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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-------------
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
--------------------
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
--------------------------

MEMOIRE
Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur des Travaux (D.I.T)

INFESTATIONS TRYPANOSOMIENNES

ET ESSAI DE TRAITEMENTS TRYPANOCIDES CHEZ

LES OVINS DANS LA COMMUNE DE KANDI

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :


Wahabou EL Hadj TOKO ISSAKOU Professeur Souaïbou FAROUGOU, DVM PhD
Maître de Conférences des Universités
Enseignant-chercheur à l’EPAC

Superviseur
Docteur Sanni-yô DOKO ALLOU, Ph.D
Enseignant-chercheur à la Faculté d’Agronomie
Université de Parakou

Année académique 2007-2008

14ème Promotion
Infestations trypanosomiennes et essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de Kandi

DEDICACE

A tous les orphelins de ce monde.

Toi, qui es orphelin du fait de la disparition de la personne susceptible


de te soutenir dans ton devenir,

Toi, qui es orphelin du fait de l’incapacité de la personne susceptible de


te soutenir dans ton devenir,

Toi, qui es orphelin du fait de n’avoir trouvé aucun arbre contre lequel
t’adosser pour ton devenir,

Sache, que tu dois quadrupler tes efforts pour atteindre les mêmes
objectifs que tes paires.

Courage et Persévérance !

UAC/EPAC/DPSA/2008 Wahabou EL–HADJ TOKO I. i


Infestations trypanosomiennes et essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de Kandi

REMERCIEMENTS
Qu’il me soit permis au terme de ce travail d’adresser mes sincères
remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin ont apporté leur contribution
et leur appui à sa réalisation. Ces remerciements s’adressent particulièrement à :

Mes estimés superviseurs,


Professeur. Souaïbou FAROUGOU, Maître de Conférences des
Universités, Chef du Service de la Coopération Universitaire de l’Université
d’Abomey-Calavi (U.A.C.) pour la confiance qu’il a su placer en moi. Qu’il
veuille trouver en ce travail qui, je l’espère ne saurait être une fin, le fruit de tous
les efforts déployés afin que la vie ait un sens pour moi aussi. Votre rigueur,
votre pragmatisme, votre objectivité, votre disponibilité, ainsi que vos qualités
humaines et professionnelles m’ont considérablement impressionnés. Vous êtes
un model. Profonde gratitude.

Docteur. Sanni-Yô DOKO ALLOU, Maître-assistant des universités,


Doyen de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou, qui en gérant
efficacement la préparation et le déroulement de ce travail, a su imposer la
rigueur et les exigences scientifiques à ce travail qui, je l’espère, n’est que le
point de départ de la longue marche. Votre dynamisme, votre disponibilité, votre
savoir-faire, et votre sens de l’éthique et de l’amour du travail bien fait m’ont
beaucoup impressionné. Je me demande ce que serait ce mémoire sans
l’assistance et la confiance constante que vous m’avez toujours inspirées. Cette
œuvre est aussi la vôtre.

Mes sincères remerciements à la Direction du projet NPT/BEN/183-


FA/UP-WU qui a bien voulu financer notre protocole, en particulier le Docteur.
Agnès THOMAS ODJO et le Docteur Roel BOSMA.

Mes remerciements également à la Direction et à tout le personnel du


Laboratoire de Diagnostic Vétérinaire et de Séro surveillance (LADISERO) de
Parakou pour m’avoir accueillie pour mon stage, en particulier à Madame
Jeanne ZANNOU épouse ALIDOU et Monsieur Lamidi AKAKPO
respectivement Chef Section Bactériologie et Sérologie pour leurs
encouragements et leur soutien moral.

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Mes très sincères remerciements au Docteur Luc G. APLOGAN,


Responsable de LADISERO pour son soutien didactique, logistique et moral.
Profonde gratitude. Je demeure persuadé qu’il continuera la promotion des
relations de LADISERO avec les écoles et Universités.

Mes très sincères remerciements au Docteur Tatiana ZAKARI TOURE


Spécialiste en Santé et Production Animale (SSPA), Responsable de la Clinique
vétérinaire de Parakou, pour m’avoir accueilli pour mes stages et pour son
soutien moral.

Je reste profondément sensible, à la confiance que Monsieur Séverin


ADJITORE Chef Section Parasitologie de LADISERO et Monsieur Rodrigue
SETCHEGBE m’ont constamment inspirée pendant le déroulement de ces
travaux, pour leur constante disponibilité, leurs multiples conseils et
encouragements. Votre savoir faire et savoir vivre ainsi que votre sens de
compréhension de la vie m’ont beaucoup impressionné. Profonde gratitude.

Mes très profondes gratitudes iront à Mr. CHABI CHABI chef poste au
service d’élevage de Kandi, Responsable de l’abattoir de Kandi, à son épouse et
à leurs enfants. Des mots ne suffissent pas pour leur exprimer toute ma joie
d’avoir toujours été le bienvenu dans la famille tout au long de mon stage sur le
terrain à Kandi.

Mes remerciements au Docteur Gounou N’GOBI assistant du Ministre


de l’Agriculture de l’élevage et de la Pêche pour ses conseils et son soutien.

Mes sincères remerciements à tous les enseignants et les secrétaires de


la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou pour leur soutien moral,
leurs encouragements et leur sens de compréhension ; en particulier au Vice
Doyen Honoré EDJA, au Docteur Léonard AFOUDA, Chef Laboratoire de la
Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou.

Mes sincères reconnaissances au Docteur Jacques AKOSSOU


enseignant à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou qui a su, avec
une attention fraternelle soutenue, accorder beaucoup d’intérêt et d’attention à
mes préoccupations. Son assistance morale et la mise au point des analyses
statistiques ont été considérablement appréciées. Profonde gratitude.

Mes sincères remerciements à tous mes enseignants de l’Ecole


Polytechnique d’Abomey-calavi (EPAC), à ceux de la Production et Santé
Animales (PSA), en particulier au Docteur Benoît KOUTINHOUIN ex-chef de

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Département et au Docteur Issaka YOUSSAO actuel Chef de Département de


Production et Santé Animales (CD/PSA).

Mes sincères remerciements :


- Au Docteur Corneille AHANHANZO GLELE enseignant à la
Faculté des Arts et Sciences techniques(FAST) de l’Université
d’Abomey-calavi.
- Au Docteur BABIO, Sous-Directeur élevage de Kandi pour sa
contribution dans ce travail
- A Monsieur Isidore BANKOLE
- A ma famille, mes parents mes frères et sœurs pour votre soutien
multidimensionnel
- A mes oncles pour leurs constants soutiens
- A mon oncle Nicolas Daouda TOKO, son épouse Mamatou et leurs
enfants pour m’avoir accueilli, pour leurs sens de compréhension
- A Monsieur Pascal GOUNOU pour son constant soutien
- A Monsieur Messimin FICO pour son soutien logistique et moral
- A Monsieur Cyrille BOKO pour son soutien moral et ses conseils
- A Monsieur Alassane ZIME, Responsable de la bibliothèque de
Kandi, pour son soutien didactique et moral
- A ma cousine Mariam SOULEMANE, épouse MASSARI pour son
soutien
- A Madame Elisabeth DAZOUNGBO pour son soutien logistique
- A mes amis
- A Monsieur Souaïbou MAMA BANI GORO pour son soutien
indéfectible
- A Monsieur Aymar GANI CHABI et sa famille
- A tous mes amis de classe de la 14ème promotion en Production et
Santé Animales (PSA/EPAC/UAC) en particulier, Judith SEKO
N’GOYE, Mariama GAGARA, Judith AHISSOU, Josiane
DJENONTIN, Fiacre ELEGBEDE
- A tous les éleveurs de la Commune de Kandi qui ont accepté mettre
leurs animaux à disposition pour la présente étude en particulier
Monsieur Bio BAREZI (Maire), El hadj Mama SAMBO (Délégué
peul de Tissarou), El Hadj Alidou (Abattoir), Monsieur SIDIBE
(Pèdé), Monsieur Imorou SANNI (Banigourou).

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LISTE DES ABREVIATIONS

CD : Chef de Département.

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi.

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et de


l’Agriculture

IM : Intra Musculaire

LADISERO: Laboratoire de Diagnostic vétérinaire et de Séro surveillance.

PADEB : Projet d’Appui au Développement de l’Elevage dans le Borgou.

PCV : Packed Cell volume

PPR : Peste des Petits Ruminants.

PSA : Production et Santé Animale.

TAA : Trypanosomoses Animales Africaines

UAC : Université d’Abomey-Calavi.

UP : Université de Parakou.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Répartition des animaux par catégories, par sexes et par races.

Tableau II : Trypanocides couramment utilises dans la zone d’étude

Tableau III : Taux d’infection par catégories

Tableau IV : Taux d’infection par races

Tableau V : Résultats des examens parasitologiques chez les Sahéliens

Tableau VI : Résultats des examens parasitologiques chez les Djallonké

Tableau VII: Résultats des examens parasitologiques chez les Métis

Tableau VII : Taux d’infection par modes d’élevage

Tableau IX : Taux d’infection par sexes

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LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Trypanosoma vivax

Figure 2 : Trypanosoma congolense

Figure 3 : Trypanosoma brucei

Figure 4 : Préparation d’une goutte épaisse

Figure 5 : Localisation de la zone d’étude (en encadré) Département


dont sont originaires les animaux.

Figure 6 : Espèces de trypanosomes identifiées

Figure 7 : Evolution de l’hématocrite chez les Sahéliens

Figure 8 : Evolution de l’hématocrite chez les Djallonké

Figure 9 : Evolution de l’hématocrite chez les Métis

Figure 10 : Evolution de l’hématocrite selon le sexe toutes races confondues

Figure 11 : Dynamique des infestations selon les races

Figure 12 : Dynamique des infestations chez les Sahéliens

Figure 13 : Dynamique des infestations chez les Djallonké

Figure 14 : Dynamique des infestations chez les Métis

Figure 15 : Dynamique des infestations toutes races confondues

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RESUME

De septembre 2007 à mars 2008, 374 prélèvements de sang pour une


enquête épidémiologique et 158 prélèvements mensuels de sang pour une étude
préliminaire sur la dynamique des infestations trypanosomiennes et les essais de
traitement ont été effectués chez les ovins Djallonké, Sahéliens et leur métis
dans diverses localités de la Commune de Kandi au Bénin. Ces prélèvements ont
été analysés aux fins de détection de trypanosomes en mettant en oeuvre le
frottis sanguin et la goutte épaisse. Les parasites ont été mis en évidence par
examen microscopique après coloration au May Grunwald - Giemsa. La
prévalence globale déterminée chez les différentes races prospectées était de
13,10%. Les espèces Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense et
Trypanosoma brucei ont été identifiées. La prévalence de trypanosomes était
relativement plus élevée chez les Sahéliens que chez les Djallonké. Les ovins
des troupeaux transhumants étaient plus infestés que ceux des troupeaux
sédentaires (p<0,05).

Par ailleurs, l’étude préliminaire sur la dynamique des infestations


trypanosomiennes sur une période de six mois a permis de constater que parmi
les différents paramètres cliniques et de laboratoire étudiés au cours de cette
phase, les analyses parasitologiques et l’hématocrite se révèlent être les critères
les plus efficaces pour une identification des animaux infestés de trypanosomes.
Les résultats de cette étude semblent indiquer que les Djallonké contrôlent
mieux la parasitémie que les Sahéliens et leurs métis. En ce qui concerne les
trypanocides utilisés pour traiter les ovins, la rémanence a été d’un mois.

Il conviendrait d’envisager l’introduction des Sahéliens en zones infestées


en vue d’assurer leur adaptation à contrôler l’infestation trypanosomienne.
L’attention devrait être portée vers la sélection des ovins trypanotolérants pour
une lutte efficace contre cette pathologie.

