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Superviseur : Co Superviseur :
Dr Ir. AZONTONDE H. Anastase Dr Ir. ASSOGBA KOMLAN Françoise
Maître de recherches du CAMES Maître de recherches du CAMES
Chercheur Enseignant UAC et UCAO Chercheure Enseignante à l’INRAB
Membres du Jury :
Président du Jury : Prof. Dr Ir. Dansou K. KOSSOU
Examinateur : Dr Ir. Ignace GODONOU
Rapporteur : Prof. Dr Jean-Marc ATEGBO
Rapporteur : Dr Ir. Françoise ASSOGBA KOMLAN
Nous certifions que ce travail a été conduit et réalisé par Monsieur Pierre
Vandou Philippe ZRA de la Faculté des Sciences Agronomiques et de
l’Environnement (FSAE) de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest
(UCAO), Spécialité : Sciences du sol
Le Superviseur
Urban and Peri Urban Agriculture (UPA) systems in particular gardening face many
constraints especially land pressure. This situation seems to be favored on one hand by a
vertiginous urban population growth and in other hand by an ambiguous land policy that gives
more importance to the sale of land for construction of houses and industrial areas. This land
pressure becomes increasingly a major concern that requires solutions. To this end, the
mapping of agricultural production systems in urban and peri-urban areas is proving to be an
important geolocation’s tool of market gardening areas. Thus, these areas could easily be
integrated into the urban master plan and secured. Therefore, this study was proposed to carry
out the mapping of Togba district’s vegetable production systems. On the ground, semi-
structured surveys based on exhaustive sampling were conducted for the collection of socio-
professional data producers and on agricultural practices. Similarly, an interview guide has
collected information from local authorities and elders about the origin of horticulture and
land situation of the area allocated to gardening. GPS surveys were made to map the
production system. Thus, the analysis of data collected in the field show that the district
gardeners sites are located on the two banks of a shallow, permanent source of water supply.
However, the exploited sites do not belong in majority to the growers because the modes of
tenure prevailing are indirect: loan (32.43%) and leasing (59.46%). The characterization of
the vegetable production sites in the area on the basis of the combination of three variables
(area planted, irrigation system and crop intensification) shows six (6) different systems (S1,
S2, S3, S4, S5 and S6) of vegetable production. However, S3 system is the most dominant
and holds 51.35% of the operated gardening area in the district of Togba. In these systems,
larger areas are reserved for vegetable traditional leaf (Vernonia amygdalina: 286.30 ± 44 m²,
Ocimum gratissimum: 258.20 ± 38.10 m², Solanum macrocarpon: 238.70 ± 24.60 m²,
Amaranthus cruentus: 191.90 ± 27.30 m² and Cochorus olitorius: 136.90 ± 39.20 m²).
Though producers use the organic fertilizer at the recommended dose (10-20 t / ha), doses of
mineral fertilizers, especially urea are on average (120-160 Kg / ha) two (2) times above the
normal recommended (75Kg / ha). Similarly, high doses of pesticides with acute and chronic
risks to health and the environment including organochlorines (Acetamiprid and
chlorothalonil) the organophophates (Chlorpyrifos-ethyl), Dimethoate) and carbamates
(Maneb) are used by gardeners. In addition to these constraints, the number of new buildings
being realized on 8 vegetable production site shows that available space will diminish over
time. Therefore, the sustainability of vegetable production sites in the district of Togba is then
mortgaged especially as the result of the interview with the authority and the wise men of the
district shows that the vegetable production sites are not secured. So this study that integrates
mapping and cultural practices is an important database that can help local authorities to
sustainable management of gardening in the district of Togba.
AUP (UPA) : Agriculture Urbaine et Périurbaine (Urban and Peri urban Agriculture)
Kcal : Kilocalorie
PC : Personal Computer
M et F : Masculin et Féminin
Les pays en voie développement (PVD) font face à une croissance démographique
vertigineuse qui résulte majoritairement d’un fort taux de natalité et du phénomène migratoire
de l’exode rural. On estime que la population urbaine passera de 3,3 milliards en 2007 à 6,4
milliards en 2050 impliquant une concentration de 80% de l’humanité dans les villes des pays
en développement (Foster, 2009 ; Narimah et al., 2011). Ainsi, de 1930 à 2020, la population
ouest-africaine évoluerait de 45 à 430 millions d'habitants et celle urbaine de 2 à 270 millions
d'habitants (Moustier et Pagès, 1997). Le Bénin n’est pas resté en marge de cette situation car
la population est passée de 878 000 personnes en 1910 à 6,8 millions de personnes en 2002
(Guengant et al., 2011). De 1905 à 2010, la ville de Cotonou est passée de 1000 à 815 000
habitants (Spositto, 2010). De même, de 1979 à 2012 la population de la commune
d’Abomey-Calavi est passée de 60786 à 404 849 habitants. Cette croissance rapide de la
population urbaine s’accompagne conséquemment d’une augmentation de la demande de
denrées alimentaires, notamment de légumes (FAO, 2010 ; FAO, 2011).
