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REPUBLIQUE DU BENIN

*************
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
*************
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
**************
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
**************
DEPARTEMENT DE PRODUCTION ET SANTE ANIMALES
**************
Mémoire de fin de formation pour l’obtention du grade de Master en
Production et Santé Animales
Spécialité : Biotechnologie et Gestion des Monogastriques

Détection de l’infection naturelle à


Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense
chez les porcs domestiques Sus scrofa dans les
élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

Présenté par : Directeur de mémoire


Murielle S. S. AGONSANOU Professeur Tossou Jacques DOUGNON
Maître de Conférences des Universités (CAMES)
Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

Composition du Jury

Président : Professeur Souaîbou FAROUGOU

Examinateur 1 : Professeur A. K. Issaka YOUSSAO

Examinateur 2 : Professeur T. Jacques DOUGNON

Examinateur 3 : Dr Cyrille BOKO

Année Académique : 2014 – 2015


5ème promotion
Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

Dédicaces

Je dédie ce travail à toute ma famille.

∞ Mes très chers parents bien-aimés, merci pour vos conseils et votre
soutien sans faille. Vous constituez mes meilleurs exemples. J’espère
vous savoir encore plus fiers de moi que je ne le suis d’être votre fille.
∞ Mes frères et sœurs Judith, Maixent, Ghislain, Prisca, Virgile et Sandrine,
merci d’être toujours présents quand j’en ressens le besoin. Puisse nos
liens se renforcer davantage à l’avenir.
∞ Mes neveux et nièces Vince, Nolan, Anaëlle et Maevy, merci d’être mes
rayons de soleil, et d’éclairer chaque instant ma vie à vos côtés.

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dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

Hommages

 Professeur Souaïbou FAROUGOU, Professeur Titulaire des Universités

(CAMES), Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-


Calavi, Deuxième Vice-Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi,
Directeur de l’Unité de Recherches en Biotechnologies de la Production et
Santé Animales (URBPSA). Nous vous remercions pour avoir accepté de
nous recevoir comme stagiaire dans votre Laboratoire. Vous constituez un
admirable modèle pour chaque étudiant qui vise l’excellence à travers la
réalisation de ses ambitions. Merci également d’avoir consacré de votre
temps à la Présidence de ce jury d’examen. Profonde gratitude.

 Professeur Jacques Tossou DOUGNON, Professeur Titulaire des

Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique


d’Abomey-Calavi, notre Maître de mémoire. Recevez nos sincères
remerciements pour avoir été toujours disponible et bien disposé envers
tous vos étudiants. Mais surtout pour la confiance que vous avez placée en
nous, pour vos conseils et vos encouragements, grande est notre
reconnaissance.

 Professeur Abdoul Karim Issaka YOUSSAO, Professeur Titulaire des

Universités (CAMES), Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique


d’Abomey-Calavi, Directeur du Laboratoire de Biotechnologie Animale
et de Technologie des Viandes. Merci pour votre participation à l’examen
du présent document. Pour nous avoir souvent écouté, aidé et conseillé
depuis nos débuts à l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi, recevez nos
sincères remerciements

 Docteur Cyrille BOKO, Maître Assistant des Universités (CAMES),

Chef du Département de Production et Santé Animales de l’Ecole

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Polytechnique d’Abomey-Calavi et Membre du jury d’examen de


mémoire. Infiniment merci de votre aide, de vos mots d’encouragements,
de votre patience et de votre dévouement envers nous tous. Merci d’avoir
accordé votre si précieux temps à l’amélioration de ce travail. Soyez-en
béni.

 Tous les Enseignants de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi,

particulièrement ceux du Département de Production et Santé Animales,


merci pour vos multiples sacrifices dans le cadre de notre formation.

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Remerciements

Nous remercions de façon très particulière :

 Docteur Zakaria BENGALY, Directeur scientifique du CIRDES, pour

son aide précieuse, et pour avoir personnellement supervisé les tests


réalisés dans son laboratoire ;

 Monsieur François DOSSA, Responsable du Laboratoire de


Parasitologie de l’URBPSA pour son implication personnelle dans la
réalisation et l’aboutissement de ce travail, et pour sa constante
gentillesse ;

 Toute l’équipe de l’Unité de Recherches en Biotechnologies de la

Production et Santé Animales : le Docteur Philipe SESSOU, les


doctorants Evelyne HOUNDJE et Eric YESSINOU, les stagiaires
Eustache HOUNKPE et Aretas TONOUHEWA pour la chaleureuse
ambiance qui a prévalu durant tout le temps de nos travaux ;

 Docteur Ulbald P. TOUGAN pour son aide et ses conseils avisés ;

 Toute l’Equipe d’Inspection des Viandes et Produits Carnés des

Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo, particulièrement Elie


HONGBETE pour leur coopération et leur assistance ;

 Tous les camarades de la 5ème promotion du Département de Production et

Santé Animales : Arnaud SOHA, Mardoché ACHOH, Halil


PARAÏSO, Jonathan NOUGBODE, Juvencio AYOSSO, Gildas
HOUNMANOU, Souradjou OROU GANI, Hamil VODOUGNON,

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Félicien DOVI, Abdoul Rachidi SANNI, Bernadette KONSAKA, pour


l’amitié et l’aide qu’ils nous ont apportés ;

 Tous nos amis : Candide ALLADE DAGBA, Nadine DOVONOU,

Ornisse APOVO, Christin SOGBOSSI, Roland MITHOUN.

A toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à ce travail nous
disons un sincère merci.

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Liste des sigles et abréviations

ADN : Acide Désoxyribonucléique

ELISA: Enzyme Linked Immunosorbent Assay

FAO: Food and Agriculture Organization

MHCT: Micro Hematocrit Centrifugation Technic

OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PATTEC : Pan African Tse-tse and Trypanosomiasis Eradication Campaign

PBS : Phosphate Bi-Sodique

PCR : Polymerase Chain Reaction

QBC : Quantitative Buffy Coat

TAA : Trypanosomose Animale Africaine

THA : Trypanosomose Humaine Africaine

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Les trypanosomes pathogènes des mammifères (Itard, 2000)……23

Tableau 2 : Quelques taux d’infection trypanosomienne des porcs en


Afrique…………………………………………………………………………30

Tableau 3 : Protocole récapitulatif de l’elisa-indirect pour la détection des


anticorps anti-trypanosoma spp ………………………………………………52

Tableau 4 : Symptômes et pathologies observés……………………………57

Tableau 5 : Structure générale des troupeaux……………………………….58

Tableau 6: Répartition des infections trypanosomiennes suivant le sexe….59

Tableau 7 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant l’origine …59

Tableau 8 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant l’âge………..60

Tableau 9 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant la race…..60

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Liste des figures

Figure 1 : Schéma d’un trypanosome (Itard, 2000) ............................................ 22

Figure 2 : Répartition des Communes enquêtées ................................................ 47

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Résumé

La Trypanosomose Animale Africaine est une maladie importante pour


l’élevage en Afrique, mais très peu de données épidémiologiques sont
disponibles au Bénin. Aucune étude n’y a été préalablement menée sur
l’infection des suidés en général et des porcs en particulier. L’objectif principal
de ce travail est de détecter l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et
Trypanosoma congolense chez 227 porcs domestiques en élevages urbains et
péri-urbains ainsi qu’aux Abattoirs de Cotonou du Sud-Bénin. Les prélèvements
ont été effectués dans les départements de l’Atlantique, du Littoral et de
l’Ouémé. Le diagnostic microscopique par la technique de centrifugation micro
hématocrite et par observation des lames minces de sang n’a révélé aucune
infection au sein des élevages commerciaux urbains et péri-urbains. Le
diagnostic par ELISA-indirect a révélé 12 cas d’infections à Trypanosoma
congolense sur 110 dont un cas mixte associé à T. vivax, soit un taux d’infection
de 9,16% à l’Abattoir de Cotonou. La race locale est hautement plus infectée
(25,64%) que les métisses et la race Landrace. Il serait alors opportun
d’approfondir la recherche scientifique sur le statut de porteur asymptomatique
du porc domestique dans le processus d’infection de la TAA au sein des
élevages. Il faudrait également encourager l’amélioration des techniques de
diagnostic des parasitoses sur le terrain.

Mots-clés : Porc - Trypanosoma congolense - Trypanosoma vivax

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Abstract

African Animal Trypanosomiasis is an important disease, which affects breeding


in Africa, but very a few data is available about it in Benin. No searching was
found on the Suidae and particularly on the pigs AAT infection ever. The main
objective of this study was to detect natural infections of 227 domestic pigs by
Trypanosoma vivax and Trypanosoma congolense in urban and outskirts farms
and in the main slaughtery “Abattoirs de Cotonou” of South Benin. The
sampling was done at Atlantique, Littoral an Ouémé departements. Microscopic
diagnostic by Micro Hematocrit Centrifugation Technic and by thin blood
smears observation does not reveal any infection in urban and outskirts
commercial farms. ELISA-indirect diagnostic reveal 12 cases of Trypanosoma
congolense infections out of 110 samples, including one mixed associated to
Trypanosoma vivax in “Abattoirs de Cotonou”. Global infection rate is 9.16%
and the local race pigs are higly meaning infected (25.64%) than half-casted and
Landrace pigs. It will be opportune to deepen the scientific research about
asymptomatic status of pigs and their implication in the AAT infection process
on farms. It will be good to improve the parasitologic diagnostic tools on the
field.

Key-words : Pig- Trypanosoma congolense - Trypanosoma vivax

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Table des matières

Dédicaces............................................................................................................... 1

Hommages ............................................................................................................. 2

Remerciements ...................................................................................................... 4

Liste des sigles et abréviations .............................................................................. 6

Liste des tableaux .................................................................................................. 7

Liste des figures..................................................................................................... 8

Résumé .................................................................................................................. 9

Abstract................................................................................................................ 10

Table des matières ............................................................................................... 11

Introduction ....................................................................................................... 14

Première partie : Synthèse bibliographique ................................................... 18

Chapitre 1 : Caractères généraux des trypanosomoses ................................. 19

1.1. Systématique des trypanosomes .......................................................... 19

1.2. Morphologie des trypanosomes ........................................................... 20

1.3. La Trypanosomose Animale Africaine (TAA) : vecteurs et espèces


sensibles........................................................................................................... 22

1.4. Symptômes généraux des trypanosomoses animales .......................... 24

Chapitre 2 : Epidémiologie de la trypanosomose porcine ............................. 26

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2.1. Définition générale .............................................................................. 26

2.2. Les parasites et vecteurs étiologiques de la trypanosomose porcine .. 27

2.3. Symptômes de la trypanosomose porcine ........................................... 28

2.4. Traitement et prophylaxie.................................................................... 29

2.5. Importance de la trypanosomose porcine en Afrique et au Bénin ...... 30

Chapitre 3 : Méthodes de diagnostic parasitologique des trypanosomes .... 32

3.1. Techniques d’examen microscopique direct ....................................... 33

3.1.1. Goutte de sang frais ....................................................................... 33

3.1.2. Goutte épaisse ............................................................................... 33

3.1.3. Étalement mince de sang ............................................................... 34

3.2. Techniques d’examen après concentration parasitaire ........................ 35

3.2.1. La Méthode de Woo ...................................................................... 35

3.2.2. Technique du buffy coat ou Méthode de Murray ......................... 36

3.3. Échange d’anions ................................................................................. 38

3.4. Culture in vitro..................................................................................... 38

3.5. Inoculation à l’animal .......................................................................... 39

3.6. Épreuves d’amplification de l’ADN (PCR) ........................................ 39

3.7. Sondes ADN ........................................................................................ 40

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3.8. Épreuves sérologiques ......................................................................... 40

3.8.1. Épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI) ............................ 41

3.8.2. Épreuve immuno-enzymatique à détection d’anticorps ................ 41

Seconde partie : Etude Expérimentale ............................................................ 44

Chapitre 4 : Matériel et Méthodes ................................................................... 45

4.1. Milieu d’étude...................................................................................... 45

4.1.1. Département de l’Ouémé .............................................................. 45

4.1.2. Département de l’Atlantique ............................................................... 46

4.1.3. Les Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo dans le Département du


Littoral… ......................................................................................................... 48

4.2. Matériel et Méthodes ........................................................................... 50

4.2.1. Le matériel animal ............................................................................... 50

4.2.2. L’enquête rétrospective et l’échantillonnage ...................................... 51

4.2.3. Les prélèvements ................................................................................. 51

4.2.4. Analyse des prélèvements ................................................................... 52

4.2.4.1. L’observation microscopique ..................................................... 52

4.2.4.2. Le test ELISA-indirect ............................................................... 52

4.2.5. Analyses Statistiques ........................................................................... 54

Troisième partie : Résultats et Discussion ...................................................... 55

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Chapitre 5 : Résultats........................................................................................ 56

