momentoù


il est arrivé à maturité et pendant tout le temps
qui suit et au cours duquel il conserve sa
vitalité et ses propriétés.
Les aliments dont l’être humain a besoin lui sont, en effet, offerts par
la nature au moment où ils lui sont le plus nécessaires. Il y a une
correspondance entre ce qui est offert et les besoins de celui qui les
consommera. C’est la sagesse de la nature qui organise cela. On imagine en
effet difficilement qu’elle produise les aliments à contretemps des moments
où ils sont le plus utiles.
De manière très générale, et esquissée à grands traits, l’offre alimentaire
au cours de l’année est la suivante. Au printemps, la saison du réveil et du
renouveau, la nature met, avant tout, à notre disposition des jeunes pousses :
dents-de-lion, épinards, bettes, etc. Ces végétaux de croissance rapide et
plein de vitalité – donc de vitamines – permettent de faire face au regain
d’activité qui caractérise cette période de l’année, mais aussi de compenser
le manque de vitamines des aliments consommés en hiver. Ceux-ci sont, en
effet, en plus grande partie des aliments de conservation longue, mis en
réserve, puisque l’offre alimentaire en hiver est pour ainsi dire nulle.
Dès le printemps, les protéines commencent également à être fournies en
plus grande abondance par la nature. Les poules se mettent à nouveau à
pondre plus régulièrement et les vaches à mettre bas et à allaiter. L’offre des
aliments riches en protéines comme les œufs, la viande et le lait va en
augmentant. Cela correspond aux besoins plus élevés en protéines des mois
chauds et ensoleillés, pendant lesquels les jours sont plus longs et par
conséquent où l’on est le plus longtemps actif. L’usure des tissus est ainsi
plus grande. C’est au cours des mois les plus chauds que la nature offre
aussi, en plus des légumes habituels, les légumes les plus juteux :
concombre, tomate, melon… qui aident à couvrir les besoins accrus de
liquide qu’engendrent les températures élevées. C’est aussi la haute saison
de nombreux fruits qui sont énergétiques et faciles à digérer par grande
chaleur.
En septembre-octobre, avec le retour des jours plus froids, la nourriture
se doit d’être plus consistante pour soutenir l’organisme face aux rigueurs
du climat. Ainsi, c’est à cette époque que les aliments plus concentrés sont
disponibles : céréales, légumineuses, châtaignes, noix. Les légumes
disponibles pour la saison froide qui s’approche sont, par ailleurs, moins
juteux : carottes, betteraves, céleri-rave, car les besoins en eau sont
moindres.
En hiver, le froid oblige l’homme à se nourrir essentiellement d’aliments
caloriques, ce que lui fournissent les aliments qu’il a mis en réserve :
pommes de terre, céréales, légumineuses. Les apports vitaminés sont
couverts par les légumes peu juteux comme les carottes, le céleri, les
betteraves… et les fruits mis à sécher ou ceux à maturité lente qu’il a mis en
cave : pommes, poires. La conservation d’aliments en vue des mois d’hiver
est naturelle et légitime. Les animaux y recourent aussi. Les abeilles mettent
de côté du miel, les écureuils des noisettes, etc.

Périodes de maturité des fruits et légumes sous nos latitudes

À l’air libre ou sous serre non chauffée.


(Source : René Longet, Fruits et légumes de saison, Genève, Éditions
Jouvence, 2006, épuisé)

PRINTEMPS : mars, avril, mai

Fruits Légumes

Pomme (de l’année passée) Asperge (dès avril)


Brocoli
Carotte (dès avril)
Chou
Chou-fleur (dès mai)
Côte de bette (dès avril)
Cresson
Épinard (dès avril)
Fenouil
Laitue
Oignon de printemps
Poireau
Rhubarbe
Salade

ÉTÉ : juin, juillet, août

Fruits Légumes

Abricot (juillet-août) Ail


Cassis Aubergine
Cerise (juin-juillet) Brocoli
Fraise Carotte
Framboise (juin-juillet) Céleri branche
Groseille Chou
Mûre Chou-fleur
Pêche Côte de bette
Prune (août) Courgette
Raisinet Endive
Épinard
Fenouil
Haricot
Laitue
Petits pois
Poireau
Poivron
Roquette
Tomate (juillet-août)

AUTOMNE : septembre, octobre, novembre

Fruits Légumes

Airelle Artichaut
Argousier Aubergine (dès août)
Châtaigne Brocoli
Coing Carotte
Cynorrhodon Céleri branche
Noisette Céleri pomme
Noix Champignons
Poire Chicorée
Pomme Chou
Pruneau Chou de Bruxelles
Raisin Chou-fleur
Côte de bette
Courge
Endive
Fenouil
Haricot
Laitue
Oignon
Petits pois
Poivron
Rampon (ou doucette ou mâche)
Roquette
Tomate (septembre-octobre)
Topinambour

HIVER : décembre, janvier, février

Fruits Légumes

Châtaigne Cardon
Noix Carotte
Poire Carotte jaune
Pomme Chou
Chou de Bruxelles
Chou rouge
Chicorée
Courge
Endive
Oignon
Petits pois
Poireau
Radis
Rampon
Scorsonère
Topinambour

Si au cours des saisons, les conditions de vie (climat, ensoleillement,


température…) restaient semblables, nos besoins corporels seraient toujours
identiques eux aussi et la nature nous fournirait un même choix d’aliments
toute l’année. C’est le cas dans les zones tropicales, le long de l’équateur,
où la nature ne varie pratiquement pas son offre alimentaire. Les aliments
n’ont pas de saison, ils poussent sans interruption toute l’année.

Les raisons principales pour lesquelles il est préférable de manger les


aliments de saison sont donc d’une part que les aliments sont adaptés aux
besoins organiques du moment. Correspondant parfaitement à ceux-ci, nous
en tirons un plus grand profit. D’autre part, étant arrivé à pleine maturité,
l’aliment de saison contient le maximum de nutriments – vitamines, oligo-
éléments, etc. – qu’il peut posséder. Ne pouvant à aucun autre moment en
offrir plus et être plus vital, le manger à une autre période ne peut qu’être
d’un bienfait moindre. À cette moindre valeur s’ajoute encore le fait que,
pour être disponible en dehors de leur saison, ces aliments sont soit
importés de contrées lointaines, soit traités avec des agents conservateurs,
soit encore cultivés hors sol, toutes choses qui diminuent fortement la
valeur nutritive des aliments.

Pour manger sainement, il faut donc manger autant que


possible de saison. Il s’agit d’une mesure des plus bénéfiques à
prendre pour sa santé, car c’est consommer ce que la nature
offre de mieux, au moment où on en a le plus besoin.

Manger davantage d’aliments d’origine végétale


qu’animale
La nature offre beaucoup plus d’aliments d’origine végétale
qu’animale.
Il existe plus d’une cinquantaine de légumes et pratiquement autant de
fruits. À cela il faut rajouter les différentes céréales et légumineuses. Les
produits animaux, quant à eux, comptent seulement une douzaine
d’animaux fournissant de la viande, deux douzaines de sortes de poissons,
le lait, le fromage et les œufs.
Les besoins nutritionnels de l’homme sont aussi significatifs à cet égard.
Sa ration alimentaire doit être composée de :
55 % de glucides ;
30 % de lipides ;
15 % de protéines.

La plus grande proportion de notre alimentation est donc représentée par


les glucides (55 %) dont les sources sont exclusivement végétales. L’apport
de protéines, dont les sources sont principalement animales, est le plus
faible (15 %). Les 30 % restant, qui représentent l’apport des lipides,
peuvent être couverts par des aliments des deux règnes : huiles et
oléagineux, ou crèmes, saindoux… Au point de vue quantitatif, nos besoins
sont donc davantage couverts par des aliments végétaux qu’animaux.
Une confirmation de ceci est apportée par la construction du corps lui-
même. Le tube digestif de l’être humain est plus à même de digérer des
quantités généreuses de plantes que de chairs (viande, poisson…). Son
système éliminatoire est, de même, plus performant pour l’élimination des
toxines issues des premières que des secondes.
Ces différents faits nous indiquent que, pour manger sainement, la
proportion des aliments végétaux doit être plus grande que celles des
aliments d’origine animale.

Manger cru et cuit


La nature nous offre toute une gamme d’aliments que nous pouvons
manger crus. Sous cette forme, toutes les vitamines et enzymes restent
intactes. De plus, les fibres des végétaux n’ayant pas été ramollies par la
cuisson, elles nécessitent d’être longuement mâchée, ce qui amène plus vite
au sentiment de satiété. Les quantités de nourriture consommée sont alors
moindres.
Les avantages que comporte le cru ne doivent pas faire abandonner le
cuit. La cuisson ne détruit pas la totalité des vitamines. De plus, certains
aliments ne peuvent être mangés autrement que cuits. Notre tube digestif
n’est en effet pas capable de digérer l’amidon des céréales si celui-ci n’est
pas prédigéré grâce à la cuisson. La viande n’acquiert un goût acceptable
que lorsqu’elle est cuite et la dureté des enveloppes légumineuses ne
s’attendrit suffisamment que grâce à la cuisson.
La cuisson se justifie aussi pour une autre raison. Les aliments préparés
de cette façon (les légumes, par exemple), apportent de la chaleur au corps,
ce qui dispense ce dernier de la produire lui-même. Si cela n’est pas
indispensable sous les tropiques, ça l’est dans les pays où le climat peut
devenir trop rigoureux. Les aliments cuits amènent de la chaleur toute faite
au corps, ce qui lui économise beaucoup de forces.

Les aliments cuits apportent de la chaleur au


corps, ce qui dispense ce dernier de la produire
lui-même
De manière générale, les gens mangent avant tout cuit. Mais le
« crudivorisme » a aussi ses adeptes. Cependant, étant donné que ces deux
manières de manger ont leurs avantages, on aurait tort d’être trop exclusif.
Il n’y a pas de règle générale quant aux proportions qui devraient exister
entre les aliments crus et cuits, car différents facteurs entrent en ligne de
compte. Le climat est un facteur à prendre en considération : on mange
moins de crudités en hiver et dans les pays froids qu’en été et dans les pays
chauds. La sensibilité du tube digestif joue aussi un rôle : certains intestins
sont plus vite dépassés que d’autres par le caractère rêche des fibres crues.
Celles-ci doivent par conséquent être consommées en quantités moindres ou
être ramollies par la cuisson pour être mangées. Les personnes qui ont peu
de vitalité sont vite refroidies par les crudités parce qu’elles ne disposent
pas d’assez de chaleur intérieure pour les réchauffer. De telles personnes
doivent manger essentiellement cuit.

La règle générale est donc de ne pas être exclusif, mais de


trouver la proportion d’aliments crus et cuits qui nous convient
le mieux personnellement.

En résumé, pour manger sainement, il faut manger :


varié, c’est-à-dire ne pas constamment consommer un même nombre
restreint d’aliments ;
des aliments complets, biologiques et sans additifs ;
les fruits et les légumes de saison ;
les aliments du terroir, plutôt que ceux qui viennent d’ailleurs ;
d’avantager d’aliments d’origine végétale qu’animale ;
cru et cuit.
2- L’équilibre acido-basique
Pour manger sainement, il faut également se nourrir en respectant
l’équilibre acido-basique de l’organisme. De quoi s’agit-il ?1
Notre organisme est construit aussi bien avec des substances acides
qu’alcalines. Or, pour être en bonne santé, ni les unes ni les autres ne
doivent prédominer. Au contraire, il est nécessaire qu’elles soient en
équilibre. Cela signifie qu’il y en a autant d’un genre que de l’autre, d’où le
terme d’équilibre acido-basique.
Nos aliments sont également composés de substances acides et alcalines.
À la différence de ce qui se passe dans le corps humain, un de ces deux
genres de substances peut nettement prédominer. Certains aliments ont
donc un effet acidifiant sur le corps qui les absorbe puisqu’ils amènent
davantage d’acides que de bases. Pour d’autres aliments, c’est le
contraire. Ils sont alcalinisants parce que leur teneur en alcalins est
supérieure à celle en acides.
Bien que le corps soit en équilibre acido-basique, cela ne signifie pas
qu’il faut un équilibre parfait entre les aliments acidifiants et ceux qui sont
alcalinisants. Au contraire, le corps a tendance à s’acidifier avec l’activité
physique, le stress, le manque de sommeil… Un apport d’aliments
alcalinisants supérieur à celui des aliments acidifiants est donc nécessaire
pour compenser cette production d’acides et ramener à l’équilibre.

Les aliments acidifiants et alcalinisants


Quels sont donc les aliments qui appartiennent à chacune de ces deux
catégories ?
Les aliments acidifiants sont ceux qui sont le plus riches en substances
nutritives, autrement dit qui sont qualifiés de « plus lourds » ou
« concentrés ».
Les aliments acidifiants
Les aliments riches en protéines comme la viande, la
charcuterie, le poisson, les fruits de mer, les produits
laitiers, les légumineuses.
Les aliments riches en amidon : les céréales en grains
ou sous forme de pain, pâtes, flocons…
Les aliments riches en corps gras : graisses animales,
beurre, huiles raffinées ou margarine.
Le sucre blanc et toutes les sucreries : confiture,
chocolat, pâtisserie, limonade, bonbon…
Les noix en général : noisette, noix, pépins de courge,
etc. (sauf amande).
Le café, le thé, le cacao, le vin, la bière.

Les aliments alcalinisants sont moins riches Ils appartiennent aux


aliments désignés de manière générale comme « plus légers ».
Les aliments alcalinisants
Légumes verts : salade, laitue, chou, haricots verts, etc.
Légumes colorés : carotte, betterave… (sauf tomate).
Pomme de terre.
Châtaigne.
Fruits secs : raisin sec, datte…
Banane.
Amande, noix du Brésil.
Maïs.
Avocat.
Olive noire.
Huiles pressées à froid.
Sucre intégral.

Quelques aliments, qui n’ont pas encore été mentionnés, forment un


troisième groupe qui a des caractéristiques un peu particulières. En effet,
selon la personne qui les consomme, ils peuvent avoir un effet acidifiant
ou alcalinisant, alors que les aliments des deux autres groupes étaient
exclusivement l’un ou l’autre. Les aliments du troisième groupe étant tous
acides au goût, ce groupe est désigné comme celui des aliments acides. Le
nom de ce groupe ne comporte donc pas d’indications sur l’effet qu’ils ont
sur le corps, mais sur une de leurs caractéristiques : le goût.

Certaines personnes oxydent facilement les


acides faibles que contiennent les fruits,
d’autres pas.
Certaines personnes oxydent facilement les acides faibles que
contiennent ces aliments, ce qui les fournit en substances alcalines. D’autres
personnes, par contre, à cause d’une faiblesse métabolique à ce niveau, ne
les oxydent pas ou seulement en partie. Les substances acides contenues
dans ces aliments restent donc sous la forme acide qui est la leur et ont un
effet acidifiant sur le corps.

Les aliments acides


Fruits frais, spécialement quand ils ne sont pas mûrs.
Jus de fruits et de tomate.
Produits laitiers riches en petit-lait : yogourt, lait caillé,
kéfir…
Légumes acides : tomate, oseille, cresson, rhubarbe.
Vinaigre.
Choucroute et les légumes lacto-fermentés.

Pour manger sainement, il faut que les aliments alcalinisants


soient consommés en quantité supérieure aux aliments
acidifiants. Les aliments acides feront partie des aliments
acidifiants ou alcalinisants, selon que la personne concernée
métabolise bien ou non les acides faibles de ces aliments.

Les maladies dues à l’acidose


Lorsque les aliments consommés par une personne sont majoritairement
acidifiants, le corps reçoit plus d’acides qu’il ne le devrait. Le terrain
s’acidifie et des troubles de santé apparaissent. L’acidose conduit à la
maladie de trois manières différentes.
Le ralentissement de l’activité des enzymes. Ces derniers sont
responsables de toutes les transformations biochimiques qui ont lieu
dans l’organisme. En cas d’acidose, les enzymes travaillent plus
lentement et moins bien. Cela entraîne un ralentissement des
métabolismes, c’est-à-dire de la production d’énergie, de l’utilisation
des aliments et de l’élimination de leurs déchets.
L’agressivité des acides présents en surnombre dans les tissus. Ils
irritent et blessent les organes avec lesquels ils entrent en contact. Il en
résulte des inflammations douloureuses, mais aussi des lésions ou la
sclérose des tissus.
La déminéralisation des tissus. Le corps ne reste en effet pas inactif
face à l’agression des acides. Il cherche à les neutraliser en les
tamponnant avec des minéraux basiques, puisqu’une base plus un
acide donne un sel neutre. L’arrivée quotidienne de nouveaux acides
oblige le corps à constamment céder de nouveaux minéraux alcalins.
Or, ces derniers ne se trouvent pas dans des réserves spéciales, hors
circuit, mais répartis dans les tissus : le squelette, la peau… Ainsi, lors
d’acidose, les tissus cèdent leurs minéraux de constitution. La
déminéralisation qui en résulte les rend vulnérables et malades.

Concrètement, les maladies dues à l’acidose sont les suivantes :


Le ralentissement enzymatique affaiblit, rend fatigué, sans élan ni
joie de vivre. Il augmente le temps de récupération après l’effort.
L’agressivité des acides enflamme la peau (eczéma, démangeaisons),
les articulations (rhumatisme, lumbago, mal de dos…), les nerfs
(névrite, sciatique), les tendons (tendinite), les yeux (conjonctivite),
etc.
La déminéralisation fragilise la peau (peau sèche, fissurée,
crevassée), les os (ostéoporose), les dents (carie), les ongles (qui
deviennent cassants), les cheveux (qui tombent en trop grand nombre),
etc.
Ces différents facteurs ont aussi une influence sur le système
immunitaire qui voit s’affaiblir sa capacité de défendre l’organisme,
d’où une plus grande réceptivité aux infections.
Au vu du nombre de maux pouvant survenir comme conséquence d’un
déséquilibre acido-basique de l’organisme, une alimentation adéquate à ce
niveau est donc d’une nécessité primordiale pour être en bonne santé.

Mon terrain est-il acide ?

Test du pH urinaire
À l’aide de papier test vendu dans les magasins
spécialisés, mesurez votre pH urinaire de chaque
miction de la journée et cela pendant deux à trois jours.
Normalement, le pH urinaire devrait se situer entre 7 et
7,5, sauf pour la première urine du matin qui est acide.
Si au cours de la journée votre pH urinaire est
régulièrement en dessous de 7, votre terrain est acide.
2E PARTIE
Alimentation et maladie
1- Le cycle des aliments dans le corps
Que nous soyons en bonne santé ou malade dépend beaucoup de ce que
nous mangeons. De quoi cela provient-il ?

L’importance de l’alimentation pour la santé provient non seulement


de ce que le corps est construit et fonctionne grâce aux aliments, mais
également qu’il a pour activité principale de travailler sur les aliments.
C’est lui, en effet, qui les digère, les transporte, les assimile, les utilise et en
élimine les déchets. On comprend ainsi qu’il n’est pas indifférent que nous
mangions d’une manière plutôt que d’une autre. On comprend aussi qu’il
est indispensable de bien connaître le cycle que parcourent les aliments
dans le corps si l’on souhaite rester en bonne santé.
En effet, que se passe-t-il avec les aliments une fois qu’ils pénètrent dans
l’organisme ? Des processus complexes et nombreux ont lieu. Ils peuvent
cependant être présentés simplement si l’on compare l’organisme à un
transformateur d’énergie. Cette manière de voir a non seulement l’avantage
d’illustrer clairement le cycle des aliments dans notre corps. Il met aussi en
évidence le rôle fondamental de l’alimentation sur notre santé.

Le transformateur d’énergies
Notre organisme peut être comparé à un transformateur qui reçoit des
énergies de son environnement, les modifie et les utilise. Il fonctionne en
trois étapes. Dans la première étape ont lieu les apports d’énergies
extérieures nécessaires au corps (l’air, les aliments). Au cours de la
deuxième étape, ces énergies sont transformées pour être rendues
utilisables (digestions, assimilation). Dans la troisième étape, elles sont
dépensées et éliminées ; par là, elles quittent le corps. En résumé : apports
– transformations – éliminations.
Ces trois étapes vont maintenant être abordées successivement. Les
différents éléments qui les composent seront mis en évidence. Cela
permettra de se rendre compte combien, organiquement parlant, beaucoup
de choses tournent autour des aliments et en dépendent. La relation entre
notre santé et l’alimentation en deviendra ainsi d’autant plus évidente.

Première étape : apport des énergies extérieures

L’apport d’énergies extérieures est indispensable. L’être humain ne


possède pas en lui toutes les énergies dont il aura besoin au cours de sa vie.
Il n’est pas la source de ses propres forces et dépend, par conséquent,
d’apports extérieurs.
Le cycle des aliments débute donc par les apports d’énergies. Ceux-ci se
font sous trois formes : solide : les aliments (graines, céréales, noix,
légumes, fruits…), liquide : les boissons (eau, infusions, jus de fruits…) et
gazeuse : l’air que nous respirons.
Deux voies d’entrée sont utilisées par ces énergies pour pénétrer dans le
corps : les voies digestives et les voies respiratoires.
Les voies digestives sont celles par lesquelles pénètrent les aliments.
Cet apport représente quotidiennement 1 à 2 kg d’aliments et 2 kg de
liquides. C’est par elles que le corps reçoit la totalité des matériaux de
construction (protéines, lipides, minéraux) et tout son carburant
énergétique (glucides, vitamines). Les énergies qui pénètrent par cette
voie sont celles qui demandent le plus de travail de transformation de
la part de l’organisme. Elles donnent également le plus de déchets et
de résidus métaboliques, autrement dit de toxines.
Les voies respiratoires, elles, reçoivent en comparaison une énergie
propre (l’air). Celle-ci ne donne pour ainsi dire pas de déchets et pas
de travail de transformation.

Les voies respiratoires n’ont été mentionnées ici que pour être complet.
N’appartenant pas directement à notre sujet, nous n’en reparlerons plus.

Si les voies digestives sont tellement importantes pour la santé, c’est


qu’un fleuve d’aliments les parcourt. Trois fois par jour, le matin, à midi et
le soir, nous consommons un repas. Certaines personnes rajoutent encore
des « entre-deux », en cours de matinée, en fin d’après-midi, et encore au
cours de la soirée. D’autres encore grignotent tout au long de la journée en
plus de leurs repas habituels. Tous ces repas et collations, grands ou
petits, représentent quotidiennement un apport important d’énergie,
mais aussi de matériaux que l’organisme devra transformer.

Si les voies digestives sont tellement


importantes pour la santé, c’est qu’un fleuve
d’aliments les parcourt.

Deuxième étape :
la transformation des énergies extérieures

Le cycle des aliments se poursuit par leur transformation. En effet, les


aliments ne peuvent généralement pas être utilisés tels quels par le corps. Ils
doivent d’abord être transformés pour être rendus utilisables. Les
modifications que subissent les aliments ont lieu tout au long du tube
digestif.

Les digestions

« La digestion est un combat », disait le Dr Paul Carton (1875-1947), un


pionnier de la médecine naturelle en France. Un combat entre notre corps et
les aliments, et dont le corps doit toujours sortir vainqueur pour rester en
bonne santé.
La digestion est un combat entre notre corps et les aliments, et
dont le corps doit toujours sortir vainqueur pour rester en bonne
santé.

Le corps ne peut pas puiser directement les nutriments dont il a besoin


dans les tissus des aliments. Il est obligé de diviser ces derniers en petites
particules qui soient utilisables par nos cellules. Les longues chaînes
moléculaires des aliments sont brisées en chaînes plus courtes, et de plus en
plus courtes, jusqu’à ce que chaque élément qui la compose soit isolé des
autres. C’est ainsi que l’amidon, qui est formé d’une chaîne de dix mille
molécules de glucose, est divisé successivement en fragments de milliers,
de centaines puis de dizaines de molécules de glucose. Finalement, ces
derniers fragments sont divisés en molécules isolées. Le glucose n’est en
effet utilisable par le corps que sous sa forme simple.
La même chose a lieu avec les autres substances nutritives. Les acides
aminés qui sont regroupés par centaines, jusqu’au millier, pour former les
protéines, sont séparés les uns des autres, afin de fournir au corps des acides
aminés isolés. Les graisses, elles, sont divisées en acides gras.

La division des aliments en particules utilisables a lieu lors des


digestions. Elle se réalise grâce à :
des phénomènes mécaniques : broyage par les dents, brassage du bol
alimentaire par les parois de l’estomac et des intestins ;
des processus chimiques : ils sont réalisés par des enzymes qui sont
les véritables ouvriers des transformations alimentaires. Or, à part les
enzymes se trouvant dans les aliments eux-mêmes (mais qui peuvent
être détruits par la chaleur de la cuisson), le gros des enzymes provient
des sucs digestifs sécrétés par les glandes digestives que sont les
glandes salivaires, l’estomac, le foie, le pancréas et les intestins.
Le tube digestif et ses glandes

Chaque substance alimentaire fait appel à des sucs digestifs spécifiques


pour être transformée. Par là, elles sollicitent des organes digestifs
particuliers. Les protéines sont avant tout digérées dans l’estomac et les
intestins, les glucides dans la bouche et les intestins. Les graisses se
digèrent principalement avec la bile sécrétée par le foie.
Les quantités de sucs digestifs sécrétés par les glandes digestives sont
très élevées. Elles montrent pourquoi l’on peut parler de combat à propos
des digestions. Sont en effet produits et sécrétés quotidiennement :
1,5 litre de salive ;
1,5 litre de suc gastrique ;
1 litre de bile ;
1,5 litre de suc pancréatique ;
1 litre de suc intestinal.

L’assimilation
Les digestions une fois achevées, les nutriments sont prêts à être
employés par l’organisme. Ceux-ci se trouvent cependant dans l’intestin,
c’est-à-dire encore loin du lieu de leur utilisation : les cellules. Ce n’est en
effet pas le tube digestif qui mange, mais les cellules dont sont construits
tous les tissus du corps.
Pour gagner les cellules, les nutriments traversent d’abord les muqueuses
intestinales et pénètrent dans les capillaires sanguins qui sont à l’intérieur
de celles-ci. Portés par le courant sanguin, les nutriments sont conduits au
foie. De là, ils sont emportés dans l’ensemble du système circulatoire. Ils
quittent ensuite les capillaires et pénètrent dans le sérum extra-cellulaire,
c’est-à-dire le liquide qui entoure les cellules. Pour gagner l’intérieur de la
cellule, ils ne leur restent plus qu’à traverser les parois de ces dernières. Ce
n’est qu’à ce moment que les nutriments sont incorporés à la matière
vivante en tant qu’éléments constructeurs ou réparateurs, ou utilisés pour le
fonctionnement des organes cellulaires.

Digestion n’est pas égale à assimilation.


La digestion rend disponible les nutriments
contenus dans les aliments. L’assimilation est
l’intégration des nutriments dans les tissus.
Le chemin de l’assimilation est donc long. De plus, de nombreux
obstacles peuvent entraver les processus d’assimilation : des barrages de
toxines, la destruction des nutriments par des poisons, le manque de
perméabilité des membranes, etc. Et, de fait, les capacités assimilatrices
varient d’un individu à l’autre.

Troisième étape :
Les dépenses et les éliminations
Jusqu’à présent, nous avons vu que le cycle des aliments à travers le
corps avait consisté en des apports d’aliments (1re étape), puis en la
transformation et l’assimilation de ceux-ci (2e étape). Dans l’étape qui suit,
le cycle va se clore. Les substances alimentaires ressortent de l’organisme.
Elles le font de deux manières différentes : soit en étant dépensées soit en
étant éliminées.

Les dépenses

Les énergies mises à disposition de l’organisme sont dépensées pour :


le fonctionnement des organes (les battements du cœur, les
mouvements respiratoires…) ;
les fonctions de relation (marcher, travailler…).

Elles disparaissent ainsi de l’organisme au fur et à mesure qu’elles sont


utilisées. Cette utilisation est plus ou moins importante selon que les
activités physique et organique sont modérées ou fortes. Les dépenses
varient donc d’un individu à l’autre. Elles sont élevées chez les manuels et
faibles chez les sédentaires. Les énergies excédentaires non dépensées, et
qui se présentent sous forme de substances diverses, s’accumulent alors
dans le corps.

Les éliminations

Le fonctionnement du « moteur organique » qu’est notre corps produit


immanquablement des déchets. Ceux-ci doivent impérativement être rejetés
à l’extérieur de l’organisme pour ne pas l’encombrer et gêner son
fonctionnement. Les déchets se présentent sous des formes très variées,
mais sont toujours, directement ou indirectement, issus des substances
alimentaires.
La transformation et l’utilisation des protéines, des graisses et des
sucres engendrent des toxines. Les composants de ces nutriments ne
sont, en effet, pas toujours utilisables dans leur totalité. Une partie de
leurs composants se transforme en déchets : urée, acide urique,
cholestérol… De plus, le fonctionnement des organes et les contractions des
muscles engendrent inévitablement une usure tissulaire. Les minéraux usés,
les débris de tissus et les cadavres de cellules qui en résultent représentent
également des déchets dont le corps doit se débarrasser. À cela s’ajoute que
tout nutriment absorbé, mais non utilisé gêne le fonctionnement organique.
Il sera considéré par le corps comme une substance étrangère, par
conséquent, comme un déchet. La production de tels déchets survient
lorsque le corps est suralimenté, donc reçoit plus que ce dont il a besoin.
D’autres déchets encore résultent des fermentations et de la putréfaction des
aliments dans les intestins. Ce sont le plus souvent des substances toxiques
qui seront absorbées par l’organisme en même temps que les nutriments. Le
taux de toxines augmentera d’autant.

Cinq organes sont prévus pour éliminer les


toxines. On les appelle des émonctoires.
Une certaine production de déchets est normale, car inhérente au
fonctionnement de l’organisme. Cinq organes sont d’ailleurs prévus pour
les éliminer. On les appelle des émonctoires, car ils sont les portes de sortie
que doivent emprunter les déchets pour être évacués hors du corps. Il s’agit
du foie, des intestins, des reins, de la peau et des voies respiratoires. Ces
cinq organes n’évacuent pas seulement les déchets, mais les transforment
d’abord pour faciliter leur expulsion. Le travail des émonctoires consiste
donc à filtrer les toxines hors du sang, les transformer, puis les diluer
dans un support pour les rejeter.

Quelle est l’action des différents émonctoires et quels sont les signes
qu’ils fonctionnent correctement ?2

Le foie : c’est un des émonctoires principaux, car il élimine une foule


de déchets de genres différents, ce qui est moins le cas pour les autres
émonctoires. Ces déchets sont ensuite dilués dans la bile, ce qui fait
que la bile est en même temps un suc digestif et un support pour
l’évacuation des déchets. Les déchets présents dans la bile sont
incorporés aux selles et éliminés avec elles.
On considère que la difficulté à digérer de manière générale, mais
spécialement les graisses, est un signe de mauvais fonctionnement du
foie. Cette déficience se répercute sur l’élimination des toxines qui
sera faible.

Les intestins : ils éliminent toutes les substances non assimilables,


comme la cellulose, ou non assimilées : une partie des protéines, des
graisses, etc.. Ils évacuent également toutes les toxines qui quittent le
corps pour gagner les intestins en traversant les parois de ce dernier
(désassimilation). Les intestins recueillent de plus les toxines que
contiennent les sécrétions salivaires, biliaires et pancréatiques. Ils en
débarrassent l’organisme avec l’évacuation des selles.
Des intestins fonctionnant correctement se vident une fois par jour
au moins. La vitesse de transit du bol alimentaire est de 24 à
36 heures. Les aliments absorbés ne devraient, par conséquent, pas
rester plus de 36 heures dans l’intestin. L’absence de fermentations ou
de putréfactions intestinales est aussi un signe de bon fonctionnement.

Les reins : ils filtrent le sang des déchets protéiques (acide urique,
urée, créatinine) et des minéraux usés (phosphore, sodium…). Ceux-ci
sont ensuite éliminés, dilués dans un liquide : l’urine. Des reins
fonctionnant correctement évacuent en moyenne 1,5 litre d’urine
par jour, ce qui se fait en cinq à six mictions. L’urine doit sa couleur
jaune citron et son odeur caractéristique à la présence de toxines. Une
urine claire ou limpide comme de l’eau ainsi qu’un faible volume
d’urine dénotent une filtration et une élimination insuffisantes des
déchets par les reins.

La peau : la peau est un émonctoire double. Les glandes sudoripares


éliminent la sueur qui contient des déchets protéiniques et des
minéraux usés. Les glandes sébacées sécrètent du sébum qui est
l’enduit gras donnant à la peau sa souplesse. Le sébum contient des
déchets lipidiques et glucidiques. Une peau qui ne transpire pas à la
chaleur ou à l’effort est une peau fermée qui n’élimine pas.
Les poumons : ils sont une voie d’élimination des déchets gazeux (gaz
carbonique…). Ce n’est qu’accessoirement, comme action de secours,
que les poumons rejettent des déchets fluides ou solides (mucus,
crachats, glaires). Ces déchets proviennent principalement des excès
de glucides et de lipides. Des voies respiratoires fonctionnant
correctement ne sont pas encombrées mais bien dégagées.

Le transformateur d’énergie

1e étape 2e étape 3e étape

Apports Transformations Dépenses

Air Aliments Digestions Énergies utilisées


Boissons Assimilation Élimination par :
le foie
les intestins
les reins
la peau
les poumons

Un mode de fonctionnement fixe et immuable


Le cycle des aliments à travers l’organisme se fait selon un plan précis et
immuable. Malgré sa simplicité, il est une réalité incontournable. Bien que,
d’une personne à l’autre, il puisse y avoir des différences de vitalité
générale, de force ou de faiblesse des différents organes, le fonctionnement
de base reste le même pour tous.

Nous admettons très bien qu’il faille suivre scrupuleusement le mode


d’emploi d’une machine pour qu’elle fonctionne correctement. Ses
possibilités de travail sont, en effet, dépendantes de la manière dont elle a
été conçue. Nous nous attendons d’ailleurs à avoir des problèmes si,
délibérément, nous ne respectons pas son mode d’emploi.
Avec notre corps, il en va de même. Le cycle des aliments est déterminé
par la manière dont le corps a été construit. Ce cycle doit être
impérativement suivi et respecté pour que nous conservions la santé. En
effet, les maladies n’apparaissent qu’à la suite d’une circulation
défectueuse des énergies à travers le corps. Elles ne peuvent par
conséquent disparaître que si cette dernière est corrigée, ce qui ne peut être
obtenu qu’en respectant le mode d’emploi.
Or, le bon fonctionnement du transformateur d’énergie est, avant tout,
dépendant des aliments que nous consommons, autrement dit des aliments
que nous fournissons au corps.
Si les apports alimentaires sont quantitativement et qualitativement
adaptés à ses besoins et ses capacités, il en résulte la santé. En effet, lorsque
les aliments sont correctement digérés et assimilés, ils fournissent toute
l’énergie dont le corps a besoin pour fonctionner. De plus, les déchets
produits inévitablement par leur emploi ne sont présents qu’en petites
quantités, facilement éliminables par les émonctoires.

Nous admettons très bien qu’il faille suivre


scrupuleusement le mode d’emploi d’une
machine pour qu’elle fonctionne correctement.
Avec notre corps, il en va de même.
Les énergies entrent, traversent et ressortent de l’organisme sans
obstacle. Il n’y a ni mauvaises transformations ni mauvaises éliminations.
Tout se déroule correctement et la personne est en bonne santé.
À partir de cette situation idéale, deux possibilités de dérèglements
existent. Toutes deux conduisent à la maladie.
2- Les deux dérèglements possibles
Si la santé résulte d’une hygiène de vie respectueuse des impératifs
physiologiques de l’organisme, le non-respect de ceux-ci conduit à la
maladie. Dans un tel cas, la circulation des énergies alimentaires à travers le
transformateur se dérègle. Cela peut avoir lieu de deux manières principales
qui représentent les deux grandes causes de maladies. Soit les apports
alimentaires fournis à l’organisme sont supérieurs à ses besoins et ses
capacités, soit ils sont inférieurs à ceux-ci.
Dans le premier cas, on parle de suralimentation. Lors de celle-ci, les
énergies alimentaires ne quittent pas toutes le corps, mais stagnent en partie
en lui et s’y accumulent. Dans le deuxième cas, les énergies apportées sont
insuffisantes pour que le corps fonctionne correctement : il y a
ralentissement et imperfection des métabolismes. Dans les deux cas, la
maladie apparaît : des maladies de surcharges lors de sur-alimentation, des
maladies de carences lors de sous-alimentation. Mais reprenons plus en
détail ces deux possibilités de dérèglements.

