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Kante-Traore Hyacinthe
Centre National de Recherche Scientifique et Technologique
9 PUBLICATIONS 30 CITATIONS
SEE PROFILE
All content following this page was uploaded by Kante-Traore Hyacinthe on 07 May 2020.
Président : Pr. ELoi PALE, Professeur Titulaire, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
Membres :
Pr Paulin AZOKPOTA, Professeur Titulaire, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
(rapporteur)
Dr Hichem SEBAI, Maître de Conférences, HDR, Université de Jemdouba, Institut
Supérieur de Biotechnologie de Béja, Tunisie (rapporteur)
Dr Laurencia Toulsoumdé OUATTARA/SONGRE, Maître de recherche,
DTA-IRSAT/CNRST, Burkina Faso (rapporteur)
Dr Hagrétou SAWADOGO/LINGANI, Directrice de recherche,
DTA-IRSAT/CNRST, Burkina Faso (Co-Directrice de thèse)
Pr. Mamoudou H. DICKO, Professeur Titulaire, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina
Faso (Directeur de thèse).
Dédicace
A la mémoire de mon très cher époux Ibréhim KANTE et de ma chère petite sœur Françoise
TRAORE. Qu’ils reposent en paix et que la Terre du Burkina Faso leur soit légère ;
A mes petits chéris Ange Alpha Oumar, Abdoul Aziz Alex, Abdoul Moubarack
Joseph et Maïmouna Adira Aénaelle;
i
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans les laboratoires du Département Technologie Alimentaire (DTA)
de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies (IRSAT), le Laboratoire de
Biochimie, Biotechnologie, Technologie Alimentaire et Nutrition (LABIOTAN) au Burkina
Faso en collaboration avec le laboratoire du Groupe de Recherche en Agroalimentaire sur les
Produits et les Procédés (GRAPPE) de l’Ecole Supérieure d’Agriculture (ESA, Angers,
France). Les activités de ce travail ont été financées en grande partie par le Programme de
Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) de la Banque Mondiale à travers le
Centre National de Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS-FL (Mangue, tomate, oignon) au
Burkina Faso). Qu’il me soit permis d’adresser mes sincères remerciements aux personnes
suivantes :
Au Pr Eloi PALE, Professeur Titulaire en Chimie Organique, Chimie des Substances
Naturelles, Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso. Président de jury de cette thèse ;
Au Pr Paulin AZOKPOTA, Professeur Titulaire en Sciences Alimentaires et
Microbiologie, Université d’Abomey-Calavi, Bénin. Rapporteur et membre de jury ;
Au Dr Hichem SEBAI, Maître de Conférences en Nutrition et Physiologie Animale,
Université de Jemdouba, Institut Supérieur de Biotechnologie de Beja, Tunisie. Rapporteur et
membre de jury ;
Au Dr Laurencia Toulsoumdé OUATTARA/SONGRE, Maître de recherche en
Nutrition-Sciences des Aliments, DTA/IRSAT/CNRST, Burkina Faso. Rapporteur et membre de
jury ;
Aux coordonnateurs du PPAAO et du CNS-FL pour la mise à disposition des fonds ;
Au Dr Hagrétou SAWADOGO/LINGANI, Directrice de Recherche en Biochimie-
Microbiologie, Directrice de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies
(IRSAT/CNRST), codirectrice de cette thèse. Une mère à la sagesse noble qui nous a inspirée et
soutenue par ses précieux conseils, ses enseignements si enrichissants, ses encouragements et
sa disponibilité inconditionnelle. Qu’elle puisse trouver à travers ce document, l’expression de
notre profonde gratitude ;
Au Pr. Mamoudou H. DICKO, Professeur Titulaire en Biochimie-Biotechnologie à
l’Université Joseph KI-ZERBO, Directeur du laboratoire de Biochimie, Biotechnologie,
Technologie Alimentaire et Nutrition (LABIOTAN), Directeur de cette thèse, qui a accepté
notre inscription en thèse de doctorat à l’Ecole Doctorale Science et Technique (ED/ST) de
l’Université Joseph KI-ZERBO. Il a également accepté la direction de la presente thèse dans
son laboratoire. Pour tous les conseils, les enseignements et l’assistance constante dont nous
avons bénéficiée auprès de lui. Qu’il trouve à travers ces lignes toute notre reconnaissance ;
ii
Au Dr Pierre PICOUET, Directeur du laboratoire GRAPPE (ESA) et toute son équipe
en particulier Dr Marie DUFRECHOU, Dominique LE MEURLAY, Vanessa LANCON-
VERDIER et Séverine JULIEN. Pour tout l’appui technique ;
Au Dr Bréhima DIAWARA, Directeur de recherche au DTA/IRSAT, pour tous les
encouragements et conseils reçus ;
Aux Dr Charles PARKOUDA et Dr Donatien KABORE, Maîtres de Recherche au
DTA/IRSAT, pour tout le soutien reçu, l’assistance, les encouragements, suggestions et les
conseils si riches ;
Au Dr Leguet GANOU, Chargé de Recherche, Chef du Département Technologie
Alimentaire, pour tous ses encouragements, conseils, l’écoute, la disponibilité qu’il m’a
témoignés ;
Aux Dr Hadou HARO, Dr Fatoumata BÂ, Dr Clarisse DAWENDE, Dr Hamidou
COMPARE, pour leur aide, soutien, assistance et les encouragements ;
A tout le personnel du département Technologie Alimentaire, notamment, mesdames
Charlotte KONKOBO, Mamounata CONGO, Solange SOMDA, Jeanne Laurence SOALA,
Kourfom GORGA, Dr Zénabou SEMDE, Dr Zoénabo DOUAMBA, Dr Larissa WARE, Sophie
SOMDA, Rose YAMMA, Esther TRAORE, Rasmata DABO, Korotimi TRAORE, Marthe
TIENON/KIENDREBEOGO et messieurs Michel COMBARI, Dr Fidèle TAPSOBA Raoul
DABONE, Adama LODOUN, Adama PARE, Souleymane ZONGO, Inoussa SALANBERE,
Mamadou SANOU, Dr Serge SAMANDOULOUGOU, Gilbert ZONGO, Salam SAWADOGO,
Rayitaba DJIGUEMDE, Aboubakar Sidiki DAO, Olivier BANHORO, Daouda FOFANA pour
l’aide, le soutien et les encouragements multiformes ;
A tous les doctorants et masters co-bénéficiaires du programme PPAAO : Harmonie
OTOIDOBIGA, Jules THIO, Karim NEBIE, Christophe DABIRE, Judith
SAMADOULOUGOU/KAFANDO, Diarra COMPAORE/SEREME, Edwige OBOULBIGA,
pour l’assistance, l’aide, la disponibilité et les encouragements ;
A tout le personnel du LABIOTAN pour son aide et son soutien ;
A toute ma famille pour le soutien inconditionnel et les encouragements toujours
renouvelés ;
Enfin nous adressons nos vifs remerciements à toutes celles et à tous ceux qui, d’une
manière ou d’une autre ont contribué à la réalisation de ce travail.
iii
Résumé
La transformation de la mangue au Burkina Faso est limitée par la qualité, la diversification des produits
dérivés et par l’insuffisance de données sur les caractéristiques biochimiques et technologiques des
variétés de mangue utilisées. Le présent travail a pour but la valorisation technologique de la mangue
(Mangifera indica L.) à travers l’amélioration et la diversification de ses produits alimentaires dérivés.
Un état des lieux sur la transformation de la mangue a été réalisé auprès de 40 unités de transformation.
Les caractéristiques physico-chimiques et biochimiques de 20 variétés collectées dans le champ de
collecte variétale de mangue ont été déterminées et deux essais technologiques ont été effectués. Les
données de l’enquête ont révélé que les unités de transformation sont composées à 41 % d’unités
artisanales et à 56 % d’unités semi industrielles. Les principales variétés de mangue utilisées sont
Amélie, Brooks, Kent, Lippens et Springfield. Les technologies les plus rencontrées sont essentiellement
le séchage de la mangue et la fabrication de nectar de mangue. Les données ont également révélé que 95
% des unités sont au courant des normes régulant la transformation commerciale de la mangue. Les
résultats de la caractérisation des 20 variétés de mangue ont montré que les variétés Lippens et Julie ont
les plus faibles valeurs en poids, et elles possèdent les paramètres colorimétriques : L, a*, b* très
différents des autres. Les teneurs les plus élevées en pulpe (81,31±1,67 %) et en extrait sec soluble
(ESS, 23,1±0,00 %) ont été trouvées chez la variété Kent. La variété Amélie enregistre les plus fortes
teneurs en acidité titrable (1,56±0,01 %), en β-carotène (1752,72±41,64 µg/100 g de pulpe fraîche) et en
vitamine C (58,94±1,77 mg/100 g de pulpe fraîche). La variété Sensation possède la plus forte teneur en
composés phénoliques totaux (110,41±3,11 mg GAE/100 de pulpe fraîche). Au regard des teneurs en
acidité titrable, du pH et des ratios ESS/AT obtenus, les 20 variétés peuvent être classées en groupes très
acides (Amélie, Brooks, Kent, Valencia, Dixon et Sakabi), moyennement acides (Sensation, Alphonso,
Smith Galzier, Palmer, Berverly et VSB) et sucrés (Lippens, Francis, Irwin, Keitt, Julie, Miamilate et
Springfield). Toutefois la variété Lippens est la plus sucrée avec un ratio ESS/AT de 62,59 et la variété
Sakabi la plus acide avec un ratio ESS/AT de 9,79. Les analyses sensorielles réalisées sur les beignets
de mangue produits ont montré que ces beignets ont été favorablement appréciés par l’ensemble du
panel des dégustateurs. Les résultats des analyses physico-chimiques ont montré que les beignets frits
par immersion dans l’huile ont une teneur en matières grasses plus élevée que ceux frits à l’aide d’une
crêpière. Ces résultats ont également montré une perte élevée des teneurs en β-carotène des beignets
frits par immersion par rapport à ceux frits à l’aide de la crêpière. Les paramètres microbiologiques et
physico-chimiques évalués au cours du suivi de conservation des mangues confites à la température
ambiante, sont restés stables durant les 6 mois d’observation. Ce travail donne un spectre de qualités
biochimiques et nutrionnelles des mangues locales disponibles au Burkina Faso et décline les
potentialités d’utiliation industrielle de ces mangues pour la création de richesse et l’assurance de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Mots clés : Mangifera indica L., mangue, variétés, couleur, caractéristiques technologiques, nutrition,
transformation, Burkina Faso
iv
Abstract
The processing of mangoes (Mangifera indica L.) in Burkina Faso is limited by the quality, the
diversification of derived products and the lack of data on the biochemical and technological
characteristics of the mango varieties used. This work has been carried out with the aim of
contributing to an appropriate and profitable valuation, to the improvement and diversification
of the products derived from the mango. An inventory of mango processing has been carried
out at 40 processing units. The physicochemical and biochemical characteristics of 20 varieties
collected in the varietal collection field of mangoes have been determined. Investigation data
revealed that processing units are composed of 41 % artisanal units and 56 % semi-industrial
units. The main mango varieties used are Amélie, Brooks, Kent, Lippens and Springfield. The
most popular technologies are mainly mango drying and process for making mango
juice/nectars. Data also revealed that 95 % of the units were informed to the standards
regulating mango processing. The results of the characterization of the 20 varieties of mango
shown that Lippens and Julie varieties have the lowest values of weight, however they have
different L*, a*, b*, colorimetric parameters. The highest levels of pulp (81.31±1.67 %) and
TSS (23.1±0.00 %) are found in the Kent variety. The Amélie variety has the highest titratable
acidity levels (1.56±0.01 %), β-carotene (1752.72±41.64 μg/100 g fresh pulp) and vitamin C
(58.94±1.77 mg/100 g of pulp). The Sensation variety has the highest levels of phenolic
compounds (110.41±3.11 mg GAE /100 fresh pulps). With regard to titratable acidity, pH and
TSS/TA ratios obtained, the 20 varieties can be classified into very acidic groups (Amélie,
Brooks, Dixon, Kent, Valencia and Sakabi), moderately acidic (Alphonso, Berverly, Galzier,
Sensation, Smith, Palmer and VSB) and sweet (Francis, Irwin, Julie, Keitt, Lippens, Miamilate
and Springfield). Results of the sensory tests performed on the mango doughnuts produced
shown that these doughnuts were favorably appreciated by whole panel of tasters. The results
of the physicochemical analyzes shown that the level of fat is higher in mango doughnuts
obtained with the gas fryer than those obtained with the crepe maker that These results also
shown a high loss of β-carotene contents of deep-fried doughnuts compared to those fried using
the crepe maker. The microbiological and physicochemical parameters evaluated during the
conservation monitoring of the candied mangoes remained stable during the 6 months of
observation. The present study on these 20 mango varieties is an approach aimed at providing a
quality profile and a potential technological and nutritional use of these mangoes.
v
Table des matières
Dédicace ................................................................................................................................................... i
Remerciements ........................................................................................................................................ ii
Résumé ................................................................................................................................................... iv
Abstract ................................................................................................................................................... v
Table des matières .................................................................................................................................. vi
Liste des figures ..................................................................................................................................... ix
Liste des tableaux .................................................................................................................................... x
Liste des abréviations ............................................................................................................................. xi
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
PREMIÈRE PARTIE: SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................................. 5
1 Le manguier .................................................................................................................................. 6
1.1 Taxonomie, origine et distribution ................................................................................................ 6
1.2 Description botanique ................................................................................................................... 6
2 Physiologie post-récolte du fruit du manguier .............................................................................. 7
3 Caractéristiques du fruit et principales variétés de mangue commercialisées dans le monde ...... 8
4 Production, marché et consommation de la mangue ................................................................... 12
4.1 Production ................................................................................................................................... 12
4.2 Marché de la mangue .................................................................................................................. 17
4.3 Consommation de la mangue ...................................................................................................... 20
5 Conservation de la mangue ......................................................................................................... 21
6 Transformation de la mangue...................................................................................................... 22
7 Composition biochimique et utilisation de la mangue ................................................................ 26
7.1 La couleur ................................................................................................................................... 28
7.2 Les carbohydrates de la mangue ................................................................................................. 29
7.3 L’acide ascorbique ...................................................................................................................... 30
7.4 Les caroténoïdes.......................................................................................................................... 31
7.5 Les fibres alimentaires ................................................................................................................ 32
7.6 Les composés phénoliques .......................................................................................................... 33
DEUXIÈME PARTIE: MATÉRIELS ET MÉTHODES ...................................................................... 35
2 Matériels et Méthodes ................................................................................................................. 36
2.1 Matériels...................................................................................................................................... 36
2.2 Méthodes ..................................................................................................................................... 38
2.2.1 Méthodologie de réalisation de l’état des lieux sur la transformation de la mangue au Burkina
Faso ..............................................................................................................................38
2.2.1.1 Zones d’étude et localisation des unités de transformation de la mangue 38
2.2.1.2 Echantillionnage des unités enquêtées 38
2.2.1.3 Outil de collecte des données 38
2.2.2 Méthodologie de caractérisation des variétés de mangue ...................................................... 39
2.2.2.1 Echantillionnage 39
2.2.2.2 Préparation des échantillons 39
2.2.2.3 Détermination des paramètres physico-chimiques des 20 variétés de mangue 41
2.2.2.3.1 Détermination du bilan matière ........................................................................................ 41
2.2.2.3.2 Détermination de la coloration de la pulpe de mangue (L*, a*, b*, C*, h°, ∆E, YI) ........ 42
2.2.2.3.3 Détermination de la teneur en eau/matière sèche.............................................................. 42
2.2.2.3.4 Détermination de la teneur en extrait sec soluble (ESS) ou degré Brix ............................ 43
2.2.2.3.5 Détermination du pH et de l’acidité titrable (AT)............................................................. 43
2.2.2.3.6 Détermination du ratio extrait sec soluble/acidité titrable ................................................ 44
2.2.2.3.7 Détermination de la teneur en matières minérales totales (MMT) ................................... 44
vi
2.2.2.3.8 Détermination de la teneur en matières grasses ................................................................ 44
2.2.2.3.9 Détermination de la teneur en protéines ........................................................................... 45
2.2.2.3.10 Détermination de la teneur en carbohydrates totaux et en carbohydrates simples ........... 46
2.2.2.3.10.1 Détermination de la teneur en carbohydrates totaux ................................................... 46
2.2.2.3.10.2 Détermination de la teneur en carbohydrates simples (saccharose, glucose, fructose) 46
2.2.2.3.11 Détermination de la teneur en acide ascorbique (vitamine C) .......................................... 47
2.2.2.3.12 Détermination de la teneur en β-carotène ......................................................................... 48
2.2.2.3.13 Détermination de la matière insoluble à l’alcool (MIA) ou fibres totales ........................ 49
2.2.2.3.14 Détermination de la teneur en composés phénoliques totaux ........................................... 50
2.2.3 Essais technologiques .............................................................................................................50
2.2.3.1 Technologie des beignets de mangue 50
2.2.3.1.1 Matières premières et ingrédients ..................................................................................... 51
2.2.3.1.2 Matériels utilisés ............................................................................................................... 51
2.2.3.1.3 Préparation des échantillons ............................................................................................. 51
2.2.3.1.4 Formulations ..................................................................................................................... 52
2.2.3.1.5 Fabrication des beignets de mangue ................................................................................. 53
2.2.3.1.6 Tests organoleptiques des beignets de mangue ................................................................ 55
2.2.3.1.7 Les paramètres physico-chimiques ................................................................................... 55
2.2.3.2 Technologie des mangues confites 55
2.2.3.2.1 Matières premières et ingrédient ....................................................................................... 55
2.2.3.2.2 Matériel de confisage ........................................................................................................ 55
2.2.3.2.3 Préparation des mangues .................................................................................................. 56
2.2.3.2.4 Préparation du sirop de carbohydrates .............................................................................. 56
2.2.3.2.5 Fabrication des mangues confites ..................................................................................... 56
2.2.3.2.6 Suivi de conservation des mangues confites ..................................................................... 59
2.2.3.2.6.1 Détermination des paramètres physico-chimiques ...................................................... 59
2.2.3.2.6.2 Analyses microbiologiques.......................................................................................... 59
2.2.3.2.6.2.1 Préparation de la suspension mère, des dilutions décimales et ensemencement ..........59
2.2.3.2.6.2.2 Dénombrement de la flore mésophile aérobie totale ....................................................59
2.2.3.2.6.2.3 Les coliformes totaux et thermo tolérants.....................................................................60
2.2.3.2.6.2.4 Les levures et moisissures ............................................................................................61
2.3 Analyses statistiques ................................................................................................................... 61
TROISIÈME PARTIE: RÉSULTATS ET DISCUSSION.................................................................... 62
3 Résultats et discussion ................................................................................................................ 63
3.1 Etat des lieux sur la transformation de la mangue au Burkina Faso et la maîtrise des normes de
qualité par les acteurs ............................................................................................................................ 63
3.2 Caractéristiques Physico-chimiques des 20 variétés de mangue étudiées. ................................. 63
3.2.1 Caractéristiques physico-chimiques des six variétés de mangue les plus connues et utilisées
par les acteurs de la filière mangue du Burkina Faso .............................................................................64
3.2.1.1 Masse et bilan matières des 6 variétés de mangue les plus connues et utilisées 64
3.2.1.2 Couleurs de la pulpe des six variétés de mangue les plus connues et utilisées 66
3.2.1.3 Matière sèche, acidité titrable, matières minérales totales, l’extrait sec soluble, pH et ratio
extrait sec soluble/acidité titrable des 6 variétés de mangues les plus connues et utilisées 67
3.2.1.4 Caractéristiques nutritionnelles des six variétés de mangue 70
3.2.1.5 Caractéristiques nutritionnelles spécifiques des six variétés de mangue 71
3.2.1.5.1 Les carbohydrates simples ................................................................................................ 71
3.2.1.5.2 Les fibres totales ............................................................................................................... 73
3.2.1.5.3 Les antioxydants (β-carotène, vitamine C et polyphénols totaux) .................................... 74
3.2.1.5.3.1 β-Carotène ................................................................................................................... 74
3.2.1.5.3.2 Vitamine C................................................................................................................... 76
vii
3.2.1.5.3.3 Composés phénoliques totaux ..................................................................................... 77
3.2.1.6 Conclusion partielle 78
3.2.2 Caractéristiques physico-chimiques des 14 variétés de mangue du Burkina Faso les moins
connues par les acteurs de la filière mangue ..........................................................................................79
3.2.2.1 Masse et bilan matières des 14 variétés de mangues les moins connues par les acteurs de la
filière mangue 79
3.2.2.2 Couleur de la pulpe des 14 variétés de mangue les moins connues par les acteurs de la filière
mangue 82
3.2.2.3 Matière sèche, acidité titrable, matières minérales totales, l’extrait sec soluble, pH et ratio
extrait sec soluble/acidité titrable des 14 variétés de mangue les moins connues par les acteurs de la
filière mangue 84
3.2.2.4 Caractéristiques nutritionnelles des 14 variétés de mangue les moins connues par les acteurs
de la filière mangue 87
3.2.2.5 Caractéristiques Nutritionnelles spécifiques des 14 variétés de mangue les moins connues par
les acteurs de la filière mangue 89
3.2.2.5.1 Les carbohydrates simples ................................................................................................ 89
3.2.2.5.2 Les Fibres totales .............................................................................................................. 91
3.2.2.5.3 Antioxydants (β-carotène, vitamine C et composés phénoliques totaux) des 14 variétés de
mangue les moins connues par les acteurs de la filière mangue ........................................................... 92
3.2.2.5.3.1 β-carotène .................................................................................................................... 92
3.2.2.5.3.2 Vitamine C................................................................................................................... 94
3.2.2.5.3.3 Composés phénoliques totaux ..................................................................................... 96
3.2.2.6 Conclusion partielle 97
3.3 Technologies de transformation mises au point .......................................................................... 98
3.3.1 Technologie des beignets de mangue......................................................................................99
3.3.2 Technologie des mangues confites .......................................................................................100
3.3.2.1 Evolution des paramètres physico-chimiques au cours du suivi de conservation 100
3.3.2.2 Evolution des paramètres microbiologiques au cours du suivi de conservation 101
3.3.2.3 Conclusion partielle sur les technologies mises au point 102
Discussion générale ............................................................................................................................. 103
Conclusion générale ............................................................................................................................ 106
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 108
Liste des publications, communications et posters................................................................................... i
A. Articles issus de la thèse ............................................................................................................... ii
B. Articles hors thèse ......................................................................................................................... ii
C. Communications ........................................................................................................................... ii
D. Posters .......................................................................................................................................... iii
Annexes .................................................................................................................................................. iv
Annexe 1 : Questionnaire sur l’état des lieux sur la transformation ....................................................... v
Annexe 2 : Articles tirés de la thèse ....................................................................................................... vi
viii
Liste des figures
Figure 1 : Arbre manguier en production à Zoula (12°15'0" N, 2°28'0" W, Province du Sanguié, Burkina
Faso). ....................................................................................................................................................... 6
Figure 2 : Schéma descriptif de la mangue Source: Djoua, 2010............................................................ 8
Figure 3 : Evolution de la production mondiale de la mangue de 2007 à 2017 (en tonnes) ................. 12
Figure 4 : Régions de forte production de la mangue au Burkina Faso ................................................ 13
Figure 5 : Evolution des exportations mondiales de mangues, en tonnes, 2007-2017 .......................... 17
Figure 6 : Evolution des exportations de la mangue fraîche sur les marchés international, sous régional
et national. Source: APROMA-B, 2016 et 2018 ................................................................................... 19
Figure 7 : Carte des unités de transformation de la mangue du Burkina Faso. Source : CIR/SNV, 2015.
............................................................................................................................................................... 24
Figure 8 : Evolution de la quantité de production de mangue séchée de 2013 à 2018 .......................... 24
Figure 9 : Courbe évolutive de la production de purée de mangue de 2014 à 2018 ............................. 25
Figure 10 : Diagrammes des principales technologies de mangue utilisées au Burkina Faso .............. 26
Figure 11: images des vingt variétés de mangue du Burkina Faso concernées par la présente étude. .. 36
Figure 12 : Localisation géographique du champ de collecte variétale de l’INERA Banfora. ............. 37
Figure 13 : Autres variétés de mangue locales trouvées au Burkina Faso ............................................ 37
Figure 14: Présentation de la matière première et deux ingrédients: (1) mangue variété Keitt, (2) Maïs
variété Espoir, (3) riz variété TS2. ........................................................................................................ 51
Figure 15 : Diagramme de fabrication des beignets de mangue............................................................ 54
Figure 16: Diagramme de fabrication des mangues confites ................................................................ 58
Figure 17 : Teneurs en carbohydrates simples (fructose, glucose, saccharose) des six variétés de mangue
exprimées en g/100g de pulpe fraîche. .................................................................................................. 72
Figure 18 : Teneurs en fibres totales des six variétés de mangue. ......................................................... 73
Figure 19 : Teneurs en β-carotène des six variétés de mangue. ............................................................ 74
Figure 20 : Teneurs en vitamine C des six variétés de mangue. ........................................................... 77
Figure 21 : Teneurs en composés phénoliques totaux totaux des 6 variétés de mangue. ...................... 78
Figure 22 : Teneurs en carbohydrates simples (fructose, glucose et saccharose) des 14 variétés de
mangue. ................................................................................................................................................. 91
Figure 23 : Teneurs en fibres totales des 14 variétés de mangue exprimées en % de pulpe fraîche. 92
Figure 24 : Teneurs en β-carotène des 14 variétés de mangue exprimées en µg/100 g de pulpe fraîche.93
Figure 25 : Teneurs en vitamine C des 14 variétés de mangue exprimées en mg/100 g de pulpe fraîche.
