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Bienfaits des mûres

sauvages et de la ronce

C’est la pleine saison des mûres sauvages. Quel plaisir


de les ramasser, c’est tellement bon !

La ronce, qui porte les mûres, n’est appréciée qu’à cette


époque, en fin d’été, où elle regorge des petits fruits
sucrés. Le reste du temps, c’est une malaimée, pour ses
épines, pour sa résistance, pour le fait qu’elle soit
envahissante et qu’elle repousse dès qu’on la coupe.

Dans cet article, on va regarder la ronce dans ses


détails, on va parler de ses vertus et de tout ce qui se
mange dans la ronce (bien plus que les mûres) pour finir
avec ma recette de la semaine, les muffins aux mûres
sauvages.

La ronce commune
La ronce commune, rubus fruticosus, dont on parle ici,
est en vérité un regroupement de nombreuses
d’espèces et de sous-espèces très similaires les unes et
les autres. Pour les distinguer, il faut être botaniste et
passer des heures à observer tous les petits détails afin
de les comparer. Par contre, toutes ses espèces
s’utilisent de la même manière alors on va se contenter
de regarder tout ce qu’elles ont en commun.

La ronce est un arbrisseau, c’est à dire une plante


ligneuse à troncs multiples. Elle a de nombreuses
ramifications dès la base qui deviennent ligneuses, ce qui
veut dire qu’elles forment du bois.
Rubus fruticosus

Des rameaux faits pour gagner du


terrain
Les rameaux peuvent atteindre plusieurs mètres de longs.
Ils sont anguleux et épineux. Chaque rameau ne vit que
deux ans. La première année, il s’étale et la deuxième
année, il devient un peu plus ligneux, il fait des fleurs et
des fruits, et alors il sèche et meurt.

Si un rameau touche le sol, il s’enracine. On dit que le


rameau est « radicant », de radix, racine. En fait, dans
l’extrémité de la pousse, se trouve une hormone de
croissance qui fait que, dès que le rameau touche le sol,
des racines se forment et la ronce gagne en terrain.

Cette hormone de croissance peut nous servir en


jardinage quand nous faisons des boutures. Il suffit de
cueillir des extrémités de rameaux de ronce, de les mixer
avec de l’eau et de tremper ses boutures dedans
pendant un certain temps avant de les planter. Cela va les
aider à s’enraciner.

L’évolution vers la forêt


La stratégie de la ronce pour gagner du terrain fait que,
si on le l’empêche pas, elle peut s’étaler sur des surfaces
importantes en quelques années. Elle apporte, par ses
ramifications entrelacées et serrées et par ses épines, une
protection pour de nombreuses espèces d’animaux.
Les oiseaux peuvent y faire leur nid tranquille et leurs
déjections apportent des graines d’arbres qui s’installent
au milieu des ronces et gagnent en terrain à leur tour. On
est dans l’évolution vers la forêt.
Feuilles, fleurs et mûres sauvages
Les feuilles de la ronce commune ont 3 à 5 folioles
et sont également épineuses. Le dessous des feuilles est
blanchâtre.

La ronce fait partie de la famille des rosacées et a une


fleur typique de cette famille : 5 pétales qui sont
blanches ou rosées, 5 sépales et de nombreuses
étamines. Comme les fleurs de pommiers, cerisiers et
pêchers…

Le fruit, notre mûre sauvage bien aimée, est –


botaniquement parlant – un ensemble de fruits,
appelées drupes, serrés les uns contre les autres.
Chaque drupe, donc chaque petite boule noire, contient
une graine.

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coquelicot à l'honneur sur France 2
De la fleur au fruit… Merci à Frédérique Clément pour cette photo

Passons aux utilisations…

Manger la ronce
Au printemps, on peut cueillir les toutes jeunes tiges,
quand elles sont encore vertes et bien tendres, et que
leurs épines sont encore molles. Il suffit de les éplucher
et on peut en manger l’intérieur qui est juteux et fruité.
Une fois épluchées, vous pouvez les couper en morceaux
et mettre dans une salade de fruits, par exemple, ou
alors les manger comme des asperges.

Les jeunes feuilles, quand elles sont, elles aussi, toutes


tendres et leurs épines encore molles, peuvent être
hachées et mangées dans des salades ou des
mélanges comme du fromage blanc aux herbes.

Jeunes feuilles de ronce

Vous pouvez aussi faire sécher les feuilles et en


préparer des infusions qui ont un bon goût fruité. C’est
très agréable dans des mélanges de plantes pour infusion.

Certaines personnes font fermenter les feuilles pour les


utiliser comme du thé. Il paraît que ça fait ressortir les
arômes et que ça rappelle le goût du thé. J’essaierai avec
les feuilles du printemps prochain. Promis, je vous
raconterai ce que cela aura donné !

Les feuilles et racines de ronce en


phytothérapie
Les feuilles de ronce et leurs racines sont aussi utilisées
en phytothérapie pour soigner des diarrhées, des
angines, des gingivites et des problèmes de retour
veineux. Mais pour cela on va utiliser des quantités
importantes de la plante, genre 40 à 50 g de feuilles
sèches pour 1 litre d’eau. Cela représente un panier plein
de feuilles fraîches !