Les deux grands genres de maladies et leurs causes

Cause Conséquence Maladies

Suralimentation Excès de toxines Maladies de surcharges

Sous-alimentation Manque de nutriments Maladies de carences

La suralimentation
Comme nous allons le voir dans un instant, la suralimentation conduit
à une surproduction de toxines. Ne pouvant pas toutes être éliminées
hors du corps, une partie plus ou moins importante de celles-ci restera
fatalement en lui. En s’y accumulant, elles le conduisent aux maladies
de surcharges.
Par maladies de surcharge, il ne faut pas seulement comprendre prise de
poids et obésité. Ce sont certes des conséquences possibles de la
suralimentation, surtout lors d’une surconsommation de graisses et de
glucides. Quelqu’un peut cependant ne pas prendre de poids, mais
accumuler beaucoup de toxines dans ses tissus et son sang, et faire une
maladie de surcharge. Il ne faut pas imaginer non plus qu’il faille manger
des quantités énormes de nourriture pour être en suralimentation. Celle-ci
débute sitôt que les apports dépassent quantitativement les capacités et
besoins organiques. Quelqu’un qui mange peu en soi, mais toujours juste un
peu trop pour lui se surchargera de toxines, sans qu’il ne donne l’impression
de trop manger.

La suralimentation débute sitôt que les aliments


dépassent quantitativement les capacités et
besoins organiques.
Les substances alimentaires peuvent devenir des toxines soit au cours des
processus digestifs et d’assimilation, soit comme résultat de leur utilisation,
soit encore lors des éliminations.

Au cours des processus digestifs et d’assimilation

Lorsque les apports alimentaires sont supérieurs à ce qu’ils doivent être,


le corps est dépassé par la masse d’aliments qui pénètrent en lui. La
conséquence de ce fait est qu’il perd le combat des digestions. Dans le
milieu chaud et humide des intestins, les aliments mal digérés vont se
mettre à fermenter ou putréfier. De nombreuses substances toxiques (acide
pyruvique, scatol, indol, phénol, ptomaïnes) sont produites et absorbées par
le corps en même temps que les nutriments résultant de la digestion.
Au cours de leur utilisation

La surproduction de toxines résulte aussi de ce que les apports


énergétiques ne s’équilibrent pas avec les dépenses, mais les dépassent. Une
partie des substances alimentaires n’est pas utilisées. Qu’advient-il d’elles ?
Elles stagnent dans les tissus et le sang. Elles se déposent dans les
organes et gênent leur activité. Elles ne sont pas, à proprement parler, des
déchets, puisqu’il s’agit de substances nutritives utiles. Cependant, n’étant
pas utilisées, elles sont ressenties par le corps comme des surplus malvenus
et gênants, donc comme des toxines qui encrassent le moteur organique.
À cette foule de déchets, dont la présence n’est même pas justifiée, se
rajoutent ceux résultant de l’utilisation normale des aliments. En effet, la
combustion du carburant énergétique, la transformation des nutriments et
l’usure des substances utilisées dans la structure des tissus donnent des
déchets et des résidus métaboliques.

Au cours des éliminations

Lorsque la production générale de toxines devient trop abondante, elle


peut dépasser les capacités d’élimination des émonctoires. La quantité de
déchets éliminables par chacun de ceux-ci n’est en effet pas illimitée. Ils ne
sont pas de simples portes qui s’ouvrent pour laisser la voie libre à la sortie
des toxines. Ils sont des organes qui filtrent le sang en extrayant les déchets
et qui les transforment – pour les rendre plus faciles à éliminer. Il y a tout
un travail qui doit être réalisé. Ce dernier est difficile, ou impossible, à
effectuer si leur quantité est trop importante.
Les émonctoires rejettent donc quotidiennement la quantité de
toxines qu’ils sont capables d’éliminer normalement. Le reste est
contraint de demeurer à l’intérieur de l’organisme et s’y accumule
alors. L’organisme se surcharge de substances inutiles, gênantes et en partie
toxiques. Leur nom est souvent mentionné, car ce sont les substances dont
on cherche à déceler la présence et le taux lorsque l’on fait des analyses de
sang ou d’urine. L’urée, l’acide urique, la créatinine, sont des déchets issus
des protéines, tout comme les acides phosphorique et sulfurique. Le
cholestérol, les acides gras saturés et l’acétone sont des déchets provenant
des lipides. Parmi les toxines se trouvent également des minéraux usés
(sodium, chlore…), divers acides, des floculats issus des graisses ou
d’amidon mal digérés ainsi que les poisons d’origine intestinale dont nous
avons déjà parlé.
Ces toxines, en s’accumulant dans le corps, sont à l’origine d’une foule
de maladies dites de surcharge.
En épaississant le sang, elles lui font perdre sa fluidité. Cela rend sa
circulation plus difficile et conduit à l’hypertension et à une fatigue
cardiaque. Les toxines se déposent également sur les parois des vaisseaux
(artériosclérose), les déforment (varices), les enflamment (phlébites) ou les
bouchent (infarctus, attaque cérébrale). En traversant le foie, les reins et les
autres organes, le sang y dépose des déchets qui les congestionnent,
entravent leur fonctionnement et les affaiblissent. En stagnant dans les
articulations, elles causent des troubles rhumatismaux ; sur les nerfs, des
névrites ; dans la peau, des eczémas ; dans les dents, des caries ; dans les
conduites des oreilles, des otites ; dans les voies respiratoires, des
bronchites et rhumes, etc.

Les toxines peuvent rendre malade en gênant le fonctionnement de


l’organisme par leur simple présence, mais également par leur
caractère agressif et irritant. Leur présence engendre alors l’inflammation
des tissus, puis des lésions, ce qui peut conduire à la sclérose des tissus
concernés. Lorsqu’une accumulation très importante de toxines a lieu dans
les cellules, elle peut conduire à des déviations dangereuses de leur
fonctionnement, c’est-à-dire au développement de tumeurs cancéreuses. De
plus, un organisme saturé de toxines devient très réceptif aux infections
microbiennes, car les microbes ont besoin d’un environnement riche en
déchets pour se nourrir et se multiplier.

Un organisme saturé de toxines devient très


réceptif aux infections microbiennes, car les
microbes ont besoin d’un environnement riche
en déchets pour se nourrir et se multiplier.
L’accumulation de toxines dans l’organisme, ou pour exprimer les choses
différemment, l’encrassement du terrain organique par les toxines, est donc
bien la cause des nombreuses maladies dont souffre l’être humain.

La sous-alimentation
La deuxième grande cause des maladies est la sous-alimentation. Des
apports alimentaires inférieurs aux besoins de l’organisme ne
permettent pas à celui-ci de fonctionner correctement. Les substances
manquantes empêchent les organes de faire leur travail. Par là, elles
engendrent des maladies de carences. L’organisme fonctionne, en effet,
exclusivement avec les substances qu’il reçoit des aliments. Étant incapable
de les produire lui-même, sauf quelques rares exceptions, il est donc dans
l’impossibilité de substituer quoi que ce soit aux nutriments manquants.
Une carence engendre donc inévitablement des troubles fonctionnels ou
lésionnels. Ils sont d’autant plus importants que la carence est grande. De
plus, ils durent jusqu’à ce que les nutriments manquants soient à nouveau
fournis.

Une carence engendre donc inévitablement


des troubles fonctionnels ou lésionnels.
Ceux-ci durent jusqu’à ce que les nutriments
manquants soient à nouveau fournis.
Par sous-alimentation, on pense généralement au déficit chronique de
nourriture qui sévit dans certaines régions du globe. On en conclut que le
problème des carences ne concerne pas les personnes vivant dans les
sociétés occidentales. Or, ce n’est pas le cas. De nos jours et dans notre
société, bien des gens sont sous-alimentés, dans le sens où les aliments
qu’ils consomment ne leur fournissent pas tous les nutriments dont leur
organisme a besoin. Il ne s’agit pas d’une sous-alimentation quantitative
globale, mais plutôt qualitative et spécifique en vitamines, minéraux…
précis.
Une des causes de carences provient de ce que beaucoup de gens suivent
des régimes spéciaux, que ce soit pour perdre du poids, comme thérapie, par
idéal éthique ou pour d’autres raisons encore. Malheureusement, ces
régimes sont parfois extrêmes et unilatéraux. Très souvent, ils excluent
totalement ou trop fortement certains aliments. Toute la gamme des
aliments offerts par la nature et prévus par elle pour le corps n’est donc pas
utilisée. Certains aliments font systématiquement défaut et avec eux les
nutriments qu’ils sont seuls à apporter ou qui ne se trouvent que
principalement en eux.
Ce sont par exemple les carences en protéines animales dans le régime
végétalien, en vitamines et minéraux dans les diètes amaigrissantes
hyperprotéinées et pauvres en fruits et légumes, en calcium dans les
régimes sans produits laitiers, en vitamines B dans les diètes sans céréales.
La seconde grande cause des carences est la consommation
d’aliments eux-mêmes carencés. Cela est le résultat direct des nombreux
procédés de raffinage utilisés pour augmenter leur durée de conservation.
Ces procédés soustraient à l’aliment une partie de ses nutriments. Le
consommateur en est donc irrémédiablement privé. Que ces procédés aient
lieu sur des produits de base comme les céréales, les huiles et le sucre n’en
est que plus dramatiques. Ils privent régulièrement ceux qui les
consomment d’une partie des nutriments dont le corps a absolument besoin
pour rester en bonne santé.
Le mode de culture actuel – à grand renfort d’engrais chimiques –
diminue aussi la valeur nutritive des végétaux. Les engrais chimiques sont
plus facilement assimilables par les plantes que les substances nutritives
contenues dans le sol. Les plantes se gavent, par conséquent avant tout, des
quelques nutriments apportés par les engrais aux détriments des nombreux
minéraux contenus dans la terre.
Ainsi, de nos jours, on se carence parce que soit
les aliments possédant les nutriments
nécessaires ne sont pas consommés soit les
aliments qui sont absorbés ne contiennent plus
les nutriments nécessaires.
Lorsque la substance manquante est un élément constructeur, les tissus
touchés par la carence cessent de se construire ou de se réparer. Une
insuffisance de protéines rend plus difficile la formation de nouvelles
cellules pour remplacer les anciennes qui sont trop vieilles ou usées. Une
carence en calcium s’oppose à la bonne régénération de la trame osseuse du
squelette. Un manque de silice prive les cheveux et les ongles d’un élément
qui leur donne leur robustesse.
Lors de telles carences, le corps ne peut interrompre ou ralentir son
fonctionnement pour préserver les tissus atteints. Il continue son activité
malgré leur faiblesse et les méfaits que cela peut entraîner. Plus la carence
dure, plus la structure du corps, c’est-à-dire la chair dont sont
constitués les organes, sera atteinte par des lésions. Certaines lésions
sont réversibles, car récentes et peu profondes. D’autres peuvent devenir
irréversibles, car trop profondes et, par là, irréparables. Elles blesseront
définitivement un organe.

Lorsque les substances qui font l’objet de la carence ne sont pas des
substances nécessaires à la construction et à la réparation d’un organe, mais
à son fonctionnement, ce dernier s’en trouve altéré. D’abord, un
ralentissement des fonctions concernées par la carence prend place. Qu’il
s’agisse de la production d’énergie, de la synthèse de protéines, de
l’oxygénation des cellules, etc., ces différentes fonctions diminueront
d’intensité au fur et à mesure que dure la carence. Elles ne se feront ensuite
plus que par intermittence, pour finalement s’interrompre complètement si
la carence n’est pas comblée. Des troubles de santé apparaissent ainsi, qui
se transforment en maladies bien établies, dans toutes les parties du corps
concernées par la carence.
Même une carence en une unique substance peut avoir de multiples
conséquences. En effet, les nutriments ne sont pas chacun responsables
d’une transformation biochimique seulement, mais participent à de
nombreuses d’entre elles. Certains interviennent dans des dizaines de
fonctions organiques. Que l’un d’entre eux vienne à manquer et c’est
tout une cascade de troubles qui en résulte.

Des découvertes récentes sur le rôle des vitamines, minéraux, etc. ont
montré que de nombreuses maladies avaient pour cause une carence en un
ou plusieurs nutriments ou que la carence était un facteur aggravant. Parmi
ces maladies figurent des troubles bénins : chute de cheveux, ongles
fragiles, peau sèche… mais aussi des maladies plus conséquentes : eczéma,
bronchite, allergie, varices, rhumatismes, dépression…, voire des maladies
graves comme les maladies cardio-vasculaires, les polyarthrites, le cancer,
la sclérose en plaque…
Les maladies de carences sont donc nombreuses et courantes. Leur
origine, répétons-le, provient d’une alimentation insuffisamment pourvue
en nutriments.

Alimentation et terrain
Tout ce qui vient d’être dit à propos des méfaits que peuvent avoir, sur le
corps, les surcharges en toxines et les carences en nutriments, peut être
répété à propos du terrain.

Le terrain est constitué par l’ensemble des liquides organiques :


sang, lymphe, sérums extra- et intracellulaires qui irriguent et
baignent les tissus.

Il est de plus en plus reconnu que le terrain, c’est-à-dire l’ensemble des


liquides organiques (sang, lymphe et sérums extra- et intracellulaires) a une
importance capitale pour la santé. Ces liquides représentent en effet
l’environnement des cellules. Celles-ci dépendent entièrement d’eux pour
leur nutrition, leur oxygénation, l’élimination des déchets qu’elles
produisent, ainsi que pour la transmission de messages hormonaux d’une
cellule à l’autre, transmission qui garantit leur action coordonnée et
harmonieuse.

Le terrain est aux cellules ce que notre environnement est à nous, êtres
humains. De la qualité du milieu dans lequel nous vivons (qualité de l’air,
de l’eau, des conditions de travail, du logement, etc.) dépend la qualité de
notre état de santé.
Or, il existe une composition idéale de notre terrain qui permet aux
cellules, aux organes et au corps dans son ensemble, de fonctionner de
manière optimale et par conséquent d’être en bonne santé. Dans cet
état, nous nous sentons bien, nous avons de l’énergie et de la joie de vivre.
Cette composition n’est pas connue précisément, mais ce dont l’on est sûr
est que toute modification qualitative trop importante de cette
composition conduit à la maladie.
Il y a deux manières dont cette composition peut se modifier.
Soit des substances qui s’y trouvent normalement sont présentes en
trop grandes quantités ;
Soit des substances qui devraient y être ne s’y trouvent pas ou pas en
assez grande quantité.

Ceci nous ramène donc aux deux grandes possibilités de dérèglement du


transformateur d’énergie : les surcharges et les carences.
Bien qu’étant toutes deux en relation avec l’alimentation, les maladies de
surcharge et les maladies de carences ont des causes différentes : pour les
premières : un excès de substances, pour les secondes : un manque de
substances. La cause des deux maladies étant différentes, la manière de les
traiter est aussi autre. La première se soignera à l’aide de restrictions et de
suppressions, la deuxième par le biais d’accroissement et d’ajouts. Ces deux
manières de soigner aboutissent aux deux thérapies opposées que sont la
diététique et la nutrition.
Le corps tombe malade soit par surcharges, soit
par carences.

Les deux genres de maladie et de thérapie

Maladie Traitement Thérapie

de surcharge Restriction, suppression Diététique

de carence Accroissement, ajouts Nutrition

Les différences fondamentales qui séparent ces deux thérapies ne sont


souvent pas perçues avec assez de clarté. Il s’agit pourtant de deux
approches diamétralement opposées. Or, elles sont souvent assimilées l’une
à l’autre et confondues. Cela ne peut qu’avoir des effets négatifs sur la
compréhension des maladies et sur la manière de les traiter. Une des raisons
de cette confusion est que le terme « diététique » possède deux définitions
qui s’opposent.
Il y a d’une part la diététique qui veille à ce que la nourriture soit
suffisante, équilibrée, riche, revigorante et saine, autrement dit qui donne
les règles générales de l’alimentation normale susceptible de maintenir la
santé. Il y a d’autre part la diététique qui établit des diètes restrictives dans
le but de guérir des malades en diminuant la consommation de certains
aliments. La diététique est donc, à la fois, l’art de nourrir assez et celui de
manger moins que nécessaire !
Le terme nutrition, plus utilisé de nos jours que celui de diététique,
présente le même inconvénient. Il désigne simultanément l’ensemble des
procédés curatifs agissant par le biais de l’alimentation, les diètes
restrictives comprises, et ceux visant, au contraire, à nourrir de manière
optimum l’organisme en lui apportant généreusement les nutriments dont il
a besoin. On retrouve ainsi les deux notions : apporter moins et apporter
davantage.
Dans ce livre, c’est à chaque fois la deuxième
définition de ces deux mots, la plus stricte,
qui sera retenue.
Elles correspondent à ce que la majorité des
gens comprennent par diététique et nutrition.
À savoir, la diététique comme l’art de faire
des restrictions, voire de « priver » les gens ;
la nutrition, comme l’art de nourrir
correctement et même très généreusement.
3E PARTIE
Les deux grandes approches
thérapeutiques
Avant de présenter la diététique et la nutrition, il est nécessaire de
souligner que les nombreuses diètes et régimes qu’elles utilisent ne sont pas
des modes d’alimentation équilibrés. Au contraire, ceux-ci se situent
volontairement en dehors des normes : la diététique en apportant moins
d’aliments que normalement, la nutrition en en fournissant plus. Ces diètes
et régimes ont, en effet, un but thérapeutique. Comme tels, ils ne doivent
par conséquent être suivis que pour un temps limité : jusqu’à ce que la
guérison survienne. Ils ne constituent pas une alimentation saine que l’on
pourrait suivre sur le long terme. Une exception à cela : les personnes qui
souffrent d’une défaillance organique chronique, comme par exemple celle
du pancréas chez les diabétiques, et qui doivent suivre une diète toute leur
vie.
1- La diététique

Définition

La diététique est l’art des restrictions


alimentaires.
La restriction peut être partielle ou totale. Lorsqu’elle est partielle, elle
consiste à diminuer l’apport d’un nutriment ou d’un aliment. Par exemple,
la diminution des chairs animales riches en purines en cas de gouttes, ou
des œufs en cas d’excès de cholestérol.
La restriction totale, elle, revient à supprimer complètement un
nutriment ou un aliment. C’est le cas pour la diète sans sel lors
d’hypertension, sans gluten lors de cœliakie ou sans graisse lors d’excès de
poids.
La restriction porte sur un aliment ou sur plusieurs. Selon les nécessités,
la suppression concerne par exemple, le lait seulement ou tous les produits
laitiers, uniquement le porc ou l’ensemble des viandes…

Buts de la diététique
La diététique peut aussi être définie comme la science des apports
maximums. Les directives qu’elle donne sont du type : « Ne consommez
pas plus que… » Son but est de diminuer le volume des apports, d’où les
limites qu’elle définit.
Les restrictions peuvent viser deux buts :
ajuster les apports aux capacités organiques ;
volontairement sous-nourrir dans un but thérapeutique.
Dans le cas de l’ajustement, on cherche à adapter les apports
alimentaires aux besoins réels de l’organisme. Trop élevés, ils ne sont pas
entièrement utilisés. Ils produisent également beaucoup de toxines. Celles-
ci peuvent dépasser les capacités éliminatrices du corps. La restriction
nutritive vise à ajuster les apports aux besoins, c’est-à-dire donner au corps
juste ce qu’il lui faut, pas plus. Elle peut porter sur un produit, si l’on est en
présence d’un excès en un aliment spécifique (le sucre, le pain…). Elle peut
aussi porter sur plusieurs denrées, le sucre et les biscuits par exemple, ou la
viande, les sauces et les farineux.

Le deuxième but que la diététique peut viser est de réaliser un apport


inférieur aux besoins. La restriction dépasse donc le stade de l’ajustement
aux besoins pour volontairement se situer au-dessous de ceux-ci. Cette
manœuvre a un but thérapeutique. Différents processus curatifs sont
effectivement déclenchés par les fortes restrictions. Le principal de
ceux-ci est l’autolyse des toxines. « Autolyse » signifie lyse : digérer,
auto : soi-même ; autrement dit digestion de ses propres tissus. Qu’entend-
on par là ?
Lors d’une forte diminution des apports alimentaires, le corps ne reçoit
plus les nutriments dont il a besoin. La nécessité pour lui de les recevoir ne
cesse cependant pas avec la diète. Au contraire, il a toujours autant besoin
de protéines pour réparer ses tissus, de glucides comme carburant et de
vitamines pour activer les réactions biochimiques. Ne recevant plus les
nutriments de l’extérieur, il n’a plus qu’une possibilité, les puiser dans ses
propres tissus ! Ce prélèvement de nutriments, le corps le fait en autolysant,
c’est-à-dire en digérant ses propres chairs.
L’autolyse se réalise grâce à l’activité de différentes enzymes qui
décomposent des protéines tissulaires en acides aminés, des graisses en
acides gras, etc. Les substances ainsi obtenues à partir d’un tissu sont
utilisées pour d’autres tissus, dans une autre partie du corps, là où elles sont
plus nécessaires.
L’autolyse ne se déroule pas n’importe comment, en attaquant au
hasard tel ou tel tissu. Le processus est dirigé de manière intelligente.
Ce ne sont pas les organes vitaux, comme le cerveau et le cœur qui sont
autolysés en premier, car cela conduirait vite à l’arrêt général des fonctions
organiques. L’autolyse se déroule, au contraire, en attaquant les tissus dans
l’ordre inverse de leur importance, autrement dit en autolysant d’abord les
moins utiles, pour remonter à ceux qui ne le sont que moyennement, puis à
ceux qui le sont le plus.
Ce sont donc d’abord tous les déchets et résidus métaboliques (toxines)
qui stagnent dans le corps qui seront autolysés. Puis viendra le tour des
tissus malades : les kystes, les grosseurs, les dépôts graisseux… Ce seront
ensuite des organes nobles comme le foie, les reins, la peau et les muscles
qui seront touchés par l’autolyse, mais seulement de manière partielle.

Au cours de l’autolyse, tout ce qui n’est pas


indispensable au corps et tout ce qui lui est
nocif, sera dégradé et éliminé.
Au cours de l’autolyse, tout ce qui n’est pas indispensable au corps et, à
plus forte raison, tout ce qui lui est nocif, sera éliminé. Il s’agit donc
principalement des toxines qui, comme nous l’avons vu, sont à l’origine des
maladies de surcharges. Les surcharges diminuent ainsi peu à peu. Elles
finissent par disparaître puisque les excédents stockés dans les tissus sous
forme de toxines sont progressivement autolysés. Le corps en est finalement
débarrassé. Il redevient propre ou, plus précisément, le terrain retrouve sa
composition idéale, ce qui conduit à retrouver la santé. En effet, les toxines
sont à la base des maladies de surcharge. Une fois qu’elles ont disparu, les
troubles de santé qui en dépendent disparaissent également.

L’autolyse des toxines au cours d’une diète est logiquement d’autant


plus intense que la restriction a été sévère. Diminuer sa consommation de
sucreries n’a pas le même effet que de supprimer les sucreries ; manger
moitié moins n’a pas le même effet que de ne plus rien manger, autrement
dit de faire un jeûne. La raison en est que plus les apports sont restreints,
plus le corps manque de nutriments et devra déclencher une forte autolyse
pour les obtenir.
Un autre effet bénéfique des fortes restrictions est la mise à jour
éliminatoire. Nous consommons quotidiennement une masse importante
d’aliments qui doivent être rendus utilisables pour le corps, grâce aux
digestions. Lorsque les apports sont fortement diminués, comme c’est le cas
lors de diètes restrictives sévères, le système digestif n’a plus besoin de
travailler autant. Les forces économisées peuvent ainsi être utilisées pour
d’autres fonctions organiques, en particulier l’élimination des toxines par
les émonctoires. En temps normal, elle est souvent inférieure à ce qu’elle
devrait être, parce que l’essentiel des forces organiques est absorbé par les
digestions. Lors d’une diète, parallèlement à l’autolyse, les émonctoires se
mettent donc à travailler plus intensivement grâce aux forces
supplémentaires qu’ils reçoivent. Ils éliminent, par conséquent, beaucoup
plus de toxines que d’habitude. Leur travail de filtration et d’élimination
contribue également à la guérison des maladies de surcharges, puisqu’en
évacuant davantage de toxines du corps, ils évacuent aussi la cause de ces
maladies.

L’autolyse est un processus couramment utilisé dans la


nature.
C’est grâce à lui que l’oignon de tulipe peut mettre à disposition
les substances nécessaires à la formation de la tige et de la
fleur, que les têtards « perdent » leur queue mais « reçoivent »
des pattes, que le ventre d’une femme ayant accouché reprend
ses dimensions normales.

Un régime ne peut être restrictif en soi. Il ne l’est qu’en fonction de


ce que la personne qui va suivre la diète mange habituellement. Par
exemple, le régime végétarien, c’est-à-dire sans viande, est restrictif pour
quelqu’un qui en mange régulièrement, mais pas pour un végétarien qui
n’en mange de toute façon pas. Une diète à 2 400 calories n’est restrictive
que pour ceux qui mangent pour 2 500 calories ou plus, mais pas pour
quelqu’un dont le régime se situe à 2 000 calories. Cela explique qu’il
existe tant de diètes qui, bien que différentes en apparence, sont toutes
efficaces pour la même raison : la restriction qu’elles imposent par rapport
au mode d’alimentation que suit habituellement la personne.

Les restrictions alimentaires déclenchent la


combustion des toxines par autolyse.
L’effet autolytique déclenché par la diète ne se poursuit pas avec une
intensité constante jusqu’à la fin de la cure. Elle a tendance à diminuer au
fur et à mesure que la diète s’étend dans le temps. Le corps cherche, en
effet, à s’adapter à la nouvelle situation dans laquelle il se trouve. Recevant
moins de nourriture qu’il ne devrait, le danger qui le guette est que s’il
continue à fonctionner à son rythme habituel, il se consumera lui-même.
Autrement dit, il se trouvera rapidement sans les nutriments nécessaires
pour fonctionner et se réparer.
Pour prévenir une telle issue, le corps ralentit ses métabolismes en
général et l’autolyse en particulier. Le processus d’autolyse diminue donc
peu à peu avec le temps et finit par s’interrompre. La diète a alors épuisé
ses effets. Lorsque l’on est dans une telle situation, mais que l’on souhaite
que le corps continue à brûler et éliminer des toxines, il faut relancer
l’autolyse par une nouvelle restriction.
La connaissance de la diminution d’intensité de l’autolyse au cours des
diètes conduit à deux manières différentes d’appliquer des restrictions.
Effectuer une restriction unique, mais forte, à laquelle le corps ne
pourra jamais s’adapter. Par exemple, une monodiète ou un jeûne. On
obtient ainsi une autolyse intense qui dure tout le temps de la cure.
Mettre en place une restriction légère qui, lorsqu’elle aura épuisé
son effet, sera remplacée par une nouvelle restriction, celle-là un peu
plus sévère, qui elle-même sera remplacée par une nouvelle restriction
lorsqu’elle aura épuisé ses effets, et ainsi de suite. L’effort demandé au
corps est donc fractionné.

La restriction sévère demande un plus grand effort à l’organisme, mais


celui-ci est plus court. Les restrictions par étapes demandent moins d’effort
à l’organisme, mais plus de persévérance pour celui qui les suit.

Exemples de diètes restrictives


Les diètes qui vont être données en exemple ci-après sont restrictives
pour la majorité des gens, car les apports qu’elles fournissent sont inférieurs
à ceux du mode d’alimentation courant dans notre société. La remarque
qu’« un régime est restrictif seulement s’il est moins abondant que le
régime habituel de la personne qui le suit » reste donc valable.

Le jeûne est une diète au cours de laquelle rien


de nutritif sous quelque forme que ce soit n’est
consommé, excepté l’eau.
La diète la plus restrictive qui existe est le jeûne, puisque rien de nutritif
sous quelque forme que ce soit n’est consommé. Seule l’eau est autorisée,
car elle est indispensable au fonctionnement organique. Les jeûnes durent
d’un jour à plusieurs semaines. Étant privé de tout, le corps déclenche une
autolyse d’autant plus puissante et par là, une élimination des toxines
d’autant plus forte, que n’importe quel autre régime. On entend parfois
parler de jeûne aux jus de fruits. En réalité il ne s’agit plus d’un jeûne, car
les fruits et les légumes apportent des éléments nutritifs (des vitamines, des
minéraux, des glucides…), ce qui est contraire à la définition du jeûne.
En dehors des jeûnes, il existe un grand nombre de diètes que l’on peut
diviser en deux groupes. En effet, deux manières principales d’établir
une restriction alimentaire sont envisageables : quantitative et
qualitative3. Dans le premier cas, n’importe quel aliment peut être
consommé mais pas dans n’importe quelle quantité. Dans le second cas,
c’est le contraire : les aliments peuvent être consommés en quantités libres,
mais ce n’est pas n’importe quel aliment qui peut être mangé. Dans les deux
cas, la modification des apports vers la baisse déclenche les effets
recherchés, à savoir l’autolyse et l’élimination des déchets. Ces effets ont
lieu avec une ampleur qui dépend de la sévérité de la restriction.

Les deux genres de diète

Diète à restriction Diète à restriction


quantitative qualitative

Que peut-on N’importe quels aliments Aliments précis


manger ?

Combien mange- Quantité limitée Quantité libre


t-on ?

Exemples Régime pesé Végétarisme


Pauvre en calories (sans chairs animales)
Suppression d’un repas Véganisme
Flétcherisme (sans produits animaux)
Monodiète Sans gluten
Jeûne Sans produits laitiers
Hypoprotéiné
Hypolipidique
Hypoglucidique
Sans sel
Dissocié

Parmi les régimes à restriction quantitative, on compte le régime pesé.


La quantité d’aliments consommés au cours de la journée ne doit pas
dépasser un certain poids, par exemple 800 g ou 500 g. Ce poids est, bien
sûr, inférieur à la quantité d’aliments normalement ingérés, qui est de
manière générale supérieure à 1 kg.
Le régime basses calories fait aussi partie de ce genre de diète. Au lieu
de consommer des aliments pour l’équivalent de 2 500 à 3 000 calories,
comme c’est habituellement le cas de nos jours, la personne qui suit la diète
se restreint à environ 1 500 calories. Une manière plus simple de procéder,
car elle ne demande pas de calculer des rations caloriques, est la
suppression d’un repas. Qu’il s’agisse du petit-déjeuner ou du repas de
midi, l’apport est moindre.
Une autre manière d’effectuer une restriction quantitative est la pratique
du flétcherisme, du nom de son inventeur Horace Fletcher (1849-1919).
Ici, la réduction n’est pas consciente ou volontaire. Elle résulte du fait que
les aliments autorisés, et ils le sont tous, doivent être mâchés très
longuement, jusqu’à cent fois ou plus, afin qu’ils deviennent liquides. Le
travail de mastication est donc intense et long. Le sentiment de satiété arrive
après n’avoir mangé que peu d’aliments.

Un aliment bien mâché est déjà à moitié digéré.


Les diètes à restrictions qualitatives sont beaucoup plus nombreuses et
prennent des formes très variées. Elles sont caractérisées par la suppression
ou la diminution d’un ou plusieurs aliments ou nutriments précis.

Pour quelqu’un qui mange régulièrement de la viande, le régime


végétarien est restrictif, car les chairs animales n’y sont pas autorisées.
Selon le genre de végétarisme, la restriction porte seulement sur les viandes
ou sur la viande et le poisson. Lorsqu’on supprime en plus les sous-produits
animaux, c’est-à-dire les produits laitiers et les œufs, on arrive au régime
végétalien ou végan. Ce dernier, caractérisé par la suppression de tous les
aliments d’origine animale, peut mettre l’accent sur les céréales comme
base fondamentale de l’alimentation, ce qui donne le céréalisme et la
macrobiotique, ou sur les fruits, ce qui donne le fruitarisme. Dans certains
systèmes diététiques, les céréales ne sont, au contraire, pas autorisées. Dans
d’autres diètes, ce sont les produits laitiers qui sont bannis. Lorsque les
intestins sont fragiles, ce sont les légumes et les fruits qui sont diminués ou
supprimés afin de ménager l’hypersensibilité des muqueuses digestives
(entérite…).
Selon les besoins thérapeutiques, ce seront plutôt des nutriments que des
aliments qui seront l’objet de la restriction. Le régime hypoprotéiné est
utilisé lors de troubles rénaux et de rhumatismes (les déchets de protéines
sont éliminés par les reins et ont tendance à s’accumuler dans les
articulations), le régime hypolipidique en cas de troubles hépatiques ou
digestifs (les graisses sont digérées par le foie), le régime hypoglucidique
lors de diabète et d’obésité. Le régime sans sel ou pauvre en sel est instauré
pour lutter contre la rétention d’eau (œdème) et les problèmes rénaux. Il
consiste à ne pas rajouter de sel aux aliments et à réduire fortement ceux qui
en contiennent beaucoup, à savoir les formages, le pain, la charcuterie, la
viande…

Teneur en sel des aliments

(pour 100 g)

Les aliments que nous offre la nature sont pauvres en sel.

Céréales 2 à 20 mg

Fruits 1 à 30 mg

Légumes 2 à 80 mg

Œufs 95 mg

Poisson d’eau douce 60 à 110 mg

Poisson de mer 60 à 150 mg

Viande 60 à 200 mg

Le sel consommé par l’être humain provient, avant tout, de celui qu’il
rajoute à ses aliments.

Pain 500 à 650 mg

Fromage 620 à 1 100 mg


Charcuterie 160 à 2 500 mg

Viande séchée 4 300 mg

Les régimes dans lesquels la suppression porte sur un nutriment ont


davantage pour but de soulager un organe faible, mais selon l’ampleur
de la restriction, ils ont aussi une action autolytique.

Fait aussi partie des diètes à restriction qualitative le régime dissocié.


Tous les aliments y sont autorisés, mais ils ne peuvent pas être consommés
en même temps. Dans sa forme simple, les protéines et les farineux sont
toujours mangés à des repas différents. Le repas de midi sera, par exemple,
constitué d’un farineux au choix parmi les céréales, les pâtes ou les pommes
de terre, accompagnées de légumes cuits ou crus ; le repas du soir
comprendra alors une protéine (viande, poissons, œuf ou fromage)
accompagné de légumes également. Les fruits se mangent en dehors des
repas (10 h, 16 h) et au petit-déjeuner.
La dissociation des aliments raccourcit le temps nécessaire aux
digestions. En effet, chaque aliment appelle des sucs digestifs différents,
adaptés à ses caractéristiques. Or, plus des sucs digestifs de composition
diverse sont sécrétés au même repas, plus ils se contrarient mutuellement.
Les digestions seront ainsi lentes et laborieuses. À l’inverse, la dissociation
évite les oppositions entre sucs digestifs et facilite les digestions, ce qui
raccourcit beaucoup leur durée. La conséquence de cette accélération est
que le temps pendant lequel l’organisme peut puiser les nutriments contenus
dans le bol alimentaire diminue. L’assimilation est, par conséquent, en
dessous de ce qu’elle pourrait être. Le corps est moins bien nourri et est
obligé de puiser dans ses tissus, par autolyse, ce qui lui manque. Cela le
débarrasse d’une partie de ses toxines, mais lui fait aussi perdre du poids.
C’est la raison pour laquelle le régime dissocié, bien qu’utilisé initialement
pour résoudre des problèmes digestifs (indigestion, fermentation
intestinale), est souvent utilisé pour maigrir. Pratiqué par des personnes qui
ne sont pas en excédent de poids, ce régime amène rapidement à des
carences et une perte de vitalité d’une part, parce que très vite l’autolyse
prive le sujet maigre de ses réserves et d’autre part, parce que la diminution
du temps d’assimilation empêche le sujet de profiter de ce qu’il mange.