Dès lors, les systèmes de l’AUP deviennent une option favorable à la résolution des
problèmes de l’insécurité alimentaire citadine (Assogba et al., 2008). En effet, les systèmes de
l’AUP combinent les facteurs pour fournir à la population urbaine des produits végétaux et
animaux (Assogba Komlan et al., 2002). Cependant, le maraîchage reste l’activité dominante
mobilisant plus de 80% des producteurs (Sy, 2011) et produisant une diversité de légumes
locaux et exotiques durant toute l’année (Adegbola et Singbo, 2001 ; Adekambi et Adegbola,
2008). Au Bénin, les légumes feuilles sont les plus consommés (62,5 %) avec 89 % de
légumes traditionnels et rentrent dans l'alimentation quotidienne de presque tous les béninois
(Hessou, 1995). Ces légumes constituent la principale source d’oligo-éléments, de fibres, de
glucides (Fasakin, 2004), de protéines et de vitamines à moindre coût en zones tropicales
humides (Smith et al., 2004). Ils contribuent à la prévention des maladies cardio-vasculaires
et cancérigènes (Adragana-Bourgeois et Bourgeois, 1999).
Malgré l’importance du maraîchage, on constate que cette activité n’a pas une place de
choix dans les dispositifs institutionnels et la planification de bon nombre de villes des pays
africains notamment le Bénin (Smith et al., 2004). L’ambigüité du foncier (Moustier et Pagès,
1997) et la monétarisation des terres conséquente à l’expansion urbaine sont les principales
causes qui expliquent ce phénomène (Kakaï et al., 2010). Cette marginalisation du
maraîchage par les autorités urbaines entraîne la précarisation des activités agricoles urbaines
(Moustier et Pagès, 1997). Dès lors, le maraîchage apparaît comme un mode transitoire
d’utilisation du foncier (Moustier et Pagès, 1997). Car les producteurs sont constamment
menacés de déguerpissement au détriment des projets de construction qui semblent plus
rentable (Assogba Komlan et al. 2002). On note alors un manque de données fiables sur
l’étendue des zones allouées à l’AUP, sur leur répartition spatiale et sur les pratiques
culturales utilisées (Kwasi, 2010). Pourtant, la capacité des systèmes de l’AUP à fournir en
continu la nourriture dépendra d’une planification adéquate en fonction de l’information
géospatiale précise permettant une gestion durable de cette activité (Kwasi, 2010). Selon
Dongus (2006), une municipalité ne peut entrevoir le développement d’un appui institutionnel
à l’AUP sans avoir une idée préalable des cultures et endroits où elle se pratique. D’ailleurs,
certaines municipalités africaines en ont pris conscience et ont commencé par accorder une
grande importance au SIG dans la gestion des systèmes de l’AUP (Dongus, 2006).
Alors, afin de constituer une base de données fiables sur la gestion spatiale, la dynamique
des zones de production en maraîchage et les pratiques culturales y afférentes, la présente
étude se propose d’apporter un début de solution à cette carence par la réalisation de la
cartographie des systèmes de production en maraîchage urbain et périurbain dans le sud Bénin
en particulier sur le site de l’Arrondissement de Togba dans la Commune d’Abomey-Calavi.
Il s’avère important de cartographier ces sites parce qu’ils semblent favorables à la production
maraîchère à cause de la permanence de l’eau. En outre, les légumes-feuilles traditionnels
(Walid, 2012), très appréciés par la population (Colin et Heyd, 1991) sont les principales
spéculations produites.
Objectifs
Objectif général
Objectifs spécifiques
Hypothèses
Un système de culture est une suite ordonnée de cultures et d'actes techniques dans laquelle
l'agronome décèle une logique et une gestion adaptative en vue d'objectifs. C'est cette
cohérence reconnue entre opérations culturales qui fait système. Il s'agit donc clairement
d'une conceptualisation par l'agronome de ce que pratique l'agriculteur sur des parcelles
cultivées de manière identique (Papy, 2013).
Les systèmes de culture sont caractérisés par : la nature des cultures ou des associations
de cultures et leur ordre de succession, les itinéraires techniques appliquées, les produits, les
sous-produits et leurs rendements (Cirad-Gret, 2009). Alors, la logique agronomique de ce
système de culture, étroitement liée aux conditions pédoclimatiques, socio-économiques ou de
contraintes physiques est analysée en termes de système à l’échelle de la parcelle (Cochet et
Devienne, 2006).
Selon Asaa (2008), l’AUP se distingue par une diversité de critères tels que le marché
urbain, l’intensification des systèmes de production, le flux de ressources et de produits entre
l’agriculture et les villes, les limites administratives des villes. Pourtant, la définition de la
ville est floue et évolutive dans un monde en mouvement (Dauvergne, 2011). Pour spécifier
davantage l’AUP, Mougeot (2000) organise les définitions existantes au tour de six blocs
conceptuels : types d’activité économique, produits alimentaires/non alimentaires et sous-
catégories, caractère intra ou péri urbain de l’exploitation, types de zones où elle est installée,
types de systèmes de production et destination.