5.1. Description de la population d’enquête ............................................... 56

5.1.1. Caractéristiques socio-professionnelles des enquêtés ................... 56

5.1.2. Caractéristiques des élevages ........................................................ 56

5.2. Observations microscopiques et hématocrite ...................................... 58

5.3. Diagnostic de la trypanosomose par le test ELISA-indirect ............... 58

Chapitre 6 : Discussion ..................................................................................... 62

6.1. Description de la population enquêtée ................................................ 62

6.2. Diagnostic de la trypanosomose par la technique de Woo.................. 64

6.3. Diagnostic de la trypanosomose par le test ELISA-indirect ............... 66

Conclusion .......................................................................................................... 68

Références Bibliographiques ............................................................................ 69

Annexes ............................................................................................................... 76

Annexe 1 : Questionnaire d’enquête socio-économique sur la trypanosomose


porcine

Annexe 2 : Protocole ELISA-indirect Trypanosoma spp

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Introduction

La trypanosomose animale est la pathologie présentant le plus important impact


économique sur la production du bétail en Afrique (OIE, 2013). En raison de
son mode de propagation, elle est localisée aux domaines de répartition des
glossines et insectes piqueurs responsables de sa transmission et de son maintien
(Itard, 2000). Le genre Glossina (tsé-tsé) est actuellement confiné au seul
continent africain. Sa zone de répartition s’étale entre le 14e degré de latitude
Nord et le 20e degré de latitude Sud, allant jusqu’au 30e degré de latitude Sud le
long de la côte orientale. Les tsé-tsé infestent 10 millions de km2 et affectent 36
pays africains dont 12 le sont entièrement (OIE, 2012). Les glossines et les
trypanosomes ont vidé de très vastes régions d'Afrique, empêchant ces zones de
connaître un développement harmonieux. Le déplacement du bétail à la
recherche de nouveaux pâturages ou d'autres marchés accroît considérablement
les risques d'infection et de pertes matérielles. Les éleveurs des régions voisines
sont dans la crainte perpétuelle d'une flambée de la maladie et s'efforcent de
l'endiguer par divers moyens, notamment par le traitement médicamenteux du
cheptel. La trypanosomose animale est associée à des conséquences telles que la
perte du bétail, la baisse de la fécondité et de la production à cause des
avortements et des faibles taux de mise-bas, la réduction de la productivité (lait,
viande et traction animale), ainsi que les coûts élevés du traitement (PATTEC,
2008 ; Scoones, 2014).

Face à la trypanosomose animale, les moyens de lutte sont axés sur trois
stratégies. D’abord, l’élevage de bétail trypanotolérant qui se généralise dans la
plupart des pays affectés, avec l’apparition de nombreux métissages génétiques.
Ensuite la lutte contre le vecteur qui prédomine surtout dans les zones
endémiques aux tsé-tsé. Enfin la lutte contre le parasite à travers la
chimiothérapie qui prévaut dans les zones à la périphérie du territoire des
glossines, c’est-à-dire celles partiellement infestées. Vu la facilité de mise en

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œuvre, le faible coût et la rentabilité qui le caractérisent, le recours aux


trypanocides constitue la méthode de lutte généralement privilégiée. Cependant
plusieurs contraintes associées rendent difficile l’éradication de la
trypanosomose animale en Afrique et il n’est pas rare de voir des foyers
épidémiques se révéler dans des régions supposées assainies (Hamill et al.,
2013 ; Scoones, 2014). L’usage incontrôlé des trypanocides a conduit au
développement de la chimiorésistance dans de nombreuses localités, comme au
Burkina Faso et au Nigéria (Ouédraogo et al., 2004 ; Eze et al., 2015). Par
ailleurs, nombreux sont les animaux, particulièrement les espèces domestiques
et sauvages de suidés et de bovidés, qui servent de réservoirs naturels pour les
trypanosomes. Ils contribuent de manière conséquente au maintien des parasites
dans leurs milieux agro-écologiques et favorisent la réapparition des épidémies
de la maladie du sommeil chez l'homme (Nkinnin et al., 2002 ; PATTEC, 2008).

La répartition de l’infection par les trypanosomes aussi bien à l’échelle du


continent africain qu’à l’intérieur des pays infectés n’est pas homogène. Elle
varie en effet en fonction du climat, de l’écologie et de l’importance de la lutte
(Lombe et al., 2013). Le climat de type soudano-guinéen du Nord Bénin, avec
de vastes zones de savanes et de forêts est très propice à la multiplication des
glossines d’une part, et d’autre part l’important réseau hydrographique au Sud-
Bénin associant des zones marécageuses et des forêts galeries constitue un
habitat favorable aux glossines. Le Bénin possède un cheptel d’élevage peu
important constitué en 2013 de 414000 porcins, 860000 ovins, 1716000 caprins
et 2166000 bovins (Countrystat, 2015), dont des taurins lagunaires, des taurins
de race N’Dama, des ovins et des caprins Djallonké réputés trypanorésistants et
très répandus. D’après Doko et al (1991) 88% du territoire national est infecté
par Trypanosoma brucei, Trypanosoma congolense et Trypanosoma vivax, avec
des taux de 89,8% chez les bovins de types Lagunaire, Somba, et Zébu de
l’Atlantique, du Borgou et de l’Atacora. Des études de prévalence plus récentes,

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il ressort que 13,1% des ovins de races Djallonké, Sahélien et leurs métis dans la
Commune de Kandi présentent une infection à ces mêmes espèces de
trypanosomes (Farougou et al., 2011). Malheureusement la prépondérance des
élevages de type traditionnel accentue la difficulté de collecte et d’exploitation
d’informations complètes actualisées à propos de la maladie au Bénin.

D’après les résultats de plusieurs études réalisées dans divers pays d’Afrique et
d’Amérique, le porc domestique fait office de réservoir important de la
trypanosomose animale et humaine (Simukoko et al., 2007 ; Nympaye et al.,
2011 ; Hamill et al., 2013). En effet il peut facilement être infecté par les
diverses espèces de trypanosomes pathogènes pour le bétail en général, sans
pour autant montrer des signes de la maladie (Itard, 2000 ; Nyncke et al., 2004).
Cependant les méthodes spécifiques, efficaces et accessibles de détection des
parasites chez les porcs sont quasi-inexistantes, ce qui induit la difficulté de
l’accès au dépistage (Nyncke et al., 2004). En Afrique subsaharienne, la
porciculture extensive fournit 50% de la production totale en viande, alors que
ce mode d’élevage pose de graves problèmes de dissémination, de transmission
et de contrôle des pathologies animales et zoonotiques (Porphyre, 2009). Selon
Youssao et al. (2008) les élevages de porcs locaux au Sud-Bénin ne bénéficient
pour 72% d’aucun suivi sanitaire même quand les animaux sont nouvellement
introduits dans le cheptel. L’élevage en divagation des porcs locaux est
prépondérant, particulièrement en saison sèche, contrairement à celui des porcs
de races exotiques qui ne représentent qu’une faible portion de la production.
Quant aux élevages industrialisés ils sont rares et ne constituent qu’une part
infime de la production porcine, tant au Bénin qu’en Afrique subsaharienne. Par
ailleurs, étant donné que Trypanosoma simiae et Trypanosoma suis qui sont les
espèces pathogènes spécifiques aux porcs domestiques (Itard, 2000) ne sont pas
répertoriés au Bénin, la maladie semble inconnue des éleveurs. Tout ceci justifie

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l’absence d’informations sur le statut épidémiologique du porc domestique de


race locale, exotique ou métisse vis-à-vis de la trypanosomose au Bénin.

Le présent travail a pour objectif principal de mettre en évidence au Sud-Bénin


l’infection des porcs élevés en milieux urbain et périurbain par les trypanosomes
des espèces Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense. De façon plus
spécifique il vise à :

 caractériser les élevages situés en zones urbaines et périurbaines des


villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi ;
 évaluer la prévalence de l’infection à Trypanosoma vivax et
Trypanosoma congolense chez les porcs issus de ces élevages à partir de
l’examen microscopique
 évaluer la prévalence de l’infection à Trypanosoma vivax et
Trypanosoma congolense chez les porcs à l’Abattoir de Cotonou à partir
du test ELISA-indirect.

Ce travail sera abordé en 03 grandes parties. La première partie du document


sera consacrée à une synthèse bibliographique abordant les généralités sur les
trypanosomes et la trypanosomose porcine. La seconde partie prendra en compte
le matériel et la méthodologie utilisés pour la mise en œuvre du travail. Enfin la
troisième partie abordera les résultats obtenus ainsi que la discussion.

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Première partie : Synthèse


bibliographique

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Chapitre 1 : Caractères généraux des trypanosomoses

1.1. Systématique des trypanosomes

La systématique des trypanosomes telle que décrite par Itard (2000) se présente
comme suit :

 Embranchement : Protozoa Godfuss, 1918


 Sous-embranchement : Sarcomastigophora Honigberg et Balmuth, 1963
 Superclasse : Mastigophora Diesing, 1866
 Classe : Zoomastigophorea Calkins, 1909
 Superordre : Monomonadidea
 Ordre : Kinethoplastida Honigberg, 1963
 Sous-ordre : Trypanosomastina Kent, 1880
 Famille : Trypanosomastidae (ou Trypanomastidés) Doflein, 1901
 Genres :
o Leptomonas Kent, 1880
o Herpetomonas Kent, 1880
o Crithidia Léger, 1902
o Blastocrithidia Laird, 1959
o Phytomonas Donovan, 1909
o Leishmania Ross, 1903
o Sauroleishmania Rauque, 1973
o Endotrypanum Mesnil et Brimont, 1908
o Trypanosoma Gruby, 1843

Les quatre premiers genres sont des parasites monoxènes tandis que les cinq
derniers genres dont Trypanosoma, sont des parasites hétéroxènes. Les
trypanosomes pathogènes d’Afrique appartiennent à la section Salivaria du
genre Trypanosoma qui comprend :

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- le sous-genre Duttonella avec les espèces T. (D.) vivax et T. (D.)


uniforme
- le sous-genre Nannomonas avec les espèces T. (N.) congolense, T. (N.)
simiae et T. (N.) godfreyi
- le sous-genre Trypanozoon avec les espèces T. (T.) evansi, T. (T.)
equiperdum et T. (T.) brucei qui présente trois sous-espèces : T. (T.) b.
brucei, T. (T.) b. rhodesiense, T. (T.) b. gambiense
- le sous-genre Pycnomonas avec l’espèce T. (P.) suis.

1.2. Morphologie des trypanosomes

Les Trypanosomatidés se présentent généralement sous la forme d’une cellule


allongée, fusiforme et aplatie. Le corps cellulaire porte une membrane ondulante
qui s’y enroule et se prolonge vers l’avant par le flagelle libre. Toutefois, la
position du flagelle caractérise les différentes formes du protozoaire au cours de
son cycle évolutif. Six sont identifiées à savoir :

- amastigote,
- promastigote,
- opisthomastigote,
- épimastigote,
- trypomastigote,
- choanomastigote.

Les formes épimastigote et trypomastigote sont celles observées chez le genre


Trypanosoma. L’épimastigote est caractérisé par une courte membrane
ondulante bordée par le flagelle à l’extrémité antérieure et un noyau en position
antérieure. Le trypomastigote est la forme typique des trypanosomes : le flagelle
émerge de l’extrémité postérieure, court tout le long de la cellule en bordant une
membrane ondulante jusqu’à l’extrémité antérieure. Ainsi le nom Trypanosoma

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signifie « corps en vrille » (Itard, 2000 ; OIE, 2012). Les espèces de


trypanosomes peuvent être identifiées selon les critères morphologiques suivants
:

- Trypanosoma vivax : 20 à 27 µm de longueur, membrane ondulante peu


visible, portion libre du flagelle présente à l’extrémité antérieure,
extrémité postérieure arrondie, kinétoplaste grand et terminal
- Trypanosoma brucei (forme allongée et mince) : 17 à 30 µm de
longueur sur 2,8 µm de largeur, membrane ondulante évidente, portion
libre du flagelle présente à l’extrémité antérieure, extrémité postérieure
pointue, kinétoplaste petit et subterminal
- Trypanosoma brucei (forme courte et trapue) : 17 à 22 µm de
longueur sur 3,5 µm de largeur, membrane ondulante bien visible,
portion libre du flagelle absente, extrémité postérieure pointue,
kinétoplaste petit et subterminal
- Trypanosoma congolense : 8 à 25 µm (petite espèce) de longueur,
membrane ondulante peu visible, portion libre du flagelle absente,
extrémité postérieure arrondie, kinétoplaste terminal de dimension
moyenne et souvent en position latérale. Bien que T. congolense soit
considéré comme une espèce monomorphe, un certain degré de variabilité
morphologique est parfois observé
- Trypanosoma theileri (grande espèce) : typiquement de 60 à 70 µm de
longueur, mais les dimensions individuelles peuvent aller de 19 à 120
µm (21, 25), membrane ondulante évidente, longue portion libre du
flagelle, extrémité postérieure pointue, kinétoplaste grand, proche du
noyau et en position marginale. Trypanosoma theileri est normalement
non pathogène mais sa présence peut gêner la diagnose parasitaire. En
Europe de l’Ouest, T. theileri est la seule espèce de trypanosome observée
chez le bétail (OIE, 2012).