Le régime dissocié améliore la digestion, mais


diminue l’assimilation.
La restriction alimentaire étant le facteur qui déclenche l’autolyse
lors des diètes, il en résulte que n’importe quelle restriction opérée sur
le mode d’alimentation de quelqu’un constituera une diète qui aura des
effets bénéfiques. Il existe ainsi autant de diètes que l’on veut bien
imaginer. Ce fait se concrétise dans les innombrables diètes proposées au
grand public par des médecins, des naturopathes, des chercheurs
empiriques, etc.
Entre le mode d’alimentation habituel d’une personne et le jeûne, il
existe ainsi toute une gamme de diètes possibles à lui faire suivre, qui se
caractérisent par des restrictions de plus en plus importantes.

Les monodiètes sont des diètes pendant


lesquelles on ne consomme qu’un seul aliment
(mono) au cours de la journée.
Le régime le plus restrictif qui précède le jeûne est la monodiète.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une diète pendant laquelle on ne
consomme qu’un seul (mono) aliment au cours de la journée. Cet unique
aliment est consommé à volonté à chaque repas et, à lui tout seul, il
compose le menu. Les monodiètes les plus connues sont la cure de raisin
de Johanna Brandt, la cure de jus de légumes de Breuss et celle de riz des
macrobiotes. N’importe quel aliment peut cependant être choisi, l’essentiel
étant qu’il soit le seul mangé au cours de la journée. La quantité d’aliments
consommés se réduit inévitablement, car le sentiment de satiété est vite
atteint. De plus, même si l’aliment est mangé en quantité importante, il est
rapidement et facilement digéré. Il est mangé seul et il n’y a pas de
neutralisation des sucs digestifs entre eux. L’action de la monodiète n’est
donc pas due aux vertus de l’aliment mangé, mais au fait qu’un seul aliment
étant fourni au corps, ce dernier n’est pas nourri correctement. Il ne reçoit
pas tous les nutriments dont il a besoin et est obligé de se les procurer en
autolysant ses tissus et toxines.

Exemples de produits diététiques


Un certain nombre d’aliments sont volontairement modifiés dans leur
composition pour obtenir un produit alimentaire diététique. Parmi ceux-ci :
le lait écrémé, le fromage à 0 % de matière grasse ou mi-gras, le pain sans
sel ou sans gluten, le café décaféiné, le thé sans théine et le « sel » sans sel.
En font aussi partie les confitures et biscuits sans sucre pour les diabétiques
et tous les produits « light » ou « allégés » pour lutter contre l’excédent de
poids.
Dans certains cas, ces produits sont utilisés pour soutenir les restrictions
opérées au niveau du régime. Ils ne sont donc consommés que d’une
manière transitoire. Dans d’autres cas, ils sont utilisés en permanence pour
pallier une déficience organique. Par exemple, les fromages à 0 % de
matière grasse dans les maladies cardio-vasculaires.

Durée des cures


La question de la durée des cures est très importante. Trop courtes, elles
ne permettent pas d’obtenir la guérison, trop longues elles mettent la santé
en danger. Dans le premier cas, il n’y pas de dommage, mais pas de résultat
satisfaisant non plus. Dans le second cas par contre, la diète est poursuivie
trop longtemps et le corps peut être atteint.
La raison des dommages est la suivante. Les restrictions alimentaires ont
pour but de, volontairement, sous-alimenter un organisme pour l’obliger à
autolyser les toxines qui l’encombrent et qui le rendent malade. Cet état de
sous-alimentation n’est pas naturel. Il place l’organisme dans une situation
spéciale, hors norme. Poursuivie trop longtemps, la sous-alimentation cesse
finalement d’être bénéfique. À partir d’un certain moment, le gros des
toxines a été « brûlé » et éliminé, l’autolyse s’attaque aux tissus sains. Elle
les prive d’une partie de leurs composants. Le corps passe ainsi d’un état de
surcharge à celui de carence.

Les régimes restrictifs ont un but thérapeutique. Ils ne sont pas


des régimes alimentaires que l’on peut suivre toute sa vie pour
bénéficier d’une bonne hygiène alimentaire. Ils sont, au
contraire, des régimes volontairement déficients au niveau des
apports et ne sont à suivre que de manière limitée dans le
temps. Ce sont des actions thérapeutiques ponctuelles, non des
mesures d’hygiène permanentes. Après une diète, les apports
alimentaires doivent toujours être élargis pour obtenir un mode
d’alimentations sain et adapté à la personne pour le long terme.

Une diète hypocalorique à 1 500 calories, un régime hypoprotéiné, une


monodiète aux raisins, etc. ne sont donc pas des manières de s’alimenter
pour le long terme, mais à suivre seulement lors de maladies de surcharge,
et tant que celles-ci durent.
Un régime restrictif dure quelques jours, semaines ou mois, rarement une
année. Leur durée est en relation avec le temps nécessaire pour obtenir
une amélioration ou une guérison. Sitôt que l’organisme a autolysé et
éliminé les toxines responsables de la maladie, les symptômes de celle-ci
s’atténuent ou disparaissent. Lorsque la peau ne rejette plus de déchets sous
forme d’eczéma, que les articulations ne sont plus douloureuses, etc. les
restrictions ont atteint leur but et la cure peut être interrompue. Elle doit
même impérativement l’être pour éviter de basculer alors dans une situation
de manque qui conduirait à des maladies de carences.
Une des seules situations où un régime en apparence restrictif est
suivi pour toute une vie est celle dans laquelle il est utilisé pour adapter
les apports d’un nutriment précis aux capacités diminuées de l’organe
qui le digère ou en élimine les déchets. Par exemple, la consommation très
modérée de graisses pour ne pas surmener les capacités de digestions d’un
foie déficient, de protéines pour épargner des reins affaiblis, de fruits en cas
de faiblesse métabolique face aux acides, etc.. Mais dans de tels cas, si, vu
de l’extérieur, le régime est restrictif, il ne l’est pas pour la personne
concernée puisqu’il est ajusté à ses possibilités et ne se situe pas en dessous
de celles-ci.

Crises curatives et diète


L’organisme a une propension toute naturelle à chercher à éliminer le
maximum de toxines pour préserver la bonne composition du terrain. S’il
ne le fait pas correctement, c’est qu’il en est empêché. Le plus souvent cela
est dû à des apports alimentaires trop importants. Ceux-ci mobilisent le gros
des forces corporelles au niveau du tube digestif et les empêchent de
s’exercer au niveau des émonctoires.
Cependant, lors d’un régime restrictif les apports alimentaires étant
fortement réduits, ces forces deviennent disponibles en grand nombre pour
les éliminations. Et de fait, lors d’une diète sévère, toutes les forces ainsi
économisées sont mises à contribution pour évacuer les toxines. Les
différents émonctoires (foie, reins, poumons, intestins, peau) se mettent à
éliminer plus de déchets que d’habitude. L’accroissement très net des
éliminations, auxquelles rien ne s’oppose plus, peut prendre des formes
très vives, que l’on appelle des crises de nettoyage ou crises de
désintoxication ; et parce qu’elles conduisent à la guérison : des crises
curatives.
D’abord, l’émonctoire lui-même se décongestionne des toxines qui
l’encombrent. Ensuite, il extrait celles qui sont dans le sang. Ce dernier
étant purifié, il peut se charger de celles qui se trouvent dans les tissus.
Ainsi, venant de plus en plus des profondeurs du corps, les toxines
remontent vers la surface. En se présentant en masse aux émonctoires, elles
créent des situations de crise, au cours desquelles elles sont éliminées en
grand nombre et de façon spectaculaire. La peau peut se couvrir de boutons,
les poumons expectorer de nombreuses glaires, les urines devenir très
foncées et chargées, etc.

Les crises curatives ne sont pas dangereuses en


soi – le danger est plutôt de laisser les toxines
s’accumuler dans les tissus – mais il faut
parfois les freiner
Les crises curatives ne sont pas dangereuses en soi – le danger est plutôt
de laisser les toxines s’accumuler dans les tissus – mais il faut parfois les
freiner. Elles ne durent d’ailleurs pas longtemps, un à deux jours seulement.
Le gros des déchets une fois évacué, les symptômes exubérants
d’élimination se calment et disparaissent.
Un régime restrictif est efficace quand bien même aucune crise curative
ne se déclencherait. Le travail d’élimination peut aussi se faire de manière
discrète mais efficace. Il fallait cependant mentionner l’existence des crises
curatives4. Si l’on ignore ce qu’elles sont, elles surviennent alors comme
une grande surprise et donnent à penser qu’une erreur a été commise. En
réalité, elles sont des processus normaux et salutaires, qu’il faut au plus
freiner lorsqu’ils sont trop exubérants. Cela se fait en augmentant l’apport
d’aliments afin de dériver une partie des forces utilisées pour les
éliminations vers le tube digestif. Les crises curatives apparaissent, avant
tout, lors de diètes sévères, comme les monodiètes et les jeûnes.

Thérapies accompagnatrices
Lors de diètes, les efforts que le corps fait pour purifier le terrain
peuvent être soutenus par différentes thérapies. Nous ne ferons que les
mentionner sans entrer dans leur pratique, car cela sortirait du cadre de ce
livre consacré à l’alimentation5.
La combustion des déchets et des résidus métaboliques peut être
augmentée par la pratique d’exercice physique, de sport et de bains
hyperthermiques. Ces trois thérapies élèvent la température du corps, créant
une fièvre artificielle qui active le « feu » dans lequel les toxines seront
brûlées.
La filtration et l’élimination des toxines par les cinq émonctoires (foie,
intestins, reins, peau et poumons) peuvent être grandement stimulées par la
prise de plantes médicinales (plantes hépatiques, laxatives, diurétiques,
sudorifiques et expectorantes). En soutenant et activant le travail de ces
organes, elles favorisent l’élimination des déchets vers l’extérieur du corps.

Personnes concernées par les diètes


Les diètes sont recommandées aux personnes qui mangent trop, éliminent
mal, brûlent peu et sont sédentaires.

Erreurs à ne pas commettre


De fausses conclusions ou interprétations sont parfois tirées à propos de
l’effet des restrictions alimentaires. Elles conduisent à des comportements
alimentaires erronés qui sont préjudiciables pour la santé.
La plus courante de ces erreurs est de penser que la diète ayant été
efficace, c’est nécessairement l’aliment supprimé qui était responsable
des troubles et qu’il ne convient pas au corps. Prenons l’exemple de
quelqu’un qui est suralimenté. Il se sent mal et souffre de différents
problèmes de santé, à cause des toxines en général qui engorgent ses
organes et encombrent son terrain. Cette personne lit un jour un livre
recommandant la suppression d’un aliment précis, par exemple les produits
laitiers. Supposons que cette personne suive cette diète et se sente mieux,
voire guérisse de ses maux. Sa joie d’avoir retrouvé sa vitalité et sa santé,
lui fait faussement conclure que, grâce à la suppression précise qu’elle a
effectuée, elle sait maintenant qu’elle ne supporte pas les produits laitiers,
que ceux-ci ne lui conviennent pas et, par conséquent, qu’elle ne doit plus
en manger.
Cette conclusion n’est cependant pas objective. Elle conduit cette
personne à priver dorénavant son corps d’un aliment dont celui-ci a grand
besoin, ce qui l’amènera à se carencer. Les effets bénéfiques des diètes ne
résultent, en effet, pas de la valeur intrinsèque de l’aliment supprimé,
mais de la restriction en soi. Que la restriction porte sur les produits
laitiers, la viande, les céréales, les graisses ou n’importe quel autre aliment
est secondaire. C’est le fait de recevoir un apport alimentaire inférieur à ce
dont il a l’habitude qui oblige le corps à déclencher l’autolyse, quelle que
soit la restriction. La personne qui a suivi la diète aurait pu avoir d’aussi
bons résultats si elle avait supprimé les graisses, les céréales ou n’importe
quel autre aliment. Les effets bénéfiques de la cure ne proviennent pas de ce
qu’elle est allergique aux produits laitiers, mais du fait que manger moins,
en général, déclenche l’autolyse.

Cette fausse conclusion conduit de nombreuses personnes à


supprimer définitivement un aliment ou un autre, alors que
l’aliment n’est nullement responsable de leurs maux ou, tout au
plus, c’est son abus seulement qui l’est. Il pourrait donc
parfaitement être encore consommé. Le problème n’est pas cet
aliment, mais le mode alimentaire global de la personne
concernée. Cela dit, il existe des incompatibilités réelles à
certains nutriments ou aliments, mais elles sont moins
courantes qu’on ne le croit généralement.

Une autre erreur d’interprétation peut survenir après une diète. Au cours
de celle-ci, le tube digestif reçoit des quantités bien moindres d’aliments et
il s’habitue à travailler sur un volume réduit de nourriture. Lorsque la diète
arrive à son terme et que les apports sont à nouveau augmentés, il
arrive, qu’au départ, les organes digestifs ne soient pas en mesure d’y
faire face. En effet, au temps de désadaptation qui s’est installé au
cours de la diète, il faut maintenant opposer un temps de réadaptation.
Celle-ci permet au tube digestif de se réhabituer à digérer davantage
d’aliments à la fois, ou certains aliments en particulier qui avaient été
supprimés complètement. Si ce temps de réadaptation n’est pas respecté, les
problèmes digestifs qui surviendront peuvent conduire certaines personnes
à de fausses conclusions. Par exemple, qu’elles ne peuvent plus digérer un
volume d’aliments aussi grand qu’auparavant, que leur manière de
s’alimenter doit rester au bas volume d’aliments consommés pendant la
diète.
Une telle personne mange ainsi trop peu, non parce qu’elle est
intrinsèquement incapable de manger plus, mais parce qu’elle ne se donne
pas le temps de se réhabituer à le faire. Mangeant insuffisamment, elle est
en manque et passe ainsi des maladies de surcharges à celles de carences.

La diététique effectue des restrictions alimentaires dans le but


soit d’ajuster les apports alimentaires trop importants aux
besoins réels de l’organisme, soit de, volontairement, sous-
nourrir dans un but thérapeutique, celui de brûler les toxines par
l’autolyse.
2- La nutrition

Définition
La nutrition est l’art des apports alimentaires, autrement dit l’art de
fournir au corps tous les aliments et nutriments dont il a besoin. L’apport
peut se manifester sous la forme d’un simple accroissement des quantités
déjà consommées ou, carrément, de l’adjonction de nouveaux aliments.
L’accroissement est effectué lorsque les aliments ou nutriments sont déjà
consommés, mais en quantité trop faible. Il sera, par exemple, recommandé
à quelqu’un qui ne mange qu’épisodiquement des fruits, d’en manger un
tous les jours ; à quelqu’un qui ne mange que des quantités minimes de
légumes cuits d’en consommer des rations plus importantes et plus
régulièrement.
L’adjonction consiste à introduire dans le menu d’une personne un
aliment qu’elle ne consomme pas habituellement, afin qu’il puisse lui
fournir les nutriments qui lui manquent. Certaines personnes ne mangent
jamais de pain complet ou de céréales complètes et, pour cette raison, sont
carencées en vitamines du groupe B. La réintroduction de ces aliments,
sources principales des vitamines B, est donc indispensable et constitue une
démarche nutritionnelle. D’autres personnes se carencent en vitamines en
général, car elles ne mangent jamais de fruits ni de crudités ; en calcium, en
laissant de côté les produits laitiers ; en minéraux, en négligeant les
légumes, etc..

Généralement, la correction des apports ne porte pas sur un seul


aliment mais sur plusieurs. La raison en est que, le plus souvent, les
nutriments nécessaires pour combler les carences se trouvent dans
plusieurs aliments. Le calcium, par exemple, est non seulement présent
dans le lait, mais aussi dans les yogourts, le fromage, le cresson, le céleri en
branches et les graines de soja. La carence en vitamine C ne nécessite pas
seulement des kiwis, mais des fruits et des crudités en général ; les carences
en oméga-3 et 6 non seulement des huiles de première pression à froid,
mais aussi des fruits oléagineux.

But de la nutrition
La nutrition est la science des apports minimums. Les recommandations
qu’elle donne sont du genre : « Ne consommez pas moins de… » Voulant
accroître la consommation ou garantir un certain apport, elle parle des
limites inférieures au-dessous desquelles il ne faut pas descendre et
encourage vivement une consommation supérieure pour combler d’autant
plus sûrement les carences.
Parfois, la nutrition ne cherche qu’à ramener les apports
alimentaires à la normale. Quelqu’un mange juste un peu moins que ce
qui lui serait bénéfique. En ajustant vers le haut les entrées, on garantit à
l’organisme un apport suffisant de tous les nutriments dont il a besoin. En
tant que tels, il s’agit plus d’une mesure d’hygiène générale que de thérapie.
Elle portera sur un accroissement général de l’alimentation (en cas de sous-
nutrition générale) ou seulement sur un ou deux aliments spécifiques (en
cas de carences spécifiques). Par exemple, elle fera passer la prise
quotidienne d’huile végétale de première pression à froid d’une demie à
deux cuillères à soupe, pour assurer un apport suffisant d’oméga-3 et 6 ; ou
le passage de 100 g à 300 g de céréales ou de pommes de terre pour réaliser
un apport adéquat de sucre retard sous forme d’amidon.
Dans d’autres cas, les mesures nutritionnelles préconisées ne visent
pas à revenir à la normale, mais à dépasser la norme. En apportant
davantage que ce qui est habituellement nécessaire non seulement le corps
est pourvu en nutriments dont il a besoin quotidiennement, mais également
de ceux nécessaires pour combler les carences.

Les carences peuvent être comparées à des


trous qui doivent être comblés.
Les carences peuvent être comparées à des trous qui doivent être
comblés. Ces trous sont plus ou moins profonds et volumineux. Pour être
comblés, un apport unique ne suffit pas. C’est jour après jour, que le corps
doit être fourni en nutriments. Ces derniers, en effet, ne doivent pas
seulement « remplir un trou », mais s’intégrer aux tissus environnants.
Exprimé en d’autres termes, la lésion qu’a creusée la carence doit être
réparée à l’aide des nutriments nécessaires en faisant du tissu
cellulaire. Ce processus qui consiste à intégrer des nutriments isolés pour
en faire des tissus vivants prend du temps, d’où la nécessité d’apports
réguliers et abondants.
Lorsque les troubles engendrés par la carence ne sont pas lésionnels,
mais fonctionnels, la nécessité d’apports réguliers et abondants est aussi
présente. Un apport isolé, même important de vitamine C peut, certes, aider
le système immunitaire à fonctionner, mais seulement de manière
passagère. L’effet sera le même que celui d’un feu de paille : rapide,
spectaculaire, mais court. Une carence « fonctionnelle » se comble par un
apport constant et régulier de vitamines. Leur durée de vie est courte.
Une fois qu’elles ont participé à l’activité biochimique dans laquelle elles
interviennent, elles sont usées et disparaissent, autrement dit, meurent. De
nouvelles vitamines doivent donc être présentes et d’autres encore être à
disposition, pour que leur action puisse se manifester constamment,
permettant ainsi au système immunitaire de défendre l’organisme sans
discontinuer.

Pour s’assurer un fonctionnement correct dans la durée, le corps met en


réserve des nutriments. Les nutriments en question sont dans le sang et
imbibent les tissus. Cette imprégnation peut cependant être plus ou moins
forte selon la concentration des nutriments dans les tissus. Plus elle est
forte, plus le corps s’assure une bonne santé pour le long terme. Plus elle est
faible, plus le risque de se trouver en déficit de nutriments est grand, sitôt
que l’alimentation en manquera et que ceux présents auront été utilisés.

La notion de synergie est fondamentale en ce qui concerne la


nutrition. Aucun nutriment ne travaille de manière isolée et n’est
responsable, à lui tout seul, d’une transformation biochimique donnée
ou d’une fonction. Plusieurs d’entre eux interviennent toujours. C’est leur
action coordonnée, aux différentes étapes des transformations biochimiques
d’une fonction précise, qui permet à la fonction d’avoir lieu.
La transformation du glucose en énergie passe par toute une série de
réactions chimiques, d’abord aérobie, puis anaérobie. Différents oligo-
éléments et vitamines agissent à chacune de ces étapes. Qu’il vienne à
manquer un seul nutriment, tous les autres seront freinés ou bloqués.
Un exemple très parlant à ce propos est celui de l’anémie. L’anémie est
connue du grand public pour être causée par un manque de fer. Mais, pour
que le fer puisse bien se fixer sur les globules rouges, la présence de cuivre,
de cobalt et de vitamine B12 est également nécessaire. Le manque de
n’importe lequel de ces nutriments compromet la bonne fixation du fer et
peut provoquer une anémie.

Soigner une maladie de carence par la nutrition consiste donc


rarement à apporter un nutriment unique, mais bien plus des
complexes de ceux-ci, c’est-à-dire des mélanges de vitamines, de
minéraux, d’oligo-éléments et d’acides aminés, chacun d’eux aidant
l’utilisation des autres. Cela a lieu tout naturellement lorsque l’on
consomme des aliments, mais pas lors de la prise de vitamines isolées
préparées en laboratoire.
L’importance de la lutte contre les carences est d’autant plus grande que
les nutriments ne possèdent que rarement une fonction unique, mais
agissent dans de multiples réactions biochimiques différentes. Le zinc, par
exemple, active plus de quatre-vingts enzymes, le magnésium plusieurs
centaines.
Une carence a donc des répercussions multiples et non un effet unique.
Certaines fonctions seront plus touchées que d’autres, selon l’importance du
nutriment pour elles. Plus l’une de celles-ci est dépendante d’une substance
donnée, plus la carence s’installera rapidement et sera grave. D’autres
fonctions, n’utilisant que peu le nutriment en question, ne seront que
légèrement touchées. Dans ces derniers cas, les symptômes de manque ne
se manifesteront pas aussi rapidement ni aussi dramatiquement.
Tous les nutriments sont importants pour l’organisme mais, en
pratique, certains le sont davantage que d’autres. C’est le cas
des protéines. Les protéines sont en effet indispensables pour
la construction des tissus. Elles contribuent à la formation de la
trame des chairs. Cette trame peut être comparée à un filet
dans lequel viennent se prendre des poissons, autrement dit, au
niveau organique, le filet dans lequel se fixent les différents
nutriments nécessaires à la formation des tissus. Et de même
qu’un filet dont les mailles sont trop lâches ou brisées laisse
passer les poissons sans les retenir, une mauvaise trame
protéique des tissus retient mal les nutriments qui devraient s’y
fixer.

Dans tous les cas de carences, il faut donc aussi s’assurer d’un apport
suffisant de protéines, afin que la trame des tissus soit de bonne qualité et
que les différents nutriments puissent bien s’y fixer.

Exemples de régimes nutritionnels


Lorsque l’on fait de la nutrition, on ne parle plus de diètes mais de
régimes nutritionnels. Le terme diète n’est plus de mise, car il a le sens de
restriction, ce qui est l’inverse de ce que l’on cherche à atteindre avec la
nutrition. Si le terme diète est toujours utilisé dans son vrai sens, le terme
régime, lui, est employé dans le langage courant aussi bien pour désigner un
mode d’alimentation nutritionnel que diététique.
Les régimes de nutrition visent à réaliser des apports d’aliments ou de
nutriments plus importants que ceux effectués habituellement. Selon les cas,
il s’agit d’un accroissement des quantités consommées, dans d’autres de
l’introduction d’un aliment jusque-là laissé de côté. Voyons d’abord les
régimes dans lesquels un aliment fait l’objet d’un apport plus conséquent.
Les produits laitiers (fromage, yogourt…), qui sont une bonne source de
protéines complètes et de calcium, sont augmentés chez les personnes qui
se sont affaiblies en suivant un régime trop végétalien ; chez les enfants
dont la croissance et la formation du squelette se font mal ; lors de la
vieillesse et de la ménopause pour lutter contre une déminéralisation trop
rapide du squelette (ostéoporose).
Un accroissement des apports d’œufs est effectué pour lutter contre les
carences protéiques résultant de régime trop végétalien, mais aussi en cas
d’anémie à cause de la richesse des œufs en fer.
Des apports plus importants de viande sont nécessaires pour les
personnes qui « manquent de sang ». Cette expression désigne des
personnes qui manquent de force, d’énergie et de tonus. Elles semblent ne
pas avoir assez de sang ou un sang pas assez fort pour dynamiser et animer
le corps. La consommation de viande en quantités plus importantes leur
redonne des couleurs, des forces et le « feu » qui leur faisait défaut. Un
régime riche en viande est aussi indiqué pour les personnes affaiblies par
des privations trop longues ou des diètes trop extrêmes.
Un régime riche en céréales (riz, pain, pâtes…) est recommandé aux
« grands brûleurs », c’est-à-dire des gens dont la vitesse des métabolismes
est très élevée et qui utilisent (brûlent) rapidement ce qu’ils ont mangé. Ce
sont des gens de tempérament nerveux et des hyperthyroïdiens. Leur
manière rapide de se mouvoir et de parler nécessite des apports importants
de carburant énergétique, ce qu’ils trouvent dans les céréales et leurs sous-
produits (pain, pâtes…). Un régime riche en céréales est également indiqué
aux travailleurs de force qui se dépensent beaucoup physiquement au cours
de la journée. Par exemple, les terrassiers, les bûcherons. Lorsque les
céréales sont complètes, un apport plus conséquent sert aussi à lutter contre
les carences en vitamines du groupe B, dont les céréales sont une des
principales et rares sources.

Une consommation importante de fruits fluidifie


le sang lorsque celui-ci est trop épais et qu’il
circule mal.
Aux personnes déminéralisées, il est recommandé un régime riche en
légumes, surtout ceux de couleur verte : épinard, salades…, car ils
contiennent de nombreux minéraux. Les fruits en contiennent moins, mais
sont très riches en vitamines, aussi sont-ils conseillés en cas de carences
générales en vitamines. Une consommation importante de fruits fluidifie le
sang lorsque celui-ci est trop épais et qu’il circule mal. Une consommation
généreuse de fruits et de légumes est indiquée d’une part aux personnes
constipées, à cause des nombreuses fibres (le ballast) qui stimuleront leur
péristaltisme intestinal et, d’autre part, aux personnes dont la flore
intestinale est détruite, suite à un traitement antibiotique ou à cause d’une
consommation importante d’aliments raffinés. Les fibres alimentaires de
ces aliments, dont se nourrit la flore intestinale, favorisent la multiplication,
et par là la régénération, des bactéries constituant cette flore.

Abordons maintenant les régimes dans lesquels un nutriment particulier


est apporté en quantité plus importante.
Le régime hyperprotéiné est un régime dans lequel les aliments riches
en protéines (viande, poisson, œuf, fromage…) sont augmentés. Ils sont
recommandés chez les enfants dont la croissance se fait mal ou trop
rapidement, lors de fonte musculaire (longue maladie, sous-nutrition), pour
les sportifs qui souhaitent augmenter leur masse musculaire. Les protéines
aident en effet à refaire des tissus. Pour cette raison, ce régime est aussi
recommandé aux personnes poly-carencées, car en aidant à reconstruire une
bonne trame tissulaire, les nutriments en général seront mieux retenus. Lors
de la grossesse, puis lors de l’allaitement un accroissement de l’apport de
protéines est aussi recommandé.

Le régime hyperprotéiné est recommandé aux


personnes poly-carencées, car en aidant à
reconstruire une bonne trame tissulaire, les
nutriments en général seront mieux retenus.
Un régime hyperglucidique ne consiste pas à amener beaucoup de
sucres rapides (fruits frais et secs), mais des sucres lents comme on en
trouve dans les aliments riches en féculent ou amidon (pommes de terre,
céréales, pâtes…). Il stabilise le taux de sucre dans le sang des
hypoglycémiques et permet l’effort lent et qui dure, par opposition à court
et intense qui nécessite plutôt des protéines. Il calme les troubles
inflammatoires du tube digestif (gastrite, entérite, colite), car les farineux,
contrairement aux protéines, ne sollicitent pas une grande production
d’acides pour être digérés.
Il serait difficile de parler de régime hyperlipidique car les capacités de
l’organisme à digérer les graisses ne sont pas si élevées qu’il puisse en
manger de très grandes quantités. Cependant, un régime légèrement plus
fourni en graisses végétales (huile première pression à froid, oléagineux…)
ou animales (beurre, crème, fromage…) peut être utilisé pour lutter contre
l’amaigrissement.
Un apport plus important de sel est conseillé lorsque la déperdition de sel
est importante. C’est le cas lors de diarrhées ou de fortes sudations qui
accompagnent un coup de chaleur. Le sel aide à faire remonter la tension
artérielle des personnes hypotendues et augmente la résistance au stress en
soutenant le travail des glandes surrénales.
De nos jours, le rôle de chaque vitamine et de chaque minéral étant bien
connu, les régimes nutritionnels sont conçus pour réaliser un apport plus
important en une vitamine ou un minéral précis. Par exemple, en cas de
carence en vitamine A, la consommation de carottes crues, de cresson,
d’épinards, de brocoli sera augmentée, car ce sont des aliments riches en
vitamine A (sous forme de bêta-carotène). La carence en magnésium, elle,
nécessitera un accroissement de la consommation d’amandes, de
cacahuètes, de noix, de noisettes, de flocons d’avoine, de maïs, des dattes…

Dans tous les exemples donnés ci-dessus, il était chaque fois question
d’élever les quantités consommées d’un ou de plusieurs aliments au cours
des repas. Cette mesure est facile à exécuter par les personnes qui sont
fortes sur le plan digestif, ce qui est rarement le cas pour les personnes
carencées. Au contraire, celles-ci ont souvent des capacités digestives
faibles et ne peuvent faire face à des augmentations quantitatives
importantes d’aliments.
Dans de tels cas, la solution ne consiste pas à pousser ces gens à manger
plus à la fois, mais de rajouter un repas. De cette manière, bien que
survenant plus souvent, chaque repas restera en accord avec les capacités
digestives du sujet.
Une autre manière de procéder, qui est très similaire, consiste à
augmenter la fréquence des prises. Au lieu de manger des céréales
complètes une fois par semaine, une personne carencée en consommera
trois fois par semaine, voire tous les jours.

À cause de l’action synergique des différents nutriments – « chacun ayant


besoin des autres pour être utilisé » – le régime nutritionnel par excellence
doit comprendre des aliments de genre très différents. Il se situe donc à
l’opposé du régime dissocié dont nous avons parlé à propos des diètes
restrictives. On parlera alors de mélangisme. Il a, en effet, été dit qu’en
dissociant, c’est-à-dire en ne mélangeant pas les différents genres
d’aliments, les digestions étaient simplifiées et se faisaient beaucoup mieux.
La conséquence est, cependant, que les aliments sont vite transformés et ne
doivent pas rester longtemps aux différents « étages » du tube digestif. Le
bol alimentaire progresse alors tout naturellement plus vite et atteint
l’extrémité des intestins en un temps plus court. Cela présente le
désavantage de ne pas laisser aux substances nutritives autant de temps pour
traverser les muqueuses intestinales et pénétrer dans le corps. En d’autres
termes, si, en les dissociant, les digestions sont meilleures, l’assimilation,
elle, est au contraire moins bonne. Des quantités moindres de nutriments
sont absorbées, ce qui va à l’encontre du but d’une bonne nutrition.

En nutrition, il faut donc se situer à l’opposé du régime dissocié.


Il faut veiller à ce que des aliments de genres différents soient
consommés en même temps pour freiner la vitesse du transit
intestinal et ainsi favoriser l’assimilation.
Concrètement cela signifie que protéines, amidon et graisses soient
présents dans le même repas. C’est d’ailleurs ce que l’on trouve dans les
repas traditionnels consommés un peu partout : la protéine (viande, poisson,
fromage…) est accompagnée de farineux (pomme de terre, pâtes, riz…) et
de graisses (sauces, huile) ainsi que de légumes pour l’apport minéral et
vitaminique.
Bien sûr, il ne s’agit pas de procéder à des mélanges trop compliqués
avec la fausse idée que « plus on mélange, plus on assimilera ». Les
digestions des aliments deviendraient trop difficiles à réaliser et les
nutriments ne seraient alors pas libérés pour l’assimilation. Il ne faut
procéder qu’à des mélanges raisonnables.
L’avantage du mélangisme n’est pas seulement de favoriser
l’absorption des nutriments, mais aussi leur fixation dans les tissus.
Provenant d’aliments différents, les apports de nutriments sont plus variés.
Or, comme nous l’avons vu, les nutriments travaillent en synergie. Ils ont
besoin les uns des autres pour être utilisés. Ainsi, la présence simultanée de
protéines, glucides, lipides, minéraux et vitamines favorise la construction
des tissus, la production d’énergie et, de manière générale, le
fonctionnement des organes. Aucun nutriment n’est empêché d’être utilisé
par l’absence de l’autre. Tous sont présents et contribuent mutuellement à
l’utilisation de chacun d’eux.

Exemples de produits nutritionnels


Dans le but de renforcer l’apport de nutriments, certains aliments voient
leur composition modifiée par l’adjonction de substances spécifiques. Cela
donne un aliment enrichi en protéine, vitamines, etc.
Parmi ces aliments, on compte le pain enrichi en son ou en graines
d’oléagineux, les biscottes aux algues (pour l’iode), etc.
Les graines germées peuvent être comptées parmi les produits
nutritionnels. En germant, la teneur en vitamine et en minéraux des graines
de fenugrec, de blé, de moutarde, de luzerne, etc. augmente énormément.
L’accroissement de nutriments est donc parfaitement naturel et non
artificiel.
Les compléments alimentaires tels le pollen, le
germe de blé… sont d’une richesse
extraordinaire en vitamines, minéraux, oligo-
éléments et acides aminés.
La nature offre d’ailleurs d’autres produits d’une richesse extraordinaire
en vitamines, minéraux, oligo-éléments et acides aminés, ce sont les
compléments alimentaires. Parmi ceux-ci, il faut compter la levure de
bière, le pollen de fleur, les algues marines, la spiruline, le germe de blé,
l’huile de foie de flétan, la mélasse noire, etc.
Les compléments alimentaires naturels sont caractérisés par leur haute
teneur en nutriments. Celle-ci est beaucoup plus élevée que celle des
aliments. Ils ne sont pas des aliments en soi, mais des produits qui
complètent harmonieusement les apports alimentaires lorsque ceux-ci sont
insuffisants. La levure de bière, par exemple, est la source la plus abondante
des vitamines du groupe B ; le germe de blé a la plus haute teneur en
vitamine E ; la spiruline en vitamine A, etc.

Les compléments alimentaires

Compléments Très haute teneur en

Levure de bière Acides aminés essentiels, vitamines B, phosphore

Pollen de fleur Vitamines C, B3, toutes les vitamines (sauf B4),


acides aminés essentiels

Algues marines Minéraux et oligo-éléments

Spiruline Vitamines A, B12, E, fer, acides aminés essentiels

Mélasse noire Potassium, calcium, magnésium, fer


Germe de blé Vitamines E, B, phosphore, magnésium

Argousier Vitamine C

Huile de foie de Vitamines A, D


flétan

Huile de lin Oméga-3, 6

Une autre caractéristique des compléments alimentaires est la grande


variété des nutriments qu’ils contiennent. Le pollen de fleurs possède
presque toutes les vitamines, les algues marines tous les minéraux et oligo-
éléments, la spiruline tous les acides aminés.
Les cures de compléments alimentaires naturels sont faciles à suivre. Il
suffit de prendre une à trois fois par jour, selon les cas, le ou les
compléments choisis avec un peu d’eau ou mélangé(s) dans les aliments6.
Lors de la prise de compléments ce sont, bien sûr, les carences des
nutriments qu’ils contiennent qui sont comblées en premier. Il arrive aussi
que des carences en nutriments non présents ou en quantités très réduites
soient également comblées, puisque l’interdépendance des nutriments
favorise leur assimilation et leur utilisation réciproque.