Mots clés : trypanosomoses, ovins, Kandi, Bénin, parasitémie, hématocrite,


prévalence, trypanotolérant

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TABLE DES MATIERES


Pages

Dédicaces……………………………………………………………… i

Remerciements………………………………………………………… ii

Liste des abréviations ……………………….………………………… v

Liste des tableaux…………………………………………………….. vi

Liste des figures…………………………………………………..……. vii

Résumé………………………………………………………………… viii

Table des matières …………………………………………………….. ix

Introduction……………………………………………………………… 1

CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES TRYPANOSOMOSES


ANIMALES AFRICAINES ………………………………… 4
1. Définition et espèces affectées…………………………………………… 4
2. Agent causal : le trypanosome…………………………………………… 4
3. Mode de transmission………………………………………………….…. 5
4. Les principales espèces de trypanosomes………………………………... 5
4.1 Trypanosoma vivax ………………………………………………………….…. 6
4.2 Trypanosoma congolense ……………………………………………….. 6
4.3 Trypanosoma brucei …………………………………………………….. 7
5. Les Symptômes des trypanosomoses …………………………………… 9
6. Les techniques de diagnostic des trypanosomoses …………………....... 11
7. L’insecte vecteur ……………………………………………………….. 13
8. Les conséquences des infestations trypanosomiennes …………….….. 14
9. Les moyens de lutte ……………………………….………………….. 14
9.1 La lutte contre les vecteurs …………………………………………... 15

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9.2 La chimiothérapie……………………………………………………... 16
9.3 L’élevage d’animaux trypanotolérants………………………………... 17

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES……………………………… 19

1. Zone d’étude………………………………………………………..…. 19
1.1 Situation géographique………………………………………………... 19
1.2 Réseau hydrographique……………………………………………….. 20
1.3 Climat et risque d’infestation trypanosomienne………………..……... 21
1.4 Végétation ………………………………………………………..…… 22
1.5 Trypanosomoses animales et faune sauvage………………………….. 23
1.6 Situation actuelle de l’élevage dans la zone d’étude……………….…. 24
1.6 .1 Espèces animales élevées et les effectifs……………………………… 24
1.6.2 Modes d’installation des éleveurs peuls dans la zone………………… 25
1.6.3 L’alimentation des animaux…………………………………………... 25
1.6.4 Modes d’élevage dans la zone d’étude……………………………….. 26
1.6.5 Conduite du troupeau………………………………………………….. 27
1.6.6 Santé animale………………………………………………………….. 28
2. Animaux utilisés……………………………………………..………… 29
2.1 Animaux destinés à l’enquête épidémiologique……………………….. 29
2.2 Animaux destinés à l’étude sur la dynamique des infestations
trypanosomiennes et aux essais de traitements trypanocides………...... 30
3. Matériel utilisé….………………………………………………….…... 31
4. Méthodes de prélèvements……………………...………………….….. 32
5. Analyses effectuées………………………..………………………….. 33
5.1 Signes cliniques………………………………………………………... 33
5.2 Parasitémie……………………….…………………………………….. 33
5.2.1 Coloration des frottis…………………………………………………... 33
5.2.2 Coloration des gouttes épaisses……………...………………………… 34

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5.2.3 Examen des lames…………………………………………………… 34


5.3 L’hématocrite………………………….……………………………… 35
5.4 Traitements………………………………………...…...…………….. 35
6. Analyses statistiques…………………………………………………… 36

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION…………………………. 37

1. RESULTATS …………………………………………..………….…. 37
1.1 Etudes épidémiologiques…………………………………………..… 37
1.1.1 Signes cliniques………………………………………………………. 37
1.1.2 Parasitémie………………………………………………………….... 37
1.2 Dynamique des infestations trypanosomiennes et essais de traitements
trypanocides chez les ovins…………………………………………... 41

1.2.1 Signes cliniques…………………………………………………..……. 41


1.2.2 Hématocrite (PCV)…………………………………………………… 41
1.2.3 Parasitémie………………………………………………………….… 44
1.2.4 Traitements trypanocides……………………………………………... 49
1.2.4.1 Impact des traitements trypanocides……………………………….. 49
1.2.4.2 Rémanence des traitements trypanocides………………………… .. 49
2. DISCUSSION………………………………………………………… 50
2.1 Signes cliniques……………………………………………………… 50
2.2 Parasitémie…………………………………………………………… 51
2.3 Hématocrite (PCV)…………………………………………………… 56
2.4 Traitements trypanocides…………………………………………… . 58
2.4.1 Impact des traitements trypanocides…………………………………. 58
2.4.2 Rémanence des traitements trypanocides…………………………….. 58

CONCLUSION…………………………………………………………..…. 60

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES …………………………………. 62

Annexe I …………………………………………………………………… 69

Annexe II…………………………………………………………………… 71

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Infestations trypanosomiennes et essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de Kandi
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INTRODUCTION
Les trypanosomoses animales représentent une contrainte à la promotion
de l’élevage des petits ruminants en Afrique au sud du Sahara (Bengaly et al.,
1993). L’une des difficultés associées à la lutte contre cette pathologie reste le
diagnostic qui nécessite la mise en évidence du trypanosome au laboratoire. Le
diagnostic clinique, qui ne constitue qu’un simple élément de présomption,
n’est pas toujours aisé, surtout chez certains ruminants domestiques et sauvages,
qui peuvent héberger le parasite sans en souffrir outre mesure. Les techniques de
laboratoire, de plus en plus nombreuses et de plus en plus fiables pour certaines,
permettent aujourd’hui de lever le doute sur l’étiologie trypanosomienne
suggérée par la consultation. En effet, le seul diagnostic de certitude pour les
trypanosomoses est la mise en évidence du parasite dans un des liquides
biologiques de l’hôte : sang, suc ganglionnaire lymphatique, liquide céphalo-
rachidien, sérosité des œdèmes ou sécrétions génitales (Very et al., 1990).

En Afrique subsaharienne, notamment au Bénin, les trypanosomoses


sont des pathologies enzootiques ayant une importance médicale, hygiénique,
sociale et économique considérable. En effet, Doko (1991) a rapporté que les
trypanosomoses entraînent une production insuffisante de viande et de lait avec
pour conséquences l’aggravation, chez l’homme, du déficit en protéines
d’origine animale et l’obligation des pays affectés à compléter leur ration
alimentaire au prix de l’importation et de l’endettement chronique. Le même
auteur indique également que le Bénin est un exemple où avec 88% de terre
infestée, les trypanosomoses occupent une place prépondérante parmi les
affections du bétail.

En induisant une morbidité et de mortalité importantes du bétail


(Komoin-Oka et al., 1994), les trypanosomoses constituent l’un des facteurs
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limitants de l’élevage du bétail en Afrique tropicale humide en gênant ou en
empêchant les productions animales sur environ 10 millions de km².
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
estimait, en 1994, que 40 millions de têtes de bétail pouvaient être
théoriquement élevées alors que pratiquement à peine 20 millions étaient
dénombrées.

D’autres études ont confirmé cette observation en indiquant que


globalement, les trypanosomoses animales réduiraient le nombre de têtes de
bétail de 10 à 50% et la production agricole de 2 à 10% (Levèvre et al., 2003).
Le déficit économique dû aux trypanosomoses s’élève entre 656 et 984 milliards
de francs CFA par an. En terme de quantité ce déficit représente plus de 0,5
million de tonnes de viande et plus de 1,26 millions de tonnes de lait par an
Frezil, (1990), sans compter les dépouilles, l’énergie procurée par la traction
animale, le biogaz et le fumier que peuvent fournir les déjections des animaux.
S’il faut tenir compte de tous ces facteurs, le développement de l’élevage et de
l’agriculture pourrait générer 33 milliards de francs CFA de plus. En plus des
pertes directes, les trypanosomoses entraînent des pertes indirectes importantes
liées au retard de croissance, à l’infertilité et à l’avortement. Les espèces de
trypanosomes pathogènes telles que Trypanosoma congolense, Trypanosoma
vivax, Trypanosoma brucei provoquent la maladie individuellement ou en
association. L’existence du réservoir de parasites, constitué notamment par les
animaux sauvages, est un des facteurs épizootiologiques importants dont il faut
tenir compte dans toutes les stratégies de lutte contre cette affection Doko,
(1991).

L’Afrique demeure le seul continent où les trypanosomoses prennent des


proportions aussi importantes. Face à cette affection parasitaire, les producteurs
utilisent principalement trois stratégies axées sur la lutte contre les glossines, la

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lutte contre le parasite par l’utilisation de produits trypanocides et l’élevage de
bétail trypanotolérant (Ouédraogo et al., 2004).

Bien que l'élevage des petits ruminants représente une richesse


considérable en Afrique intertropicale, les connaissances en matière de
pathologies ovines et caprines restent encore éparses et fragmentaires ; ces
espèces ayant été longtemps négligées. Aussi, existe-t-il peu de renseignements
sur les trypanosomoses des petits ruminants élevés de façon traditionnelle dans
les régions Sud-Guinéennes plus souvent infestées de glossines. Les ovins et les
caprins y survivent, mais peu d’informations sont disponibles sur leur infestation
aux trypanosomoses Mawuena (1986).

C’est pour contribuer à l’étude de ces pathologies chez les petits


ruminants au Bénin que nous avons choisi, dans le cadre de notre mémoire de
fin de formation, de travailler sur le thème : « Infestations trypanosomiennes et
essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de
Kandi ». Les objectifs spécifiques visés sont :
- déterminer la prévalence de cette maladie parasitaire chez les
principales races ovines rencontrées dans la zone d’étude ;
- suivre la dynamique des infestations pendant six mois ;
- essayer un traitement trypanocide chez les ovins dans la Commune de
Kandi.

Cette étude sera présentée en trois chapitres :


- le premier sera consacré aux études bibliographiques sur les
trypanosomoses animales ;
- le deuxième abordera le matériel utilisé et la méthodologie mise en
œuvre ;
- le troisième exposera les résultats avant d’aborder la discussion.

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CHAPITRE 1 :
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES TRYPANOSOMOSES

ANIMALES AFRICAINES

1. Définition et espèces affectées


Les trypanosomoses animales africaines sont des affections parasitaires
provoquées par des protozoaires flagellés, pathogènes, appartenant à la famille
des Trypanosomatidae, et au genre Trypanosoma. Chez les mammifères, les
trypanosomes se multiplient dans le sang, la lymphe et divers tissus, dont le
muscle cardiaque et le liquide céphalorachidien (Levèvre et al., 2003). Ce sont
des maladies infectieuses, inoculables, non contagieuses, à l’exception de la
dourine, trypanosomose sexuellement transmissible des Equidés.

Les trypanosomoses sont dans la grande majorité des cas, des maladies
des zones tropicales et intertropicales d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Elles
affectent l’homme, les mammifères domestiques et les ongulés sauvages. Parmi
les animaux domestiques, les bovins et les petits ruminants sont les plus
concernés, mais dans de nombreuses régions, les Porcins, les Equins et les
Camélins peuvent également être sérieusement atteints (Levèvre et al., 2003).

2. Agent causal : le trypanosome

Le trypanosome a été observé pour la première fois en 1841 par un


Suisse du nom de Valentin, dans le sang d’une truie (Salmo fario) Frezil (1990).

Il existe plusieurs espèces de trypanosomes dont certaines montrent une


grande ubiquité et s’adaptent à diverses espèces animales : c’est le cas de

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Trypanosoma congolense qui parasite indifféremment les porcins, les ovins, les
caprins, les bovidés, les équidés, les canidés. D’autres au contraire sont des
parasites spécifiques, au moins dans les conditions naturelles, comme
Trypanosoma equiperdum, parasite des équidés Frezil (1990).

3. Mode de transmission
Les trypanosomes sont transmis par des glossines (vecteur biologique),
mais peuvent l’être aussi par d’autres insectes piqueurs tels que les Tabanidés,
les Stomoxyinés, ou les Hippoboscidés. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une
transmission mécanique. Celle-ci est plus importante dans le cas de T. evansi et
de T. vivax. En Amérique centrale et du sud, il existe un mode particulier de
transmission des trypanosomoses équines et bovines, dû à des chauves-souris
vampires. Chez le cheval, le trypanosome peut être encore transmis par contact
au cours du coït : il s’agit de l’agent causal de la dourine, maladie sexuellement
transmissible des équidés. Cette pathologie vénérienne est due à T. equiperdum.
Toutefois, le mode de transmission le plus répandu en Afrique est celui de la
glossine qui le fait par piqûre à l’hôte. Chez les vecteurs biologiques, le parasite
accomplit une évolution cyclique plus ou moins complexe avant d’être transmis
à l’hôte définitif. Les espèces prépondérantes de ces vecteurs sont déterminées
par les conditions climatiques et écologiques (Levèvre et al., 2003).

4. Les principales espèces de trypanosomes


C’est parmi les trypanosomes parasites des mammifères que l’on trouve
des espèces présentant une importance médicale et vétérinaire en raison de leur
pouvoir pathogène pour leur hôte.
Les trypanosomes africains à glossines appartiennent à la section des
Salivaria et au sous genre Duttonella, Nannomonas, Pycnomonas et
Trypanozoon. Il s’agit de Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense, et
Trypanosoma brucei.