............................................................................................................................................................... 95
Figure 26 : Teneurs en polyphénols totaux des 14 variétés de mangue exprimées en mg GAE/100 g de
pulpe fraîche. ......................................................................................................................................... 97
Figure 27 : Evolution de l’humidité, de l’acidité titrable, du pH, de l’extrait sec soluble, des cendres
totales et des carbohydrates totaux au cours de la conservation.......................................................... 100
ix
Liste des tableaux
Tableau 1 : Caractéristiques des principales variétés de mangue commercialisées à travers le monde10
Tableau 2 : Répartition de la production de mangue par variété et par province (en tonnes) ............... 15
Tableau 3 : Répartition de la production de mangue par région ........................................................... 16
Tableau 4 : Principales importations de mangue courant 2017 ............................................................. 18
Tableau 5 : Chiffres d’affaires des exportations de mangues fraîches et séchées de la campagne 201619
Tableau 6 : Emplois générés par la transformation campagne 2018 ..................................................... 20
Tableau 7 : Principales régions de consommation de la mangue (en tonnes) ....................................... 21
Tableau 8 : Produits dérivés de la mangue et pays producteurs ............................................................ 23
Tableau 9 : principaux constituants de la pulpe, du jus et du nectar de mangue ................................... 27
Tableau 10 : Nombre d’unités de transformation de la mangue recensées ........................................... 38
Tableau 11 : Nombre d’échantillons collectés par région ..................................................................... 40
Tableau 12: Formulations des beignets de mangue (pour 100 g de produit)......................................... 53
Tableau 13 : Opérations de confisage des morceaux de mangue .......................................................... 57
Tableau 14 : Caractéristiques physiques des six variétés de mangue les plus connues et utilisées....... 65
Tableau 15 : Valeurs des variables de couleur L*, a*, b*, C*, h*, ∆E et YI des six variétés de mangue
les plus connues et utilisées. .................................................................................................................. 67
Tableau 16 : Caractéristiques chimiques des six variétés de mangue les plus connues et utilisées ...... 69
Tableau 17 : Caractéristiques nutritionnelles des six variétés de mangue les plus connues et utilisées 70
Tableau 18 : Caractéristiques physiques des 14 variétés de mangues les moins connues par les acteurs de
la filière mangue .................................................................................................................................... 81
Tableau 19 : Valeurs des variables L*, a*, b* C*, h*, ∆E et YI des 14 variétés de mangue les moins
connues par les acteurs de la filière mangue ......................................................................................... 83
Tableau 20 : Caractéristiques chimiques des 14 variétés de mangue les moins connues par les acteurs de
la filière mangue .................................................................................................................................... 85
Tableau 21 : Caractéristiques nutritionnelles des 14 variétés de mangue les moins connues. .............. 89
Tableau 22 : Teneurs en β-carotène de la pâte et des beignets de mangue et leur taux de perte ........... 99
Tableau 23 : Evolution des paramètres microbiologiques des mangues confites au cours des 6 mois de
conservation ........................................................................................................................................ 101
x
Liste des abréviations
AFNOR: Association Française de Normalisation
AFSSA: Agence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments
ALDPG: Aldéhyde Phosphoglycérique
AOAC: Association Of Analytical Chemists
APEM-B: Association Professionnelle des Exportateurs et Commerçants de la mangue au
Burkina Faso
APROMAB: Association Interprofessionnelle de la Mangue du Burkina
AT: Acidité titrable
C*: Chroma
CBI: Centre for the Promotion of imports from developing countries
CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEFCOD: Centre d’Etude, de Formation et de Conseil en Développement
CNRST: Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique
CNUCED: Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
DGESS: Direction Générale des Etudes Statistiques Sectorielles
DP : Degré de polymérisation
DTA: Département Technologie Alimentaire
ESA: Ecole Supérieur d’Agriculture
EDIC: Étude Diagnostique sur l’Intégration Commerciale
ELSD: Evaporative Light Scattering Detector
ESS: Extrait Sec Soluble
FCFA: Franc Communauté Financière Africaine
FAO Stat: FAO Statistical Databases (Food and Agriculture Organization of United Nations)
GAE: Gallic acid equivalent
H: humidité
CLHP: Chromatographie Liquide Haute Performance
h°: angle de teinte
∆E: Différence de couleur
INERA: Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles
IQF: Individual Quick Frozen (en Anglais), Cube de mangues congelées
IRSAT: Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies
ITC: International Trade Center
MAAH: Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydroagricoles
xi
MARNDR: Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural
(Haïti)
MGT: Matières Grasses Totales
MMT: Matières minérales totales
MS: Matières sèches
NSP : Non Starch Polysaccharides
PAFASP: Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales
PAD: Détecteur ampérométrique à impulsion
PIB: Produit Intérieur Brut
PPAAO: Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
POX: Peroxydase
PPO: Polyphénols oxydases
PT: Protéines Totales
PTRAMA-B: Professionnels des Transformateurs de Mangue du Burkina Faso
RID: Détecteur à Indice de Réfraction
SNV: Organisation Néerlandaise de Développement
UNPM-B: Union Nationale des Producteurs de Mangue du Burkina Faso
USDA-ERS: United State Department of Agriculture-Economic Research Service
UTMS: Unités de Transformation de Mangues Séchées
UTP: Unités de Transformation de Purée de mangue
VCA4D: Value Chain Analysis for Development
VE: Valeur Energétique
YI: Indice de jaunissement
xii
INTRODUCTION GENERALE
1
La mangue (Mangifera indica L.) est un fruit climactérique à fort potentiel nutritionnel et
économique. Sa culture est adaptée à différentes zones agro-écologiques allant des zones
subhumides aux zones semi-arides (Grant et al., 2015). Sa production représente 50 % de la
production des fruits tropicaux (Jedele et al., 2003). La mangue est le deuxième fruit le plus
important en termes de superficie et de production dans la séquence des fruits tropicaux
suivants: banane (37,6 %), mangue (19,6 %), ananas (12,1 %), avocat (9,8 %), papaye (5,4
%), oranges (4,6 %), la pastèque (4,2 %) et le fruit de la passion (3,7 %) (Cisse, 2012, Usaid-
Kaves, 2014). A l’échelle mondiale, la production de la mangue a été estimée à environ
48,3613 millions de tonnes en 2017 (FaoStat, 2019). Cette production est en grande partie
dominée par l’Inde qui totalise à lui seul 41 % de la production mondiale (Pacir, 2013,
FaoStat, 2019). L’Afrique de l’Ouest est classée 7ème producteur mondial avec une production
de mangue d’environ 1,5 million de tonnes l’an, ce qui représente 3,8 % de la production
mondiale (ITC, 2011 ; Trade Hub, 2017). Le Nigeria est le premier pays producteur de
l’Afrique de l’Ouest avec une production estimée à environ 900 000 tonnes (FaoStat, 2019).
Au Burkina Faso, les quantités de mangue produites annuellement varient suivant diverses
sources et sont évaluées entre 160 000 à 300 000 tonnes (CEFCOD, 2013; APROMAB,
2016). Les quantités de mangue produites en 2014 sont estimées à 404 400 tonnes
(Ouédraogo et al., 2017). Ces quantités représentent entre 11 % et 18 % de la production
ouest-africaine et couvrent une quarantaine de variétés dont les plus rencontrées sont Amélie,
Brooks, Keitt, Kent, Lippens, Smith, Springfield, Valencia et Zill (APROMAB, 2016).
La mangue joue un rôle très important sur le plan nutritionnel par l’apport en micronutriments
nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme humain et par son effet protecteur contre
les grandes pathologies chroniques qui sont entre autres les maladies cardiovasculaires,
neurodégénératives et métaboliques et les cancers (Kim et al., 2003 ; Chiou et al., 2007). Elle
constitue une excellente source de carbohydrates, de β-carotène (provitamine A), de vitamine
C, de polyphénols et de fibres (Lee et Kader, 2000 ; Sawadogo-Lingani et al., 2002 ;
Vazquez-Caicedo et al., 2004, 2005 ; Veda et al., 2007 ; Manthey et Perkins-Veazie, 2009 ;
Robles-Sanchez et al., 2009 ; Ma et al., 2011 ; Liu et al., 2013 ; Ara et al., 2014 ;
Kothalawala et Jayasinghe, 2017). Les co-produits (peau, noyau) de la mangue contiennent
également des nutriments qui peuvent être valorisés. En effet, l’amande contient des protéines
(6-8,5 %), de la matière grasse (8-12 %), des hydrates de carbones (32 %), des sels minéraux
(2,6 %), des fibres brutes (2 %) et des tanins (0,39 %) (Laroussilhe, 1980 ; Mercadante et al.,
1997 ; Ornelas-Paz et al., 2008). La peau est riche en pectine (Laroussilhe, 1980).
La mangue représente également une source économique très importante pour les pays
producteurs. Au Burkina Faso la commercialisation de la mangue fraîche et séchée en 2018 a
généré une valeur monétaire de 12 531 153 970 francs CFA (APROMAB, 2018). C’est une
2
filière pourvoyeuse d’emplois, ses activités occupent environ 28 000 personnes réparties en
21 000 emplois d’acteurs (producteurs, pisteurs, transformateurs, détaillants etc.) (VCA4D,
2018).
Malgré l’importance nutritionnelle et économique de la mangue, et l’intérêt alimentaire que
lui accordent les populations, la production connaît d’énormes pertes post-récoltes qui sont
évaluées à environ 30-50 %. Ces importantes pertes sont souvent dues à l’inégal répartition
des réseaux de distribution de la mangue à travers le pay, aux attaques parasitaires et à
l’absence/insuffisance de technologies post-récoltes adéquates de stabilisation du fruit soit à
l’état frais, soit à l’état transformé (Djantou, 2006 ; APROMAB, 2018).
Il existe pourtant une diversité de technologies de transformation de la mangue ; notamment
les jus /nectars, les confitures, les compotes, les tranches séchées, le chutney, les conserves de
mangue (au naturel, au sirop), la mangue confite, la pâte de mangue etc. (Laroussilhe, 1980 ;
Sawadogo-Lingani, 1993 ; Kameni et al., 2002; Vayssières et al., 2009 ; ITC, 2011). En
Afrique de l’ouest, particulièrement dans les pays de la CEDEAO, où les pertes post-récoltes
excèdent régulièrement le tiers de la production, la transformation devrait devenir une étape
clé de la valorisation de la mangue. Cependant à ce jour, la transformation de la mangue reste
une activité marginale, utilisant moins de 2 à 5 % des récoltes, et comprenant la fabrication de
la mangue séchée, du jus/nectar, du vinaigre de mangue et des confitures. Cette
transformation est effectuée dans des unités artisanales, semi-industrielles, et très peu
industrialisées (ITC, 2011). Le Burkina Faso n’est pas en reste de cette précarité du maillon
transformation de la mangue. La mangue séchée reste le produit dominant. Son activité est
pratiquée par 97 unités de séchage (APROMAB, 2018). Outre la mangue séchée, il existe
aussi la purée et les nectars de mangue produits industriellement par DAFANI et
artisanalement par quelques PME/PMI.
L’élévation du niveau de transformation de la mangue passe par une meilleure connaissance
des caractéristiques des variétés de mangue utilisées. Un état des lieux montre que les
précédentes études menées sur la mangue au Burkina Faso portent essentiellement sur les
maladies de la mangue et les attaques des ravageurs (Ouédraogo, 2002, 2007 ; Vayssieres,
2008; Diallo, 2010; Ouédraogo et al., 2011 ; CEFCOD, 2013). La distribution des variétés de
mangues dans les vergers a également été étudiée par Rey et al. (2004) et Guira et Zongo
(2006). La variété Amélie a été étudiée à travers sa valorisation technologique, sa composition
chimique et sa valeur nutritive (Sawadogo-Lingani, 1993 ; Sawadogo-Lingani et Traore,
2001; Sawadogo-Lingani et al., 2002a, b), ainsi que les effets du stockage sur la vitamine C,
les caroténoïdes et le brunissement de la mangue Amélie séchée (Sawadogo-Lingani et al.,
2005). D’autres travaux présentent les procédés de production d’aliments non conventionnels
pour porcs à base de déchets de mangues et la détermination de leurs valeurs alimentaires au
3
Burkina Faso (Kiendrebeogo et al., 2013). La technologie de séchage de la variété Brooks a
fait l’objet d’études (Rivier et al., 2009). Parmi toutes ces études, très peu d’entre elles ont
porté sur la caractérisation physico-chimique, biochimique, technologique et l’aptitude à la
transformation des différentes variétés existantes. Par ailleurs, il existe une forte demande
locale en produits finis pour lesquels les consommteurs exigent un niveau de qualité plus
élevé. Aussi, l’accès aux marchés extérieurs est aujourd’hui conditionné par des produits finis
de qualité respectectant des normes de plus en plus strictes. Pour être plus compétitives sur
ces marchés, les unités de transformation devraient davantage améliorer la qualité de leurs
produits finis (jus/nectars, mangue séchée, confiture etc.). Pour contribuer à plus de
compétitivité et à l’amélioration de la qualité des produits dérivés de la mangue, le présent
travail se donne pour objectif de caractériser 20 variétés de mangue des quarante existantes au
Burkina Faso pour permettre une utilisation efficiente de ces variétés et également une
diversification des produits dérivés de la mangue. L’analyse de ces variétés ouvrira de
nouvelles perspectives à l’industrie locale et aussi à l’exportation des mangues fraîches. Pour
atteindre cet objectif, trois objectifs spécifiques ont été fixés :
- réaliser un état des lieux sur la transformation de la mangue,
- déterminer les caractéristiques physico-chimiques de 20 variétés de mangue,
- diversifier les produits dérivés de la mangue à partir d’essais technologiques.
La présente thèse de doctorat unique comporte une introduction, trois parties dont la première
est consacrée à la revue bibliographique, la seconde traite de la méthodologie adoptée et la
troisième présente les résultats obtenus ainsi que la discussion. Une conclusion générale sur
l’ensemble des résultats, les recommandations et perspectives met fin au document.
4
PREMIÈRE PARTIE: SYNTHÈSE
BIBLIOGRAPHIQUE
5
1 Le manguier
6
Le Mangifera indica ou manguier est un arbre fruitier pouvant atteindre 10 à 40 m de hauteur
(Figure 1) et ayant une durée de vie de plus de 100 ans (Martine, 1993 ; Amouroux et al.,
2009 ; Mukherjee et Litz, 2009 ; Nadié et al., 2009 ; Dambreville, 2012). La forme générale
de l’arbre (port) change selon les variétés. Certaines variétés ont un port érigé et donnent des
arbres hauts et peu étalés. D’autres ont un port globulaire et donnent des arbres en boule. La
croissance du manguier (Mangifera indica) est rapide et favorisée par un sol profond et bien
drainé. Son système racinaire est caractérisé par une ou plusieurs racines pivotantes qui
s’enfoncent verticalement et profondément dans le sol (Moutonnet, 1977 ; Amouroux et al.,
2009 ; Nadié et al., 2009). Ses feuilles persistantes, sont simples et alternées de formes
oblongue, ovale à lancéolée et de couleur verte plus ou moins foncé. Elles sont arrangées en
spiral le long des branches (Goguey, 1995 ; Amouroux et al., 2009 ; Dambreville, 2012 ;
Parvez, 2016). Elles sont produites par une succession de pousses végétatives entre deux
périodes de dormance. Les fleurs du manguier sont portées par des panicules pyramidales qui
apparaissent en position terminale sur les pousses végétatives. Une panicule est une
inflorescence définie qui est irrégulièrement ramifiée et où chaque ramification possède une
fleur terminale. L’inflorescence de manguier porte à la fois des fleurs mâles et des fleurs
femelles (Bally, 2006). La taille, la forme et la couleur des fleurs dépendent des variétés. La
culture ou la multiplication du manguier se fait par greffage.
7
derniers stades de maturité et peut être considéré comme le début de la sénescence (Artés,
2004). La préservation de la qualité de la mangue après la récolte implique ainsi une maîtrise
des processus de maturation et de sénescence (Thuan, 2003). Il est donc indispensable d’avoir
une meilleure connaissance du fruit tant sur sa physiologie que sur les mécanismes
d'élaboration de la qualité gustative et aromatique.
8
Selon Singh (1967), l’espèce Mangifera indica L. comprend plus de 1000 variétés différentes.
Laroussilhe (1980) et Soumah (1988) distinguent deux grandes catégories de variétés de
mangue:
Les variétés locales encore appelées «mango» dont les fruits ont un gros noyau
prolongé de longues fibres qui pénètrent jusqu’à l’intérieur de la pulpe. Ces fruits dégagent
une odeur de térébenthine;
Les variétés greffées ou améliorées dont les fruits ont un petit noyau aplati et sont
beaucoup plus prisées des consommateurs. Parmi celles-ci, on peut citer les variétés Kent,
Keith, Amélie, Julie, Sensation, Alfonso, Zill, Early, Gold, Irwin, etc. Les caractéristiques des
principales variétés produites et commercialisées sont présentées dans le tableau 1.
En Afrique de l’ouest, la sélection des variétés de mangue repose sur un compromis entre les
attentes du producteur et celles des consommateurs. Il prend en considération des aspects
aussi variés que l’aptitude agronomique, les résistances aux différents bio-agresseurs,
l’aptitude au transport et à la conservation, les qualités organoleptiques et le positionnement
sur le marché (Vayssières et al., 2009).
Au Burkina Faso, plus d’une quarantaine de variétés de mangue sont recensées et les variétés
d’intérêt économique sont principalement l’Amélie, la Kent, la Keitt, la Lippens, la Brooks et
la Springfield (PAFASP, 2011). Les variétés locales sont pour la plupart fibreuses et les
principales sont mangot vert et sabre encore appelées respectivement «Nunkourouni» et
«Dadiani». Ces variétés sont destinées à la consommation. Elles ne sont pas utilisées dans la
transformation et il n’existe presque pas de statistique sur leur production.
9
Tableau 1 : Caractéristiques des principales variétés de mangue commercialisées à travers le monde
10
Période de Aspect et caractéristiques
Variétés Forme du fruit Calibre (g) Coloration de la peau
production de la chair
Osteen
Oblongue, avec une base Couleur de base pourpre
variété Couleur jaune citron, ferme,
arrondie. Apex arrondi, violacé, avec quelques reflets
exclusivement 400 à 800 Pleine saison juteuse et de très bonne
présentant parfois un petit mauve lavande. Présence de
cultivée en qualité, peu fibreuse.
bec. lenticelles blanches.
Espagne
Variétés israëliennes
Jaune-orange, bonne qualité
Maya/Aya Oblongue 200 à 350 Jaune à jaune intense
gustative
Kasturi/Omer Arrondi 300 à 600 Vert-jaune à rouge vif Jaune-orange
Variétés indiennes
Très sucrée, jus abondante,
Alphonso Oblongue ± 350 Jaune Semi-précoce
très agréable au goût
Variétés antillaises
Précoce et Orange foncé, molle,
Amélie Arrondi 300 à 600 Vert à jaune orange
pleine saison fondante, très savoureuse
Très aromatique, avec parfois
Jaune orange tacheté de
Julie Oblongue 140 à 285 Pleine saison un léger goût de résine, peu
carmin
ou pas de fibres
Sources : De Laroussilhe, 1980; De La Cruz et Garcia, 2002; ITC, 2011; UNICAD, 2016
11
4 Production, marché et consommation de la mangue
4.1 Production
Plusieurs régions du monde présentent des conditions écologiques favorables au
développement du manguier. Selon Jedele et al. (2003) la mangue serait considérée comme le
2ème fruit tropical le plus cultivé après la banane. Sa culture représente plus de 50 % du
volume des fruits tropicaux cultivés à travers le monde en 2017 (FaoStat, 2019). La mangue
représente aujourd’hui la cinquième production fruitière après les agrumes, les raisins, les
bananes et les pommes. En termes de distribution régionale, il est estimé en 2017 que 75 % de
la production mondiale de mangue proviennent d’Asie, 15 % d’Afrique et 10 % d’Amérique
latine et les Caraïbes (FaoStat, 2019). Cette production (Figure 3) a doublé en trente ans pour
atteindre 48,3613 millions de tonnes en 2017 (FaoStat, 2019). L’Inde demeure le premier
pays producteur mondial de mangue avec une participation d’environ 41 % à la production
mondiale.
50 000,00
Quantités de mangue produites
47 000,00
(milliers de tonnes)
44 000,00
41 000,00
38 000,00
35 000,00
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Années
La production africaine de mangue s’est accrue de 3,2 millions tonnes en 2005/2006 à un peu
plus de 3,6 millions tonnes en 2009/2010 avec une croissance de 3,5 % par an (ITC, 2011). La
production africaine de mangue est estimée en 2017 à 7,2125 millions de tonnes (FaoStat,
2019). L’Egypte, le Kenya, le Nigéria et la Tanzanie sont les plus grands pays producteurs.
En Afrique de l’Ouest, plus précisément dans l’espace CEDEAO, la production de la mangue
est estimée à 1,5 millions de tonnes par an et représente un peu moins de 4 % de la production
mondiale (PACIR, 2013 ; Trade Hub, 2017). Le Nigéria est le 1er producteur de mangue ouest
africain avec 900 800 tonnes (FaoStat, 2019), ce qui représente 56 % de la production de la
sous-région (PACIR, 2013 ; Trade Hub, 2017).
12
La production de la mangue au Burkina Faso est essentiellement concentrée à l’Ouest du
pays, principalement dans les régions des Cascades et des Hauts-bassins (Figure 4). En
dehors de ces deux régions, une importante production de la mangue existe également dans la
région du Centre-Ouest avec une dominance dans la province du Sanguié. On note également
l’émergence de nouvelles zones de production où des vergers sont en voie de développement.
Il s’agit des provinces de la Sissili et du Ziro dans le Centre-Ouest et la province du Nahouri
dans le Centre-Sud (APRMAB, 2016).
Le volume annuel de mangues produites au Burkina Faso varie selon diverses sources de
160 000 à 300 000 tonnes pour une superficie nationale estimée à 33 701 hectares (PAFASP,
2011; CEFCOD, 2013; Burkinapmepmi.com, 2014; APROMAB, 2016). Les tableaux 2 et 3
présentent les quantités de mangue produites par variétés et par région selon la cartographie
des vergers du Burkina (PAFASP, 2011). L’inventaire des vergers réalisé par la Direction
Générale des Etudes Statistiques Sectorielles du Ministère de l’Agriculture et des
Aménagements Halieutiques en 2017, a estimé la production de mangue à 91 981 tonnes dans
quatre régions (Tableau 3) sur une superficie de 19 737 hectares (APROMAB, 2018).
Toutefois, force est de reconnaître que les données présentées sur la production de la mangue
au Burkina Faso ne permettent pas de tirer des conclusions pour l’ensemble des zones de
production. En effet, ces données ne font pas apparaître les quantités de mangue produites
dans les provinces de la Sissili, de la Bougouriba, du Ziro et du Nahouri. De plus, elles ne
prennent pas en compte les quantités autoconsommées ni celles vendues par les commerçants
ambulants encore moins celles pourries dans les champs (APROMAB, 2016). Malgré le
manque de statistiques fiables sur la production de la mangue, les quantités totales de mangue
13
produites et réceptionnées dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du
Centre-Ouest et des Hauts-Bassins en 2018 ont été estimées à 197000 tonnes (APROMAB,
2018). Depuis environ cinq ans, les vergers de manguiers subissent une reconversion variétale
par sur-greffage et/ou par création de plantations nouvelles à base de plants de variétés
colorées (Kent et Keitt en particulier). Les variétés de mangue produites sont classées en deux
groupes (APROMAB, 2016):
les variétés dites précoces: Amélie, Zill, mango verte, sabre etc. Leur période de
maturité se situe entre mars et avril.
les variétés de saison dont la maturité se situe en pleine saison de mangue entre fin
avril et début juin. Les plus connues sont Keitt, Kent, Lippens, Springfield, Valencia, Smith et
Brooks.
Parmi la quarantaine de variétés de mangues cultivées dans le pays, quatre ont un intérêt
majeur, des usages et marchés spécifiques. La varieté Amélie est précoce et donc moins
attaquée par la mouche des fruits. Elle est utilisée pour la transformation. La variété Kent est
très recherchée sur les marchés internationaux. La Lippens est appréciée localement et la
Brooks se prête bien à la transformation (VCA4D, 2018).
14
Tableau 2 : Répartition de la production de mangue par variété et par province (en tonnes)
Provinces Amélie Brooks Kent Keitt Lippens Springfield Mango vert Mango Sabre Autres Total
Comoé 7241,231 6514,707 280,045 51,081 1480,793 377,828 4722,44 782,76 3,173 14939,351
Houet 2599,727 1501,961 207,084 15,131 829,235 349,751 268,624 595,988 1,16 6368,661
Kenedougou 7407,24 4706,635 8906,582 3936,509 9485,667 93,128 62,542 125,591 211,635 34935,529
Banwas 1047,104 265,575 33,256 18,128 52,399 93,209 - 40,093 16,358 1566,122
Leraba 2211,08 2828,939 435,859 184,669 5117,081 191,89 237,849 31,978 276,592 11515,937
Total 21400,029 9649,298 9865,300 4205,518 17075,511 1114,012 5297,132 1729,456 508,918 70845,174
15
Tableau 3 : Répartition de la production de mangue par région
Hauts-Bassins 13 8025,9
Cascades 35 326,6
Centre-Ouest 12 580,5
16
composée des maillons suivants: l’Association des Professionnels de la Transformation de la
Mangue du Burkina (PTRAMA-B) créée en 2007, l’Union Nationale des Producteurs de
Mangue du Burkina (UNPM-B) en 2011 et l’Association Professionnelle des commerçants et
Exportateurs de Mangue du Burkina Faso (APEM-B) créée en 2014 (APROMAB, 2018).
2 000,00
exportées (milliers de tonnes)
Quantités de mangue
1 800,00
1 600,00
1 400,00
1 200,00
1 000,00
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Années
Figure 5 : Evolution des exportations mondiales de mangues, en tonnes, 2007-2017
Source: FaoStat, 2019
Les exportations africaines ont représenté en moyenne 4,5 % des exportations mondiales
durant la période 2006-2010. Contrairement à la tendance à la hausse des exportations
globales d’Afrique, les exportations de la région CEDEAO ont stagné, fluctuant autour d’une
moyenne de 38 100 tonnes par an. Les volumes de mangue exportés en 2017 sont dominés
par les exportations de la Côte d’Ivoire (41 900 tonnes), du Sénégal (20 900 tonnes) et du
Mali (10 500 tonnes) (FaoStat, 2019). Ces exportations sont principalement orientées vers
l’UE, notamment les Pays-Bas, la France, la Belgique et l’Allemagne. Plus de 90 % des
produits du manguier exportés par la CEDEAO sont des fruits frais. Les pays exportateurs de
mangue de l’espace CEDEAO pourraient voir leurs performances d’exportation renforcées
17
par le biais des processus de transformation de mangues en produits à plus haute valeur
ajoutée.
Tableau 4 : Principales importations de mangue courant 2017
18
marchés sous régionaux sont évaluées entre 5 000 et 7 000 tonnes et la principale destination
est le Niger (WWW.pafasp.org/mangue consulté le 28/02/18). Les mangues sont achetées
auprès des producteurs, soit par des collecteurs/pisteurs, soit par des exportateurs. Celles
destinées à l’exportation sont acheminées au niveau des centres de conditionnement pour y
être triées, lavées et mises en cartons avant d’être acheminées vers l’aéroport ou le port pour
l’expédition. Les valeurs des exportations pour la mangue fraîche et séchée sont évaluées à
environ 11 229 653 400 francs CFA en 2016 et 12 531 153 970 francs CFA en 2018
(APROMA-B, 2016 et 2018) (Tableau 5). La filière mangue contribue pour 0,5 % au PIB
national et 2,9 % au PIB du secteur agricole. La contribution de la chaine de valeur est
estimée à 1,6 milliards de FCFA au budget de l’Etat à travers les taxes directes et indirectes
(VCA4D, 2018). Le tableau 6, donne un exemple de capacité d’employabilité du maillon
transformation (mangue séchée et purée de mangue) pour la campagne 2018.
7000
Quantités exportées (tonnes)
Tableau 5 : Chiffres d’affaires des exportations de mangues fraîches et séchées de la campagne 2016
19
Tableau 6 : Emplois générés par la transformation campagne 2018
20
produites est localement consommée, il n’existe pratiquement pas de données statistiques
concernant cette autoconsommation.
5 Conservation de la mangue
Les fruits frais sont des produits vivants. Cette vie se caractérise par un phénomène
physiologique important marquée par des variations métaboliques au niveau des cellules qui
se traduisent par des changements (couleur, saveur, production de composés volatiles etc.).
Ces variations métaboliques induisent des réactions biochimiques qui conduisent la mangue à
la dégradation au cours de la conservation. En plus de cette dégradation liée aux changements
internes, les attaques des mouches de la mangue et des champignons ainsi que les chocs au
cours du transport après récolte concourent également à la détérioration de mangue au cours
de la conservation (Djantou, 2006). Pour limiter les effets de ces facteurs de dégradation et
accroître la durée de vie de la mangue après récolte, plusieurs techniques sont utilisées. Les
plus courants sont entre autres :
le traitement chimique généralement utilisée sur le fruit frais. Il s’agit de l’utilisation
de fongicides et de bactéricides. Les mangues sont trempées dans des solutions chimiques
pendant quelques minutes afin de détruire les microorganismes à la surface. Par exemple pour
traiter l’anthracnose, les mangues sont trempées dans une solution de bénoyl (33 g/100 l
d’eau) pendant 5 min (Djantou, 2006) ;
La réfrigération : consiste à disposer les mangues dans des chambres froides à des
températures comprises entre 8 et 15 C en fonction de la variété et du degré de maturité de la mangue.
Elle permet de retarder la maturation et la sénescence des mangues sous l’action de basses
températures afin de préserver leur saveur et leur qualité nutritionnelle ;
la congélation : c’est une technique permettant la conservation de courte durée de la
mangue. Elle consiste à ralentir la prolifération microbienne et le murissement des mangues.
