Vous êtes sur la page 1sur 11

Feuilles d’aubépine en

salade

Je sais, vous n’avez peut-être pas tous la possibilité, en ce


moment, de vous rendre dans des endroits où pousse
l’aubépine. Mais il est tellement abondant à côté de chez
moi que je ne peux pas m’empêcher de vous parler des
feuilles d’aubépine que l’on peut manger en ce
moment. Plus j’en sais sur cet arbuste, plus je l’aime.
Alors dès la fin du confinement, allez à sa rencontre, ça
vaut le coût !

La nature avance tellement vite en ce moment ! Les


feuilles de l’aubépine sortent à peine et déjà que ses
fleurs éclosent, dans toute leur splendeur. C’est le
moment idéal pour profiter des jeunes feuilles et des
boutons floraux pour nous régaler d’une bonne salade
aux feuilles d’aubépine.

On n’y penserait pas spontanément, mais les jeunes


feuilles de nombreux arbres et arbustes se mangent :
il y a celles du hêtre, de l’orme, du tilleul… J’ai encore
mangé les feuilles toutes tendres de ce dernier en salade
hier… excellent ! Mais revenons à l’aubépine.

Deux espèces d’aubépine


Il existe, en France, essentiellement deux espèces
d’aubépine : l’aubépine monogyne (crataegus
monogyna) et l’aubépine à deux styles ou aubépine
épineuse (crataegus leavigata). Leur principale
différence se situe dans la fleur : celle de l’aubépine
monogyne n’a qu’un seul pistil (mono – gyne), et comme
dit son nom, celle de l’aubépine à deux styles en a deux.
Mais pour bien voir cela, il faut regarder à la loupe. Allez-y,
ça vaut le coup… Qu’est-ce que c’est beau ! Au centre des
6 pétales blancs, on peut alors voire le ou les pistil(s) vert
clair entouré(s) des étamines à anthères roses. De près
c’est aussi beau que de loin… une aubépine remplie de
fleurs est une merveille !
Fleurs et boutons floraux d’aubépine monogyne

La logique veut que les fruits (appelés cenelles) de


l’aubépine monogyne aient un seul noyau, et ceux de
l’aubépine à deux styles deux noyaux. Mais ça c’est plus
tard dans la saison. Aujourd’hui, la différence qui est
visible à l’œil nu entre les deux aubépines se situe au
niveau des feuilles : celles de l’aubépine monogyne
sont plus échancrées que celles de l’aubépine à deux
styles.
Feuilles d’aubépine monogyne (crataegus monogyna)

Feuille d’aubépine à deux styles (crataegus laevigata)


Dans mon article sur les fruits de l’aubépine, vous trouvez
un tableau qui récapitule les caractéristiques des deux
espèces d’aubépine.

…aux mêmes usages culinaires et


médicinaux
Mais au final, peu importe leurs différences, les deux
aubépines ont les mêmes usages ! Aussi bien en cuisine
qu’au niveau phytothérapie. L’aubépine est connue pour
soigner les maladies cardio-vasculaires et pour aider
en cas de stress et de troubles du sommeil (Christophe
Bernard détaille tout ça très bien dans son article sur les
propriétés médicinales de l’aubépine). Alors allons-y,
régalons-nous et soignons-nous en même temps avec
cette bonne salade. Je vous la présente en vidéo.

Si vous aimez cet article vous allez aussi aimer : 6


recettes de cosmétiques aux plantes sauvages

Les feuilles ont, à cette époque printanière, une texture


agréable et un goût doux et fruité qui rappelle un peu
la cerise. Les boutons floraux ont un léger goût
d’amande. J’adore ! Il ne faut pas trop tarder à les cueillir,
car avec le temps, les feuilles vont devenir plus coriaces
et mois agréables à manger. Par contre, elles pourront
toujours servir pour aromatiser des vins et alcools.

Salade aux feuilles d’aubépine


Ingrédients

20 à 25 rameaux d’aubépine portant de jeunes


feuilles
6 pommes de terre moyennes
1 échalote
1 cuillerée à soupe de moutarde
2 cuillerées à soupe de vinaigre de cidre
5 cuillerées à soupe d’huile de colza
Sel, poivre

Préparation

Laver les rameaux d’aubépine et prélever les feuilles ainsi


que les boutons floraux s’il y en a.

Cuire les pommes de terre en robe des champs, les


éplucher et les laisser refroidir.

