Le pissenlit

Taraxacum officinale Weber

Asteracées

Etymologie
Compilation de « pisse » (forme du verbe pisser*), de la préposition « en » et de « lit ».
Cette plante est ainsi nommée en raison de ses propriétés diurétiques.

Autres noms vernaculaires :

Taraxacum Officinalis ; Chandelle ; Chopine ; Cochet ; Couronne-de-moine ; Dent-de-lion ;
Doudou ; Fleur des beaux garçons ; Fleurion d'or ; Florin d'or ; Florion d'or ; Groin-de-
porc ; Horloge du berger ; Lait d'âne ; Laitue de chien ; Pichaulit ; Pisse-en-lit ; Pistelon ;
Tête de moineau ; Tête de moine (parce qu'il est chauve quand il a perdu ses aigrettes) ;
Salade de taupe.

Histoire de l'utilisation du pissenlit en phytothérapie

L'utilisation du pissenlit comme plante médicinale trouve ses origines dans l'Antiquité
grecque. Cependant, les premières véritables utilisations du pissenlit remontent au XVIe
siècle, durant lequel les médecins l'utilisaient pour soigner les maladies du rein. Le
pissenlit a ensuite été employé pour soigner les troubles de la vésicule biliaire, pour faire
baisser la fièvre, lutter contre la rétention d'eau, les rhumatismes ou les problèmes de
peau. Le pissenlit a été introduit par le Dr Leclerc en ce qui concerne ses bienfaits sur le
foie et les voies biliaires. Il faut savoir qu'en Chine cette plante était même vue comme un
remède pour soulager les patients atteints de cancers ou d'hépatites.

Description
On appelle « pissenlit » diverses plantes à tige généralement creuse et dont
l'inflorescence est un capitule plat et jaune. Ce capitule est généralement à fleurons
ligulés. C'est la couleur jaune du capitule et sa forme plate qui déterminent généralement
l'emploi du nom « pissenlit » pour désigner telle ou telle espèce.
Les pissenlits « véritables » sont des espèces du genre Taraxacum. En langage populaire,
ce pissenlit est aussi appelé : dent de lion, florin d’or, laitue de chien, couronne de moine,
salade de taupe. Cette plante est souvent considérée comme une mauvaise herbe sur les
pelouses et pourtant, c’est une plante médicinale de grande valeur.
Ce sont des plantes vivaces de 3 à 50 cm, de plein soleil ou mi-ombre, à racine charnue
pénétrant profondément dans le sol (plus de 50 cm), ce qui leur permet de résister au gel
intense des régions froides (Russie, Canada). Elles forment généralement des colonies et
renferment dans toutes leurs parties un latex caoutchouteux de couleur blanche. Les
akènes à aigrettes que produisent souvent les espèces de ce genre sont très connus. La
plante se multiplie par ses akènes et pas ses racines et sa tige souterraine qui portent des
bourgeons.

Parties utilisées
En phytothérapie, on utilise principalement la racine (pour ses vertus cholagogues) et les
feuilles (pour leurs propriétés cholérétiques).

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Principes actifs
Les principes actifs du pissenlit sont la taraxine, les terpènes, les flavonoïdes (lutéoloside,
cosmosioside, lutéoline-rutinoside), les phytostérols.
Les feuilles sont riches en protéines, en provitamine A (plus que la carotte) et en vitamine
C. Elles contiennent aussi d’intéressantes quantités de vitamines B1, B2 et E, ainsi que
divers sels minéraux.
La racine contient jusqu’au quart de son poids d’inuline, du fructose, du potassium, du
tanin et dans son latex, un principe amer (lactones sesquiterpéniques) et du caoutchouc.