Selon Fleury et Donadieu (1997) l’agriculture périurbaine, au sens étymologique, est
celle qui se trouve en périphérie de la ville. Elle devient urbaine lorsqu’elle entretient des
rapports fonctionnels réciproques avec la ville, et c’est ensemble qu’espaces cultivés et bâtis
L’AUP est devenue un trait saillant du paysage des villes de l’Afrique contemporaine
car elle s’impose par sa visibilité spatiale avec une vue de nombreux petits jardins maraîchers
offertes aux visiteurs (Lanmafankpotin, 2006). L’exode rural est l’une des principales raisons
qui explique le développement de cette activité dans les villes africaines (Roy, 2009). En
effet, la dégradation des terres et l’épuisement des ressources dans les zones rurales, incitent
les populations rurales à se déplacer dans les zones urbaines à la recherche d’emploi (Roy,
2009). Pourtant, la situation de l'emploi en ville est critique (Moustier et Pagès, 1997). Par
conséquent, cet important exode rural s’accompagne alors d’un fort accroissement du
chômage et de la pauvreté (Roy, 2009). Ces nouveaux arrivants urbains se retrouvent
généralement sans ressource. Ils sont donc incapables de couvrir leur besoin alimentaire. Or
l’AUP a de multiples objectifs et remplit de nombreuses fonctions : approvisionnement
alimentaire, création d’emploi, création de revenus, gestions des déchets, amélioration du
cadre de vie et valorisation des ressources sous-utilisées (Smith et al., 2004). Ainsi donc, ces
nouveaux citadins pauvres s’adonnent à la pratique de l’AUP afin de satisfaire leurs besoins
alimentaires de base et économique (Roy, 2009). Cependant, plusieurs autres facteurs ont
contribué au développement de cette activité : la crise économique, l’ajustement structurel, le
gel des recrutements ont aussi contribué à l’amplification de cette activité (Assogba Komlan
et al., 2002 ; Allagbé et al., 2013).
Plusieurs formes de systèmes de l’AUP se sont alors développées dans les différentes
métropoles africaines notamment : systèmes maraîchers, systèmes d’élevage, systèmes
vivriers, l’horticulture ornementale, le jardinage, l’agroforesterie et plantations fruitières
(Roy, 2011). Le Bénin à l’instar d’autres pays africains a connu un développement et une
diversification du secteur agricole urbain et périurbain (Montcho, 2014). Cependant, les
cultures maraîchères ont pris un essor particulier (IITA et al., 2004).
Dans le Sud Bénin, le maraîchage se pratique sur quatre (04) systèmes de production
maraîchère : les systèmes de production des terres de barre, les systèmes de production de
décrue en basse vallée de l’Ouémé, les systèmes de production maraîchers en zone sableuse
du littoral de Grand-Popo et les systèmes de production maraîchères en milieu intra-urbain
(IITA et al., 2004). Ces activités se pratiquent généralement sur deux types de sol : sur sable
et dans les bas-fonds (Assogba Komlan et al., 2002). C’est surtout, l’accroissement urbain,
tributaire de l’exode rural qui a stimulé le développement d’espaces maraîchers sur
l’ensemble du territoire béninois (Lanmafankpotin, 2006). Une décennie après le début du
maraîchage, le nombre de site s’est multiplié par cinq (5) dans la ville de Cotonou. Puis en
2002, le nombre de sites reconnus est passé à huit (8). Ces sites concentrent 87,90% des
superficies et 86,87% des producteurs. Les plus importants sont : Houéyiho, Cocotiers,
ONEPI qui concentrent 60% des terres et 71% des producteurs. Les cinq autres sites sont :
Kouhounou, Agla, Gbégamey, Cadjehoun et Champ de tir. À cela s’ajoute le Novotel et le
domaine de l’INRAB à Sèmè Kpodji (hors de Cotonou). En 2013, le site maraîcher de
Houéyiho est organisé en cinq (5) groupes mobilisant trois milles (3000) maraîchers qui y
travaillent tous les jours. Aujourd’hui, on peut compter plus d’une cinquantaine de sites à
Cotonou dont quinze sont très importants en terme de superficie et de nombre de maraîchers
(Allagbé et al., 2013). Aujourd’hui l’AUP, en particulier le maraîchage est devenu un
nouveau métier au Bénin. Cependant, l’envolée de cette agriculture semble être freinée par
des handicaps qui entravent le bon développement (Allagbé et al., 2013).
On assiste de plus en plus à l’urbanisation de la pauvreté dans les PVD (FAO, 2011).