Son inconvénient est qu’elle modifie la texture de la pulpe et aussi les propriétés
organoleptiques (Campbell et Campbell, 1983) ;
21
Le blanchiment qui consiste à plonger les mangues dans de l’eau chaude autour de 50
°C pendant 5 à 10 min. Cette technique est moins coûteuse, cependant, elle accélère la
maturation de la mangue ;
La déshydratation par le séchage qui consiste à évaporer une grande partie de l’eau
contenue dans les tranches de mangue soit par exposition directe au soleil, soit par utilisation
de séchoir (Attesta à gaz à une température de 70 °C ou séchoir tunnel élctrique.). C’est la
technique de conservation de la mangue la plus utilisée au Burkina Faso ;
L’atmosphère contrôlée ou modifiée: cette technique de conservation de la mangue en
atmosphère contrôlée consiste à réduire la respiration des mangues (Cissé, 2012). Ainsi,
celles-ci sont placées dans une chambre froide réglée à une température inférieure à 25 °C. Le
taux d’oxygène (O2) est réduit de l’ordre de 3 à 5 % et le taux de gaz carbonique (CO2) est
augmenté de l’ordre de 5 à 8 %. La qualité et la fraîcheur des mangues stockées sous
atmosphère contrôlée sont ainsi préservées pendant 2 à 3 semaines en fonction de la variété ;
L’enrobage ou films comestibles : c’est une technique de conservation qui consiste à
couvrir d’une fine couche de matériau comestible, l’aliment (la mangue) que l’on veut
conserver (Sawadogo-Lingani, 1993 ; Djantou, 2006 ; Cissé, 2012). La fonction du film
comestible ou de l’enrobage est de limiter les migrations de la vapeur d’eau, l’oxygène, le
CO2 et les arômes afin d’accroître sa durée de vie. Etant donné que l’enrobage est comestible
et fait partie intégrante du produit enrobé, il doit être compatible avec celui-ci.
Toutes les techniques de conservation concourent à donner une durée de vie plus longue aux
produits conservés et les disponibiliser sur le marché.
6 Transformation de la mangue
La mangue transformée est un produit exotique au niveau des pays occidentaux et gagne en
popularité. Au fil des années, la demande des produits transformés de la mangue a augmenté
(De La Cruz et Garcia, 2002). En 1993, le Mexique était le principal pays fournisseur de
mangue en conserves et détenait 50 % de la valeur et 45 % des volumes importés. En 1996, la
production mondiale de pulpe et de jus de mangue était estimée à
807 000 tonnes et 136 780 tonnes respectivement avec comme principaux producteurs, le
Pérou, l’Inde et l’Equateur. Les exportations n'étaient que de 5,7 % (45 951 tonnes) et 4,9 %
(6 752 tonnes) de la production (De La Cruz et Garcia, 2002). Les autres produits transformés
sont la mangue séchée, la confiture, les gelées, les cubes IQF (Individual Quick Frozen), le
sirop de mangue etc. (Tableau 8). Au niveau des pays ouest africains, plus de 90 % des
produits de mangues exportés sont des fruits frais. La transformation de la mangue n’y est pas
très développée (PACIR, 2013). Pourtant elle devrait être une étape clé de la valorisation de la
mangue où les pertes post-récoltes sont estimées à plus du tiers de la production et où les
22
manques à gagner subséquentes sont notables (ITC, 2011). A ce jour la transformation de la
mangue reste une activité marginale, utilisant moins de 2 à 5 % des récoltes et comprends la
fabrication de la mangue séchée, du jus, du nectar, du vinaigre de mangue et des confitures.
La transformation a lieu dans des unités artisanales (groupements des femmes), semi-
industrielles, et très peu d’unités industrielles (ITC, 2011).
23
Figure 7 : Carte des unités de transformation de la mangue du Burkina Faso. Source : CIR/SNV, 2015.
La transformation par le séchage connait une progression depuis 2013 où les quantités de
mangue séchée produites sont passées de 611,5 tonnes en 2013 à 1 930 tonnes en 2016
(Figure 8) (Ouédraogo et al., 2017). C’est une technologie bien maîtrisée dans les unités de
transformation. Cependant, les volumes de mangue séchée produits ont connu un repli en
2017 avec 1 580 tonnes. Cette baisse est d’environ 22,15 % par rapport à l’année 2016
(PTRAMAB, 2017). En revanche, la production de la purée et jus de mangue s’est accrue et
les quantités produites sont passées de 2 330 tonnes en 2016 à 2 600 tonnes en 2017 (Figure
9) (PTRAMAB, 2017). La région des Hauts-Bassins est la principale zone de transformation
de la mangue en purée avec l’usine DAFANI et l’unité DIA Production.
3000
Quantités de mangue séchées
2500
2000
(tonnes)
1500
0
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Année
Figure 8 : Evolution de la quantité de production de mangue séchée de 2013 à 2018
Source : PTRAMAB, 2017; APROMAB, 2018
24
5500
Quantités de purée de
mangue (tonnes)
5000
4500 Quantités de purée de
4000 mangue (tonnes)
3500
3000
2500
2000
2014 2015 2016 2017 2018
Année
La mangue séchée du Burkina Faso porte le label «biologique» et «équitable». Son commerce
représente entre 10 % et 20 % du marché total européen de mangue séchée. Le Burkina Faso
se positionne comme leader de ce créneau avec plus de 90 % des volumes commercialisés
(Rivier et al., 2009). Bien que le maillon de la transformation connaisse une progression, il est
néanmoins confronté à un certain nombre de difficultés. On peut citer entre autres : i)
l’insuffisance du dispositif de suivi de l’évolution technologique et de suivi technique des
outils de transformation ; ii) l’application de plus en plus stricte de normes qui constitue une
contrainte permanente pour les exportations visant les marchés de l’Union Européenne ; iii) la
problématique de la mouche des fruits qui engendre des pertes importantes ; iiii) l’insécurité
foncière des unités, etc. Les principales technologies utilisées dans les unités de
transformation au Burkina Faso sont réprésentées au niveau de la figure 10.
25
Mangue séchée Nectar de mangue Confiture de mangue
Eléments minéraux
27
Paramètres Mague fraîche Jus Nectar
L’huile extraite de l’amande de mangue peut être utilisée par les industries cosmétiques et les
savonneries. L’amidon de l’amande mélangé à de la farine de blé ou de maïs est utilisé pour
produire des chappatis en Inde. L’appréciation et le choix des différentes variétés par
l’acheteur (consommateur) sont le plus souvent liés à des qualités externes et internes.
Certaines de ces qualités sont ci-dessous décrites.
7.1 La couleur
La couleur des fruits est due à des pigments naturels produits à partir de la photosynthèse des
végétaux. Ces pigments sont régis par les changements chimiques, biochimiques, microbiens
et physiques qui se produisent au cours de la croissance, de la maturation, de la manipulation
et du traitement post-récolte (Pathare et al., 2013). Les principaux pigments conférant une
qualité de couleur sont les chlorophylles liposolubles (vert), les caroténoïdes (jaune, orange et
rouge), les anthocyanes hydrosolubles (rouge, bleu), les flavonoïdes (jaune) et les bétalaïnes
28
(rouge) (Barrett et al. 2010). Ainsi selon leur couleur, les fruits et légumes sont plus ou moins
riches en certaines molécules antioxydantes. La couleur constitue le premier paramètre de
qualité évalué par le consommateur et est essentielle dans l’acceptation d’un produit
(McGuire 1992; Léon et al., 2006; Pathare et al., 2013). Elle peut être un outil important pour
déterminer la maturité appropriée pour la récolte (Cocozza et al., 2004, Jha et al., 2007). Par
exemple, la pigmentation caractéristique des fruits rouges et mûrs de la tomate est le résultat
de la synthèse de novo de caroténoïdes, principalement du lycopène et du β-carotène, qui sont
associés au changement de couleur des fruits du vert au rouge lorsque les chloroplastes sont
transformés en chromoplastes (Pék et al., 2010). Différentes techniques ou méthodes sont
utilisées pour déterminer la couleur des aliments. Elles se focalisent sur les mesures
instrumentales (objectives) et visuelles (subjectives) pour quantifier les attributs de couleur et
mettre en évidence la gamme d'indices de couleur d'objectif primaires et dérivés utilisés pour
caractériser la maturité et la qualité d'un large éventail de produits alimentaires, de boissons et
de biomatériaux (Pathare et al., 2013). Parmi ces méthodes, le HunterLab L*, a*, b* et le
système CIE modifié appelé échelles de couleurs CIELAB (L*, a*, b* et L*, C*, h°, ∆E, YI)
sont couramment utilisés dans l'industrie alimentaire. Le paramètre L* mesure
approximativement la luminosité et est exprimé sur une échelle entre le noir et le blanc
(0=noir, 100= blanc). Le paramètre a* prend des valeurs positives pour les couleurs
rougeâtres et des valeurs négatives pour les couleurs verdâtres, tandis que b* prend des
valeurs positives pour les couleurs jaunâtres et des valeurs négatives pour les couleurs
bleuâtres (Granato and Masson, 2010). Le chroma (C*), considéré comme l'attribut quantitatif
de la couleur, sert à déterminer le degré de différence d'une teinte par rapport à une couleur
grise avec la même légèreté. Plus les valeurs de chrominance ne sont élevées, plus l'intensité
de la couleur des échantillons perçus par l'homme sont élevée. L'angle de teinte (h°),
considéré comme l'attribut qualitatif de la couleur, est l'attribut selon lequel les couleurs ont
été traditionnellement définies comme rougeâtre, verdâtre, jaunâtre etc. Un angle de 0° ou
360° représente une teinte rouge, tandis que des angles de 90°, 180° et 270° représentent
respectivement des teintes jaunes, vertes et bleues. L’angle de teinte a été largement utilisé
dans l'évaluation des paramètres de couleur dans les légumes verts, les fruits et les viandes
(Barreiro et al., 1997; Lopez et al., 1997). La différence de couleur totale (ΔE) indique la
différence de couleur par rapport à la plaque standard calculée selon (Rhim et al., 1999) et
l'indice de jaunissement (YI) indique le degré de jaunissement.
29
produit final du cycle de Calvin, l’aldéhyde phosphoglycérique (AldPG) (Frehaut, 2001 ;
Delroise, 2003). Ils constituent une des principales sources d’énergie chez les végétaux.
Plusieurs études ont montré que la teneur en carbohydrades des fruits augmente au cours de la
maturation (Medlicott and Thompson, 1984 ; Padda et al., 2011 ; Singh et al., 2013; Sajib et
al., 2014). La saveur des fruits repose principalement sur l'équilibre entre les carbohydrates à
pouvoir édulocorant et les acides organiques (Medlicott et Thompson, 1985 ; Delroise, 2003).
Le fructose, le glucose et le saccharose sont les carbohydrates solubles à forte capacité
édulcorante les plus rencontrés dans les fruits (Krishnamurthy et al., 1971 ; Medlicott et
Thompson, 1985 ; Ma et al., 2014). Le saccharose constitue le carbohydrate le plus dominant
et le fructose, le principal carbohydrate réducteur (Vásquez-Caicedo et al., 2002 ; Liu et al.,
2013 ; Wongmetha et al., 2015). Pour Medlicott et Thompson, (1985). Le saccharose
représente 57 % de la teneur totale en carbohydrate de mangue mûre, tandis que le fructose et
le glucose représentent respectivement 28 % et 15 %. Les carbohydrates constituent un
attribut interne important de mesure de qualité. En effet, le goût sucré de nombreux fruits (qui
est un paramètre souhaitable) est en partie dû à la concentration en carbohydrate (Terry et al.,
2005 ; Hong et al., 2014). Par conséquent, la détermination et la quantification des
carbohydrates et du goût sucré, sont d'une grande importance au niveau de la recherche en
sciences de l'alimentation. La teneur en carbohydrates des fruits est généralement évaluée en
termes de teneur en solides solubles, ou de carbohydrates réducteurs ou non réducteurs. Cette
teneur est le plus souvent déterminée par réfractométrie ou spectrophotométrie. La
chromatographie liquide haute performance (HPLC) est la technique la plus utilisée pour la
détermination individuelle des carbohydrates (glucose, fructose et saccharose) (Ma et al.,
2014). D’autres techniques utilisant la HPLC couplée à des colonnes et détecteurs appropriés
comme le détecteur à indice de réfraction (RI), le détecteur à diffusion de lumière par
évaporation (ELSD) et le détecteur ampérométrique à impulsions (PAD) sont également
utilisées pour quantifier les carbohydrates solubles (Downes and Terry, 2010; Cools et al.,
2011; Ma et al., 2014).
30
propriétés nutritionnelles et thérapeutiques sur l’organisme humain (Ma et al., 2011). Elle est
nécessaire pour la prévention de scorbut, l’entretien de la peau, des gencives et des vaisseaux
sanguins. La vitamine C est également connue pour avoir de nombreuses fonctions
biologiques. En effet, elle intervient dans la formation du collagène, l’absorption du fer
inorganique, la réduction du taux de cholestérol plasmatique, l’inhibition de la formation de la
nitrosoamine, le renforcement du système immunitaire et la réaction avec l'oxygène singulet
et d'autres radicaux libres (Djoua, 2010). La vitamine C, en tant qu'antioxydant, aurait un effet
réducteur du risque d'artériosclérose, de maladies cardiovasculaires et de certaines formes de
cancer (Harris, 1996; Ma et al., 2011). La vitamine C agit indirectement sur l’activité des
polyphénols oxydases (PPO) en réduisant les O-quinones formées à partir des diphénols. Il en
résulte une inhibition du brunissement enzymatique de la pulpe de mangue (Hu et Jiang,
2007; Robles-Sánchez et al., 2009). Plusieurs méthodes permettent de déterminer la vitamine
C. Les plus utilisées à nos jours sont les méthodes HPLC. Pour un adulte, le besoin quotidien
en vitamine C est de 60 mg. La mangue contient approximativement 27 mg de vitamine C par
100 g de matière fraîche et une demi-mangue suffit pour couvrir les 2/3 de l’apport quotidien
recommandé en cette vitamine (Joas, 2009).
31
intervient dans le fonctionnement normal du système oculaire, dans l’intégrité des cellules
épithéliales et la fonctionnalité du système immunitaire (Murkovic et al., 2002). Plusieurs
études ont évalué la relation existant entre la couleur des fruits et la teneur en caroténoïdes.
D'Souza et al. (1992) et Arias et al. (2000) ont trouvé une bonne corrélation entre les
caroténoïdes et les paramètres de couleur des fruits (a*/b*ratio) dans la tomate qui pourrait
être utilisé pour prédire la teneur en lycopène. Ruiz et al. (2005) ont trouvé que l'angle de
teinte (h°) de la peau était le paramètre le plus approprié pour estimer la teneur totale en
caroténoïdes dans les abricots. Pour le jus d'orange, la teneur en provitamine A pourrait être
calculée en fonction des valeurs L*, a* et b* (Meléndez-Martínez et al., 2003). Dans la patate
douce, Simonne et al. (1993) ont rapporté une corrélation positive (r=0,99) entre l’angle de
teinte (h°) et la teneur en β-carotène, alors que Ameny et Wilson (1997) ont rapporté une
corrélation modérée (r=0,74) entre b* et la teneur en β-carotène. Ornelas-Paz et al. (2008) ont
montré que la couleur de la pulpe des variétés de mangue «Manila» et «Atualfo» avait une
grande corrélation avec la teneur en β-carotène contenue dans cette pulpe. Vazquez-Caicedo
et al. (2004, 2005) ont également rapporté la forte corrélation entre les teneurs en all-trans-
carotène et la couleur a* et l’angle de teinte h° de la pulpe de 9 variétés de mangue
taïwanaises. Ils ont rapporté que les teneurs en β-carotène dans la variété ‘Nam Dok Mai’
variaient de 1 658 à 11 249 µg/100 g de pulpe. Cependant, le β-carotène est instable et
susceptible aux réactions oxydatives dues au grand nombre des doubles liaisons insaturées.
Cette dégradation dépend de plusieurs facteurs, tels l’oxygène, la chaleur, la température, la
lumière, les acides, les enzymes et le temps de stockage (Ötles et Çargindi, 2007). La teneur
en caroténoïdes est influencée par plusieurs facteurs dont le stade de maturité, la variété et les
méthodes de traitement (Gouado et al., 2007 ; Mahayothee et al., 2007 ; Rungpichayapichet et
al., 2015). Les méthodes de dosage des caroténoïdes sont multiples. Cependant la méthode
HPLC est la plus utilisée pour la quantification individuelle.
32
(polyphénols, cires, saponines, cutine, phytate, phytostérols) ou des polymères glucidiques
transformés (physiquement, enzymatiquement ou chimiquement) ou synthétiques (Degré de
polymérisation (DP) ≥ 3) (AFSSA, 2002). Les méthodologies de dosage des fibres
approuvées et utilisées aujourd’hui permettent de quantifier séparément les fractions solubles
et insolubles et, pour certaines, de les caractériser en termes de composition
monosaccharidique. Les méthodes AOAC de type enzymatique, gravimétrie (Prosky et al.
1992 ; AOAC 985.29) et NSP (Englyst et al. 1994) sont les plus utilisées. Il existe aussi les
méthodes HPLC pour le dosage spécifique (Quemener et al. 1994, Hoebregs, 1997, Craig et
al. 2000), chromatographie liquide (Ohkuma et al. 2000) ou par colorimétrie (méthode AOAC
999.03). La nature des polysaccharides pariétaux composant les fibres alimentaires leur
confère différentes propriétés physico-chimiques à l’origine de leurs effets physiologiques.
Les fibres solubles, par leur pouvoir viscosifiant, permettent ainsi de moduler la sensation de
satiété et, en limitant l’absorption de certaines métabolites, peuvent aider à diminuer les taux
de cholestérol sérique et de glucose sanguin (Champ et al., 2003). Les propriétés
d’hydratation des fibres insolubles vont quant à elles jouer sur l’accélération du transit
intestinal (Grundy et al., 2016).
34
DEUXIÈME PARTIE: MATÉRIELS ET
MÉTHODES
35
2 Matériels et Méthodes
2.1 Matériels
Le matériel utilisé dans la présente étude est composé de :
un questionnaire pour la collecte de données sur l’état des lieux sur la transformation
de la mangue au Burkina Faso,
vingt (20) variétés de de mangue (Figure 11) produites au Burkina Faso et collectées
dans le champ de collection variétale de mangue de la station de l’Institut de l’Environnement
et de Recherches Agricoles (INERA) à Banfora (Figure 12). Le champ de collection variétale
de l’INERA a une superficie de 0,75 ha et comprend 05 pieds de manguier de chaque variété.
L’écartement entre les pieds de manguier est de 10 m. En plus des 20 variétés ci-dessus, une
collecte de variétés locales (Figure 13) a été également effectuée dans les régions des
Cascades (Banfora), des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso et Orodara) et du Centre-ouest
(Réo). Ces régions constituent les zones de forte production de la mangue du pays.
36
Figure 12 : Localisation géographique du champ de collecte variétale de l’INERA Banfora.
Source : GUIRA, 2008
Samasin Doyen
37
2.2 Méthodes
Nombre de personnes
Localité Nombre d'unités
enquêtées
Cascades 8 8
Centre-Ouest 1 1
Hauts-Bassins 45 45
Centre 10 10
Nord 1 1
Total 65 65
38
spécialistes en agroalimentaires, un sociologue et un statisticien. La fiche d’enquête a
comporté 3 grandes lignes qui sont les informations d’ordre général sur l’enquêté,
l’identification de l’unité/entreprise de transformation et les domaines d’activités. Le
questionnaire a été soumis à un comité pour vérifier son adaptation et le valider avant son
administration.
2.2.2.1 Echantillionnage
La collecte des mangues a concerné en plus du champ de collection variétale de la Station de
l’INERA, 3 autres vergers de la province de la Comoé (Banfora), 4 vergers au niveau du
Houet (Bobo-Dioulasso), 3 vergers du Kénédougou (Orodara) et 11 vergers dans la province
du Sanguié (Réo). Ce qui donne un total de 22 vergers visités. Nous tenons à préciser que le
nombre élevé de vergers au niveau de la province du Sanguié est dû à la taille de ces vergers
(0,15 à 0,5 ha) avec souvent une à deux variétés de mangue. Les variétés de mangue
rencontrées dans cette localité ont été pour la plupart des variétés locales. Dans les vergers, un
pied de manguier de chaque variété a été identifié et 10 mangues ont été prélevées puis
codifiées. Les mangues ont été cueillies à maturité physiologique (stade de développement
auquel, après récolte et manutention de la mangue, celle-ci gardera ses qualités nutritives et
organoleptiques). Elles ont été placées dans des cartons neufs, transportées dans l’atelier
technopôle IRSAT/DTA, où elles ont été stockées dans une salle jusqu’à maturité gustative
(stade de comestibilité ou qualité de bouche optimale). La codification des mangues a été faite
comme suit: d’abord le numéro du verger (V1 à V22) suivi des initiales de la localité de
provenance (BB pour Bobo, BFRA pour Banfora, R pour Réo etc.) puis des deux premières
lettres du nom de la variété (Am pour Amélie; Sm pour Smith; Br pour Brooks). Exemple:
V1BBAm: Verger 1 Bobo Amélie; V2BFRASm: verger 2 Banfora Smith.Un totale de 87
échantillons ont été collectés (Tableau 11).
39
les analyses de couleur ont été réalisées à partir de ces broyats. Afin de réaliser les analyses
des composés d’intérêts nutritionnels (fibres, antioxydants et carbohydrates simples) les
broyats ont été lyophilisés. Le lyophilisat ainsi obtenu a été stocké à -20 °C.
40
Régions Localités Vergers Variétés Nombre d'échantillons
Kent
Amélie
verger 7 Kent 3
Lippens
Verger 8 Amélie 1
Verger 9 Amélie 1
Amélie
Verger 10 Glazier 3
Lippens
Amélie
Brooks
Verger 1 4
Lippens
Glazier
Amélie
Brooks
Verger 2 4
Kent
Lippens
Bobo-Dioulasso Amélie
Brooks
Verger 3 4
Lippens
Springfield
Amélie
Brooks
Verger 4 Kent 5
Hauts-Bassins Lippens
Springfield
Amélie
Brooks
Glazier
Verger 1 6
Keitt
Kent
Lippens
Ruby
Orodara
Smith
Verger 2 Zill 5
Irwin
Valencia
Amélie
Verger 3 Lippens 3
Springfield
Total échantillons 87
41
( )
Avec :
2.2.2.3.2 Détermination de la coloration de la pulpe de mangue (L*, a*, b*, C*, h°,
∆E, YI)
La couleur de la pulpe de mangue a été mesurée à l’aide d’un colorimètre tristimulus (type:
KONICA MINOLTA CM-700d, D11012063, INC. Japon) sur la base du système de couleur
de la commission internationale d’éclairage (CIELAB) : L*, a*, b* et L*, C*, h°, ∆E et YI.
Ces paramètres ont été mesurés 5 fois pour chaque échantillon en plaçant l’objectif du
colorimètre sur une surface homogène de la pulpe. Les paramètres L*, a*, b* décrivent
respectivement: L* (0= noir, 100= blanc) ; a* (-a=vert, +a= rouge); b* (-b= bleu, +b=jaune).
Le chroma noté C* est considéré comme l'attribut quantitatif de la couleur. Il sert à déterminer
le degré de différence d'une teinte par rapport à une couleur grise avec la même clarté. Plus
les valeurs de chrominance sont élevées, plus l'intensité de la couleur des échantillons perçus
par l'homme est élevée (Pathare et al., 2013). Le calcul du C* est donnée par l’équation:
√
L'angle de teinte (h°), considéré comme l'attribut qualitatif de la couleur, est l'attribut selon
lequel les couleurs ont été traditionnellement définies comme rougeâtre, verdâtre, jaunâtre,
etc. Il est exprimé suivant l’équation:
( )
La différence de couleur totale (ΔE) indique la différence de couleur par rapport à la plaque
standard calculée selon Rhim et al. (1999). Elle est donnée par l’équation:
√
L'indice de jaunissement (YI) indique le degré de jaunissement (Hirschler., 2012).
⁄ .
( )
Avec:
PE = Prise d’essai
P0 = Poids à vide des nacelles
PF = Poids final (nacelle + échantillon sec)
Avec:
N = normalité de la soude
43
PE = prise d’essai
Vp = volume de la solution de l’échantillon prélevé pour titration
VT = volume total de la solution de l’échantillon
V= volume de la solution de NaOH nécessaire pour la titration
0,070 = facteur de conversion en équivalent acide citrique
( )
Avec:
MMT= Matières minérales totales
PE= Prise d’essai
PF= Poids final (creuset + échantillon incinéré)
P0 = Poids vide du creuset
44
mangue (PE) a été mis dans une cartouche d’extraction. La cartouche a été bouchée avec du
coton et placée dans le corps de l’extracteur en verre. Le ballon à cole rodé a été
préalablement pesé. Le solvant (200 ml) a été ajouté et l’ensemble (ballon + cartouche) monté
sur le dispositif du Soxhlet. L’extraction a été effectuée pendant 4 heures. Le solvant a été
séparé des lipides par évaporation à l’aide d’un rotavapor. Le ballon a été ensuite placé dans
une étuve pendant 1 h à 105 °C, puis refroidi dans un dessiccateur pendant 30 min. Après
refroidissement le ballon a été pesé. La teneur en matières grasses a été obtenue par la
formule:
Où:
PF = poids du ballon + matières grasses
PO = poids du ballon vide
PE = prise d’essai
( )
45
Avec:
VE = volume d’acide nécessaire pour neutraliser le blanc (en ml)
VB = volume d’acide nécessaire pour neutraliser l’échantillon (en ml)
0,1 = Normalité de la solution d’acide sulfurique
PE= Prise d’essai
14 = Masse molaire de l’azote
6,25 = facteur de conversion
46
Préparation de la gamme d’étalonnage du glucose: 4 g de glucose pur (standard) ont
été mis en suspension dans 300 ml d’eau MilliQ dans une fiole jaugée de 1 l. Le volume a été
complété jusqu’au trait de jauge et le mélange a été agité jusqu’à l’obtention d’une solution
homogène. A partir de cette solution de glucose (solution mère), une série de solutions de
concentrations comprises entre 0,5 et 4 g/l ont été préparées.
Préparation de la gamme d’étalonnage du saccharose: 20 g de saccharose pur
(standard) ont été mis en suspension dans 300 ml d’eau MilliQ dans une fiole jaugée de 1l. Le
volume a été complété jusqu’au trait de jauge et le mélange a été agité jusqu’à l’obtention
d’une solution homogène. A partir de cette solution de saccharose (solution mère), une série
de solutions de concentrations comprises entre 1 et 20 g/l ont été préparées.
Extraction des carbohydrates dans les lyophilisats de pulpe de mangue : 50 ±2 mg de
lyophilisat de pulpe de mangue de chaque variété ont été mis en suspension dans 1,5 mL
d’eau MilliQ dans des tubes de centrifugation (type Eppendorf). Le mélange a été vortexé
pendant 1 min pour avoir une solution homogène. Ensuite les tubes ont éte placés sur une
table d’agitation pendant 20 min à vitesse maximale. Après agitation, les tubes ont été portés
à centrifugation pendant 15 min à 15000 rpm. Les surnageants ont été récupérés à l’aide de
seringues de 2 ml équipées d’un filtre nylon (0,45 μm) puis filtrés dans des flacons HPLC. La
phase mobile est constituée d’eau MilliQ à 100 %. Les solutions des standards ainsi que celles
des échantillons ont été injectées dans une pré-colonne (RezexTM RCM monosaccharide Ca2+,
50 x 7.8 mm) puis la colonne (RezexTM RCM monosaccharide Ca2+ (8 %), 300x 7.8 mm) à un
débit de 0,5 ml/min. Le volume d’injection est de 20 µL. Le fructose, le glucose et le
saccharose ont été identifiés par leur temps de rétention qui sont respectivement de 19,94;
15,22 et 12.54 min. Les teneurs de ces carbohydrates ont été déterminées suivant la formule:
[ ( )] ( )
47
mL d’acide formique à 0,1 %. Le mélange a été vortexé pendant 30 s puis placé sur une table
d’agitation pendant 5 min. Après agitation, la solution a été centrifugée à 15 000 tr/min
pendant 10 min, à 4 °C. Le surnageant a été ensuite récupéré puis filtré sur PTFE (0,45 µm)
dans un flacon.