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4.1 Trypanosoma vivax

T. vivax (figure 1) appartient avec T. uniforme au sous-genre des


Duttonella. Il est largement répandu en Afrique tropicale. Toutes les glossines
sont susceptibles de le transmettre et les pourcentages de mouches infectées
peuvent atteindre 20% (Duvallet et al., 2003). T. vivax s’adapte très rapidement
à la transmission mécanique. Il affecte les bovins, les ovins, les caprins les
équidés, les camélidés et diverses espèces d’antilopes. Les porcs, les chats, ainsi
que la plupart des rongeurs de laboratoires sont résistants à l’infection. Examiné
au microscope, à l’état frais, entre lame et lamelle, T. vivax est très mobile et
traverse le champ microscopique très rapidement en se faufilant entre les
hématies. Les taux d’infection sont parmi les plus élevés, comparativement aux
autres espèces de trypanosomes.

Figure 1 : Trypanosoma vivax

Source : GBATI (2008)

4.2 Trypanosoma congolense

T. congolense (figure 2) comme T. simiae et T. godfreyi appartiennent


au sous genre des Nannomonas. T. congolense est présent uniquement en
Afrique au sud du Sahara, partout où se trouvent des glossines. C’est le
trypanosome le plus important du bétail ; son incidence économique est très
grande. Les taux d’infection chez les glossines peuvent atteindre 10% (Duvallet
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et al., 2003). Il affecte de nombreuses espèces animales, notamment les bovins,
les ovins, les caprins, les équins, les dromadaires, les carnivores domestiques,
les porcs, chez lesquels il provoque des affections aiguës, subaiguës ou
chroniques, suivant la virulence des souches et l’état de résistance naturelle du
sujet infecté. Examiné à l’état frais, T. congolense semble frétiller sur place.
L’anémie induite par T. congolense est souvent plus forte.

Figure 2 : Trypanosoma congolense

Source : GBATI (2008)

4.3 Trypanosoma brucei

T. brucei (figure 3), appartient avec T. evansi et T. equiperdum au sous


genre des Trypanozoon. L’espèce T. brucei est divisée en trois sous espèces : T.
brucei brucei, T. brucei gambiense et T. brucei rhodesiense. Ces deux dernières
sont responsables de la maladie du sommeil en Afrique. Les formes sanguines
de ces trypanosomes se ressemblent beaucoup. Il n’est pas facile de les
différencier à l’état frais ou sur un frottis coloré. On ne peut les distinguer que
grâce à leurs pouvoirs pathogènes, leurs propriétés biologiques et leur mode de
transmission.

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- T. brucei brucei n’est pas infectieux pour l’homme. Il peut infecter
tous les autres mammifères, domestiques ou sauvages ainsi que les rongeurs de
laboratoire;

- T. brucei gambiense est pathogène pour l’homme chez qui il provoque


une maladie chronique en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale : c’est
la maladie du sommeil « gambienne » ou trypanosomose humaine africaine. Il
infecte difficilement les rongeurs de laboratoire ;

- T. brucei rhodesiense est également pathogène pour l’homme chez qui


il provoque une maladie aiguë en Afrique de l’Est : c’est la maladie du sommeil
« rhodésienne ». Ce trypanosome existe naturellement chez de nombreux
mammifères sauvages. Il peut être fréquent chez le bétail et infecte facilement
les animaux de laboratoire. L’homme ne s’infecte qu’en intervenant
accidentellement dans le cycle glossines-animaux sauvages ou dans des
situations d’élevage particulières (Duvallet et al., 2003).

Les autres espèces du sous-genre Trypanosozoon à savoir T. evansi et T.


equiperdum ne sont pas transmises par les glossines et ne sont pas pathogènes
pour l’homme.

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Ces espèces ainsi indiquées peuvent infecter l’hôte soit individuellement


soit collectivement

B
A
B

Figure 3 : Trypanosoma brucei


A : forme courte
B : forme longue

Source : GBATI (2008)

5. Les Symptômes des trypanosomoses

Les trypanosomoses sont des affections à évolution généralement


chronique, de durée et de symptomatologie variables suivant l’espèce de
mammifère affecté et l’agent pathogène en cause Itard (2003).

Les maladies dues aux trypanosomes typiquement africaines (T. vivax,


T. uniforme, T. congolense, T. simiae, T. brucei, T. suis) y sont tous transmis
cycliquement par des glossines. Ce groupe de maladies est souvent désigné sous
le terme général de Nagana.

En général, lorsque la glossine infectée a injecté avec sa salive, des


trypanosomes dans les tissus cutanés, les parasites se multiplient à l’endroit de la
piqûre faisant apparaître un chancre d’inoculation (trypanome), puis envahissent
le système sanguin et lymphatique de la victime.
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Ensuite, après une période d’incubation de durée variable, d’une à
quelques semaines, la maladie évolue par accès ou « crises », en liaison avec les
parasitémies successives. Les signes cliniques souvent observés se manifestent
par des poussées fébriles séparées par des intervalles d’apyrexie, des altérations
sanguines avec anémie, des oedèmes, des poils piqués, de la splénomégalie et
des polyadénites, des troubles nerveux avec parésie des membres postérieurs, de
la géophagie (pica), des troubles oculaires, de l’amaigrissement aboutissant à la
cachexie et à la mort Itard (2003).

Toutefois, il n’existe pas de signes cliniques pathognomoniques des


trypanosomoses ; les mêmes symptômes pouvant se manifester dans un grand
nombre d’affections différentes.

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6. Les techniques de diagnostic des trypanosomoses

La présence de trypanosomes doit être recherchée chez l’hôte


mammifère et chez les vecteurs. Chez les mammifères, la recherche des
trypanosomes in vivo se fait à partir de prélèvement de sang, de suc
ganglionnaire lymphatique, de liquide céphalorachidien, de sérosités des
oedèmes de secrétions génitales et, post-mortem (Desquesnes et al., 2003). Ces
prélèvements sont examinés à l’état frais ou à partir de matériel biologique fixé
ou ayant été congelé. Les prélèvements sont réalisés soit à la veine jugulaire,
soit à la veine caudale (tube sous vide), soit à la veine auriculaire (tube capillaire
pour la parasitologie) qui permet un diagnostic plus sensible.

Il existe plusieurs techniques de diagnostic des trypanosomoses : la


technique parasitologique, la technique sérologique, la technique moléculaire.
Seules quelques méthodes de la technique parasitologique ont été utilisées dans
le cadre de la présente étude.

La technique parasitologique consiste à recherche des parasites à l’aide


d’un microscope à l’état frais ou après fixation, soit directement dans les
échantillons biologiques (le sang le plus souvent), soit par enrichissement.

- L’examen direct entre lame et lamelle au microscope à contraste de


phase, de sang frais, de secrétions génitales (T. equiperdum), de liquide
céphalorachidien, ou de suc ganglionnaire lymphatique, est largement utilisé en
Afrique, mais, sa sensibilité est très faible. Toute fois, il permet l’identification
du parasite sur les critères de morphologie et de motilité.

- Frottis : c’est le diagnostic de certitude. A partir d’un échantillon de


sang, l’observation microscopique d’un frottis fixé au méthanol et coloré au
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Giemsa permet d’identifier, sur les critères de morphologie, l’espèce à laquelle
appartiennent les trypanosomes.

- Goutte épaisse : par un mouvement circulaire, le sang est partiellement


étalé sur une lame porte objet, à l’aide du coin d’une autre lame, c’est une
variante du frottis. Il ne requiert pas de fixation au méthanol, mais une simple
coloration au Giemsa. Cette technique est plus sensible, mais ne permet pas
toujours l’identification spécifique du parasite. Cette technique est fréquemment
utilisée pour le diagnostic des trypanosomoses animales et humaines.

Figure 4 : Préparation d’une goutte épaisse – 1, 2 : exécution ; 3 : résultat


Source : GBATI (2008)

- La technique de centrifugation- hématocrite (test de Woo) consiste à


réaliser une centrifugation différentielle du sang pendant 5mn à 12000

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tours/minute dans un tube à hématocrite. Les parasites sont observés à
l’interface entre les globules blancs (buffy cost) et le plasma. Elle permet

l’exploration d’un volume de sang d’environ 70µl (Desquesnes et al., 2003). Sa


sensibilité varie selon les espèces de trypanosomes.

7. L’insecte vecteur

Les trypanosomes sont transmis par les glossines ou mouches tsé-tsé


apparues probablement en Afrique entre la fin de l’Eocène et l’Oligocène
(Cuisance et al., 2003). Elles transmettraient déjà des trypanosomes aux
mammifères de l’époque. Les relations entre les mammifères, les glossines et les
parasites sont donc très anciennes.

Les glossines sont des diptères. Ce sont des insectes dont les deux sexes
sont hématophages, coupeurs suceurs. Elles sont inféodées à la région afro-
tropicale sur une superficie estimée à environ de 11 millions de km², soit 37 %
du continent africain et concernant 40 pays Murray (1990). Dossa (1995) a
rapporté 22 espèces et 8 sous-espèces réparties en 3 sous-genres dont le sous
genre Glossina ancien groupe Morsitans, le sous genre Nemorhina ancien
groupe Palpalis et sous genre Austenina ancien groupe Fusca.

Les principales espèces de glossines d’intérêt médical et/ou vétérinaire


concernent surtout le groupe Palpalis avec Glossina tachinoïdes et Glossina
palpalis pour l’homme et les animaux ; le groupe Morsitans avec Glossina
pallidipes et Glossina morsitans également pour l’homme et les animaux.

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8. Les conséquences des infestations trypanosomiennes

L’importance est grande et réside particulièrement dans l’expansion de


cette pathologie dans le continent africain. Les trypanosomoses animales
africaines constituent ainsi l’un des facteurs qui limitent le développement de
l’élevage en Afrique : les trypanosomoses animales africaines sont considérées
comme étant la première contrainte pathologique à l’essor et à la promotion des
activités de production du bétail domestique en Afrique subsaharienne. Elles
occasionnent un retard de croissance, des avortements, des mortinatalités, des
mortalités embryonnaires, l’infécondité, la stérilité, une faible production de
travail, une faible production de fumure organique à travers les déjections
d’animaux d’élevage.

Selon De Haan et Bekure (1991), les pertes économiques dues à


l'ensemble des pathologies animales au sud du Sahara s'élèveraient à 3936
milliards de francs CFA par an, dont le quart est attribuable aux seules
trypanosomoses. En zone infestée par les glossines, la perte de production de
viande est estimée à 30%, celle de lait à 40%. Un paysan élèverait environ deux
fois moins d'animaux de trait et cultiverait trois fois moins de surface Swallow
(1998). La maladie affecte l’homme et les animaux en les rendant inaptes au
travail productif.

9. Les moyens de lutte

Les méthodes de lutte contre les trypanosomoses animales africaines


relèvent de trois approches différentes qui, de nos jours, doivent être
complémentaires : la lutte contre les vecteurs des trypanosomes, la destruction
chez le mammifère hôte des parasites et l’utilisation du phénomène de

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trypanotolérance par l’élevage des animaux trypanotolérants. Prise isolement,
chacune des approches présente des limites.

9.1 La lutte contre les vecteurs

D’une manière générale, la lutte contre les vecteurs passe par la


destruction de leurs gîtes, l’épandage d’insecticides, l’aspersion d’insecticide sur
le bétail.

De même, la lutte contre les glossines suppose une meilleure


connaissance de leur écologie et de l’importance de leurs populations, une
délimitation de l’aire de répartition, un choix de méthode, une prise en compte
de l’environnement, des espèces de glossines en cause, des possibilités
d’isolement des zones à assainir, des possibilités réelles d’utilisation du terrain
et du financement disponible. A cela, il faut ajouter l’éclaircissement partiel,
discriminatoire ou total, conduisant à une modification des biotopes ; l’abattage
des animaux sauvages, dans l’espoir que la régression de la faune sauvage dans
une région donnée pourrait entraîner la régression voire la disparition des
glossines de cette région. Dans la pratique toutes ces mesures sont difficilement
conciliables.

Il y a également la possibilité du lâcher des mâles stériles. En effet,


l’altération ou la modification du potentiel reproducteur des glossines contribue
à lutter contre l’insecte. Il s’agit d’introduire dans la population naturelle de
l’insecte, des mâles préalablement stérilisés ou porteurs d’anomalies, qui
entreront en compétition pour l’accouplement avec des mâles normaux de
l’espèce correspondante. Cette approche présente sans doute des limites en
raison des possibilités de nouvelles invasions et des coûts de l’opération souvent
prohibitifs.

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L’emploi de leurres (piège écrans) comme moyen de lutte connaît,


depuis la fin des années 1970, grâce à une meilleure connaissance des facteurs
olfactifs, visuels et attractifs, un regain d’intérêt en raison de sa simplicité
d’utilisation, de son faible coût et de son efficacité. Ces qualités permettent
d’espérer le piégeage, à bref délai, du moins une baisse importante de la densité
des populations locales de glossines. Depuis la mise au point en 1974, du piège
biconique de Challier et Laveissière, il existe divers types de pièges ; chacun
ayant présenté tout de même les limites dans son utilisation à grande échelle et
dans la durée.