Durée des cures


L’accroissement des apports nutritionnels sous forme d’aliments et de
prise de compléments nutritionnels doit être poursuivi jusqu’à ce que les
symptômes de la maladie disparaissent ou que le malade se sente mieux. En
pratique, il s’est avéré que de nombreuses carences prennent au moins deux
mois pour être comblées. Et si des petits manques se comblent en seulement
quelques semaines, des carences importantes peuvent prendre jusqu’à une
ou deux années. Dans tous les cas, les critères déterminants sont la
disparition des symptômes et l’état général du malade. Ce dernier
s’améliorera d’ailleurs souvent avant que les symptômes disparaissent.
De nombreuses carences prennent au moins
deux mois pour être comblées.
Les régimes nutritionnels, tout comme les diètes restrictives, ne sont
pas des modes d’alimentation normaux que l’on pourrait suivre
quotidiennement pour toute la durée de sa vie. Ce sont des régimes qui
visent un but thérapeutique. Les apports en nutriments qu’ils réalisent sont
au-dessus des besoins normaux du corps, puisqu’ils ont pour but de combler
une carence, en plus d’alimenter normalement le corps. Poursuivre avec des
apports au-dessus de la norme, une fois les carences comblées, n’a non
seulement pas de sens, mais peut aussi conduire à nouveau à la maladie.
Cette fois, non pas par manque, mais par excès. Il s’agit alors de maladies
de surcharges puisque l’organisme se retrouvera encombré par des
nutriments dont il n’a pas besoin.

Crises curatives et régimes nutritionnels


Des crises curatives surviennent-elles aussi lors de régimes nutritionnels,
comme c’est le cas lors de diètes ? On pourrait penser que oui, puisqu’en
plus de combler les carences, l’important apport de nutriments relance les
métabolismes et, par là, accélère la combustion et l’élimination des toxines.
Des brusques remontées de toxines à partir des profondeurs devraient donc
aussi avoir lieu. En pratique, cependant, ce n’est pas le cas.
La raison en est que la dégradation des toxines en petites particules
faciles à éliminer se fait beaucoup mieux lors d’un régime nutritionnel,
à cause de la richesse des apports en vitamines et oligo-éléments qui
stimulent l’activité des enzymes responsables de cette dégradation. Les
toxines sont décomposées en fines particules qui sont plus faciles à filtrer et
éliminer. Au lieu de conserver un certain volume et encombrer les filtres
des émonctoires, d’où les crises, elles les traversent aisément et quittent le
corps rapidement et discrètement. D’autant plus que les émonctoires
travaillent mieux, eux aussi, toujours à cause de l’accroissement des apports
de nutriments.
Le fait que les apports de nutriments ne causent pas de crises curatives,
tout en soutenant efficacement les combustions et l’élimination des toxines,
est un élément important à considérer. Lorsqu’en diététique, on craint que
des restrictions ne déclenchent des crises curatives trop fortes pour une
personne, on peut recourir à une diète moyennement restrictive, à laquelle
on associe un apport généreux en vitamines et oligo-éléments. En effectuant
une bonne restriction de l’apport des protéines, lipides et glucides, on
déclenche une bonne autolyse. En prenant simultanément suffisamment
d’activateur d’enzyme, comme des vitamines, des oligo-éléments et des
minéraux, on garantit une bonne efficacité de l’autolyse et des éliminations.

Thérapies accompagnatrices
Différentes mesures d’hygiène peuvent être introduites pour soutenir les
cures nutritionnelles. Le repos après les repas permet à ces derniers d’être
bien digérés et, par là, favoriser la mise à disposition des nutriments
contenus dans les aliments. Dormir en suffisance permet également de
conserver assez d’énergie pour que les processus de digestion se fassent
bien, mais aussi ceux responsables de l’assimilation et de la fixation des
nutriments dans les tissus. L’activité physique est également nécessaire.
Elle active la circulation sanguine et les échanges cellulaires. Les
nutriments sont mieux transportés jusque dans les profondeurs des tissus et
mieux assimilés par ceux-ci. Faire de l’exercice n’est pas une
recommandation contradictoire avec celle de se reposer, mais
complémentaire. Tous deux sont nécessaires pour le bon fonctionnement de
l’organisme.

Un milieu intestinal déficient est très


défavorable à la survie des substances aussi
fragiles que les vitamines et les oligo-éléments.
La vidange des intestins par des laxatifs ou des lavements est parfois
bénéfique avant un régime nutritionnel. En effet, un milieu intestinal
déficient est très défavorable à la survie des substances aussi fragile que les
vitamines, les oligo-éléments, etc. Les substances toxiques résultant des
fermentations et putréfactions intestinales détruisent les nutriments avant
même que ceux-ci quittent l’intestin pour pénétrer dans le sang. Ainsi, de
précieux nutriments sont amenés à l’organisme par le régime, mais détruits
avant même d’avoir pu être utilisés. La solution à ce problème passe donc
par la vidange des intestins et le rétablissement d’un milieu intestinal plus
sain.

Comme thérapie accompagnatrice, on compte aussi la prise de


compléments alimentaires naturels dont nous avons déjà parlé (pollen,
levure de bière…). En apportant une grande variété de nutriments sous
forme concentrée, ils soutiennent le « comblage » des carences effectué
grâce au régime nutritionnel.

Personnes concernées par les régimes nutritionnels


Les personnes qui ont besoin de régimes nutritionnels sont celles qui se
sont sous-alimentées, autrement dit qui mangent en dessous de leurs
besoins. Ce sont des gens qui suivent un régime restrictif strict
(végétalisme, par exemple) ou passe d’un régime très restrictif à un autre.
Les personnes qui consomment principalement des aliments raffinés, donc
carencés (pain blanc, riz blanc, huile pressée à chaud…), sont également
justiciables de tels régimes. Les grands « brûleurs », ces personnes qui ont
un métabolisme de base très élevé (tempérament nerveux,
hyperthyroïdien…), métabolisent rapidement ce qu’ils mangent. À cause de
leurs dépenses énergétiques supérieures, ils doivent aussi être nourris plus
généreusement que les autres.

Erreurs à ne pas commettre


Une première erreur consiste à poursuivre trop longtemps une cure. En
effet, puisqu’un régime nutritionnel vise à combler les carences, les apports
se situent au-dessus de ceux normaux pour le corps. Poursuivre un tel
régime après que les carences aient été comblées serait donc une erreur.
Cela conduirait à donner à l’organisme plus que ce dont il a besoin et le
diriger vers des maladies de surcharge.
Une autre erreur résulte d’une mauvaise interprétation des réactions du
corps. En suivant un régime nutritionnel pendant une longue période, le
corps peut s’habituer à recevoir et fonctionner avec un volume d’aliments
plus élevé. Lorsque le régime nutritionnel est arrivé à son terme et,
pour cette raison, est interrompu, le corps doit se réhabituer à
fonctionner avec des apports inférieurs. Il a parfois de la peine à le faire
et une certaine fatigue se manifeste. Cette fatigue n’est pas due à un
manque d’apport, mais au fait que l’organisme doit désormais s’habituer à
fonctionner avec des apports normaux et non plus supérieurs à la moyenne.
Un temps d’adaptation est nécessaire pour cela, temps où un manque
d’énergie se manifeste. Cet état n’est que transitoire, bientôt l’organisme
retrouvera son nouveau rythme.
La même remarque peut être formulée lorsque la prise de compléments
alimentaires naturels est interrompue. L’état de vitalité et d’élan dans lequel
se trouvait la personne diminue fortement dans certains cas, car il n’était dû
qu’à la haute concentration des apports de nutriments. Ici aussi, ce n’est pas
que le corps ait désormais des besoins plus élevés, c’est qu’il est en période
de transition et doit réapprendre à fonctionner sans l’effet stimulant des
compléments.
Une autre erreur consiste à effectuer des apports à l’aide de vitamines ou
de minéraux isolés. Le problème qui se pose ici est que l’augmentation de
l’apport d’un nutriment accentue simultanément les besoins du corps en
d’autres nutriments. Par exemple, la prise de calcium élève les besoins en
phosphore et en magnésium, la prise de vitamine B1 ceux de toutes les
autres vitamines B. Or, si un nutriment seulement est fourni, il y aura un
manque des nutriments synergiques, donc carence. Cependant, ce problème
ne se pose pas lorsque des aliments et des compléments alimentaires
naturels sont utilisés, puisqu’il s’agit de complexes, c’est-à-dire de
mélanges d’un grand nombre de nutriments.
La nutrition augmente l’apport de certains aliments dans le but
de fournir au corps tous les nutriments dont il a besoin et de
combler les carences.
4E PARTIE
Connaissance des nutriments et des
aliments
La dégradation du terrain, qui conduit à la maladie, survient soit parce
que les apports alimentaires sont excessifs soit parce qu’ils sont
insuffisants. Il faut donc les corriger pour ramener le terrain vers sa
composition idéale et ainsi le corps vers la santé. Mais comment procéder ?
La correction du mode d’alimentation se fait par des réglages
alimentaires. Ceux-ci consistent à :
diminuer l’apport de certains aliments ou nutriments ;
augmenter l’apport de certains autres.

Mais comment le lecteur peut-il savoir quels sont les aliments qu’il doit
diminuer ou augmenter ?

Ces réglages ne sont possibles que si l’on apprend à connaître les


différents aliments. « Que tes aliments soient tes seuls médicaments »,
écrivait Hippocrate, le père de la médecine. Or, de même que tout
thérapeute doit bien connaître les propriétés et contre-indications des
remèdes qu’il utilise, de même est-il indispensable de bien connaître les
caractéristiques des aliments pour corriger l’alimentation de
quelqu’un.

Les chapitres qui suivent donnent les informations nécessaires. Pour


chaque nutriment traité, et pour les grands groupes d’aliments, il est
expliqué à chaque fois :
le rôle de l’élément considéré ;
ce qui se passe lorsqu’on en abuse ;
ce qui résulte de sa carence.

De cette manière, en partant de ses troubles de santé, le lecteur peut


découvrir en quoi il est surchargé ou carencé et prendre les mesures qui
s’imposent. Par exemple, diminuer sa consommation d’un aliment précis,
ou d’un groupe d’aliments riche en un certain nutriment. Ou encore,
augmenter les apports de tel autre aliment riche en une substance dont il est
carencé.
1- Les protéines

Définition
Les protéines sont aussi désignées par le terme de protides, d’albumines
ou de substances azotées. Les protéines sont construites à partir d’un certain
nombre d’éléments de base que l’on appelle des acides aminés. À l’heure
actuelle, on a réussi à identifier une trentaine d’acides aminés, mais sur ce
nombre, seule une vingtaine se rencontrent régulièrement dans les
protéines.

Une protéine est le terme général utilisé pour désigner un assemblage


d’un certain nombre d’acides aminés. Mais il existe un nombre presque
illimité de tels assemblages, donc de protéines.

La structure d’une protéine varie d’une espèce


à une autre et d’un individu à un autre au sein
d’une même espèce (excepté chez les jumeaux
univitellins).
La structure d’une protéine varie d’une espèce à une autre et d’un
individu à un autre au sein d’une même espèce (excepté chez les jumeaux
univitellins). Cette structure varie également suivant les différents genres de
cellules auquel la protéine est destinée : cellule musculaire, osseuse,
sanguine, etc.

Synthèse des acides aminés


Le corps peut synthétiser, c’est-à-dire fabriquer lui-même, certains acides
aminés, alors que pour d’autres, il est entièrement dépendant des apports
alimentaires. Ceci nous amène à distinguer trois sortes d’acides aminés.
Les acides aminés essentiels sont ceux que l’organisme est tout à fait
incapable de synthétiser lui-même : ils doivent nécessairement être
contenus dans les aliments.
Il y a huit acides aminés essentiels : isoleucine, leucine, lysine,
méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane et valine.
Le terme essentiel est un peu ambigu. Il ne veut pas dire que ces acides
aminés sont plus nécessaires à l’organisme que les autres, car tous les
acides aminés sont nécessaires pour être en bonne santé. Il signifie
qu’il est indispensable (essentiel) qu’ils se trouvent dans
l’alimentation.
Les acides aminés non-essentiels sont ceux que notre organisme est
capable de synthétiser lui-même, à partir de différentes substances
qu’il trouve dans ses tissus. Il n’est donc pas indispensable que ces
acides aminés se trouvent dans les aliments.
En cas de manque, le corps peut combler la carence en synthétisant lui-
même les acides aminés qui font défaut.
Les acides aminés semi-essentiels se trouvent entre les deux autres
catégories. Ils ne sont pas essentiels, car l’organisme est capable de les
synthétiser lui-même. Il est cependant nécessaire que l’alimentation en
soit davantage pourvue que des acides aminés non-essentiels, car leur
synthèse par l’organisme ne se fait pas aussi facilement que pour ceux-
ci.
Lors des digestions, les longues chaînes d’acides aminés que sont les
protéines sont divisées en chaînes de plus en plus courtes jusqu’à ce que
tous les acides aminés soient isolés les uns des autres. Ils sont alors conduits
par le sang au foie. Une partie d’entre eux sera transformée en protéines
propres au corps et transportées vers les cellules où elles seront utilisées. Le
reste sera conduit tel quel aux cellules qui se chargeront, elles-mêmes, de
les combiner pour produire les protéines dont elles ont besoin.

Ainsi, bien que nous mangions des protéines, ce ne sont jamais des
protéines qui pénètrent dans le sang, mais des acides aminés. Si une
protéine pénétrait dans le sang, le système immunitaire la détruirait
immédiatement. N’ayant pas un « alliage » d’acides aminés conforme à
celui du corps, elle serait considérée par lui comme étrangère et, par là,
dangereuse.

Le rôle des protéines


Les protéines sont les matériaux de construction du corps. Pour utiliser
une image, on pourrait dire que les protéines sont les briques avec
lesquelles est construit l’édifice corporel. Elles servent à l’élaboration des
muscles, des organes internes, de la structure osseuse, du cerveau, de la
peau, des ongles, etc. Les protéines sont également indispensables à la
formation de toutes sortes d’éléments importants pour le fonctionnement de
l’organisme, par exemple, les enzymes, les hormones, les anticorps, les
globules blancs et rouges.

À ce rôle constructeur s’ajoute un rôle réparateur. Le fonctionnement


organique et le jeu des muscles entraînent une usure des tissus
proportionnelle à l’intensité du travail fournit. Les molécules usées et
dégradées sont remplacées par celles qu’amène l’alimentation. Les
protéines jouent un rôle fondamental dans cette réparation des tissus.
Au rôle constructeur et réparateur des protéines vient s’ajouter un rôle
secondaire qui est celui de fournir de l’énergie. En effet, lorsque les
apports protéiniques dépassent les besoins de l’organisme, le foie peut
transformer l’excès de protéines en glucose et mettre ainsi à disposition de
l’organisme du carburant énergétique.

Sources de protéines
Bien que pratiquement tous les aliments contiennent au moins quelques
protéines, certains en sont beaucoup plus richement pourvus. Pour cette
raison, ils sont appelés « aliments protéinés ».
Ce sont principalement les chairs animales (viande, poisson…), les sous-
produits animaux (œuf, lait, fromage…) ainsi que quelques aliments
végétaux : les légumineuses et les céréales. Mentionnons encore deux
compléments alimentaires particulièrement riches en protéines : la spiruline
et la levure de bière.

Dans le tableau ci-dessous, les aliments protéinés sont divisés selon leur
origine animale ou végétale. Leur teneur en protéines est exprimée en
pourcentage. Ces aliments ne sont donc pas entièrement composés de
protéines. En consommant 100 g de viande, par exemple, on n’absorbe
pas 100 g de protéines, mais seulement 20 grammes.
Aliments protéinés

Origine animale

Viande 20 à 25 %

Poisson 20 à 26 %

Fromage 20 à 25 %

Œuf 12,8 %

Yogourt 3,4 %

Lait 3,3 %

Origine végétale

Légumineuses 20 à 40 %

Oléagineux (noix…) 15 à 20 %

Céréales et dérivés (pain, pâtes) 7 à 14 %

Champignon 2à3%

Spiruline 65 à 71 %

Levure de bière 50 %

Les aliments ne contenant que peu de protéines sont les légumes et les
fruits.

Les besoins organiques en protéines


La détermination de la quantité de protéines nécessaire à l’organisme se
fait en mesurant la quantité de déchets azotés éliminés par le corps au cours
d’un jeûne ou lors d’un régime alimentaire totalement exempt de protéines.
Cette quantité éliminée représente la quantité de protéines décomposées
suite à l’usure des tissus et, par conséquent, celle à remplacer.
Pour un adulte de 70 kg, la perte de protéines lors d’un jeûne est en
moyenne de 22 g, soit 0,3 g par kg de poids corporel. Le besoin quotidien
en protéines est cependant supérieur à ces 0,3 g. Il faut prendre une marge
de sécurité qui tienne compte du fait que tous les acides aminés d’un
aliment ne sont pas nécessairement utilisés. C’est la question du facteur
limitant qui sera présenté plus loin. Les possibilités digestives et
assimilatrices varient aussi d’un individu à l’autre.

De nos jours, on considère que le besoin quotidien en protéines est de


1 à 2 g par kg de poids corporel. Il est normal que ce besoin s’exprime
en kg de poids corporel, car les protéines sont des substances constructrices
et réparatrices de l’organisme. Le besoin varie donc selon la corpulence des
individus.

Le besoin en protéines varie d’une période de la


vie à une autre.
Le besoin varie également d’une période de la vie à une autre. Lors de la
croissance, il est élevé : beaucoup de protéines sont nécessaires pour faire
face à la grande augmentation de volume corporel qui caractérise cette
période. À l’âge adulte, il se stabilise, car pendant cette période, il s’agit
avant tout de renouveler et réparer l’édifice corporel et non plus de le
construire.
Pendant la grossesse, les besoins augmentent (+ 30 %) pour répondre à
ceux du fœtus et pendant l’allaitement (+ 20 %) pour permettre la
production du lait maternel.
Aspects nutritionnels : les carences en protéines
Que se passe-t-il lorsque l’organisme manque de protéines ou en est
totalement privé ?
Une diète qui exclut complètement les protéines entraîne une fonte des
tissus, puisque l’usure qui résulte inévitablement du fonctionnement
organique n’est pas compensée par un apport d’acides aminés permettant de
les réparer. Une diminution de volume s’ensuit alors tout naturellement.
Elle est constituée, principalement, par une perte de protéines, mais aussi
d’autres nutriments. Cela provient de ce que les protéines qui forment la
trame des tissus agissent comme un filet qui retient les autres nutriments
dans ses mailles. Que cette trame vienne à se détériorer, ces nutriments
quittent les tissus. Un manque de protéine peut donc être à l’origine de
multiples carences.

Les protéines qui forment la trame des tissus


agissent comme un filet qui retient les autres
nutriments dans ses mailles.
Les protéines étant le matériau de base pour la construction et la
réparation de l’organisme, des troubles en relation avec ces rôles
apparaîtront en cas de carence.

Les maladies protéino-dépendantes par manque

Les enfants sous-nourris de certains pays pauvres voient leur croissance


entravée, ce qui se traduit par une prise de poids trop réduite, voire
inexistante par période. Leurs muscles sont atrophiés, le squelette mal
formé. Ils sont dépourvus de vitalité, souvent anémiques et sans défenses
immunitaires.
Sans aller si loin, une carence en protéines (chez nous) rend les muscles
faibles et dépourvus de tonicité. L’attitude corporelle est mauvaise, les
organes se ptosent et le péristaltisme intestinal (qui dépend des muscles
péristaltiques) est faible, d’où la constipation. Les vaisseaux sanguins
manquent également de tonicité, ce qui peut conduire à des troubles
circulatoires, avec hypotension et fatigue. Les cheveux deviennent ternes et
tombent trop abondamment, les ongles sont fragiles et cassants. La
production d’hormone est à la baisse, tout comme celle des enzymes, car
eux aussi sont formés de protéines. Les globules rouges et les globules
blancs sont produits en plus petite quantité ou sont de moindre qualité. Il en
résulte une tendance à l’anémie et à une résistance insuffisante face aux
infections.
À cause de leur rôle de fixateur des nutriments, les protéines peuvent être
à l’origine d’un état dépressif voire de dépression, lorsqu’elles ne sont pas
apportées en quantité suffisante au corps. Il s’agit donc de troubles
dépressifs à point de départ physique et non psychique.

Si, dans les pays pauvres, la cause des carences en protéines réside
avant tout en un apport quantitativement insuffisant d’aliments, dans
notre société elle est plutôt due à des apports qualitativement mauvais.
Cet aspect qualitatif est en relation avec l’existence d’un « facteur limitant »
lors de la production des protéines.
Facteur limitant pour la synthèse des protéines
La distinction faite plus haut entre les acides aminés essentiels, semi-
essentiels et non-essentiels était fondamentale à effectuer, car la
construction des protéines par l’organisme est aisée ou non, en fonction des
acides aminés à disposition.
Lorsqu’un genre d’acide aminé essentiel manque – par exemple la
leucine – sur les huit nécessaires à l’élaboration d’une protéine non
seulement la protéine en question ne peut être construite, mais les sept
autres acides aminés présents sont inutilisables.

La production de protéines par l’organisme est toujours


dépendante de la quantité de l’acide aminé essentiel le moins
représenté dans l’apport alimentaire. C’est ce que l’on appelle
le facteur déterminant ou limitant.

Contrairement aux hydrates de carbone et aux graisses que l’organisme


peut stocker facilement et en grandes quantités, les acides aminés, eux, ne
sont pratiquement pas stockables. Tous les acides aminés nécessaires à la
construction des protéines doivent donc arriver lors d’un même repas. Il a
été observé que même si les acides aminés manquants ne sont absorbés
qu’une heure après les autres, ils ne peuvent plus être utilisés. D’où la
nécessité d’avoir un apport complet d’acides aminés lors de chaque repas.

Aliments à protéines complètes et à protéines incomplètes

Certains aliments contiennent tous les acides aminés nécessaires à la


construction des protéines humaines, d’autres pas. On distingue ainsi des
aliments à protéines complètes et des aliments à protéines incomplètes.
Les acides aminés qui sont déterminants et qui agissent comme facteur
limitant la synthèse des protéines sont les huit acides aminés essentiels que
l’organisme n’arrive pas à synthétiser lui-même en cas de carence.

Les aliments à protéines complètes ou adéquates sont donc les aliments


dont les protéines contiennent les huit acides aminés essentiels en quantité
suffisante. Ce sont principalement :
les chairs animales : viandes, volaille, poisson… ;
les sous-produits animaux : lait, produits laitiers et jaune d’œuf ;
des aliments d’origine végétale : le soja, le germe des céréales, la
spiruline, la levure de bière.

Les aliments à protéines incomplètes ou inadéquates sont les protéines


qui ne contiennent aucune ou qu’une partie des huit acides aminés
essentiels (ou que ceux-ci s’y trouvent en trop petite quantité). De manière
générale, ce sont surtout :
les aliments d’origine végétale : les céréales (riz, maïs, blé… et leur
farine), les légumineuses (pois, lentille, haricot…) ;
quelques aliments d’origine animale : blanc d’œuf, gélatine…
Lorsqu’un aliment à protéines incomplètes est consommé seul au cours
d’un repas, il ne permet pas la synthèse de protéines par l’organisme, car les
acides aminés essentiels manquants agissent comme facteur limitant. Par
contre, deux de ces aliments consommés à un même repas peuvent se
compléter si, à eux deux, ils fournissent à l’organisme les huit acides
aminés essentiels.

Les acides aminés essentiels se trouvent avant


tout dans les aliments d’origine animale.
Certaines peuplades ont à disposition des aliments à protéines
incomplètes, mais qui heureusement se complètent. Par tradition, ils les
consomment associés lors des repas, ce qui leur permet de ne pas être
carencés en protéines. En Amérique du Sud, par exemple, c’est le maïs qui
est associé aux haricots ; en Afrique du Nord, le couscous (blé) aux pois
chiches…

Ces combinaisons sont, avant tout, efficaces chez les


personnes dont l’organisme est habitué par hérédité à cette
alimentation. Elles le sont beaucoup moins, ou pas du tout, pour
ceux qui décident de les adopter après avoir abandonné les
protéines animales auxquelles ils étaient habitués toute leur vie.

L’abandon des protéines animales est d’ailleurs, chez nous, la cause


principale des carences en acides aminés essentiels et, par là, en
protéines. Cette carence touche avant tout les personnes qui suivent des
régimes excluant les aliments d’origine animale pour se limiter uniquement,
ou principalement, aux aliments d’origine végétale. C’est le cas pour des
régimes comme le fruitarisme, le céréalisme, le véganisme, la
macrobiotique…
Lignes directrices pour combler les carences

Lorsque les carences en protéines sont dues aux diètes mentionnées ci-
dessus, le comblement des carences ne passe pas par une consommation
plus grande de protéines végétales. Celles-ci étant, en effet, soit incomplètes
soit pauvres en acides aminés essentiels, elles ne sont pas une base sûre sur
laquelle on peut se reposer. La solution passe par la consommation de
protéines d’origine animale, à savoir fromage, œuf, poisson, viande.
Il est à noter que le régime végétarien qui, selon les systèmes, tolère les
œufs, les produits laitiers et même, pour certains, le poisson, n’est pas
carencé en protéines animales. Des carences par manque d’acides aminés
essentiels n’apparaissent donc pas.

Des aliments végétaux comme la spiruline, le germe de blé, la levure de


bière contiennent tous les acides aminés essentiels. Ils ne peuvent cependant
être consommés en quantités suffisamment importantes pour combler, à eux
seuls, les carences. Ils sont cependant de bons compléments aux aliments,
comme d’ailleurs leur nom l’indique. Un autre végétal complet en ce qui
concerne les protéines est le soja. En théorie, il devrait être à même de
combler les carences protéiniques, mais en pratique, chez nous, il s’est
montré moins efficace qu’on ne l’a cru au début. Cela provient
probablement de ce que le tube digestif et le corps des occidentaux ne sont
pas suffisamment habitués à cet aliment. Ils n’arrivent pas à en tirer tout le
profit que celui-ci pourrait leur apporter, comme c’est le cas dans les
régions où il est consommé couramment. Par conséquent, la règle :
consommer des protéines animales pour combler les carences
protéiques, reste valable.
Il ne sert cependant à rien de vouloir combler une carence en protéine en
en mangeant davantage et même de très grandes quantités à la fois. Le
corps ne pourrait pas toutes les utiliser. D’une part, parce que sa capacité à
assimiler les acides aminés en provenance des intestins au cours d’un repas
est limitée (environ 40 g). D’autre part, parce que la capacité des cellules à
synthétiser des protéines à partir des acides aminés est également limitée.
Pour combler les carences en protéines, il est
donc indispensable de consommer des protéines
plusieurs fois par jour.
Pour combler les carences en protéines, il est donc indispensable de
consommer des protéines plusieurs fois par jour. Même si chaque apport est
moins généreux à chaque repas, l’effet sera tout de même meilleur puisque
l’ensemble des protéines consommées sera utilisé.
Bien des gens font exactement le contraire, en ne consommant des
protéines qu’à un seul repas. Si l’apport de protéines n’est pas
quantitativement et qualitativement adéquat, ils se retrouvent carencés.

Pour combler les carences en protéines :


• consommer des protéines animales ;
• consommer des protéines plusieurs fois par jour.

Aspects diététiques : les surcharges en protéines


Des surcharges en protéines ont lieu sitôt que la quantité de protéines
consommées dépasse les besoins protéiniques de l’organisme.
L’équilibre quotidien parfait entre apports et besoins en protéines est très
difficile à obtenir en pratique. D’un jour à l’autre, il y a forcément des petits
excès ou des petits manques, mais ils se compensent mutuellement.
L’organisme est d’ailleurs capable d’éliminer les toxines excédentaires
lorsqu’elles ne sont pas trop nombreuses.
La situation change lorsqu’il y a régulièrement un excès de protéines. La
masse des toxines protéiques devient trop abondante. Le corps n’arrive pas
à s’en débarrasser et les toxines s’accumulent dans le terrain.
Les protéines alimentaires qui ne sont pas utilisées pour construire et
réparer les tissus, donnent trois sortes de déchets.

Le premier d’entre eux est l’acide urique. Les protéines qu’apportent les
aliments et que nous n’utilisons pas doivent être éliminées. Dans ce but,
elles sont d’abord transformées en purines, puis en acide urique. L’acide
urique se présente sous forme de petits cristaux aux arêtes vives. Leur
action est très agressive sur les tissus.
À cet acide urique s’ajoute encore celui issu des purines déjà présentes en
tant que telles dans les aliments. Certains aliments présentent, en effet, une
teneur assez élevée en purines. Par exemple, le chocolat en contient
620 mg, le bœuf 155 mg pour 100 g, alors que le fromage blanc seulement
1 mg et les pommes de terre 3 mg. Ces purines, pour être éliminées, doivent
être transformées en acides urique.

Teneur en purines des aliments

Selon le Dr Möller
Remarque

Pratiquement tous les aliments contiennent des purines. Il


serait donc erroné de vouloir supprimer l’absorption de
l’ensemble des aliments mentionnés dans le tableau. Ce qui
est important, c’est la plus ou moins grande présence des
purines. Les richesses nutritives que contiennent les
pommes de terre, par exemple, peuvent très bien
compenser la présence de quelques milligrammes de
purines. Par contre, le peu de substances nutritives utiles
qui se trouvent dans les aliments cités en tête de liste ne
peut compenser les désavantages des grandes quantités de
purines qu’ils apportent.

Une deuxième sorte de toxines est constituée de déchets acides. Ils


résultent de la transformation des protéines en glucose que le corps effectue
aussi parfois pour se débarrasser d’un excédent de protéines. Cette
transformation est possible, mais il en résulte des toxines acides, des
lactates, qui encrassent le corps et acidifient le terrain.
La troisième sorte de déchet protéique est constituée par des acides
aminés isolés et non utilisés. Ne faisant pas partie des tissus et n’étant pas
éliminés, ils stagnent dans l’organisme où ils finissent par se combiner avec
des minéraux. Ces composés protéine-minéraux sont des toxines qui
surchargent l’organisme.
À ces trois sortes de toxines dues à la suralimentation en protéines
s’ajoutent celles résultant de l’usure des tissus. Les cellules ne vivent pas
éternellement ; un jour, elles meurent. Les protéines dont elles sont
constituées doivent également être éliminées.
Les acides aminés issus de la dégradation des protéines tissulaires sont
transformés en urée. L’urée est le produit le plus important de cette
dégradation. Il se trouve en permanence en petites quantités dans le sang.
Ce sont les reins et les glandes sudoripares qui sont chargés de l’éliminer.
De plus, la dégradation normale des cellules mortes produit également de
l’acide urique, puisque les protéines du noyau cellulaire ont la particularité
d’être associées à des purines, précurseurs de l’acide urique.

Tableau des déchets protéiques

Si les capacités éliminatoires des reins et des glandes sudoripares étaient


illimitées, la totalité des toxines protéiques pourraient être évacuée
quotidiennement. Or, ce n’est pas le cas, elles sont limitées. Les reins ne
peuvent éliminer quotidiennement que 0,5 à 1 g d’acide urique et 30 g
d’urée par jour. Ainsi, lorsque la quantité de toxines protéiques est
supérieure à ces chiffres, les toxines en excès ne sont pas éliminées et
demeurent dans le corps. Elles dégradent le terrain et engendrent
différentes sortes de maladies.

Les maladies protéino-dépendantes par excès

Par maladies protéino-dépendantes par excès, il faut comprendre les


maladies qui sont dues aux toxines provenant de la suralimentation en
protéines et qui, par conséquent, se soignent en modifiant à la baisse les
apports d’aliments protéinés.
Les maladies protéino-dépendantes par excès se
soignent en modifiant à la baisse les apports
d’aliments protéinés.
L’apparition des maladies protéino-dépendantes s’explique logiquement.
Elles touchent des organes qui se situent à une étape ou une autre du cycle
« digestion-utilisation-élimination » des protéines.
Comme pour toutes les maladies, leur localisation chez une personne
donnée dépend des faiblesses héréditaires ou acquises de son organisme.

Les toxines des protéines, comme l’acide urique, l’acide


phosphorique, l’acide sulfurique… sont regroupées en
médecine naturelle sous le terme de « cristaux » ou de
« déchets cristalloïdaux ». Comme leur nom l’indique, les
cristaux sont des substances dures, aux arêtes acérées, qui
vont blesser les tissus. Le sable qui fait grincer nos articulations
et celui qui encombre nos yeux au réveil après un repas riche
en protéines sont des exemples de cristaux. Solubles dans les
liquides, les cristaux sont éliminés par les reins et la peau,
dilués dans l’urine et la sueur.

Troubles gastriques

La digestion des protéines s’effectue principalement au niveau de


l’estomac, à l’aide, entre autre, d’acide chlorhydrique sécrété en même
temps que les autres sucs gastriques. L’acide chlorhydrique est un acide
hautement corrosif destiné à attaquer les chairs animales consommées
(viande, poisson…). Cette agressivité peut cependant se retourner contre
l’estomac lui-même. Certes, celui-ci sécrète un mucus protecteur mais ce
dernier peut être de mauvaise qualité ou insuffisant. Lors de suralimentation
en protéines (le plus souvent associée à une suralimentation générale), la
sécrétion d’acide augmente au-delà de la capacité de résistance de la
barrière du mucus. Les muqueuses de l’estomac seront alors attaquées
parallèlement aux protéines ingérées. Il en résultera une inflammation des
muqueuses (gastrite), voire des lésions de celles-ci (ulcère de l’estomac).

Fermentations et inflammations intestinales

Lorsque la consommation de protéines est trop importante, elle peut


dépasser les capacités du tube digestif. Mal transformées, les protéines
stagnent dans les intestins et putréfient, surtout au niveau du colon. Il en
découle une production de gaz nauséabonds et des substances toxiques
comme les acides pyruvique, sulfhydrique, etc. Ces poisons agressent et
enflamment les muqueuses intestinales (colites, entérites). Une fois
absorbés par le corps, ils dégradent le terrain.

La cœliakie : l’intolérance au gluten

Le blé, le seigle, l’avoine et l’orge, en tant que céréales n’appartiennent


pas au groupe des aliments riches en protéines, cependant elles contiennent
des protéines sous forme de gluten qui peuvent causer des problèmes.
Composé de cinq à six acides aminés seulement, les protéines des céréales
devraient être faciles à digérer. Or, chez les malades cœliaques, une
déficience enzymatique des sucs digestifs ne leur permet pas de dissocier le
gluten en éléments simples, c’est-à-dire en acides aminés isolés.
Le gluten aura donc une action irritante sur les muqueuses intestinales de
ces malades. L’inflammation qui en résulte provoque une atrophie et une
destruction des villosités intestinales. La surface de résorption de l’intestin
en arrive à être gravement détruite, empêchant ainsi l’absorption des
substances nutritives.
Le traitement de la cœliakie consiste à supprimer définitivement tout
le gluten de l’alimentation, pour que les villosités se régénèrent et que
l’assimilation se fasse à nouveau correctement. Sont parfaitement
supportés par les personnes souffrant de cœliakie, les céréales exemptes de
gluten comme le riz, le maïs et le millet.

Acidification du terrain

La plupart des déchets de protéines sont acides. Lorsqu’ils s’accumulent


dans le corps, ils lui font perdre son équilibre acido-basique. L’acidose qui
en résulte est à l’origine de nombreux maux, par dévitalisation,
déminéralisation et agression des tissus (inflammations diverses).
Un exposé de la question a été fait dans le chapitre II de ce livre.