Préparation de la phase mobile
La phase mobile est constituée d’un mélange de solution d’acide formique 0,1 % (Rectapur,
98 %) (Phase A) et de solution de méthanol (Sigma, qualité HPLC) (Phase B) à un gradient
respectif de 95 % 5 %.
Injection des solutions
Huit microlitres (8 µl) de la solution de l’échantillon ont été injectés à travers la colonne
HPLC (LUNA C18, 150x4.6 nm, 100 A, 3 µm) à 25 °C sur un gradient de 0 à 90 % avec un
débit de 0,8 mL/min. La lecture a été faite à 245 nm avec un détecteur DAD. La vitamine C a
été identifiée par son temps de rétention qui a été de 3 min et a été exprimée en mg/100 g de
pulpe fraîche.
48
450 nm. Les concentrations de β-carotène des échantillons ont été calculées en utilisant le
standard précédent. Les résultats sont exprimés en µg/100 g de pulpe fraîche.
49
MIA (exprimée en fonction de la masse de pulpe fraîche de mangue)
( )
1 2 3
Figure 14: Présentation de la matière première et deux ingrédients: (1) mangue variété Keitt, (2) Maïs
variété Espoir, (3) riz variété TS2.
51
placées dans des bacs en plastique et gardées dans un lieu sec et propre à la température
ambiante avant utilisation.
2.2.3.1.4 Formulations
Elles ont consisté à déterminer les proportions dans lesquelles la pulpe de mangue, les
différentes farines et le blanc d’œuf doivent être mélangés pour produire les beignets de
mangue. Dans un premier temps, deux lots de huit formulations ont été produites. Le lot I
constitué de quatre formulations, a été élaboré à partir d’un mélange de pulpe de mangue +
farines de (blé, maïs, PDCO ou riz + blanc d’œuf). Le lot II, également constitué de quatre
formulations, a été élaboré à partir d’un mélange de pulpe de mangue + farines de (blé, maïs,
PDCO ou riz + blanc d’œuf). Ces formulations ont été réalisées suivant les proportions
présentées dans le tableau 12. Après une analyse sensorielle (tests d’acceptabilité), les deux
meilleures formulations (pulpe de mangue + farine de maïs + blanc d’œuf et pulpe de mangue
+ farine de riz + blanc d’œuf) ont été reprises avec les proportions 81/15/4 en tenant compte
des observations des dégustateurs.
52
Tableau 12: Formulations des beignets de mangue (pour 100 g de produit)
Œuf (g) 4 4 4 4
Œuf 4 4 4 4
53
Pulpe de mangue broyée Farine (maïs ou riz) + blanc d’œuf
Pâte de beignets
Beignets Beignets
54
2.2.3.1.6 Tests organoleptiques des beignets de mangue
L’épreuve sensorielle a porté sur l’évaluation du profil sensoriel selon la norme ISO 11035
(1994). Les attributs sensoriels suivants tels que la couleur, l’arôme/odeur, le goût acide, la
texture en bouche et la texture au doigt ont été soumis à l’appréciation du panel. Ce panel de
30 dégustateurs a été constitué du personnel du Département Technologie Alimentaire et du
Département Mécanisation de l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies
(DTA et DM/IRSAT). Le test s’est déroulé en 2 séances durant 2 jours. Les tranches d’âge
suivantes ont été également retenues : 15-30 ans ; 31-40 ans ; plus de 40 ans. Les échantillons
ont été codifiés suivant la table normalisée de codes à trois chiffres (Cochran and Cox, 1957).
Ces codes ont été combinés entre eux et portés sur des bols en plastique avec couvercle. Les
échantillons ont été ensuite répartis dans les bols puis disposés sur un plateau par combinaison
avec un verre contenant de l’eau à la température ambiante pour permettre au dégustateur de
rincer sa bouche entre deux échantillons. Chaque dégustateur a reçu la fiche d’évaluation en
plus du plateau contenant les échantillons à évaluer.
56
Tableau 13 : Opérations de confisage des morceaux de mangue
Paramètres
Jour 1 99 99,9 32 45 36
Jour 3 70 101,05 41 59 53
Jour 4 70 102,7 45 64 60
Jour 5 31 104,2 51 69 63
Jour 6 37 108,4 58 75 73
Jour 7 26 108,2 65 75 72
Jour 8 30 111,6 69 82 78
57
Réception de la mangue fraîche
Pesage
Triage
Sucre (en poudre) + eau (courante)
Lavage/désinfection
Solution sucrée
Epluchage
Concentration
(99,9 °C)
Dénoyautage
Égouttage
Etiquetage
58
2.2.3.2.6 Suivi de conservation des mangues confites
Le suivi de conservation a été fait en effectuant des analyses biochimiques et
microbiologiques sur les échantillons de mangues confites entreposés. Pour cela un
échantillonnage de 450 g a été prélevé dans 12 bocaux, placés dans un carton dans une salle
bien aérée à la température ambiante. Les analyses ont commencé 24 h après la fabrication
des confits de mangue (T0) puis à deux mois, à quatre mois et à six mois d’entreposage.
( )
N= Nombre de microorganismes par gramme ou par millilitre de produit, exprimé par un
nombre compris entre 1,0 et 9,9 multiplié par 10x (où «x» est la puissance appropriée de 10).
ΣC: Somme des colonies comptées sur les boîtes retenues des deux dilutions successives
n1: Nombre de boîtes retenues à la première dilution
n2: Nombre de boîtes retenues à la deuxième dilution
d : Première dilution retenue.
v: volume prélevé
Si le nombre de colonies, au niveau de l’échantillon pour essai ou de la suspension mère, est
compris entre 1 et 3, les résultats sont exprimés comme suit:
Moins de 3 μorg /ml (produits liquides)
Moins de 3×d-1 μorg /g (produits solides), d étant la dilution de la suspension mère.
S’il n’y a aucune colonie au niveau de l’échantillon pour essai (produits liquides), le résultat
est: moins de 1 μorg / ml.
S’il n’y a aucune colonie sur les boîtes au niveau de la suspension mère, le résultat est: moins
de 1×d-1 μorg /g (d: dilution de la suspension mère).
60
S’il n’y a aucune colonie au niveau de l’échantillon pour essai (produits liquides), le résultat
est: moins de 1 Coliformes / mL.
S’il n’y a aucune colonie sur les boîtes au niveau de la suspension mère, le résultat est: moins
de 1×d-1 Coliformes /mL (d: dilution de la suspension mère).
61
TROISIÈME PARTIE: RÉSULTATS ET
DISCUSSION
62
3 Résultats et discussion
63
ont les teneurs les plus élevées en extrait sec soluble (Tableaux 16 et 20). Les résultats
montrent également que les teneurs en saccharose sont plus élevées au niveau de toutes les
variétés et celles du glucose sont plus faibles (Figures 17 et 22). La teneur en fibres totales
est comprise entre 1,81 et 3,30 %. Les variétés Alphonso, Julie, Palmer, Dixon, Smith, Kent,
Francis et Springfield enregistrent les teneurs les plus élevées en fibres totales (Figures 18 et
23). La détermination des composés antioxydants (β-carotène, vitamine C et polyphénols
totaux) a révélé que Amélie est la variété la plus riche en β-carotène (1752,72±41,64 µg/100g
de pulpe fraiche) suivie des variétés Julie, Alphonso, Lippens, Francis et Palmer (Figures 19
et 24). La variété Amélie contient également la plus forte teneur en vitamine C (59,95±1,77
mg/100g de pulpe fraiche) suivi des variétés Francis, Sensation, Sakabi, Palmer, Lippens et
Springfield (Figures 20 et 25). La variété Sensation enregistre la teneur la plus élevée en
composés phénoliques totaux suivie des variétés Julie, Palmer, Smith, Miamilate et Sakabi
(Figures 21 et 26).
3.2.1 Caractéristiques physico-chimiques des six variétés de mangue les plus connues et
utilisées par les acteurs de la filière mangue du Burkina Faso
3.2.1.1 Masse et bilan matières des 6 variétés de mangue les plus connues et utilisées
Le tableau 14 présente la masse et le bilan des matières des variétés Amélie, Brooks, Keitt,
Kent, Lippens et Springfield. La masse des mangues et le taux de pulpe sont des paramètres
externes de mesure de la qualité des mangues soit pour l’exportation ou pour la
transformation. La norme Codex 184-1993 sur la mangue a établi trois catégories de calibrage
en dehors desquelles la mangue n’est pas exportable. Il s’agit du calibrage A où la masse de
mangue est comprise entre 200 et 350 g ; le calibrage B avec une masse comprise entre 351 et
550 g et le calibrage C avec un calibrage de mangue compris entre 551 et 800 g. La masse des
six variétés de mangue analysées varie de 291,17 g à 843,43 g. La valeur la plus élevée est
enregistrée au niveau de la variété Springfield (843,43 ± 35,93 g) tandis que la variété Lippens
présente la valeur la plus faible (291,17 ± 19,42 g. La masse des variétés Lippens et
Springfield présente une différence significative (P ˂ 0.05) par rapport aux autres variétés.
Les valeurs de masse trouvées dans notre étude corroborent celles trouvées par De
Laroussilhe (1980) et Bafodé (1988) pour les variétés Amélie, Brooks, Keitt et Springfield. Par
contre ces valeurs sont supérieures à celles mesurées par Somé et al. (2014) pour les six
variétés provenant de la même localité (Banfora). Cette différence pourrait être due aux
conditions climatiques qui varient d’une année à une autre, ainsi que les conditions de culture
variables d’un producteur à l’autre. Passannet et al. (2018) ont rapporté des valeurs de 487,10
± 99,98 g et 511,92 ± 70,65 g pour les variétés Keitt et Kent du Tchad.
64
Tableau 14 : Caractéristiques physiques des six variétés de mangue les plus connues et utilisées
Variétés Masse (g) Noyaux (%) Peau (%) Pulpe (%) Pulpe/Noyau Pulpe/peau
NB: Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b ou c) ne sont pas significativement différentes tandis que les
valeurs portant des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05)
Le taux de pulpe des six variétés varie entre 74,98 % et 81,31 %. Les taux de pulpe les plus
élevés sont enregistrés au niveau des variétés Kent (81,31±1,67 %), Amélie (80,73±0,45 %) et
Springfield (79,99±1,17 %) tandis que le plus faible taux est enregistré au niveau de la variété
Brooks (74,98±1,07 %). Le taux de pulpe de la variété Kent est proche de celui trouvé par
Bafodé (1988) tandis que le taux de pulpe des variétés Amélie et Brooks obtenus sont
inférieurs à ceux trouvés par Bafodé (1988) qui sont respectivement de 86,80 % et 80,20 %.
Ara et al. (2014) ont trouvé des taux de pulpe variant entre 65,61 et 79,49 % pour les variétés
de mangue provenant de Bangladesh. Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont rapporté des taux
de pulpe entre 65,49 et 78,28 % dans les variétés provenant de Sri Lanka. La proportion du
noyau des variétés varie entre 5,19 et 13,00 %. Le plus fort pourcentage est trouvé au niveau
de la variété Lippens (13,00±2,14 %) alors que le plus faible est enregistré au niveau de la
variété Amélie (5,19±0,63 %). Pour ce qui concerne la peau, la variété Amélie présente le
pourcentage de peau le plus élevé (13,93±2,49 %) en revanche, la variété Kent enregistre le
pourcentage de peau le plus faible (10,64±0,21 A %). Les ratios pulpe/noyau sont plus élevés
pour la variété Amélie (15,43±1,46) suivie de la variété Springfield (8,68±0,94). Le plus fort
ratio pulpe/peau est enregistré au niveau de la variété Kent (9,85±1,07) et le plus faible au
niveau de la variété Amélie (5,84±1,19). Les résultats obtenus montrent que la variété Kent a
le taux de pulpe et le ratio pulpe/peau les plus élevés par ailleurs elle possède le pourcentage
de peau le plus faible. De même son pourcentage de noyau est assez faible. La variété Amélie
présente le plus faible ratio pulpe/peau avec un taux de pulpe aussi élevé. Cependant elle
possède le plus fort ratio pulpe/noyau. La variété Springfield présente également des
pourcentages de noyau et de peau faibles avec des ratios pulpe/noyau et pulpe/peau
acceptables. Ces trois variétés sont les meilleures, présentant des aptitudes intéressantes pour
la transformation industrielle au regard de leur ratios pulpe/noyau ou pulpe/peau élevés. Selon
65
Elsheshetawy et al. (2016), les ratios de pulpe/peau peuvent constituer un bon indicateur de
l'aptitude des différentes variétés de mangue à la transformation industrielle.
3.2.1.2 Couleurs de la pulpe des six variétés de mangue les plus connues et utilisées
La couleur est le premier paramètre important de mesure de la qualité des aliments. Elle
affecte l'acceptation du consommateur (Crisosto et al., 2003 ; Pathare et al., 2013 ; McGuire
1992), la perception de la douceur et de la saveur (Bayarri et al., 2001), et peut même évoquer
des sentiments émotionnels chez les humains (Ou et al., 2004). Pour ce qui concerne la
mangue, la couleur de l'épiderme joue un rôle important dans la perception de la qualité
globale (Gonzalez-Aguilar et al., 2001) et peut être un outil important pour déterminer la
maturité appropriée pour la récolte (Cocozza et al. 2004 ; Jha et al., 2007), la technologie de
transformation (Mahayothee et al., 2004) et la consommation (Cocozza et al., 2004 ; Jha et
al., 2007). De plus, la couleur de la mangue peut être utilisée pour estimer la teneur en all-
trans-β-carotène (Vazquez-Caicedo et al., 2005). Les attributs L*, a*, b*, le chroma (C*),
l’angle de teinte (h°), la différence totale de couleur (∆E) et l’indice de jaunissement (YI) des
six variétés de mangue sont présentés dans le tableau 15. Les résultats montrent que les
valeurs de L* varient entre 46,38 et 53,00. Les valeurs les plus élevées sont enregistrés avec
les variétés Springfield, Keitt et Lippens respectivement 53,00±2,89; 52,25±4,19 et
51,50±2,41. Tandis que les plus faibles sont enregistrées au niveau des variétés Kent, Amélie
et Brooks respectivement 46,38±3,88; 47,53±4,73 et 48,37±4,00. Cependant aucune
différence significative n’est détectée au niveau des valeurs de L* des six variétés, c’est-à-
dire que toutes les variétés ont la même luminosité. Robles-Sanchez et al. (2009) et
Elsheshetawy et al. (2016) ont rapporté que les valeurs de L* de la pulpe sont des indicateurs
de brunissement au cours de la transformation des fruits à la suite du contact entre l’oxygène
et les polyphénoloxydases (PPO) de la pulpe de mangue. Pour une conservation de la pulpe,
les pulpes des variétés Springfield, Keitt et Lippens subiront plus le brunissement
enzymatique du fait de leur L* élevé. Ce qui signifie que plus le L* est élevé, plus la pulpe
subit le brunissement.
Les valeurs de a* des six variétés varient de 8,37 à 12,22 et les valeurs de b* de 37,30 à
51,55. Au regard de ces résultats, toutes les variétés ont plutôt la couleur jaune-orange car il
n’y a pas de valeurs négatives de a*. L’intensité de la couleur donnée par les valeurs de C* et
∆E, montrent que cette intensité est plus forte au niveau des variétés Lippens (C*= 52,75;
∆E=73,72), Keitt (C*=45,80; ∆E=69,48) et Springfield (C*=44,17; ∆E=69,00). En revanche,
elle est plus faible au niveau des variétés Kent (C*=39,24 ; ∆E=60.75), Amélie (C=41,45 ;
∆E=63,07) et Brooks (C*=41,70 ; ∆E=63,87). L’angle de teinte (h°) qui détermine la couleur
type est plus élevé au niveau des variétés Springfield (79,08), Keitt (78,86), Lippens (77,75) et
66
Amélie (76,26) et plus faible au niveau des variétés Kent (71,86) et Brooks (74,41). Tandis
que l’indice de jaunissement (YI) est plus élevé au niveau des variétés Lippens (142,9±5,01),
Keitt (122,6±3,64) et Amélie (120,6±6,18). En revanche, il est plus faible au niveau des
variétés Kent (114,6±4,5), Springfield (116,8±3,19) et Brooks (118,4±4,05). Pathare et al.
(2013) ont rapporté que plus h° est élevé, moins la teinte jaune est exprimée. Un angle de 0°
ou 360° représente une teinte rouge, tandis que les angles de 0°, 90°, 180° et 270°
représentent respectivement les teintes rouges (+a*), jaunes (+b*), vertes (-a*) et bleues (-b*)
(Rocha et Morais, 2003 ; Itle et Kabelka, 2009 ; Robles-Sánchez et al., 2009 ; Pathare et al.,
2013). Vasquez-Caicedo et al. (2004) stipulent que la diminution de l’angle de teinte entre
85° et 75°, indique le développement de la couleur jaune-orange. A l’issue de ces résultats
obtenus, on peut dire que la pulpe de la variété Lippens est d’une teinte jaune intense tandis
que les variétés Springfield, Keitt, Amelie, Brooks et Kent sont d’une teinte jaune-orange.
L’angle de teinte a été largement utilisé dans l'évaluation des paramètres de couleur dans les
légumes verts, les fruits et les viandes (Barreiro et al., 1997 ; Lopez et al., 1997).
Tableau 15 : Valeurs des variables de couleur L*, a*, b*, C*, h*, ∆E et YI des six variétés de mangue
les plus connues et utilisées.
Variétés L* a* b* C* h° ∆E YI
NB : Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b ou c) ne sont pas significativement différentes tandis que les valeurs portant
des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
3.2.1.3 Matière sèche, acidité titrable, matières minérales totales, l’extrait sec soluble,
pH et ratio extrait sec soluble/acidité titrable des 6 variétés de mangues les plus
connues et utilisées
Les teneurs en matière sèche (MS), en matières minérales totales, en acidité titrable (AT), le
pH, l’extrait sec soluble ou degré Brix et le ratio ESS/AT sont présentés au niveau du tableau
16. Une différence significative (p < 0,05) est observée au niveau des valeurs des paramètres
des six variétés étudiées. Seules les teneurs en ESS des variétés Brooks et Springfield ne sont
pas significativement différentes. Les teneurs en matière sèche les plus élevées sont
enregistrées au niveau des variétés Springfield et Kent dont les valeurs sont respectivement de
67
22,98±0,01 % et 22,32±0,00 %. Tandis que la plus faible teneur est trouvée au niveau de la
variété Amélie (16,52±0,00 %).
Le taux d’acidité titrable et le pH sont les paramètres à travers lesquels la teneur globale des
acides organiques est évaluée. Il influence l’équilibre carbohydrate/acide des fruits qui est un
attribut de qualité et un indicateur de maturité des fruits (Malundo, 2001; Vásquez-Caicedo et
al., 2004). Le taux d’AT des différentes variétés varie entre 0,32 et 1,56 % éq. Acide citrique.
Les plus forts taux sont enregistrés au niveau des variétés Amélie (1.56±0,01 %) et Kent
(1,49±0,00 %). A l’inverse, la variété Amélie enregistre le plus faible pH (3,71±0,01). La
variété Brooks a également une teneur en AT élevée (1,24±0,03 %). La variété Lippens
présente la plus faible teneur en AT (0,32±0,02 %) cependant elle enregistre le pH le plus
élevé (5,02±0,01). Les valeurs de pH obtenues dans la présente étude sont similaires à celles
trouvées par Liu et al. (2013) dans 4 variétés de mangue chinoises (entre 3,95 et 5,58), Ara et
al. (2014), Afifa et al. (2014), respectivement entre 4,35 et 4,71 et entre 3,58 et 6,00 dans les
mangues du Bangladesh et par Elsheshetawy et al. (2016) dans les variétés égyptiennes (entre
3,6 et 5,1). Cependant les taux d’AT obtenus sont supérieurs à ceux trouvés par les mêmes
auteurs. Les résultats obtenus montrent que les taux d’acidité titrable des six variétés étudiées
sont faibles correspondant à des valeurs de pH élevées. Medlicott et Thompson (1985), Liu et
al. (2013), Afifa et al. (2014), Ibarra-Garza et al. (2015), Wongmetha et al. (2015) et
Elsheshetawy et al. (2016) ont rapporté que lorsque le taux d’AT diminue, le pH augmente.
La diminution du taux d’AT est dû à la transformation des acides organiques en carbohydrates
au cours de la maturation de la mangue (Eskin et al., 2013; Ibarra-Garza et al., 2015). Selon
Padda et al. (2011) et Sajib et al. (2014), l’ESS est directement corrélé avec l'acidité des
fruits. En général, l'acidité des fruits diminue et l’ESS augmente au cours de la maturité et de
la maturation des fruits. Vásquez-Caicedo et al. (2002) et Elsheshetawy et al. (2016) stipulent
que la pulpe les variétés dont le pH est > 4,5 nécessite une acidification avant la conservation
à des températures inférieures à 100 °C. Pour une transformation en nectar de mangue ou pour
une conservation de la pulpe à des températures < 100 °C, la pulpe de la variété Lippens
(pH=5,02±0,01) nécessitera une acidification. Au regard des résultats de l’acidité titrable et
du pH, la variété Amélie est la plus acide suivie des variétés Kent et Brooks (pH < 4.0). La
variété Lippens est la moins acide suivie des variétés Keitt et Springfield (pH > 4.0).
68
Tableau 16 : Caractéristiques chimiques des six variétés de mangue les plus connues et utilisées
MS=Matière sèche, AT= Acidité titrable, ESS=Extrait sec soluble, MMT=Matière minérale totale.
Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e ou f) ne sont pas significativement différentes tandis que les valeurs portant
des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
L’extrait sec soluble (ESS) et le ratio ESS/AT sont les deux paramètres importants de mesure
de la qualité des fruits (Shewfelt, 2009 ; Chen et Opara, 2013a, b ; Rodriguez Pleguezuelo et
al., 2012 ; Elsheshetawy et al., 2016). Le ratio ESS/AT détermine la saveur et l’acceptabilité
du fruit par le consommateur. Pour Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012), les fruits de qualité
(bonne saveur) ont un ratio ESS/AT élevé tandis les fruits de qualité inférieure ont un ratio
ESS/AT faible. Dans la présente étude, la teneur en ESS des six variétés de mangue les plus
connues et utilisées par les acteurs de la transformation, varie entre 17,50 et 23,10 %. Le ratio
ESS/AT varie entre 11,24±0,17 et 62,59±0,55. La variété Kent présente la plus forte teneur en
extrait sec soluble (23,10±0,00 %), cependant son ratio ESS/AT est de 15,54±0,01. La variété
Amélie présente la plus faible teneur en ESS (17,50±0,17 %) et le plus faible ratio ESS/AT
(11,24±0,17) à cause de sa forte teneur en AT. La variété Lippens enregistre le ratio ESS/AT
le plus élevé (62,59±0,55) bien qu’elle ait une teneur en ESS de 20,70±0,00 %. Cela
s’explique par sa faible teneur en AT. Les teneurs en ESS ou degré brix des six variétés sont
supérieures à la valeur Brix minimale des jus de fruits reconstitués et purées reconstituées qui
est de 13,5 % (Codex Stan 247-2005). Elles sont élevées comparées à celles des 4 variétés
chinoises (entre 13,4±0,02 et 17,9±0,01 %) (Liu et al., 2013). Ces teneurs sont aussi légèrement
supérieures à celles trouvées par Elsheshetawy et al. (2016) dans les variétés égyptiennes. La
teneur en ESS de la variété Keitt est supérieure à celle obtenue par Ibarra-Garza et al (2015)
pour la même variété du Mexique. Celles des variétés provenant de Bangladesh varient entre
12,87±4,40 et 21.05±0.85 (Ara et al., 2014; Afifa et al., 2014). Kothalawala et Jayasinghe
(2017) ont rapporté des teneurs en ESS variant entre 16,56±0,48 et 23,96±1,24 % dans les
variétés de mangue du Sri Lanka. Les valeurs ESS/AT des variétés Amélie, Brooks et Kent de
la présente étude sont inférieures à celle obtenues par Elsheshetawy et al. (2016) dans des
variétés égyptiennes. Vásquez-Caicedo et al. (2004) ont rapporté que les variétés de mangue
69
ayant une couleur jaune-orange intense, une texture douce et un ratio ESS/AT faible sont
utilisées pour la fabrication de purée de mangue, de concentrées et de boissons. Tandis que les
variétés qui ont un ratio ESS/AT élevé, une texture plus intense sont utilisées pour le séchage
et pour la fabrication de morceaux de mangue congelés ou en conserves. Au regard de ces
observations, les variétés Amélie, Brooks et Kent pourraient être adaptées pour la fabrication
de purée, de concentrées et de boissons. Quant aux variétés Lippens, Keitt et Springfield, elles
seraient aptes pour le séchage et à la fabrication de morceaux de mangue congelés ou en
conserves.
Tableau 17 : Caractéristiques nutritionnelles des six variétés de mangue les plus connues et utilisées
MS = Matière sèche, MF= matière fraîche. Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e ou f) ne sont pas
significativement différentes tandis que les valeurs portant des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
Les teneurs en matière grasse varient entre 0,50 et 0,64 %. La teneur la plus élevée est trouvée
dans la variété Brooks (0,64±0,01 % MS) tandis que la plus faible est trouvée dans la variété
Keitt (0,50±0,01 % MS). Les teneurs en protéines varient entre 0,51 et 0,66 % MS. La variété
Lippens contient la plus forte teneur (0,66±0,00 %) et la plus faible teneur est trouvée dans la
variété Brooks (0,51±0,00 %). Les teneurs en matière grasse et en protéines des six variétés
sont similaires à celles obtenues dans la mangue en générale qui sont respectivement de 0,2 et
0,6 % (De Laroussilhe, 1980; Djioua, 2010). Arat et al. (2014) ont rapporté des teneurs en
matière grasse de 0,13-1,20 % MS et des teneurs en protéines variant entre 0,07 et 1,18 % MS
dans 10 variétés de mangue du Bangladesh. Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont également
rapporté des teneurs en matière grasse entre 0,41 % et 0,86 % MS et des teneurs en protéines
70
entre 0,17 % et 0,28 % MS dans 5 variétés du Sri Lanka. D’une manière générale, la mangue
est un fruit contenant très peu de matière grasse et de protéines.
Les teneurs en carbohydrates totaux varient entre 66,67 et 74,49 % MS. La valeur énergétique
varie entre 71,58 et 80,55 Kcal/100 g MS. La plus forte teneur en carbohydrates totaux
(74,49±0.04 % MS) et la plus forte valeur énergétique (80,55±0,01 Kcal/100 g MS) sont
enregistrées au niveau de la variété Amélie. La variété Brooks présente la plus faible teneur en
carbohydrates totaux (66,67 ±0,08 %) et la plus faible valeur énergétique (71,58± 0,05
Kcal/100 g MS), suivies des variétés Kent et Sprinfield. Les teneurs en carbohydrates totaux
des variétés Amélie, Brooks, Lippens et Springfield sont significativement différentes (p <
0,05). Tandis que la valeur énergétique des variétés Brooks et Kent ne présente pas une
différence significative. Les teneurs en carbohydrates totaux et les valeurs énergétiques
obtenues sont élevées comparées à celles obtenues par Sawadogo-Lingani (1993) dans la
variété Amélie. Les valeurs énergétiques sont élevées comparées à celles données par la table
de composition des aliments à usage africain (valeur énergétique: 39.46 à 76 Kcal/100g MS).