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flagelle libre

Figure 1 : Schéma d’un trypanosome (Itard, 2000)

1.3. La Trypanosomose Animale Africaine (TAA) : vecteurs et espèces


sensibles

Dans la transmission de la trypanosomose, on distingue les vecteurs biologiques


et les vecteurs mécaniques. Les mouches tsé-tsé sont les vrais vecteurs des
trypanosomes typiquement africains (T. uniforme, T. simiae, T. congolense, T.
suis, T. brucei et ses sous-espèces) ainsi que le vecteur essentiel de T. vivax
(Itard, 2000). Les parasites se multiplient intensément dans l’intestin des
mouches, lesquelles demeurent infectées toute la durée de leur vie. On distingue
les sous-genres Austenina (ancien groupe fusca), Nemorhina (ancien groupe
palpalis) et Glossina s. str. (Ancien groupe morsitans). Les tsé-tsé sont capables
de reconnaître leurs hôtes, soit par l'odorat, soit par la vue. Si les glossines se
nourrissent sur des espèces déterminées, c'est probablement parce que les hôtes
occupent le même biotope que les tsé-tsé, l'odeur et l'aspect des hôtes les attirent
et ces animaux restent relativement immobiles pendant que les mouches
s'alimentent (Lombe et al., 2013). Les Tabanidés, les Stomoxyinés, et les
Hippoboscidés constituent les vecteurs mécaniques de la maladie et favorisent sa
répartition dans les zones indemnes de glossines (OIE, 2012).

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La maladie touche des espèces variées de mammifères, mais d’un point de vue
économique les trypanosomoses transmises par les tsé-tsé sont particulièrement
importantes chez le bétail. Elles peuvent aussi affecter les camélidés et
constituent une barrière naturelle à l’introduction de ces animaux dans les
régions du Sud du Sahel en Afrique de l’Ouest. Les chevaux sont également très
sensibles. Par ailleurs, les trypanosomoses transmises par les glossines peuvent
aussi affecter l’homme, provoquant la maladie du sommeil due à T. brucei
gambiense ou T. brucei rhodesiense. Un spectre très large d’animaux
domestiques ou sauvages peuvent jouer le rôle de réservoir de ces parasites de
l’homme car les glossines sont des prédateurs opportunistes, adaptant leur
régime alimentaire aux possibilités offertes par leur milieu écologique
(PATTEC, 2008 ; OIE, 2013). Les trypanosomes pathogènes figurent dans le
tableau 1.

Tableau 1 : Les trypanosomes pathogènes des mammifères (Itard, 2000)

Trypanosomes Mammifères affectés


T. (D.) vivax Bovin, ovin, caprin, équidé, dromadaire
Bovin, canidé, dromadaire, ovin, caprin, équidé,
T. (N.) congolense
porcin
T. (N.) simiae Porcin, dromadaire
Dromadaire, équidé, canidé, ovin, caprin, bovin,
T. (T.) brucei brucei
porcin
T. (T.) evansi Camélidé, équidé, buffle asiatique, canidé, bovin
T. (T.) equiperdum Equidé
T. (T.) b. gambiense Homme
Dromadaire, équidé, canidé, ovin, caprin, bovin,
T.(T.)b. rhodesiense
porcin, homme
T. (P.) suis Porcin

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1.4. Symptômes généraux des trypanosomoses animales

Les trypanosomoses transmises par les mouches tsé-tsé sont classiquement


des maladies aiguës ou chroniques. Elles provoquent suite à une incubation de
durée variable (une à quelques semaines) des accès de fièvre. On note également
des œdèmes, du larmoiement, une hypertrophie des nœuds lymphatiques, de
l’avortement, une diminution de la fertilité. L’inappétence et la baisse de poids
conduisent dans les formes aiguës à une mort prématurée et dans les formes
chroniques à des signes digestifs et/ou nerveux avec émaciation et à une mort
plus tardive (Itard, 2000 ; OIE, 2013). Au cours des infections
trypanosomiennes, l’activité des parasites entraîne une anémie qui se manifeste
par un faible taux d’hématocrite. C’est la caractéristique la plus couramment
recherchée aussi bien chez les porcs que chez le bétail en général (Ndoutamia et
al., 2002 ; Nympaye et al., 2011 ; Biryomumaisho et al., 2013 ; Rodriguez et al.,
2015). De façon plus spécifique on distingue :

 l’hyperthermie : le degré d’infection parasitaire détermine l’élévation


de la température qui peut parfois être intermittente en fonction des
accès parasitaires ;
 l’anémie : d’origine multiple, elle est déterminée par l’importance de
l’hémolyse favorisée grâce la production de toxines hémolytiques
(indole-éthanol associée aux phospholipases) d’une part, et de l’autre
par l’érythrophagocytose provoquée par l’activité des macrophages
(Itard, 2000) ;
 les atteintes circulatoires : elles résultent de la vasodilatation des
capillaires, entraînant des congestions et des anoxies localisées puis
des foyers de nécrose. L’atteinte veineuse provoque la formation
d’œdèmes et l’absence d’irrigation sanguine entraîne la chute des poils
;

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 la splénomégalie et les polyadénites : l’importance de la splénomégalie


varie suivant le nombre de parasites et la durée de l’infection ; les
inflammations des ganglions inguinaux, préscapulaires et précruraux
sont les premiers observés ;
 l’amaigrissement : il s’observe malgré la conservation des fonctions
digestives, ce qui fait de l’animal une non-valeur économique. En
phase finale, l’animal peut mourir en état de cachexie avancée (OIE,
2012).

Il est important de noter que les animaux convenablement nourris et bénéficiant


de conditions d’élevage appropriées présentent plus de résistance aux parasites
que ceux malnutris, surmenés ou physiquement diminués comme les
convalescents et les femelles en activité de production (Nyncke et al., 2004 ;
OIE, 2013).

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Chapitre 2 : Epidémiologie de la trypanosomose porcine

2.1. Définition générale

Les trypanosomoses sont des affections parasitaires infectieuses, inoculables, et


non contagieuses (à l’exception de la trypanosomose vénérienne des chevaux)
observées chez tous les vertébrés. Elles sont provoquées par des protozoaires de
la famille des Trypanosomatidés du genre Trypanosoma. Toutefois, les espèces
pathogènes sont celles des parasites de mammifères des zones tropicales
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Ces dernières vivent et se reproduisent dans le
plasma sanguin, la lymphe, le liquide céphalo-rachidien et divers muscles des
mammifères. Elles sont transmises par plusieurs insectes hématophages dont les
principaux sont spécifiques à l’Afrique : les glossines (Itard, 2000 ; OIE, 2012 ;
PATTEC, 2008). Ainsi, la trypanosomose animale africaine (TAA) encore
désignée sous le nom de « nagana » regroupe l’ensemble des pathologies
provoquées par les protozoaires du genre Trypanosoma et transmises de façon
biologique par le genre Glossina (mouches tsé-tsé) et mécaniquement par des
insectes piqueurs autres que les glossines (Itard, 2000).

Les trypanosomes sont comme tous les protozoaires des animaux unicellulaires
autonomes. Le corps cellulaire est doté d’un flagelle qui assure la motricité de
l’organisme. Ce sont des parasites obligatoires qui alternent généralement deux
(02) hôtes au cours de leur cycle :

- un premier hôte invertébré (insecte hématophage), dans le tube digestif


duquel le parasite évolue ;
- un second hôte vertébré au sein duquel il se reproduit (OIE, 2012).

On distingue classiquement :

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 les trypanosomoses dues à Trypanosoma congolense, Trypanosoma


simiae, Trypanosoma brucei s. l., Trypanosoma uniforme et
Trypanosoma suis qui sont des espèces transmises par les tsé-tsé, et à
Trypanosoma vivax, également transmis mécaniquement par des
mouches piqueuses ;
 le « surra » ou trypanosomose des camélidés et des équidés due à T.
evansi qui est transmis par des vecteurs mécaniques (insectes
hématophages) tels que les Tabanidés et les stomoxes ;
 la dourine ou trypanosomose équine due à T. equiperdum qui est
contagieuse et transmissible par le coït (Itard, 2000 ; OIE, 2013).

2.2. Les parasites et vecteurs étiologiques de la trypanosomose porcine

Les porcs sont des hôtes très importants des glossines (FAO, 1982). Les suidés
domestiques comme sauvages sont infectés par les trypanosomes dans toutes les
régions affectées par cette maladie (Hamill et al., 2013). Ils sont très
susceptibles à T. simiae et T. (P) suis : ces 2 espèces leur sont spécifiques et sont
observés en Afrique orientale uniquement. Les porcs sont réceptifs mais peu
sensibles à T. congolense, T. b. brucei et T. b. rhodesiense, et très peu réceptifs à
T. vivax (Itard, 2000). Les travaux de Gibson et al (2001) suggèrent une liaison
plus importante de T. congolense type Tsavo avec l’espèce T. simiae qu’avec
l’espèce T. congolense. Enfin, de récentes enquêtes ont démontré l’infection des
porcs domestiques par T. (T.) evansi, T. b. gambiense, T. (N). godfreyi, et T. b.
rhodesiense en Tanzanie (Hamill et al., 2013) ; ce qui suggère une variation de
la réceptivité dans l’espace.

D’après leurs habitudes alimentaires (Itard, 2000) :

 L’espèce G. palpalis se nourrit à plus de 56% sur les porcs en secteur pré-
forestier contre 93% en savane, allant jusqu’à 98% dans certaines régions
humides où le porc est couramment élevé
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 G. nashi et G. haningtoni sont inféodés aux grands mammifères (buffles,


éléphants)
 G. nigrofusca et G. fusca se nourrissent à 20-25% sur les suidés.

2.3. Symptômes de la trypanosomose porcine

Les symptômes de la trypanosomose chez les porcs ne sont pas


pathognomoniques et varient suivant le genre responsable de l’infection. Ainsi,
l'affection est le plus souvent dramatique d'emblée, et conduit en quelques jours
à la mort quand l'agent causal est T. simiae (Itard, 2000). On observe une fièvre
pouvant atteindre 41°C, l’anorexie, la gêne respiratoire, la froideur des
extrémités, la congestion des téguments et des œdèmes. Des animaux
apparemment sains présentent alors soudainement des malaises, tombent
malades et meurent. L’infection se propage rapidement à tout le cheptel et les
animaux succombent en masse, en très peu de temps, avant même que toute
intervention médicale ne puisse faire effet. La mort peut survenir en 12 heures à
16 jours après l’invasion parasitaire du sang (Nyncke et al., 2004). T. suis
provoque chez les porcelets une forme subaiguë aboutissant à la mort en 2 à 3
mois, tandis qu’elle évolue de façon chronique chez les adultes (Itard, 2000).

L’infection à T. congolense provoque une faible parasitémie et présente une


évolution subclinique et chronique. Les animaux sont souvent apparemment
sains et leur productivité est faiblement compromise (Nyncke et al., 2004). La
guérison spontanée après infection à T. congolense est souvent observée chez les
mâles, contre des avortements et mortalités chez les femelles en gestation (Itard,
2000).

La forme aigüe de l’atteinte par T. brucei spp provoque des symptômes tels que
l’émaciation, l’anorexie, la pâleur des muqueuses, des hémorragies sous-
cutanées ainsi que des atteintes nerveuses. La mort survient entre 1 à 3 mois.
Cependant, la gravité des signes dépend du type de parasite et de sa virulence.
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La forme chronique de la maladie peut provoquer une pyrexie intermittente, une


baisse de la consommation alimentaire, de l’anémie et des anoestrus qui passent
inaperçus pour l’éleveur (Nyncke et al., 2004). Nombreuses sont les études
ayant démontré la présence des trypanosomes à l’origine de la maladie du
sommeil chez l’homme et ayant démontré l’existence d’un cycle de transmission
du parasite entre l’homme et l’animal (Penchenier et al., 1999 ; Nkinnin et al.,
2002 ; Hamill et al., 2013).

Les symptômes de l’infection à T. vivax sont peu décrits chez le porc. Elle est le
plus souvent de forme chronique et les signes passent inaperçus. Pendant
longtemps, le porc a été considéré comme insensible, voire réfractaire à une
atteinte par T. vivax (Nyncke et al., 2004 ; Simukoko et al., 2007). Néanmoins,
de nombreuses et récentes études ont prouvé l’existence de l’infection chez le
porc ainsi que sa contribution à l’infection du bétail qui constitue l’hôte de
référence de ce parasite (Ng’ayo et al., 2005 ; Biryomumaisho et al., 2009 ;
Hamill et al., 2013 ; Lombe et al., 2013).