Propriétés médicinales
Le pissenlit occupe une place de choix dans la médecine populaire. La plante entière est
un tonique amer doué de vertus stomachiques, cholagogues, dépuratives, laxatives et
diurétiques. Il stimule la vésicule biliaire en augmentant la quantité de bile formée tout en
augmentant la contractilité de la vésicule. En stimulant la fonction biliaire, le pissenlit va
régulariser les fonctions intestinales et combat la constipation. Il agit également sur le foie,
contre les dermatoses et la cellulite (souvent en rapport avec l'insuffisance hépatique).
Ses propriétés sont connues et mises à profit depuis l’Antiquité. Maria Treben signale
dans ‘la santé à la pharmacie du bon Dieu’ que le pissenlit est utile en cas de maladie de
la vésicule biliaire et de maladie du foie.

Indications
insuffisances hépatiques, crises hépatiques douloureuses, ictères.
Hypercholestérolémie, lithiase
detox du foie et des reins : élimination des toxines d'origine infectieuses ou apportées par
l'alimentation et l'environnement (pollution) ; cure de printemps
problèmes cutanés (usage externe) : acné, psoriasis, eczéma, verrues
anémie, convalescence

Utilisation et posologie du pissenlit

Les feuilles et les racines de pissenlits ont des bienfaits respectifs, mais des propriétés
autres si les deux parties de la plante sont associées (ce qui aura pour effet de traiter non
seulement les reins, mais aussi le foie). On recommande cependant de ne pas prendre
au-delà de la dose quotidienne, qui est de 30 g pour les feuilles et 15 g pour les racines.

Utilisation de la feuille
En utilisant seulement les feuilles de pissenlit, il est possible de faire une infusion (4 à 10
grammes de feuilles dans 150 ml d'eau, jusqu'à trois fois par jour) ou bien une teinture
mère de feuilles de pissenlit (2 à 5 ml trois fois par jour). En extrait liquide ou en jus, on
conseillera l'équivalent d'une ou deux cuillères à soupe trois fois par jour.
Utilisation de la racine : décoction, extrait ou teinture
En interne : décoction de 50g de racines fraîches/litre ou 15g de racine séchée/litre ; faire
bouillir 30 min, puis laisser infuser 2h. Prendre 2 verres/jour entre les repas. Contre les
troubles hépatiques et la constipation.
L'extrait peut se prendre en comprimé ou bien en capsule : 750 à 1250 mg trois fois par
jour.
En externe : décoction de racine pour nettoyer et raffermir la peau.

Utilisation alimentaire

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Aucune des plantes ressemblant au pissenlit n’est toxique ou menacée de raréfaction.
La coutume du ramassage des pissenlits existe depuis des milliers d’années. C’est la
salade sauvage la plus connue. Les feuilles plus âgées sont souvent meilleures cuites.
Malgré son amertume, la racine de pissenlit est comestible crue et cuite.
Les bouquets floraux peuvent être ajoutés crus aux salades ou conservés dans du
vinaigre comme les câpres.

Symboliques spécifiques
1/ La diffusion du savoir : Le pissenlit se caractérise par ses graines qui ont la particularité
de s'éparpiller au gré du vent. Aussi, depuis 1876, il représente le logo des éditions
Larousse, dont la devise est : "Je sème à tout vent". On y voit l'image représente une
femme soufflant sur les aigrettes de pissenlits, symbole de « la connaissance semée à
tout vent ». Ainsi, le pissenlit symbolise la diffusion du savoir. D'ailleurs, l'ambition des
fondateurs de la librairie Larousse en 1852 était : "Instruire tout le monde et sur toutes les
choses".

2/L'oracle : dans Le Livre d'Éloïse Mozzani : Superstitions, Mythes, croyances et légendes

(Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019), on apprend que cette plante, « née de la
poussière soulevée par le char du soleil », sert souvent d'oracle grâce aux aigrettes qui
surmontent sa tige avant sa floraison. Si, lorsqu'on souffle dessus, elles se décrochent en
une seule fois, le présage est favorable : c'est l'annonce d'une bonne nouvelle ou d'un
succès dans les affaires et surtout l'assurance d'être aimé et même de se marier dans
l'année. Selon une version bretonne, normande, et anglaise, le nombre de fois
nécessaires pour dénuder entièrement le pissenlit indique le nombre d'années qu'il faudra
attendre avant de se rendre à l'autel.
En Wallonie, on souffle sur les capitules du pissenlit en formulant quelques suggestions
concernant son avenir et sa vie sentimentale. Celle qui correspond au moment où il se
trouve dénudé se réalisera.