Les teneurs en carbohydrates totaux sont également élevées comparées à celles obtenues dans
les 4 variétés chinoises, par Liu et al. (2013). Arat et al. (2014) ont rapporté des valeurs
énergétiques entre 19,50±2,95 et 112,12±3,03 Kcal/100 g MS dans 10 variétés de mangue du
Bangladesh. Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont rapporté des valeurs énergétiques entre
60,06±2,04 et 103,91±1,56 Kcal MS dans 5 variétés du Sri Lanka. Les fortes valeurs
énergétiques obtenues montrent que ces variétés sont une source énergétique non négligeable.
Les teneurs en matière minérale totale (MMT) des six variétés de mangue varient entre 0,37 et
1,41 % de pulpe fraîche. La teneur la plus élevée est enregistrée avec la variété Brooks
(1,41±0,43 %) tandis que les plus faibles sont enregistrées dans les variétés Amélie
(0,37±0.02) et Lippens (0,39±0,00 %). Les teneurs en matière minérale totale, de nos six
variétés sont similaires à celles obtenues dans la mangue en générale qui est de l’ordre 0,4-0,5
% de produit frais (De Laroussilhe, 1980; Djioua, 2010). Kothalawala et Jayasinghe (2017)
ont également trouvé des teneurs de l’ordre de 0,22 à 0,58 % de produit frais.
71
les teneurs en saccharose des variétés Keitt et Lippens ne présentent pas une différence
significative (p ˃ 0,05). La teneur la plus élevée en fructose est trouvée dans la variété Keitt
(4,63±0,07 g/100 g de pulpe fraîche). La variété Brooks contient la teneur la plus élevée en
glucose (2,30±0,03 g/100 g de pulpe fraîche). La variété Springfield contient les plus faibles
teneurs en fructose (1,76±0,04 g/100 g de pulpe) et en glucose (1,00±0,02 g/100 g de pulpe
fraîche). En revanche elle enregistre la teneur la plus élevée en saccharose (13,66±0,40 g/100
g de pulpe fraîche). La plus faible teneur en saccharose (5,21±0,24 g /100 g de pulpe fraîche)
est enregistrée avec la variété Amélie. Les teneurs en fructose, glucose et saccharose trouvées
par Liu et al. (2013) dans les 4 variétés provenant de la Chine varient respectivement entre
2,17 et 4,68 g/100 g de pulpe fraîche, entre 1,06 et 2,58 g/100 g de pulpe fraîche et entre 4,30
et 10,34 g/100 g de pulpe fraîche. Au regard de nos résultats, le saccharose apparaît le
carbohydrate le plus abondant dans la mangue suivi du fructose; le glucose étant le
carbohydrate le moins abondant. Krishnamurthy et al. (1971), Medlicott and Thompson
(1985), Vásquez-Caicedo et al. (2002), Liu et al. (2013) et Wongmetha et al (2015) ont
rapporté que le saccharose était le carbohydrate dominant dans la mangue et le fructose le
principal carbohydrate réducteur.
16,00
Teneurs en sucres simples
(g/100 g de pulpe fraîche)
Figure 17 : Teneurs en carbohydrates simples (fructose, glucose, saccharose) des six variétés de
mangue exprimées en g/100g de pulpe fraîche.
Les histogrammes portant les mêmes lettres (a, b, c, d ou e) ne sont pas significativement différentes tandis que ceux qui
portent des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
72
celles obtenues par Liu et al. (2013) dans 4 variétés chinoises (respectivement entre 2,17 et
4,68 g/100 g de pulpe fraîche, entre 1,06 et 2,58 g/100 g de pulpe fraîche). Vásquez-Caicedo
et al. (2002) stipulent que des teneurs élevées en fructose peuvent augmenter la sensation
sucrée du fruit du fait de son pouvoir sucrant élevé.
3,00 a a
2,50 b b b
pulpe fraîche)
2,00 c
1,50
1,00
0,50
0,00
Amelie Brooks Keitt Kent Lippens Springfield
Variétés de mangue
Les fibres solubles, par leur pouvoir viscosifiant, permettent ainsi de moduler la sensation de
satiété et, en limitant l’absorption de certains métabolites, peuvent aider à diminuer les taux
de cholestérol sérique et de glucose sanguin (Champ et al., 2003). Les propriétés
73
d’hydratation des fibres insolubles vont quant à elles jouer sur l’accélération du transit
intestinal et prévenir la constipation (Grundy et al., 2016). Les fibres alimentaires pourraient
aider à prévenir et à contrôler le diabète et diminuer le taux de cholestérol sanguin, ce qui est
important pour prévenir les maladies cardiaques (Champ et al., 2003).
3.2.1.5.3.1 β-Carotène
Les teneurs en β-carotène, des six variétés varient entre 220,21 et 1752,72 µg/100 g de pulpe
fraîche (figure 19). La teneur la plus élevée (1752,72±41,64 µg/100 g de pulpe fraîche) est
trouvée dans la variété Amélie et la plus faible teneur (220,21±14,97 µg/100 g de pulpe) est
trouvée dans la variété Kent. Les teneurs en β-carotène des variétés Keitt et Springfield ne
sont pas significativement différentes (p<0,05). Somé et al. (2014) ont également trouvé que
la variété Amélie avait la teneur la plus élevée en β-carotène parmi les six variétés de mangue
analysées. Ces auteurs ont trouvé des teneurs en β-carotènes de 3,952±0,654 mg/100 g de
pulpe dans la variété Amélie, 1,297±0,215 mg/100 g de pulpe dans la variété Brooks,
0,763±0,140 mg/100 g de pulpe dans la variété Keitt, 1,703±0,665 mg/100 g de pulpe dans la
variété Kent, 0,850±0,365 mg/100 g de pulpe dans la variété Lippens et 0,702±0,218 mg/100
g de pulpe dans la variété Springfield toutes provenant de Banfora. Manthey et Perkins-
Veazie (2009) ont trouvé des teneurs en β-carotène variant entre 3,08 et 39,02 mg/kg de pulpe
dans 5 variétés de mangue de localités différentes et récoltées à des dates différentes. Veda et
al. (2007) ont trouvé des teneurs ccomprises entre 0,55 et 3,21 mg/100 g de pulpe dans les
variétés indiennes et Liu et al. (2013) ont trouvé des valeurs comprises entre 2,57 et 6,14
mg/100 g de pulpe dans 4 variétés chinoises.
2000
a
(µg/100 g de pulpe fraîche)
1800
Teneurs en β-carotènes
1600
1400
1200
1000 b
800 c
600
400 d e d
200
0
Amelie Brooks Keitt Kent Lippens Springfield
Variétés de mangue
Figure 19 : Teneurs en β-carotène des six variétés de mangue. Les histogrammes portant les mêmes lettres (a,
b, c, d ou e) ne sont pas significativement différentes tandis que ceux qui portent des lettres différentes sont significativement
différentes (p < 0,05).
74
Les faibles teneurs obtenues au niveau des variétés Brooks, Keitt, Kent et Lippens peuvent
être liées à la variété mais surtout aux conditions de conservation. En effet, la pulpe a été
conservée pendant 5 mois à -20 °C puis décongelée pour les analyses. Au cours de ces
manipulations il peut y avoir une oxydation qui entrainerait des pertes. Les caroténoïdes (β-
carotène) sont les principaux pigments responsables de la coloration des feuilles, fleurs et
fruits des plantes. Selon certains auteurs, il existe une corrélation entre la couleur de la pulpe
des fruits et la teneur en caroténoïdes. D'Souza et al. (1992) et Arias et al. (2000) ont trouvé
que L* (r=-0,91 et r=-0,92) et a* (r=0,87 pour les deux) étaient fortement corrélés avec la
teneur en lycopène dans la tomate. Dans la patate douce, Simonne et al. (1993) ont rapporté
une corrélation positive (r=0,99) entre l’angle de teinte (h°) et la teneur en β-carotène, alors
qu'Ameny et Wilson (1997) ont rapporté une corrélation modérée (r=0,74) entre b* et la
teneur en β-carotène. Ornelas-Paz et al. (2008) ont rapporté une forte corrélation entre les
teneurs des principaux caroténoïdes de la pulpe des variétés de mangue «Manila» et
«Ataulfo» et la couleur a* et l’angle de teinte h°. Vazquez-Caicedo et al. (2004 et 2005) ont
également rapporté la forte corrélation entre les teneurs en all-trans-carotène et la couleur a*
et l’angle de teinte h° de la pulpe de 9 variétés de mangue taïwanaises. Dans la présente étude,
la corrélation entre les paramètres de couleur et la teneur en β-carotène des six variétés n’est
pas clairement établie. Il apparait que la variété Kent qui enregistre la plus faible teneur en β-
carotène, a la plus forte valeur de a* (12,2). Par contre elle enregistre les plus faibles de L*,
b* et l’angle de teinte h° (46,38; 37,3 et 71,86 respectivement). Les variétés ayant les plus
fortes teneurs en β-carotène (Amélie et Lippens) ont des valeurs de a* L*, b*et h°
respectivement de 9,8; 47,53; 40,3 et 76,26 pour la variété Amélie et 11,2; 51,5; 51,5 et 77,75
pour la variété Lippens. Veda et al. (2007) rapportent que la bioaccessibilité du β-carotène
dans six variétés de mangue indiennes varie entre 24,5 et 39,1 % et que cette bioaccessibilité
était plus élevée au niveau des variétés ayant des fortes teneurs en vitamine C. Dans la
présente étude, les résultats montrent que les variétés Amélie et Lippens qui ont les teneurs les
plus élevées en β-carotène, ont également les plus fortes teneurs en vitamine C bien que la
bioaccessibilité n’ait pas été déterminée. Ainsi, les acides organiques, qu'ils soient exogènes
ou inhérents, contribuent à la rétention du ß-carotène dans la matrice alimentaire pendant le
traitement thermique et à l’amélioration de la bioaccessibilité de celui-ci. Veda et al. (2007)
ont aussi rapporté que l’adjonction du lait à la pulpe de mangue augmente la bioaccessibilité
du β-carotène. L'effet stimulant du lait sur la bioaccessibilité du ß-carotène pourrait
probablement être attribué aux protéines ainsi qu'aux graisses présentent dans celui-ci. De
petites quantités de graisse sont essentielles pour l'absorption optimale des caroténoïdes qui
sont liposolubles. La présence de protéines dans l'intestin grêle contribue à la stabilisation des
75
émulsions lipidiques et favorise la formation de micelles (West et Castenmiller, 1998). Au
Burkina Faso, bien qu’il n’existe pas de données d’envergure nationale sur les signes
révélateurs de la carence en vitamine A chez les enfants de moins de 5 ans, les données
parcellaires fournies par l’aperçu nutritionnel du Burkina Faso indiquent que plus de 85 % des
enfants de 1 à 3 ans et 63,3 % des femmes en âge de procréer présentent une faible
rétinolémie (FAO, 2000). L’enquête de base du projet santé nutrition scolaire indique
également que chez les élèves du primaire, l’hyporétinolémie est de 43,7 % (Plan stratégique
nutrition 2010-2015). Les variétés Amélie, Lippens et Brooks pourraient être recommandées
pour une consommation en état, ou utilisées pour fortifier des aliments pauvres en β-carotène
pour lutter contre les carences en cet élément et pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
3.2.1.5.3.2 Vitamine C
Les teneurs en vitamine C varient entre 2,98 et 58,94 mg/100 g de pulpe fraîche et sont
présentées sur la figure 20. La plus forte teneur (58,94±1,77 mg/100 g de pulpe) est
enregistrée au niveau de la variété Amélie et la plus faible teneur (2,98±0,34 mg/100 g de
pulpe fraîche) est trouvée au niveau de la variété Keitt. L’analyse statistique montre que les
variétés Lippens et Springfield ne présentent pas une différence significative (p < 0,05). La
teneur en vitamine C de la variété Amélie obtenue est plus élevée que celle obtenue (49,5±9,7
mg/100 g de pulpe) par Sawadogo-Lingani et al. (2001) pour des échantillons de la zone de
Zoula (Sanguié). Par ailleurs, les teneurs en vitamine C obtenues par Manthey et Perkins-
Veazie (2009), Liu et al. (2013) dans les variétés Keitt et Kent sont élevées comparées à celles
de la présente étude. Ma et al. (2011) ont rapporté des teneurs en vitamine C variant entre
19,79±3,71 et 34,59±4,41mg/100 g de pulpe fraîche dans 8 variétés de mangue chinoises. La
vitamine C est reconnue ayant des propriétés anti-oxydantes qui protègent les cellules et les
tissus de l’organisme humain contre les radicaux libres (Ma et al., 2011). La vitamine C agit
indirectement sur l’activité des polyphénols oxydases (PPO) en réduisant les O-quinones
formées à partir des diphénols; il en résulte une inhibition du brunissement enzymatique de la
pulpe de mangue (Hu et Jiang, 2007; Robles-Sánchez et al., 2009). Différentes études ont
démontré que la teneur en vitamine C diminue pendant la maturité et le traitement post-récolte
dans les fruits (Lee et Kader, 2000). Robles-Sánchez et al. (2009) ont rapporté que les teneurs
en vitamine C des tranches de mangue (variété Kent), trempées dans une solution contenant
de l’acide ascorbique + l’acide citrique + chlorure de calcium, avaient significativement
augmenté comparées à celles des tranches non traitées. Ce traitement permet de limiter les
pertes observées. Des résultats similaires ont été trouvés par González-Aguilar et al. (2004)
où les teneurs en vitamine C ont augmenté de 4 fois dans des tranches d’ananas frais après
traitement dans un mélange d'antioxydants.
76
70,00
Teneurs en vitamine C
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00 b b
c
10,00 d e
0,00
Amelie Brooks Keitt Kent Lippens Springfield
Variétés de mangue
Figure 20 : Teneurs en vitamine C des six variétés de mangue. Les histogrammes portant les mêmes lettres (a,
b, c, d ou e) ne sont pas significativement différentes tandis que ceux qui portent des lettres différentes sont significativement
différentes (p < 0,05).
Au regard de ces observations, les teneurs en vitamine C des variétés Books, Keitt et Kent
pourraient être augmentées en appliquant un traitement avec les antioxydants (Vitamine C,
acide citrique). Pour bénéficier des bienfaits de la vitamine C dans les produits de
transformation de la mangue, afin de renforcer le système immunitaire et de prévenir les
maladies cardiovasculaires, neurodégénératives, la pulpe devrait d’abord être traitée aux
antioxydants pour limiter les pertes de vitamine C.
80,00
totaux (mg GAE/100 g de
70,00 a a a
Teneurs en polyphénols
a
60,00 b b
pulpe fraîche
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Variétés de mangue
3.2.2.1 Masse et bilan matières des 14 variétés de mangues les moins connues par les
acteurs de la filière mangue
La masse et le bilan matières des 14 variétés de mangue sont présentés au niveau du tableau
18. La masse des mangues varient entre 204 et 778,60 g. La variété Glazier enregistre la
valeur en masse la plus élevée (778,6±157,81 g) tandis que la variété Julie possède la plus
faible valeur en masse (204±11,91 g). L’analyse statistique montre que les valeurs de la masse
des variétés Glazier, Smith, Palmer, Sakabi, VSB, Miamilate, Beverly et Valencia présentent
une différence significative par rapport à celles des variétés Irwin, Alphonso, Sensation,
Francis, Dixon et Julie (p < 0,05). Les observations faites montrent que les valeurs de masse
obtenues des différentes variétés se rangent dans le même ordre de grandeur que les variétés
Amélie, Brooks, Keitt, Kent, Lippens et Springfield. Elles corroborent celles trouvées par De
Laroussilhe (1980) et Bafodé (1988). Ces valeurs sont également proches des valeurs des
variétés de mangue rencontrées sur le marché européen (CBI, 2015). Par contre Passannet et
al. (2018) ont rapporté des valeurs de masse de 421,03±51,20 g pour la variété Julie Kassawa,
417,67±92,19 g pour la variété Palmer, 573,36±76,28 g pour la variété Smith et 464±78,36 g
pour Valencia Pride toutes provenant du Tchad. Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) ont
rapporté une valeur moyenne de la masse des variétés Irwin, Palmer et Valencia Pride de 422
g tandis que celle des variétés Sensation et Lippens est de 332 g, variétés en provenance de
l’Espagne. Elsheshetawy et al. (2016) ont rapporté des valeurs de masse variant entre de
246,6 et 549,2 g pour six (6) variétés de mangue égyptiennes. En Afique du Sud, Yeshitela et
al. (2004) ont trouvé une masse de 321 g pour la variété Sensation. Selon CBI (2015), la
plupart des pays importateurs et consommateurs de l’Union Européenne (UE) préfèrent les
mangues de calibre moyen (entre 450 et 650 g). La norme Codex 184-1993 sur la mangue a
établi trois catégories de calibrage en dehors desquelles la mangue n’est pas exportable. Il
s’agit du calibrage A avec une masse de mangue comprise entre 200 et 350 g; le calibrage B
avec une masse de mangue comprise entre 351 et 550 g et le calibrage C avec une masse de
mangue comprise entre 551 et 800 g. Au regard de ces données, les variétés étudiées peuvent
79
toutes être exportées. Toutefois la masse n’est pas le seul facteur déterminant de la qualité
commerciale des mangues d’autant plus que les consommateurs apprécient le plus souvent les
fruits de taille moyenne. Le pourcentage de peau des 14 variétés varie entre 8,79 et 20,56 %.
Le plus fort pourcentage de peau est trouvé au niveau de la variété Francis (20,56±0,15 %)
tandis que le plus faible pourcentage est enregistré avec la variété Palmer (8,79± 0,86 %). Les
pourcentages de peau des variétés Dixon, Miamilate, Irwin, Sakabi, Julie et Francis sont
supérieurs à ceux des 6 variétés précédemment étudiées. Les pourcentages de peau des 14
variétés obtenus sont inférieurs à ceux rapportés par Elsheshetawy et al. (2016) dans 6
variétés de mangue égyptiennes qui varient entre 19,80 et 37,83 % exception faite de la
variété Francis qui a un pourcentage de peau situé dans l’intervalle des valeurs obtenues par
ces auteurs. Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) ont trouvé un pourcentage de peau entre 6,30
et 13,4 % pour des variétés de mangue espagnoles. Les pourcentages de peau des variétés
Irwin, Palmer et Valencia du présent travail (Tableau 18) sont supérieurs à ceux rapportés
par Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) pour les mêmes variétés en provenance d’Espagne
qui sont respectivement de 10,8±3,2 %, 7,3±0,5 % et 6,90±1,3 %. Par contre, le pourcentage
de peau de la variété Sensation (10,90±0,28 %) de cette étude est inférieur à celui obtenu par
Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) pour la même variété (12,0±0,6 %).
La proportion du noyau varie entre 6,5 et 16,93 %. La valeur la plus élevée est trouvée au
niveau de la variété Julie (16,93±1,50 %). En revanche la variété Sakabi présente le plus
faible pourcentage de noyau (6,5±0,45 %). La proportion de noyau de la variété Julie est
supérieure à celles rapportées dans les 6 variétés précédemment étudiées. Les pourcentages de
noyau des variétés de mangue étudiées sont proches de ceux trouvés par Elsheshetawy et al.
(2016) au niveau des 6 variétés de mangue égyptiennes (variant entre 7,45 et 14,44 %). Les
pourcentages de noyau des variétés Irwin, Palmer, Sensation et Valencia (Tableau 18) de la
présente étude sont supérieurs à ceux rapportés par Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) pour
les mêmes variétés provenant d’Espagne, soit respectivement de 5,7±1,9 %, 7,3±1,7 %,
10,4±1,5 % et 8,8±0,3 %. Le taux de pulpe des 14 variétés varie entre 64,55 et 80,32 %. La
variété VSB enregistre le plus fort taux de pulpe (80,32±0,50 %) tandis que Julie possède le
plus faible taux de pulpe (64,55±2,92 %). Les taux de pulpe de la présente étude sont
comparables à ceux obtenus par Elsheshetawy et al. (2016) dans 6 variétés de mangue
égyptiennes (variant entre 50,93 et 71,08 %). Ils sont proches de ceux rapportés par
Kothalawala et Jayasinghe (2017) dans 5 variétés de mangue du Sri Lanka (entre 65,49±2,4 %
et 78,28±2,35 %) et Ara et al. (2014) dans 10 variétés de mangue du Bangladesh (entre
65,61±4,42 % et 79,49±2,74 %). Cependant les taux de pulpe trouvés avec les variétés Davis
Haden (81,11±1,97 %), José Tchad (80,26±1,79 %), Keitt (82,32±1,99 %), Kent (82,32±2,56
80
%), Maïduguri (83,26±2,36 %) et Smith (81,20±2,36 %) du Tchad (Passannet et al., 2018)
sont supérieurs à ceux de la présente étude. De même, les taux de pulpe des variétés de
mangue Irwin (83,5±1,5 %), Palmer (85,4±1,1 %), Sensation (77,6±1,9 %) et Valencia
(84,1±1,0 %) d’Espagne sont supérieurs à ceux des mêmes variétés étudiées dans le présent
travail (Tableau 18). Les ratios pulpe/peau et pulpe /noyau varient respectivement entre 3,16
et 9,03 et entre 3,81 et 11,67. La plus forte valeur du ratio pulpe/peau est trouvée avec la
variété Palmer (9,03±0,05) tandis que la plus faible valeur est enregistrée avec la variété
Francis (3,16±0,02). La valeur du ratio pulpe/noyau la plus élevée est enregistrée avec la
variété Sakabi (11,67±0,03) tandis que la plus faible valeur est enregistrée au niveau de la
variété Julie (3,81±0,01). Les ratios pulpe/peau et pulpe/noyau des 14 variétés sont proches de
ceux des variétés Amélie, Brooks, Keitt, Kent, Lippens et Springfield précédemment étudiées.
Cependant, la variété Amélie a un ratio pulpe/noyau plus élevé (15,43). Rodriguez
Pleguezuelo et al. (2012) ont rapporté des ratios pulpe/noyau de 7,6 pour la variété Sensation,
9,6 pour la variété Valencia Pride, 15,9 pour la varieté Irwin et 20.2 pour la varieté Osteen.
Les ratios pulpe/noyau des variétés Sensation, Valencia, Palmer et Irwin de la présente étude
sont inférieurs à ceux rapportés par Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012).
Tableau 18 : Caractéristiques physiques des 14 variétés de mangues les moins connues par les acteurs
de la filière mangue
Variétés Masse Peau (%) Noyaux (%) Pulpe (%) Pulpe/Peau Pulpe/Noyau
81
Les résultats obtenus montrent de faibles ratios pulpe/peau et pulpe/noyau au niveau des 14
variétés de mangue étudiées. Ce qui indique que ces variétés présentent des proportions de
peau et de noyau assez élevées. Seules les variétés Sakabi (11,67), Miamilate (7,91), VSB
(7,90) et Irwin (7,64) présentent des ratios pulpe/noyau situés dans l’intervalle des ratios
pulpe/noyau rapporté par Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012). Les proportions élevées des
parties peau et noyau pourrait s’expliquer par le fait que les mangues étant mûres, au cours de
l’épluchage une partie de la pulpe collée au noyau ou à la peau de mangue n’a pas pu être
récupérée. Elsheshetawy et al. (2016), rapportent que les ratios de pulpe/peau peuvent
constituer un bon indicateur de l'aptitude des variétés de mangue à la transformation
industrielle.
3.2.2.2 Couleur de la pulpe des 14 variétés de mangue les moins connues par les
acteurs de la filière mangue
Les valeurs des variables de couleur: L*, a*, b*, le chroma (C*), l’angle de teinte (h*), la
différence totale de couleur (∆E) et l’indice de jaunissement (YI) des 14 variétés de mangues
sont présentées au niveau du tableau 19. Les valeurs de L* des 14 variétés varient entre 37,97
et 53,15. Les valeurs les plus élevées sont enregistrées avec les variétés Miamilate et Julie
respectivement (53,07±6,00 et 53,15±2,49). La plus faible valeur est enregistrée avec la
variété Valencia (37,92±5,28). L’analyse statistique des données ne montre pas de différence
significative (p<0,05).
Les valeurs de L* de la présente étude sont similaires à celles des variétés Amélie, Brooks,
Keitt, Kent, Lippens et Springfield. Elles sont légèrement inférieures à celles obtenues par
Elsheshetawy et al. (2016) avec les variétés de mangue égyptiennes (entre 49,75 et 57,94).
Robles-Sanchez et al. (2009) ont rapporté que les valeurs de L* de la pulpe sont des
indicateurs de brunissement au cours de la transformation des fruits résultant du contact entre
l’oxygène de l’air et les polyphénoloxydases (PPO) de la pulpe. Pour une conservation non
contrôlée de la pulpe (température ambiante), les pulpes des variétés Julie et Miamilate
subiront plus le brunissement enzymatique du fait de leur L* élevé.
Les valeurs de a* sont rangées entre 4,25 et 17,75. La variété Julie enregistre la valeur la plus
élevée (17,75±0,77) suivies des variétés Glazier (13,90±0,84), Smith (12,06±0,17) et Palmer
(11,27±0,92). Les plus faibles valeurs de a* sont enregistrées avec les variétés Dixon,
Valencia et Irwin (4,25±0,28, 4,66±0,32 et 5,99±0,03 respectivement). Les valeurs de a* de la
présente étude sont supérieures à celles obtenues (entre -4,55 et 6,54) par Elsheshetawy et al.
(2016). Vásquez-Caicedo et al (2002) ont rapporté des valeurs de a* de 14,3, 14,7 et 18,3
respectivement dans les variétés Nam Dokmai, Kaew et Maha Chanok. Ils stipulent que la
pulpe de ces variétés avait une coloration jaune-orange plus intense et plus brillante. Le
82
caractère positif des valeurs de a* montrent que toutes les variétés étudiées dans le présent
travail ont la couleur jaune-orange.
Tableau 19 : Valeurs des variables L*, a*, b* C*, h*, ∆E et YI des 14 variétés de mangue les moins
connues par les acteurs de la filière mangue
Variété de
L* a* b* C* h° ∆E YI
mangue
Alphonso 48,12±8,04ab 6,52±0,33ij 30,77±0,74cde 31,45 78,04 57,49 91,34±5,13f
Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e, f ou g) ne sont pas significativement différentes tandis que les valeurs
portant des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
Les valeurs de b* varient entre 22,94 et 56,07. La valeur la plus élevée de b* est enregistrée
au niveau de la variété Julie (56,07±4,03). Tandis que les plus faibles valeurs (22,94±4,15 ;
25,13±1,69 et 26,46±2,42) sont trouvées respectivement avec les variétés Valencia, Sakabi et
Dixon. Les valeurs de b* du présent travail sont inférieures à celles rapporté par Elsheshetawy
et al. (2016) avec les variétés de mangue égyptiennes (57,15 à 68,94). Les valeurs de
l’intensité de couleur (C*) varient dans le même ordre de grandeur que celles de b*. Elles sont
entre 23, 41 et 58,82. Ces valeurs sont également plus faibles au niveau des variétés Valencia
(23,41), Sakabi (26,14) et Dixon (26, 80) et plus élevée au niveau de la variété Julie (58,82).