Les traitements insecticides par voie terrestre ont prouvé leur efficacité.
Ils sont notamment indiqués pour lutter contre les glossines de forêts galeries à
distribution linéaire (Cuisance et al., 2003). Les produits couramment utilisés
sont les carbamates, les organochlorés, les organophosphorés. Toutefois, du fait
de leur manque de sélectivité, de leur stabilité et de leur longue rémanence, ces
insecticides provoquent une pollution des eaux et des terres ainsi qu’une une
intoxication de l’homme et des animaux. Les traitements par avion sont surtout
efficaces contre les glossines de savane, dans des régions peu accidentés, peu
arborées, avec peu de vent (Cuisance et al., 2003). Cette stratégie s’est révélée
onéreuse et de nouvelles infestations sont à redouter.

9.2 La chimiothérapie

La lutte contre les trypanosomes repose principalement sur l’utilisation


des substances chimiques à activité curative, administrés par voie parentérale à
l’animal infecté. Ces traitements visent surtout à limiter les pertes
occasionnées par ces infections. Ainsi, la chimiothérapie est très largement
utilisée depuis la mise au point, entre 1940 et 1960, de produits très actifs. Ces

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produits sont sensiblement plus nombreux en médecine vétérinaire qu’en
médecine humaine (Cuisance et al., 2003). En effet, 35 millions de doses de
médicaments trypanocides sont administrés, chaque année, à travers l’Afrique.
La vente des trypanocides représente en Afrique 44 % du marché total des
produits vétérinaires, contre 32 % pour les antiparasitaires, 11 % pour les
antibiotiques externes et 2% de divers, (Cuisance et al., 2003).

Les produits trypanocides, qu’ils soient curatifs ou préventifs, peuvent


provoquer l’apparition de souches de trypanosomes chimiorésistants. Les
trypanosomes résistants à un produit trypanocide peuvent l’être également
envers d’autres trypanocides. Cette résistance croisée se produit le plus souvent
entre médicaments ayant la même parenté chimique, mais elle peut survenir

également avec des produits chimiquement très différents. De ce fait, la seule


perspective en vue est l’élevage des animaux trypanotolérants.

9.3 L’élevage d’animaux trypanotolérants

Devant les difficultés de mise au point de vaccin en raison de la


variation antigénique des trypanosomes, devant les difficultés de production de
nouvelles molécules trypanocides, devant les limites indiquées dans la lutte
contre le vecteur, l’une des options les plus intéressantes pour les productions
animales dans les zones d’Afrique infestées de glossines, reste l’élevage
d’animaux trypanotolérants. Il s’agit essentiellement d’animaux au niveau
desquels les trypanosomoses animales africaines ne posent pas de graves
problèmes en terme de santé animale (Doko et al., 1991).

Aussi, moyennant une amélioration des conditions d’élevage, ces


animaux pourront-ils mieux extérioriser leur productivité que les autres. Ils

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présentent un faible niveau de fréquence des traitements trypanocides. Ils
peuvent héberger le parasite sans en souffrir autant que les autres, indiquant tout
de même leur prise en compte dans les stratégies de lutte, car ils demeurent ainsi
porteurs. Ils ont acquis une aptitude à limiter la destruction des globules rouges
(résistance à l’anémie), à limiter la multiplication des parasites, à une meilleure
production d’anticorps variants spécifiques, une restauration des niveaux
initiaux de complément Doko (1996). Dans cette stratégie, ils ont fait l’objet de
nombreuses études qu’il convient tout de même de poursuivre.

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CHAPITRE 2
MATERIEL ET METHODES

1. Zone d’étude

1.1 Situation géographique

La Commune de Kandi est située dans la partie septentrionale de la


République du Bénin, notamment dans le département de l’Alibori (Figure 5)
entre 2 et 4° de latitude Nord et 9,5 et 12° de longitude Est. Elle est limitée au
Nord par les Communes de Malanville et de Karimama, au Sud par celle de
Gogounou, à l’Est par la Commune de Ségbana et à l’Ouest par celle de
Banikoara. Les frontières du Niger et du Nigeria se situent à moins d’une
centaine de kilomètres de ses limites Nord et Est. La Commune de Kandi a une
superficie de 3421 km² et une population estimée à 90.640 habitants d’après le
recensement de la population de 1999. Son altitude moyenne est de 270 m. La
Commune de Kandi est à environ 650 km au Nord de Cotonou, capitale
économique du Bénin. Les conditions écologiques fluctuent fortement en
fonction de la situation géographique.

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A B

Figure 5 : Localisation de la zone d’étude

A : Carte du Bénin montrant les différents départements avec en encadré, le


Département de l’Alibori

B : Département de l’Alibori montrant les différentes Communes

Commune de Kandi

1.2 Réseau hydrographique

La Commune de Kandi appartient au bassin versant du Niger drainé par


l’Alibori à l’Ouest, la Sota à l’Est et leurs affluents. Les fleuves Alibori et Sota
possèdent de très nombreux affluents presque tout à sec pendant la saison sèche.
Les galeries forestières, gîtes de prédilection des glossines, sont parfois très
denses et s’étendent sur des largeurs très variables le long des cours d’eau. En

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saison sèche, de nombreux marécages retiennent l’eau et permettent
l’abreuvement du bétail.

1.3 Climat et risque d’infestation trypanosomienne

Le climat de la zone d’étude est de type soudano-guinéen où l’année est


partagée en deux saisons bien tranchées :

- Une saison pluvieuse de mai à octobre : la pluviométrie varie entre


800 et 1300 mm du Nord vers le Sud et d’une année à une autre. La
totalité des pluies tombe en six mois environ dans l’année avec des
maxima en août - septembre.

- Une saison sèche de novembre à avril avec des amplitudes


thermiques plus fortes pendant l’harmattan. Vent sec et froid,
l’harmattan souffle du Nord vers le Sud sur toute la partie
septentrionale du Bénin de novembre à mi- mars.

Les conditions climatiques modulent, notamment en savane, la densité,


la longévité et la dispersion des glossines faisant ainsi varier les possibilités de
contact de celles-ci avec leurs hôtes. La saison des pluies est marquée par une
augmentation des densités et un accroissement de la dispersion des glossines. En
saison sèche, l’activité des glossines est réduite, d’où une plus faible possibilité
de transmission des trypanosomes.

La moyenne annuelle des températures varie entre 26°C et 27°C avec


des amplitudes thermiques journalières pouvant atteindre 20°C. La température
et l’humidité sont d’importants facteurs dans l’établissement des niveaux
d’infestation chez les glossines et les hôtes vertébrés.

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1.4 Végétation

Dans la zone d’étude, les formations écofloristiques varient des forêts


claires aux savanes boisées, arbustives et arborées entrecoupées de galeries
forestières, gîtes de reproduction et de repos des glossines, avec par endroits des
plaques complètement nues. Le pâturage est constitué des graminées fourragères
telles que Andropogon gayanus, Pennisetum polystachion, Chloris gayana,
Cynodon dactylon, Digitaria diagonalis, Panicum maximum. Les essences
dominantes sont : Anogeissus leiocarpus, Daniella oliveri, Khaya senegalensis,
Pterocarpus rinaceius, Terminalia spp, Combretum spp, Parkia bioglobosa,
Vitelliaria paradoxa, Adansonia digitata. On y rencontre quelques pieds de
Bombax costatum et des arbustes épineux comme Acacia senegal et A.seyal.

Les galeries forestières, sont parfois très denses et s’étendent sur des
largeurs très variables de part et d’autre des cours d’eau.

Dans la zone prospectée, une politique peu contrôlée de feu de


végétation (feu de brousses) est pratiquée pour :
- des motivations de chasse ;
- la création de fourrage sous forme de repousses d’espèces
graminéennes ;
- le défrichement et le nettoyage des champs de cultures ;
- le nettoyage des abords des villages.

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1.5 Trypanosomoses animales et faune sauvage

La faune sauvage héberge, sans en souffrir, des trypanosomes pathogènes pour


les animaux domestiques. Dans leurs biotopes, ces animaux sauvages
constituent des sources de parasites à partir desquelles les animaux

domestiques et éventuellement, l’homme pourront être infectés. En effet, les


taux d’infections des animaux sauvages sont souvent élevés Euzéby (1986),
indiquant du coup la complexité de la lutte contre les trypanosomoses animales
africaines.

L’importance d’une espèce animale en tant que réservoir dépend non


seulement de son taux de parasitisme, mais également de son attrait, comme
hôte nourricier, pour les glossines. Compte tenu de ces deux facteurs, on
constate que ce sont les suidés en particulier les phacochères, et les bovidés,
notamment les koudous et les guibs, qui constituent les meilleurs réservoirs
(Cuisance et al., 2003).

De nos jours, la faune semble régresser presque partout en Afrique,


occasionnant ainsi dans certaines situations, une réorientation des préférences
alimentaires des glossines vers le bétail et l’homme, seuls hôtes disponibles. Il
en résulte d’importantes modifications de la distribution des glossines et de leurs
densités qui peuvent s’accroître dans de telles proportions que l’élevage du
bétail devient impossible dans certaines régions.

La faune sauvage constitue alors le réservoir principal des


trypanosomes. A cet effet, les forêts classées de l’Alibori (réserve forestière
d’Alfakoara) et de la Sota occupent une place prépondérante. On y rencontre des

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antilopes, des bubales, des singes, des phacochères, des éléphants, des buffles,
de nombreux rongeurs.

Dans une étude épidémiologique incluant les parcs nationaux ou


réserves de faunes, (Doko et al. 1991) ont indiqué que les carnivores,
notamment le lion et dans une moindre mesure l’ensemble des animaux
sauvages constituent des réservoirs sauvages de la maladie du sommeil. Ces
parcs et réserves de faunes pourraient être considérés comme des zones

sensibles à prendre en compte dans les stratégies de lutte contre les


trypanosomoses animales africaines.

1.6 Situation actuelle de l’élevage dans la zone d’étude

1.7 .1 Espèces animales élevées et les effectifs

Selon le recensement de 1999, opéré par le Projet d’Appui au


Développement de l’Elevage dans le Borgou (PADEB) le département de
l’Alibori compte 406 303 bovins soit 52% du Borgou-Alibori, 163 645 ovins
soit 53,52% du Borgou-Alibori, 160 865 caprins soit 56% du Borgou-Alibori.
La Commune de Kandi compte 89 167 bovins soit 11,60% du Borgou-Alibori,
32 381 ovins soit 10,59%, 30 897 caprins soit 10,89%, élevés pour la plupart en
petite exploitation. Deux races d’ovins sont rencontrées dans cette Commune: la
race Djallonké de petite taille (60 cm au garrot chez le mâle et 40 cm chez la
femelle) dite trypanotolérante, la race Sahélienne de grande taille dite
trypanosensible et leurs Métis. Le cheptel ovin est dominé par les Djallonké.

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Infestations trypanosomiennes et essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de Kandi
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1.6.2 Modes d’installation des éleveurs peuls dans la zone

Une enquête exploratoire a permis de savoir que l’implantation des


éleveurs peuls n’est pas anarchique. Elle semble obéir à une logique qui, a
priori, est dictée par les animaux. En effet, au cours de ses déplacements au
pâturage, l’éleveur peul semble camper à l’endroit où les animaux s’arrêtent et
se regroupent à la tombée de la nuit. Ensuite, il tient compte :
- de la proximité d’un point d’eau ;
- de l’abondance du pâturage dans les environs ;
- des antécédents des maladies (champs maudits, zones propices aux
glossines, aux tiques, aux divers insectes piqueurs et suceurs) ;
- de l’hospitalité des autochtones.

Il construit d’abord son habitat avec des matériaux précaires, cases en


paille ou en bambou coiffées d’une toiture de chaume. De plus en plus, l’on
assiste à une sédentarisation des éleveurs et à un regroupement de ceux-ci ;
toutes dispositions nouvelles qui leur permettent de bénéficier des
infrastructures socio-communautaires telles que les écoles, les puits, les centres
de santé avec comme conséquence une amélioration des habitats et partant des
conditions de vie.

1.6.3 L’alimentation des animaux

Elle est constituée de pâturages naturels. D’accès libre, ces pâturages


abondent pendant la saison pluvieuse. Pendant la saison sèche l’on assiste à une
lignification, à une raréfaction et à une absence quasi-totale des fourrages
dominés par des graminées fourragères telles que Andropogon gayanus,

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Infestations trypanosomiennes et essai de traitements trypanocides chez les ovins dans la Commune de Kandi
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Pennisetum polystachion Chloris gayana, Cynodon dactylon, Digitaria
diagonalis, Panicum maximum.