Pourtant, la situation de l'emploi en ville est non développée et très dépendante de la fonction
publique (Moustier et Pagès, 1997). Or, les pauvres consacrent entre 50% et 70% de leurs
revenus à l’alimentation (van Veenhuizen, 2006). Ce qui appauvrit davantage ces derniers
(FAO, 2008). Face à cette paupérisation, les urbains se sont donc impliqués dans l’AUP pour
réduire les dépenses d’alimentation et générer les revenus (Moustier et Pagès, 1997). Ainsi,
800 millions d’agriculteurs urbains majoritairement dans les PVD pratiquent l’AUP à
proximité des villes et produisent 15 à 20% des denrées mondiales. Selon Sy (2011), l’AUP
mobilise au moins 20 millions de personnes en Afrique de l’Ouest. Les activités pratiquées
sont les cultures vivrières, les légumes, les fruits et l'élevage (Dongus, 2006). L’AUP
contribue donc énormément à l’amélioration de l'approvisionnement des marchés locaux avec
des aliments riches en micronutriments et frais à des prix compétitifs (FAO, 2008). Car, la
production des denrées à l’intérieur de la ville contribue à la réduction de leurs coûts de
transport et par conséquent de leurs prix de revient (Kakaï et al., 2010). De cette façon, elle
contribue à mieux maîtriser la stabilité des prix sur les marchés urbains (Bemb, 2009). De
même, cette activité améliore la qualité des aliments préparés dans les restaurants de la rue et
celle des aliments utilisés dans le circuit de transformation, fournissant ainsi des revenus et
emplois supplémentaires pour les producteurs (FAO, 2008).
Au Bénin, le maraîchage est une source importante d’emplois dans les milieux urbains
et périurbains. Elle représente une source de revenus monétaires de nombreux producteurs de
ces zones spécifiques. (IITA et al., 2004). Selon Allagbé et al., (2014), le revenu annuel
moyen d’un maraîcher est estimé à 640.000F CFA d’où la contribution du maraîchage à
l’amélioration des conditions de vie des producteurs. De ce fait, cette agriculture est devenue
un nouveau métier auquel s’adonnent plusieurs couches de la société. Le nombre de
maraîchers est plus de six (6) fois supérieure à celui de 1972. Le maraîchage est pratiqué par
4656 chefs d’exploitation dont 4191 hommes et 465 femmes (Allagbé et al., 2013). En effet,
cette filière offre de grandes opportunités d’emploi à la population et la marge bénéficiaire
réalisée par les maraîchers n’est pas pour autant négligeable. A cet effet, le maraîchage
constitue une source très importante de revenus pour les communes de Cotonou, d’Abomey-
Calavi et de Porto-Novo (Assogba Komlan et al. 2002). Selon Assogba Komlan et al,. (2002)
le maraîchage à lui seul rapporte pour l’ensemble des producteurs au Sud Bénin plus de 300
millions de marge brute par an hormis leur propre consommation évaluée à 30% voire 40%.
Elle constitue à elle seule une filière et représente une alternative sérieuse dans les stratégies
de lutte contre la pauvreté dans les villes de l’Afrique de l’Ouest où l’urbanisation est un
phénomène récent né de la colonisation (Lanmafankpotin, 2006). Etant donné la
multifonctionnalité de l’AUP, l’assainissement des villes des pays concernés est aussi assuré
par sa pratique.
L’AUP fait face à une politique foncière ambiguë qui ne favorise pas son
développement dans la majorité des agglomérations des PVD. Cette situation s’explique
principalement par une cohabitation tendue entre droits coutumiers et droits constitutionnels
avec des modes d’accès variés (Moustier et Pagès, 1997 ; Moustier et Fall, 2010). Dans la
plupart des cas, l’AUP est souvent entreprise sur la base d’accords fonciers fondés sur des
droits coutumiers ou informels donnant accès à une occupation de terrains en friche
temporairement disponibles (FAO, 2009). Par conséquent, L’AUP reste une activité incertaine
car négligée et marginalisée (Fleury et Donadieu, 1997 ; Sy, 2011). Alors, cette mauvaise
politique foncière conduit à de nombreuses conséquences telles que la réduction de l’espace
agricole, la thésaurisation et la monétarisation des espaces urbains (Balogoun, 2009). Ce sont
les modes marchands d’accès au foncier qui davantage se développent en milieu urbain et
périurbain au détriment du mode lignager qui a longtemps prévalu en milieu rural en Afrique
de l’Ouest (Moustier et Fall, 2010). Par conséquent, la terre demeure un enjeu monétaire
parce qu’elle peut porter des bâtiments lucratifs. Ainsi, l’achat d’une parcelle pour la
construction de logements qui seront loués est généralement plus rentable que l’exploitation
du même terrain à des fins agricoles. Le coût du terrain est ainsi dissocié de la rentabilité de
l’activité agricole (Moustier et Pagès, 1997 ; Moustier et Fall, 2010). Dès lors, cette
monétarisation du foncier favorise la précarisation des parcelles exploitées par les maraîchers
dans et autour des grandes métropoles du Bénin notamment à Cotonou et plus
particulièrement dans la Commune d’Abomey-Calavi (Kakaï et al., 2010). En effet, le droit
foncier positif est fort peu respecté au Bénin par la population et par l’administration elle-
même. (Comby, 1998). Par conséquent, l’AUP s’est développée dans un contexte quasi-
absent de politique foncière et de non-cadrage de l’aménagement de la ville (Kakaï et al,
2010). Cette situation amène Kakaï et al. (2010) à se demander si les urbanistes sont
conscients des enjeux économiques et urbanistiques de Cotonou et des communes
environnantes comme celle de d’Abomey-Calavi. Pourtant, l’État béninois s’est engagé à
promouvoir l’AUP dans le cadre du Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
(PSRSA) en 2010 malgré qu’il ne contienne aucune disposition spécifique concernant l’AUP.