Les valeurs de la différence totale de couleur (∆E) varient entre 44,61 et 79,27. La plus forte
valeur est enregistrée avec la variété Julie (79,27) tandis que la plus faible valeur est trouvée
dans la variété Valencia (44,61). Elsheshetawy et al. (2016) ont rapporté des valeurs de c*
variant entre 57,33 et 69,12 et des valeurs de ∆E variant entre 78,81 et 88,41. Au regard des
83
valeurs de b*, C* et ∆E, l’on peut dire que la variété Julie a une coloration jaune-orange vive
par rapport aux autres variétés. Les valeurs de l’angle de teinte (h°) et celles de l’indice de
jaunissement (YI) varient respectivement entre 69,36 et 80,88 et entre 85,97 et 150,71. Les
valeurs les plus élevées de h° (80,88) et YI (150, 71±4,99) sont respectivement trouvées avec
les variétés Dixon et Julie. En revanche, les plus faibles valeurs de h° sont trouvées au niveau
des variétés Glazier (69,36), Palmer (71,90), Smith (72,27), Julie (72,43) et Francis (72,61).
Les plus faibles valeurs de YI sont enregistrées avec les variétés Sakabi (85,97±4,18),
Valencia (86,31±4,08) et Dixon (88,92±3,06). Les valeurs de h° obtenues dans la présente
étude sont proches de celles trouvées par Elsheshetawy et al. (2016) (entre 84,20 et 94,57).
Hirschler R. (2012) stipule que les indices de jaunissement sont indûment négligés dans les
publications examinées. Ces publications ne signalent que dans quelques cas l'application de
la formule de YI. Pathare et al. (2013) ont rapporté que plus h° est élevé moins la teinte jaune
est exprimée. Un angle de 0° ou 360° représente une teinte rouge, tandis que les angles de
90°, 180° et 270° représentent respectivement les teintes jaunes, vertes et bleues (Rocha et
Morais, 2003; Itle et Kabelka, 2009; Robles-Sánchez et al., 2009; Pathare et al., 2013).
Vazquez-Caicedo et al. (2004) stipulent que la diminution de l’angle de teinte entre 85° et
75°, indique le développement de la couleur jaune- orange. Les valeurs de h° de notre étude
sont inscrites dans cet intervalle. L’ensemble des variétés sont donc de couleur jaune-orange.
Cependant en considérant a*, b*, C*, ∆E et les indices de jaunissement, la variété Julie a une
couleur jaune-orange vive intense suivies des variétés Glazier, Smith, Palmer et VSB. L’angle
de teinte a été largement utilisé dans l'évaluation des paramètres de couleur dans les légumes
verts, les fruits et les viandes (Barreiro et al., 1997 ; Lopez et al., 1997).
3.2.2.3 Matière sèche, acidité titrable, matières minérales totales, l’extrait sec
soluble, pH et ratio extrait sec soluble/acidité titrable des 14 variétés de
mangue les moins connues par les acteurs de la filière mangue
Les teneurs en matières sèches (MS), en acidité titrable (AT), l’extrait sec soluble (ESS) ou
degré brix, le pH et le ratio ESS/AT des 14 variétés de mangue sont présentés au niveau du
tableau 20. Les teneurs en MS et les valeurs du pH sont significativement différentes
(p < 0,05) pour toutes les variétés.
Les teneurs en MS des 14 variétés varient entre 14,55 et 21,62 %. La plus forte teneur en MS
(21,62±0,00 %) est trouvée avec la variété Valencia suivie des variétés Julie (20,97±0,01 %),
Miamilate (20,87±0,01 %), Palmer (20,78±0,01 %) et Beverly (20,24±0,07 %). Les plus
faibles teneurs sont trouvées avec les variétés Sakabi (14,55±0,01 %) et Dixon (16,68±0,00
%). Le codex Stan 247-2005 pour les jus et nectars de fruits recommande une teneur
minimale de 25 % en jus et/ou pulpe des nectars de mangue. Les teneurs en matières sèches
84
des 14 variétés étudiées sont proches de cette teneur exceptées celles des variétés Sakabi et
Dixon. L’acidité des fruits, généralement évaluée à travers le pH et l’acidité titrable (AT)
exprime la teneur globale des acides organiques dans ces fruits. Elle influence l’équilibre
carbohydrate/acide des fruits qui est un attribut de qualité et un indicateur de maturité des
fruits (Malundo, 2001; Vásquez-Caicedo et al., 2004). Dans la présente étude, les teneurs en
AT des 14 variétés varient entre 0,31 et 1,19 %. Les teneurs plus élevées sont trouvées avec
les variétés valencia, Sakabi et Dixon respectivement (1,19±0,05 %; 1,12±0,01 % et
1,01±0,00 %). Tandis que les plus faibles teneurs sont enregistrées avec les variétés Francis,
Irwin et Julie (0,31±0,00 %; 0,38±0,02 % et 0,64±0,01 % respectivement). Les teneurs en AT
des variétés Irwin, Palmer, Sensation et Valencia du présent travail sont supérieures à celles
trouvées par Rodriguez Pleguezuelo et al. (2012) avec les mêmes variétés d’Espagne (0,18 %
; 0,12 % ; 0,08 % et 0,22 % respectivement). Ces auteurs ont également rapporté que la
variété Valencia avait la plus forte teneur en acidité titrable. Liu et al. (2013) ont trouvé des
teneurs d’acidité tritable entre 0,14 et 0,76 % où la variété Irwin a enregistré un taux d’acidité
de 0,36±0,00 %. Avec les variétés égyptiennes, Elsheshetawy et al. (2016) ont trouvé des
teneurs entre 0,18 et 0,64 % avec 0,18 % pour la variété Alphonso.
Tableau 20 : Caractéristiques chimiques des 14 variétés de mangue les moins connues par les acteurs
de la filière mangue
85
Ara et al. (2014) et Afifa et al. (2014) ont rapporté des teneurs en acidité titrable entre 0,26 et
0,75 % et entre 0,15 et 0,80 % dans les variétés de mangue du Bangladesh. Kothalawala et
Jayasinghe (2017) ont rapporté des teneurs entre 0,35 et 0,64 % au niveau des variétés du Sri
Lanka. Les valeurs du pH varient entre 3,33 et 4,95. Les valeurs les plus élevées sont
enregistrées avec les variétés Francis (4,95±0,00) et Julie (4,69±0,01). Tandis que les plus
faibles valeurs sont trouvées avec les variétés Valencia (3,33±0,02), Sakabi (3,35±0,01) et
Dixon (3,58±0,00). D’une manière générale, les valeurs du pH des 14 variétés de mangue de
cette étude sont proches de celles rapportées dans les 6 variétés précédemment étudiées. Ces
valeurs de pH sont également proches de celles trouvées par Rodriguez Pleguezuelo et al.
(2012) dans les variétés de mangue d’Espagne, Liu et al. (2013) dans les variétés de mangue
chinoises, Afifa et al. (2014), Ara et al. (2014) dans les variétés de mangue du Bangladesh,
Elsheshetawy et al. (2016) dans les variétés de mangue égyptiennes et Kothalawala et
Jayasinghe (2017) dans les variétés de mangue du Sri Lanka. Les observations faites montrent
que l’AT et le pH sont inversement proportionnels. Medlicott et Thompson (1985), Liu et al.
(2013), Afifa et al. (2014), Ibarra-Garza et al. (2015), Wongmetha et al. (2015) et
Elsheshetawy et al. (2016) ont rapporté que lorsque la teneur en AT diminue, le pH augmente.
La diminution du taux de AT est due à la transformation des acides organiques en
carbohydrates (Eskin et al., 2013; Ibarra-Garza et al., 2015). Selon Padda et al. (2011) et
Sajib et al. (2014), l’ESS est directement corrélé avec l'acidité des fruits. L'acidité des fruits
diminue et l’ESS augmente au cours de la maturité et de la maturation des fruits. Vásquez-
Caicedo et al. (2002) et Elsheshetawy et al. (2016) stipulent que la pulpe les variétés dont le
pH est > 4,5 nécessite une acidification avant conservation à des températures inférieures à
100 °C. Au regard de ces observations, la pulpe des variétés Fancis et Julie (pH = 4,95 et
4,69) nécessiterait une acidification pour une transformation en nectar de mangue ou pour une
conservation de la pulpe à des températures < 100 °C. Au vue des résultats du pH et de l’AT,
les variétés Valencia, Sakabi et Dixon sont les plus acides et les variétés Francis et Julie les
moins acides. L’extrait sec soluble (ESS) et le ratio ESS/AT sont deux paramètres internes
importants de mesure de la qualité des fruits (Shewfelt, 2009; Chen et Opara, 2013a, b ;
Rodriguez Pleguezuelo et al., 2012 ; Elsheshetawy et al., 2016). Le ratio ESS/AT détermine
la saveur et l’acceptabilité du fruit par le consommateur. Selon Rodriguez Pleguezuelo et al.
(2012) les fruits de qualité ont un ratio ESS/AT élevé tandis les fruits de qualité inférieure ont
un ratio ESS/AT faible. Crowther et al. (2005), Cayuela (2008), Cayuela et Weiland (2010)
stipulent qu’avec l'amélioration du niveau de vie et du revenu, le goût et la teneur en
carbohydrate sont devenus des paramètres de qualité significatifs pour la qualité et la valeur
des produits alimentaires frais et transformés. Dans la présente étude, les teneurs en ESS des
86
14 variétés varient entre 11 et 21,13 %. Les teneurs les plus élevées sont obtenues avec les
variétés Miamilate (21,13±0,12 %), Beverly (20,97±0,12 %), Julie (20,93±0,15 %), Palmer
(20,83±0,21 %) et Valencia (20,8±0,00 %). Alors que les plus faibles teneurs sont trouvées
avec les variétés Sakabi (11±0,00 %), Dixon (15±0,00 %), Francis (16±0,00 %) et Irwin
(16,07±0,12 %). Les teneurs en ESS obtenues sont similaires à celles rapportées par Ara et al.
(2014), Afifa et al. (2014) dans les variétés de mangue du Bangladesh respectivement (entre
12,87±4,40 et 21.05±0.85 % et entre 17,27±0,72 et 20,13±0,1 %); Elsheshetawy et al. (2016)
avec les variétés de mangue égyptiennes (11,33 à 23,67 %) ; Liu et al. (2013) dans les
variétés de mangue chinoises (13,4±0,02 à 17,9±0,01 %); Kothalawala et Jayasinghe (2017)
dans les variétés de mangue du Sri Lanka (16,56±0,48 à 23,96±1,24 %) et Vásquez-Caicedo
et al. (2004) avec les variétés de mangue thaïlandaises (15,0 à 18,7 %). Les valeurs du ratio
des 14 variétés sont rangées entre 9,79 et 50,90. Le plus fort ratio ESS/AT est enregistré avec
la variété Francis (50,90±0,05) suivies des variétés Irwin (43,82±0,57) et Julie (32,95±0,71).
Le plus faible ratio est enregistré avec la variété Sakabi (9,79±0,09). Les valeurs du ratio
ESS/AT obtenues dans cette étude sont inférieures à celles trouvées par Rodriguez
Pleguezuelo et al. (2012) dans les mangues d’Espagne et sont proches de celles obtenues par
Elsheshetawy et al. (2016) avec les variétés de mangue égyptiennes. Cependant les valeurs du
ratio ESS/AT des variétés Alphonso (88,89) et Awis (124,58) rapportées par Elsheshetawy et
al. (2016) sont supérieures à celles de la présente étude. Vásquez-Caicedo et al. (2004)
stipulent que la texture, la couleur et le rapport ESS/AT revêtent une importance capitale pour
la sélection des fruits à transformer et que la production de purée et de boissons nécessite des
fruits fermes, de couleur jaune à orange avec un rapport ESS/AT relativement bas,
accompagnée d'un pH inférieur à 4,5. D’autre part, la production de mangues séchées, de
morceaux de fruits congelés ou en conserve nécessite des fruits plus fermes. Au regard des
résultats du ratio ESS/AT et du pH obtenus, toutes les variétés seraient aptes à la production
de purée et de boissons. Cependant les purées et boissons des variétés Francis et Julie
nécessiteraient une acidification car elles ont un pH > 4,5. Ces variétés peuvent être
également recommandées pour une consommation en état car elles contiennent des teneurs
élevées en β-carotène et une acidité faible.
87
les variétés Alphonso (0,70±0,01 %), Miamilate (0,66±0.01 %) et VSB (0,65±0,01 %). Les
plus faibles sont trouvées dans les variétés Irwin, Francis Dixon et Glazier respectivement de
0,26±0,00 % ; 0,28±0,00 % ; 0,40±0,00 et 0,41±0,01 %. Les teneurs en protéines varient entre
0,21 et 0,88 % MS. Les teneurs les plus élevées sont trouvées dans les variétés Glazier
(0,88±0,01 %), Julie (0,77±0,00 %) et Miamilate (0,77±0,01 %). Les plus faibles sont
trouvées dans les variétés Irwin (0,21±0,01); Dixon (0,26±0,02 %) et Sakabi (0,36±0,00). Les
teneurs en protéines des variétés Dixon, Francis, Glazier, Irwin, Sakabi, Sensation et
Valencia présentent une différence significative (P < 0,05). Les teneurs en matière grasse et
en protéines des 14 variétés sont similaires à celles obtenues dans les variétés Amélie, Brooks,
Keitt, Kent, Lippens et Springfield et à celles obtenues dans la mangue en générale qui sont
respectivement de 0,2 et 0,6 % MS (De Laroussilhe, 1980 ; Djioua, 2010). Arat et al. (2014)
ont rapporté des teneurs en matières grasses variant entre 0,13±0,04 et 1,20±0,13 %. Celles
des protéines varient entre 0,07±0,00 % et 1,18±0,02 % dans 10 variétés de mangue du
Bangladesh. Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont également rapporté des teneurs en matières
grasses de 0,41±0,02 % et 0,86±0,02 % et des teneurs en protéines de 0,17±0,02 % et
0,28±0,02 % dans les variétés de mangue du Sri Lanka. D’une manière générale, la mangue
est un fruit contenant très peu de matière grasse et de protéines. Les teneurs en carbohydrates
totaux varient entre 68,47 et 76,79 %. La variété Irwin enregistre la plus forte teneur
(76,79±0,02 %) tandis que les plus faibles teneurs sont enregistrées avec les variétés Alphonso
(68,47±0,03 %) et Sensation (68,76±0,24 %). La valeur énergétique (VE) des 14 variétés
varient entre 74,16 et 80,64 Kcal/100 g MS. La plus forte valeur est enregistrée avec la variété
Sakabi (80,64±0,03 Kcal/100 g MS) et la plus faible valeur est enregistrée avec la variété
Sensation (74,16±0,11 Kcal/100 g MS). La valeur énergétique des 14 variétés présentent une
différence significative (p < 0,05) exceptée celle des variétés Glazier et Palmer. Les valeurs
énergétiques obtenues sont plus élevées que celles présentées par De Laroussilhe (1980),
Djioua (2010) et celles données par la table de composition des aliments à usage africain
(FAO, 2012). Ara et al. (2014) ont rapporté des teneurs en glucides totaux entre 4,49±0,72 et
27,33±1,84 % et des valeurs énergétiques entre 19,50±2,95 et 112,12±3,03 Kcal/100 g MS.
Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont rapporté des teneurs en carbohydrates totaux entre
14,36±0,03 et 27,21±0,02 % et des valeurs énergétiques variant entre 60,06±2,04 et
103,91±1,56 Kcal/100 g MS. Au regard des résultats obtenus l’on pourrait dire que les
variétés de mangue sont peu riche en matière grasse et en protéines. Par contre, elles
constituent une source énergétique non négligeable en raison de leurs fortes teneurs en
carbohydrates totaux. Les teneurs en matière minérale totale des 14 variétés de mangue
analysées varient entre 0,36 et 1,07 %. La variété Sensation enregistre la teneur la plus élevée
88
(1,07±0,10 %) tandis que les plus faibles teneurs sont enregistrées avec les variétés Irwin
(0,36±0,04 %), Smith (0,36±0,02 %) et Beverly (0,37±0,02 %). Les teneurs en matière
minérale totale sont similaires à celles des variétés Amélie, Brooks, Keitt, Kent, Lippens et
Springfield. Ara et al. (2014) ont rapportés des teneurs variant entre 0,17 et 0,50 % dans les
variétés de mangue du Bangladesh tandis que Kothalawala et Jayasinghe (2017) ont trouvé
des teneurs de 0,22 et 0,58 % dans les variétés du Sri Lanka.
Tableau 21 : Caractéristiques nutritionnelles des 14 variétés de mangue les moins connues.
VE MMT (%
Variétés MGT (% MS) PT (% MS) CT (% MS)
(Kcal/100 g de MS) MF)
Alphonso 0,70±0,01a 0,71±0,01c 68,47±0,03l 75,25±0,06j 0,85±0,02b
MS= Matière sèche, MG= Matière grasse totale, MF= Matière fraîche, PT=Protéines totales, CT= Carbohydrates totaux,
VE=Valeur énergétique, MMT=Matière minérale totale. Les valeurs portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l ou
m) ne sont pas significativement différentes tandis que les valeurs portant des lettres différentes sont significativement
différentes (p < 0,05).
90
Fructose Glucose Saccharose
14,00
Teneurs en sucres simples (g/100 g
a
ab
12,00 bc
cd cd cd
de cd
10,00 de
ef
de pulpe fraîche
f
8,00
g g
6,00 h
a
b b bcd bc b
4,00 cde fg ef de
a fg g g fg
c b
2,00 fg g g d ef e efg d
h i i
0,00
Variétés de mangue
91
Teneurs en fibres totales (%
4,00
3,50 a
b b
de pulpe fraîche)
bc c c
3,00 d d
2,50 e e e
g f
2,00 g
1,50
1,00
0,50
0,00
Variétés de mangue
Figure 23 : Teneurs en fibres totales des 14 variétés de mangue exprimées en % de pulpe fraîche. Les
histogrammes portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e, f ou g) ne sont pas significativement différentes tandis que les
histogrammes qui portent des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
92
aussi aux conditions de conservation. En effet, la pulpe des différentes variétés a été congelée
à -20 °C pendant 5 mois ensuite décongelée pour les analyses. Au cours de ces manipulations,
il peut avoir eu une oxydation entrainant des pertes. Les caroténoïdes (β-carotène) sont les
principaux pigments responsables de la coloration des feuilles, fleurs et fruits des plantes.
Certains auteurs ont rapporté l’existence d’une corrélation entre la couleur de la pulpe des
fruits et leurs teneurs en caroténoïdes. D'Souza et al. (1992) et Arias et al. (2000) ont trouvé
que L* (r=-0,91 et r=-0,92) et a* (r=0,87 pour les deux) étaient fortement corrélés avec la
teneur en lycopène dans la tomate. Dans la patate douce, Simonne et al. (1993) ont rapporté
une corrélation positive (r=0,99) entre l’angle de teinte (h°) et la teneur en β-carotène, alors
qu'Ameny et Wilson (1997) ont rapporté une corrélation modérée (r=0,74) entre b* et la
teneur en β-carotène. Ornelas-Paz et al. (2008) ont rapporté une forte corrélation entre les
teneurs des principaux caroténoïdes de la pulpe des variétés de mangue «Manila» et
«Atualfo» et la couleur a* et l’angle de teinte h°. Vazquez-Caicedo et al. (2004 et 2005) ont
également rapporté une forte corrélation entre les teneurs en all-trans-carotène et la couleur a*
et l’angle de teinte h° de la pulpe de 9 variétés de mangue taïwanaises. Dans la présente étude,
la corrélation entre les teneurs en β-carotène et les attributs de couleur n’a pas été établie.
Mais les résultats montrent que la variété Julie qui enregistre la plus forte teneur en β-
carotène, enregistre également les valeurs les plus élevées de L*, a*, b*, C*, ∆E et YI.
1600,00
a
(µg/100 g de pulpe frraîche )
1400,00
Teneurs en β-carotène
1200,00
1000,00 b
c
800,00 d
600,00 e
f f f g
400,00 h
h h h
200,00 i
0,00
Variétés de mangue
Figure 24 : Teneurs en β-carotène des 14 variétés de mangue exprimées en µg/100 g de pulpe fraîche.
Les histogrammes portant les mêmes lettres (a, b, c, d, e, f, g, h ou i) ne sont pas significativement différentes tandis que les
histogrammes qui portent des lettres différentes sont significativement différentes (p < 0,05).
Veda et al. (2007) ont montré que la bioaccessibilité du β-carotène de variétés de mangues
Raspuri, Totapuri, Malgoa et Badami a une corrélation avec leur teneur en acides organiques.
Les teneurs en acides organiques totaux n’ont pas été déterminés dans la présente étude ni
leur bioaccessibilité, mais les résultats obtenus montrent que les variétés ayant les plus fortes
teneurs en β-carotène sont également celles qui enregistrent les plus fortes teneurs en vitamine
C exceptée la variété Julie qui enregistre la plus forte teneur en β-carotène pendant que sa
93
teneur en vitamine C fait partie des plus faibles (figure 25). La variété Sensation à une faible
teneur en β-carotène (188,33µg/100 g de pulpe fraiche); cependant sa teneur en vitamine C est
la deuxième plus forte (24,10 mg/100 g de pulpe fraiche). Les acides organiques ne sont donc
pas les seuls facteurs influençant la bioaccessibilité du β-carotène. Veda et al. (2007) ont
également rapporté que l’adjonction du lait à la pulpe de mangue augmentait la
bioaccessibilité du β-carotène. L'effet stimulant du lait sur la bioaccessibilité du ß-carotène
pourrait probablement être attribué aux protéines ainsi qu'aux graisses présentes dans celui-ci.
De petites quantités de graisse sont essentielles pour l'absorption optimale des caroténoïdes
qui sont liposolubles (West et Castenmiller, 1998). Au Burkina Faso, bien qu’il n’existe pas
de données d’envergure nationale sur les signes révélateurs de la carence en vitamine A chez
les enfants de moins de 5 ans, les données parcellaires fournies par l’aperçu nutritionnel du
Burkina Faso indiquent que plus de 85 % des enfants de 1 à 3 ans et 63,3 % des femmes en
âge de procréer présentent une faible rétinolémie (FAO, 2000). L’enquête de base du projet
santé nutrition scolaire indique également que chez les élèves du primaire, l’hyporétinolémie
est de 43,7 % (Plan stratégique nutrition 2010-2015). Les variétés ayant une teneur élevée en
β-carotène (Julie, Alphonso, Francis, Palmer, Smit) pourraient être recommandées pour une
consommation en état ou utilisées pour fortifier les aliments pauvres en β-carotène pour lutter
contre les carences en cet élément et prévenir les maladies cardiovasculaires.
3.2.2.5.3.2 Vitamine C
Les teneurs en vitamine C des 14 variétés de mangue sont rangées entre 0,77 et 37,64 mg/100
g de pulpe fraiche (figure 25). La plus forte teneur en vitamine C est trouvée avec la variété
Francis (37,64±1,28 mg/100 g de pulpe fraiche) suivies des variétés Sensation (24,10±1,70
mg/100 g de pulpe fraîche), Sakabi (16,89±0,62 mg/100 g de pulpe fraiche) et Palmer
(15,44±0,64 mg/100 g de pulpe fraiche). Les plus faibles teneurs sont trouvées dans les
variétés Dixon (0,77±0,00 mg/100 g de pulpe fraiche) et Irwin (0,83±0,00 mg/100 g de pulpe
fraiche). Les teneurs en vitamine C des variétés Alphonso et Valencia n’ont pas pu être
détectées. La vitamine C de ces variétés se serait oxydée avant analyse d’autant plus qu’elle
est très sensible à l’air et à la lumière. Les teneurs en vitamine C des variétés Francis, Palmer,
Sakabi et Sensation présentent une différence significative par rapport aux autres variétés (p <
0,05). Les teneurs en vitamine C des variétés Beverly, Francis, Glazier, Miamilate, Palmer,
Sakabi, Sensation, Smith et VSB se rangent dans le même ordre de grandeur que celles des
variétés Amélie, Brooks, Keitt, Kent, Lippens et Springfield. Cependant la variété Amélie a une
teneur plus élevée (58,94 mg/100 g de pulpe fraîche). Les teneurs en vitamine C obtenues
dans la présente étude sont inférieures à celles obtenues par Elsheshetawy et al. (2016) dans
les variétés de mangue d’Egypte (entre 22,89 et 95,00 mg/100 g de pulpe fraîche). La teneur
94
en vitamine C trouvée au niveau de la variété Irwin est inférieure à celle trouvée par Ma et al.
(2011) (25,21±3,05 mg/100 g FW) et par Liu et al. (2013) (23,80±0,47) au niveau de la
variété Irwin de la Chine. Valente et al. (2011) ont rapporté une teneur en vitamine C
beaucoup plus élevée (40,9 mg/100 g de portion comestible dans la variété Palmer du Brésil.
Cette teneur est supérieure à celle trouvée dans la variété Palmer de la présente étude.
Manthey et Perkins-Veazie (2009) ont également trouvé des teneurs variant entre 11,5 et
134,5 mg/100 g de poids frais dans 5 variétés de mangue d’Amérique latine. Sogi et al.
(2015) ont enregistré des teneurs variant entre 97,59 et 225,38 mg/100 g dans la poudre de
pulpe séchée de Tommy Atkin. La vitamine C est reconnu pour ses propriétés anti-oxydantes
qui protègent les cellules et les tissus de l’organisme humain contre les radicaux libres et le
stress oxydatif (Ma et al., 2011). La vitamine C agit indirectement sur l’activité des
polyphénoloxydases et peroxydases (PPO et POX) en réduisant les O-quinones formées à
partir des diphénols; il en résulte une inhibition du brunissement enzymatique de la pulpe de
mangue (Hu et Jiang, 2007 ; Robles-Sánchez et al., 2009). Différentes études ont démontré
que la teneur en vitamine C diminue pendant la maturité et le traitement post-récolte dans les
fruits (Lee et Kader, 2000). Les faibles teneurs en vitamine C obtenues au niveau des variétés
Beverly, Dixon, Glazier, Irwin, Julie, Miamilate, Smith et VSB seraient non seulement dues à
la variété mais aussi au traitement post-récolte (exposition de la pulpe à l’air et à la lumière
pendant l’épluchage et après, congélation, décongélation etc.).
40,00 a
(mg/100 g de pulpe fraîche
35,00
Teneurs en vitamine C
30,00
b
25,00
20,00 d c
15,00
10,00 e e
f f f
5,00 h h g
0,00
-5,00
Variétés de mangue
Robles-Sánchez et al. (2009) ont rapporté que les teneurs en vitamine C des tranches de
mangue (variété Kent), traitées avec une solution d’acide ascorbique + acide citrique +
chlorure de calcium, avaient significativement augmenté comparées à celles des tranches non
traitées. Ce traitement permet de limiter les pertes observées. Des résultats similaires ont été
rapportés par González-Aguilar et al. (2004) où les teneurs en vitamine C ont augmenté de 4
95
fois dans des tranches d’ananas frais après traitement des tissus avec un mélange
d'antioxydants.
120,00 a
Teneurs en composés phénoliques
totaux (mg GAE/100 g de pulpe
b
100,00
c
80,00 d d d
e ef
f f f f f
60,00
fraîche
g
40,00
20,00
0,00
Variétés de mangue
97
chaque variété, la variété Julie bien qu’ayant le poids et le taux de pulpe les plus faibles,
présente des aptitudes intéressantes à la transformation. Elle a la plus belle couleur jaune-
orange vive au regard des attributs de couleur et un bon équilibre ESS/AT. Elle est riche en
carbohydrates et en fibres totales. La variété Julie enregistre la teneur la plus élevée en β-
carotène et la deuxième teneur plus élevée en composés phénoliques totaux. Elle peut être
conseillée pour le séchage, la fabrication de nectar, de conserve de mangue et de morceaux de
mangue congelées. La variété Julie peut être surtout recommandée pour une consommation en
état du fait de son fort potentiel nutritionnel. La variété Francis possède la plus grande valeur
du ratio ESS/AT, une belle couleur jaune-orange. Elle enregistre des teneurs élevées en β-
carotène, en composés phénoliques totaux et la plus forte teneur en vitamine C. Cependant
elle a un pH > 4,5 et un faible taux de pulpe. Elle peut être utilisée pour le séchage de mangue
et pour la consommation en état. Les variétés Glazier, Palmer, Smith, VSB et Miamilate
présentent un équilibre ESS/AT adéquat et un taux de pulpe assez élevé. Leur pulpe présente
une belle couleur jaune-orange après celle de la variété Julie. Elles ont toutes un pH < 4,5, des
teneurs en β-carotène moyennes et des teneurs en composés phénoliques totaux élevées. Seule
la variété Palmer a une teneur en vitamine C élevée. Ces variétés peuvent être utilisées pour la
fabrication de purée, de nectars, de confiture, marmelade, de conserve de mangue etc. La
variété Sensation possède un bon équilibre ESS/AT, un taux de pulpe élevé et un pH < 4,5.