En saison sèche, les éleveurs recourent aux résidus de récoltes,


notamment les fanes d’arachide, les fanes de haricot, les épluchures d’igname,
de manioc, les graines de coton. Ces fanes sont souvent acquises après
négociation auprès des paysans. L’on assiste également à des échanges sous
forme de troc : un tas de fanes contre quelques litres de lait ou, contre un coq. Le
cas contraire, elles sont achetées. Les sous produits agricoles constituent un
appoint très apprécié, souvent réservés aux animaux (ovins) d’embouche. En
plus de ces fanes, ils ont recours au pâturage aérien. Les essences exploitées sont
surtout : Acacia et Khaya senegalensis (caïlcédrat).

En saison des pluies, le problème d’abreuvement ne se pose pas. Il est


assuré par les eaux de surface disponibles çà et là. Pendant la saison sèche, les

points d’eau permanents sont rares, ce qui explique en partie la transhumance


des animaux. Quelques retenues d’eau acquises à la faveur de différents projets
de développement permettent d’atténuer la rigueur de la sécheresse, diminuant
ainsi l’amplitude des mouvements de transhumance du bétail.

1.6.4 Modes d’élevage dans la zone d’étude

Il existe deux modes d’élevage dans la Commune de Kandi : le mode


d’élevage sédentaire et le mode d’élevage transhumant.

Le mode d’élevage sédentaire est caractérisé par la présence des


troupeaux d’animaux dans le village ou le campement tout au long de l’année.
Les animaux se nourrissent des ressources fourragères disponibles à l’échelle du

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territoire de la localité. Ils vont au pâturage le matin et rentrent le soir dans les
concessions ou campements de leurs propriétaires. Certains éleveurs constituent
des réserves à base de résidus de récoltes pour combler le déficit fourrager de
saison sèche. Dans ce mode d’élevage, l’éleveur a un habitat fixe et cette
approche participe déjà à un début d’intégration agriculture-élevage. C’est le
mode d’élevage dominant dans la zone prospectée.

En ce qui concerne le mode d’élevage transhumant, il est caractérisé par


l’existence d’un habitat fixe et le déplacement saisonnier d’une partie du
troupeau conduit par quelques membres de la famille, souvent les plus jeunes,
suivant des parcours bien précis et initialement retenus. Le noyau du troupeau
constitué pour une large part, de vaches allaitantes ou en gestation reste au
campement pour procurer du lait aux autres membres de la famille. La
transhumance est l’apanage des éleveurs peuls. Ils ne font pas de réserve
fourragère. Quand le pâturage et l’eau viennent à manquer, ils envisagent le
déplacement des troupeaux vers les aires protégées et les grands cours d’eau.

1.6.5 Conduite du troupeau

La conduite du troupeau est fonction de la saison. En saison des pluies


(période des semis), les ovins et les caprins sont attachés aux piquets tous les
jours dans la savane et sur les jachères. A la limite, ils reçoivent des quantités
insuffisantes de feuilles de sorgho, des épluchures d’igname, des drèches de mil.
Lorsque le nombre d’ovins est plus important, comme c’est le cas chez les
éleveurs peuls et si les disponibilités en terres non cultivées le permettent, les
animaux sont gardés par les enfants ou par les bouviers qui, dans certains
élevages, les conduisent au pâturage ensemble avec les bovins.

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En saison sèche, les ovins divaguent toute la journée à la recherche de


repousses en savane ou sur les jachères au niveau des sentiers et aux alentours
des villages. L’abreuvement se fait au marigot. Lorsque celui-ci tarit, les
animaux sont abreuvés parcimonieusement deux fois par jour dans des récipients
disposés près des cases d’habitation. De nos jours encore, ces différents modes
s’apparentent à une forme de cueillette.

1.6.6 Santé animale

Les maladies gastro-intestinales, les trypanosomoses animales


africaines, la bronchopneumonie, la peste des petits ruminants, le panaris
interdigités constituent les pathologies dominantes des petits ruminants dans la
zone d’étude.

Les produits couramment utilisés par le personnel en charge de la santé


animale pour traiter les trypanosomoses animales africaines, objet de la présente
étude et les autres hémoparasitoses sont variés et proviennent d’un peu partout.
Le marché informel est très florissant dans la zone d’étude. Les médicaments et
divers produits vétérinaires sont posés à même le sol dans les marchés. Les

produits périmés, falsifiés et/ou mal conservés côtoient les produits vétérinaires
authentiques. Leurs prix de cession sont très inférieurs à ceux des services
officiels.

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2. Animaux utilisés

2.1 Animaux destinés à l’enquête épidémiologique

L’enquête épidémiologique a porté sur 374 ovins mâles et femelles de


races Sahélienne, Djallonké et leurs métis (tableau I). Les animaux proviennent
aussi bien de la Commune de Kandi, des Communes environnantes que du
Niger et du Burkina Faso pour ce qui est du mouton peul Sahélien. Ces animaux
étaient répartis dans onze élevages ou villages situés pour la plupart dans un
rayon de 0 à 25 km du chef lieu de l’Arrondissement central de Kandi.

Les animaux appartenaient à des éleveurs privés et étaient issus de


différents modes d’élevage : sédentaire et transhumant. Ils ont été élevés dans
leur environnement naturel selon un mode traditionnel extensif. Ces animaux
s’alimentaient dans des pâturages naturels et sur des jachères. L’abreuvement se
faisait au point d’eau du village ou du campement. Ces animaux ne faisaient pas
souvent l’objet de soins vétérinaires.

Les prélèvements se sont étalés en continu de septembre à octobre 2007.


Dans la zone d’étude, cette période a coïncidé avec l’arrêt des pluies, et le début
de la saison sèche : c’est une période de transition entre saison des pluies et
saison sèche.

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TABLEAU I : Répartition des animaux par catégories, par sexes et par races

CATEGORIES
TOTAL
RACES Agneaux Adultes
Antenaises Antenais
Femelles Mâles Femelles Mâles Femelles Mâles
Sahéliennes 07 05 06 05 25 20 38 30
n = 68
Djallonké 39 20 41 37 139 17 219 74
n = 293
Métis 01 01 01 01 09 00 11 02
n = 13
47 26 48 43 173 37 268 106
TOTAL
73 91 210 374

2.2 Animaux destinés à l’étude sur la dynamique des infestations


trypanosomiennes et aux essais de traitements trypanocides

L’étude a porté sur 158 ovins mâles (n = 31) et femelles (n = 127) de


tout âge et de races diverses : Sahélienne (n = 32), Djallonké (n = 113) et leur
métis (n = 13). Au cours de l’étude, 23 animaux ont été sortis par leurs
propriétaires, ou morts des suites de causes diverses à l’exception des
trypanosomoses. Les animaux ont été élevés en troupeaux et répartis dans cinq
élevages ou villages situés dans la Commune de Kandi. Au jour J0 de
l’expérimentation, les animaux ont été soumis à un déparasitage interne
systématique et externe à Ivermectine (OROFINOND). Des pendentifs numérotés
leurs ont été noués au cou pour les identifier. Les animaux appartenaient à des
éleveurs privés, conduits par leurs propriétaires et exploités dans les conditions
d’un élevage traditionnel extensif. Ils étaient conduits au pâturage dans les
jachères les matins et attachés aux piquets les soirs pendant la période des
cultures ou laissés libres après les récoltes. Les animaux étaient abreuvés au
point d’eau du village ou du campement pendant la saison des pluies ou dans des
récipients près des cases en saison sèche.

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3. Matériel utilisé
Les équipements et produits ci-dessous ont été utilisés aussi bien sur le
terrain qu’au laboratoire :
- corde (pour contention)
- aguilles, seringues, lames de rasoir
- bloc note, marker, stylo, crayon, gomme, papier A4,
- micro box
- valisette de rangement de lames porte-objet
- eau, savon
- blouse
- plateau en acier inoxydable
- éprouvette graduée
- pissette, compte-gouttes
- alcool 90°, coton hydrophile, papier hygiénique
- eau distillée
- colorant Giemsa,
- réactif May Grunwald
- méthanol (alcool méthylique)
- xylène
- bac de coloration, chevalet de coloration
- minuterie
- planchette de séchage (Egouttoir) pour lame porte-objet
- microscope photonique de marque ZEISS (G x100)
- huile à immersion
- réfrigérateur
- pendentifs portant des numéros
- micro tubes à hématocrite héparinés
- pâte à sceller
- centrifugeuse à micro hématocrite de marque HETTICH

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- tableau de lecture de l’hématocrite
- déparasitant : Ivermectine (OROFINOND)
- trypanocide : Diminazène diaceturate (trypadim)

4. Méthodes de prélèvements

Pour l’enquête épidémiologique, les prélèvements de sang ont été


effectués sur 374 animaux de la Commune. Ces prélèvements ont permis de
confectionner des frottis sanguins et des gouttes épaisses. A l’aide d’une aiguille
stérilisée, une ponction a été réalisée au niveau des veines marginales de la face
externe de l’oreille. Le sang récupéré a été déposé sur deux lames porte-objet

pour la confection de gouttes épaisses et de frottis. Les lames ainsi préparées ont
été rangées dans une valisette puis acheminées au laboratoire à température
ambiante pour fins d’analyse. L’opération a eu lieu tôt les matins.

En ce qui concerne l’étude sur la dynamique des infestations


trypanosomiennes et les essais de traitements trypanocides, les frottis et les
gouttes épaisses ont été réalisées comme précédemment sur 158 animaux. Le
sang a été également recueilli dans des tubes à micro hématocrite héparinés pour
l’établissement de l’hématocrite. Sur chaque prélèvement était marqué, l’élevage
ou village, la catégorie, le sexe, le numéro et la date de prélèvement de chaque
animal. Les prélèvements ont été ensuite convoyés immédiatement au
laboratoire pour fins d’analyse. Les prélèvements ont été effectués chaque mois
à la même date et ont duré six mois, d’octobre 2007 à mars 2008. Les animaux
diagnostiqués positifs (porteurs de trypanosomes) ont été de nouveau prélevés
au prochain tour avant d’être traités immédiatement au trypanocide.

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5. Analyses effectuées

5.1 Signes cliniques

Avant les opérations sus-indiquées, il a été procédé toujours à un


examen clinique des animaux, objet de prélèvement. Cet exercice visait à
apprécier l’état général des ovins concernés, leur embonpoint et surtout la
recherche de symptômes annonciateurs de trypanosomoses, notamment la
cachexie et les signes extérieurs d’anémie.
La même opération a été répétée tous les mois et pendant six mois pour le
cas de l’étude sur la dynamique des infections trypanosomiennes

5.2 Parasitémie

La recherche de parasites a été effectuée sur les préparations de frottis


et de gouttes épaisses ramenés au laboratoire.

Pour l’étude sur la dynamique des infestations trypanosomiennes, la


parasitémie a été déterminée chaque mois pendant 6 mois.

5.2.1 Coloration des frottis

Les lames de frottis ont été placées sur un chevalet à coloration. Ces
frottis ont été ensuite recouverts avec du liquide de May Grünwald (environ 2 à
3 ml de liquide par lame) pur versé avec un compte-gouttes.

Au liquide de May Grünwald a été ajoutée à partie égale de l’eau


distillée et le mélange a été réalisé en inclinant doucement la lame. La

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préparation a été laissée en contact pendant une à deux minutes (1 à 2 mn) avant
que le liquide ne soit jeté par inclinaison de la lame : c’est l’étape de la fixation.
Les frottis ont été ensuite recouverts pendant 30 mn avec une solution de
Giemsa à 10% (10 ml de Giemsa dans 90 ml d’eau distillée). Les lames sont
enfin lavées à l’eau neutre et séchées en position verticale sur la planchette de
séchage (l’égouttoir).

5.2.2 Coloration des gouttes épaisses

En ce qui concerne les gouttes épaisses, elles ont été colorées sans
fixation préalable. Les lames ont été placées dans un bac de coloration puis
recouvertes avec une solution de Giemsa à 10% préparée extemporanément :

soit 10 ml de Giemsa dans 90 ml d’eau distillée. Après 30 minutes, elles ont été
retirées, lavées délicatement à l’eau ordinaire, égouttées puis séchées.

5.2.3 Examen des lames

Une fois les lames séchées, elles ont été observées à l’immersion à
l’aide d’un microscope photonique ZEISS à l’objectif 100. Les résultats ont été
mentionnés au fur et mesure sur les fiches de prélèvements

Les animaux déclarés positifs ont été ceux porteurs d’au moins un
trypanosome soit à l’examen des gouttes épaisses, soit à l’examen des frottis soit
des deux.