Par conséquent, les producteurs font toujours face aux nombreuses contraintes notamment la
pression foncière (FAO, 2012) qui implique une instabilité foncière des zones allouées à
l’AUP (Kakaï et al., 2010).
L’AUP demeure encore dans plusieurs pays africains un secteur informel non intégré
dans la politique agricole et la planification urbaine (FAO, 2008). Le retrait des usages
agricoles du périurbain au bénéfice de la construction crée alors une instabilité des zones
allouées à l’AUP (Moustier et Pagès, 1997). Selon Le Gall (2013), l’agriculture est rarement
considérée comme légitime dans les grandes villes d’Afrique de l’Ouest. Cette situation
contraint les exploitants à occuper des espaces à risque peut accessible ou de faibles intérêt
agronomique (Moustier et Pagès, 1997). Par conséquent, les surfaces cultivées en milieu
urbain et périurbain sont instables (Nouatin et Bachabi, 2010). Alors, les planificateurs
urbains favorisent plutôt l'installation des constructions au détriment des activités agricoles.
Cette concurrence affecte tous les types de terrains, car même les terrains marécageux
peuvent être drainés en vue d'être construits (Moustier et Pagès 1997). Les producteurs
maraîchers sont alors continuellement menacés de déguerpissement et cela sans aucun
dédommagement entrainant un déplacement voire une disparition des sites maraîchers
(Nouatin et Bachabi, 2010).
Parmi les diverses définition accordée à la notion de carte, retenons simplement qu’elle
est une représentation géométrique plane simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la
surface terrestre, et cela dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle échelle.
La cartographie est basée sur cinq (5) grands principes dont les corollaires pratiques
guident le travail de tout cartographe, professionnel ou non : la carte est une représentation
visuelle, plane, réduite, simplifiée et conventionnelle. En outre, la carte étant un outil
multifonctionnel et surtout décisionnel pouvant aider à la sécurisation des zones de l’AUP
(Veenhuizen, 2006).
L’étude a été réalisée à Togba, l’un des neufs (9) arrondissements qui forment le
territoire administratif de la Commune d’Abomey-Calavi. Elle est située entre 6°24’ et 6°30’
de latitude Nord et entre 2°16’ et 2°19’ longitude Est. Elle est limitée au nord et au sud par
l’arrondissement de Glo-Djibè et celui de Godomey. Tandis qu’à l’est et à l’ouest, c’est
l’arrondissement de Ouedo et celui d’Abomey-Calavi qui lui servent de limites territoriales.
Togba occupe pratiquement le centre de ce territoire (figure1).
2.1.2.1 Pluviométrie
L’arrondissement de Togba est situé dans le domaine subéquatorial et bénéficie de
deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses. La grande saison des pluies s’étend de mi-
mars à mi-juillet et la petite saison pluvieuse de mi-septembre à novembre. La grande saison
sèche commence à partir de la fin novembre à mars et la petite saison sèche s’étend de mi-
juillet à mi-septembre. Durant les six mois humides, la pluviosité varie d’un mois à un autre
avec un maximum entre mai et juin et une moyenne pluviométrique annuelle de l’ordre de
1300 mm (Gbéssè et Sallon-Bonnaud, 1996).
Selon Franquin (1969), on considère un mois comme humide lorsque son total
pluviométrique est supérieur à l’évapotranspiration potentiel (p >ETP), et un mois sec, quand
son total pluviométrique est inférieur à la moitié de son ETP (P< ½ ETP). Un mois est
intermédiaire, lorsque son total pluviométrique se situe entre la moitié de l’ETP et l’ETP (1/2
ETP< P<ETP). Par conséquent, l’analyse du diagramme climatique de l’arrondissement de
Togba nous montre que :
ETP ETP/2
200 Précipitations 400
Evapotranspiration (°c)
350
150 300
Précipitations
250
100 200
150
50 100
50
0 0
Ja
n ar
s ai Ju
il pt ov
M M Se N
Mois
2.1.2.3 Températures
Elles sont dans l’ensemble assez élevées avec une moyenne annuelle de 27,7°C. Ainsi,
on observe un maximum annuel de 30,5°C et un minimum annuel de 24,9°C.
Les mois de février et mars détiennent le record de la chaleur, avec une moyenne de
29,20°C. Les mois de juillet, août et septembre sont les plus frais avec une température
moyenne de 24,05°C comme le montre la figure 3.
Outils Utilité
2.2.2 Echantillonnage
Le nombre total de maraîchers dans l’arrondissement de Togba s’élève à 100. Ils sont
organisés en huit (8) groupements de taille différente correspondant au nombre de sites
répartis de part et d’autre d’un bas fond qui traverse l’arrondissement de Togba. L’effectif des
producteurs maraîchers étant faibles par rapport à la population agricole de l’arrondissement
qui s’élève à 4 833 (INSAE, 2002), tous les maraichers ont été considérés dans l’enquête.