2.4. Traitement et prophylaxie

De nombreuses méthodes de lutte contre les glossines ont été essayées en


Afrique (déforestation, pièges à mouches, filets traités à l’insecticide, etc.) sans
grand succès (Bauer et al., 2011 ; Scoones, 2014). La chimioprévention des
animaux est généralement préconisée vu le caractère foudroyant de la
trypanosomose porcine. En effet, celui-ci ne permet que rarement l’application
et le succès d’un traitement curatif lorsque la maladie est déclarée.

Selon Itard (2000), pour une protection de 3 mois chez les porcelets et de 6 mois
chez les adultes il est recommandé d’employer en traitement préventif
l’association suramine-quinapyrine à la dose de 40 mg/kg de sulfate de
quinapyrine, à raison de 4 ml de solution pour 5 kg de poids vif. Les traitements
curatifs contre T. simiae sont administrés en prise unique de :
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 l’isométhamédium à la dose de 12,5 à 35 mg/kg ;


 l’association de quinapyrine et de diminazène aux doses respectives de
7,5 mg/kg et 5 mg/kg.

2.5. Importance de la trypanosomose porcine en Afrique et au Bénin

En Afrique, les porcs constituent un réservoir très important de la


trypanosomose animale africaine soupçonné depuis 1982 par la FAO. Ils
représentent dans de nombreuses régions (République Démocratique du Congo,
Tanzanie, Ouganda, Cameroun, Ghana, Côte d’Ivoire, Nigéria) des sources
avérées de persistance du parasite affectant l’Homme. L’infection induit
également une immunosuppression à l’origine d’échecs vaccinaux contre la
fièvre porcine classique (Holland et al., 2003). Le tableau 2 présente quelques
enquêtes réalisées en Afrique Centrale et Occidentale ayant permis d’évaluer les
taux d’infection des populations de porcs domestiques.

Tableau 2 : Quelques taux d’infection trypanosomienne des porcs en


Afrique

Pays Parasites Taux d’infection (%) Année

T. vivax 3.6
Tanzanie(a) 2013
T. simiae 1.8

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T. godfreyi 2.4
T. brucei s. l. 10.1

Cameroun (b) T. simiae 45 2009

Zambie(c) T. congolense 6,5 2007

Nigeria (d) Trypanosoma spp 4,92 2013

Nigeria (e) T. brucei 27 2000

T. simiae

Congo(f) T. vivax 49 2013


T. congolense
T. brucei
a= Hamill et al., (2013) ; b= Simbu et al., (2009) ; c=Simukoko et al., (2007) ;
d= Ademola et al., (2013) ; e= Ogunsanmi et al., (2000) ; f = Lombe et al.,
(2013)

Bien que le Bénin ait été considéré jusqu’au début du second millénaire comme
une zone presque assainie de la trypanosomose humaine (Kinde-Gazard et al.,
2006), il est admis que 88% du territoire national soit infecté par T. vivax,
T. congolense et T. brucei (Doko et al., 1991). D’après Codjia (2001), le taux
moyen d’infection trypanosomienne est de 22,5% dans le Borgou, avec une
prédominance des infections à T. vivax (11,29%). Les travaux de Farougou et al.
(2011) ont démontré une infection de 13,1% chez les petits ruminants dans la
Commune de Kandi par T. congolense, T. brucei, et T. vivax. Dans la Commune
de Sèmè-Podji par contre un taux d’infection de 1,7% par T. congolense et
T. vivax a été observé chez les bovins (Kounonzo, 2010). Mais aucune étude
publiée ne fait mention de la recherche des trypanosomes chez les suidés en
général et le porc domestique en particulier au Bénin.

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Chapitre 3 : Méthodes de diagnostic parasitologique des trypanosomes

Il existe plusieurs techniques de mise en évidence et d’identification des


trypanosomes, chacune de sensibilité différente. Celles citées ici sont décrites
d’après les méthodes de diagnostic recommandées par l’OIE pour la détection
des trypanosomes (OIE, 2012). Les tests microscopiques constituent les

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méthodes par excellence de confirmation du diagnostic de la trypanosomose.


Les tests sérologiques sont les moyens les plus sensibles de détection des
infections, particulièrement pour les échantillons de grande taille (Zayed et al.,
2010 ; Schwartz et al., 2015). Le choix dépendra de l’équipement disponible au
laboratoire, du coût, et de la finalité du diagnostic.

3.1. Techniques d’examen microscopique direct


3.1.1. Goutte de sang frais

Cet examen est réalisé en déposant une gouttelette de sang (environ 2 μl) sur une
lame porte-objet qui est ensuite recouverte d’une lamelle (22 × 22 mm). Le sang
est examiné au microscope à un grossissement ×400 avec condensateur et
contraste de phase ou contraste interférentiel. Environ 50 à 100 champs
microscopiques sont observés. Les trypanosomes peuvent être reconnus par leur
mouvement parmi les globules rouges. La confirmation finale de l’espèce est
réalisée par l’examen d’une préparation colorée.

3.1.2. Goutte épaisse

Cet examen est réalisé en plaçant une goutte de sang (5 à 10 µl) sur une lame
porte-objet puis en l’étalant sur une surface d’environ 2 cm de diamètre à l’aide
du coin d’une autre lame. L’épaisseur du film sanguin doit être telle que, après
séchage les chiffres d’un cadran de montre puissent être lus au travers de la
lame. Le séchage est effectué en agitant la lame qui est immergée dans l’eau
distillée pendant quelques secondes pour provoquer l’hémolyse puis séchée
avant coloration. L’étalement séché doit être conservé au sec et à l’abri de la
poussière, de la chaleur, des mouches et autres insectes. Il est coloré avec la
solution de Giemsa à 4 % dans une solution physiologique tamponnée au
phosphate (PBS) à pH 7,2 durant 30 min. Le temps de coloration et la dilution
de la solution varient en fonction du colorant et de la méthode. Par conséquent,

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il est important de suivre les recommandations du fabricant et d’adapter le temps


de coloration et la concentration du colorant pour obtenir un résultat optimal. Le
frottis coloré est ensuite rincé avec de l’eau tamponnée et examiné au
grossissement ×500 ou ×1000. Les trypanosomes sont aisément reconnus par
leur aspect morphologique, mais peuvent être déformés durant la coloration.
Cela peut rendre difficile l’identification des espèces.

3.1.3. Étalement mince de sang

Les étalements de sang en goutte mince sont réalisés en déposant une petite
goutte de sang (2 µl environ) par exemple à partir d’un micro tube capillaire à
hématocrite au 2/3 de la lame, puis en l’étalant à l’aide d’une lame ou d’une
lamelle. La lame est séchée rapidement à l’air et protégée de la poussière, des
mouches et autres insectes. Elle est fixée dans le méthanol durant 30 secondes et
colorée comme la goutte épaisse. Après coloration, la lame est rincée à l’eau du
robinet et séchée en position verticale. Environ 50 à 100 champs de l’étalement
coloré doivent être examinés à l’objectif 50 puis 100 avec l’huile à
immersion avant de considérer l’échantillon comme négatif. Même après
l’observation d’un trypanosome, environ 20 champs supplémentaires doivent
être examinés pour déterminer la présence d’espèces différentes. La partie
pointue de l’étalement doit être particulièrement explorée car les trypanosomes
peuvent, par capillarité, se concentrer à ce niveau (ceci est particulièrement vrai
pour des espèces comme T. brucei et T. vivax) (OIE, 2012).

La technique décrite ci-dessus peut être également utilisée sur des prélèvements
de lymphe obtenus par ponction de nœuds lymphatiques.

De façon générale, la goutte épaisse et l’étalement sur lame sont faits à partir du
même échantillon. La goutte épaisse concerne plus de sang que l’étalement et
par conséquent a une sensibilité diagnostique supérieure. D’un autre côté,
l’étalement autorise une diagnose d’espèces.
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3.2. Techniques d’examen après concentration parasitaire

La probabilité de détecter des trypanosomes dans un échantillon provenant d’un


animal infecté dépend largement de la quantité de sang examiné et du niveau de
parasitémie. La quantité de sang examiné avec les techniques d’examen direct
est faible et les parasites sont souvent peu abondants dans le sang d’un animal
infecté. Ces deux facteurs contribuent à une faible sensibilité des techniques
d’examen direct. La sensibilité peut être accrue en augmentant le volume de
sang examiné et en concentrant les trypanosomes.

3.2.1. La Méthode de Woo

La technique de centrifugation en microtubes à hématocrite ou Méthode de Woo


est largement utilisée pour le diagnostic des trypanosomoses animales. Elle est
fondée sur la séparation des différents composants de l’échantillon de sang en
fonction de leur gravité spécifique. La méthode se déroule comme suit :

- du sang frais de la veine auriculaire (environ 70 µl) est collecté sur tube
capillaire héparine (75 × 1,5 mm) ;
- une extrémité du tube capillaire est bouchée à la plasticine ou par
chauffage, en s’assurant que la colonne de sang n’est pas carbonisée par la
flamme ;
- le tube capillaire scellé est placé dans une centrifugeuse à microtube à
hématocrite avec l’extrémité obturée dirigée vers l’extérieur. Pour
assurer un bon équilibre, les tubes sont placés de façon symétrique ;
- les tubes capillaires sont soumis à une centrifugation de 4500tours par
minute pendant 5 minutes ;
- l’interface plasma/globules blancs (Buffy coat) est examinée lentement en
faisant tourner le tube. Les mouvements des trypanosomes peuvent être
détectés en premier en utilisant l’objectif de 10 et une ouverture réduite du

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condenseur, ils peuvent être plus clairement observés en utilisant


l’objectif de 40 avec une distance telle qu’elle est en adéquation avec la
profondeur de champ au travers du tube capillaire.

La technique de centrifugation en microtube à hématocrite est plus sensible que


les techniques d’examen direct. Dans le cas d’infections à T. vivax, la sensibilité
de la méthode de Woo approche 100 % quand la parasitémie est supérieure à
700 trypanosomes/ml de sang. La sensibilité décroît à 50 % quand la parasitémie
oscille entre 60 et 300 trypanosomes/ml de sang. Les trypanosomes deviennent
très difficiles à détecter quand la parasitémie est inférieure à 60
trypanosomes/ml de sang. L’identification de l’espèce de trypanosome est
difficile. Comme la gravité de T. congolense est proche de celle des globules
rouges, les parasites sont souvent observés en dessous du buffy coat, dans la
couche des globules rouges.

Une modification de la méthode de Woo est la méthode quantitative du buffy


coat (QBC). La méthode a été utilisée pour le diagnostic des infections à T. b.
gambiense. La méthode est généralement trop chère pour une utilisation de
routine à grande échelle dans la surveillance des trypanosomoses animales.

3.2.2. Technique du buffy coat ou Méthode de Murray

La technique du buffy coat ou méthode de Murray représente une technique


améliorée de détection des trypanosomes et est largement utilisée. Elle repose
sur les étapes décrites ci-dessus après lesquelles le tube est coupé avec un
diamant, à 1 mm en dessous du buffy coat, en y incluant la couche supérieure
des globules rouges. Le buffy coat et la couche supérieure des globules rouges
sont déposés sur une lame (vérifier que le buffy coat ne colle pas à la paroi du
tube capillaire, il doit être visible sur la lame) avant de la recouvrir d’une
lamelle (22 × 22 mm). Environ 200 champs de la préparation sont examinés en
vue de déceler des trypanosomes mobiles, avec l’objectif 40 d’un microscope à
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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
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fond noir ou à contraste de phase. Les espèces de trypanosomes peuvent être


identifiées en référence aux critères suivants :

- Trypanosoma vivax : grand, extrêmement mobile, traverse très


rapidement le champ, s’arrêtant occasionnellement.
- Trypanosoma brucei : dimensions variées, mouvements rapides dans des
zones limitées, la membrane ondulante capture la lumière dans des
«poches» qui bougent le long du corps.
- Trypanosoma congolense : petit, peu mobile, adhère aux globules rouges
par son extrémité antérieure.
- Trypanosoma theileri : plus de 2 fois les dimensions des
trypanosomes pathogènes, tend à tourner ; l’extrémité postérieure,
allongée et pointue, est clairement visible.

Comme la technique de centrifugation des microtubes à hématocrite, la


technique du buffy coat est plus sensible que les techniques d’examen direct. Sa
sensibilité peut être augmentée en utilisant la technique de la double
centrifugation. Une quantité totale de 1 500 à 2 000 µl de sang est centrifugée,
puis le buffy coat est recueilli dans un tube capillaire à hématocrite et centrifugé
de nouveau. Le nouveau buffy coat est examiné. La récolte du buffy coat après
la centrifugation initiale est toutefois une étape délicate et les résultats peuvent
varier d’un technicien à l’autre.