Ciseler l’échalote.

Dans un saladier, préparer la vinaigrette et mélangeant la


moutarde avec le vinaigre de cidre. Ajouter petit à petit
l’huile de colza. Assaisonner au sel et au poivre.

Couper les pommes de terre en morceau et les ajouter à


la vinaigrette. Verser les feuilles d’aubépine (avec
éventuellement les boutons floraux), l’échalote ciselée et
mélanger.

Décorer de quelques fleurs et servir.


Feuilles comestibles à redécouvrir
En Europe, on a complètement perdu ce savoir autour de
l’utilisation des jeunes feuilles d’arbres et arbustes. Lors
de nos voyages en Birmanie, par contre, nous avons
constaté que cette pratique était assez répandue. On
trouve couramment des feuilles d’arbres dans des
soupes, currys ou salades. J’apprécie particulièrement
les délicieuses salades aux feuilles de tamarin acidulées. Il
y a aussi la soupe aux feuilles d’un arbre de la famille des
légumineuses dont on m’a dit qu’elle était particulièrement
recommandée pour les femmes allaitantes. Et ces jeunes
pousses d’arbre un peu épineuses qui sont servies après
fermentation. Ça c’est moins de notre goût mais les
birmans adorent.
Si vous aimez cet article vous allez aussi aimer :
"Tzatziki" à la pimprenelle - une recette simple et
étonnante

Quand j’étais ado, lors d’un voyage dans le Périgord, je me


rappelle d’avoir visité un jardin botanique qui présentait
des plantes faisant partie de l’alimentation des hommes
préhistoriques. J’y avais appris, entre-autre, qu’à
l’époque préhistorique, les hommes faisaient sécher les
feuilles d’orme d’été pour les broyer et les mélanger à
d’autres farines afin de préparer des galettes. Cette
visite m’avait fascinée car elle montrait la diversité des
ressources disponibles dans la nature… j’étais déjà
« mordue des plantes » à cet âge-là . Je ne sais pas si
ce jardin existe encore ? En tout cas, ça m’arrive de
réaliser cette poudre d’orme en honneur de nos ancêtres.

Les fleurs et feuilles d’aubépine en


infusion anti-stress
Entre mes prises de vue pour ma vidéo sur l’aubépine il y
a quelques jours et aujourd’hui, où j’écris cet article, se
sont écoulés plusieurs jours. Il m’a fallu le temps de faire
le montage et de charger la vidéo (à la campagne il faut
avoir beaucoup de patience pour ce genre de chose, vu le
peu de débit internet…). Et voilà qu’une grande partie des
aubépines autour de chez moi sont déjà en fleur !

J’en ai profité aujourd’hui pour faire une cueillette de


fleurs et feuilles d’aubépine afin de les faire sécher et
de les utiliser en infusion anti-stress. Pour les faire
sécher, je les étale sur un torchon dans une cagette que
je mets à un endroit sec et à l’abri de la lumière. Une
fois les feuilles et fleurs sèches, je le garde dans des
bocaux dans un placard fermé pour les protéger des
rayons de lumière.

Fleurs d’aubépine mises à sécher

Je pense aussi faire mon premier essai de teinture mère


dès que les feuilles et fleurs seront presque sèches. Mais
ça, je vous en parlerai plus tard, quand j’en aurai fait
l’expérience.

Si vous lisez mon article sur les fruits d’aubépine, vous


vous rendrez compte, que l’aubépine est vraiment un
arbuste plein de ressources qu’il vaut la peine de le
connaître !

J’espère que cet article avec sa vidéo vous auront


apportés quelques nouvelles connaissances et l’envie de
faire des cueillettes et d’expérimenter de nouvelles
recettes aux plantes sauvages comestibles. Parlez-moi
en en commentaire, je serai ravie de vous lire.

En complément, vous êtes libre de recevoir gratuitement


mon livret

LES 10 RECETTES INDISPENSABLES POUR CUISINER


LES PLANTES SAUVAGES

Inscrivez-vous ici et je vous l'envoie par mail :

J'ai horreur des spams : votre adresse ne sera jamais


cédée ni revendue. En vous inscrivant ici, vous
recevrez des articles, vidéos, programmes, offres
commerciales et autres conseils pour vous aider à
connaître et utiliser les plantes sauvages
comestibles. Vous pouvez vous désabonner à tout
moment.

Vous aimerez peut-être aussi