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5.3 L’hématocrite

A l’aide d’une aiguille stérilisée, une ponction a été réalisée au niveau


des veines auriculaires marginales de chaque animal retenu. Le sang a été
récupéré dans un tube à micro-hématocrite hépariné dont l’extérieur a été essuyé
avec du coton hydrophile. L’une des extrémités du tube a été bouchée avec de la
patte à sceller. Les tubes ont centrifugés à 12000 tours / mn pendant 5 mn à
l’aide d’une centrifugeuse de type HETTICH. Une plaque de lecture a permis
d’obtenir l’hématocrite.

5.4 Traitements

Une fois la parasitémie établie, au prochain prélèvement, les sujets


infestés, objets de l’étude sur la dynamique des infestations trypanosomiennes,
ont été systématiquement traités au Diminazene diaceturate (trypadim) à la
dose de 1 ml pour 20 kg de poids vif par voie intramusculaire profonde. Ce
trypanocide est l’un de ceux couramment utilisés dans la zone d’étude (tableau
II).

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TABLEAU II : Trypanocides couramment utilises dans la zone d’étude.

PRINCIPES ACTIFS NOMS DEPOSE


Veriben, Diminasan, Pirofort
Diminazene diaceturate diminazene Lobazen, trypadim,
Pirofort plus, veridium

Diminazene aceturate Berenil (en disparition)


Bromidium bromide Ethydium
Novidium
Homidium chloride

Trypamidium ou Samorin,
Isometamidium chloride
Trypanofin, Sécuridium, Kelamidium

6. Analyses statistiques

Les données recueillies ont été enregistrées sur tableur Excel. Les taux
d’infection ont été calculés en utilisant la formule : nombre de cas positifs /
nombre de prélèvements) * 100. Les taux d’infection ou prévalences ont été
comparés à l’aide du logiciel STATISTICA, version Monoposte 6.0.

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CHAPITRE 3
RESULTATS ET DISCUSSION

1. RESULTATS

1.1 Etudes épidémiologiques

1.1.1 Signes cliniques

Lors des prélèvements, aucun des animaux n’a présenté de signes


cliniques pouvant être rattachés à la trypanosomose. Aucune différence n’a été
notée entre les animaux porteurs de trypanosomes (révélés au laboratoire) et les
animaux non porteurs.

1.1.2 Parasitémie

L’examen parasitologique des différentes préparations, frottis et gouttes


épaisses confondus, a montré que 49 échantillons étaient positifs. Les espèces
identifiées étaient : Trypanosoma vivax (figure 6A), Trypanosoma brucei
(figure 6B) et Trypanosoma congolense (figure 6C).

C
A B
Figure 6: Espèces de trypanosomes identifiées
A : Trypanosoma vivax
B : Trypanosoma brucei
C : Trypanosoma congolense

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Cet examen a fait apparaître une prévalence trypanosomienne de


13,10% pour l’ensemble des animaux.
En fonction des catégories, les adultes ont semblé plus infectés que les
antenais et les agneaux : 15,23% contre 8,79 et 12,32% respectivement (tableau
III). Toutefois, la différence n’est pas statistiquement significative (p>0,05).

TABLEAU III : Taux d’infestation par catégories

Tests Nombre Nombre de Taux d’infestation


Catégories examiné positifs (%)
Agneaux 73 9 12,32a
Antenais 91 8 8,79a
Adultes 210 32 15,23a
Total 374 49 13,10
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne sont pas statistiquement
différents au seuil de 5%.

Les trypanosomes ont été mis en évidence chez toutes les races d’ovins.
Les taux d’infestation allaient de 17,64% chez les ovins Sahéliens à 15,38% et
11,94% respectivement chez les métis (mouton peul sahélien x Djallonké) et
chez les Djallonké en race pure (tableau IV). Bien que les Sahéliens et les Métis
ont semblé plus infestés que les Djallonké, la différence n’est pas
statistiquement significative (p>0,05).

TABLEAU IV : Taux d’infestation par races

Tests Nombre Nombre de Taux d’infestation


Races examiné positifs (%)
Sahéliennes 68 12 17,64a
Djallonké 293 36 12,28a
Métis 13 2 15,38a
Total 374 49 13,10%
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne sont pas statistiquement
différents au seuil de 5%.

Chez les Sahéliens, les taux d’infestation étaient apparemment plus


élevés chez les jeunes et les agneaux que chez les adultes, mais la différence
n’est pas statistiquement significative (p>0,05) (tableau V).
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TABLEAU V : Résultats des examens parasitologiques chez les moutons


Sahéliens
Nombre de
Nombre examiné Taux d’infestation (%)
Catégories Sexes positifs
Par sexe Adultes Par sexe Adultes Par sexe Adultes
Femelles 25 5 20
Adultes Mâles 45 7 15,55a
20 2 10
Antenaises 6 2 33,33
Jeunes Antenais 11 2 18,18a
5 0 0
Agneaux 5 1 20
Agneaux 12 3 25a
Agnelles 7 2 28,57
TOTAL 68 12 17,64
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne sont pas statistiquement
différents au seuil de 5%

Chez les Djallonké, les taux d’infestation étaient apparemment plus

élevés chez les adultes que chez les jeunes et les agneaux, mais la différence

n’est pas significative (p>0,05) (tableau VI).

TABLEAU VI : Résultats des examens parasitologiques chez les moutons


Djallonké
Nombre de
Nombre examiné Taux d’infestation (%)
Catégories Sexes positifs
Par sexe Adultes Par sexe Adultes Par sexe Adultes
Femelles 139 21 15,10
Adultes Mâles 17 156 2 23 11,76 14,74a

Antenaises 41 4 9,75
Jeunes Antenais 37 78 2 6 5,40 7,69a

Agneaux 20 2 10
Agneaux 59 6 10,17a
Agnelles 39 4 10,25
TOTAL 293 35 11,94
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne sont pas statistiquement
différents au seuil de 5%

Chez les métis, la taille de l’échantillon ne permet pas de tirer des


conclusions. L’infestation n’a été constatée que chez les adultes (tableau VII).

TABLEAU VII : Résultats des examens parasitologiques chez les animaux


métis (Djallonké X Sahélien).

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Nombre de
Nombre examiné Taux d’infestation (%)
Catégories Sexes positifs
Par sexe Adultes Par sexe Adultes Par sexe Adultes
Femelles 9 2 22,22
Adultes 9 2 22,22
Mâles 0 0 0
Antenaises 1 0 0
Jeunes 2 0 0
Antenais 1 0 0
Agneaux 1 0 0
Agneaux 2 0 0
Agnelles 1 0 0
TOTAL 13 2 22,22

En rapport avec le mode d’élevage, les ovins transhumants ont été plus
infestés par les trypanosomes que les animaux de troupeaux sédentaires 26,78 %
contre 10,37% (p<0,05) (tableau VIII).

TABLEAU VIII : Taux d’infestation par mode d’élevage

Tests Nombre Nombre de Taux


Mode d’élevage examiné positifs d’infestaction
(%)
Sédentaire 318 34 10,69a
Transhumant 56 15 26,78b
Total 374 49 13,10
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant des lettres différentes sont statistiquement
différents au seuil de 5%

Par rapport au sexe, l’enquête a révélé que les femelles étaient plus
infestées par les trypanosomes que les mâles : 15,29 contre 7,54% (p<0,05)
(tableau IX).

TABLEAU IX : Taux d’infestation par sexes

Tests Nombre Nombre de Taux d’infestation


Sexes examiné positifs (%)
Mâles 106 8 7,54a
Femelles 268 41 15,29b
TOTAL 374 49 13,10
Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant des lettres différentes sont statistiquement
différents au seuil de 5%

Les jeunes ont connu également un taux d’infection de 10,36% tous

races et sexes confondus.

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1. 2 Dynamique des infestations trypanosomiennes et essais de traitements
trypanocides chez les ovins

1.2.1 Signes cliniques

Aucune manifestation pathologique, aucun signe clinique


caractéristique majeure des trypanosomoses animales à savoir : la cachexie, la
misère physiologique n’ont été observé aussi bien chez les Djallonké que chez
les Sahéliens et leurs métis. L’embonpoint des animaux était satisfaisant.

1.2.2 Hématocrite (PCV)

Au niveau des Sahéliens (figure 7), aussi bien pour les femelles et les
mâles adultes que pour les jeunes, l’hématocrite a augmenté progressivement et
reste relativement élevée dans l’ensemble avec 32%. Sur toute la période de
suivie, l’hématocrite des femelles est resté inférieur à celui des mâles et des
jeunes. Il a chuté progressivement d’octobre à novembre puis, de novembre à
décembre il a gardé une tendance à la hausse avant de demeurer constant entre
décembre et janvier. Celui des mâles s’est accru en dents de scie avec des
valeurs oscillant entre 33% et 42,2%. L’hématocrite des jeunes s’est accru
progressivement d’octobre à janvier puis est demeuré relativement constant de
janvier à mars.

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44
42
40
Taux d'hématocrites

38
36
34 Femelle_Adulte
32 Mâle_Adulte
30 Jeune
28
26
24
22
20
Oct Nov Dec Jan Fev Mar
Mois

Figure 7 : Evolution de l’hématocrite chez les Sahéliens.

Chez les Djallonké (figure 8), l’hématocrite des mâles s’est accru en
oscillant et est demeuré plus élevé par rapport à ceux des femelles et des jeunes
qui sont restés relativement constants sur toute la période de suivie et ont gardé
presque les mêmes valeurs

44
42
40
Taux d'hématocrites

38
36
34 Femelle_Adulte
32 Mâle_Adulte
30 Jeune
28
26
24
22
20
Oct Nov Dec Jan Fev Mar
Mois

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Figure 8 : Evolution de l’hématocrite chez les Djallonké.

En ce qui concerne les Métis (figure 9), il n’existait pas de mâles adultes
dans le troupeau suivi. L’hématocrite s’est accru progressivement aussi bien
chez les femelles que chez les jeunes d’octobre à novembre. Il a varié entre
novembre et février chez les jeunes puis a chuté de février à mars. Il est demeuré
relativement constant de novembre à février chez les femelles puis a chuté
également.

44
42
40
Taux d'hématocrites

38 Femelle_Adulte
36 Jeune
34
32
30
28
26
24
22
20
Oct Nov Dec Jan Fev Mar
Mois

Figure 9 : Evolution de l’hématocrite chez les Métis.

Au niveau des femelles et mâles toutes races confondues (figure 10),


l’hématocrite a évolué de façon parallèle et constante avec une nuance qu’entre
octobre et mi-décembre, l’hématocrite des mâles était légèrement inférieur à
celui des femelles et est devenu légèrement supérieur à celui des femelles de mi-
décembre à mars.

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44
42
40
Taux d'hématocrites

38
36
34
Femelle
32
30 Mâle
28
26
24
22
20
Oct Nov Dec Jan Fev Mar
Mois

Figure 10 : Evolution de l'hématocrite selon le sexe toutes races confondues

1.2.3 Parasitémie

Pour chaque animal, les résultats sont matérialisés par les figures 11 à
15. Chaque figure représente la moyenne de la parasitémie sur six mois.

Les taux d’infestation ont été plus élevés en octobre (début de l’étude) et
dans les mois de décembre et de janvier que dans les autres mois de l’étude. La
différence essentielle tient au type génétique des animaux (figure 11); les
Sahéliens et les Métis présentent des taux d’infestation plus élevés que celui des
Djallonké. L’écart enregistré entre Sahéliens et Djallonké est établi entre octobre
et décembre.

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50
45
40
Parasitémie (%)

35
30 Djallonké
25 Métis
20 Sahélien
15
10
5
0
Oct Nov Déc Janv Févr Mars
Mois

Figure 11 : Dynamique des infestations selon les races

Chez les Sahéliens (figure 12), les mois d’octobre et de janvier ont été les
plus infestants. Le taux d’infection des femelles adultes est apparu élevé et
constant (11,76%) d’octobre à novembre. Chez les mâles adultes, le taux
d’infestation observé a semblé très élevé avec 40% en octobre. En novembre et
décembre, aucun cas n’a été observé. L’infestation est réapparue en janvier et
s’est éteinte en février et mars. Chez les jeunes, l’infestation apparaît élevée en
décembre et encore plus élevée en janvier. En février et mars, seuls certains
jeunes ont été infestés.

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80
70
60
Parasitémie (%)

50 Femelle_Adulte
40 Mâle_Adulte
30 Jeune

20
10
0
Oct Nov Déc Janv Févr Mars
Mois

Figure 12 : Dynamique des infestations chez les Sahéliens.