En comparaison avec la technique de centrifugation à microtube, cette


technique présente l’avantage supplémentaire de pouvoir fixer et colorer les
préparations pour une identification précise des espèces et pour
l’enregistrement permanent. La centrifugation à microtube et la technique du
buffy coat donnent des résultats directs, sont particulièrement utiles dans la
mesure où l’hématocrite (Packed Cell Volume ou PCV) peut être évalué en
même temps, et peuvent être utilisées pour contrôler de grands effectifs

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d’animaux. Elles requièrent un équipement spécialisé et de l’électricité rendant


ces techniques plus onéreuses que l’examen à l’état frais. Cependant, ceci
est compensé par une sensibilité accrue. Les deux techniques s’appuient sur la
détection de trypanosomes vivants et mobiles. Parce que les trypanosomes
peuvent perdre leur vigueur et mourir rapidement une fois le prélèvement
effectué, les échantillons collectés en tubes capillaires doivent être refroidis
immédiatement et ne pas être chauffés dans la centrifugeuse à hématocrite ou
sur le plateau du microscope. Les échantillons doivent être examinés aussitôt
que possible après leurs prélèvements, si possible dans les 4 à 5 heures.

3.3. Échange d’anions

La technique de chromatographie en minicolonne d’échange d’anions est


largement utilisée pour le diagnostic de la maladie du sommeil humaine
causée par T. b. gambiense. Le sang est passé à travers une colonne de
diéthylaminoéthyl-cellulose équilibrée par une solution tampon (PBS) et d’une
teneur ionique adaptée au sang de l’espèce animale examinée. Comme les
globules rouges sont chargés plus négativement que les trypanosomes, ils sont
retenus dans la colonne, contrairement aux trypanosomes qui passent au travers
avec l’éluat. Celui-ci une fois collecté est centrifugé pour concentrer les
trypanosomes et les examiner au microscope.

De grandes quantités de sang peuvent être examinées pour chaque animal et la


méthode possède une sensibilité élevée. Néanmoins, la technique n’est pas
adaptée à l’examen d’un grand nombre d’animaux car elle est onéreuse et prend
beaucoup de temps.

3.4. Culture in vitro

La culture des trypanosomes in vitro nécessite un équipement sophistiqué,


produit des résultats après un temps important et n’est pas adaptée à une

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utilisation à grande échelle. Il convient de noter que la culture (hémoculture) est


une méthode très efficace et sensible pour détection de T. theileri transmis par
les Tabanidés. Avec cette technique, la sensibilité approche 100 %. Dans le cas
d’infections mixtes T. theileri supplante T. b. brucei au niveau de la culture.

3.5. Inoculation à l’animal

L’inoculation de sang à des rongeurs, habituellement souris ou rats, est


particulièrement utile pour révéler des infections sous-patentes. Les animaux de
laboratoire (rat, souris blanche, rat de Gambie, cricétome, lapin) reçoivent par
voie intrapéritonéale 0,2 à 5 ml de sang fraîchement collecté en fonction de la
taille du rongeur. Une immunodépression artificielle de l’animal receveur par
irradiation ou par un traitement médicamenteux augmente considérablement les
chances d’isoler le parasite. Une ponction de sang est réalisée 3 fois par semaine
pendant au moins 2 mois. Le sang collecté est examiné à l’état frais.
L’inoculation à l’animal est plus sensible que l’examen direct à l’état frais. La
méthode est très sensible pour la détection des infections à T. b. brucei. Il s’agit
d’une technique de choix pour la détection des trypanosomes non transmis par
les glossines comme T. evansi. Néanmoins, cette méthode n’est pas pratique car
elle est chère et le diagnostic n’est pas immédiat. Par ailleurs, quelques souches
de T. congolense ne sont pas facilement transmissibles et T. vivax infecte
rarement les rongeurs utilisés dans les laboratoires. En outre, l’inoculation à
l’animal est peu conseillée parce qu’elle soulève des problèmes éthiques lié au
bien-être animal.

3.6. Épreuves d’amplification de l’ADN (PCR)

La technique de la Polymerase Chain Reaction (PCR) aboutit à la synthèse de


quantités importantes d’ADN à partir d’un échantillon limité. Elle consiste en
une succession de 30 à 40 cycles d’amplification, chacune se déroulant en 03
étapes : la dénaturation, l’hybridation et l’extension. Chaque cycle permet de
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doubler le nombre de brins d’ADN afin d’obtenir un nombre de brins facilement


exploitable, en un temps très court.

La technique est employée pour visualiser les ADN collectés sur les animaux
apparemment infectés ou suspectés de l’être dans le but de confirmer ou non la
présence des parasites dans le sang. Un grand nombre d’échantillons peut être
analysé en une fois, rendant ainsi la PCR adaptée à des suivis à grande échelle.
Néanmoins, aujourd’hui le coût de la PCR est prohibitif pour une utilisation de
routine de cette épreuve.

3.7. Sondes ADN

Elles permettent une caractérisation sub-spécifique des parasites en analysant de


façon directe leur génome, et ceci à partir d’une molécule d’ADN employée
pour détecter sa séquence complémentaire dans un mélange d’acides nucléiques
provenant de l’échantillon à analyser.

La procédure est extrêmement sensible mais des faux positifs peuvent être
observés comme le résultat d’une contamination des échantillons avec d’autres
ADN. L’épreuve requiert un équipement spécialisé et du personnel hautement
formé aussi n’est-il pas adopté dans de nombreux laboratoires. Les faux négatifs
peuvent être observés quand la parasitémie est très faible (inférieure à 1
trypanosome/ml de sang), ce qui se produit fréquemment dans les infections
chroniques. Cela peut également se produire lorsque la spécificité des sondes est
trop élevée, de sorte que tous les isolats d’une espèce particulière de
trypanosome ne peuvent pas être reconnus.

3.8. Épreuves sérologiques

Plusieurs techniques de détection d’anticorps ont été développées pour le


diagnostic des trypanosomoses animales avec une sensibilité et une spécificité

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variables. Les méthodes de choix sont l’immunofluorescence indirecte (IFI) et


l’ELISA. L’identification des antigènes majeurs de trypanosomes et leur
production comme molécules recombinantes ou peptides de synthèse devraient
conduire au développement et à la validation de nouvelles épreuves basées sur
l’utilisation de ces molécules.

3.8.1. Épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI)

L’IFI est une technique déjà très employée pour la détection de la


trypanosomose humaine. Elle est basée sur la mise en évidence dans les sérums
suspects d’anticorps marquant le passage des trypanosomes chez l’animal.

Des trypanosomes préalablement fixés sur une lame porte-objet servant


d’antigène sont mis en contact avec le sérum suspect. Des antigammaglobulines
de l’espèce animale suspecte, préalablement conjuguées à un radical
fluorochrome sont ajoutées à la solution en vue de leur fixation aux complexes
anticorps-trypanosomes. La lecture est effectuée au microscope à fluorescence
en fond noir. Un sérum infecté présente la fluorescence nette des trypanosomes.

Cette méthode s’avère très utile dans les détections de masse des porteurs
chroniques et asymptomatiques mais présente une faible sensibilité (1/40 à
1/280 chez les bovins) qui s’avère toutefois meilleure aux méthodes classiques.

3.8.2. Épreuve immuno-enzymatique à détection d’anticorps

Cette technique est encore appelée Enzyme-Linked Immunosorbent Assay


(ELISA). Elle repose sur la fixation d’antigènes obtenus à partir de
trypanosomes traités aux ultra-sons ou par congélation-décongélation sur des
microplaques de polystyrène. Les dilutions des sérums à tester sont alors mises à
incuber sur ces plaques : les anticorps spécifiques se fixent sur les antigènes
correspondants et le matériel non fixé est éliminé par lavage. On ajoute alors un

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conjugué anti-immunoglobuline couplé à la phosphatase alcaline qui sera retenu


par le complexe antigène-anticorps. Après un second lavage, l’addition d’un
substrat spécifique de l’enzyme dans les microplaques produit une coloration
proportionnelle à la quantité d’anticorps présents dans le sérum.

Chaque microplaque à ELISA est étalonnée avec des sérums de référence


(fortement positif, faiblement positif et négatif) qui sont nécessaires pour définir
les valeurs témoins dans le cadre de la démarche qualité. La valeur de chaque
échantillon testé en ELISA est exprimée comme un pourcentage
(pourcentage de positivité, PP) du sérum de référence fortement positif ou des
sérums de référence faiblement positif et négatif. Les résultats sont ainsi
quantifiables. Le seuil est déterminé en utilisant des échantillons connus positifs
et négatifs ou des échantillons expérimentaux.

L’Immunofluorescence Indirecte (IFI) et le test d’immunoabsorption


enzymatique (ELISA) ont une haute sensibilité et spécificité pour le genre. Leur
spécificité d’espèce est généralement faible mais elle peut être améliorée en
utilisant des tests spécifiques d’espèce normalisés. Ils détectent une réponse
immune aux infections actuelles et passées et ne peuvent fournir par conséquent
qu’un diagnostic de présomption d’une infection active. Cependant, la
persistance des anticorps après traitement ou auto-guérison est estimée à 3 ou 4
mois lors d’infections du bétail, quoiqu’il faille parfois jusqu’à 13 mois pour que
tous les anticorps aient disparu (OIE, 2013). Des échantillons appropriés et une
connaissance exacte des traitements trypanocides employés apporteront donc
une meilleure information.

L’immun diagnostic nécessite des équipements onéreux et sophistiqués et une


expérience qui ne sont pas toujours disponibles. Il est réalisé dans des
laboratoires spécialisés et il y a un délai substantiel entre la réalisation de
l’échantillon et l’obtention des résultats. Néanmoins, la récolte d’échantillons est

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rendue aisée par l’utilisation de papier filtre. Tous ces facteurs font que l’ELISA
est une épreuve très utile pour une surveillance à grande échelle de la
distribution des trypanosomoses (OIE, 2013).

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Seconde partie : Etude Expérimentale

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Chapitre 4 : Matériel et Méthodes

4.1. Milieu d’étude

Les Départements de l’Ouémé, de l’Atlantique et du Littoral ont été ceux


enquêtés dans le cadre de cette étude. Les 02 premiers ont servi de cadre à
l’échantillonnage des fermes porcicoles privées, tandis que le dernier a servi de
cadre pour l’échantillonnage aux Abattoirs de Cotonou/Porto-Novo. Ces
Départements appartiennent au Sud-Bénin qui présente un climat de type
subéquatorial à 04 saisons se déclinant comme suit :

- une saison des pluies, principale (Avril-Juillet)


- une saison sèche, mineure (Août – Septembre)
- une saison des pluies, mineure (Octobre – Novembre)
- une saison sèche, principale (Décembre-Mars)

Les activités d’échantillonnage et de prélèvement ont été effectuées au cours de


la période allant d’Août à Novembre 2015, c’est-à-dire durant la saison sèche et
la saison pluvieuse mineures.

4.1.1. Département de l’Ouémé

Le Département de l’Ouémé présente des températures qui varient peu (25 à


30°) avec une pluviométrie se situant entre 900 mm et 1500 mm. Il est irrigué
par le fleuve Ouémé, le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Il en résulte une
végétation variée caractéristique des zones agro-écologiques de terre de barre et
des pêcheries qui le composent :

 une végétation essentiellement anthropique : fourrée, arbustive et dense


où dominent le palmier à huile et les graminées avec quelques reliques
forestières par endroits ;

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 une savane herbeuse, des prairies, des formations marécageuses à raphia


et quelques mangroves.
La disponibilité en terre dans le Nord du Département varie d’une localité à
l’autre. Dans les régions suburbaines, on observe une forte pression
démographique qui laisse peu de place à l’agriculture, les terres étant très
émiettées et ayant une forte valeur marchande. Dans le Sud, la disponibilité en
terre pour les activités agricoles est très faible.

Les localités enquêtées sont situées dans les Arrondissements de Sèmè, Akpo
Missérété et de Porto Novo.