Elle enregistre la plus forte teneur en composés phénoliques totaux, la deuxième teneur plus
élevée en vitamine C et une faible teneur en β-carotène. Elle peut être utilisée pour des
mélanges de purée et la fabrication de nectar. Les variétés Alphonso, Dixon et Valencia sont
les variétés les plus acides. Elles ont un taux de pulpe élevé, un faible pH, leur pulpe est de
couleur jaune-orange pâle au regard des attributs de couleur. La variété Dixon a la plus faible
teneur en β-carotène. Les Pulpes de ces variétés sont bonnes pour la conservation et la
fabrication de nectar de mangue. Etant donné que l’étude menée est une première au niveau
du Burkina Faso pour les variétés de mangue concernées, il serait intéressant qu’elle soit
poursuivie afin de confirmer les résultats obtenus ou de les compléter. En effet pour la
transformation, certains critères doivent également être pris en compte à savoir la fermeté, le
taux de pectine et l’activité des PPO et POX. Cette étude est aussi une interpellation des
producteurs de mangue pour plus de diversification des variétés de mangue dans les vergers.
98
secteur contre seulement 5 % pour la fabrication de jus, sirop, confiture et vinaigre de
mangue. Ces résultats montrent à quel point les produits dérivés de la mangue ne sont pas
assez diversifiés. Pourtant la mangue est apte à diverses technologies de transformation. On
peut citer entre autres la mangue confite, le chutney, la pâte de mangue, les conserves de
mangue etc. Ces technologies pourraient être testées pour évaluer l’aptitude des variétés de
mangue de notre pays. Pour ouvrir la voie aux unités de transformation, deux technologies de
transformation ont été mises au point. Il s’agit de la technologie de beignets de mangue et la
technologie des mangues confites.
Tableau 22 : Teneurs en β-carotène de la pâte et des beignets de mangue et leur taux de perte
PMR 172,46b±1,30 -
Beignets
PMM= Pâte de pulpe de mangue + farine de maïs, PMR= Pâte de pulpe de mangue + farine de riz, BMMFc=
Beignets de mangue avec farine de maïs frits à l’aide d’une crêpière, BMMFG= Beignets de mangue avec farine
de maïs frits à l’aide d’une friteuse à gaz, BMRFc= Beignets de mangue avec farine de riz frits à l’aide d’une
crêpière, BMRFg= Beignets de mangue avec farine de riz frits à l’aide d’une friteuse à gaz.
99
Les résultats des paramètres physico-chimiques montrent que les beignets obtenus par la
friture par immersion ont une teneur en matières grasses plus élevée que ceux frits avec la
crêpière (article 2 en annexe 2). Ces résultats montrent également une perte élevée en β-
carotène au niveau des beignets frits par immersion par rapport à ceux frits avec la crêpière
(Tableau 22). Les résultats obtenus ont été valorisés par un article publié dans African
Journal of Food Science en 2018 (Annexe 2). Ces résultats ont également fait l’objet d’une
communication lors du 1er Symposium International sur la Science et la Technologie à
Ouagadougou, du 24 au 28 Octobre 2016.
80
70 Humidité (%)
Valeurs des paramètres
60
Acidité
50 titrable (%)
pH
40
30 Extrait sec
soluble (%)
20 Cendres
10 totales (%)
Sucres totaux
0 (%)
1 2 3 4
Durée de conservation (mois)
Figure 27 : Evolution de l’humidité, de l’acidité titrable, du pH, de l’extrait sec soluble, des cendres
totales et des carbohydrates totaux au cours de la conservation
Tableau 23 : Evolution des paramètres microbiologiques des mangues confites au cours des 6 mois de
conservation
101
3.3.2.3 Conclusion partielle sur les technologies mises au point
Les essais technologiques de beignets de mangue et de mangue confite ont permis de tester
quatre variétés de mangue qui sont Amélie, Brooks, Keitt et Kent. Les essais technologiques
de beignets de mangue ont montré que les variétés acides comme Amélie et Brooks ont donné
des beignets acides qui n’ont pas été favorablement appréciés par le panel des dégustateurs.
Les beignets faits avec la variété Keitt qui est une variété moins acide, ont été favorablement
appréciés par les dégustateurs. La mangue confite produite à partir de la variété Kent a été
également appréciée favorablement. Les deux technologies mises au point sont une voie de
diversification des produits dérivés de la mangue. Les variétés étudiées pourraient être testées
à d’autres technologies comme les conserves, les pickles, le chutney, les compotes etc.
102
Discussion générale
La reconquête du marché local et international pousse les producteurs burkinabè de mangue à
une pleine recomposition de leurs vergers. Les unités de transformation investissent beaucoup
sur l’acquisition des technologies modernes de séchage de mangue (séchoir tunnel d’Afrique
du Sud). En effet, la mangue séchée du Burkina Faso est inscrite dans le label «bio» et
«équitable». Sa commercialisation représente entre10 à 20 % du marché total européen de
mangues séchées (Ouédraogo et al., 2017). Les volumes produits sont en croissance depuis
2013. La qualité des produits finis mis sur le marché est améliorée. Cela se traduit par la
diminution des rejets de contenaires de mangue séchée sur le marché européen. Cette étude va
permettre d’améliorer la transformation des mangues pour une plus grande compétitivité par
l’utilisation appropriée des variétés de mangue produites et par la proposition de nouvelles
technologies de transformation pour une diversification des produits dérivés de la mangue.
Il s’est avéré que seules les variétés Amélie, Brooks, Kent, Keitt, Lippens et Springfield sont
actuellement valorisées parmi la quarantaine de variétés recensées (Kanté-Traoré et al., 2017).
Les variétés Amélie, Brooks et Lippens sont utilisées pour le séchage. La variété Kent est
beaucoup plus exportée vers les marchés européens. Cependant quelques unités l’essayent au
séchage. L’utilisation de ces variétés s’explique par le fait qu’elles sont les plus répandues et
sont trouvées dans toutes les zones où la mangue est produite. Néanmoins les autres variétés
gagneraient à être également testées dans la transformation ou dans l’exportation à l’état frais.
Une invite est donc adressée aux producteurs de mangue afin de prendre en compte ces
variétés dans la recomposition des vergers. Les données recueillies ont également montré que
34 % des unités interviewées pratiquent le murissement des mangues avec des produits
chimiques comme l’éthylène (C2H4), l’acétylène (C2H2), l’éthrel/éthéphon (C2H6ClO3P) et le
carbure de calcium (CaC2). L’utilisation de ces produits chimiques est admise à condition que
le dosage et les conditions appropriées d’application soient maîtrisés (De la Cruz et Garcia,
2002; MAI, 2013). Le dosage doit être fait en fonction de la variété, la durée du traitement et
la température du milieu. L’utilisation de l’éthrel pour le murissement des mangues donne
souvent des résultats appréciables à savoir une couleur attractive, l’augmentation de la teneur
en caroténoïdes et en extrait sec soluble; toutefois elle entraine la diminution de la teneur en
vitamine C et donne parfois des fruits pauvres en saveur (MAI, 2013). Il est estimé qu’un
kilogramme de carbure de calcium libère environ 350 litres d’acétylène (Darne, 2001). Le
carbure de calcium et l’éthéphon sont couramment utilisés par les vendeuses de mangues
fraîches et par certains transformateurs. Ces acteurs maîtrisent très peu ou souvent pas les
doses et les conditions d’utilisation. Etant donné les effets néfastes de ces produits sur la santé
103
humaine, il est d’une urgence qu’une sensibilisation soit menée et que les acteurs soient
formés sur leur utilisation. A travers l’enquête, il ressort que 47,8 % des unités effectuent un
suivi de conservation pour déterminer la durée de vie de leurs produits, 21,7 % font usage des
données de la bibliographie et 30,4 % donnent arbitrairement une durée de vie à leurs
produits. Le suivi de conservation consiste le plus souvent à une observation à l’œil nu des
changements qui s’opèrent sur le produit. Certaines unités accompagnent l’observation par
des analyses microbiologiques. Il est important de mener un travail de sensibilisation sur
l’application des normes de qualité dans la transformation des produits agroalimentaires ainsi
que sur l’importance des analyses physico-chimiques et microbiologiques de ces produits. Il
serait recommendable que les structures d’appui technique comme les laboratoires collaborent
avec les unités de transformation pour la détermination de la durée de vie des produits afin de
garantir la qualité des produits mis sur le marché. C’est pourquoi les efforts fournis par
certaines unités inscrites dans des démarches de certification et l’application des bonnes
pratiques d’hygiène et de fabrication sont à encourager.
Les données rapportées à travers l’enquête auprès des unités de transformation ont révélé des
contraintes dont les mesures correctives relèvent de la connaissance des variétés transformées.
Une vingtaine de variétés de mangue ont été caractérisées à travers la détermination de
paramètres physiques, les paramètres de mesure de la qualité du fruit et les paramètres
nutritionnels (matières grasses totales, matières minérales totales, protéines totales,
carbohydrates totaux et carbohydrates simples, fibres totales, β-carotène, vitamine C et
composés phénoliques totaux).
Les résultats obtenus montrent que les valeurs du poids obtenus des 20 variétés de la présente
étude répondent aux normes de calibration des variétés rencontrées sur le marché européen
(codex 184-1993). Les valeurs élevées du taux de pulpe des 20 variétés étudiées sont un bon
indicateur pour la transformation industrielle. La teneur minimale en jus et/ou pulpe (% v/v)
des nectars de fruits préconisée par Codex Stan 247 est de 25 %. Ces variétés sont donc toutes
aptes à la fabrication de nectar de mangue et à la purée de mangue.
Les résultats de l’analyse de la couleur des 20 variétés de mangue ont montré que les pulpes
des variétés Julie et Lippens sont de couleur jaune-vive suivies des variétés Glazier, Keitt,
Amélie, Brooks et Smith. Tandis que les pulpes des variétés Sakabi, Valencia, Dixon et
Alphonso les moins jaunes-pâle. Toutefois ces résultats méritent d’être confirmés ; car la
couleur n’a pas été immédiatement mesurée après épluchage, donc les pulpes pourraient êtres
exposées aux réactions de brunissement enzymatiques ou non enzymatiques. A partir des
teneurs en acidité titrable (AT), des valeurs du pH, des teneurs en extrait sec soluble (ESS) et
du ratio extrait sec soluble/acidité titrable (ESS/AT) obtenus, les 20 variétés de mangue
104
pourraient être classées en 3 groupes. Les variétés Amélie, Kent, Brooks, Valencia, Sakabi et
Dixon sont plus acides que les autres et de faibles valeurs du pH et ESS/AT. Les variétés
Alponso, Beverly, Glazier, Miamilate, Palmer, Sensation, Smith Springfield et VSB sont
moyennement acides et les variétés Lippens, Francis, Irwin, Keitt et Julie sont faiblement
acides ou sucrées.
Les variétés Irwin, Keitt font une exception car elles ont un pH ˂4,5 cependant, leur ratio
ESS/AT sont respectivement de 43,82 et 39,24. Les teneurs en extrait sec soluble des 20
variétés étudiées sont supérieures à la valeur brix minimale des jus de fruits reconstitués et
purées reconstituées qui est de 13,5 % (Codex Stan 247-2005) exceptée celle de la variété
Sakabi qui est de 11 %. La valeur énergétique des 20 variétés de mangue varie entre 71,58 et
80,64 Kcal/100 g de matière sèche. Ces mangues sont moyennement caloriques et peuvent
être indiquées dans les régimes alimentaires. En effet la mangue a un index glycémique de 50
et une charge glycémique faible (7). Les résultats obtenus ont également montré que les 20
variétés de mangue étudiées ont des teneurs importantes en fibres totales et en antioxydants
(β-carotène, vitamine C et composés phénoliques totaux) et en sucres simples (fructose,
glucose et saccharose).
Les technologies mises au point au cours de cette étude sont une contribution à la
diversification des produits dérivés de la mangue au niveau des unités de transformation. La
technologie des beignets de mangue est facilement applicable tant au niveau des unités qu’au
niveau des ménages. Elle utilise des équipements peu coûteux et disponible sur le marché
local. Ce sont des friandises que l’on peut consommer à tout moment de la journée. Cette
technologie permet de valoriser les écarts de tri dans les unités de séchage de mangue et aussi
de valoriser les mangues trop mûres et saines. La technologie de mangues confites est aussi
commode. Elle utilise des équipements peu coûteux et peut être réalisée à l’échelle
industrielle. Les mangues confites peuvent être consommées en état ou utilisées en salades de
fruit, dans le yaourt, la pâtisserie etc. En garatissant les normes de qualité, elles pourraient
être potentiellement exportées.
105
Conclusion générale
Le présent travail a permis de caractériser différentes variétés de mangue existantes au
Burkina Faso afin de permettre leur utilisation appropriée par les acteurs de la filière mangue.
L’état des lieux a permis d’identifier les principales variétés de mangue utilisées dans les
unités de transformation qui sont Amélie, Brooks, Keitt, Kent, Lippens et Springfield. Il a
également permis de recenser les technologies de transformation existantes qui reposent
principalement sur les technologies de la mangue séchée et les nectars de mangue. Il a été
également possible de juger le niveau de connaissance des acteurs en ce qui concerne les
normes de qualité pour la mangue et des produits dérivés. Ainsi, 95 % des unités enquêtées
sont informées de l’existance des normes de qualité sur la mague et ses produits dérivés, 88 %
sont engagées dans une démarche qualité et 79 % appliquent les recommandations de ces
normes de qualité. La caractérisation physico-chimique et biochimique des 20 variétés de
mangue a montré une discrimination nette entre certaines variétés. Les variétés Kent, Amélie,
VSB, Springfield, Palmer et Smith possèdent les taux de pulpe les plus élevés. La variété
Amélie contient les teneurs les plus élevées en acidité titrable, en β-carotène et en vitamine C.
Les variétés Sensation, Julie, Palmer et Smith possèdent les plus fortes teneurs en composés
phénoliques totaux. Les plus fortes valeurs du ratio ESS/AT sont trouvées au niveau des
variétés Lippens, Francis, Irwin et Keitt. Au regard du ratio ESS/AT, la variété Lippens est la
variété la plus sucrée (ESS/AT : 62,59). Suivie des variétés Francis (ESS/AT : 50,90), Irwin
(ESS/TA : 43,82), Keitt (ESS/TA : 39,24) et Julie (ESS/TA : 32,95). La variété Sakabi est la
plus acide (ESS/TA : 9,79) suivie des variétés Amélie (ESS/TA : 11,24), Dixon (ESS/TA :
14,81), Kent (ESS/TA : 15,54) et Valencia (ESS/TA : 17,13). Du fait de leur forte teneur en
acidité titrable, leur pH < 4 et de leur ratio ESS/TA relativement faible, les variétés Amélie,
Brooks, Kent, Valencia, Dixon et Sakabi peuvent être recommandées pour la fabrication de
boissons (jus/nectar), purée, vinaigre et concentrée de mangue etc. Les variétés Lippens, Julie,
Keitt, Francis, Palmer, Springfield, Glazier, Smith, Miamilate et Beverly peuvent être
utilisées pour le séchage de mangue et pour la fabrication de purée de mangue, de nectars, de
confiture, marmelade, de conserves de mangue etc. Les résultats de cette étude pourraient
orienter les transformateurs/ transformatrices dans le choix des variétés pour les types de
produits finis. Il serait intéressant de vérifier également l’impact des technologies ou procédés
de transformation sur la qualité nutritionnelle des produits dérivés de la mangue mis sur le
marché. Les résultats obtenus de cette étude sont intéressants et mériteraient d’être
approfondus. Il serait surtout nécessaire de :
106
- Poursuivre les essais de formulation de produits dérivés de la mangue pour offrir aux
unités de transformation de nouveaux produits ;
- Effectuer un suivi de conservation sur les beignets de mangue ;
- Rechercher un emballage approprié à moindre coût pour les deux produits mis au
point ;
- Effectuer une caractérisation des co-produits de la mangue (peau, noyau) pour
permettre leur utilisation ;
- Déterminer la fermeté des variétés de mangue en fonction du stade de maturité
physiologique et l’activité des PPO et POD contenus dans leur pulpe. En effet les PPO et
POD sont responsables du changement de couleur des produits dérivés de la mangue au cours
de la conservation ;
- Evaluer l’impact des technologies ou procédés de transformation sur la qualité
nutritionnelle des produits dérivés de la mangue mis sur le marché,
- Rchercher la présence de métaux lourds ou résidus de pesticides dans les produits
dérivés ;
- Rechercher d’autres substances d’intérêt biologique contenues dans la pulpe, peau et
noyau de mangue ;
- Transférer les connaissances et technologies aux acteurs de la filière mangue à travers
des sessions de formation, d’information et de démonstration.
Nous recommandons aux chercheurs de l’INERA de Banfora la vulgarisation des 14 variétés
(Alphonso, Beverly, Dixon, Francis, Glazier, Irwin, Julie, Miamilate, Palmer, Sakabi,
sensation, Smith, Valencia et VSB) auprès des producteurs de mangue afin de donner plus de
variétés pour l’exportation et la transformation. L’étude a mis en évidence leurs propriétés
technologiques intéressantes.
107
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Vasquez-Caicedo A. L., Neidhart S., Carle R. 2004. Postharvest ripening behavior of nine
Thai mango cultivars and their suitability for industrial applications. Acta Horticulturae.
645, 617-625.
124
Vasquez-Caicedo A. L., Sruamsiri P., Carle R., Neidhart S. 2005. Accumulation of all-trans-
carotene and its 9-cis and 13-cis stereoisomers during postharvest ripening of nine Thai
mango cultivars. Journal of Agricultural and Food Chemistry 53, 4827-4835
Vayssières J. F., Korie S., Coulibaly T., Temple L., Boueyi S. 2009. The mango tree in
northern Benin (1): cultivar inventory, yield assessment, early infested stages of mangos
and economic loss due to the fruit fly (Diptera Tephritidae). Fruits, 64 (4), 207-220.
Veda S., Platel K., Srinivasan K. 2007. Varietal Differences in the Bioaccessibility of β-
Carotene from Mango (Mangifera indica) and Papaya (Carica papaya) Fruits. Journal
of Agricultural and Food Chemistry 55, 7931-7935
Watson L., Dallwitz M. J. 1992. Onwards. The Families of Flowering Plants: Descriptions,
Illustrations, Identification, and Information Retrieval. [Online] http://delta-intkey.com
(posted Version: 9th September 2009).
West K. P., Darnton-Hill I. 2008. Vitamin A deficiency. In: Semba, R. D., Bloem, M. W.
(Eds.), Nutrition and Health in Developing Countries. Humana Press, Totowa, USA,
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Wongmetha O., Ke L.-S., Liang Y.-S. 2015. The changes in physical, bio-chemical,
physiological characteristics and enzyme activities of mango cv. Jinhwang during fruit
growth and development. NJAS-Wageningen Journal of Life Sciences 72-73, 7-12
125
Liste des publications, communications et posters
i
A. Articles issus de la thèse
1- Kanté-Traoré H., Sawadogo-Lingani H., Seogo I., Kabore D., Dicko M. H. (2017).
Procédés de transformation de la mangue et niveau de connaissance des normes de qualité par
les unités de production au Burkina Faso. Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(1): 195-207, DOI:
http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v11i1.16. Avalable online at http://www.ifgdg.org.
C. Communications
1- Kanté-Traoré H., Sawadogo-Lingani H., Dicko M. H. (2016). Aptitudes
technologiques des six variétés de mangue les plus répandues au Burkina Faso. Journée
Femmes Scientifiques de l’Institut de Recherche et Développement (IRD Ouagadougou)
ii
tenue le 31 mars 2016 à Ouagadougou (Burkina Faso) sous le thème «Femme et Recherche
pour le Développement»
D. Posters
1- Kanté-Traoré H., Sawadogo-Lingani Hagrétou, Dicko H. Mamoudou (2016).
Technological properties of six mango varieties used mostly in Burkina Faso. Journées
portes ouvertes du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST),
tenues les 29 et 30 septembre 2016 à Ouagadougou (Burkina Faso). Symposium International
sur la Science et la Technologie (SIST), tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) du 24 au 28
octobre 2016
iii
Annexes
iv
Annexe 1 : Questionnaire sur l’état des lieux sur la
transformation
v
QUESTIONNAIRE SUR LA TRANSFORMATION DE LA MANGUE
Avril 2014 - IRSAT/DTA
Bonjour. Mon nom est ___________ . Je suis de l'IRSAT(Institut de Recherche en Sciences Appliquées et
Technologies, un organisme de recherche. Nous collectons des informations sur les entreprises de
transformation de mangue en vue de faire l'inventaire des produits finis de la mangue et de repérer les
difficultés qu'elles rencontrent dans la perpective d'une amelioration de la transformation des mangues au
Burkina Faso.
A.INFORMATIONS GENERALES
A1. Numéro de la fiche d'enquête A4.Contact de l'enquêteur
A2.Date de l'interview
C. DOMAINES D'ACTIVITES
C1.Quelles sont les principales activités de l'entreprise?
1. Production 2. Transformation
3. Commercialisation
C3A. Si autre precisez C12.Quelle est la durée de validité de vos produits finis?
Mangue séchée
Jus
C4.Quels sont vos principaux clients ?
Nectar
1. Ménages 2. Grossistes 3. Revendeurs
4. autre Confiture
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
Pulpe/purée
C4A. Si autre précisez Mangue au sirop
Chutney
Compote
C5.Quels sont vos principaux fournisseurs en matière
première (mangue) ? Marmelade
1. Producteurs 2. Revendeurs
Vinaigre
3. Dans les marchés 4. Autre
Vous pouvez cocher plusieurs cases. Poudre de pulpe de mangue
C19A.Si OUI quelles sont les normes que vous connaissez ? C25.Quelles autres contraintes et difficultés rencontrées
dans votre secteur d'activité?
vi
Available online at http://www.ifgdg.org
1
Département Technologie Alimentaire, IRSAT/CNRST, 03 BP 7047, Ouagadougou 03, Burkina Faso.
2
Laboratoire de Biochimie Alimentaire Enzymologie Biotechnologie Industrielle et Bioinformatique (BAEBIB),
UFR/SVT Université de Ouagadougou, 03 BP7021 Ouagadougou 03, Burkina Faso.
*
Auteur correspondant ; E-mail: hyacinthe77@yahoo.fr
RESUME
ABSTRACT
Mango (Mangifera indica L.) processing is the main activity of more than sixty micro agro industrial
food enterprises in Burkina Faso. This activity is mainly based on the use of traditional knowledge. To assess
on the knowledge level of the quality standards of mango and its products by actors involved its technological
processing a survey was conducted among 40 units of mango processing through land outlets in eight cities of
Burkina Faso. Data obtained showed that the units are 41% craft. The transformation concerns the processes of
dried mango, juice/nectar, and jam and mango syrup. Among units, 34% accelerate mango ripening using
calcium carbide and ethephon. The data revealed that 95% of interviewed transformers were aware of quality
standards; 87.5% were involved in quality approach; 79% implemented the recommendations of these quality
standards. These findings could guide to sensitize and train stakeholders on the importance of quality standards
in processing; diversification of end-products in order to provide good quality products for the consumer and
also face the external market which is highly competitive.
© 2017 International Formulae Group. All rights reserved.
196
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600 tonnes de mangue séchée exportées ont villes. Il s’agit principalement des villes de
rapporté 7 milliard de francs CFA. En 2009, Banfora et Nyangologo dans la région des
environ 200 tonnes de mangue séchée Cascades, Bobo-Dioulasso, Orodara et
exportées ont rapporté une devise de 2,5 Toussiana dans la région des Hauts bassins,
milliard de francs CFA. Cela a porté le Ouagadougou dans la région du centre, Réo
dans la région du Centre-Ouest et Ouahigouya
Burkina Faso au 1er rang des pays exportateurs
dans la région du Nord.
de la mangue séchée de la sous-région Ouest-
Africaine (Ouédraogo, 2011). De plus en plus,
Outil de collecte
il existe une demande locale élevée en L’outil de collecte des données est un
produits élaborés pour lesquels les questionnaire (fiche d’enquête) conçu par une
consommateurs ont des exigences de qualité. équipe composée d’un ingénieur de recherche,
Il existe également une demande de produits un technicien supérieur de recherche, un
finis de qualité pour les marchés à sociologue et un statisticien. Ce questionnaire
l’exportation, dont l’accès est totalement a été soumis à un comité pour vérifier son
conditionné par le respect de normes qui sont adaptation et le valider. Une recherche
de plus en plus strictes. Les unités de bibliographique a été ensuite menée pour
transformation devraient travailler davantage recenser toutes les unités (Tableau 1) de
à diversifier et à améliorer la qualité de leurs transformation de la mangue connues au
produits en se conformant aux exigences de la Burkina Faso. Une sortie de terrain a été
réglementation régionale et internationale. Le effectuée auprès des unités qui ont accepté
présent travail s’inscrit dans cette lancée en l’enquête dans les localités suscitées.
évaluant le niveau de connaissance des L’enquête a permis de recueillir des
normes de qualité par les transformateurs, afin informations sur les quatre points suivants: les
d’améliorer les procédés de production et caractéristiques des unités de transformation,
diversifier les produits dérivés. les variétés de mangue utilisées, les
techniques de stockage et de murissement
MATERIEL ET METHODES
pratiquées, les produits transformés et leurs
L’approche méthodologique adoptée
procédés de production, et le niveau de
dans la présente étude a consisté à
connaissance des normes/spécifications de
l’identification des zones d’étude, à
l’élaboration de l’outil de collecte des qualité par les acteurs du maillon de la
données, à la collecte des données sous forme transformation. La collecte de ces
d’enquête/entretien, à l’analyse et à informations a été effectuée par quatre
l’exploitation de ces données collectées. équipes d’enquêteurs réparties dans chaque
zone d’étude.
Zone d’étude
L’étude a été réalisée au Burkina Faso Traitement des données
dans les principales zones de production de la L’élaboration du masque de saisie et
mangue (Figure 1) et d’implantation d’unités l’introduction des données a été faite avec le
et d’industries de transformation de la logiciel CSPRO 5.
mangue. Elle a concerné cinq régions et huit
197
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Centre-Ouest 1
Hauts-Bassins 45
Centre 10
Nord 1
Total 65
198
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mangue biologique, la certification selon le les difficultés liés au remplissage des cahiers
système HACCP, la certification selon la de charge.
norme ISO 22000 ou encore les bonnes
pratiques d’hygiène/bonnes pratiques de Contrôle de la qualité des produits dérivés
fabrication (BPH/BPF) et le commerce de la mangue dans les unités
équitable. Parmi les unités qui connaissent ces Le contrôle de la qualité des produits
normes, 79,00% font des efforts pour les transformés est effectué dans les laboratoires
appliquer et pensent être dans les règles. d’analyse disponibles au Burkina Faso. Les
Cependant elles stipulent rencontrer des unités de transformation ont souvent recours à
difficultés au niveau de leur application. Les ces laboratoires pour l’analyse des paramètres
autres unités (21,00%) connaissent l’existence physico-chimiques, microbiologiques,
des normes et leurs exigences en matière nutritionnels et sensoriels de leurs produits.
d’assurance qualité mais ne les appliquent pas. Ainsi 80% des acteurs affirment avoir déjà fait
Les raisons évoquées pour justifier cette non analyser leurs produits dans un laboratoire
application sont entre autres l’absence, pour au moins un paramètre de qualité. Parmi
l’indisponibilité ou la cherté des documents eux, 72% reconnaissent avoir effectué des
des normes; l’absence de formation sur analyses physico-chimiques et
l’utilisation des normes; l’analphabétisme microbiologiques, 25% ont effectué
d’une grande partie du personnel employé uniquement des analyses physico-chimiques
dans les unités de transformation; l’utilisation et 3% ont effectué uniquement des analyses
d’équipements non adaptés à la microbiologiques sur les produits. Toutes les
transformation; le coût élevé des analyses unités interviewées reconnaissent que ces
microbiologiques des produits transformés et analyses ne sont pas faites de façon
permanente.