Chez les Djallonké (figure 13), l’infestation est restée omniprésente pour
les femelles adultes. Le taux d’infestation a été plus élevé en octobre (17,39%),
relativement constante en décembre et janvier et bas en mars (4,35%). Pour les
mâles adultes, l’infestation n’est apparue qu’en décembre, janvier, février et est
demeurée constante à 20%. Les jeunes ont été infestés sur tous les mois sauf en
février et le taux d’infestation est resté faible.

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80
70
Parasitémie (%)

60
50 Femelle_Adulte
40 Mâle_Adulte
30 Jeune

20
10
0
Oct Nov Déc Janv Févr Mars
Mois

Figure 13 : Dynamique des infestations chez les Djallonké.

Chez les métis (figure 14), les mâles adultes étaient absents dans le
troupeau suivi. Les femelles ont été infestées sur trois mois : octobre, décembre,
février avec un taux d’infestation plus élevé en octobre (20%). Aucune
infestation n’a été enregistrée au cours des mois de novembre, janvier et mars.
Les jeunes ont été infestés uniquement en décembre (66,67%).

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80
70
60
Parasitémie

50
Femelle_Adulte
40
Jeune
30
20
10
0
Oct Nov Déc Janv Févr Mars
Mois

Figure 14 : Dynamique des infestations chez les femelles Métis.

La dynamique de l’infestation dans l’ensemble des animaux suivis


(figure 15) a montré que les mois d’octobre, de décembre et de janvier ont été
plus infestants et les mois de novembre et de mars, les moins infestants.
L’infestation a été omniprésente au sein des femelles adultes sur tous les mois
de l’étude. Le taux a été élevé en octobre (16,67%), relativement constant en
décembre et en janvier puis faible en mars (3,13%). Il n’existait pas de mâles
infestés dans les mois de novembre et de mars. Les jeunes ont connu une faible
infestation dans l’ensemble.

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50
45
40
Parasitémie (%)

35
30
25
20
15
10
5
0
Oct Nov Déc Janv Févr Mars
Mois

Figure 15 : Dynamique des infestations toutes races confondues

1.2.4 Traitements trypanocides

1.2.4.1 Impact des traitements trypanocides

Pendant la phase de suivi des animaux, 60 traitements trypanocides ont


été administrés. Six animaux ont été doublement infestés en l’espace de un à
trois mois.

1.24.2 Rémanence des traitements trypanocides

Vu que certains animaux ont été doublement infestés dans une période
de un à trois mois, la rémanence des trypanocides utilisés pourrait être estimée à
environ un mois.

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2. DISCUSSION

2.1 Signes cliniques

Au cours de l’enquête, des symptômes qui pourraient faire suspecter les


infestations trypanosomiennes, n’ont pas été observés. En effet, l’examen
clinique des animaux n’a pas permis de distinguer un animal porteur de
trypanosomes d’un animal non porteur. Travaillant sur les trypanosomoses des
moutons et chèvres de race naine Djallonké des régions Sud-guinéennes,
Mawuena (1986) n’a non plus observé de signes cliniques. Du fait du caractère
enzootique de cette pathologie, les infestations trypanosomiennes pourraient se
manifester par des signes infra cliniques, non perceptibles par l’observateur.

Dans la zone d’étude, les éleveurs désignent certaines maladies des


ruminants à évolution chronique et débilitante par la même expression : le mot
‘‘Maaso’’ (trypanosomoses), en langue locale Baatonou, pendant que des
analyses de laboratoire montrent souvent d’autres pathologies. Il n’existerait
donc pas de symptômes pathognomoniques des trypanosomoses. C’est pourquoi
Touré (1986) a indiqué que le diagnostic clinique des trypanosomoses ne saurait
être certain sans le secours de l’expérimentation.

Cependant, les signes cliniques tels que l’anémie à travers la pâleur des
muqueuses, la cachexie, le manque d’appétit, les poils piqués, le larmoiement
peuvent constituer une base solide d’une forte présomption. En général, les

signes cliniques souvent observés dépendent d’un grand nombre de facteurs


épidémiologiques. Travaillant sur la comparaison de la trypanosomose
expérimentale chez certaines races de petits ruminants au Burkina Faso, Bengaly
et al. (1993) ont observé une fièvre intermittente, de l’inappétence, une
démarche chancelante et de l’amaigrissement comme signes cliniques. Ces
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observations n’ont pas été faites dans la présente étude du fait que les animaux
n’ont pas été suivis quotidiennement et/ou que le niveau d’infestation ne
permettait pas l’expression de signes cliniques visibles. Lors d’une étude sur la
trypanosomose et la trypanotolérance bovines au Bénin, Doko (1991) n’a pas
non plus observé de signes cliniques manifestes en infestation naturelle chez les
bovins trypanotolérants Borgou et Lagunaire. Malgré l’insuffisance quantitative
et qualitative des fourrages en saison sèche, l’embonpoint au niveau des
animaux même porteurs de parasites est souvent satisfaisant. En se basant sur les
signes cliniques, les trypanosomoses pourraient donc passer inaperçues. De plus,
même si des signes existent, ils peuvent être confondus avec ceux d’autres
maladies d’où la nécessité d’avoir recours au diagnostic différentiel. L’examen
de laboratoire demeure toutefois le meilleur moyen de poser un diagnostic de
certitude. Dans le cas de la présente étude, la préparation et l’examen des frottis
et des gouttes épaisses ont permis d’établir les différents niveaux de prévalence
des trypanosomoses ovines dans la région de Kandi.

2.2 Parasitémie

Les infestations à trypanosomes sur des animaux domestiques d’Afrique


ont été déjà décrites par certains auteurs et certains points de l’épidémiologie
relatifs à la transmission des parasites par les glossines ont été étudiés.
L’utilisation, dans le cadre de cette étude, de deux méthodes de diagnostic de
ces infestations (gouttes épaisses et frottis sanguins) a permis de confirmer la
présence de trypanosomes, à des taux d’infestations différents chez les deux
races ovines (Djallonké et Sahélien) et leurs métis. Ces animaux étaient tous

apparemment en bon état de santé. L’absence de signes cliniques chez les ovins
porteurs de trypanosomes pourrait s’expliquer par l’immunité de prémunition
dont bénéficient ces animaux du fait de leur présence dans une zone enzootique.

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Dans la présente étude menée dans la Commune de Kandi, nous avons
déterminé un taux d’infestation de 13,10% dans l’ensemble des animaux.
Travaillant sur les petits ruminants à Ségbana, Commune frontalière de celle de
notre zone d’étude, Codjia (1989) a trouvé un taux d’infestation de 12,5 %. Ces
résultats sont similaires à ceux de la présente étude.

Dans une étude chez les ruminants dans la région de Gboko au Nigeria,
Kalu et al. (1991) ont obtenu des taux de prévalence de 51,6 % ; 33,3% et de
24,6% respectivement chez les ovins, les caprins et les bovins, indiquant une
différence significative entre ces résultats et ceux de la présente étude. La région
de Gboko pourrait être un foyer enzootique des trypanosomoses, marqué par une
densité glossinaire très élevée ou associée à une plus grande sensibilité des
animaux. La différence entre ces deux résultats pourrait être également due au
fait que la présente étude a été effectuée essentiellement en saison sèche, période
marquée par la réduction de la pression glossinaire.

Une enquête sur les trypanosomoses chez les chèvres, les moutons et les
porcs réalisée dans le Comté de Buikwe, en Ouganda du Sud-Est en 1994 a
révélé des taux d'infection de 8,8% chez 204 chèvres, 26,7% chez 60 moutons et
32,4% chez 68 porcs de tous âges et des deux sexes (Rwakishaya, 1996). Ces
travaux se sont déroulés dans la région des Grands Lacs où l’humidité est
presque permanente. De plus, les travaux ont été menés en pleine saison des
pluies au cours de laquelle la densité des glossines est beaucoup plus élevée
alors que la présente étude a été menée en début de saison sèche.

En revanche, une étude réalisée en 2001 sur 526 bovins dans l'Etat de
Kaduna au Nigeria a permis d’obtenir, grâce à la mise en œuvre de la technique
buffy-coat, une prévalence de 9,12 % (Abenga et al., 2004), inférieure à celle
des présents travaux. La faiblesse relative de ce taux pourrait traduire soit une

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plus faible infestation de la zone, soit une plus grande résistance des animaux en
cause, car avec la technique de plus grande concentration des parasites qu’est le
buffy-coat, on aurait dû s’attendre à un taux d’infestation plus élevé.

Akokponhoun (2008) a également enregistré des résultats différents de


ceux de la présente étude avec respectivement 2,4% et 3,5% en élevage
traditionnel simple et traditionnel amélioré. L’auteur a mené ses investigations à
Gogounou. Bien que voisine de la Commune Kandi, la Commune de Gogounou
abrite un marché international de bétail. Les produits trypanocides bon marché
l’inondent, donnant ainsi la possibilité d’utilisation à grande échelle des produits
trypanocides. Cette pratique aurait sans doute influencé le taux des animaux
infestés enregistrés par cet auteur.

Travaillant sur les trypanosomoses des moutons et des chèvres après


abattage à Jos, au Nigeria, Dadah et al. (1997) ont trouvé un taux d’infestation
de 3,83% chez les moutons, nettement inférieur à celui de notre étude, mais
proche des résultats de Akokponnhoun (2008). La faiblesse de ce taux par
rapport à celui de la présente étude est certainement due au fait que les auteurs
se sont limités uniquement à un seul abattoir, celui de la ville de Jos. Ces
animaux pourraient provenir d’embouche quand on sait que de tels animaux
bénéficient de plus de soins et d’attention. Le taux de 13,10 % pour la Commune
de Kandi pourrait également s’expliquer par le fait que cette localité abrite la
réserve forestière d’Alfakoara, refuge de la faune sauvage, potentiel réservoir de
trypanosomes (Doko et al., 1991).

Le taux d’infestation des moutons Sahéliens et leurs métis est


relativement plus élevé par rapport au taux d’infestation des moutons Djallonké
et même les Sahéliens en race pure, même si la différence n’est pas significative.

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Ces résultats ne donnent que des indications compte tenu de l’effectif des
animaux examinés. Toutefois, ces chiffres pourraient signaler la
trypanosensibilité des Sahéliens et leur métis et l’aptitude des Djallonké à mieux
contrôler la parasitémie. Bengaly et al. (1993) sont arrivés à la même
conclusion. Selon ces auteurs, des facteurs innés et/ou acquis pourraient être à
l’origine de cette aptitude. DOKO (1991) rapporte que l’aptitude à contrôler la
parasitémie et à résister à l’anémie fait partie des indicateurs de
trypanotolérance.

Le taux d’infestation élevé chez les animaux transhumants par rapport à


celui des animaux sédentaires (p<0,05) s’expliquerait par le fait que, les
transhumants à la recherche de pâturage frais traversent diverses régions : des
savanes aux forêts classées, gîte des glossines et bastion de la faune sauvage. Ils
ont donc plus d’occasion d’entrer en contact avec des populations de glossines
et autres insectes hématophages susceptibles d’assurer la transmission des
parasites.

Au début de l’étude de la phase pilote, correspondant au démarrage de la


saison sèche (octobre), la parasitémie était élevée chez toutes les races. Elle a été
également élevée dans les mois de décembre et de janvier. Cela s’expliquerait
par le fait qu’en octobre, les animaux sortaient infectés de la saison des pluies,
étant donné que la pression glossinaire est plus forte pendant l’hivernage.
Ensuite, la parasitémie a évolué du fait de la grande mobilité des animaux qui ne
sont plus attachés ni soumis à la promiscuité des abris de saison des pluies. De
plus, la période d’étude a coïncidé avec celle des fêtes religieuses comme la
Tabaski, la Noël et le nouvel an. Dans le but de mieux nourrir les animaux,
surtout les mâles, les bergers les font pâturer loin du campement, dans les bas-
fonds où ils peuvent trouver encore de l’herbe verte. Ces lieux constituant les
refuges des glossines, les mâles deviennent les victimes de ces parasites. C’est

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ce qui explique aussi le taux d’infestation élevé chez les mâles au cours de cette
période.

En revanche, les femelles ont été plus infestées que les mâles au début
de l’étude. Les mâles à la recherche de femelles en chaleurs se montrent souvent
plus mobiles. Les glossines ont donc du mal à se poser sur eux aux fins de
prendre un repas sanguin. De plus, les mâles Djallonké sont plus poilus que
leurs femelles. Ce qui expliquerait qu’ils soient moins piqués et moins infectés
que les femelles. Il pourrait y avoir également l’effet de maternité, entendu que
les agnelages affaiblissent la résistance des femelles, les rendant plus sensibles.

Le relatif faible taux d’infestation relevé chez les agneaux est


certainement dû aux anticorps maternels dont ils ont continué de bénéficier.