Mais, seuls ceux qui étaient présent et disponibles durant la période de l’enquête ont été pris
en compte.
Deux types d’enquêtes ont été administrés sur le terrain : La première à l’encontre des
producteurs à travers un questionnaire semi structuré et la deuxième à l’endroit des autorités
administratives locales et communales à travers un guide d’entretien. Cet entretien auprès des
autorités a permis de collecter des informations complémentaires sur la politique communale
vis-à-vis du maraîchage au niveau de l’arrondissement. L’enquête auprès des maraichers a
permis de collecter des données sur les ethnies, l’âge, le niveau d’instruction, les intrants
utilisés, les doses des intrants, la superficie emblavée, les pratiques culturales, l’évolution de
l’occupation du sol, etc.
Le logiciel Mapsource a permis de transférer les données collectées sur le terrain avec
le GPS sur l’ordinateur puis enregistrées sous format txt. Ensuite, le fichier est réouvert sous
tableur Excel pour extraire les coordonnées géographiques (X, Y). Ces points sont alors
projetés avec le logiciel Arcview 3.2. Chaque point géolocalisé est étiqueté et joint en suivant
le plan des cultures tracées sur le terrain. Les données transformées sont ensuite éditées selon
la sémiologie graphique. Ainsi, l’analyse des données cartographiques a permis d’avoir les
cartes des huit sites de production. Ces cartes présentent l’arrangement spatial des cultures par
jardin et par site et la configuration en systèmes de production maraîchère de chaque site est
représentée.
Les données géolocalisées ont été ensuite projetées sur une image Google Earth de la
zone d’étude pour visualiser la distribution géospatiale des différents sites autour du bas-
fond. Les données de l’enquête ont été enregistrées sur un masque de saisi créé sur une feuille
du tableur Excel.
Les systèmes de production ont été caractérisés sur la base des variables tels que la
superficie emblavée (petite, moyenne et grande), le système d’irrigation (motopompe +
asperseurs, motopompe + pommes d’arrosage et arrosoirs) et l’intensification de la culture
(utilisation d’engrais, produits phytosanitaires et pratiques culturales). Une matrice de
données portant en lignes les modes d’irrigation et en colonnes les variables suscités, a été
soumise à une Analyse des Correspondances Simples (AFC) afin de définir les systèmes de
production en vigueur sur les huit (08) sites de l’arrondissement.
Les principales cultures sur les sites ont été déterminées au moyen de leur fréquence
relative de citation. Les fréquences relatives ( f i) ont été calculées comme suit :
ni
f i=
n
ni est le nombre de fois que la culture a été citée et n est le nombre d’enquêtés.
Les intrants considérés ici sont les engrais organiques (fientes), les produits
phytosanitaires, les engrais minéraux (NPK et Urée). Les doses moyennes des intrants ont été
évaluées selon les types de légume, le type d’engrais, les cultures pratiquées au moyen d’une
analyse de la variance à un facteur, modèle linéaire général. Quant aux produits
phytosanitaires, le pourcentage des maraichers utilisant a été déterminé et les doses ont été
comparées aux normes. La comparaison des doses des produits phytosanitaires aux normes a
été effectuée en utilisant le test t de student. Une dose est au-delà de la norme lorsque le test
de comparaison donne une probabilité inférieure à α = 0,05 et que la dose calculée est en
valeur supérieure à la norme requise.
Deux (02) types de disposition spatiale des parcelles ont été identifiés à savoir : bloc
ou dispersé. Les critères évoquées pour ces dispositions prennent en compte la bonne gestion
de l’espace, des maladies et des ravageurs, le respect des techniques culturales ou par simple
mimétisme. Les proportions de chaque type de disposition ont été calculées en utilisant la
formule suivante :
ni
∗100
n
Les mêmes statistiques ont été déterminées pour les modes d’acquisition (location,
emprunt, achat, don, héritage) des superficies emblavées et les contraintes liées au
développement du maraîchage.
Chapitre 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Résultats
3.1.1 Description socioprofessionnelle des producteurs et leur niveau de
formation
De manière globale, il ressort de la figure 4 qu’environ 59% des hommes et 10% des
femmes appartiennent à des groupements de producteurs au niveau de l’arrondissement de
Togba. Par contre, environ 28% de producteurs ne font pas partie des groupements de même
que 3% de productrices.
Proportions des producteurs
Groupement de Producteurs
appartenant ou non à un
Masculin Féminin
60
40
20
0
(%)
Producteurs
Il ressort de la figure 5 que environ 91,90 % des producteurs ont acquis les surfaces
qu’ils exploitent par mode de faire valoir indirect : location (59,46%) et emprunt (32,43%). Le
taux restant du mode de faire valoir s’élevant à 8,1 % est direct et se répartit entre les
producteurs ayant acquis le domaine exploité par héritage (4,05%), achat (2,70%) ou don
(1, 35%). Beaucoup parmi les terrains exploités sont identifiés par des plaques de propriétaire
signalant le véritable propriétaire (Photo 2).