RECETTES

Vin médicinal de racines de pissenlit (à confectionner à l'automne)

1 litre de vin blanc
200 g de sucre roux
100g de racines de pissenlit fraîches
• nettoyer les racines et les couper en petits tronçons d'1 cm.
• Les mettre dans un bocal, ajouter le sucre et recouvrir de vin blanc.
• Laisser au frais pendant 8 jours.
• Filtrer

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Propriétés : cholagogue, dépuratif, draineur hépathique, laxatif, stomachique, tonique.
Recommandé pour : acide urique, cholestérol, hépatisme, lithiase biliaire, rhumatisme
Posologie : un petit verre avant chaque repas.

Sirop de fleurs de pissenlit (idéal pour la pâtisserie)

2 poignées de fleurs de pissenlit 1kg de sucre roux
1 litre d'eau froide 1 citron bio
Mettre les fleurs de pissenlit dans l'eau froide et porter à ébullition pendant 3 minutes ;
retirer du feu et laisser macérer environ 12h. Filtrer et ajouter le sucre roux, ainsi que le
citron coupé en morceaux (avec le zeste). Faire cuire à feu doux jusqu'à évaporation de la
moitié du liquide et que le mélange prenne une consistance épaisse. Transvaser dans des
récipients propres et conserver au frais.

Omelette au pissenlit et au plantain (pour 4 personnes)

8 œufs bio frais
50g de fromage râpé
2 racines de pissenlit fraiches coupées en petits tronçons
15 jeunes feuilles de pissenlits hachées
10 boutons floraux de pissenlit frais
15 inflorescences de plantain
10 jeunes feuilles de plantain hachées
Huile d'olive
Sel, Poivre.
Faire chauffer la poêle et y ajouter l'huile d'olive. Dans un bol, battre les œufs, saler et
poivrer. Rincer les plantes que vous aurez pris soin de récolter dans un endroit non
pollué...Verser les œufs dans la poêle chaude, ainsi que les feuilles hachées de pissenlit
et de plantain, les boutons floraux, les morceaux de racines et les inflorescences. Laisser
cuire 2 minutes, parsemer de fromage râpé et terminer la cuisson selon votre goût.

Miel de pissenlit ou cramaillotte – recette 1

250g de fleurs fraîches (sans les tiges) 1kg de sucre roux
1 litre d'eau de source ½ citron
Mettre les fleurs dans l'eau et porter à ébullition. Arrêter le feu et laisser macérer toute la
nuit. Le lendemain, filtrer en pressant bien les fleur. Ajouter le sucre et le demi citron en
rondelle dans le jus. Cuire à feu doux jusqu'à obtention d'un sirop (environ 45 minutes).
Mettre directement en pot et laisser refroidir avant de fermer les pots.

Miel de pissenlit ou cramailllote – recette 2 : Site « Le Parfait »

365 fleurs de pissenlit 2 oranges er 2 citrons
1 kg de sucre semoule une gousse de vanille.
1,5 litre d'eau minérale plate
Récolter les fleurs de pissenlit bien épanouies, laver votre récolte, ôter la partie verte. Puis
faire sécher au soleil pendant 1 heure. Les mettre ensuite dans une bassine à confiture
(ou un autre récipient), avec l'eau, les oranges et les citrons lavés et coupés en rondelles.
Faire cuire à petits bouillons pendant 1 heure en veillant à ce que toutes les fleurs
baignent dans l'eau. Filtrer dans un linge propre et bien presser pour obtenir un maximum
de jus. Verser ce jus dans la bassine avec le sucre et la gousse de vanille fendue et porter
la préparation à ébullition. A partir de ce moment, faire cuire 45 minutes. Procéder sans
attendre à la mise en pots. Fermer et pasteuriser à 90° pendant 45 min. Conserver au frais
et au sec à l’abris de la lumière directe.

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