4.1.2. Département de l’Atlantique

La partie centrale du Département de l’Atlantique est formée par un plateau de


terre de barre qui descend vers les vallées de l’Ouémé, du Couffo et de la
dépression de la Lama. Avec deux saisons agricoles par an, cette région offre
d’immenses possibilités agricoles. On y pratique les cultures vivrières, les
fruitiers, le palmier à huile. La forte densité de la population qui caractérise cette
sous-région et la pression exercée par la proximité des grands centres urbains de
la côte constituent des débouchés certains pour l’écoulement des produits
agricoles. La pluviométrie moyenne annuelle est voisine de 1 200 mm, dont 700
à 800 mm pour la première saison pluvieuse et 400 à 500 mm pour la seconde
saison des pluies. Les températures moyennes mensuelles varient entre 27 et 31
degrés centigrades. Les mois de Février à Avril sont les mois les plus chauds et
les mois de Juillet à Septembre sont les mois les plus frais. Le Département de
l’Atlantique dispose d’un réseau hydrographique assez important, auquel
appartient le Couffo qui parcourt le Département sur près de 50 km et qui se
jette dans le lac Ahémé. Actuellement, la végétation est caractérisée par un bush
arbustif, associé à des peuplements plus ou moins denses de palmiers à huile,
que l’on retrouve sur les plateaux soit à l’état naturel, soit en plantations

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industrielles et la forêt équatoriale originelle n’existe plus qu’en petits îlots


d’extension négligeable. Cependant, on peut distinguer un certain nombre de
formations végétales bien tranchées :

- en bordure de la côte, les sables du cordon littoral sont couverts de


plantations de cocotiers ;
- une zone à végétation rare et clairsemée formée essentiellement
d’halophytes sur le cordon littoral ;
- un bush pré-littoral constitué par des touffes de rhyzophora sur le cordon
actuel qui se termine à la lagune côtière ;
- la savane plus ou moins marécageuse formée de loudétra et de diverses
cypéracées dans les zones basses ;
- le fourré arbustif à prédominance de palmiers à huile ;
- les plantations et les forêts classées.
Les localités enquêtées sont situées dans la Commune d’Abomey-Calavi, plus
précisément dans les Arrondissements d’Abomey-Calavi, Godomey, Hêvié,
Houedo et Zinvié. La figure 2 représente la répartition de l’ensemble des
Communes ayant été enquêtées.

Seme
Porto-Novo
7%
7%
Dangbo
6%
Akpo-Misserete
3%
Adjarra
7%

Abomey-Calavi
70%

Figure 2 : Répartition des Communes enquêtées

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4.1.3. Les Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo dans le Département du


Littoral

Les Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo sont implantés à Dandji au PK6 sur la


voie inter-états Bénin-Nigéria reliant les villes de Cotonou et de Porto-Novo
dans le premier Arrondissement de la Commune de Cotonou. La superficie
initiale de ces Abattoirs est de 3 hectares 53 ares 23 centiares, mais ce domaine
fait l'objet d'une occupation anarchique par des populations expropriées et non
dédommagées par l'Etat. La zone d’implantation reconnue marécageuse
constitue un obstacle pour la réalisation des activités des Abattoirs. En effet,
pendant les périodes de pluies l’accès devient difficile, l’espace de travail
devient inondé tout comme les parcs de stabulation, et bien souvent les fosses de
rejet des eaux grasses sont envahies par la nappe souterraine. Aujourd’hui situé
dans une grande agglomération à forte densité d’habitants, l’établissement
constitue une source de nuisances et de pollutions diverses pour les populations
riveraines. Cependant un programme de réhabilitation est en cours de mise en
œuvre dans l’optique d’en rénover les infrastructures.

L’établissement comporte des locaux administratifs, des locaux sanitaires et des


locaux techniques. Les locaux sanitaires sont composés :

 d'un lazaret ;
 d’une cabine des vétérinaires inspecteurs ;
 des toilettes et d’un vestiaire pour le personnel ;
 d’une zone de stockage et de gestion des déchets et issues ;
 d’un air de vidange des contenus du tube digestif.

Les locaux techniques sont composés :

 d’un quai de débarquement ;


 des parcs de stabulation ;

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 d’un hall d’abattage comportant trois chaînes d’abattages (bovin,


ovin /caprin et porcin). Les zones d’abattage ont une capacité respective
de 30 à 60 bovins par jour, 200 à 400 ovins ou caprins par jour, et 9 à 30
porcs par jour. Seule la chaîne des bovins est mécanisée ;
 de 05 chambres froides dont 02 grandes d’une capacité de 10 tonnes de
carcasses suspendues et 03 petites de 03 tonnes de carcasses suspendues ;
 d’une boyauderie où sont blanchis les viscères abdominaux tels que les
intestins et les poches gastriques ;
 d’une salle contenant des machines permettant le fonctionnement des
installations du hall ;
 d’un magasin de stockage des outils et ustensiles utilisés pour l’abattage
(hache, couteaux, coupe-coupe bassine, etc.).

Comme équipement, les abattoirs de Cotonou-Porto-Novo disposent :

 d’un dispositif de transport de charges qui est un réseau de rails aériens ;


 d’un équipement pour la préparation des viandes ;
 de paillasses pour le traitement et l’inspection des éléments du cinquième
quartier ;
 d’une boyauderie ;
 de quelques équipements de laboratoire (un microscope mono oculaire,
lame, thermomètre, trousse chirurgicale, etc.) ;
 d’appareils de pesage (balances : simple, mécanique et électrique ;
bascule) ;
 de foyers de brûlage des carcasses de caprins et d’ovins, de la tête et la
peau des bovins ;
 de 05 chambres froides dont une seule fonctionne ;
 des robinets à usage manuel installés par endroit dans le bâtiment ;
 d’un forage utilisé pour le lavage du sol, des murs et des équipements
d’abattoir ;

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 de petit matériel : couteaux d’inspection, récipients plastiques, scie


électrique, hachette, estampilles.

Les Abattoirs de Cotonou-Porto-Novo ont pour objectif de :

 mettre à la disposition des populations de la viande de bonne qualité à


partir des animaux importés des pays limitrophes et des animaux élevés
au Bénin ;
 assurer la santé des consommateurs en mettant à leur disposition des
produits sains ;
 rassembler des données statistiques ;
 former des techniciens de l’élevage et de docteurs vétérinaires qualifiés en
leur offrant les infrastructures ;
 veiller au circuit traditionnel du commerce de bétail et de la viande ;
 accorder un appui technique et matériel aux services vétérinaires
sanitaires dans la lutte contre les abattages clandestins.

C’est dans ce cadre que les particuliers, les charcutiers et les bouchers de la ville
de Cotonou et de ses environs acheminent les animaux vivants ou des carcasses
en vue d’y réaliser l’abattage et/ou l’inspection de ceux-ci. Des prélèvements y
ont été effectués pour la réalisation des tests ELISA.

4.2. Matériel et Méthodes


4.2.1. Le matériel animal

Au total 227 prélèvements ont été effectués sur des porcs de races locale (80),
Large White (25), Landrace (38) et métisse (84), dont 128 mâles et 99 femelles
âgés de 4 à 30 mois.

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4.2.2. L’enquête rétrospective et l’échantillonnage

Les animaux retenus pour les prélèvements ont été sélectionnés suivant deux
modes d’échantillonnage. Un premier lot de 117 prélèvements a été réalisé après
un échantillonnage par choix raisonné d’élevages urbains et périurbains des
villes d’Abomey-Calavi et de Porto Novo. Le paramètre de sélection des
éleveurs était l’élevage des porcs en claustration stricte. Un questionnaire
d’enquête rétrospective (Annexe 1) a été associé aux prélèvements. Il avait trait
aux caractéristiques socio-culturelles de l’éleveur, aux données de production,
au suivi sanitaire de l’élevage et à l’environnement d’élevage. Les réponses
étaient obtenues en exposant les questions aux éleveurs. Le second lot de 110
prélèvements a été réalisé aux Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo sur les
animaux présentés à l’abattage suivant un échantillonnage aléatoire. Les
caractéristiques telles que l’âge, le sexe, la race et la provenance ont été retenus.

4.2.3. Les prélèvements

Les prélèvements pour le lot 1 ont été effectués à partir de la veine auriculaire
située sur la face externe de l’oreille. Le sang a été prélevé pour chaque animal
dans un microtube qui est scellé à la paraffine ; une goutte de sang a été déposée
sur une lame préalablement dégraissée et étalée pour réaliser un frottis sanguin.
Les tubes et les lames ont été identifiés suivant un code (commune - numéro de
fiche - numéro de prélèvement). Les lames ont été séchées à l’air ambiant à
l’abri des insectes et de la poussière puis fixés au méthanol. Le tout a été
conservé dans une glacière au froid. Les échantillons ont été ramenés au
laboratoire de parasitologie de l’URBPSA pour les analyses dans les 4 heures
suivant leur prélèvement.

Les prélèvements pour le lot 2 ont été réalisés à partir de la veine jugulaire à
l’abattage. Dans un tube sec, ont été prélevés 5 ml de sang à l’aide de seringues.
Chaque tube a été identifié puis mis au froid dans une glacière.

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4.2.4. Analyse des prélèvements

4.2.4.1. L’observation microscopique

Au laboratoire de parasitologie de l’URBPSA du Département de Production et


Santé Animales, les microtubes ont été examinés suivant le protocole de Woo
préalablement décrit, avant de servir à la mesure de l’hématocrite. Les lames de
frottis mince ont été plongées dans une solution de Giemsa à 10% pendant 30
minutes comme indiqué par le fabricant. Chaque lame a été ensuite rincée à
l’eau claire puis mise à sécher. L’observation des lames colorées a été faite au
microscope (objectif 100) après y avoir posé une goutte d’huile à immersion. Le
microscope utilisé est de la marque Olympus, modèle CX22RF1S.

4.2.4.2. Le test ELISA-indirect

Les tubes secs au laboratoire ont été centrifugés à 1500 tours/minute pendant 15
minutes. Les sérums ont été recueillis dans des microtubes Eppendorf® de 1ml
étiquetés puis congelés. Chaque microtube de sérum a été ensuite décongelé puis
prélevé à 10 µl déposés sur du papier Whatmann® n°1. Les échantillons une fois
secs ont été emballés avec du gel de silice puis envoyés au Burkina Faso par
voie de transport en commun.

Le test ELISA-indirect a été réalisé au CIRDES à Bobo-Dioulasso au Burkina


Faso sur des antigènes de Trypanosoma vivax et T. congolense suivant un
protocole préétabli par le laboratoire (Annexe 2). Les résultats obtenus ont été
soumis aux Analyses Statistiques. Le Tableau 3 récapitule le protocole de
réalisation du test.

Tableau 3 : Protocole récapitulatif de l’ELISA-indirect pour la détection


des anticorps anti-Trypanosoma spp

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Agitation Nombre
Temps Température
Étapes de la de
d’incubation d’incubation
plaque lavages

Sensibilisation 2 heures 37°C Oui 1

des plaques Une nuit +4°C - -

Dépôt de
30 minutes 37°C Oui 3
sérums

Dépôt de
30 minutes 37°C Oui 4
conjugué

Dépôt
30 minutes 37°C Oui 0
substrat/
chromogène

Lecture des lecteur ELISA 405 ou 414 nm

réactions

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4.2.5. Analyses Statistiques

Les informations collectées à partir de la fiche d’enquête et celles recueillies aux


Abattoirs de Cotonou/Porto-Novo ont été codées puis reportées dans une base de
données créée à partir du logiciel Microsoft Office Excel. Les fréquences
relatives et les écarts-types ont été calculés. Le test de comparaison des
pourcentages a été effectué. La fréquence des infections a été calculée avec la
formule (nombre de cas positifs/nombre total des échantillons) * 100. Les
calculs ont été réalisés dans SAS version 7 et dans Statistica version 6.

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Troisième partie : Résultats et


Discussion

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dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

Chapitre 5 : Résultats

5.1. Description de la population d’enquête

5.1.1. Caractéristiques socio-professionnelles des enquêtés

L’enquête réalisée pour la première partie de ce travail a été effectuée sur 08


Arrondissements. La population est composée de 83,33% d’hommes pour
16,67% de femmes. Ils sont âgés pour 36,66% de moins de 40 ans, pour 46,67%
de moins de 60 ans, et pour 16,67% de plus de 60 ans. Le taux de scolarisation
est de 86,67% avec 50% au niveau du secondaire et 10% au niveau universitaire.
Un total de 66,67% ont reçu une formation en porciculture. Les activités
principales sont la porciculture à raison de 43,33%, 16,67% pour le commerce,
et 16,65% pour l’artisanat. On note également 10% pour la conduite automobile,
6,67% pour la charcuterie et 6,68% pour l’élevage. Ces observations ne varient
pas en fonction du Département des enquêtés.

5.1.2. Caractéristiques des élevages

Les élevages observés sont de type semi-intensif (60%), traditionnel amélioré


(36,67%), et intensif (3,33%). Dans 53,33% des élevages, de nouveaux animaux
n’ont pas été introduits au cours de l’année et pour le reste, 26,67% des porcs
provenaient d’autres élevages puis 20% des marchés. Les rations alimentaires
complètes sont distribuées dans 50% des fermes, les sous-produits agro-
alimentaires associés aux déchets alimentaires le sont dans 40% des élevages et
10% des éleveurs servent les restes de cuisine à leurs animaux. Sur le plan
prophylactique, le suivi sanitaire par un vétérinaire est observé dans 83,33% des
fermes. Cependant 90% des éleveurs ont recours à l’automédication en cas de
maladies contre 10% qui attendent l’avis d’un vétérinaire pour traiter leurs
animaux. Le tableau 4 présente les différentes observations de symptômes et
pathologies auxquels sont confrontés les élevages.