70
60
Nombre d'unités (%)
50
40
30
20
10
0
Cascades Centre-Ouest Hauts-Bassins Centre Nord
Localité
201
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Figure 3 : Principales variétés utilisées dans les unités de transformation au Burkina Faso.
60
Amélie Brooks Kent Lippens Springfield
50
Proportion (%)
40
30
20
10
0
Disponibilité Facilité de Rendement Coût Demande du
transformation client
Figure 4: Raisons du choix de ces variétés utilisées dans les unités de transformation au Burkina
Faso.
202
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203
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utilisés pour le murissement des mangues par transformation de la mangue dans les pays
les vendeuses de la mangue fraîche et par comme l’Inde (MIA, 2013). Les promoteurs
certains transformateurs. Les doses et les des unités de transformation pourraient
conditions d’utilisation de ces produits ne sont s’inspirer de ces technologies pour diversifier
pas maîtrisées par ces utilisateurs. Etant donné les produits dérivés de la mangue et lui
que ces produits ont des conséquences apporter une valeur ajoutée. Le contrôle
néfastes sur la santé humain, il est donc urgent qualité des produits transformés de la mangue
qu’une sensibilisation soit menée auprès des revêt être une problématique pour les unités.
acteurs sur les méthodes et les conditions Au regard des données recueillies sur
d’utilisation de ces produits chimiques afin la durée de vie des produits, 47,8% des
qu’ils soient bien maîtrisés. transformateurs/transformatrices effectuent un
Le manque d’infrastructures de suivi de conservation pour déterminer cette
stockage des mangues dans les unités révèle durée de vie. Ce suivi de conservation
leur faible capacité de transformation. En correspond le plus souvent à une observation à
effet, au Burkina Faso comme dans les pays l’œil nu des produits transformés sur une
de la sous-région, les industries de période de six ou 12 mois. L’observation à
transformation agroalimentaire, l’œil nue est quelque fois appuyée par des
particulièrement celles de la transformation analyses microbiologiques. Cela est inquiétant
des fruits ne sont pas très développées. car ces produits dont la qualité sanitaire n’est
Lorsqu’elles existent, elles pratiquent des pas confirmée par des analyses physico-
procédés artisanaux de transformation. Ces chimiques et microbiologiques, pourraient être
procédés artisanaux ont un impact sur les impropres à la consommation. Cette
produits transformés. En effet, on observe une inquiétude montre qu’il y a un énorme travail
irrégularité de la qualité d’une production à de sensibilisation à faire sur l’application des
une autre faute de maîtrise des bonnes normes de qualité dans la transformation des
pratiques ou du respect strict des normes. Des produits agroalimentaires ainsi que sur
progrès d’amélioration du maillon de la l’importance des analyses physico-chimiques
transformation sont en train d’être réalisés au et microbiologiques de ces produits. Il est
Burkina Faso ainsi que dans les pays de la également important que les structures
sous-région. Par exemple au Burkina Faso, d’appui technique comme les laboratoires
depuis 2007, il existe une usine de collaborent avec les unités de transformation
transformation de la mangue dénommée pour la détermination de la durée de vie des
«DAFANI» (PAFASP, 2011). De même au produits afin de garantir la qualité des produits
Sénégal, il existe une usine de production de mis sur le marché. C’est pourquoi les efforts
vinaigre à base de mangue (Tounkara et al., fournis par certaines unités inscrites dans des
2011). Au Mali, depuis 2009, une mise en démarches de certification et l’application des
place d’une usine de production de la purée de bonnes pratiques d’hygiènes et de fabrication
mangue a été réalisée par Abt Associates sont à encourager.
Investment Analysis (Abt Associates
Investment Analysis, 2009). Conclusion
Les procédés de fabrication rencontrés Cette étude a permis de faire l’état des
dans les unités sont ceux relatés par Kameni et lieux des unités de transformation de la
al. (2003), Vayssiere et al. (2008), MAI mangue au Burkina Faso et d’évaluer le
(2013). Ces procédés sont assez bien maîtrisés niveau de connaissance des
par les unités de transformation surtout celui normes/spécifications de qualité par les
promoteurs. Les principaux procédés
de la mangue séchée au Burkina Faso.
technologiques, les variétés de mangue et les
Cependant les produits dérivés de la mangue pratiques de murissement utilisé dans les
ne sont pas assez diversifiés alors qu’il existe unités de transformation sont maintenant
plusieurs autres technologies de
205
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identifiées. Bien que plus de la majorité des mangue. Institut Royal des Tropiques
transformateurs/transformatrices soit informée (KIT), Amsterdam, Pays-Bas ISBN: 978
sur les normes de qualité régissant la 90 6022 142 2, 143 p
transformation de la mangue et les applique, Arnoldus M, Van der Pol F. 2009.
la qualité des produit finis reste à parfaire. Amélioration des performances de la
Ainsi, il y a lieu de continuer la sensibilisation filière des produits transformés de la
et la formation des acteurs pour une mangue au Burkina Faso et au Mali. Une
amélioration des procédés technologiques et la étude pour la Banque Mondiale, le PCDA
maîtrise de la qualité des produits. Il importe et le PAFASP, financée par l’Union
aussi de créer des centres d’incubation pour Européenne, 116 p.
suivre ces transformateurs dans leurs activités Abt associates investment analysis. 2009.
de transformation afin de permettre à la filière Mango Pulp and Nectar Processing in
mangue d’être plus compétitive. Les données Mali: A Technical and Financial Analysis
collectées pourront servir aux décideurs et for the Malian Investor, USAID, 42 p.
porteurs de projets d’innovation au niveau de Badji O. 2012. Revue nationale sur la
la transformation pour une meilleure valorisation non Alimentaire des mangues
orientation de leur intervention. au Sénégal. COLEACP-PAEPARD,
décembre 2012, 23 p.
CONFLIT D’INTERETS CBI (Centre for the Promotion of imports
Les auteurs déclarent qu’il n y a aucun from developing countries). 2015.
conflit d’intérêts. Caractéristiques produits pour les mangues
fraîches. www.cbi.eu/disclaimer. Consulté
CONTRIBUTIONS DES AUTEURS le 13/08/2015.
HKT a élaboré l’outil de collecte des CEFCOD (Centre d’Etude, de Formation et de
données, collecté les données et a rédigé le Conseil en Développement). 2013.
manuscrit. HSL a corrigé l’outil de collecte Situation de référence des principales
des données, supervisé la collecte des données filières agricoles au Burkina Faso. Rapport
et a corrigé le manuscrit. IS a participé à version finale, Ministère de l’Agriculture
l’élaboration de l’outil de collecte des et de la Sécurité Alimentaire, 74 p.
données, collecté et traité les données. KD a Darne F. 2001. Du carbure de calcium à
participé à la correction du manuscrit. MHD a l’acétylène. Groupe d’études techniques de
participé à la correction du manuscrit. l’EFS. Spelunca n°83-3ème trimestre, 8 p.
De la Cruz JM, Garcia HS. 2002. Mango:
REMERCIEMENTS Post-harvest Operations. AGSI/FAO:
Cette étude a été financée par la Danilo Mejia, PhD (Technical), Beverly
Banque Mondiale à travers le Programme de Lewis (Language & Style). Last reviewed,
Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest 70 p.
(PPAAO/WAAPP) et son Centre National de Djioua T. 2010. Amélioration de la
Spécialisation en Fruits et Légumes (CNS- conservation des mangues 4ème gamme
FL). Les auteurs remercient le personnel du par application de traitements thermiques
Département Technologie Alimentaire (DTA) et utilisation d’une conservation sous
ayant contribué à la collecte des données sur atmosphère modifiée. Thèse de doctorat,
le terrain, ainsi que les unités de Académie d’Aix-Marseille Université
transformation de la mangue. d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 169 p.
Guira M, Zongo JD. 2006. Etude de la
REFERENCES distribution des variétés cultivées dans les
Arnoldus M, Van der Pol F, Ravry C. 2011. vergers de manguier de l’Ouest du Burkina
Affaire juteuse ou déception amère: quel Faso. Sciences et Techniques, série
est l’avenir des produits dérivés de la Sciences Naturelles et Agronomie, 28(1 et
mangue au Burkina Faso et au Mali? 2): 63-72.
Perspectives et stratégies pour la ITC (Centre du Commerce International).
production et commercialisation de la 2011. Mangue, Service des Nouvelles des
mangue séchée, de la pulpe et du jus de
206
H. KANTE-TRAORE et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 11(1): 195-207, 2017
207
Vol. 12(4) pp. 63-72, April 2018
DOI: 10.5897/AJFS2017.1665
Article Number: 035EF9956346
ISSN 1996-0794 African Journal of Food Science
Copyright © 2018
Author(s) retain the copyright of this article
http://www.academicjournals.org/AJFS
The present study involved the processing and testing of two formulations of mango doughnuts. The
mango pulp formulations were combined either with maize or rice flour. The dough from both
formulations was fried in immersion oil using a gas-fueled fritter and a crepe maker in controlled
conditions. Levels of moisture, titrable acidity, total ash, fat, proteins, total sugars and beta-carotene
were determined for the dough and for the mango doughnuts by using physicochemical standard
methods. Sensory evaluation of the end-products with respect to aroma, color, taste and texture were
performed. Results showed that the moisture contents of mango doughnuts obtained using the gas
fryer which contained maize (DMMgf) or rice (DMRgf) flour were significantly lower than the same
formulations obtained using the crepe maker (DMMcm, DMRcm). The highest fat contents for the DMRgf
and DMMgf doughnuts were 25.34 and 29.78%, respectively. The beta-carotene contents of the
doughnuts fried with the crepe maker (110.32 and 107.92 µg/100 g) were significantly higher than those
doughnut fried with the gas fryer (90.91 and 85.49 µg/100 g). The yellow color of the DMRcm formulation
was found to be very attractive by 70% of the tasters. In contrast, the DMMcm sample was found to be
fairly attractive by 56.70% of the tasters. This method of processing mangos into doughnuts is
convenient, requiring only common household equipment. The product is an innovative way of utilizing
and adding value to over-ripe mango fruit, to reduce post-harvest loss and increase food and nutrition
security.
Key words: Mangifera indica, mango doughnuts, sensory analysis, nutritional characteristics, Burkina Faso.
INTRODUCTION
In Burkina Faso, mango (Magifera indica L.) trees post-harvest losses are estimated to be between 30 and
produce about 337,101 metric tons of fruits per year 40% (PAFASP, 2011). Different methods of processing
(CEFCOD, 2013). Since mango is a climacteric fruit, mango fruit are practiced in artisanal, small and medium
64 Afr. J. Food Sci.
enterprises such as DAFANI in Burkina Faso. Mango Faso since 2002 and has been improved upon by the National
fruit products include mango juice, dried mango, jam etc. Institute for Environment and Agricultural Research (INERA).
The most common and widely used form of processing is Currently, the TS2 variety is grown in lowlands, either rain-fed or
dried mango (Kanté-Traoré et al, 2017). Dried products with irrigation. For the purposes of this study, 10 kg of the TS2
variety was purchased at one of the outlets in the city of
are commercialized and consumed around the world. Ouagadougou.
However, the drying process needs specialized Maize kernels (Zea mays) of the Espoir variety used were from
equipment such as solar dryers or gas dryers, which are the maize, originating from INERA's varietal selection. Kernels (10
not easily available to individuals. Frying could be an kg) were purchased at the INERA depository in Bobo-Dioulasso.
alternative way of processing mango for diversifying
mango preservation. An advantage of this process, in
Preparation of the raw material
relation to sensory appeal for consumers, is that it
generates complex products with crisp textures which are Once the purchased mangoes reached gustative maturity, they
also rich in flavors. These characteristics are responsible were sorted, weighed and washed with tap water. They were then
for the success of fried products around the world wiped, hand-peeled and the seed removed. The pulp obtained was
(Banks, 1996; Gonzalez., 2007; Mestdagh et al., 2008). blended using a mixer, weighed, packaged in food bags and stored
in the freezer at -20°C.
Fried products of animal origin are the most common.
The maize or rice kernels were washed and dried for 24 h at
Fried products of vegetable origin are those based on room temperature at the technopole workshop. Kernels were then
starchy items such as potatoes (Moreira et al., 1999). ground using a disc mill (Metro Expoters Pvt. LTD, India). The
Fried products of fruit origin come mainly from plantain resulting flour was left to cool at room temperature for 10 min and
bananas; these include "fufu", plantain chips, "alloko", then sieved through a 250µm pore. The flour was then packaged,
doughnuts as “cracro”, cakes and pancakes made from sealed in food bags and stored in plastic bins in a dry, clean room
at room temperature (25°C). The flours were used within one week
plantain flour (Eggleston et al., 1991; N’daAdopo, 1993; after initial storage.
Rojas-Gonzalez, 2007; Planta Innovation, 2011; Bikoï et
al., 2012.; Fongang Fouepe et al., 2016). Several studies
describing chip processing, based on local potato Formulation of the mango dough
varieties are available in several countries such as
Nigeria and Côte d'Ivoire (Ogazi, 1987; Onyejegbu and Formulation of the dough involved measuring the required
proportions of raw materials and ingredients, then mixing them to
Orolunda, 1995; Diaz et al., 1996; Vitrac and Raoult- produce the dough for the mango doughnuts. Eight formulations
Wack, 2002). However, studies of fried products based were prepared in two batches. The first batch consisted of mango
on mango have not been previously described. The pulp, wheat or maize flour, sweet potato (orange flesh) or rice flour,
present study looks at an innovative process for and eggs, in proportions of 76:20:4. For the second batch, the
transforming mango pulp into doughnuts using local same ingredients were used by the proportions 81:15:4. The
cereal flours. It adds to our knowledge about product doughnuts produced from these dough formulations were then
subjected to sensory analysis tests. The results of this test showed
diversification for mangos, which may contribute to a that the dough formulations that produced doughnuts with the best
reduction in post-harvest losses of this climacteric fruit. acceptance were those obtained using mango pulp with maize
Adoption of doughnut production at both the household flour, and mango pulp with rice flour, both containing 4%
and commercial level would help reduce the enormous eggs.Thus, the rest of the study focused on these two formulations
post-harvest losses of mango and contribute to food and as shown in Table 1.
nutritional security.
Mango doughnuts processing
MATERIALS AND METHODS
The raw material (mango pulp) and ingredients (maize/rice flour and
eggs) were mixed in a kneader (Panasonic MK-GB1, China) for 10
Plant materials min.
The dough obtained was then fried in refined palm oil (Dinor,
Fresh mango (Mangifera indica L.) of the Keitt variety was Sania Cie) using either a gas fryer or a crepe maker (Geepas GPS-
purchased from the local fruit market in 1382) according to the diagram summarized in Figure 1. The
Ouagadougou, in July 2016. The fruits, at physiological maturity, doughnuts were fried by two methods: i) immersed in a gas fryer at
were kept at room temperature for ripening under natural 155°C for 10 min, and ii) using an electric crepe maker at 135°C for
conditions. 5 min, with a controlled quantity of oil (Figure 1). A sensory
Rice kernels (Oryza sativa L.) of the TS2 variety, originating from evaluation was carried out on the doughnuts with the crepe maker
Taiwan, were obtained. This variety has been introduced to Burkina to test the acceptability of this new product by the consumers.
Author(s) agree that this article remains permanently open access under the terms of the Creative Commons Attribution
License 4.0 International License
Kante-Traore et al. 65
Formulation I Formulation II
Ingredients
Mango pulp/ Maize flour (MM) Mango pulp/ Rice flour (MR)
Mango pulp (%) 81 81
Maize flour (%) 15 -
Rice flour (%) - 15
Egg(%) 4 4
Total 100 100
Doughnuts sampling for analysis by frying in the crepe maker. It involved the evaluation of the
sensory profile according to the ISO 11035 (1994) method. This
Two samples of each produced dough and mango doughnuts were evaluation tested sensory attributes such as color, aroma, taste,
stored in an airtight bottle in a freezer at -20°C for physico-chemical texture in the mouth, and texture by feeling between the fingers.
analysis at a later date. The test was performed in two sessions during two days by 30
The sensory evaluation was conducted on freshly-prepared panelists from the Departments of Institute of Applied Sciences and
doughnuts, within three hours of preparation. Technologies CNRST, Burkina Faso. Participants had minimum
education. The panelists consisted of 13 men and 17 women
distributed into the three age groups as follows: 15 - 30 years: 40%,
31 - 40 years: 46.70%, over 40 years: 13.30%. The doughnut
Physico-chemical analyses samples of each formulation were randomly placed onto plates with
a three-digit code (Cochran and Cox, 1957), and were served to
The moisture contents of samples of the different products were each panelist. Panelists were isolated to avoid inter-communication
determined using to AFNOR standard method. during evaluation.
The titrable acidity expressed as citric acid equivalent was
performed by titrating 5 g of mango dough and doughnuts using 0.1
N NaOH as described by AFNOR (1986). The total ash was
Statistical analysis
determined according to the ISO 2171 (2007) method.
The fat was extracted in triplicate with Sohxlet apparatus
according to ISO 659 (1998) method. Thereafter, 5 g of dried All physico-chemical data were generated in triplicate. ANOVA,
mango doughnuts were weighed and extracted in n-hexane for 4 h. following Newman-Keuls test (SNK) was performed using XLSTAT
After extraction, the solvent was evaporated with a Rotavapor. The (2014) to analyze and compare the physic-chemical parameters.
flask containing the lipids and the traces of the solvent was placed The data from the organoleptic evaluation were analyzed by SPSS
in an oven at 105°C for 1 h, cooled in a desiccator for 30 min and 20.
then weighed. The total protein content was determined in triplicate
by Kjeldalh method according to the French standard V03-050
(1970) method. RESULTS AND DISCUSSION
The total sugar content was estimated using a colorimetric
method involving acid hydrolysis, intra-molecular dehydration of
sugar into furfurals, followed by condensation of the furfural with
Sensory evaluation of mango doughnuts
phenols to obtain colored hemi-acetals or acetals (Montreuil and
Spik, 1969). Results of the sensory tests of the mango doughnuts are
The β-carotene content of mango doughnuts was determined shown in Figures 2 to 6. The yellow color of the
using the High Performance Liquid Chromatography (HPLC) doughnuts samples (mango pulp + rice flour + egg) was
method as described by Somé et al. (2004). The external standard found to be very attractive by 70% of the panelists. On
solution for calibration was prepared by mixing various quantities of
pure β-carotene powder weighed into 3 ml of hexane to produce the the other hand, the yellow color of doughnut samples
stock solution. The stock solution was then diluted by 1/10, 1/100 DMMcm (mango pulp + maize flour + eggs) was
and 1/1000. Optical densities of the eluted compounds were read at perceived moderately attractive by 57% of the panelists
450 nm. The concentration of the solution having an optical density (Figure 2).
between 0.1 and 0.9 was calculated. From these standard solutions The mango flavour was judged to be weakly intense for
whose concentrations were determined accurately, precise volumes
the DMMcm doughnut by 67% of the panelists compared
were taken to produce a final solution of 60 pmol/20 μl. The β-
carotene in the samples was extracted by successive vortexing of 1 with 40% for the DMRcm doughnut (Figure 3).
g of finely ground mango doughnut for 2 min with 1 ml of extraction Concerning the texture, DMMcm was judged to be
solvent. The solvent was a heterogeneous mixture of hexane, 3M moderately soft by 48% of the panelists and weakly by
sodium chloride, and ethanol (1/1/1). After vigorous stirring, the 52% of them. DMRcm was judged to be very soft by 74%
mixture was centrifuged at 3000 rpm-1 for 5 min at -5°C. This and moderately soft by 22% of the panelists (Figure 4).
process was repeated three times; thereafter, the hexanic phases
were then pooled. The hexane extract (1 ml) was evaporated under
The texture in the mouth was judged to be moderately
a stream of nitrogen while the obtained residue was re-dissolved in oily by 45% and of low oiliness by 41% of the panelists
1 ml of acetonitrile. After micro-filtration (0.5 µm), the sample was for DMMcm, whereas DMRcm was found to be very oily
injected into a LC-18 Supelcosil column (Bellefonte, USA), 25 cm in by 31% and moderately oily by 52% of the panelists
length and 4.6 in diameter, using a loop of 20 µl. The mobile phase (Figure 5). These results corroborate those of physic-
was a mixture of acetonitrile, dichloromethane and methanol in chemical analysis where the fat content of DMMcm and
proportions of 7/2/1, respectively. The elution was in an isocratic
mode. During elution, the carotenoids were identified by their
DMRcm were 13.09 and 15.87% respectively.
retention time of 6.22 min ± 0.26, compared to an external Regarding the acid taste, 78% of the panelists found
standard, using a pump Jasco PU-980 (Tokyo, Japon), a detector the mango doughnut obtained with maize flour (DMMcm)
Jasco UV 975 (Tokyo, Japon), and online interface with a computer to be weakly acidic. The DMRcm was judged to be
with an operating Software Galaxy work station version 1.9.3.2. moderately acidic by 56% and weakly acidic by 41% of
the panelists (Figure 6). The results of the sensory test of
Sensory evaluation DMMcm and DMRcm with regard to acid taste also
confirm those of the physico-chemical analysis whose
A sensory test was carried out on the mango doughnuts produced acidity was low, leading to a less acid taste. In summary,
Kante-Traore et al. 67
Figure 2. Appreciation of the yellow color of mango doughnuts; Where, DMMcm = Mango
doughnut obtained with dough (Mango pulp + Maize flour) fried in crepe make and DMRcm
= Mango doughnut obtained with dough (Mango pulp + Rice flour) fried in crepe maker.
Samples (cods) Moisture (%) Titrable Acidity (%DM) Total ash (%DM) Fat (%DM) Total sugar (%DM) Proteins (% DM) Energetic value (Kcal.100 g-1)
Dough
Mango pulp + Maize flour + Egg (DMM) 68.68 ± 0.07a 9.78 ± 0.00b 1.15 ± 0.02a 12.05 ± 0.04d 61.99 ± 0.03a 5.86 ± 0.13b 357.86 ± 3.19d
Mango pulp + Rice flour + Egg (DMR) 68.65 ± 0.01a 10.48 ± 0.01a 0.91 ± 0.01b 13.12± 0.12c 59.63c ± 0.07b 6.09 ± 0.02a 366.44 ± 3.81c
Doughnuts
Mango pulp + Maize flour + Egg (DMMcm) 52.60± 0.04c 4.62 ± 0.01d 0.95 ± 0.05b 13.09 ± 0.14c 59.31 ± 0.05c 5.53± 0.01d 300.97 ± 3.16f
Mango pulp + Maize flour + Egg (DMMgf) 44.06 ± 0.04e 4.30 ± 0.00f 0.85 ± 0.01c 29.78 ± 0.15a 40.37 ± 0.08f 5.69± 0.02c 422.26 ± 0.79b
Mango pulp + Rice flour + Egg (DMRcm) 55.12 ±0.05b 7.80 ± 0.00c 0.84 ± 0.01c 15.87 ± 0.05e 58.85 ± 0.12d 6.04 ± 0.07a 328.21 ± 1.30e
Mango pulp + Maize flour + Egg (DMRgf) 49.90 ± 0.03d 4.38 ± 0.00e 0.73 ± 0.03d 25.34 ± 0.17b 48.37 ± 0.04e 5.96 ± 0.00a 433.28 ± 6.96a
Different letters a, b, c, d, e and f in the same row indicate statistically significant differences.
fat contents of the mango doughnuts fried with the were fried at 155 and 135°C with a maximum time the mango doughnuts ranged from 85.49 to
-1
crepe maker were relatively low. Total sugar of 10 min, it could be assessed that the formation 110.32 μg.100 g DM. The decrease in β-
content of the dough samples (DMM, DMR) were of these products would be limited. carotene content was observed after frying, and
59.63 and 62% respectively. After processing of The protein content of the dough samples the mango doughnuts produced with the gas fryer
dough into doughnuts (DMMcm, DMRcm, DMMgf, ranged from 5.86 to 6.09% whereas that of the had the lowest beta carotene level (85.49 and
-1
DMRgf), total sugars ranged from 40.37 to mango doughnuts ranged from 5.53 to 6.04%. A 90.91 µg.100 g ). Higher losses were recorded in
58.85%. Sugar levels obtained were all slight decrease in protein contents was observed mango doughnuts produced with the gas fryer
significantly different (Table 2). The decrease in in the doughnuts (DMMcm, DMMgf, DMRcm and (50.44 and 50.68%) compared with those
total sugar contents in the doughnut samples DMRgf). Since the decrease in protein levels is produced with the crepe maker (37.43 and
could be explained by caramelization of sugar and not very significant, we could say that the frying 43.68%). The decrease in the β carotene content
Maillard reactions which reduce sugars and amino temperature of the mango doughnut did not have observed in the mango doughnuts obtained with
acids during frying (Moyano et al., 2002). These a destructive effect on proteins or at least on total crepe maker and gas fryer was likely due to the
reactions, which are responsible for the color, nitrogen. Nevertheless, protein digestibility may isomerization reactions exposed by carotenoids
flavor and texture characteristics of the fried be affected by the process. Gonzalez (2007) during frying. These isomers then entered into
products, also produce compounds such as reported that proteins are denatured into complex reactions to form new products such as
heterocyclic amines and acrylamides (Biego et al., carboxylic groups under the effect of heat. It flavors (Villota and Hawkes, 1992; Belitz et al.,
2009). Heterocyclic amines and acrylamides enters also in Maillard reactions with sugar to give 2004).
developed at temperatures between 100 and new products such as acrylamide.
200°C are suspected to be carcinogenic The average β carotene contents of the dough
compounds (Friedman, 2003; Berlitz et al., 2004; (DMM, DMR) ranged from 172.46 to 195.85 Conclusion
-1
Taubert et al., 2004; Pedreschi et al., 2004; Biego µg.100 g DM, respectively (Table 3). Results
et al., 2009). However, deep frying at temperatures show that β-carotene contents in the dough made Mango pulp can be used to produce good quality
below 200°C may considerably limit their formation from maize flour (DMM) was higher than those doughnuts for human consumption. Appreciation
(Saguy and Dana, 2003). Since our doughnuts made from rice flour (DMR). β-carotene content in of the doughnuts, as indicated by the panelists,
Kante-Traore et al. 71
-1
Samples (cods) β-carotene (µg.100 g DM) β-carotene loss rate (%)
Dough
a
Mango pulp + Maize flour (DMM) 195.85 ± 3.48 -
b
Mango pulp + Rice flour (DMR) 172.46 ±1.30 -
Doughnuts
c
Mango pulp + Maize flour (DMMcm) 110.32± 5.07 43.68
d
Mango pulp + Maize flour (DMMgf) 90.91 ± 17.81 53.68
c
Mango pulp + Rice flour (DMRcm) 107.92 ± 4.59 37.43
d
Mango pulp + Rice flour (DMRgf) 85.49 ± 3.21 50.44
Different letters a, b, c, d, e and f in the same row indicate statistically significant differences.
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