2.70 1.35
32.43
59.46
4.05
12.16
27.03
8.11
Aléas climatiques Attaques des ravageurs et maladies
Difficultés d'accès aux crédits Manque de main-d'œuvre
Manque d'intrants et de matériel de travail Pression foncière
Système de culture intensif S3, d’une petite superficie avec une irrigation au moyen de
motopompes et de pommes d’arrosage,
Système de culture S4 caractérisé par une petite superficie, intensif avec une irrigation
au moyen de motopompes et d’asperseurs,
Système de culture S5 caractérisé par une petite superficie, moins intensif avec une
irrigation au moyen d’arrosoirs,
Système de culture S6 caractérisé par une superficie moyenne et moins intensif avec
une irrigation au moyen de motopompes et de pommes d’arrosage.
MCA factor map
Grande
4
3
Dim 2 (25.94%)
2
A
1
Moyenne C
Intense Moins
0
Petite
B
-1
-6 -4 -2 0 2 4 6
Dim 1 (39.84%)
Classe Superficie
Petite [162-5162[
Moyenne [5162-10162[
Grande [10162- 15162[
Le tableau 8 décrit les deux (2) classes d’intensification définies pour la caractérisation
Sur les six (6) systèmes rencontrés, le système S3 (51,35%) est le plus dominant et se
trouve en grande partie sur la rive est du bas-fond. Par contre à Somey, C’est le système S4
qui domine à 50 % mais il a un taux moyen général de 21,62%. Le système S1, seulement
rencontré à Awaké a le taux plus faible soit 1,35 %. Il est suivi par les systèmes S2 et S6
présents respectivement sur les sites d’Ahossougbêta, de Ouega, de Somey et d’Awaké avec
une proportion moyenne respective de 4,05 % et 5,41 %. Enfin, le système S5 ne figurant pas
sur les sites d’Ahossougbêta, d’Awaké et de Somey est représenté à un taux de 16,22 % sur
l’ensemble des sites. Bien que différents l’un de l’autre, les six (6) systèmes produisent en
particulier les légumes feuilles traditionnels.
3.1.3.2 Principales cultures emblavées au niveau des systèmes de cultures
Chart Title
80
(%)
40
Cultures
Superficie moyenne
Cultures Probabilité
cultivée (m²)
Gombo 39,20±15,20
Oignon 115,20±77,30
Amarante 191,90±27,30
Choux 224±49,60
Piment 63,80±23,40
Crin-crin 136,90±39,20
Espèces
Concombre 33±19,80 0,000
cultivées
Carotte 175,70±29,60
Laitue 119,60±18
Basilic 258,20±38,10
Tomate 541±380
Grande morelle 238,70±24,60
Vernonia 286,30±44
Le tableau 13 montre que les sites les plus exploitées en termes de surface sont le site
d’Ahossougbêta (74,53 %) et celui de Houeto (73,57%). Par contre, les sites les moins
exploités sont ceux de Tokpamey (45,43 %) et de Somey (26,69 %). De manière générale, les
huit (8) sites sont exploités à 57,20%.
Tableau 13 : Moyenne du rapport de la surface cultivé sur la surface totale par site
Sites Superficie cultivée/ Superficie totale (%)
Ahossougbéta 74,53
Awake 51,93
Houeto 73,57
Ouega 51,15
Somey 26,69
Tanmey 53,68
Tokpamey 45,43
Zoketomey 69,36
Moyenne 57,2
Source
3.14.2 : Enquêtes
Analyse des2015
pratiques culturales
Tableau 14 : Doses d’engrais organique utilisées sous les différents types de légumes.
Dose
Cultures Moyenne Probabilité
(t/ha)
Gombo 15,91±2,87
Oignon 9,74±4,96
Amarante 18,41±2,04
Chou 17,91±3,52
Piment 18,73±7,33
Crin-crin 16,50±4,45
Concombre 9,75±3,37
Espèces cultivées Carotte 20,42±3,44 0,973
Laitue 17,54±3,32
Basilic 20,54±2,55
Persil 9,52±
Tomate 23,88±6,94
Grande
19,68±2,66
morelle
Vernonia 19,86±2,66
Bulbes 9,74±4,96
Feuilles 19,15±1,08
Types de légumes 0,726
Fruits 18,46±3,17
Racines 20,42±3,44
Tableau 15 : Doses des engrais minéraux utilisées sur les différentes cultures
22.97
77.03
L’analyse statistique montre qu’il y a une différence significative entre les différentes
doses d’insecticides et d’acaricide utilisées par les producteurs comparé à celles
recommandées à l’exception des doses de quelques insecticides : Attack (P=0,28), Cydim
(P=0,44), Cypercal (P=0,5), Decis (P=0,2), Pacha (P=0,15) et Tihan (P=0,25) et des doses de
fongicides. De même, il y a une différence significative entre les différentes doses de
biopesticide comparé à celles recommandées à l’exception de celle du Biobit (P=1) huile de
neem (P=0,378) et Top bio (P=0,344) quel que soit le système.