Troubles articulaires

Les toxines d’origine protéique ont tendance à se déposer dans les


articulations. Là, elles engendrent des inflammations généralement
douloureuses et accompagnées de gonflements (rhumatismes). Les
articulations peuvent d’ailleurs être tellement agressées par les toxines
qu’elles se déforment et empêchent une mobilité normale. Toutes les
articulations peuvent en être atteintes, aussi bien celles des membres
inférieurs que supérieurs, ainsi que celle de la colonne vertébrale. Les
troubles sont aigus (arthrite, goutte) ou chroniques (arthrose). Des tissus
annexes peuvent également être atteints : tendons (tendinite), nerfs
(névrite, sciatique) et muscles (lumbago).

Les déchets provenant des protéines sont


éliminés par les reins et les glandes
sudoripares.

Maladies rénales
Les déchets protéiques sont conduits aux reins par le sang. Lorsque les
quantités transportées sont trop importantes, les toxines finissent par
s’accumuler et boucher le filtre rénal, ce qui diminue ses possibilités
d’élimination (insuffisance rénale, urémie…). Cela conduit également à
une agression de ses muqueuses. Le filtre endommagé laisse alors passer
des substances qu’il ne devrait pas (albuminurie…). Ces lésions sont des
lieux privilégiés pour la fixation des microbes dont la multiplication est
favorisée par les nombreux déchets qui congestionnent l’organe et
diminuent sa résistance. L’infection qui en résulte porte le nom de néphrite.
Une fois filtrés, les déchets quittent les reins dilués dans l’urine. Lorsque
celle-ci devient trop concentrée, les déchets en suspension précipitent. Il se
forme alors du sable ou des calculs, au niveau des reins ou de la vessie
(lithiase rénale ou urinaire). Les microlésions que les cristaux et acides
engendrent sur les parois du système urinaire, et spécialement dans la
vessie, favorisent les infections (cystite).

Hypertension et fatigue cardiaque

La congestion des reins par les déchets obstrue partiellement cet organe.
Cela oblige le cœur à pomper avec plus de vigueur pour que le sang passe
malgré tout à travers le filtre rénal pour être purifié de ses déchets. Il en
résulte une augmentation de la tension (hypertension) et, à la longue, une
fatigue cardiaque. Cette dernière va engendrer une déficience
d’élimination. Les liquides ingérés ne seront pas entièrement éliminés et ils
s’accumuleront dans les tissus (rétention d’eau, œdème).

Troubles cutanés

Les glandes sudoripares sont le deuxième grand émonctoire chargé


d’éliminer les toxines de protéines. Lorsque la sueur est trop concentrée en
toxines, elles les obstruent en partie. Congestionnées et irritées par des
déchets, elles s’enflamment. Apparaissent ainsi des eczémas secs (qui ne
coulent pas), des démangeaisons et des boutons à tête rouge, de
consistance dure et sans sécrétion. Des sueurs nocturnes peuvent aussi se
manifester. Elles visent à faire sortir le trop plein de toxines pendant la nuit,
période où il y a plus de forces organiques à disposition pour les
éliminations que pendant le jour.

Lignes directrices pour les diètes hypoprotéiques

Toutes les maladies protéino-dépendantes (maladies des reins, des


articulations, certains eczémas, etc.) sont tout naturellement améliorées ou
stabilisées par un régime pauvre en protéines, qui agit en :
soulageant les organes chargés du métabolisme des protéines ;
diminuant la quantité de déchets de protéines.

Il y a deux façons d’effectuer une diète hypoprotéinée. La première


consiste à supprimer totalement les aliments contenant des protéines. De
cette manière, le corps ne doit plus faire face aux toxines protéiques
provenant de l’extérieur par les apports alimentaires, mais uniquement de
celles déjà à l’intérieur, autrement dit, celles qui se sont accumulées dans le
terrain. Il s’agit d’une sorte de débrayage qui permet à l’organisme de
rattraper le retard. Une telle mesure ne peut évidemment être suivie que
pour un temps très limité.
La deuxième manière d’effectuer une diète hypoprotéinée consiste
seulement à réduire l’apport des protéines. La restriction est plus ou moins
sévère selon les cas. Elle peut, par exemple, porter sur la quantité de
viande consommée à chaque repas. Celle-ci étant diminuée, l’apport est
réduit. Elle peut également se manifester par une modification de la
fréquence à laquelle les protéines sont consommées. Au lieu de manger
une fois par jour de la viande, elle ne sera consommée que tous les deux
jours. La quantité prise à un repas ne change pas, mais les repas s’espacent,
la quantité consommée diminue (ici de 50 %).
On peut aussi moduler la restriction en choisissant de remplacer un
aliment protéiné grand producteur de toxines par un autre qui l’est moins.
La viande rouge et la charcuterie peuvent être remplacées par la viande
blanche et le poisson qui contiennent moins de toxines, et ceux-ci par le
fromage et les œufs.
En modulant en fonction des quantités, des fréquences et des
aliments, on peut créer une variété infinie de diètes adaptées à
chaque cas particulier. Ces diètes doivent cependant être
limitées dans le temps pour éviter qu’à la longue le corps ne se
carence en protéines.
2- Les glucides

Définition
Les termes de glucides ou d’hydrates de carbone sont utilisés pour
désigner les différentes sortes d’aliments contenant des sucres.

Les glucides sont répartis en trois groupes distincts : les


monosaccharides, les disaccharides et les polysaccharides. La distinction
entre ces trois groupes est utile à faire, car chacun d’eux regroupe des
sucres ayant des propriétés différentes.

Les monosaccharides

Ce sont les sucres dont la structure chimique est la plus simple : ils ne
sont composés que d’une seule molécule (mono).
Le glucose ou dextrose est présent en grande quantité dans les fruits et
le miel. On l’appelle « sucre de raisin ». Attention : tout sucre ayant
une structure chimique identique à celle du glucose peut être appelé
« sucre de raisin », même s’il ne provient pas de ce fruit.
Le fructose ou lévulose : il se trouve abondamment dans les fruits
doux et le miel. Même remarque que précédemment : tout sucre ayant
une structure chimique identique à celle du fructose peut légalement
être appelé « sucre de fruit », même si celui-ci est extrait de l’amidon
d’une céréale.
Le galactose est un sucre provenant du lait (gala).

À cause de la simplicité de leur structure chimique, ces sucres sont


facilement assimilables. Ils pénètrent directement dans le sang sans avoir à
subir des transformations digestives. C’est pour cette raison que les grands
blessés ou les malades sont nourris au goutte-à-goutte avec une solution de
glucose.

À cause de la simplicité de leur structure


chimique, les sucres rapides sont facilement et
rapidement assimilables.
Juste avant les compétitions, ce sont de tels sucres qui sont consommés
par les sportifs, car ce sont eux qui sont les plus rapidement disponibles
pour les muscles. D’où, d’ailleurs, leur nom de sucre direct ou sucre
rapide.

Les trois monosaccharides que sont le glucose, le fructose et le galactose,


en se combinant entre eux de diverses manières, donnent naissance à tous
les autres sucres (di- et polysaccharides).

Les disaccharides

Les disaccharides sont composés de deux monosaccharides.


Le maltose ou sucre de malt : il est formé de deux molécules de
glucose.
Le lactose ou sucre de lait : il est formé d’une molécule de galactose
et d’une molécule de glucose. Un litre de lait contient 35 à 45 g de
lactose.
Le saccharose ou sucre de canne ou sucre de betterave : il est formé
d’une molécule de glucose associée à une molécule de fructose. Le
sucre d’usage courant est du saccharose. Il est dit complet ou blanc,
selon qu’il contient des vitamines et minéraux ou non.

Les disaccharides nécessitent de petites transformations digestives pour


être rendus utilisables par les muscles. Pour cette raison, ils sont appelés
sucres indirects ou semi-rapides.
Les polysaccharides

Les sucres lents donnent progressivement et sur


une longue période le carburant dont le corps a
besoin.
Les polysaccharides sont constitués de longues chaînes de molécules de
glucose liées ensemble (jusqu’à 250 000 unités de glucose). Ils forment ce
que l’on appelle l’amidon. Il existe deux sortes d’amidon.
L’amidon végétal : c’est une substance mise en réserve par les
végétaux. On en trouve surtout dans les semences (graines de céréales
et de légumineuses) et les tubercules (pomme de terre). Il y en a aussi,
mais en quantité moindre, dans les petits farineux, comme les carottes,
les betteraves…
Lors des digestions, les molécules de glucose sont dissociées les unes
des autres pour permettre leur absorption et leur utilisation par
l’organisme. Ces transformations durent plusieurs heures, c’est
pourquoi ces sucres sont dits lents ou retards. Loin d’être un
désavantage, cette lenteur est bénéfique. Avec les sucres lents, le corps
reçoit progressivement et sur une longue période des sucres à
utiliser. Cela permet des efforts de longue durée sans avoir à se
réalimenter, ce qui aurait été le cas si seuls des sucres rapides ou
semi-rapides étaient consommés.
L’amidon animal : il est stocké sous forme de glycogène. Les
animaux et les êtres humains peuvent aussi stocker, dans leurs tissus,
des réserves de carburant. Les molécules de glucose issues de la
digestion sont liées entre elles en longues chaînes d’environ 10 000
unités sous forme de glycogène. Les muscles et le foie peuvent
ensemble en stocker jusqu’à 400 g. Le glycogène a la propriété de
pouvoir être rapidement retransformé en glucose lors de besoin,
c’est-à-dire lors d’un effort physique plus intense ou de stress.
La cellulose

Les fibres végétales, ou ballast, sont


indispensables au fonctionnement des intestins.
La cellulose est un autre polysaccharide. Elle est composée de 10 000
unités de glucose liées de manière particulière, pour donner la rigidité aux
fibres végétales. Elle forme les fibres des tissus de soutien de la plante et
ceux des enveloppes des graines (son). À cause du rôle qu’elle doit jouer, la
cellulose doit être dure, rigide et ne pas se décomposer facilement. C’est
pourquoi elle forme les substances de lest (fibres végétales) ou ballast.
Notre intestin est incapable de digérer la cellulose, mais en remplissant
la lumière de l’intestin celle-ci favorise le péristaltisme intestinal et
l’assimilation des substances nutritives.

Rôle des glucides


Les glucides ont un rôle unique : celui d’être un fournisseur
d’énergie. Le sucre est « brûlé » dans les cellules en présence d’oxygène.
Cette oxydation libère l’énergie nécessaire à l’organisme pour fonctionner,
se chauffer et permettre l’activité physique (travail, déplacement…).
Le sucre est le carburant du moteur organique. Il ne joue pour ainsi dire
aucun rôle dans la construction de l’organisme. En tant que combustible, il
est soit utilisé soit stocké.
Pour que les cellules aient constamment du sucre à disposition, le corps
travaille à maintenir un taux de sucre constant dans le sang. Ce taux est ce
que l’on appelle la glycémie.

La forme sous laquelle le sucre circule dans le sang et est employé par les
cellules est celle d’un monosaccharide : le glucose. Les disaccharides et les
polysaccharides ne peuvent pas pénétrer dans le courant sanguin. C’est
pourquoi les processus digestifs visent à les dissocier en monosaccharides
pour les rendre utilisables par l’organisme.
Les monosaccharides obtenus par le processus digestif vont être absorbés
par les capillaires sanguins qui tapissent les parois intestinales. De là, ils
gagneront le foie par la veine porte. Arrivés au foie, deux situations peuvent
se présenter. Soit la teneur en sucre du sang (glycémie) est insuffisante et
alors le foie laissera s’écouler dans le courant sanguin la quantité de glucose
nécessaire pour ramener la glycémie à la normale. Soit le sang contient
suffisamment de glucose, auquel cas le foie transformera le glucose en
glycogène, qu’il stockera dans ses tissus comme réserve. Le même
processus de stockage a lieu dans les cellules musculaires. Si ces réserves
sont déjà pleines, le glucose est alors transformé en graisses qui seront
stockées surtout dans les tissus adipeux (ce qui conduira à l’obésité) mais
également dans le foie.

Sources de glucides
Les sucres rapides et les sucres lents proviennent d’aliments différents.
Les aliments qui procurent des sucres rapides ou semi-rapides sont
sucrés au goût. Ce sont les fruits frais, les fruits secs, le miel, le sirop
d’érable et des préparations spéciales comme les concentrés de poires ou de
dattes, conçues spécialement pour être tartinées.
En extrayant le jus sucré de la canne à sucre ou des betteraves sucrières,
et en concentrant et desséchant ce jus, on obtient du sucre cristallisé. Il est
dit complet s’il contient encore tous ses minéraux et vitamines et blanc
lorsqu’il n’en contient plus.

Étant carencé en nutriments le sucre blanc et tous les produits


qui en sont riches (confiture, sirop, pâtisserie, bonbon, etc.) ne
sont pas recommandés si l’on désire rester en bonne santé.
Le fructose qui est fabriqué à partir de l’amidon de maïs, et non à partir
de fruits, est un sucre dépourvu de vitamines et de minéraux. Il s’agit donc
d’un sucre raffiné, non complet.
Les édulcorants artificiels (Assugrine®…) sont constitués de molécules
aux propriétés fortement sucrantes pour le goût, mais qui ne sont pas des
glucides. Par conséquent, ils ne donnent pas d’énergie. Ils sont par ailleurs
malsains pour l’organisme.

Les aliments qui sont une source de sucres lents n’ont pas un goût
sucré, mais donnent au corps du sucre une fois qu’ils sont digérés. Il
s’agit des pommes de terre, des céréales et des légumineuses. Les céréales
sont consommées sous forme de grains cuits, de flocons, de semoule
(grains, plus ou moins concassés), de farines, de pâtes (spaghetti), de pain,
de biscottes et de biscuits. Ces différentes denrées alimentaires sont
complètes ou non, selon qu’elles ont été raffinées ou pas.

Les besoins en glucides


Pour une personne ayant une activité normale, les besoins en glucides
sont estimés à environ 5 g par kg de poids corporel. Pour quelqu’un qui
pèse 70 kg, cela représente environ 350 g de glucides. Ce chiffre n’est
cependant qu’une moyenne. Les glucides étant le carburant de l’organisme,
les besoins varient beaucoup d’une personne à l’autre, en fonction de son
activité physique et la vitesse de ses métabolismes.

Aspects nutritionnels : les carences en sucres


Que se passe-t-il lorsque le corps manque de sucre ? Normalement, la
glycémie se situe entre 0,8 et 1,2 g de glucose par litre de sang. Le corps
s’efforce de maintenir celle-ci entre ces deux chiffres, pour que les cellules
aient constamment une source de carburant dans laquelle puiser.
Lorsque la glycémie sort des normes et descend en dessous de 0,8 g/l, les
cellules (et donc l’organisme) ne peuvent plus fonctionner normalement
faute de carburant énergétique. Une grande lassitude s’installe et un
pressant besoin de manger apparaît. Ce sentiment de faim poussera le sujet
à manger, ce qui permettra à la glycémie de se rétablir, grâce aux apports
alimentaires.
Si les efforts et les dépenses énergétiques se poursuivent et qu’aucun
apport de glucide n’est effectué, la glycémie continue à chuter. À 0,65 g/l,
la fatigue devient très prononcée, des gargouillements intestinaux se font
entendre et une envie de sucrerie se manifeste avec acuité. Cette dernière
pousse de manière insistante à manger quelque chose de sucré pour rétablir
le niveau normal de la glycémie, ce qui a lieu rapidement si, effectivement,
quelque chose de sucré est consommé.
Par contre, si aucun sucre n’est fourni au corps, c’est la crise
d’hypoglycémie.

Maladies glucido-dépendantes par manque

L’hypoglycémie

Lorsque la glycémie tombe à 0,6 g/l, on parle de crise


d’hypoglycémie. La fatigue s’est transformée en épuisement, le sujet se
sent si faible qu’il ne peut plus faire d’efforts. Il a les jambes en coton et
des étourdissements qui peuvent aller jusqu’à la perte de conscience. Il
devient aussi très nerveux, angoissé, agité, confus mentalement (le cerveau
fonctionne au glucose) et souffre de maux de tête, de palpitations et de
nausées. Tout rentre rapidement dans l’ordre sitôt que la glycémie est
rétablie par un apport de glucides.
Cet apport doit évidemment s’effectuer avec des sucres rapides et non
des sucres lents comme l’amidon, car dans ce dernier cas, le rétablissement
de la glycémie prendrait trop de temps. Même en l’absence d’apport de
sucre rapide, le corps est capable de ramener la glycémie à la normale.
Grâce à des signaux hormonaux, les réserves de glycogène sont converties
en sucre, mais le processus prend quelque temps.
Les crises d’hypoglycémie sont dues à un surmenage physique et/ou
psychique. Un effort physique violent et soutenu y conduit. Ce dernier peut
non seulement épuiser le sucre sanguin, mais également les réserves de
glucose et cela, plus rapidement que le corps n’est capable de convertir les
graisses en sucre. Cette combustion rapide prend aussi place lors de
situations de stress intense.

Normalement, les réserves de glycogène


devraient être suffisantes pour faire face à de
fortes sollicitations, mais encore faut-il qu’elles
soient pleines.
Normalement, les réserves de glycogène devraient être suffisantes pour
faire face à de fortes sollicitations, mais encore faut-il qu’elles soient
pleines. Or, ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes consomment
avant tout des sucres rapides. Ceux-ci étant dépensés au fur et à mesure de
leur arrivée dans le sang, ils ne permettent jamais au corps de constituer de
bonnes réserves de glycogène, ce qui serait le cas si ces personnes
consommaient des aliments contenant des sucres retards. Par l’abondance
de glucose qu’ils contiennent, ces aliments fournissent les sucres
nécessaires à la constitution de bonnes réserves de glycogène.
À cela s’ajoute que l’usage régulier d’excitants comme le café, le thé, le
tabac… sollicite de manière répétée les réserves de glycogène. Ces
excitants sont considérés comme donnant de l’énergie. En fait, comme nous
l’avons vu, les sucres sont le carburant du corps, or les excitants n’en
contiennent pas.

L’énergie qui résulte de l’usage d’excitants provient de ce que


ceux-ci stimulent la production d’adrénaline et, par là, la
conversion de glycogène en sucre. En soi, les excitants
n’apportent pas d’énergie, ils en prennent, en obligeant le corps
à puiser dans ses réserves.
Quelqu’un qui en fait régulièrement usage empêche la constitution de
réserves en glycogène et, en cas de surmenage, se retrouve rapidement en
crise d’hypoglycémie.

Mis à part la nécessité de se préserver des situations de stress par son


attitude intérieure et par une meilleure organisation de sa vie, les crises
d’hypoglycémie peuvent être évitées si l’on veille à se constituer de
bonnes réserves de glycogène. Cela se fait par :
la consommation régulière et suffisamment généreuse de sucres lents
(céréales, pâtes, pain, pomme de terre) ;
en entretenant le niveau de la glycémie par l’apport de sucres rapides
(fruits frais ou secs…) lorsque cela est nécessaire.

Une autre sorte d’hypoglycémie est traitée à la page 163 dans les aspects
diététiques des glucides.

Constipation

Bien que n’ayant aucune valeur nutritive, la cellulose des aliments


végétaux joue un rôle très important. Les fibres du son des céréales, des
nervures de feuilles de salade, des fils des poireaux, de la peau des pommes
et des poires, etc. stimulent le péristaltisme intestinal. En effet, en
remplissant l’intérieur de l’intestin, ces fibres favorisent la contraction des
muscles se trouvant dans les parois intestinales. Ces contractions sont
d’autant plus stimulées que le caractère rêche des fibres agit sur les parois
intestinales, stimulant les nerfs sensitifs qui donnent le signal aux muscles
péristaltiques. En se contractant, ceux-ci poussent le bol alimentaire en
avant, garantissant le transit des matières jusqu’au bout de l’intestin, où
elles seront ensuite éliminées.

En se contractant, les muscles des parois


intestinales poussent le bol alimentaire en
avant, garantissant le transit des matières
jusqu’au bout de l’intestin, où elles seront
ensuite éliminées.
Une carence en fibres alimentaires, ou en ballast, empêche ce transit et
conduit à la constipation. Les causes de la constipation sont multiples
(manque de liquide, faiblesse des sécrétions hépatiques…), mais l’une
des principales est le manque de ballast. La conséquence négative de la
constipation est l’auto-intoxication. Les poisons et toxines, qui devraient
quitter l’organisme dans les selles, sont en partie réabsorbés et s’accumulent
dans le terrain organique. Ils préparent ainsi le lit à de futures maladies !7

Pour remédier à une constipation causée par un manque de


fibre, il n’y a qu’une solution : rétablir l’apport normal de fibres
qui n’aurait jamais dû être interrompu. Cela se fait en
augmentant (et pour certains en réintroduisant), des légumes
cuits et crus, des fruits, des céréales, pâtes et pain complets.
Pour augmenter encore l’apport, on peut aussi parfaire les
mesures décrites à l’instant en prenant des produits riches en
fibres, comme le son de blé, des graines de lin…

Hypercholestérolémie

Une alimentation riche en fibres, spécialement en son de blé, d’avoine ou


d’autres céréales, agit comme un balai. Le cholestérol apporté par les
aliments (viande, œufs…) est fixé par le son et est entraîné hors du corps
avec les selles, sans avoir pu être absorbé. Lorsqu’il manque du son, c’est le
contraire qui a lieu. Le cholestérol d’origine alimentaire n’est pas fixé par le
son, ce qui favorise son passage dans le sang.
Mauvaise assimilation

En cas de manque de fibres, la surface des muqueuses intestinales en


contact avec le bol alimentaire est réduite. Les possibilités d’assimilation en
sont diminuées d’autant.

Lignes directrices pour combler les carences

Pour éviter les crises d’hypoglycémie, il est nécessaire de consommer


régulièrement et suffisamment de sucres lents (céréales, pommes de terre)
pour que les réserves de glucose soient toujours bien pourvues.
Les maladies découlant d’un manque de ballast se soignent en
réintroduisant des céréales complètes (pain, pâtes, flocons, graines
complets), des légumes et des fruits.

Aspects diététiques : les surcharges en sucres


La suralimentation en glucides prend place dès que les apports de
glucides sont régulièrement supérieurs aux dépenses. Qu’il s’agisse d’une
suralimentation aux sucres rapides ou lents, elle conduit à divers maux
parce que le corps est dépassé de différentes manières par les sucres en
excès qui pénètrent en lui :
soit il n’arrive pas à les digérer ;
soit il s’épuise à maintenir une glycémie normale ;
soit encore que les toxines qui en résultent dépassent ses capacités
éliminatrices et engendrent des maladies des émonctoires (peau,
poumons).

Maladies glucido-dépendantes par excès

Fermentations intestinales
De manière générale, les sucres ont une forte propension à fermenter. En
été, un fruit trop mûr, donc très sucré, pourrit rapidement à cause des
fermentations qui s’y déclenchent. C’est à cause de sa haute teneur en sucre
que le jus de raisin peut fermenter pour devenir du vin.
Normalement, la consommation d’aliments sucrés n’aboutit pas à des
fermentations, car ils sont digérés avant que celles-ci ne puissent débuter.
Cependant, en cas d’abus de sucres rapides, mais également de céréales, les
transformations digestives peuvent être trop lentes et incomplètes. Les
sucres se mettront alors à fermenter.
Les méfaits de ces fermentations sont la production de gaz
(ballonnements) et de toxines diverses qui agressent les parois intestinales
(entérite) et encrassent le terrain. Une détérioration de la flore intestinale
peut aussi en résulter ainsi qu’une perturbation permanente des processus
digestifs (indigestion chronique).

Hypoglycémie et boulimie

Curieusement, l’hypoglycémie peut également résulter d’une surcharge.


Le corps, en effet, ne supporte pas non plus un taux trop élevé de sucre dans
le sang. Si la glycémie dépasse 1,2 g/l, comme c’est le cas après un repas
riche en glucides, le pancréas sécrète de l’insuline pour ramener la glycémie
à la normale. Ces sécrétions varient, cependant, en quantités et en qualités
selon les aliments consommés.

Le corps ne supporte pas davantage un taux


trop bas que trop élevé de sucre dans le sang.
La pénétration dans le sang de monosaccharides en provenance de fruits
(glucose, fructose…) ne nécessite pas de sécrétions d’insuline. Ces
sécrétions sont très modérées lorsqu’il s’agit de glucose, né de la digestion
des pommes de terre ou de céréales complète. La digestion de ces aliments
se fait lentement et le glucose qui en résulte passe lentement et
progressivement dans le sang (glucide lent).
La situation est différente lorsque le glucose est produit par la digestion
du sucre blanc ou des céréales raffinées (pain et pâtes blanches…). La
digestion de ces aliments, privés d’une partie importante de leurs
nutriments, se fait beaucoup plus vite. Le glucose pénètre rapidement et
massivement dans le sang. L’hyperglycémie qu’il engendre cause un choc
au corps. Pour rétablir la glycémie, le pancréas réagit par une brusque et
abondante sécrétion d’insuline. À cause de son caractère brusque, cette
réaction dépasse le but. En présence des grandes quantités d’insuline, le
taux de sucre sanguin n’est pas ramené dans les normes, mais est tellement
abaissé qu’il descend en dessous de la limite inférieure des 0,6 g/l.
La personne qui vient de manger pour maintenir sa glycémie, se retrouve
par conséquence en hypoglycémie. Chez les personnes prédisposées, cela
arrive après un petit-déjeuner composé de pain blanc, de confiture et d’une
boisson sucrée au sucre blanc. Cela a aussi lieu après un en-cas fait de
chocolat, pâtisserie ou biscuit sucré, accompagné par une boisson sucrée au
sucre raffiné.
Le sentiment de fatigue qu’une personne en hypoglycémie ressent la
pousse à remanger des glucides pour ramener sa glycémie dans la norme. Si
elle mange à nouveau le même genre de glucides que précédemment, son
repas sera à nouveau rapidement suivit d’une crise d’hyperglycémie qui,
corrigée par une forte sécrétion d’insuline, la mettra à nouveau en état
d’hypoglycémie.
Les faims que ressent cette personne pour du sucre ne sont pas
considérées comme réelles par l’entourage puisqu’elle vient d’en manger
abondamment. En réalité, la faim de sucre est tout à fait réelle, puisque la
glycémie est tombée au-dessous de la normale à cause des sécrétions
d’insuline. Cette nécessité de manger à nouveau après chaque chute de
glycémie conduit à la boulimie. La personne mange constamment, non pas
parce que son corps en a besoin – il a stocké en abondance du sucre sous
forme de glycogène – mais parce que des choix erronés l’amène à
consommer des aliments qui perturbent le réglage de la glycémie8.
La solution à ce problème passe par la suppression de tous les
aliments contenant du sucre raffiné (sucreries, limonade
industrielle, chocolat, etc.) et de la farine blanche (pain blanc,
biscuits…). Ces aliments sont alors remplacés par des céréales
complètes et des sucres rapides naturels.

Les personnes sujettes à la boulimie disent très justement que « le sucre


appelle le sucre ». Ce n’est vrai cependant que pour les mauvais sucres : le
sucre blanc raffiné. La consommation de sucres naturels, comme les fruits,
le miel, les céréales complètes, les pommes de terre, etc., ne modifie pas les
mécanismes régulateurs de la glycémie. Ils ne poussent par conséquent pas
à manger davantage. Au contraire, le sentiment de satiété est facilement
atteint et le besoin et les envies de sucre disparaissent vite.

Pour les personnes qui sont facilement sujettes à des crises


d’hypoglycémie, il existe un moyen supplémentaire pour aider leur
organisme à maintenir une glycémie plus constante. Ce moyen consiste
à consommer des protéines au même repas que les glucides. Cette
mesure est spécialement utile à introduire au petit-déjeuner. En présence de
protéines, l’absorption du glucose et son utilisation se fera beaucoup plus
lentement. Le glucose résultant de la digestion des glucides passera plus
lentement dans le sang. Cela aura pour conséquence que le taux de sucre
sanguin n’augmentera que très progressivement, sans passer par une phase
d’hyperglycémie. N’ayant pas sollicité de sécrétions d’insuline, la glycémie
se maintient à un bon niveau pendant des heures. Les protéines
consommées en même temps que les glucides freinent l’utilisation de ceux-
ci. Le carburant énergétique est donc à disposition pendant une longue
période et les crises d’hypoglycémie sont évitées.
Courbes de glycémie pour différents sucres

Le diabète

Le diabète est une maladie caractérisée par un taux de glucose trop élevé
dans le sang. Normalement, une hyperglycémie ne se présente que
passagèrement, après la consommation d’aliments sucrés. Dans le diabète,
cette situation dure. Elle est même permanente. La raison en est une
déficience du pancréas au niveau de la sécrétion d’insuline.

Lorsque le mode d’alimentation de quelqu’un comprend beaucoup de


sucres, de sucreries et de céréales raffinées, le pancréas est sollicité de
manière insistante et répétée à sécréter de l’insuline pour contrer les
montées en flèches de la glycémie.
À la longue, il se fatigue et s’affaiblit de plus en plus. Finalement, le
pancréas n’arrive plus à sécréter suffisamment d’insuline ou une
insuline d’assez bonne qualité. Le glucose n’est donc pas conduit dans
les cellules où il pourrait être utilisé, il reste dans le sang. Sa présence
sclérose les vaisseaux. Cela entraîne des problèmes circulatoires, surtout
aux extrémités des membres, aux yeux et aux reins. Pour pallier le manque
de glucose au niveau des cellules, l’organisme cherche à transformer en
glucose les graisses contenues dans ses tissus. Cette transformation se fait
mal, car pour être efficace elle doit se faire en présence de sucre, qui
justement manque. Il en résulte une production importante d’acétone et
d’acides divers qui vont intoxiquer le corps. Cela engendrera, entre autre,
des inflammations des nerfs, des troubles cutanés et une grande réceptivité
aux infections.
Mais le grand danger qui menace le diabétique est la crise
d’hyperglycémie. Le taux de sucre augmente et le corps n’arrive pas à s’y
opposer, la personne tombe alors dans le coma. C’est pour prévenir cette
issue, qu’en plus d’un réglage strict des apports de glucides, le traitement
consiste à injecter de l’insuline pour palier son manque de production par le
pancréas.

Il existe différentes sortes de diabète. Certains sont dus à une faiblesse


congénitale ou acquise et doivent être traités toute la vie. D’autres peuvent
être contrôlés par une stricte hygiène alimentaire.

Obésité

Chaque fois que le taux de sucre sanguin est abaissé par les
sécrétions d’insuline, le sucre ne se volatilise pas, mais est transformé
en glycogène ou, lorsque les réserves sont pleines, en graisse.
Ainsi, plus la consommation de glucides sera importante, plus le
stockage des sucres sous forme de graisse sera conséquent. La prise de
poids qui en résulte est favorisée par le manque d’utilisation de ces sucres
de réserve, utilisation qui se ferait si les dépenses énergétiques engendrées
par l’exercice physique étaient suffisantes.

Les principes diététiques à appliquer lorsque l’obésité est due à une


suralimentation glucidique, sont les suivants :
réduire la consommation des glucides pour l’amener en dessous des
besoins quotidiens. De cette manière, on évite un stockage
supplémentaire et on favorise l’utilisation des graisses stockées ;
supprimer des aliments contenants des sucres raffinés, mais
également des farines blanches pour éviter les fortes sécrétions
d’insuline qui engendrent la mise en réserve des sucres, donc la prise
de poids. Les remplacer par des produits complets ;
consommer – en quantités modérées – des glucides tels que les fruits,
les céréales complètes, le pain et les biscottes complètes, les pommes
de terre…

Acidose

La suralimentation en sucre peut conduire à la production de nombreux


acides parce que le corps n’arrive pas à transformer tous les sucres en
énergie.

Le sucre blanc est un puissant acidifiant.


Normalement, cette transformation se déroule en deux phases.
Des enzymes transforment le glucose successivement en acide citrique,
en acide alpha-cétoglutarique, en acide pyruvique, en acide succinique,
en acide oxalacétique et finalement en acide lactique. Ces acides sont
des déchets regroupés sous le nom de métabolites intermédiaires
toxiques (M.I.T.). Bien que toxiques pour le corps, leur présence n’est
que provisoire.
Des enzymes vont transformer l’acide du bout de la chaîne, l’acide
lactique, en énergie utile au corps et en deux sortes de déchets
facilement éliminés : du gaz carbonique (CO2) et de l’eau.

Cependant, la transformation du glucose en énergie ne se fait pas


jusqu’au bout lorsque les quantités de sucre à traiter sont trop grandes.
Elle se fait d’autant moins bien qu’il s’agit de sucre blanc qui, parce qu’il
est dépourvu de vitamines, est difficile à convertir en énergie. La
transformation s’arrête, par conséquent, à un stade intermédiaire – acides
pyruvique, succinique ou autre – selon le moment où les transformations
ont dû s’interrompre. Il n’y aura donc pas production d’énergie, mais
d’acides. En s’accumulant, ils acidifient le terrain. Cela conduit à l’acidose
et aux nombreux troubles de santé que celle-ci peut engendrer. Il s’agira de
maladies cristalloïdales parce que les acides appartiennent à cette catégorie
de déchets.

Surcharge en amidon et formation de colles

La digestion de l’amidon des céréales peut également se faire de manière


incomplète lors de suralimentation en céréales (pain, pâtes, riz, flocons…).
Au lieu que les longues chaînes de molécules de glucose soient divisées en
molécules isolées, de longs segments restent entiers. Ils forment des déchets
appelés « colles » ou « déchets colloïdaux » en médecine naturelle. La
production de ces colles survient que les céréales soient complètes ou non.

Les colles sont des substances visqueuses et gélatineuses. Ce


sont les glaires que l’on expectore, les mucus que l’on mouche
pour se dégager le nez, le « pus » qui sort des boutons à tête
blanche dans l’acné… Leurs caractéristiques sont donc à
l’opposé des cristaux aux arêtes acérées, dont nous avons
parlé à propos de la suralimentation en protéines et en sucre
blanc (acidose). D’ailleurs, si les cristaux se dissolvent dans les
liquides, ce n’est pas le cas des colles. Elles restent
agglomérées en grosses molécules, difficiles à éliminer par
l’organisme.

Selon leur localisation, elles donneront des troubles différents en


apparence, mais dont le traitement de base est identique pour tous : la
diminution de l’apport des aliments incriminés.

Hémogliase (épaississement du sang)

En s’accumulant dans le sang, les colles l’épaississent, on parle alors


d’hémogliase. La circulation sanguine ralentit, des dépôts se forment sur
les parois des vaisseaux (artériosclérose). Il en résulte la sensation de
jambes lourdes, la formation de varices et une fatigue cardiaque à cause
de l’effort soutenu que doit fournir le cœur pour faire circuler ce sang épais
et peu mobile. Le cerveau est moins bien irrigué, des problèmes de
concentration et de mémoire apparaissent.

Fatigue hépatique

Le foie est le principal organe chargé de filtrer les colles hors du


sang. Il les évacue de l’organisme en les diluant dans la bile. Lors d’une
forte consommation de céréales, le foie s’épuise à la tâche. Avec le temps,
sa capacité à détoxiquer diminue. L’état de surmenage où se trouve le foie,
affaiblit également ses capacités digestives, en particulier au niveau de la
digestion des graisses. Ces dernières cependant sont également des aliments
producteurs de colles. Leur mauvaise transformation contribue alors à
augmenter le taux de surcharge en déchets colloïdaux.
L’organisme ne reste pas inactif face à l’invasion des colles, mais réagit
en cherchant à s’en débarrasser. Pour cela, il fait appel aux autres
émonctoires capables de les éliminer, à savoir les poumons et les glandes
sébacées. Ceux-ci peuvent cependant aussi être dépassés à leur tour par le
flot de surcharge colloïdale, d’où l’apparition de troubles à leur niveau.