Comme les feuilles et les racines sont très tanniques


cela donne un liquide au goût âpre et astringent. Donc
ça n’a plus rien de comparable avec notre petite infusion
au goût fruité. Mais au contraire, on rentre dans des
applications thérapeutiques où il faut bien maîtriser ce
que l’on fait et ne pas faire de bêtises. Je vous renvoie
vers les explications détaillées de Christophe Bernard qui
est beaucoup plus expert que moi dans ce domaine.

Fleurs comestibles
Les fleurs de la ronce sont comestibles. Même si elles
n’ont pas un goût transcendant, ça vaut la peine d’essayer
en d’en décorer une salade par exemple. Rien que pour
sensibiliser vos invités à la diversité des plantes
comestibles dans la nature…
Les mûres sauvages en cuisine
Et puis, vient le moment de cueillir les fruits ! Alors là c’est
un vrai régal. Les mûres sauvages sont sucrées,
juteuses, fruitées. Elles sont délicieuses. Le seul bémol
sont les petits pépins qui peuvent se coincer entre les
dents. Personnellement, ce n’est pas ça qui va
m’empêcher à renoncer au délice. Mais je connais des
personnes que cela dissuade.

Pour se débarrasser des pépins des mûres, il y a deux


méthodes : ou mixer et passer au chinois ou passer
directement au moulin à légumes. Vous pouvez alors en
faire du jus, du sirop, du coulis, des gelées, des
entremets, de la liqueur, du vin…

Avec les mûres sauvages entières je réalise des tartes,


clafoutis, gâteaux, cheesecake, crumbles, des
desserts, smoothies et bien sûr les confitures… Les
possibilités sont innombrables. J’aime bien en mettre tout
simplement dans mon petit déjeuner. Parfois, ça va être
un mélange de fruits de saison avec des noix et des
amandes, parfois des céréales et des mûres, ou une
tartine à la purée d’amande et aux mûres, c’est top !
Même pas besoin de confiture tellement elles sont
sucrées !

Si vous aimez cet article vous allez aussi aimer : Tarte


à la renouée du Japon
Bienfaits des mûres sauvages sur la
santé
Les mûres sauvages sont excellentes pour la santé.
Elles contiennent des vitamines (surtout provitamine A,
vitamines E et B), des minéraux (surtout magnésium et
fer), des oligo-éléments (zinc, manganèse, cuivre) et
des antioxydants comme les anthocyanes qui protègent
l’organisme des radicaux libres et augmentent, de ce fait,
notre immunité.
Pas besoin d’aller chercher au bout du monde des
dernières baies exotiques à la mode… On a nos super-
fruits gratuitement au bout du chemin !

Cueillette des mûres sauvages


Pour aller à la cueillette des mûres sauvages, mieux vaut
être équipé. Depuis que je suis tombée en arrière dans
les ronces en tenue légère d’été, je peux vous affirmer : ce
n’est pas facile de se sortir le cul des ronces ! Maintenant
j’y vais en jean et en baskets !

Il est préférable de mettre un pull qui ne craint pas les


épines ni les tâches. Les anthocyanes sont bonnes pour
la santé mais elles tâchent !

Pour récupérer les fruits, mieux est de s’équiper de


boites ou d’un seau. Les sachets en papiers sont vite
détrempés de jus de mûres dans le fond et colorient en
violet tout ce qu’ils touchent… Ou alors on les pose les
sachets remplis de fruits dans un panier avec du journal
au fond.
Allez, je vous partage ma recette de muffins aux mûres
(testée et approuvée par les copains).

Muffins aux mûres sauvages (sans


gluten et sans lactose)
Ingrédients

75 g d’huile de coco
250 ml de lait végétal
3 œufs
250 g de farine de riz
100 g de poudre d’amande
100 g de sucre complet
1 pincée de sel
2 pincées de bicarbonate de soude
350 g de mûres

Préparation

Dans un saladier, mélanger au fouet l’huile de coco (à


température ambiante), les œufs et le lait végétal.

Mélanger les ingrédients secs (farine, poudre d’amande,


sucre, sel et bicarbonate) et les incorporer au mélange
liquide. (Dans ma recette de gaufres aux fleurs de
pâquerettes, j’explique pourquoi et comment je remplace
la levure chimique par du bicarbonate de soude.)

Ajouter les mûres.

Répartir dans une douzaine de moules à muffins (j’utilise


de petits ramequins huilés et farinés) et faire cuire à 180°
pendant environ 25 minutes. Il faut que la lame du
couteau ressorte sèche quand on l’enfonce dans le
gâteau.

Cette recette est peu sucrée et se prête très bien à un


goûter, un pique-nique ou, servi avec une petite crème,
comme dessert.

Allez-vous toujours dire que les ronces c’est une


peste ? Chaque plante a sa place dans l’écosystème. Et
ce qui, de prime abord, paraît hostile, désagréable ou
embêtant, peut s’avérer sympathique, généreux et plein
de vertus !

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autour des plantes.

Je vous souhaite une bonne cueillette !

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