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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
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Tableau 4 : Symptômes et pathologies observés

Fréquences
Observations
relatives (%)
Ectoparasites 6,67
Teignes 23,33
Vers intestinaux 43,33
Entérite
0
hémorragique
Diarrhées 73,33
PPA 0
PPC 0
Pneumonies 40
Rouget 0
Gale 16,67
Inconnu 20

L’absence de pédiluve est notée dans 86,67% des élevages mais la lutte contre
les vecteurs tels que les insectes volants et particulièrement les mouches, les
puces et les tiques est appliquée dans 80% des fermes. Il n’existe pas de
variation entre les élevages de l’Atlantique et ceux de l’Ouémé par rapport à ces
caractères.

La structure des troupeaux observés dans les 30 élevages enquêtés est présentée
dans le tableau 5.

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Tableau 5 : Structure générale des troupeaux

Catégorie Moyenne Minimum Maximum Ecart-type

Taille du cheptel 32,47 4 202 46,52


Sous-mères 11,23 1 70 13,3
Engraissés 13,2 0 149 30,21
Verrats 1,6 0 6 1,22
Truies 6,43 1 28 6,52

5.2. Observations microscopiques et hématocrite

Les observations microscopiques des microtubes n’ont révélé aucun


trypanosome dans le sang des animaux prélevés. Il en est de même pour les
frottis sanguins colorés au Giemsa.

La valeur moyenne de l’hématocrite chez les porcs a été de 42%, toutes


catégories d’âge et de sexe confondus. Les mâles ont présenté un taux
d’hématocrite de 43% contre un taux de 41% chez les femelles. Il n’existe pas
de différence significative au seuil de 5% entre ces valeurs qui sont très proches
des valeurs de référence (32 à 50%).

5.3. Diagnostic de la trypanosomose par le test ELISA-indirect

Les tests ELISA-indirects effectués ont détecté 12 cas positifs d’infections à T.


congolense dont une seule associée à T. vivax. La prévalence à T. vivax est de
0,91%. La prévalence de l’infection à T. congolense est de 9,16%. La prévalence
globale des infections est de 9,16%.

Les répartitions des infections suivant le sexe, l’origine, l’âge et la race sont
présentées dans les tableaux 6, 7, 8 et 9.

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Tableau 6: Répartition des infections trypanosomiennes suivant le sexe

Sexe N N P (%)
Mâles 57 5 8,77a

Femelles 53 7 13,21a

Total 110 12 9,16


N représente la taille de l’échantillon, n le nombre de cas positifs, et P le pourcentage
d’infection. Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne
sont pas statistiquement différents au seuil de 5 %.

Le taux d’infection des femelles semble plus important que celui des mâles
mais il n’existe aucune différence significative entre ces taux au seuil de 5%
(p=0,4571).

Tableau 7 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant l’origine

Origine N n P (%)
Adjarra 18 0 0a
Cotonou 48 8 16,67a
Illacondji 2 0 0a
Sèmè 42 4 9,52a
Total 110 12 9,16
N représente la taille de l’échantillon, n le nombre de cas positifs, et P le pourcentage
d’infection. Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne
sont pas statistiquement différents au seuil de 5 %.

Le taux d’infection paraît plus important chez les porcs de Cotonou plutôt que
les porcs élevés à Sèmè mais il n’existe aucune différence significative entre ces
prévalences au seuil de 5% (p=0,3222). Il en est de même pour les prévalences

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de Cotonou et Adjarra (p=0,0692) d’une part et Cotonou et Illacondji


(p=0,5317) d’autre part.

Tableau 8 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant l’âge

Age N n P(%)
6 à 12 mois 65 6 9,23a

12 à 18 mois 23 5 21,74a

18 à 24 mois 19 1 5,26a

24 à 30 mois 3 0 0a

Total 110 12 9,16


N représente la taille de l’échantillon, n le nombre de cas positifs, et p le pourcentage
d’infection. Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne
sont pas statistiquement différents au seuil de 5 %.

La prévalence des infections est plus importante chez les animaux de plus de 1
an et nulle chez ceux âgés de plus de 2 ans. Les variations de prévalences entre
les différentes classes d’âge ne sont pas significatives (p1=0,0613 ; p2=0,1366 ;
p3= 0,6896).

Tableau 9 : Répartition des infections trypanosomiennes suivant la race

Race N n P (%)
Landrace 27 0 0a

Locale 39 10 25,64b

Métisse 44 2 4,55ac

Total 110 12 9,16

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dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

N représente la taille de l’échantillon, n le nombre de cas positifs, et p le pourcentage


d’infection. Les taux d’infection de la même colonne portant en exposant les mêmes lettres ne
sont pas statistiquement différents au seuil de 5 %.

Même si le taux d’infection des individus de race Landrace est nul, il n’existe
pas de différence significative avec le taux d’infection des individus métisses
(p=0,1324). Les différences entre les taux d’infection sont hautement
significatives entre les individus de la race landrace et les locaux au seuil de 5%
(p=0.0058). Il en est de même pour les taux d’infection des locaux et des
individus métisses (p=0.0088).

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Chapitre 6 : Discussion

6.1. Description de la population enquêtée

Au regard de l’impact des conditions d’élevage (environnement, gestion


sanitaire, alimentation) sur l’état général des animaux qui conditionne la
sensibilité des individus aux infections trypanosomiennes comme notifié par
Itard (2000), il est nécessaire de faire une étude sur les fermes sélectionnées.
Ceci permet de pouvoir identifier les facteurs qui influencent l’état sanitaire des
animaux dans une ferme d’élevage d’animaux domestiques.

Les élevages enquêtés ont été ciblés suivant le critère de claustration stricte des
animaux. C’est un moyen permettant aux propriétaires d’éviter les désagréments
tels que les vols, les accidents et les dégradations occasionnées par les animaux
en divagation comme l’ont fait remarquer Aboh et al. (2007), et Youssao et al.
(2008). Ceci entraîne la dépendance totale des animaux vis-à-vis de l’éleveur et
un investissement financier et technique plus important pour un meilleur
contrôle de l’élevage par celui-ci. Ce qui justifie que la majorité des éleveurs ont
une activité professionnelle autre que la porciculture qui constitue alors une
alternative de diversification des sources de revenus, participant à sécuriser
financièrement les familles des éleveurs ainsi que l’ont observé Youssao et al.
(2008) et Mopate et al. (2009). D’après les travaux de ce dernier à N’Djamena,
la quasi-totalité des éleveurs ne pratiquaient pas la claustration permanente des
animaux et ne bénéficiaient pas d’encadrement technique. Dans cette étude les
éleveurs ont déjà élevé ou vu élever des porcs avant de s’installer. Ils sont peu
nombreux à suivre des formations de base avant de débuter leur activité, mais la
majorité est suivie par des agents de production et santé animales. Cependant
plusieurs attendent de se retrouver impuissants face aux pathologies après avoir
essayé plusieurs traitements avant de se référer à leurs vétérinaires. Le même
constat a été fait à Adjarra où 13% des éleveurs pratiquaient l’auto-médication et

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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

23% avaient recours aux vétérinaires en cas de nécessité. De pareils résultats ont
été rapportés par Houndonougbo et al. (2012). Par contre, Youssao et al. (2008)
ont observé que 72% des éleveurs n’observaient aucun soin prophylactique pour
leurs animaux.

La pression foncière, la prise en compte des règles d’hygiène


environnementales, et la difficulté de gestion des déchets de l’élevage
(déjections surtout) constituent une contrainte majeure pour le choix du type
d’élevage et la taille des cheptels situés en pleine ville comparativement à ceux
situés en périphérie. Ces observations sont en adéquation avec ceux de Porphyre
(2009). La plupart des exploitations ici observées sont de types semi-intensif et
traditionnel amélioré. Le premier vise l’efficacité de la gestion technico-
sanitaire, tandis que le second tend à minimiser les investissements effectués. La
disponibilité, l’accessibilité et le coût des sous-produits agro-alimentaires étant
relativement meilleurs en zones périurbaines et urbaines comme notifié par
Aboh et al. (2007), il est plus aisé pour les éleveurs d’y recourir pour la
composition d’aliments plus nourrissants et plus complets que les restes de
cuisine, particulièrement pour les élevages de races exotiques et de métisses.
Dans la commune d’Adjarra 67% des éleveurs observés nourrissaient leurs
aliments avec les restes alimentaires et les sous-produits agro-industriels, tandis
que 33,3% les nourrissaient à l’aliment complet d’après Houndonougbo et
al. (2012). La difficulté dans l’alimentation réside dans l’approvisionnement
régulier en drêches et sons qui constituent l’essentiel de l’apport alimentaire
pour la plupart des éleveurs ici observés. Par ailleurs les rations complètes
vendues aux éleveurs le plus souvent ne sont pas formulées en adéquation avec
les besoins des races et de l’âge des animaux élevés.

A l’instar des observations de Youssao et al. (2008) et Houndonougbo et al.


(2012) au Sud-Bénin, dans cette enquête moins de femmes que d’hommes sont
présentes dans l’élevage des porcs. Néanmoins, le taux observé ici est bien plus

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dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

élevé que ceux notés dans les précédentes études : 4% par Youssao et al. (2008)
et 3% par Houndonougbo et al. (2012). Il est plus faible que celui observé par
Mopate et al. (2009) à N’Djamena qui était de 23%. Le taux de scolarisation ici
est beaucoup plus important que celui observé par Houndonougbo et al (2012)
qui était de 67%, mais la majorité des éleveurs est relativement jeune. Il en
résulte un meilleur accès aux techniques et outils d’élevage plus modernes
permettant aux groupements de porciculteurs et aux particuliers d’améliorer la
qualité de leurs élevages afin d’accéder à de nouveaux financements.

Au Sud-Bénin, d’après les travaux de Houndonougbo et al. (2012) les troupeaux


étaient constitués en moyenne de 4 reproducteurs par élevage (1 mâle pour 3
femelles) avec 4,7 porcelets sevrés et 2,7 porcelets non-sevrés. Les travaux de
Youssao et al. (2008) ont révélé une taille moyenne des troupeaux de 19
animaux dont 4,18 truies et 1,2 verrat en zone périurbaine de Cotonou et
Abomey-Calavi. D’après les travaux de Mopate et al. (2009) à N’Djamena la
moyenne des élevages était de 13,7 porcs dont 2,8 truies (20% des cheptels). La
proportion de mâles observée ici se rapproche des résultats de ces études.
Cependant la taille moyenne du cheptel ainsi que la proportion de femelles est
beaucoup plus élevée que dans les résultats de ces auteurs. Ceci se justifie par la
présence d’exploitations gérées suivant un modèle intensif dans la population
enquêtée. Ces élevages présentent des cheptels très importants de 184 et 202
têtes à l’origine d’un écart-type très élevé au sein de l’échantillon.

6.2. Diagnostic de la trypanosomose par la technique de Woo

Les glossines présentes au Sud-Bénin sont les espèces Glossina palpalis,


Glossina fusca et Glossina medicorum. L’espèce G. palpalis est localisée aux
milieux très humides tels que les mangroves, la forêt ombrophile, les rives des
lacs et les forêts galeries. Elle s’éloigne difficilement des cours d’eau et
uniquement dans des milieux où l’humidité ambiante est importante. Les

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espèces G. fusca et G. medicorum sont distribuées en lisières de forêts épaisses


et dans les forêts riveraines comme révélées par la FAO (1982).

Les élevages ciblés pour le premier échantillonnage se situent tous en


agglomération ou à la lisière des centres urbains. Ils sont installés dans des
milieux où le couvert végétal est limité, voire quasi inexistant à l’exception de
quelques-uns situés en milieux forestiers comme par exemple à Ouèdo et à
longue distance de la moindre retenue d’eau. Par ailleurs, les prélèvements se
sont déroulés en saison sèche et la majorité des élevages procédaient également
à la lutte anti-vectorielle. Or la déforestation associée à l’installation des villes,
ainsi que l’emploi des insecticides participent à l’élimination des glossines de
leurs biotopes naturels comme souligné par Scoones (2004) ce qui constitue des
moyens efficaces pour éliminer ces parasites du milieu d’élevage.

En outre, les trypanosomes deviennent très difficiles à détecter quand la


parasitémie est inférieure à 60 trypanosomes/ml de sang. En effet, la méthode de
Woo présente une sensibilité de moins de 50 % lorsque la parasitémie oscille
entre 60 et 300 trypanosomes/ml de sang d’après l’OIE (2012). L’absence de
parasites observés par microscopie s’explique alors par la faible sensibilité de la
technique, particulièrement dans la situation de très faible parasitémie que
favorise le milieu d’élevage. Ces résultats sont similaires à ceux de
Biryomumaisho et al (2009) en Ouganda, où seul le tiers des infections à T.
vivax révélées par amplification génique a pu être confirmé par la technique de
Murray (MHCT). Egalement, les travaux de Ogunsanmi et al. (2000) sur T.
brucei ont révélé une prévalence de 27% avec le test ELISA-indirect contre
2,1% avec la MHCT. Les travaux de Penchenier et al. (1996) au Cameroun ont
démontré une infection des porcs de 84,2 % avec la méthode de PCR sur sang
contre 15,8% avec la MHCT. Tous ces résultats mettent en évidence la faible
sensibilité des tests microscopiques face aux tests de diagnostic sérologique et
génétique.