Troubles des voies respiratoires


Bien que les voies respiratoires soient, avant tout, une voie d’élimination
des déchets gazeux (gaz carbonique…), il leur est également possible
d’éliminer des déchets semi-solides comme les colles. Transportées par le
sang, elles traversent les capillaires qui tapissent les muqueuses des
poumons et pénètrent dans les voies respiratoires.
Cette prise en charge de l’élimination des colles par les poumons est une
mesure de secours. Elle est adoptée par l’organisme pour éviter une trop
forte accumulation de déchets dans le terrain. Les voies respiratoires
agissent ainsi comme une soupape de sécurité face à la surproduction
de colles. Ne pouvant pas être éliminées par le foie, ce sont les voies
respiratoires qui s’en occupent. Grâce à des mécanismes de défense
comme la toux, les éternuements et les expectorations, les colles quitteront
le corps. Il en résulte des catarrhes de substances visqueuses d’autant plus
importants, qu’aux colles, s’ajoutent des mucus sécrétés par les muqueuses
respiratoires pour tuer les microbes.

Fondamentalement, les maladies respiratoires sont une : elles sont toutes


des tentatives d’élimination des colles. Selon la localisation de celles-ci
dans le système respiratoire, les troubles prendront un nom différent :
asthme dans les alvéoles ; bronchite dans les bronches ; angine, laryngite,
pharyngite… dans la gorge ; rhume dans le nez et sinusite dans les sinus.

Fondamentalement, les maladies respiratoires


sont une : elles sont toutes des tentatives
d’élimination des colles.
Quels que soient la localisation des troubles et le nom qu’ils reçoivent, le
mal est le même pour tous : une surcharge en colles due à la suralimentation
en glucides lents, surcharges que l’on fait disparaître par la restriction de
l’apport des aliments responsables.

Maladies de peau : eczémas coulants, acné


Les glandes sébacées sont également des émonctoires à colles. Elles
sécrètent du sébum qui est un liquide épais et huileux. Son rôle est de
lubrifier la peau afin de la garder souple. Le sébum a aussi pour rôle
d’éliminer des déchets colloïdaux : des floculats de glucides lents, c’est-à-
dire de féculents et amidons mal transformés, des molécules grasses
(l’excès de graisses donne également des colles) et divers autres déchets.
Les colles que le corps n’a pas éliminées par le foie ou par les voies
respiratoires sont conduites aux glandes sébacées. Ces dernières constituent
ainsi une deuxième soupape de sécurité face à l’excès de colles. Si la
quantité de sébum excrété est élevée, la peau devient grasse. Lorsque,
surmenées dans leur travail, les glandes sébacées se bouchent et gonflent, il
en résulte d’abord des boutons à tête noire, puis à tête blanche. Le « pus »
contenu dans ces boutons contient des colles. Une manifestation de ce genre
de problème est l’acné. Les boutons d’acné sont en effet congestionnés de
déchets et coulent.
Quand les glandes sébacées se congestionnent et s’enflamment sur une
partie localisée de la peau, il en résulte différentes sortes d’eczémas qui ont
tous un point commun : le fait de suppurer ou de couler. Ils se distinguent
donc très nettement des eczémas secs provoqués par la présence de cristaux
qui, eux, ne coulent pas.
Si une infection se surajoute à la congestion des glandes sébacées, on
parlera alors de furoncles.

Amygdalite, otite…

Si le sang est le transporteur principal des cristaux, la lymphe l’est pour


les colles. Or, dans la région de la gorge se trouve de nombreux vaisseaux
lymphatiques, ainsi que toute une série de ganglions lymphatiques.
Une surabondance de colles amène donc la congestion des organes
lymphatique comme les amygdales (amygdalite) et celle des organes qui se
trouvent à proximité : le pharynx (angine), les oreilles (otite).

Leucorrhée
Les pertes blanches, au niveau vaginal, sont également des déchets de
genre colloïdal.

Lignes directrices pour les diètes hypoglucidiques

Pour soulager les organes chargés du métabolisme des glucides et


diminuer la quantité de déchets d’origine glucidique, une diminution
quantitative des aliments concernés est une première mesure d’une grande
efficacité. La restriction sera opérée, selon le cas, sur les céréales (pain,
pâtes, biscuits…) ou sur les sucres raffinés et sucreries. Parfois, les
deux genres de surcharge sont présents et la réduction porte sur les
deux sortes d’aliments. En recevant moins de glucides que ce qui lui serait
nécessaire, le corps va chercher dans ses tissus tout ce qui peut lui donner
du sucre. Les déchets accumulés dans les tissus disparaîtront ainsi peu à
peu.

Les glucides raffinés favorisent les


hypoglycémies qui poussent au grignotage et à
la boulimie.
Une réduction quantitative n’est cependant pas suffisante. Il est
également nécessaire de remplacer les céréales et le sucre raffiné par
des céréales complètes et du sucre intégral. D’une part, parce que les
aliments raffinés produisent davantage de toxines, mais aussi parce qu’ils
poussent à manger trop. En effet, non seulement les glucides raffinés
favorisent les hypoglycémies qui poussent au grignotage et à la boulimie,
mais, en n’apportant pas tous les nutriments qu’ils devraient, ils créent aussi
un constant besoin de manger. La sensation de faim est en effet le moyen
utilisé par le corps pour signaler son besoin de nutriments et elle ne peut
être calmée que par l’apport des nutriments manquants. Or, si seuls des
aliments raffinés sont consommés, ces nutriments ne sont pas fournis à
l’organisme. Celui-ci poussera à manger à nouveau et plus, d’où la
suralimentation.

Manger complet calme donc beaucoup mieux la faim – en particulier


le désir de sucre – que ne peuvent le faire les sucreries.
3- Les lipides

Définition
Le terme lipide désigne ce que l’on appelle communément les graisses ou
les corps gras.
De manière générale, on parle de graisses pour les lipides d’origine
animale (le gras de la viande ou des produits laitiers) et d’huiles pour les
lipides d’origine végétale (huile d’olive, de tournesol… et celle contenue
dans les fruits oléagineux).
Les graisses et les huiles sont composées par des molécules de glycérine
sur laquelle se lient trois acides gras

Structure des lipides

Il existe de nombreuses sortes d’acides gras, ce qui donne des graisses et


des huiles aux caractéristiques variées.

Le rôle des lipides


Le rôle des graisses dans notre organisme est double.

Rôle énergétique

Les corps gras stockés dans les réserves organiques ou ceux qui viennent
d’être amenés par les aliments sont dégradés dans les cellules ou dans le
foie pour fournir de l’énergie. La valeur énergétique des graisses est
nettement supérieure à celle des sucres ou des protéines, puisque 1 g de
graisse dégage 9,3 calories, alors qu’aussi bien les sucres que les protéines
n’en dégagent que 4,1. Les lipides, une fois transformés, et ils le sont sous
forme de glucose, fournissent un apport énergétique pour les muscles et le
fonctionnement des différents organes. En outre, la chaleur dégagée par la
combustion des graisses contribue à maintenir la température corporelle.

Les graisses qui auront un rôle énergétique à jouer sont stockées comme
réserve dans des poches spéciales, appelées adipocytes, situées à l’intérieur
des cellules. Elles sont aussi stockées dans certains tissus spéciaux sous le
revêtement cutané (graisses sous-cutanées). En cas de besoins énergétiques
supplémentaires à ceux fournis par les glucides, ce sont ces graisses qui
sont utilisées et non pas les lipides de structure dont nous allons parler.

Les réserves graisseuses sont constituées directement à partir des


corps gras alimentaires ou du glucose excédentaire transformé en
graisse. Le stockage des graisses est donc prévu par la nature et
parfaitement légitime, tant qu’il ne dépasse pas certaines limites.
Lorsqu’il y a suralimentation lipidique et glucidique, l’accumulation de
graisses dans les tissus peut devenir pathologique. On parlera alors
d’obésité.

Lorsqu’il y a suralimentation lipidique et


glucidique, l’accumulation de graisses dans les
tissus peut devenir pathologique. On parlera
alors d’obésité.

Rôle structurel

En se combinant à des acides aminés, les lipides participent aussi à la


construction des cellules et des organes. La substance grise cérébrale
contient 50 % de lipides de structure, la matière blanche, jusqu’à 70 %.
Des graisses sont aussi employées comme enveloppe protectrice (gaine à
myéline des nerfs) ou pour tenir les organes en place. Les reins, par
exemple, sont maintenus dans leur loge grâce à des coussinets graisseux.

Sources de corps gras


Les aliments d’origine animale qui fournissent des corps gras se trouvent
dans la liste qui suit. Ils sont présentés dans l’ordre croissant de leur teneur
en graisses.

Les sources animales de corps gras

Truite 2,1 %

Lait de vache 3,8 %

Yogourt 3,8 %

Fromage blanc 7,5 %

Œuf 11 %

Saumon 13,6 %

Hareng frais 18,8, %

Viande 20 %

Crème 20 %

Fromage (genre Camembert) 24 %

Fromage (genre Gruyère) 30 %


Charcuterie 20 % à 60 %

Lard 70 %

Beurre 84 %

Les sources végétales de lipides

Olive 12 % à 20 %

Avocat 23 %

Cacahuète 40 %

Amande 54 %

Noisette 60 %

Noix 62 %

Margarine 83 %

Les huiles 99 %

Les besoins en lipides


Les besoins sont estimés à un peu plus de 1,1 g par kg de poids corporel,
soit 77 g par jour pour quelqu’un pesant 70 kg. Mais, comme nous allons le
voir plus loin, ce sont avant tout des lipides d’origine végétale qui sont
bénéfiques à l’être humain. Sans exclure ceux d’origine animale, il faut
préférer ceux fournit par les végétaux (huiles, oléagineux…).

Aspects nutritionnels : les carences en lipides


Les graisses stockées dans le corps comme réserves énergétiques peuvent
être formées avec l’excédent des sucres consommés. Une carence en graisse
à donc peu d’incidence au point de vue énergétique. Il suffit que le corps
reçoive suffisamment de glucides pour que ce manque soit corrigé et ses
inconvénients supprimés.

Il n’en va pas de même au niveau structurel. Là, les carences en lipides


ont des effets négatifs. Pour bien saisir leur nature, il nous faut d’abord
entrer plus en détail sur le sujet des acides gras avec lesquels sont
composées les graisses. Il y a en effet deux sortes différentes.
Les acides gras sont composés d’une longue chaîne d’atomes de carbone
(C) sur lesquels vient se fixer de l’hydrogène (H) ou de l’oxygène (O).
Chaque atome de carbone a quatre valences, c’est-à-dire qu’il peut se
combiner avec quatre autres atomes. Selon que les quatre valences des
atomes de carbone sont toutes utilisées ou non, on est en présence d’un
acide gras saturé ou insaturé.

Les acides gras saturés et insaturés

Les quatre valences de l’atome de carbone (C).

Acide gras saturé : les quatre valences sont utilisées

Acide gras insaturé : une double valence relie deux atomes de


carbone.

Les acides gras saturés

Les acides gras saturés (par exemple acides palmitique, stéarique…) ont
des atomes de carbone dont toutes les valences sont exploitées. Les corps
gras fabriqués à partir d’acides gras saturés sont beaucoup plus difficiles à
employer par l’organisme, justement à cause de leur état de saturation.
Toutes leurs valences étant utilisées, ces corps gras ne se combinent pas
facilement avec d’autres substances. Ils sont, par conséquent, plus difficiles
à digérer, à dégrader et à éliminer. Ce sont eux, par exemple, qui se
déposent sur les parois de vaisseaux sanguins.
Les corps gras saturés sont ceux utilisés pour leur rôle énergétique, ils
sont stockés dans les réserves graisseuses. D’ailleurs, le glucose transformé
en graisse donne des graisses à acides gras saturés.

Plus les molécules d’acides gras contenues dans une graisse


sont longues et saturées, plus la graisse formée est solide et
indigeste. C’est pour cette raison que les graisses animales
sont dures, par opposition aux huiles végétales qui, elles, sont
liquides (car plus riches en acides insaturés).

Les graisses animales comme le suif (graisses des ruminants), le


saindoux (porc) ou le beurre sont riches en acides gras saturés, d’où leur
consistance dure.

Les acides gras insaturés

Les acides gras insaturés sont des acides gras dont les valences de
l’atome de carbone ne sont pas toutes utilisées. Les valences non-exploitées
sont reliées entre elles et forment une double liaison. La valence unique qui
reliait les atomes C des acides gras saturés, est ici remplacée à différents
endroits de la chaîne par une liaison double. Les acides gras contenant une
double liaison sont dits insaturés. Suivant le cas, c’est-à-dire le nombre de
doubles liaisons, un acide gras est dit mono- ou poly-insaturé.

Voici quelques exemples d’acides gras insaturés :


Acide oléique mono-insaturé

Acide linoléique bi-insaturé (oméga-6)

Acide alpha linolénique tri-insaturé (oméga-3)

Acide arachidonique poly-insaturé (4 doubles liaisons)

La liaison par la double valence est une liaison instable. Cette instabilité
confère à ces acides gras des caractéristiques très différentes de celles des
acides gras saturés. En effet, l’instabilité chimique permet des
transformations aisées du corps gras. Ainsi, celui-ci sera beaucoup plus
facile à digérer et à utiliser par l’organisme. Les acides gras insaturés se
combinent facilement avec des éléments déjà présents dans les tissus, c’est
pourquoi les lipides de structure sont avant tout des corps gras insaturés.
Il existe trois acides gras que le corps est incapable de synthétiser lui-
même. Ces trois acides sont des acides gras poly-insaturés :
l’acide arachidonique ;
l’acide linoléique (ou oméga-6) ;
l’acide linolénique (ou oméga-3).

Ils sont des acides gras dits essentiels car ils sont indispensables à la vie.
Il est donc impératif que l’organisme consomme quotidiennement des
aliments qui en contiennent, comme les huiles pressées à froid (carthame,
tournesol…) et les oléagineux.

Il est impératif que l’organisme consomme


quotidiennement des aliments qui contiennent
des acides gras poly-insaturés, comme les
huiles pressées à froid (carthame, tournesol…)
et les oléagineux.
À cause de leur caractère vital, les acides gras essentiels sont aussi
appelés : vitamines F.

Les acides gras poly-insaturés se trouvent principalement dans les


aliments d’origine végétale, mais quelques aliments animaux en possèdent
aussi beaucoup. Ce sont les chairs de poissons, comme celles du saumon et
de la morue. Plus les molécules d’acides gras sont courtes et poly-
insaturées, plus la graisse est fluide. C’est pour cette raison que les
graisses de baleine et de morue, riches en acides gras poly-insaturés, sont
désignées comme huiles. C’est aussi pour cette raison que l’huile d’olive ne
contenant que 9 % d’acides gras poly-insaturés a un aspect moins liquide
que l’huile de carthame avec ses 76 % d’acides gras insaturés.
Voici d’ailleurs le pourcentage d’acides gras poly-insaturés de différents
aliments :

Huile de carthame 76 %

Huile de lin, de noix 71 %

Huile de tournesol 65 %

Huile de maïs 59 %

Margarine diététique 35 %

Huile de colza 30 %

Huile d’arachide 26 %

Huile d’olive 9%

Beurre 1%

Les acides gras insaturés sont très fragiles. Ils sont sensibles à la chaleur,
à la lumière et à l’air. Par exemple, lorsqu’une huile riche en acides gras
insaturés est cuite ou stockée dans un flacon mal fermé, ou encore dans un
endroit trop chaud et exposé à la lumière solaire, les acides gras insaturés
qu’elle contient perdent leurs doubles liaisons en se combinant avec de
l’hydrogène. Ce processus, appelé hydrogénisation, transforme l’acide gras
insaturé en acide gras saturé. Il donne également à l’huile une consistance
plus solide, qui est le propre des lipides riches en acides gras saturés.
La fabrication des margarines est basée sur ce principe. Des huiles bon
marché, comme l’huile de palme, de coco… sont rendues solides par
hydrogénisation artificielle. Ces margarines, mauvaises pour la santé, ne
doivent pas être confondues avec les margarines diététiques qui sont
fabriquées par un autre procédé et qui, elles, sont riches en acides gras
insaturés. De nos jours, la teneur ou non en acides gras insaturés est
mentionnée sur l’emballage de la margarine.

De manière générale, les graisses des aliments contiennent deux


sortes d’acides gras : les saturés et les insaturés. Cependant, leurs
proportions varient d’un aliment à l’autre. À l’exception des poissons,
les aliments les plus riches en acides gras insaturés sont ceux d’origine
végétale : les fruits oléagineux (noix, tournesol, graines de lin…) et les
huiles de première pression à froid, obtenues à partir de ces oléagineux.
L’extraction à chaud fait passer les acides gras du stade insaturé à saturé.
Les aliments les plus pauvres en acides gras insaturés sont ceux d’origine
animale : les viandes surtout et, dans une moindre mesure, les œufs, la
crème, le beurre et le fromage.

L’organisme a besoin aussi bien d’acides gras


insaturés que saturés. L’alimentation actuelle
est cependant trop riche en acides gras saturés.
L’organisme a besoin des deux genres d’acides gras. L’alimentation
actuelle est cependant très riche en acides gras saturés, à cause de la
consommation élevée de chairs animales (viande, charcuterie, saucisse…),
de sauces grasses, de friture, de beurre, de crème et de graisses
hydrogénisées utilisées dans les produits de l’alimentation industrielle :
chips, biscuits…
Les carences en acides gras saturés sont rares. Par contre, celles en
acides gras insaturés sont courantes parce que les aliments qui
pourraient les contenir ne sont pas consommés. Les huiles utilisées de
manière générale sont pressées à chaud plutôt qu’à froid. De plus, peu de
gens mangent régulièrement des oléagineux (amandes, noix…).

Maladies causées par les carences en acides gras insaturés

Maladies dégénératives

Les carences en acides gras insaturés favorisent le développement des


maladies dégénératives en général. La raison à cela est que les muqueuses
perdent leur résistance et leur étanchéité, autrement dit elles deviennent
poreuses. Une telle chose est particulièrement défavorable lorsqu’il s’agit
des muqueuses intestinales. Devenant perméables, elles n’agissent plus
comme un filtre sélectif qui ne laisse passer dans le sang que les nutriments
et qui retient dans les intestins tous les déchets qui s’y trouvent.
La perméabilité des muqueuses intestinales permet aux déchets
intestinaux, dont beaucoup sont très toxiques, de pénétrer dans le sang.
Conduits par la veine porte au foie, celui-ci va les neutraliser et les éliminer
dilués dans la bile, s’il est en bonne santé. Dans le cas contraire, les toxines
et poisons entrent dans la circulation générale par la veine sus-hépatique.
De là, ils gagnent les tissus qu’ils agressent, empoisonnent et enflamment
ce qui conduit progressivement à l’éclosion de maladies dégénératives
(sclérose en plaque, cancer, polyarthrites…)9.
L’intoxication à partir des intestins

Maladies cardio-vasculaires

Les carences en acides gras insaturés ont aussi une forteincidence sur le
développement des maladies cardio-vasculaires. Normalement, les acides
gras insaturés se combinent aux acides gras saturés et à d’autres substances
lipidiques, comme le cholestérol, et les transforment en des substances
faciles à utiliser par le corps. En cas de carence, cela n’est pas le cas. La
conséquence en est que les lipides mal transformés vont épaissir le sang et
se déposer sur les parois des vaisseaux. Ils finissent par en réduire le
diamètre (hypertension) et les boucher (infarctus, attaque cérébrale).

Mauvaise assimilation des vitamines liposolubles

La carence générale en lipides, et non plus seulement en acides gras


insaturés, peut conduire à des carences au niveau de toutes les vitamines
liposolubles, autrement dit les vitamines A, D, E et K. Comme leur nom
l’indique, ces vitamines sont solubles dans les graisses (par opposition aux
vitamines hydrosolubles qui le sont dans l’eau), ce qui signifie qu’elles sont
associées aux graisses ou aux huiles de l’aliment dans lequel elles se
trouvent. Or, si quelqu’un exclut tous les aliments qui contiennent des
lipides, il exclura en même temps l’apport des vitamines liposolubles. Par
exemple, les œufs, le beurre et le fromage sont de bonnes sources de
vitamine A et D. Si ces aliments sont totalement exclus, des carences en ces
vitamines apparaissent.
Les vitamines liposolubles ne sont d’ailleurs assimilées par les parois
intestinales que si elles ont été bien émulsionnées par la bile. La présence
de ce suc digestif est donc indispensable. Or, il n’est sécrété en quantité
suffisante par le foie que lorsque ce dernier a reçu un signal du duodénum,
comme quoi des graisses ont été consommées et doivent être digérées. Ce
signal n’est cependant pas donné chez les personnes qui mangent trop peu
ou pas de lipides. Les vitamines liposolubles présentes ne sont par
conséquent pas absorbées ou pas aussi bien qu’elles le devraient, d’où la
carence.

Lignes directrices pour combler les carences

Les besoins en acides gras insaturés peuvent être couverts par la


prise quotidienne de 2 cuillerées à soupe d’huile de première pression à
froid, de tournesol par exemple. Cette huile ne doit cependant pas être
cuite, mais utilisée crue dans la sauce à salade ou versée sur les aliments.

Aspects diététiques : les surcharges en lipides


La suralimentation en graisse est une des caractéristiques fondamentales
du mode d’alimentation de notre société, en cette période d’abondance qui
est la nôtre. Le fait est reconnu par tous. Trop de graisses animales, de
friture, de beurre, de crème… sont consommés. Cette surabondance de
lipides est difficile à digérer, à utiliser et à éliminer. De nombreux
problèmes de santé en résultent.

La suralimentation en graisse est un défaut


fondamental du mode d’alimentation de notre
société, en cette période d’abondance qui est la
nôtre.

Les maladies lipido-dépendantes par excès

Insuffisance hépatique

Lorsque les graisses contenues dans les aliments consommés arrivent au


niveau du duodénum, un signal est donné au foie, afin que celui-ci sécrète
la bile nécessaire aux digestions. Les quantités de bile sécrétées sont
toujours fonction de la quantité des graisses présentes, donc d’autant plus
abondantes que les apports de lipides sont élevés.
En cas de suralimentation en graisse, le foie est donc régulièrement et
fortement sollicité pour produire de la bile. À la longue, cette
hypersollicitation l’épuise. Il ne peut plus suivre le rythme de production
demandé et une insuffisance hépatique en résultera. La conséquence en sera
une difficulté à digérer les corps gras.
Les symptômes d’une faiblesse hépatique sont l’intolérance aux graisses
– c’est-à-dire la difficulté à digérer les repas gras, les sauces et les fritures –
les nausées, les diarrhées grasses, les selles décolorées, le teint jaune, les
yeux jaunes…10

Constipation

L’insuffisance hépatique conduit au ralentissement du transit intestinal.


La bile a, en effet, une action lubrifiante sur les intestins, ce qui favorise la
progression des matières. Elle stimule aussi les muscles péristaltiques. Ces
deux effets positifs ne se manifestent pas ou que faiblement lorsque la bile
fait défaut. Bien des constipations sont dues à une insuffisance hépatique.
La bile a, en effet, une action lubrifiante sur les
intestins, ce qui favorise la progression des
matières.

Calculs biliaires

Lors de suralimentation lipidique, la vésicule biliaire s’épuise en même


temps que le foie. Perdant sa tonicité, la vésicule expulse mal la bile. En
stagnant dans l’organe, celle-ci finit par précipiter. Il en résulte la formation
de calculs biliaires.

L’obésité par suralimentation lipidique

Mis à part leur rôle limité de lipides de structure, le destin qui attend les
graisses pénétrant dans l’organisme n’offre que deux possibilités :
l’utilisation immédiate comme carburant énergétique ou le stockage dans
les tissus de réserve.
Les quantités de corps gras immédiatement utilisées comme carburant
dépendent des dépenses énergétiques. Si celles-ci sont basses, tout
l’excédent de corps gras est stocké. La suralimentation en lipide conduit
donc, nécessairement, à une prise de poids. Celle-ci est d’autant plus
importante que les apports dépassent les besoins.

La prise de poids est également favorisée quand, à la


suralimentation lipidique, s’ajoute une suralimentation
glucidique. Dans une telle situation, non seulement les glucides
excédentaires sont stockés sous forme de graisses, mais
l’apport élevé de glucides diminue la nécessité pour l’organisme
d’utiliser les lipides comme carburant. Il favorise donc leur mise
en réserve. De plus, les sécrétions d’insuline appelées par la
consommation des sucres ont pour propriétés de favoriser aussi
bien la conversion des sucres en graisses que de fixer les corps
gras dans les tissus.

En cas d’obésité par suralimentation lipidique, il faut donc réduire au


maximum la consommation de lipides et se limiter aux graisses riches en
acides gras essentiels. Il faut également réduire la consommation de
glucides pour obtenir des apports inférieurs aux besoins. Le carburant
manquant sera ainsi extrait des réserves et provoquera l’amaigrissement.

Hypercholestérolémie et maladies cardio-vasculaires

La suralimentation en lipides conduit à une présence trop importante de


cholestérol dans le sang et, par là, aux maladies du cœur et des vaisseaux
sanguins.

De manière préférentielle, le cholestérol se lie à des acides gras


insaturés. La forme très soluble qu’il acquiert ainsi favorise sa
pénétration jusqu’aux cellules, lieu de son utilisation. À
l’opposé, en l’absence d’acides gras insaturés, le cholestérol se
lie alors aux acides gras saturés. Ensemble, ils forment un
composé très peu soluble, ce qui l’empêche de quitter le sang.
Le cholestérol reste alors dans le sang. Il l’épaissit et contribue
à la formation de dépôts sur les vaisseaux.

Dans le temps, la suppression ou la diminution des corps gras animaux


avait été considérée comme la mesure diététique la plus importante à
effectuer. Or, le foie fabrique les quatre cinquièmes du cholestérol dont
dispose le corps. C’est pourquoi, de nos jours, il est de plus en plus admis
que le cholestérol alimentaire n’est pas le moteur principal des maladies
cardio-vasculaires, mais que la cause efficiente en serait beaucoup plus
l’absence d’acides gras insaturés et de lécithine (un autre élément de la
famille des lipides). Ces derniers émulsionnent le cholestérol excédentaire
et le font quitter le sang. Leur carence est due à la consommation
actuellement réduite, d’une part, d’huiles végétales de première pression à
froid (riches en acides gras insaturés) et, d’autre part, de céréales complètes
riches en vitamines B (choline). Ces vitamines sont celles que le foie
pourrait utiliser pour synthétiser la lécithine qui solubilise le cholestérol et
le fait quitter le sang pour les tissus.

Le cholestérol alimentaire n’est pas le moteur


principal des maladies cardio-vasculaires, mais
c’est plutôt l’absence d’acides gras insaturés et
de lécithine qui en serait la cause.
La sclérose des vaisseaux (artériosclérose) est la nature profonde de la
majeure partie des maladies cardio-vasculaires. L’altération de ceux-ci est
due aux dépôts de graisses, d’acides gras et de cholestérol qui se font sur
leurs parois. Ces dépôts ou athéromes augmentent de surface et d’épaisseur
au fur et à mesure des erreurs de régime.
À la longue, les athéromes réduisent le diamètre disponible pour la
circulation et diminuent les possibilités circulatoires. Celles-ci sont encore
abaissées par le manque de fluidité du sang surchargé de cholestérol et
d’autres déchets.
Selon la région du corps qui est mal irriguée et le degré d’oblitération des
vaisseaux apparaîtront des troubles différents :
au niveau des membres : froid aux extrémités, sensation de
« fourmis » ;
dans la tête : vertiges, perte de mémoire, maux de tête ;
dans les yeux : cataracte ;
dans les jambes : crampes, douleurs et claudication ;
au niveau du cœur : angine de poitrine.
Lorsque l’oblitération est totale, elle peut entraîner :
au niveau des jambes : la thrombose ;
au niveau du cœur : l’infarctus du myocarde ;
au niveau du cerveau : l’attaque cérébrale ou ictus cérébral.

Maladies colloïdales

De manière générale, les molécules de graisses non transformées donnent


des déchets colloïdaux. Ceux-ci se joignent aux colles issues de la
suralimentation en céréales et amidons. Ensemble ils encombrent les voies
respiratoires (bronchite, rhume…), les glandes sébacées (acné, eczéma
coulant…) et la lymphe (lymphogliase, congestion des ganglions
lymphatiques) comme nous l’avons vu dans le chapitre sur les glucides.

Acétone, acides

Si les lipides sont, avant tout, des producteurs de déchets colloïdaux, ils
peuvent aussi donner des déchets cristalloïdaux.
Normalement, l’utilisation des graisses par l’organisme ne donne que peu
de déchets et des déchets peu nocifs. Après la libération d’énergie, il n’y a
plus que du gaz carbonique (CO2) à éliminer par les poumons et de l’eau
par les reins et la peau.
Les graisses, cependant, ne sont une énergie « propre » que si leur
utilisation se fait correctement. Or, lors de suralimentation lipidique, les
transformations que subissent les graisses dans l’organisme se font mal. Au
lieu d’être menées jusqu’au bout, elles s’interrompent en cours de route. À
ces stades intermédiaires, les substances formées sont acides. Ce sont, par
exemple, l’acétone, les acides acétylacétique et béta-hydroxybutyrique qui
sont dangereux pour l’organisme lorsque leur présence dans le sang et les
tissus augmente trop. Ils modifient l’équilibre acido-basique du corps, dans
la direction de l’acidose avec tous les troubles de santé que cela peut
engendrer. Dans les cas graves, cela conduit aux crises d’acétone.
Lignes directrices pour les diètes hypolipidiques

Pour diminuer la quantité de déchets d’origine lipidique, il faut :


Réduire ou supprimer les aliments riches en graisses, comme la
charcuterie, les saucisses, les fromages gras, le beurre…
Modifier la manière dont les aliments sont cuits ou préparés. En
effet, des quantités importantes de graisses peuvent être apportées au
corps par ce biais. On veillera ainsi à supprimer la friture, la cuisine au
beurre et à la margarine, et l’usage de sauces grasses obtenues par
l’adjonction de crème, beurre, mayonnaise…
Les « faux aliments » tels que les chips et autres produits
semblables devraient également être supprimés.
Pour la cuisson, on utilisera un minimum d’huile ou on aura recours
à la cuisson à l’eau, à la vapeur et au four.
Les viandes seront choisies parmi les moins grasses (poulet, veau,
lapin…) ou remplacées par des poissons. Parmi ceux-ci, il faudrait
préférer les poissons maigres (merlan, sole, limande, rouget, truite…).
Pour les salades et les crudités, on n’utilisera pas des huiles raffinées,
mais des huiles de première pression à froid.

Pour les salades et les crudités, il faut utiliser


des huiles de première pression à froid.
4- Les vitamines et les minéraux
Il existe une vingtaine de vitamines et plusieurs dizaines de minéraux et
oligo-éléments importants pour l’organisme. Leur nombre est trop élevé
pour que nous puissions les présenter tous. Nous choisirons les principaux
et les présenterons, comme nous l’avons fait jusqu’à présent pour les autres
nutriments, sous un triple aspect : leur rôle, les signes de carence et ceux de
surcharge. Nous nous limiterons aussi à ne mentionner que les
propriétés principales et les signes de carences les plus typiques ou
faciles à observer. Une surcharge en vitamines ou minéraux étant
impossible par l’alimentation, la rubrique relative restera le plus souvent
vide.

Les vitamines

Définition

Le terme vitamine est employé pour désigner des substances


indispensables à la vie, c’est-à-dire au fonctionnement du corps humain
(de vita = vie). Contenues dans nos aliments, ces substances ne peuvent
pas être produites par notre organisme. Des apports réguliers sont donc
indispensables.

Les vitamines sont des catalyseurs des réactions


vitales. Ce sont elles qui activent les enzymes
sans lesquels aucune activité ne pourrait avoir
lieu dans les cellules.
Les vitamines sont des catalyseurs des réactions vitales. Ce sont elles qui
activent les enzymes sans lesquels aucune activité ne pourrait avoir lieu
dans les cellules.
Si un manque partiel de vitamine (hypovitaminose) entraîne un
ralentissement des fonctions organiques qui en dépendent, un manque total
(avitaminose) provoque une interruption de celles-ci.
À l’opposé de ces situations, des troubles apparaissent également lorsque
les tissus contiennent des quantités trop importantes de vitamines. On parle
alors d’hypervitaminose. C’est avant tout lorsque des vitamines
pharmaceutiques sont utilisées que cela peut se produire. La préparation
pharmaceutique permet des apports élevés et concentrés, que ne peuvent
offrir les aliments. Dans ce cas, le sujet tombe malade par
empoisonnement en vitamines. On est ici en présence d’une maladie par
surcharge.
Les vitamines sont très sensibles à la lumière et à l’air. La cuisson les
détruit en partie, tout comme le fait une trop longue exposition à l’air des
végétaux coupés pour préparer les repas. En outre, un lavage prolongé à
grande eau soustrait une partie des vitamines hydrosolubles.
Nous étudierons successivement les vitamines liposolubles (A, D, E, F),
puis hydrosolubles (B et C). Les vitamines ont été d’abord désignées par les
lettres (A, B, C…). À mesure que les connaissances à leur sujet
augmentaient et que de subtiles distinctions étaient découvertes entre des
substances dont la composition était très proche, on a donné et utilisé un
nom à la place d’une lettre. Par exemple, acide folique au lieu de vitamine
B9.

Vitamine A ou rétinol

La vitamine A qui est directement utilisable par l’être humain ne se


trouve que dans les aliments d’origine animale (huile de foie de poisson,
foie, jaune d’œuf, beurre…).
Lorsque la vitamine A est d’origine végétale, elle n’est pas directement
utilisable. Elle se présente sous forme de provitamine A, ou carotène. Celle-
ci est constituée de deux vitamines A accolées. Après oxydation dans le
foie, une des vitamines devient disponible, l’autre est détruite. Il faut donc
deux fois plus de vitamine A d’origine végétale que d’origine animale pour
satisfaire de manière égale les besoins corporels.

Rôle

La vitamine A contribue à la formation du pourpre rétinien qui


réceptionne la lumière. Elle est aussi active dans la régénération de la peau
et des muqueuses.

Carence

Lors de carence, les yeux deviennent très sensibles aux lumières vives
(soleil, reflet du soleil sur la neige, les phares des voitures la nuit). Ils
s’adaptent également difficilement lors des passages de la lumière à
l’obscurité. Il y a donc baisse de vision nocturne et fatigue générale des
yeux.
Se régénérant mal, la peau en manque de vitamine A devient sèche,
rugueuse et en « chair de poule » au niveau des coudes, des genoux… La
desquamation augmente, car les cellules sous-cutanées meurent trop vite,
d’où la congestion des glandes sébacées (boutons, acné, peau en chair de
poule). Autre conséquence de la carence, les muqueuses s’affaiblissent
(vessie, poumons) et deviennent réceptives aux infections.

Source

Les sources animales de vitamine A sont le foie, les œufs, l’huile de foie
de flétan ou de morue. Les aliments végétaux riches en provitamine A sont
les carottes, le cardon, les courges, le chou, les épinards et les légumes verts
en général. Parmi les fruits, les abricots, le melon, les tomates…

Surcharge

Impossible par l’alimentation.


Vitamine D ou calciférol

La vitamine D est la seule vitamine que le corps humain est capable de


produire lui-même : le rayonnement solaire qui irradie le cholestérol
contenu dans la peau le transforme en vitamine D. Sous nos latitudes, un
apport alimentaire est toutefois indispensable.

Rôle

La vitamine D est nécessaire pour l’absorption du calcium au niveau


intestinal, la formation des trames osseuse et dentaire et la fixation du
calcium dans cette trame.

Carence

Chez les enfants, la carence en vitamine D provoque des troubles de la


croissance osseuse, autrement dit le rachitisme (jambes en X, thorax
enfoncé…). Chez les adultes, la carence engendre une décalcification du
squelette (ostéoporose), une tendance aux fractures, une mauvaise
cicatrisation de celles-ci et des articulations douloureuses (arthrites). Les
dents s’affaiblissent, s’effritent, se cassent, se carient.

Source

Les aliments riches en vitamine D sont d’origine animale : les poissons


gras (saumon, sardine…) et l’extrait huileux de leur foie (huile de foie de
flétan ou de morue), foie, jaune d’œuf, beurre, fromage…

Surcharge

Impossible par l’alimentation, mais survient lors d’une prise régulière et


trop élevée de capsules d’huile de foie de poissons et surtout de vitamines D
synthétiques.
Vitamine E ou tocophérol

Rôle

La vitamine E diminue les besoins en oxygène du corps. Elle a, par


conséquent, une action anti-sclérosante, cicatrisante et anticoagulante. Elle
joue aussi un rôle au niveau de la sphère génitale et du tonus musculaire.