En ce qui concerne les espèces de trypanosomes, les infestations à


Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense et Trypanosoma brucei ont été
identifiées. Selon Mawuena (1986) qui a travaillé sur des moutons et chèvres de
la race naine Djallonké des régions sud-guinéennes, Trypanosoma vivax est plus
fréquent et plus répandus que Trypanosoma congolense. Les infestations à
Trypanosoma brucei sont rares et si elles existent, elles sont associées aux deux
premières. Les infestations mixtes à T. vivax et T. congolense sont plus
prépondérantes chez les adultes que chez les jeunes.

En considérant la catégorie d’ovins, les infestations se retrouvent


relativement plus élevées chez les adultes que chez les jeunes. Toutefois, les
jeunes infestés sont sujets à une forte densité parasitaire du fait qu’ils constituent
un terrain vierge et feraient leur primo-infestation.

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Mawuena (1986) estime que les petits ruminants Djallonké sont


trypanotolérants, puisque ces animaux ont l’avantage de survivre et de se

reproduire dans des zones fortement infestées de glossines. A ce titre, leur


élevage pourrait constituer une alternative de production de viande dans ces
zones. Concernant les moutons Sahéliens, des recherches pourraient être menées
pour leur adaptation en zone humide ou subhumide infestée de glossines.

Les animaux domestiques trypanotolérants qui vivent avec les


trypanosomes, jouent par contre un rôle prépondérant dans le maintien et la
dissémination des trypanosomoses animales au niveau du bétail domestique et
de l’homme. Ils constitueraient ainsi un réservoir naturel de trypanosomes,
(Cuisance et al., 2003). Il convient d’en tenir dans les stratégies de lutte contre
cette pathologie.

2.3 Hématocrite (PCV)

A côté de la parasitémie, l’hématocrite (PCV) est l’un des indicateurs


des infestations trypanosomiennes. La répétabilité de cette constante sanguine
fait de lui un caractère sous influence génétique (Dwinger et al., 1992 ; Trail et
al., 1993). En effet, en présence d’une infestation active, l’hématocrite est un
critère qui exprime la résistance ou la sensibilité individuelle et l’aptitude à
résister à l’anémie (Doko, 1996). Cette constante représente donc l’un des
caractères des animaux trypanotolérants.

L’effet propre du type génétique des animaux n’est pas perceptible entre
Sahéliens et Métis, mais l’est entre ceux-ci et les Djallonké. Le sexe n’a exercé
aucune influence au niveau des valeurs moyennes de l’hématocrite.

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L’hématocrite des jeunes moutons Sahéliens est plus élevé que celui des
adultes. Il est plus bas chez les jeunes Djallonké. Certains animaux infestés ont
connu une baisse de l’hématocrite. Il n’existe pas de différence entre sexes. La

légère variation observée à ce niveau à partir de décembre pourrait être liée à la


modification des conditions de vie. Ce qui corrobore les observations de Landais
(1983).

L’hématocrite permet de déterminer l’anémie. En effet, travaillant sur


les bovins, Camus (1981) estime que tout animal dont l’hématocrite ne dépasse
pas 27 est considéré comme étant anémié. En considérant les moyennes des
hématocrites de la présente étude, on pourrait dire que les animaux étudiés,
infestés ou non ne sont pas anémiés. Toutefois, à l’échelle individuelle, certains
animaux ont leur hématocrite inférieur à 27. Ils peuvent donc être considérés
comme anémiés.

La chute de l’hématocrite affecte les moutons Sahéliens et Djallonké


d’octobre à novembre de manière comparable sauf chez les Métis où il croît.
Cette chute correspond au début de la période durant laquelle l’alimentation des
animaux est insuffisante. Le passage, à partir de novembre, à une alimentation
issue des résidus de récoltes, entraîne un relèvement progressif des moyennes de
l’hématocrite. Travaillant sur la sensibilité de taurins Baoulé et de zébus à
Trypanosoma (Duttonella) vivax et Trypanosoma congolense, Guidot et
Roelants (1982) ont également fait les mêmes observations en mentionnant que
le passage à une ration plus énergétique (supérieure à 3U.F. pour 250kg P.V.)
entraîne un relèvement progressif de l’hématocrite des animaux infectés ou non.

En saison sèche par contre, les champs sont récoltés. Les animaux ont un
environnement alimentaire et sanitaire tout autre ; la divagation leur permettant

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d'accéder à diverses ressources alimentaires (champs post-culturaux et pâturages
naturels, résidus de cuisine, ordures ménagères), ce qui maintien la moyenne de
l’hématocrite élevée.

Les modifications de l’hématocrite pourraient donc être liées en majeure


partie, à l’alimentation et non à l’infection.

2.4 Traitements trypanocides

2.4.1 Impact des traitements trypanocides

L’impact immédiat des traitements administrés aux animaux


diagnostiqués positifs est la réduction de l’infestation étant donné que certains
animaux traités n’ont plus contracté la maladie jusqu’à la fin de l’étude.

La prophylaxie des trypanosomoses pourrait être plus efficiente en


associant la lutte contre les glossines aux traitements curatif et préventif de ces
maladies chez l’homme et chez l’animal.

2.4.2 Rémanence des traitements trypanocides

La rémanence des trypanocides utilisés pourrait être estimée dans la présente


étude à environ un mois. Toutefois, les rémissions successives enregistrées chez
certains sujets pourraient être dues à des causes diverses dont l’agnelage chez les
femelles, l’insuffisance alimentaire, le stress ou la résistance plus accrue de
certains individus ; ces derniers pourraient être intéressants pour des
programmes de sélection.

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CONCLUSION

Cette étude a révélé que les trypanosomoses existent chez les ovins
Djallonké, Sahéliens et leurs Métis dans la Commune de Kandi. Les analyses
parasitologiques ont permis de déterminer une prévalence globale de 13,10%
dans les élevages prospectés. Trois espèces majeures ont été identifiées :
Trypanosoma vivax, Trypanosoma congolense et Trypanosoma brucei.

Le taux d’infestation des Sahéliens a été relativement plus élevé avec


un taux intermédiaire pour les Métis, montrant leur trypanosensibilité. Par
contre, la prévalence a été relativement moindre chez les Djallonké, indiquant
leur trypanotolérance. De même, les ovins transhumants ont été plus infestés que
les ovins sédentaires. Ces animaux transhumants pourraient jouer un rôle
important dans la dissémination de l’infestation. Les femelles ont connu un
niveau d’infestation plus élevé que les mâles. La prévalence a été en général
relativement plus élevée chez les adultes que chez les jeunes même si la densité
parasitaire a semblé plus élevée chez ces derniers.

Les essais de traitements trypanocides conduits chez des ovins au cours de


cette étude ont donné des indications sur la rémanence des produits utilisés. Ces
investigations préliminaires ont montré également que les traitements
trypanocides chez les ovins ont apporté des améliorations certains chez les
animaux concernés. Ces travaux ont également permis de relever l’intérêt
d’élever des ovins trypanotolérants. Sur la base des valeurs de la parasitémie et
de l’hématocrite, les animaux peuvent être dépistés et traités.

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Toutefois, se pose la problématique de l’utilisation des molécules de
produits trypanocides dans la lutte contre les trypanosomoses animales. Ces
médicaments provenant de tous les horizons et faisant l’objet d’usage
anarchique sur le terrain, échappent au contrôle des services vétérinaires.

La zone d’étude étant réputée fortement infestée de glossines, une


attention particulière devrait être accordée à cette maladie.

La limite de la présente étude porte sur la période consacrée à


l’expérimentation qui n’a couvert que la saison sèche, soit une partie de l’année.
Les résultats sont donc partiels et préliminaires. De même l’enquête
épidémiologique n’a couvert que la fin de la saison des pluies, période pendant
laquelle la densité des glossines, vectrices des trypanosomoses animales, n’est
pas la plus élevée.

Il convient donc dans une phase ultérieure :


- d’étendre la recherche à d’autres localités incluant plus d’animaux des
deux races et de leurs métis ;
- de travailler sur une race de référence trypanosensible (Sahélienne par
exemple) en vue de son adaptation en zone infestée de glossines à
l’image de ce qui se fait chez les bovins avec des essais d’élevage de zébu
en zone infestée de glossines ;
- de consacrer un protocole à l’utilisation des trypanocides.

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Annexe I : Moyenne des hématocrites par races, par catégorie,


par sexes et par Mois.

Tranche Mois
Races Sexe
d’âges Oct Nov Déc Jan Fév Mars
♀ 30,07 30,04 32,02 31,54 31,87 32,56
(5,63) (4,09) (4,55) (3,93) (3,45) (4,11
Adulte
29,40 26,00 28,00 30,00 33,33 33,33

(1,71) (5,58) (2,00) (1,31) (1,37) (1,03)
33,11 36,11 35,75 36,00 35,13 34,88

(4,07) (5,71) (4,89) (4,62) (4,21) (4,40)
Djallonké Agneau
33,38 31,57 32,38 32,50 32,43 33,14

(3,83) (3,46) (4,65) (5,44) (3,23) (3,21)
31,60 31,00 30,43 31,29 31,71 32,00

(5,37) (2,57) (1,65) (2,70) (3,87) (4,15)
Antenais
26,13 28,43 32,17 32,67 33,00 32,43

(5,81) (10,09) (7,80) (8,30) (5,35) (4,29)
32,60 35,80 34,50 35,00 34,75 32,50

Adulte (3 ,87) (3,72) (2,91) (4,23) (5,65) (3,10)
♂ - - - - - -
♀ 30,00 41,00 36,00 40,00 39,00 36,00
Métis Agneau
♂ 33,00 38,00 32,00 30,00 40,00 36,00
♀ - - - - - -
Antenais 30,00 34,00 34,00 37,00

(0,00) (0,00) (0,00) (0,00)
32,82 30,88 33,25 33,50 33,08 34,38

(4,54) (3,94) (4,15) (4,32) (3,57) (3,66)
Adulte
34,80 33,00 35,00 38,50 36,50 42,50

(3,08) (4,00) (2,68) (6,35) (1,73) (2,89)
32,14 37,14 38,00 39,14 40,83 40,67

(5,42) (2,68) (1,92) (3,30) (3,59) (2,39)
Sahélien Agneau
37,50 33,50 33,50 40,00 38,50 34,00

(5,20) (0,58) (0,58) (1,15) (4,04) (2,31)
34,50 33,00 36,00 32,50 34,50 32,50

(1,73) (2,31) (1,15) (0,58) (0,58) (2,89)
Antenais
29,33 31,33 34,67 37,67 35,33 37,00

(2,88) (1,37) (5,24) (2,07) (2,88) (6,26)

NB : Les écarts-types sont entre parenthèses

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Evolution de l'hématocrite selon le sexe toutes races confondues

Moyennes
Mois Femelles Mâles
Oct. 31,176 31
Nov. 31,669 30,5
Dec 33,036 32,357
Janv. 32,929 33,81
Fev 33,095 34,16
Mar 33,389 34,36

Ecart-type
Oct. 5,301 5,297
Nov. 4,743 6,42
Dec 4,48 5,151
Janv. 4,5 6,04
Fev 4,347 4,22
Mar 4,34 4,581

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Annexe II : Moyenne des parasitémies par races, par catégorie,


par sexes et par Mois.

Dynamique des infestations selon la race


Mois Djallonké Métis Sahélien
Oct 11,93 15,38 13,89
Nov 5,5 0 5,56
Déc 7,34 23,08 8,33
Janv 10,09 0 13,89
Févr 4,59 7,69 2,78
Mars 4,59 0 2,78

Dynamique des infestations chez les Djallonké

Mois Moyennes
Femelles_Adultes Mâles_Adultes Jeunes
Oct. 17,39 0 2,86
Nov. 7,25 0 2,86
Déc. 8,7 20 2,86
Janv. 10,14 20 8,57
Fév. 5,8 20 0
Mars 4,35 0 5,71

Dynamique des infestations chez les sahéliens

Moyennes
Mois Femelles_Adultes Mâles_Adultes Jeunes
Oct. 11,76 40 7,14
Nov. 11,76 0 0
Déc. 5,88 0 14,29
Janv. 5,88 20 21,43
Fév. 0 0 7,14
Mars 0 0 7,14

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Dynamique des infestations chez les femelles métis

Moyennes
Mois Femelles_Adultes Mâles_Adultes Jeunes
Oct. 20 - 0
Nov. 0 - 0
Déc. 10 - 66,67
Janv. 0 - 0
Fév. 10 - 0
Mars 0 - 0

Dynamique des infestations toutes races confondues

Toutes
Mois races
Oct 12,66
Nov 5,06
Déc 8,86
Janv 10,13

Févr 4,43
Mars 3,8

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