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6.3. Diagnostic de la trypanosomose par le test ELISA-indirect

En Tanzanie, Simukoko et al. (2007) ont observé un taux d’infection à T.


congolense de 0,9 % avec la MHCT contre un taux de 6,5% avec la PCR. Au
Sud du Nigéria, Omeke et al. (1994) ont observé un taux de 8,2% d’infection à
T. congolense. Ces résultats sont plus faibles que celui noté au cours de ce
travail qui est de 9,16%. Ce taux se rapproche de celui observé par Farougou et
al. (2011) qui était de 13,1% à Kandi, une commune endémique de la TAA au
Bénin. Contrairement à la race et l’âge, le sexe a agi sur le taux d’infection.
Dans la présente étude seule la race a influencé le taux d’infection car les porcs
locaux ont été plus infectés que les métisses. Ceci s’explique par l’élevage en
divagation généralement pratiqué pour cette espèce comme souligné par Aboh et
al. (2001), Youssao et al. (2008) et Houndonougbo et al. (2012). En effet ce
mode d’élevage expose plus facilement les animaux aux infections
trypanosomiennes car ils sont plus susceptibles d’aller vers les habitats des
glossines. Ces animaux sont également moins bien entretenus que les métisses et
les races importées ce qui prédispose l’organisme de ces animaux aux infections
comme l’ont précisé Itard (2000) et Hamill et al. (2013).

Les foyers camerounais de la THA (Bipindi, Fontem, Campo et Doumé)


présentaient en 2011 chez les porcs les taux d’infection les plus élevés, aussi
bien pour T. vivax (36,15%) que pour T. congolense forest type (19,86%)
(Nympaye et al., 2011). A Kinshasa, le taux moyen d’infection à T. congolense
a été de 38,4% avec le test ELISA et de 6% avec le test de Woo. Des variations
significatives de l’infection étaient liées à l’environnement plus favorable au
vecteur suivant les Communes enquêtées (Sumbu et al., 2009). Dans ces
travaux, les taux variaient significativement entre les différents foyers,
contrairement aux résultats de la présente étude. En effet il n’existe pas ici une
influence du lieu d’élevage sur le taux d’infection. Néanmoins, ces infections
seraient liées à la localité d’origine des porcs car la majorité des éleveurs

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rencontrés confiaient avoir acquis les animaux dans des régions plus éloignées, à
savoir les Départements du Mono ou du Couffo qui sont plus exposés à la TAA
que l’extrême Sud du Bénin. A Babati et Dodoma (Tanzanie), les taux
d’infection à T. vivax étaient respectivement de 5,2% (1 cas sur 19) et 1,4% (1
cas sur 42) rapportés par Hamill et al (2013) à partir de la PCR. Bien que dans la
présente étude une seule infection à T. vivax soit dépistée (0,85%), ces taux sont
supérieurs au taux observé dans la présente étude. Ceci se justifie aisément par
le fait que ces travaux ont été réalisés dans des zones endémiques et des foyers
épidémiques de la THA et de la TAA, ce qui n’est pas le cas du Sud-Bénin
particulièrement dans le Département du Littoral.

Mieux, selon les conclusions de Nympaye et al. (2011) les porcs étaient
significativement plus infectés par ces 2 espèces de trypanosomes que les
chèvres, les moutons et les chiens. Ces résultats ont permis à ces auteurs de
déduire qu’ils seraient plus susceptibles et plus exposés que les autres animaux
domestiques. Dans le même ordre d’idée, en Tanzanie les travaux de Simukoko
et al (2007) mettent en évidence une corrélation significative entre les taux
d’infection des bovins et celui des porcs. Le présent travail ne permet pas
d’apporter de telles précisions dans le cadre de l’étude de cette maladie au
Bénin. En effet, les résultats obtenus permettent de constater l’existence d’une
infection naturelle aux trypanosomes pathogènes du bétail chez les porcs de race
locale et les métisses. Ainsi, bien qu’ils soient élevés en cycles courts ils
constituent des porteurs dont l’importance dans l’épidémiologie de la TAA au
Bénin reste à définir.

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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
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Conclusion

La Trypanosomose Animale Africaine reste une pathologie majeure qui affecte


au quotidien l’élevage du bétail au Bénin. La présente étude n’a révélé aucune
infection chez les porcs qui n’avaient pas reçu au préalable de traitement anti-
trypamidien. La valeur moyenne de l’hématocrite n’avait pas été influencée. Par
contre, le test ELISA-indirect réalisé sur des prélèvements effectués aux
Abattoirs de Cotonou / Porto-Novo a mis en évidence un taux global de 9,16%
d’infection par Trypanosoma congolense dont un cas mixte associé à
Trypanosoma vivax. La race a été une source de variation de l’infection car les
individus de race locale étaient significativement plus infectés que les métisses
et les individus de la race Landrace. Les animaux issus des élevages de la ville
de Cotonou et de la Commune de Sèmè étaient les plus infectés. Les femelles
étaient plus atteintes que les mâles. Les animaux âgés de 12 à 18 mois étaient les
plus infectés, tandis que ceux de plus de 24 mois n’ont pas présenté d’infection.
Cette étude confirme le rôle prépondérant d’hôte des trypanosomes que joue le
porc domestique. Il serait alors opportun d’approfondir la recherche scientifique
sur le statut de porteur asymptomatique du porc domestique dans le processus
d’infection des bovins, des ovins et des caprins au sein des élevages.

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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
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Références Bibliographiques

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Détection de l’infection naturelle à Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense chez les porcs domestiques Sus scrofa
dans les élevages urbains et périurbains du Sud-Bénin

1. Aboh, B. A., Ouédraogo, S., Rivera, A. M., Thi Pham, H., Mekhtoub,
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urbains et périurbains dans la région Sud du Bénin. ICRA, Montpelier,
INRAB, GTZ, 93

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Annexes

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Annexe 1: Questionnaire d’enquête socio-économique sur la


trypanosomose porcine

N°fiche :____ Date :_____________


Departement (DPTM) :____________________

Commune (COMM) :_____________________


Arrondissement(ARRD) :_____________________

Village (VILL) :____________________ Latitude (LATD) :________


Longitude (LONG) :______________

Nombre d’élevages visités :__________ Nombre de prélèvements


associés :___________

I. IDENTIFICATION ET CARACTERISATION DE L’ENQUETE


1.1Nom de l’éleveur (NEL) :
1.2Age de l’éleveur (AGEL) : 20 à 40 ans
1.3Niveau d’instruction (NINST) : primaire 1 secondaire 2 univ 3 aucun 4
1.4Formation en porciculture (FORM) : oui=1 non=0 _________/
1.5La porciculture est-elle votre principale activité ? (PPRIN) :
1.6Sinon laquelle ? (APRIN)

II. DONNEES SUR L’EXPLOITATION


2.1Type d’exploitant (TYPANT) : agro-éleveur=0 Eleveur=1
Agriculteur=2 :_____/
2.2Type d’exploitation (TYPION) : Traditionnel amélioré=0 Semi-
intensif=1 Intensif=2 :______/
2.3Effectif actuel du cheptel (EFACT) : Sous-mères=____/
Engraissés=____/ Verrats :____/ Truies :____/
2.4Introduction de nouveaux animaux cette année (INTRO) : oui=1 non=0
_____/

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2.5Origine des nouveaux animaux (ORIG) : particuliers=0 marché=1


_____/

III. DONNEES SUR LE SUIVI SANITAIRE


3.1Avez-vous un vétérinaire ? (VET) oui=1 non=0 ____/
3.2Quelles maladies avez-vous rencontré cette année ? (MAL) oui=1 non=0

Observations Réponses Nombre de malades Nombre de morts


Ectoparasites1
Teignes2
Vers intestinaux3
Entérite
hémorrhagique4
Diarrhées 5
PPA6
PPC7
Pneumonies8
Rouget9
Gale10
Autres
Inconnu11

3.3 Comment les avez-vous soignés ? (SOIN) prescription=0 automédication=1


_____/
3.4 Avez-vous eu des cas de (PAT) ? oui=1 non=0

Maladies Réponse Mortalités Autres


Piroplasmose1
Babésiose2
Trypanosomose3

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3.5 Luttez-vous contre les insectes volants (mouches) (LUTT) : oui=1 non=0
_____/
3.6 Si oui comment ? (citer les méthodes ou produits employés) :

_________________________________
_____________________________________________________________________
_____________________________________________________________________
____________________________
3.7Quels types d’aliments distribuez-vous : déchets alimentaires (DA)=0
DA + sous produits agricoles (DASA)=1 Ration complète (RC)=2
_______/
3.8 Distribuez-vous des CMV (CMV) ( fer, vitamines, « antistress ») : oui=1
non=0 ______/
3.9 Disposez-vous de pédiluves ? (PEDI): oui=1 non=0 _______/
3.10 Si oui, quelle est la fréquence de remplacement :
_______________________________________/
3.11 Existe-t-il un point d’eau (marécage, lagune, retenue d’eau,
etc…) à proximité de votre ferme? (EAU) oui=1 non=0 _________/

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Annexe 2 : Protocole ELISA-indirect Trypanosoma spp

I. Matériel et équipement de laboratoire nécessaires

- Incubateur, 37°C ;
- Pipettes à volume variable (5-50 µl) et pipettes multicanaux (5-50 et 50-300
µl);
- Embouts pour les pipettes ci-dessus ;
- Plaques à microtitration en polystyrène, 96 puits, à fond plats ;
- Plaques polypropylène pour la dilution des sérums ;
- Réfrigérateur à +4°C ;
- Congélateur à –20°C
- Distillateur d’eau ; distributeur NUNC (non indispensable)
- Verreries de laboratoires, en particulier flacons et béchers ;
- pH mètre (indispensable pour le contrôle de pH des tampons) ;
- Agitateur de plaques (non indispensable) ;
- Balance pour les produits chimiques.

II. Mode opératoire

a. Sensibilisation des plaques

Les antigènes T. vivax, T. congolense, T. brucei sont dilués dans du tampon


carbonate-bicarbonate 0.05M a une concentration prédéterminée.
Concentration des antigènes utilisés au CIRDES (urbio laboratoire de sérologie)
5µg/ml.
Déposer 100 µl de cette dilution dans tous les puits de la plaque à sensibiliser,
incuber pendant 2 heures à 37°C sous agitation ou une nuit à +4°C. Vider,
sceller et garder à -20°C si le test est programmé pour plus tard.

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b. Blocage des sites libres


Le jour du test, sortir les plaques du congélateur, et laisser environ 5 minutes à
la température ambiante,
Rincer une fois avec du tampon de lavage,
Déposer 150µl du tampon de blocage dans chaque puits des plaques
sensibilisées, incuber pendant 30 minutes à 37°C sous agitation permanente.

c. Dilution des sérums


Les sérums sont dilués au 100ème
Faire une première dilution des échantillons au 10ème dans une plaque
polypropylène fond rond (U).
Faire cette opération pendant le Blocage ou avant si vous avez beaucoup
d’échantillons à tester.

d. Transfert des échantillons


Après le blocage, sortir les plaques de l’incubateur et les vider,
Placer 90µl de tampon de dilution des sérums dans tous les puits des plaques
sensibilisées puis transférer 10µl de sérums prédilués. (Dilution finale au
100ème),
Les sérums sont déposés en double dans la plaque sensibilisée de façon
horizontale. Incuber pendant 60 minutes à 37°C sous agitation permanente.
NB : Les deux premières colonnes de chaque plaque (A1-H8, B1-H8) sont
réservées aux témoins.

e. Conjugué
Sortir les plaques de l’incubateur, vider et laver 3 fois.
Placer 100 µl de conjugué dans chaque puits dilué dans du PBS tween.
Incuber 30 minutes à 37°C agitation.

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f. Substrat/ Chromogène
Sortir les plaques de l’incubateur, vider et laver 4 fois. Placer 100µl de substrat
par puits, préparé comme suit :
Acide citrique : 25 ml
ABTS : 125µl (Préparation pour deux plaques)
H2O2 : 100 µl

g. Lecture des réactions (densités optique)


Mettre en marche le lecteur ELISA au moins 15 minutes avant et vérifier que le
programme sélectionné est correct. Vérifier qu’il n’y a pas de bulles d’air dans
les puits (sinon les casser à l’aide d’une aiguille propre). Essuyer le dessous des
plaques pour éviter les aberrations et lire les plaques à 405 ou 414 nm pour
ABTS.

h. Expression des résultats


Imprimer les densités optiques (DO) sur le papier thermique du lecteur ELISA
ou télécharger sur un écran d’ordinateur (si possible) à l’aide d’un câble adapté
et du logiciel PROCOMM ou HyperTerminal. Exprimer les résultats en
Pourcentage de Positivité Relatif (PPR)

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