Carence

Le manque de vitamine E ralentit la cicatrisation des plaies et des


brûlures. Elle conduit à l’épaississement du sang et, par là, à la formation de
caillots, ce qui peut causer des phlébites, des embolies, l’infarctus… Divers
problèmes de règles peuvent survenir, ainsi que la stérilité. Le manque de
tonus des muscles conduit à une faiblesse du dos, une mauvaise posture, des
hernies, du strabisme…

Source

La vitamine E est d’origine végétale. On la trouve dans les céréales


complètes, le germe de blé, les huiles de première pression à froid
(tournesol, noix, pépins de raisin…), les oléagineux (noix, noisettes…).
L’huile de germe de blé en est particulièrement riche.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Vitamine F (oméga-3, 6)

On parle ici d’acides gras insaturés linoléique (oméga-6), linolénique


(oméga-3) et arachidonique.
Rôle

Les omégas 3 et 6 participent à la construction des muqueuses et de la


peau. Elle leur donne leur résistance, leur souplesse et leur étanchéité. Elle
favorise la production des lymphocytes par le système immunitaire ainsi
que des prostaglandines anti-inflammatoires. Une bonne fertilité dépend de
cette vitamine. En se liant au cholestérol et aux acides gras saturés, elle les
rend solubles. Cela facilite leur utilisation, ce qui évite qu’ils stagnent dans
le sang (hypercholestérolémie) et se déposent sur les parois des vaisseaux.

Carence

En cas de carence, les muqueuses intestinales (entre autre) deviennent


poreuses. N’agissant plus comme un filtre, elles laissent les déchets
pénétrer dans le sang et gagner l’ensemble des tissus. Cette auto-
intoxication est le point de départ de diverses maladies dégénératives
(cancer, sclérose en plaque…). La perméabilité des muqueuses
respiratoires, elle, favorise les allergies à ce niveau. Lors de carence, la peau
devient sèche et rêche, phénomène qui se manifeste d’abord sur le bas des
jambes. Les défenses immunitaires diminuent fortement et des troubles
prémenstruels s’installent ainsi qu’une tendance aux inflammations.

Source

Les huiles végétales de première pression à froid, (lin, tournesol,


carthame, soja, colza…) sont la source principale de vitamines F, avec les
fruits et graines oléagineuses (noix, pépin de courge, etc.).

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Les vitamines B
Une quinzaine de vitamines appartiennent au groupe des vitamines B.
Elles forment un groupe car, d’une part, elles se retrouvent ensemble dans
les mêmes aliments et, d’autre part, elles agissent en étroite synergie. De
plus, la carence de l’une d’entre elle entraîne la carence des autres.

Rôle

Les vitamines B sont indispensables à la respiration et la multiplication


cellulaire, ainsi qu’à la production d’énergie. Elles interviennent dans
l’utilisation, par le corps, des protéines, des glucides et des lipides, ce qui
fait qu’elles soutiennent l’ensemble des métabolismes.
Les nerfs ont particulièrement besoin de vitamines B qui les nourrissent
et les détendent.
La formation de la peau et du sang ainsi que la production d’énergie sont
également dépendantes de ce groupe de vitamines.

Carence

Un déficit en vitamines B affaiblit le système nerveux. Il en résulte de la


nervosité, des angoisses, de la dépression et des névrites. La peau devient
hypersensible et s’enflamme. Elle se crevasse et des eczémas apparaissent.
La production d’énergie étant déficiente, le sujet est fatigué, il manque
d’élan et est peu résistant au stress. La carence en vitamine B12 cause
l’anémie pernicieuse.

Source

Les sources de vitamines B ne sont pas nombreuses. On les trouve


principalement dans les céréales complètes, le germe de blé, le foie. Un
complément alimentaire riche en vitamine B est la levure de bière.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.


Vitamine C ou acide ascorbique

Elle régularise et soutient tous les métabolismes. Elle est comparable à


un chef d’orchestre qui donne le rythme à l’activité cellulaire. En cas de
carence, le métabolisme se ralentit et se fait moins bien : il y a production
accrue de toxines par mauvaise dégradation.

Rôle

La vitamine C est nécessaire pour la croissance et la production normale


des tissus osseux, cartilagineux et dentaires. Elle collabore à la formation et
à l’entretien du collagène, une substance de soutien pour les cellules. Tous
les tissus dépendent donc des apports de vitamine C.
La vitamine C permet au corps de mieux lutter contre les divers stress,
mais aussi les agressions physiques comme les opérations, les blessures, les
brûlures et les infections.
La vitamine C neutralise les toxines ou les substances toxiques qui
pénètrent dans l’organisme. Elle a donc une action antitoxique et, par là,
aussi antiallergique. De plus, en stimulant la production des anticorps et en
détruisant certains microbes et leurs toxines, elle a aussi une action anti-
infectieuse. Elle est donc indiquée à titre préventif et curatif contre les
infections, les empoisonnements, la pollution des aliments, la prise de
médicaments, etc.

Carence

La carence en vitamine C entraîne une baisse générale d’énergie, un


manque de joie de vivre et de résistance. Les tissus deviennent fragiles, en
particulier les capillaires sanguins et les gencives. La résistance au stress
diminue, le corps devient plus réceptif aux infections.

Source
Les aliments riches en vitamine C sont les fruits en général, mais surtout
les agrumes, le cassis, les kiwis et les fraises ; parmi les légumes, tous les
légumes crus, mais avant tout les poivrons, les choux, les épinards, le persil,
le brocoli…

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Les minéraux

Définition

Un être humain de 70 kg est composé d’environ 2,6 kg de minéraux.


Parmi les minéraux contenus dans le corps humain, certains se trouvent
en relativement grandes quantités et s’expriment en grammes. Ce sont les
minéraux proprement dits. D’autres, par contre, sont présents en quantités
infimes, qui se mesurent en milligrammes : ce sont les oligo-éléments.
Les oligo-éléments et les minéraux ont tous une action sur le
fonctionnement de l’organisme, en tant que biocatalyseurs qui stimulent et
régularisent les phénomènes vitaux. De manière générale, on peut dire que
les minéraux se distinguent des oligo-éléments par le fait qu’en plus de leur
action catalytique, ils jouent un rôle structurel, comme minéraux de
construction.
Les minéraux, comme toutes autres substances de notre corps sont
constamment éliminés et doivent être remplacés par des apports
alimentaires adéquats.

Le calcium

Le calcium est le minéral le plus représenté dans notre organisme. Il


constitue environ 2 % du poids du corps et se trouve à 99 % dans le
squelette.

Rôle

Son rôle principal est de donner rigidité et solidité aux os et aux dents.
Sans calcium, le cartilage de l’os est mou et souple. Le calcium concourt
également au cheminement des pulsations nerveuses le long des nerfs et au
processus de contraction des muscles.

Carence

Lorsque les os manquent de calcium, ils deviennent poreux (ostéoporose,


décalcification), fragiles (tendances aux fractures, par exemple la fracture
du col du fémur). Au niveau des dents, la déminéralisation rend les dents
fragiles et sujettes aux caries.
Les nerfs en déficit de calcium deviennent hypersensibles. Les personnes
qui sont dans cette situation sont tendues, nerveuses, irritables, agitées et
ont de la peine à dormir. La contraction des muscles se fait mal et des
crampes apparaissent.

Source

Les sources les plus généreuses en calcium sont les produits laitiers,
c’est-à-dire les fromages, le yogourt, le lait. Deux autres aliments d’origine
animale qui en sont riches sont les sardines et le saumon. Sont aussi une
source de calcium, mais dans une moindre mesure, les aliments végétaux
comme les carottes, les épinards, les légumes verts, les amandes…

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Le phosphore
Rôle

Le phosphore est un constituant des fibres nerveuses et de la matière


cérébrale. Il contribue aussi à la formation des os et des dents.

Carence

Le manque de phosphore provoque des troubles de la mémoire et de la


concentration et un manque de force nerveuse. Les dents se carient et les os
manquent de solidité.

Source

Le phosphore se trouve dans presque tous les aliments, mais


spécialement dans les produits laitiers, le foie, le germe de blé, les céréales,
les légumineuses, les épinards, les carottes.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Le soufre

Rôle

Le soufre soutient le fonctionnement du foie. Il est aussi nécessaire à la


formation des ongles, des cheveux, des poils.

Carence

La carence en soufre diminue la capacité du foie à digérer et à détoxiquer


le sang. Les ongles sont fragiles, les cheveux sont ternes et cassants.
Source

Le soufre se trouve dans toutes les chairs animales et dans les œufs. Il y
en a aussi dans les légumes sulfurés : poireau, oignon, ail, radis, navet,
asperge, cresson, chou.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Le magnésium

Rôle

Le magnésium est nécessaire au bon fonctionnement des nerfs et des


muscles. Il a aussi une action au niveau des défenses organiques, car il
renforce la résistance du terrain et stimule l’action du système immunitaire.

Carence

En cas de carence en magnésium, le système nerveux s’affaiblit. Cela


conduit à la nervosité, l’angoisse, l’irritabilité, l’asthénie et l’insomnie. La
contraction des muscles se fait mal, d’où des crampes dans les jambes. La
baisse de la résistance organique rend réceptif aux infections et à la
formation de tumeurs.

Source

Le magnésium se trouve dans les céréales complètes, les oléagineux,


surtout les amandes, et dans les légumes verts en général. Les fruits de mer
en sont aussi riches.
Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Le potassium

Rôle

Le potassium est essentiel pour que les contractions musculaires puissent


se faire et pour la transmission de l’influx nerveux. C’est est un antagoniste
du sel.

Carence

Le manque de potassium provoque des crampes et des paralysies. Les


muscles manquent de tonus, ce qui a des répercussions, entre autre, sur les
muscles intestinaux (constipation). Une fatigue générale s’installe, avec
manque d’entrain et insomnie. Des œdèmes se forment parce que le sel
excédentaire n’est pas chassé par le potassium.

Source

Le potassium est abondant dans les légumes et les fruits.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.

Fer

Rôle
L’oxygène nécessaire au fonctionnement cellulaire est transporté des
poumons aux cellules, fixé à une particule de fer appartenant à un globule
rouge. Le fer est donc indispensable pour la respiration cellulaire et, par là,
pour le bon fonctionnement des cellules et la production d’énergie.

Carence

Le manque de fer (anémie) prive les cellules d’oxygène, ce qui ralentit


leur fonctionnement. Or, lorsque les combustions diminuent, la production
d’énergie diminue également. Une personne anémique a peu de vitalité. Elle
est lasse, ses muscles sont faibles. Elle s’essouffle rapidement, son cœur bat
trop vite ; la nervosité et le manque de concentration s’installent.

Source

Le fer se trouve dans les céréales complètes, les épinards, le foie, les
œufs, les abricots, les choux, les carottes.

Surcharge

Impossible par l’alimentation.


5- Les différents groupes d’aliments
Les aliments d’un même groupe, par exemple les produits laitiers ou les
fruits, ont en gros des propriétés similaires. Les indications données ci-
après pour les différents groupes sont donc valables de manière générale
pour chacun des aliments particuliers du groupe.

L’eau

Rôle

L’eau est indispensable à l’organisme. Ce dernier en a besoin pour se


construire, puisqu’il est composé à 70 % de liquide. Il en a aussi besoin
pour fonctionner. C’est en effet de l’eau que dépendent les échanges
cellulaires, l’activité des enzymes, la production de sucs digestifs,
l’élimination des toxines (sueur, urine…), l’hydratation de la peau, des
muqueuses, etc.
En plus de constituer un apport de liquide, l’eau fournit au corps les sels
minéraux qu’elle contient.
Les besoins quotidiens en eau sont estimés à environ 2,5 litres par
jour. Cette quantité peut être légèrement diminuée lorsque les aliments
fournissent un apport généreux d’eau, comme c’est le cas pour les fruits et
les légumes, mais doit être augmentée dans le cas contraire (céréales,
viande…).

L’eau est la boisson idéale de l’être humain.

Carence
Un manque chronique d’eau empêche les enzymes de travailler
correctement. Cela engendre une diminution de la production d’énergie et,
par là, rend fatigué et sans tonus. Les combustions ralentissent, d’où une
possible prise de poids. L’élimination des toxines se fait moins bien, à
cause de l’absence d’un support suffisant pour les transporter. Apparaissent
alors, entre autres, de la constipation, de l’eczéma, des cystites et des
rhumatismes.

Surcharges

L’excès d’eau, 4 litres ou plus, peut fatiguer les reins chargés de


l’élimination d’un aussi grand volume de liquide. Dans certains cas, il en
résultera de la rétention d’eau qui conduira à la formation d’œdèmes. Si
l’eau bue est très froide, il peut aussi y avoir une dévitalisation par perte de
chaleur corporelle11.

Le lait

Rôle

Le lait est le premier aliment des mammifères, donc également du


nouveau-né humain. Il n’apporte pas seulement le liquide nécessaire au
corps, mais aussi les substances alimentaires pour la construction et le
fonctionnement de l’organisme. Le lait fournit un apport de protéines,
lipides, glucides, minéraux et vitamines qui correspond aux besoins des
enfants. Sa composition varie d’une espèce animale à l’autre.
Le lait est un aliment pour les nouveau-nés et les jeunes enfants. Ils le
digèrent bien, car leur tube digestif sécrète de la présure qui fait cailler le
lait et rend ainsi disponible ses précieux nutriments. Les adultes ne
possèdent plus ce suc digestif. Ils ne devraient par conséquent pas
consommer de lait, car celui-ci reste sous forme liquide et est mal digéré.
Cette recommandation ne touche pas les produits laitiers comme le
fromage, le yogourt…, puisque le lait utilisé pour la fabrication de ces
aliments a été mis à cailler en dehors du corps.

Carence

Chez les enfants, le manque de lait entraîne des troubles de croissance, le


rachitisme, un manque de résistance général face aux infections. Chez les
adultes, aucun trouble ne peut en résulter, car le lait n’est pas un aliment qui
leur est destiné. La teneur du lait en calcium, qui pousse certains adultes
à en boire, se trouve en quantité plus abondante dans le fromage.

Surcharges

Chez les enfants, l’abus de lait conduit à une prise de poids trop
importante, accompagnée d’une fatigue du foie et des troubles digestifs. Les
colles qui en résultent encombrent les voies respiratoires hautes (rhumes) et
les ganglions lymphatiques de la gorge (amygdalites, otites…).
Chez les adultes la consommation de lait, surtout en grande quantité,
engendre des troubles digestifs car le lait non-caillé qui stagne dans
l’estomac dilue les sucs digestifs, empêchant les aliments d’être digérés
correctement. Le lait consommé sous forme de café au lait est spécialement
nocif. Non seulement ce mélange est indigeste, mais il produit aussi
différents poisons.

Les produits laitiers : fromages, yogourt…

Rôle

Les produits laitiers sont une source de protéines, de lipides et de


glucides, ainsi que de divers minéraux dont le calcium nécessaire au
squelette et aux dents. Ils apportent également deux précieuses vitamines :
la vitamine B12, nécessaire à la formation des globules rouges et la
vitamine D qui permet la fixation du calcium.
Carence

Une consommation très restreinte de produits laitiers, voire leur


suppression totale conduit généralement à une carence en protéines. La
conséquence en est des troubles de croissance chez les enfants et, chez les
adultes, un affaiblissement musculaire général, un manque d’énergie, de
tonus et de résistance. Une carence en minéraux, et spécialement en
calcium, est une autre conséquence d’un manque de produits laitiers. Il en
résultera une déminéralisation du squelette, une tendance aux fractures et
aux caries dentaires, le rachitisme chez les enfants et l’ostéoporose chez les
adultes.
Ces troubles de décalcification peuvent être renforcés par le fait que le
manque de vitamine D qui s’y associe (cette vitamine se trouve aussi dans
les produits laitiers), diminue la possibilité pour le calcium de se fixer dans
le squelette.
En ne consommant pas de produits laitiers, on se prive aussi d’une bonne
source de vitamine B12, ce qui peut conduire à l’anémie. Dans certains cas,
la consommation insuffisante de produits laitiers, et spécialement de
yogourts, affaiblit la flore intestinale. En effet, les micro-organismes dont
sont constitués les yogourts favorisent la régénération de cette flore. Une
flore intestinale déséquilibrée conduit aux indigestions et aux
ballonnements12.

En ne consommant pas de produits laitiers, on


se prive d’une des sources principales de
calcium.

Surcharges

Une consommation trop abondante de produits laitiers se fait avant


tout avec les fromages à pâte dure et à pâte molle. Ce sont des aliments
très concentrés en nutriments. Le yogourt et le fromage blanc sont
beaucoup plus légers, car constitués en grande partie d’eau.
L’abus de fromages gras et de beurre conduit à une fatigue digestive,
surtout au niveau du foie responsable de la digestion des graisses. Des
toxines lipidiques, comme des acides gras saturés, encombrent le sang et les
vaisseaux, causant divers troubles du système circulatoire. Pour
contrecarrer ces troubles, le corps utilise beaucoup d’oméga-3 et 6, ce qui
peut conduire à une carence en ces vitamines. Une consommation trop
importante de produits laitiers peut également conduire à une surproduction
de déchets colloïdaux, sous forme de glaires et de mucosités qui
encombrent les voies respiratoires. Manger beaucoup de fromages, c’est
aussi manger beaucoup de protéines, ce qui peut engendrer une surcharge
en déchets cristalloïdaux d’où résulteront une fatigue des reins et des
problèmes d’articulations (rhumatisme) et de peau (eczéma).
Étant un aliment peu concentré, l’abus de yogourt a peu de conséquences,
pour autant qu’il ne soit pas additionné de sucre blanc. Il acidifie cependant
les personnes métabolisant mal les acides faibles dont il est riche.

La viande

Rôle

Les viandes sont une source de protéines et de graisses. Elles apportent


très peu de glucides, de vitamines et de minéraux et pratiquement pas de
fibres. Ce sont des aliments constructeurs et réparateurs. Si la viande
« donne de l’énergie », ce n’est pas à cause de l’apport de glucides qui est
faible, mais par le « coup de fouet » qu’elle fournit à l’organisme. Les
viandes ont une action excitante et stimulante sur l’organisme par les
toxines qu’elles contiennent et auxquelles le corps réagit. Les viandes
rouges sont plus excitantes que les viandes blanches, car elles sont plus
chargées de déchets que ces dernières. La viande est également une
source de vitamine B12, nécessaire à la formation des globules rouges.
Carence

Une consommation très faible de viande ou sa suppression peut conduire


à un état de carence protéique, avec affaiblissement général et fonte
musculaire. Il peut aussi en résulter un manque de tonus et de « feu ». La
léthargie est d’autant plus importante que la personne était auparavant une
mangeuse régulière de viande ou que l’apport de protéines animales est par
ailleurs insuffisant. La perte d’énergie et de tonus général a pour cause aussi
bien la carence en protéines que la suppression de l’apport des toxines
contenues dans la viande et dont l’effet stimulant fait soudain défaut à
l’organisme. La pratique montre que si une diminution ou suppression
passagère est le plus souvent ressentie comme bénéfique, cette
suppression, maintenue trop longtemps, devient la source de nombreux
problèmes.
Une autre conséquence de la suppression de la viande est l’anémie
pernicieuse par manque de vitamine B12.

Surcharges

Les viandes sont des tissus animaux composés de nombreuses cellules


qui produisent des déchets et des résidus de la famille des cristaux. Ces
toxines s’additionnent par conséquent aux toxines résultant de l’utilisation
des protéines de la viande par le corps. La forte charge toxique de la
viande en fait un aliment très intoxinant en cas d’abus. Les déchets
cristalloïdaux comme l’urée, l’acide urique… fatiguent les reins
(hypertension, lithiase rénale…) et les glandes sudoripares (boutons,
eczémas secs…). Ils enflamment également les articulations (rhumatismes,
arthrite). La teneur en toxines est plus élevée dans la viande rouge que dans
la blanche.
Lorsque la viande est grasse et cuite avec beaucoup d’huile ou
accompagnée de sauces grasses, ou encore préparée sous forme de
charcuterie (pâté, saucisson…), donc avec beaucoup de gras, un épuisement
hépatique en résulte. Celui-ci se double d’un épaississement du sang
(cholestérol, hypertension, état congestif, artériosclérose…).
Les viandes consommées en excès dépassent les capacités digestives de
l’organisme. Mal digérées, elles putréfient dans les intestins. Cela conduit à
une production de substances toxiques et de gaz qui irritent les muqueuses
intestinales et détériorent la flore intestinale.

Les poissons

Les graisses des poissons sont avant tout


constituées d’acides gras insaturés
Les poissons possèdent les mêmes caractéristiques que les viandes. Mais
une grande différence les distingue de celles-ci : leurs graisses sont avant
tout constituées d’acides gras insaturés, ce qui n’est pas le cas des viandes.
Les poissons sont d’ailleurs plus riches en sels minéraux.

Les fruits de mer

Rôle

Les coquillages (moule, huître…) et crustacés des mers (écrevisse,


langouste…) sont riches en protéines et en minéraux, entre autre en iode,
minéral par ailleurs rare, qui a une action stimulante sur la glande thyroïde.

Carence

La suppression ou une forte diminution des fruits de mer peut entraîner


des carences en protéines et en minéraux. Cela n’arrive cependant que chez
les personnes pour qui les fruits de mer constituaient une part régulière de
l’alimentation.
Surcharges

L’abus de fruits de mer ou leur consommation régulière produit beaucoup


de déchets protéinés (acide urique, urée…) et apporte au corps de
nombreuses purines. Cela conduit aux troubles articulaires (rhumatisme,
goutte…), rénaux et cutanés.

Les œufs

Rôle

Les œufs contiennent tout ce qui est nécessaire à la formation du poussin.


En tant qu’aliment, ils offrent un apport généreux en protéines et en lipides.
De plus, ils contiennent presque toutes les vitamines, dont les vitamines
B12 et D qui sont rares, et pratiquement tous les minéraux, dont du fer.

Carence

Si aucun œuf n’est consommé, le risque de carence en protéines n’est


possible que si aucun autre aliment animal riche en protéine n’est
consommé. Si c’est le cas, il y aura donc fatigabilité, manque de tonus,
perte de la masse musculaire, troubles de croissance chez les enfants. Le
manque de minéraux conduit à la déminéralisation et à la fragilité osseuse.

Surcharges

L’abus d’œuf conduit surtout à une fatigue du foie qui est surmené par les
apports lipidiques et à des problèmes cardio-vasculaires par dépôt d’acides
gras saturés et de cholestérol dans le système circulatoire. Contrairement à
la viande, les œufs ne contiennent pas d’acide urique et d’urée. La
production de toxines protéiques est donc moins grande lors de la
consommation d’œufs que de viande. Elle peut néanmoins avoir lieu
lorsque beaucoup d’œufs sont ingérés, ce qui conduira à une fatigue rénale,
une accumulation de cristaux dans les articulations et des eczémas.

Les céréales

Rôle

Les céréales sont des aliments énergétiques, apportant des sucres lents,
sous forme d’amidon, de nombreuses vitamines, mais en particulier celles
du groupe B et la vitamine E. Elles sont aussi une source de minéraux et de
protéines (mais pauvres et incomplètes) et de cellulose sous forme de son.

Les céréales complètes sont une des sources


principales et rares de vitamines du complexe
B.

Carence

Le manque de céréales a des conséquences au niveau énergétique. En


absence de sucres lents, le corps manque d’énergie pour les efforts intenses
et soutenus. Ne devant fonctionner qu’avec des sucres rapides, il est vite
fatigué et récupère lentement. De manière générale, le niveau d’énergie est
bas.
Les céréales complètes sont une des sources principales et rares des
vitamines du complexe B. Une consommation trop faible de céréales
complètes, ou celle exclusive de céréales raffinées (donc celles à qui on a
ôté l’enveloppe extérieure du grain où se trouvaient les vitamines B),
engendre des carences de cette quinzaine de précieuses substances. Il en
résultera une diminution de la production d’énergie, des troubles cutanés
(eczémas…) et un affaiblissement nerveux (nervosité, irritabilité, état
dépressif, névrite…).
Un manque de céréales complètes prive le corps d’un apport
important de son, cette enveloppe extérieure du grain riche en fibres. Le
péristaltisme intestinal en est ralenti ce qui conduit à la constipation.
L’absence de son contribue aussi à l’hypercholestérolémie. En effet, avant
d’arriver dans le sang, le cholestérol d’origine alimentaire se trouve dans
l’intestin. Or, le son a un effet balai. Il fixe une partie du cholestérol et
l’emporte vers l’extérieur avec les selles, empêchant ainsi qu’il soit assimilé
par le corps.

Surcharges

L’excès de céréales conduit à l’épaississement du sang et, par là, à un


ralentissement de la circulation. En effet, l’amidon mal transformé donne
des déchets colloïdaux qui encombrent le sang et la lymphe. De plus, pour
se débarrasser de ces déchets, le corps cherchera à les rejeter hors de
l’organisme par les émonctoires à colles, à savoir le foie, les voies
respiratoires et les glandes sébacées. Il en résultera une fatigue du foie, des
catarrhes des voies respiratoires (bronchite, rhume, sinusite…) et des
glandes sébacées (boutons, acné, « peau grasse », eczémas coulant…).
Les céréales demandent de longues digestions pour être rendus utilisables
par l’organisme. Un abus de céréales conduit donc à une fatigue digestive
générale. Il est aussi souvent à l’origine de fermentations. Lorsque l’apport
de fibres est trop important, les muqueuses intestinales peuvent
s’enflammer, ce qui cause des entérites et des diarrhées. Si la masse de
glucides qui pénètre dans le corps dépasse ses besoins, le surplus est stocké
sous forme de graisses et contribue à une prise de poids.
L’abus de céréales peut produire beaucoup de colles, mais il peut
également amener à la production de nombreux acides qui vont acidifier le
terrain.

Les légumineuses
Rôle

Les arachides, les lentilles, les pois, le soja, etc. sont des aliments
extrêmement concentrés en protéines, lipides, glucides et minéraux. Ce
sont des aliments difficiles à digérer. De plus, leur teneur en purines est
élevée.

Carence

Le manque de légumineuses dans le régime d’une personne qui en mange


régulièrement, par tradition ou parce qu’elle est végétarienne ou
végétalienne, conduit à des carences multiples en protéines et minéraux.
Dans le cas contraire, si les légumineuses ne font pas partie du régime
nutritionnel, le risque de carences est inexistant.

Surcharges

À cause de la dureté de leur enveloppe, les légumineuses causent


facilement des indigestions avec ballonnements par fermentations
intestinales.
Les concentrations en nutriments et en purines des légumineuses en font
des aliments très intoxicants en cas d’abus. Il y aura surmenage et
affaiblissement du foie et des reins, avec accumulation de toxines et
acidification générale.

Les légumes

Rôle

Les légumes sont riches en sels minéraux. Ils apportent des glucides et
des vitamines, mais sont très pauvres en protéines et lipides. L’abondance
de fibres qu’ils contiennent favorise le transit intestinal et l’assimilation des
nutriments au niveau des intestins.
Carence

Un manque de légumes, crus ou cuits, prive l’organisme de nombreux


minéraux. Ces derniers étant en majorité des minéraux alcalins,
l’acidification du corps est favorisée. Des carences en vitamines sont
également possibles.
Les légumes ont une action fluidifiante sur le sang. Lorsque trop peu
de légumes sont consommés, le sang s’épaissit plus facilement.
Une carence en légumes conduit aussi à un manque de fibres
alimentaires. L’intestin n’étant pas assez rempli par les fibres, seule une
partie des parois intestinales est en contact avec les aliments. Deux
conséquences fâcheuses peuvent en résulter : d’une part, le péristaltisme
intestinal n’est pas stimulé par le frottement des fibres alimentaires sur les
parois intestinales, d’où le ralentissement de la progression des matières et
la constipation. D’autre part, l’assimilation des nutriments se fait moins
bien, puisqu’une partie des parois n’est pas en contact avec eux.
Un manque de fibres alimentaires peut aussi avoir des effets sur la flore
intestinale. Les fibres végétales sont, en effet, un des aliments
principaux dont se nourrissent les micro-organismes de la flore.
Lorsque ceux-ci en sont privés, ils s’affaiblissent et leur nombre diminue.
Lorsque très peu de légumes sont consommés sous forme crue, les
digestions sont rendues plus difficiles. En effet, les nombreux enzymes
contenus dans les légumes sont détruits lors de la cuisson. Or, lors des
digestions, les enzymes des aliments facilitent la décomposition des
aliments en particules plus fines, en secondant les enzymes des sucs
digestifs.

L’abondance de fibres que contiennent les


légumes favorise le transit intestinal.

Surcharges
Les troubles de santé qui surviennent lors d’une trop grande
consommation de légumes sont, avant tout, dus à l’excès de fibres.
L’abondance de cellulose, qui en partie est rêche, irrite, blesse et enflamme
les muqueuses intestinales, ce qui peut provoquer des entérites et des
colites. Le transit a tendance à s’accélérer fortement et à engendrer de la
diarrhée. Parfois, la masse de cellulose ingurgitée remplit fortement les
intestins, ce qui comprime les organes voisins. En fermentant, la cellulose
produit des gaz (ballonnements) qui vont désagréablement gonfler
l’abdomen.
Consommées en trop grande quantité au début du repas, les crudités ont
un effet refroidissant sur le tube digestif de certaines personnes, ce qui peut
ralentir son fonctionnement.

Les fruits

Rôle

Les fruits sont une source de sucre rapide, ainsi que de vitamines
diverses, mais surtout de vitamine C. Ils contiennent aussi des minéraux,
mais en comparaison avec les légumes, cet apport est moindre. C’est
pourquoi, de manière générale, on dit que les fruits apportent des vitamines
et les légumes plutôt des minéraux. Les fruits apportent également des
fibres et des mucilages (pectine) qui ont un effet « stimulant » sur le
péristaltisme intestinal. Ils contiennent aussi de nombreux acides faibles,
qui peuvent être transformés en bases par ceux qui arrivent à les
métaboliser correctement.

Carence

Une consommation insuffisante de fruits prive le corps de sucres


rapides, sains et bénéfiques pour le corps. Le risque est alors que
d’autres sortes de sucres rapides leur soient substituées. Par exemple
du sucre blanc qui acidifie et déminéralise le corps et conduit aux crises
d’hypoglycémie et au grignotage.
Le manque de fruits est doublement néfaste pour le système circulatoire.
D’une part, le manque de vitamine C affaiblit les vaisseaux. Ils perdent leur
tonicité et leur résistance, d’où des hématomes et des déformations des
vaisseaux (varices). D’autre part, les nombreux acides qu’apportent les
fruits (acides citrique, malique…) ont des vertus fluidifiantes sur le sang.
En cas de manque, le sang s’épaissit et circule mal, ce qui fait que les tissus,
en général, sont mal irrigués et mal oxygénés.
Le manque de fibres alimentaires et de mucilage ralentit le transit
intestinal et conduit à la constipation. Les fibres étant une nourriture de
choix pour les bactéries de la flore intestinale, un manque de celles-ci
affaiblit la flore de l’intestin.

Les fruits sont une source généreuse de


vitamines et de ballast.

Surcharges

Un excès de fruits peut avoir un effet trop stimulant sur les intestins. Les
selles se liquéfient et le transit s’accélère. Il en résulte de la diarrhée et
parfois une irritation des muqueuses intestinales (entérite, colite). L’apport
massif de sucre rapide, surtout lorsque les fruits sont secs, n’est pas
intégralement assimilé par le corps. En stagnant dans l’intestin, ces sucres
causeront des fermentations intestinales. Mangés au cours des repas, les
fruits ont tendance à perturber les digestions, car leurs acides
neutralisent les sucs digestifs alcalins.
Normalement, les acides faibles des fruits sont oxydés par le corps et
transformés en bases. Chez les personnes ayant une insuffisance
métabolique envers les acides faibles, cette transformation ne se fait pas
et les acides restent sous leur forme acide. La consommation de fruits
en excès conduira donc à l’acidification de l’organisme. Les symptômes
les plus rapides à apparaître sont les chutes soudaines d’énergie,
l’agacement des dents, la frilosité, l’hypotension et une trop grande
réceptivité aux infections hivernales.

Les huiles végétales

Rôle

Les huiles végétales de tournesol, d’olive, etc. constituent un apport de


lipides. Lorsque ces huiles sont vierges et de première pression à froid, elles
constituent une des rares sources d’acides gras insaturés (oméga-3 et 6).

Les huiles vierges et de première pression à


froid constituent une des rares sources d’acides
gras insaturés (oméga-3 et 6).

Carence

L’arrivée d’huiles au niveau du duodénum stimule le foie à produire de la


bile et la vésicule biliaire à éjecter dans l’intestin celle qu’elle a stockée.
Lorsque la consommation d’huile est trop faible, cette stimulation ne se fait
pas. Le foie devient paresseux et des problèmes digestifs s’installent. La
vésicule biliaire perd sa tonicité. La bile insuffisamment évacuée stagne et
se précipite (lithiase biliaire).
Si la consommation d’huile végétale de première pression à froid est très
faible ou inexistante, il en résulte des carences en oméga-3 et 6. Les
conséquences de cette carence sont une trop grande perméabilité des
muqueuses, un affaiblissement du système immunitaire et une grande
réceptivité aux infections…

Surcharges
Une consommation trop élevée d’huiles conduit à un surmenage du foie
et de la vésicule biliaire. À la longue, un état d’hypofonctionnement
s’installe, avec difficulté à digérer les graisses, nausées, indigestions…

Le sel de cuisine

Rôle

Le sel contribue à maintenir la teneur normale en eau de l’organisme. Il


possède, en effet, la faculté de retenir beaucoup de liquide : 11 g d’eau pour
1 g de sel. Il est donc actif au niveau des échanges osmotiques entre
l’intérieur et l’extérieur des cellules et, par là, il favorise les échanges
cellulaires. Il a aussi un rôle au niveau de la transmission des influx nerveux
et contribue ainsi au tonus musculaire, nerveux et au maintien de la tension
artérielle. Les aliments végétaux sont pauvres en sel (1 mg à 100 mg pour
100 g), ceux d’origine animale en sont plus riches (80 mg à 250 mg pour
100 g). Une grande partie du sel consommé l’est sous forme de sel de table,
rajouté aux aliments lors de leur préparation (pain, fromage…) ou de leur
consommation à table.
Il y a deux sortes de sel : le sel marin qui contient naturellement des
minéraux, dont de l’iode, et le sel des salines auquel de l’iode est
généralement rajouté.

Carence

Le manque de sel rend fatigué, sans élan, hypotendu, avec une tendance
aux crampes musculaires.

Surcharges

Un excès de sel dans les tissus retient trop de liquide, d’où la rétention
d’eau et des œdèmes.
L’excès de sel fatigue les reins, les agresse (inflammation) et bouche le
filtre rénal (lithiase rénale). L’hypertension s’installe, d’une part parce que
le sang circule moins bien à travers les reins, d’où la nécessité d’augmenter
la tension et, d’autre part, parce que le sel a une action tonifiante sur les
vaisseaux.

Sucre et sucreries (chocolat, biscuits, bonbons…)

Rôle

Le jus de canne à sucre mis à évaporer au soleil donne du sucre intégral


contenant tous les glucides, vitamines et minéraux de la canne à sucre.
Le jus de betterave sucrière, traité industriellement, donne du sucre blanc
qui contient exclusivement des glucides.
Si aucun des deux n’est un aliment en soi, mais un extrait d’aliment, le
premier peut être considéré comme sain, car riche de toutes une variété de
nutriments. Le sucre blanc est un extrait dénaturé et carencé.

Le sucre blanc n’est pas un aliment, mais un


extrait dénaturé et carencé.

Carence

Il n’y a aucun risque de carence. Les glucides se trouvent dans de


nombreux autres aliments que le sucre et les sucreries (miel, fruits frais,
fruits secs, légumes, crudités, etc.). La digestion des céréales et des pommes
de terre en donne en abondance.

Surcharges
Étant carencé en vitamines, le sucre blanc est, dès le départ, mal
métabolisé par le corps et, à plus forte raison, lorsqu’il est consommé en
grande quantité. Cela conduit à une forte production d’acides qui vont
agresser et déminéraliser les tissus. En résulteront les différents troubles
typiques de l’acidification du terrain, comme les caries dentaires,
l’inflammation des articulations, les eczémas…
L’abus du sucre blanc conduit à la longue au diabète. Le pancréas
s’épuise à sécréter de l’insuline pour maintenir la glycémie dans les normes
et, finalement, ne peut plus en produire assez. Le sucre blanc perturbe les
digestions, il cause des fermentations intestinales et détériore la flore
intestinale.
5E PARTIE
L’art des réglages alimentaires
1- Un outil indispensable : le menu standard
Pour corriger l’alimentation de quelqu’un, il est indispensable de
savoir exactement ce qu’il mange. En effet, il ne s’agit pas de lui faire
adopter un régime idéal sans relation avec ce qu’il consomme
habituellement, mais de réformer son alimentation. Sa manière effective
de se nourrir est donc la base sur laquelle il faut travailler. Pour savoir en
quoi elle consiste, il faut établir son menu standard.

Comment établir un menu standard


Personne ne mange tous les jours de manière similaire. Le plus souvent
les repas varient dans leur composition d’un jour à l’autre. Malgré
l’apparente diversité de leur composition, certaines constantes se retrouvent
régulièrement. Il est dès lors possible d’établir un menu standard, c’est-à-
dire un menu représentatif de ce que la personne mange habituellement sur
un jour. Il est bon de le faire par écrit, car ses caractéristiques apparaissent
avec plus de clarté que si l’on se contente d’y réfléchir en écoutant la
personne énumérer ce qu’elle mange.

Un menu standard est un menu représentatif de


ce que la personne mange habituellement sur
un jour.
On notera ainsi par écrit tout ce que cette personne consomme dès son
réveil le matin et jusqu’au moment où elle se couche : ce qu’elle boit et
mange au lever, au petit-déjeuner, à la collation de 9 ou 10 heures, au
déjeuner (sans oublier l’éventuel pain qui l’accompagne, le dessert et le
café qui clôt le repas), le goûter de 16 heures, le dîner, ainsi que les
boissons ou aliments ingérés après le dîner au cours de la soirée. Pour
certaines personnes, il faut encore ajouter tout ce qu’elles grignotent entre
les repas et les pauses (sucreries diverses, biscuits, bonbons, chips…).
Il est clair que les repas importants, généralement ceux du midi et du soir,
ne sont pas toujours identiques. Ils apparaissent même comme changeant
beaucoup. En réalité, ils peuvent être ramenés à deux ou trois variantes
principales. En effet, dans un repas composé d’une protéine, d’un farineux
et d’un légume, le fait que la protéine soit du veau, du bœuf ou du poulet ne
change pas fondamentalement la composition du repas. Il s’agit d’une
viande, par opposition à un autre aliment protéiné, du fromage ou un œuf.
Cela dit, il est quand même nécessaire de savoir si la viande consommée est
plutôt blanche ou rouge, sous forme de grillade, de charcuterie ou de
saucisses.

Dans l’exemple de menu standard fictif donné ci-dessous, les variantes


d’un même repas sont séparées par un « soit ». Il faut éviter d’aller trop
dans les détails lorsque cela n’est pas nécessaire. Par exemple : « légumes
cuits » ou « crudités » sont suffisants. Par contre, boisson ou dessert
seraient trop vagues. Des questions plus précises peuvent toujours être
posées plus tard, lorsque l’on veut approfondit un aspect particulier de
l’alimentation. Par exemple, la consommation en sel, en acides ou en
protéines, en fonction des problèmes de santé de la personne.
La personne interrogée peut omettre complètement de mentionner un
aliment par simple oubli, les œufs, par exemple. Il est donc bon de passer en
revue les différents groupes alimentaires et de lui mentionner les aliments
susceptibles d’avoir été oubliés.

Le mode de cuisson et la préparation des plats peuvent faire intervenir


des graisses qui n’apparaissent pas dans l’énumération des aliments. Il est
par conséquent important de se renseigner si la personne cuit à l’huile ou au
beurre, si la viande est grillée ou apprêtée avec des sauces, si les sauces sont
légères ou très grasses… Il est aussi bon de demander combien de beurre
est mis sur le pain, etc.

Exemples de menu standard


Premier exemple

6 h 30 1 café noir + 1 sucre

7h Pain blanc (3 tranches) + beurre + confiture + 2 cafés au lait +


1 sucre par tasse

9h Soit 1 thé + 1 sucre + 1 croissant


Soit 1 thé + 1 sucre + 1/2 plaque de chocolat
12 h Soit 1 viande avec sauce + 1 farineux + 1 légume + pain + 1 flan
Soit 1 sandwich jambon + 1 yogourt aux fruits
Soit spaghetti avec sauce tomate + fromage + salade
Soit poisson cuit au beurre + pommes de terre + crudités + fruit
frais
Boisson 2 dl vin ou 3 dl limonade + 1 café noir + 1 sucre

16 h Soit pain + 1 barre de chocolat + 1 café + 1 sucre


Soit 1 pâtisserie + café + 1 sucre
Soit 4 à 5 biscuits + 1 café + 1 sucre
Soit 1 viennoiserie + 3 dl de limonade industrielle
19 h Soit charcuterie + pain blanc
Soit viande grillée + pommes frites + crème au chocolat
Soit tarte aux fruits + crème chantilly + 1 café avec crème et 1
sucre
Boisson Tisane avec 2 sucres ou 3 dl limonade industrielle

21 h Soit cacahuètes ou amandes ou biscuits + 1 bière


Soit chips + 3 dl de limonade industrielle
Deuxième exemple

6 h 30 1 grand verre d’eau citronnée

7h Soit flocons de céréales + lait + fruits frais + thé noir


Soit petit pain complet + 1 yogourt nature + 2 dl jus d’orange
10 h Soit 1 barre de céréales
Soit 1 fruit
Boisson 1 litre d’eau dans la matinée
12 h Soit 1 viande grillée + 1 farineux + 1 légume ou crudités + 1
fruit frais
Soit poisson grillé + pommes de terre + crudités + fruit frais
Boisson Eau + 1 infusion sans sucre

16 h Soit 4 à 5 biscuits complets + 1 thé sans sucre


Soit 1 fruit frais + 1 thé sans sucre
Soit 1 barre de céréales + 1 thé sans sucre
19 h Soit omelette avec 2 œufs + pain complet + salade verte
Soit soupe de légumes maison + biscottes complètes + gruyère
Boisson Eau

21 h Soit 1 verre de lait


Soit 1 yogourt nature
2- L’analyse du menu standard
Une fois le menu standard établi, on possède une image relativement
proche de la réalité quant à la manière dont une personne se nourrit. Il s’agit
maintenant d’en tirer des informations utiles.

L’analyse du menu standard se fait en deux temps.


Dans un premier temps, on analyse le menu en lui-même, en se
posant quelques questions précises pour en saisir les particularités.
Cela permet de mettre en relief les défauts du mode d’alimentation et
oriente ainsi, de manière très générale, vers les genres de maladies que
la personne peut faire. Il s’agit de maladies de surcharge ou de carence,
ou plus spécifiquement de maladies lipido-dépendantes en cas d’excès
de graisses, ou de maladies de carence en vitamines B, si aucune
céréale complète n’est mangée.
Dans un deuxième temps, le menu standard est analysé en fonction
des problèmes de santé de la personne en question, ce qui permet de
remonter aux causes alimentaires des troubles. Les troubles
rhumatismaux orientent vers un déséquilibre acido-basique ou un
excès de protéines, les yeux fatigués vers la carence en vitamine A…

Les deux démarches sont complémentaires et doivent être utilisées toutes


deux. Elles nécessitent de connaître les propriétés des aliments. Ces
dernières ont été exposées dans les chapitres précédents.

Analyse du menu standard en soi


Dans cette approche, on va des aliments aux maladies. Non qu’il soit
possible de déterminer avec précision de quoi souffre une personne en
fonction de ce qu’elle mange, mais l’analyse de son mode d’alimentation
donne des indications générales sur les troubles possibles. Par exemple,
quelqu’un qui mange beaucoup de protéines fera inévitablement des
maladies protéino-dépendantes, quelqu’un qui ne mange pas ou rarement
des produits laitiers fera très probablement des maladies de carences en
calcium.
Ainsi, pour aider à déterminer des tendances possibles et pour mieux
saisir les caractéristiques générales du menu standard de quelqu’un, il est
bon de se poser les questions suivantes.

Ce que nous mangeons donne des indications


générales sur les maladies que nous ferons.

Quels aliments sont surreprésentés ?

Certains aliments se retrouvent à plusieurs repas par jour, ils jouent


donc un rôle plus important dans l’état du sujet. Par exemple, quelqu’un
mange de la viande à deux repas ou des biscuits à deux collations et à un
repas en tant que dessert… Parfois, l’aliment n’est présent qu’à un repas
chaque jour, mais il est consommé en quantité beaucoup plus grande. Par
exemple, un repas exclusif de pâtes ou de charcuterie, ou, pour une
collation, de chocolat. L’apport très généreux d’un aliment doit nous rendre
attentif au risque de surcharge par le genre de toxine qu’il apporte.

Quels aliments sont sous-représentés ?

En examinant le menu standard de quelqu’un, on peut découvrir qu’un


genre d’aliment est consommé régulièrement, mais en très petite quantité,
ou en quantité normale, mais très épisodiquement. Dans les deux cas,
l’aliment est sous-représenté. Par exemple, une portion de céréales
quotidienne, mais quantitativement très réduite, ou une portion normale de
crudités, mais une fois tous les 15 jours.
Les apports restreints d’un groupe d’aliments signalent un risque de
carence en nutriments que ces aliments contiennent et qui ne sont amenés
au corps qu’en trop petites quantités.
Quels aliments ne sont pas représentés ?

Certains aliments ne sont jamais consommés par une personne et c’est


pourquoi elle ne les mentionnera pas lors de l’établissement de son menu
standard. Si l’on n’est pas attentif, ils peuvent nous échapper parce qu’ils ne
sont pas inscrits dans le menu.
Lorsqu’un menu standard a été établi, il faut donc veiller à passer en
revue les groupes d’aliments (légumes, produits laitiers, œufs…) pour
s’assurer qu’il n’en manque aucun.
Le rôle d’un groupe d’aliments qui manque totalement est très
important dans l’état du sujet. Il indique l’existence très probable
d’une carence.

Globalement, l’alimentation est-elle suffisante, normale ou


excessive ?

Quel que soit le menu standard d’une personne, la question est de savoir
si, au point de vue quantitatif, elle mange un volume d’aliments normal ou
si ce volume se situe très en dessous ou en dessus de la moyenne. Certaines
personnes peuvent manger qualitativement très bien, mais en quantités
très réduites. Elles tombent donc en sous-alimentation et se carencent.
D’autres, mangent peut-être très sainement, mais en quantités si
élevées qu’elles se suralimentent. Elles se surchargent en toxines, quand
bien même les aliments sont sains en soi.

Les aliments sont-ils plutôt complets ou raffinés ?

Il est nécessaire de savoir si, de manière générale, le pain, les pâtes, le


riz, le sucre… sont complets ou pas, et quel genre d’huile est utilisé : huile
de première pression à froid ou non. En effet, selon le cas, l’apport de
nutriments sera alors élevé ou bas et la personne qui les consomme
carencée ou non des nutriments que ces aliments devraient apporter.

Les aliments contiennent-ils des additifs ou non ?


Les aliments consommés sont-ils choisis parmi ceux qui contiennent
beaucoup d’additifs ou parmi ceux vendus sous une forme naturelle. Dans
le premier cas, il y a un risque de surcharge et d’intoxication qui n’existe
pas dans le deuxième.

Quelles sont les proportions des aliments crus et cuits ?

Bien des gens mangent les aliments presque exclusivement cuits et se


carencent en vitamines puisque celles-ci sont détruites par les hautes
températures. Il faut donc vérifier si des aliments crus sont consommés, si
la portion est suffisante et si elle revient régulièrement.

Les aliments sont-ils du terroir ?

Les aliments consommés viennent-ils principalement de contrées


lointaines ou sont-ils de préférence du terroir ? Cela a principalement de
l’importance en ce qui concerne les maladies de carence. Les aliments
venant d’ailleurs ne possèdent pas toujours, en quantité suffisante, les
nutriments qui sont nécessaires à l’organisme.

Les aliments sont-ils de saison ?

De manière générale, les fruits et les légumes sont-ils mangés au fur et à


mesure que la nature les offre ou à contre-saison ? S’ils sont
majoritairement « hors saisons », il y a des risques de carence.

L’équilibre acido-basique de l’alimentation est-il respecté ?

Les aliments consommés sont-ils avant tout acidifiants ou alcalinisants ?

Les réponses à ces différentes questions donnent des informations qui


vont servir pour la deuxième étape de l’analyse.
Analyse du menu standard en fonction des maladies
Cette approche est l’inverse de la précédente. Ici, on part des problèmes
de santé pour aller vers l’alimentation. Le but est de trouver quels sont
les aliments responsables des maladies.

Par les toxines qu’ils apportent ou les carences


qu’ils engendrent, les aliments jouent un rôle
fondamental dans l’éclosion des maladies.
Pour commencer, il est donc indispensable de recenser les maladies
dont souffre actuellement la personne et, de manière générale, celles
dont elle a été atteinte dans le passé. Si elle n’est pas malade, il faut
l’interroger sur les petits troubles de santé dont elle souffre. Toutes sortes de
choses peuvent, en effet, être le symptôme d’une carence ou d’une
surcharge, même des éléments aussi anodins que la perte soudaine de
davantage de cheveux, la peau qui devient sèche ou l’apparition de petits
boutons.
Une fois le recensement des maladies effectué, on analyse le menu
standard successivement en fonction des maladies de surcharge puis celles
de carences.

Analyse des surcharges

Lorsque quelqu’un est malade, il y a un organe particulier qui est


touché ; dans les rhumatismes, les articulations ; dans l’eczéma, la peau,
etc. Si cet organe est un émonctoire, il faut se demander quel genre de
déchets il élimine. Chaque émonctoire est, en effet, spécialisé dans
l’élimination de toxines précises : l’acide urique et l’urée par les reins par
exemple.
En connaissant le genre de toxines, on peut ensuite remonter aux
aliments qui les produisent. L’acide urique provient des protéines, le
cholestérol des lipides…
La découverte des aliments responsables des toxines est fondamentale.
Elle permet alors d’effectuer les réglages dont nous avons parlé, autrement
dit de réduire ou de supprimer momentanément, les aliments responsables
des troubles.
La relation entre les maladies, les toxines et les aliments qui les
produisent ayant été exposée tout au long de ce livre, nous nous contentons
de résumer ces relations sous forme d’un tableau.

Relations émonctoires, toxines, aliments

Émonctoire Toxine Aliment

Foie Colles Graisses, céréales, suralimentation générale

Intestins Colles Céréales, suralimentation générale,


mélanges alimentaires, excès de fibres

Poumons Colles Céréales, produits laitiers

Reins Cristaux Chairs animales : viande, poisson,


crustacés ; fromage, œufs, légumineuses,
sel
Peau Cristaux Chairs animales, fromage, œufs,
Glandes légumineuses, sucre blanc, sucreries,
sudoripares aliments acides :

Glandes Colles fruits, yogourt vinaigre… Céréales, graisses


sébacées

D’autres organes que des émonctoires peuvent être malades.


L’expérience a montré que chacun d’eux est aussi menacé par certains
genres de toxines plutôt que d’autres. Nous résumons, à nouveau, les
relations sous forme de tableau. Cependant, le lecteur doit être conscient
qu’il ne s’agit que d’un résumé qui ne donne qu’une idée générale du sujet.
Les détails ont été évités à dessein pour faciliter la compréhension. Mais
avec ce tableau, le lecteur dispose d’un outil de travail général qui s’affinera
avec l’expérience.

Relations organes, toxines, aliments

Organe Toxine Aliment

Cœur et vaisseaux Colles Graisses et suralimentation


générale

Articulation, Cristaux Protéines, sucre blanc, acides


squelette

Muscles (lumbago, Cristaux Protéines, sucre blanc, acides


crampes)

Nerfs, névrites Cristaux Protéines, acides et


suralimentation générale

Glandes génitales Colles et Suralimentation générale


cristaux

Système immunitaire Colles et Suralimentation générale


cristaux

Une fois que l’on a trouvé les aliments qui pourraient être responsables
des troubles, il faut encore vérifier s’ils sont vraiment à la base du
problème, afin d’éviter de diminuer l’apport d’un aliment qui n’est pas le
véritable responsable. Cette vérification se fait en se reportant au menu
standard et en contrôlant si les aliments sont réellement consommés en
quantité trop importante.
Les troubles rhumatismaux sont dus à un excès de protéines. Certaines
personnes, cependant, souffrent de rhumatismes, mais ne mangent pas trop
de protéines. La cause est donc ailleurs. La personne consomme peut-être
beaucoup d’aliments acides (vinaigre, noix…) qui agressent ses
articulations, ou c’est une grande mangeuse de sucre blanc et de sucreries,
ce qui conduit au même résultat. Il se peut aussi qu’il ne s’agit pas de
surcharge en toxines, mais plutôt de carences. Dans ce cas, la personne ne
mange pas assez de protéines et la trame osseuse de ses articulations est
trop faible, ou c’est une carence en vitamine D qui est la cause d’une
décalcification trop importante du tissu osseux.

Analyse des carences

Les relations organes-aliments mentionnées précédemment concernaient


avant tout les maladies de surcharges. Qu’en est-il des maladies de
carences ? La relation entre les maladies et les aliments existe aussi. Elle est
plus difficile à établir, car le nombre de nutriments dont le corps peut être
carencé est beaucoup plus élevé que celui des différents genres de toxines.

Les aliments responsables de nos troubles de


santé doivent faire l’objet d’un réglage.
Une bonne connaissance des symptômes qui apparaissent lors de
carence de chaque nutriment, permet de mettre en relation les maladies
avec les aliments. Par exemple, la sensibilité des yeux aux lumières vives
ou la fatigue des yeux des personnes travaillant longuement devant des
écrans d’ordinateur, fait tout de suite penser à une carence en vitamine A ;
la faiblesse des capillaires et une tendance aux hématomes en cas de choc
orientent vers la vitamine C, etc.
Les symptômes typiques et facilement observables de carence des
principaux nutriments ont été exposés dans le chapitre X. Ce chapitre
constitue une introduction. Le savoir qui y est donné doit être élargi grâce à
l’étude et l’expérience.
Ici également, il faut vérifier si l’alimentation est effectivement
carencée ou trop peu fournie dans le nutriment incriminé. Si c’est le
cas, il suffit alors de réintroduire ou d’augmenter les aliments qui sont
riches dans le nutriment manquant. Dans le cas contraire, lorsque
l’alimentation semble fournir en suffisance le nutriment en question, la
cause doit être autre. Peut-être s’agit-il d’un autre nutriment ou de plusieurs
nutriments à la fois. Comme on l’a vu, plusieurs nutriments sont actifs au
niveau d’un même organe ou d’une même fonction. Parfois, il est possible
qu’il ne s’agisse malgré tout pas d’une carence mais d’une surcharge en
toxines.
Dans certains cas, il est évident qu’une maladie est due à une carence,
mais on n’arrive pas à déterminer laquelle. La solution consiste à se tourner
vers le menu standard de la personne et à chercher quels sont les groupes
d’aliments qui font défaut ou qui ne sont consommés qu’en petite quantité.
Les nutriments manquants se trouvent certainement dans ces aliments. On
les réintroduit ou on les augmente, quand bien même on ne sait pas
précisément quel nutriment particulier est responsable du trouble.
L’expérience montre si la manœuvre était juste ou non. Cette approche est
moins précise, mais pas nécessairement moins efficace.
Conclusion

« Je maintiens que les recherches au sujet de la cure par le régime sont


un des objets les plus beaux de la médecine et les plus dignes de toute notre
attention. Elles contribuent en effet beaucoup et aux moyens de rétablir la
santé des malades et à la conservation de celle des gens qui se portent
bien. »
Cette profession de foi ne provient pas d’un thérapeute quelconque, mais
d’Hippocrate, le père de la médecine. Ce qu’il affirmait il y a 2 400 ans est
d’ailleurs encore parfaitement juste aujourd’hui : notre santé dépend de ce
que nous mangeons. Les très nombreuses recherches effectuées dans le
domaine de l’alimentation au cours de ces dernières décennies et les
nombreux malades guéris ou soulagés par l’application du savoir qui en est
issu en témoignent et ne font que confirmer le fait.

Mais, manger est un acte individuel soumis à la responsabilité


personnelle. C’est donc à chacun de décider d’adopter une
alimentation saine et de l’adapter à ses besoins. Le but de ce livre est
d’aider le lecteur dans cette voie.
Notes

1. Lire du même auteur, L’équilibre acido-basique et Gérez votre équilibre acido-basique, Éditions
Jouvence, respectivement en 2019 et 2018.
2. Lire du même auteur, Manuel de détoxication, Éditions Jouvence, 2019.
3. Lire du même auteur, Les cures de santé, Genève, Éditions Jouvence, 2004.
4. Pour plus de détails, lire le chapitre XX dans Les cures de santé, Christopher Vasey, Éditions
Jouvence, 2017.
5. Lire à ce propos du même auteur, Manuel de détoxication, Éditions Jouvence, 2019.
6. Lire du même auteur, Les compléments alimentaires naturels, Éditions Jouvence, 2012.
7. Lire à ce propos du même auteur, Se libérer de la constipation, Éditions Jouvence, 2015.
8. Lire à ce propos du même auteur, Sucre et Santé, Éditions Jouvence, 2017.
9. Lire à ce propos l’ouvrage du Dr Catherine Kousmine, Soyez bien dans votre assiette, Paris,
Éditions Tchou, 1980 et de l’Association médicale Kousmine, La méthode Kousmine, Éditions
Jouvence, 2011.
10. Lire à ce propos du même auteur, Je détoxique mon foie, c’est parti !, Éditions Jouvence, 2016.
11. Lire à ce propos du même auteur, Quand le corps a soif, Éditions Jouvence, 2014.
12. Lire à ce propos du même auteur, Je reconstruis ma flore intestinale, c’est parti !, Éditions
Jouvence, 2019.
Index

A
Acide aminé 135
Acide gras insaturé 180, 184
Acide gras saturé 180, 184
Acide urique 68, 70, 76, 140, 143, 144, 216, 217, 218, 239
Acidose 56, 146, 169, 194
Additifs alimentaires 35, 41
Aliments acides 54, 55, 240, 241
Aliments acidifiants 53
Aliments alcalinisants 53, 54
Aliments bio (biologiques) 36
Aliments complets 52
Aliments dénaturés 23
Aliments naturels 23
Assimilation 61, 66, 67, 71, 74, 97, 98, 116, 119, 121, 146, 154, 161, 222
Autolyse 88, 89, 90, 91, 92, 93, 97, 98, 100, 105, 121

B
Boisson 17, 61, 71, 164, 211, 231, 232, 233, 234
Boulimie 163, 164, 165, 174, 175

C
Calcium 27, 34, 38, 79, 80, 107, 112, 118, 124, 199, 205, 206, 212, 213, 214, 235
Carence 8, 14, 15, 39, 73, 78, 79, 80, 81, 83, 97, 100, 101, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112, 113,
115, 119, 120, 122, 123, 124, 126, 128, 133, 134, 136, 137, 138, 139, 160, 180, 185, 187, 188,
195, 198, 199, 201, 202, 203, 204, 207, 208, 213, 214, 215, 217, 218, 219, 221, 222, 226, 228,
234, 235, 236, 238, 239, 242, 243
Cellulose 20, 69, 153, 154, 159, 219, 223
Céréales 14, 15, 16, 24, 26, 27, 28, 39, 44, 49, 50, 61, 79, 95, 96, 97, 104, 105, 107, 108, 112, 114,
115, 130, 131, 136, 146, 151, 152, 156, 159, 161, 162, 163, 165, 166
Chair animale 16, 19, 39, 40, 50, 80, 87, 94, 95, 130, 136, 145, 183, 185, 198
Champignon 17, 37, 39, 47, 131, 141
Colle 170, 171, 172, 173, 174, 193, 212, 220, 240, 241
Compléments alimentaires
• algues marines 118, 119
• Argousier 47, 118
• germe de blé 117, 118, 138, 200, 202, 206
• Huile de foie de flétan 118, 198, 199
• Huile de lin 118, 183
• Levure de bière 117, 118, 122, 130, 131, 136, 138, 203
• Mélasse noire 33, 34, 35, 118
• Pollen de fleurs 117, 118, 119, 122
• Spiruline 118, 119, 130, 131, 136, 138
Crise curative 103
Cristaux 140, 148, 173, 216, 218, 240, 241
Crudivorisme 51
Cuisson 15, 22, 24, 30, 33, 50, 51, 64, 194, 197, 222, 232
Cure de Breuss 99

D
Décalcification 199, 205, 213, 242
Déchet 37, 56, 60, 62, 68, 69, 70, 71, 72, 75, 76, 77, 82, 89, 93, 96, 101, 102, 103, 131, 140, 142,
143, 146, 147, 148, 149, 169, 170, 171, 172, 173, 174, 186, 192, 193, 194, 201, 214, 215, 216,
217, 220, 239
Dénaturation 23, 24, 35, 36, 39, 41
Dent 57, 64, 77, 199, 205, 206, 213, 225
Diabète 96, 167, 168, 228
Diètes 79, 84, 86, 90, 91, 92, 93, 95, 97, 98, 103, 104, 111, 112, 115, 120, 138
Diététique 8, 83, 84, 86, 87, 88
Digestion 61, 63, 64, 66, 67, 71, 75, 88, 90, 97, 98, 101, 115, 116, 121, 129, 144, 145, 153, 163, 165,
170, 171, 189, 214, 220, 222, 225, 228

E
Eau 17, 20, 32, 44, 61, 70, 82, 93, 96, 119, 148, 169, 187, 193, 194, 197, 210, 211, 214, 226, 227,
233, 234
Élevage 23, 39, 40
Éliminations
• foie 64, 65, 66, 69, 71, 76, 89, 96, 101, 102, 103, 129, 130, 153, 154, 155, 171, 172, 173, 177,
186, 187, 189, 190, 191, 192, 197, 207, 212, 214, 218, 220, 221, 226, 240
• intestin 51, 64, 65, 66, 68, 69, 70, 71, 75, 95, 102, 103, 116, 122, 139, 145, 146, 153, 154, 159,
160, 186, 189, 190, 216, 220, 222, 223, 224, 225, 226, 240
• peau 15, 18, 56, 57, 69, 70, 71, 77, 81, 89, 101, 102, 103, 129, 159, 173, 193, 197, 198, 200,
201, 202, 210, 214, 220, 239
• poumon 70, 71, 102, 103, 162, 171, 172, 193, 198, 209, 240
• reins 69, 70, 71, 76, 89, 96, 101, 102, 103, 143, 144, 147, 148, 149, 167, 178, 193, 211, 214,
216, 221, 227, 239, 240
Équilibre acido-basique 52, 53, 146, 194, 238

F
Facteur limitant 132, 134, 135, 136
Farines 16, 24, 26, 27, 28, 136, 156, 168
Féculents 17, 114, 173
Fer 14, 29, 34, 38, 110, 112, 118, 209, 210, 218
Fermentation intestinale 97, 162, 221, 225, 228
Fibres 50, 51, 113, 153, 154, 159, 160, 161, 206, 215, 220, 221, 222, 223, 224, 240
Flétcherisme 94
Flore intestinale 113, 162, 214, 216, 222, 224, 228
Foie (voir éliminations)
Friture 30, 185, 188, 189, 194
Fruitarisme 95, 137
Fruits de mer 14, 16, 208, 217
Fruits frais 17, 35, 114, 155, 159, 228, 233
Fruits oléagineux (voir oléagineux)
Fruits secs 17, 54, 155, 228

G
Ganglions lymphatiques 173, 193, 212
Glucides 49, 50, 62, 65, 71, 74, 88, 93, 117, 121, 150, 154, 156, 157, 159, 161, 163, 164, 165, 166,
167, 168, 172, 173, 174, 175, 177, 180, 191, 193, 202, 212, 213, 215, 220, 221, 227, 228
Gluten 87, 94, 99, 146
Glycémie 154, 155, 156, 157, 158, 159, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 228
Graines de santé 17
Graisses 16, 28, 31, 40, 64, 65, 68, 69, 70, 74, 76, 88, 96, 101, 104, 105, 114, 116, 135, 155, 158,
167, 168, 171, 173, 176, 177, 178, 179, 181, 184, 187, 188, 189, 190, 191, 192, 193, 194, 214,
215, 217, 220, 226, 232, 234, 240, 241
Groupe d’aliments 14, 16, 126, 127, 236, 243

H
Huile de première pression 188, 237
Huile végétale 108, 226
Hypercholestérolémie 161, 191, 201, 220
Hyperglycémie 163, 164, 165, 166, 167
Hypoglycémie 157, 158, 159, 161, 163, 164, 165, 166, 174, 175, 224

J
Jeûne 90, 92, 93, 94, 98, 103, 131

L
Légumes feuilles 16
Légumes fleurs 17
Légumes fruits 17
Légumes racines 17
Légumes sulfurés 17, 207
Légumes tiges 16
Légumineuses 44, 49, 51, 130, 131, 136, 152, 156, 206, 221, 240
Lipides 20, 49, 50, 62, 71, 76, 117, 121, 176, 177, 178, 179, 180, 182, 184, 187, 188, 189, 190, 191,
192, 193, 202, 212, 213, 218, 221, 225, 239
Lumbago 57, 147, 241

M
Magnésium 14, 27, 34, 39, 110, 115, 118, 124, 207, 208
Maladies
• acidose 56
• articulations 57, 77, 96, 101, 147, 149, 199, 214, 216, 218, 228, 239, 241, 242
• cheveux 57, 80, 81, 134, 207, 239
• circulatoires 134, 167, 192
• cœur (cardio-vasculaires) 67, 89, 148, 171, 191, 193, 209, 241
• dépression 81, 134, 202
• estomac 64, 65, 145, 212
• hypertension 76, 87, 148, 187, 216, 227
• intestins (voir éliminations)
• nerfs 57, 77, 147, 160, 167, 178, 202, 205, 207, 241
• ongles 57, 80, 81, 129, 134, 207
• peau (voir éliminations)
• reins-vessie (voir éliminations)
• squelette (os) 56, 80, 112, 134, 199, 205, 213, 241
• surcharge 8, 73, 74, 76, 81, 83, 89, 90, 100, 106, 120, 123, 140, 163, 170, 171, 174, 188, 195,
196, 198, 199, 200, 201, 204, 206, 207, 208, 209, 210, 211, 212, 214, 216, 217, 218, 220, 221,
223, 224, 226, 227, 228, 234, 236, 237, 239, 241, 242, 243
• tendinite 57, 147
• voies respiratoires 61, 62, 69, 71, 77, 171, 172, 173, 193, 212, 214, 220
Margarines 31, 184
Mélangisme 115, 116
Menu standard 230, 231, 232, 234, 235, 236, 237, 238, 239, 241, 243
Monodiète 92, 94, 98, 99, 100, 103

N
Nutrition 8, 82, 83, 84, 86, 106, 107, 109, 110, 111, 116

O
Obésité 74, 96, 155, 168, 177, 190, 191
Œdème 96, 148, 209, 211, 227
Œuf 14, 16, 39, 40, 43, 49, 87, 95, 96, 97, 112, 113, 130, 131, 136, 138, 150, 161, 178, 184, 187, 197,
198, 199, 207, 210, 218, 231, 232, 234, 236, 240
Oléagineux 17, 28, 29, 50, 107, 114, 117, 131, 176, 179, 182, 183, 184, 185, 200, 208
Oligo-élément 24, 32, 33, 49, 110, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 195, 204, 205
Oméga-3 et 6 29, 30, 107, 225, 226
Ostéoporose 15, 57, 112, 199, 205, 213
Otite 77, 173, 174, 212

P
Péristaltisme intestinal 113, 134, 154, 159, 220, 222, 223
Phosphore 34, 38, 70, 118, 124, 206
Poisson 14, 16, 19, 49, 50, 95, 96, 97, 113, 116, 130, 131, 136, 138, 145, 149, 183, 184, 194, 195,
197, 199, 217, 232, 233, 240
Potassium 27, 34, 38, 118, 208, 209
Produits laitiers 14, 16, 79, 87, 94, 95, 104, 105, 107, 112, 136, 138
Protéines 13, 14, 15, 20, 24, 43, 49, 50, 62, 64, 65, 68, 70, 76, 79, 80, 88, 96, 97, 101, 111, 113, 114
Protéines complètes 112, 136
Purines 87, 140, 141, 143, 217, 221

R
Raffinage des céréales 24
Raffinage des huiles 28, 30
Raffinage de sucre 32
Régime basses calories 94
Régime dissocié 97, 98, 115
Régime hyperprotéiné 113, 114
Régime hypoglucidique 94, 96, 174
Régime hypolipidique 94, 96, 194
Régime hypoprotéiné 94, 96, 100, 149
Régime pesé 94
Régime sans sel 96
Régime végétalien 79, 95
Régime végétarien 91, 95, 138
Rétention d’eau 96, 148, 211, 227

S
Sang (épaississement) 170, 200, 216, 220
Sel 17, 56, 87, 94, 96, 99, 114, 208, 209, 226, 227, 232, 240
Sels minéraux 20, 24, 34, 210, 217, 221
Soja 16, 107, 136, 138, 201, 221
Son 26, 117, 159, 161, 219
Soufre 207
Sous-alimentation 73, 78, 100, 237
Sous-produits animaux 16, 95, 130, 136
Sous-produits des céréales 16
Sucre 17, 19, 24, 32, 33, 34, 35, 68, 79, 88, 99, 108, 114, 150, 151, 152, 153, 154, 155, 156, 157,
158, 159, 162, 163, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 174, 175, 215, 223, 224, 225, 227, 228, 237,
241
Sucre direct 151
Sucreries 90, 167, 174, 175, 227, 228, 231, 240, 241
Suralimentation 73, 74, 143, 144, 145, 161, 168, 169, 170, 172, 175, 177, 188, 189, 190, 191, 193,
194, 240, 241
Surcharges (voir maladies)
Synergie 109, 117, 202

T
Terrain 36, 56, 77, 81, 82, 89, 101, 103, 104, 126, 140, 142, 144, 146, 149, 160, 162, 169, 172, 208,
220, 228
pH urinaire (test) 57
Toxines 8, 50, 62, 67, 68, 69, 70, 73, 74, 75, 76, 77, 81, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 97, 99, 100, 101, 102,
103, 104, 120, 121, 140, 142, 143, 144, 147, 148, 149, 150, 160, 162, 175, 186, 203, 210, 211,
214, 215, 216, 218, 221, 237, 239, 240, 241, 242, 243
Tube digestif 50, 51, 63, 65, 66, 101, 103, 105, 114, 116, 138, 145, 212, 223

U
Urée 68, 70, 76, 143, 144, 216, 217, 218, 239

V
Viandes 14, 16, 87, 95, 136, 184, 194, 215, 216, 217
Vitamines
• vitamine A 115, 118, 187, 197, 198, 242
• vitamine C 35, 38, 109, 118, 203, 204, 223, 224, 242
• vitamine D 198, 199, 213, 242
• vitamine E 29, 118, 199, 200, 219
• vitamines B 15, 79, 107, 118, 124, 192, 202, 218, 219

Y
Yeux 18, 57, 167, 189, 193, 198, 234, 242

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