1
Cf liste des pesticides homologués au Bénin
Tableau 16 : Produits phytosanitaires utlisés par les producteurs de Togba
Les huit (8) sites de l’arrondissement de Togba sont disposés sur les rives d’un
bas-fond qui traverse cette unité administrative. Ainsi, sur la rive Ouest se localise les
sites de Ouega et de Somey. Par contre, les sites d’Ahossougbeta, de Tokpamey, de
Houeto, de Zoketomey, Awaké et Tanmey se situent sur la rive Est. Néanmoins, le site
de Tanmey est tout à fait éloigné du bas-fond que partagent les sept (7) autres sites. Il
s’étale autour d’une dépression qui se trouve en bas de la centrale électrique de Maria
Gléta. Chaque site se caractérise par des systèmes qui les différencient l’un de l’autre
(figure 10).
Centrale électrique
de Maria Glèta
Figure 10: Disposition spatiale des sites maraîchers autour du Bas-fond
Bloc Dispersé
30
posés les cultures en bloc ou dispersé (%)
Proportions des producteurs ayant dis-
20
10
0 n
e
es
rs
tio
ac
eu
l
ra
sp
ita
g
ltu
va
l'e
Im
cu
ra
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ch
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ad
nn
es
al
Bo
td
m
ec
s
de
sp
on
Re
sti
ge
e
Les résultats sur les caractéristiques des ménages des producteurs enquêtés indiquent
une forte proportion d’hommes maraîchers (85,14%) comparé à celle des femmes maraîchères
(14,86 %). Ces résultats corroborent avec ceux de Assogba et al., (2008) qui pensent que
cette situation pourrait être due au désavantage comparatif des femmes en ce qui concerne
l'accès à la terre, surtout dans un environnement caractérisé par une pénurie foncière de plus
en plus pressante du fait de l'urbanisation. Nous remarquons que les producteurs de
l’arrondissement de Togba sont majoritairement instruits. Cette situation s’explique par le fait
que le maraîchage constitue de plus en plus un nouveau métier auquel s’adonne différentes
couches de population notamment les fonctionnaires et les étudiants (Allagbé et al., 2014).
Les résultats montrent aussi que les maraîchers sont expérimentés avec une moyenne générale
de 10,22 ans. Cette moyenne d’âge (10,22 ans) dénote de l’état récent de ce site par rapport à
ceux étudiés par (Assogba et al., 2008) où la moyenne générale d’âge d’expérience en
maraîchage est de 16,6397 ans.
L’organisation spatiale et les surfaces affectées à chaque culture varient d’un système
à un autre en fonction des producteurs. Il ressort du résultat obtenu que les légumes feuilles
traditionnels occupent les plus grandes surfaces. Nos résultats se rapprochent de ceux de
(Afidji, 2012) qui montrent que les légumes feuilles traditionnels constituent les principales
légumes produites dans l’arrondissement de Togba. En effet, les raisons pour lesquelles les
producteurs de cette localité préfèrent les légumes feuilles traditionnels ressemblent à ceux
évoqués par Colin et Heyd, (1991) notamment la demande des consommateurs, l’adaptation
facile à l’environnement et l’aptitude de ces légumes feuilles traditionnels à résister plus aux
stress hydriques et aux maladies. Si les producteurs n’ont exploité que 57,20 de la surface
disponible cela s’explique par la pénurie de la main d’œuvre et le manque de crédit.
3.2.2.3 Fertilisation
Bien que l’accès au crédit soit la première contrainte évoquée par les maraîchers, il
ressort des résultats de l’analyse statistique que 92,03% des producteurs maraîchers de
l’arrondissement de Togba ne sont pas propriétaires des différents espaces exploités. Par
conséquent, la présence des plaques de propriétaire autre que le producteur maraîcher et des
nouvelles constructions sur les parcelles de production confirment que la pression foncière et
immobilière, bien que signalée par 24,32% des maraîchers constitue une contrainte majeure.
Ces résultats viennent confirmer ceux (Adékambi et Adégbola, 2008), Moustier et Pagès
(1997), Kodjo et al., (2007) et Kakaï et al., (2010) qui montrent que le maraîchage urbain est
considéré comme un mode transitoire d’utilisation du foncier. Le déguerpissement des
activités maraîchères est donc permanent au profit des clients plus offrants sollicitant les
terrains pour les bâtis. Avec le taux d’urbanisation grandissante qui est passé de 15,34 % en
1979 à 79,71 % en 2012 (INSAE, 2004), le risque d’assister à une réduction, un déplacement
voire une disparition des sites maraîchers est grandissant avec le temps (Kakai et al. 2010).
Dès lors, la pression foncière représente une menace pour la pérennité des sites maraîchers de
l’arrondissement de Togba.
Ces résultats entérinent ceux de Fleury et Donadieu ((1997) ; Moustier et Pagès (1997) ;
Assogba Komlan et al. (2002) ; Guèye et al., 2009 et Le Roy (2010) qui pensent que le
maraîchage est une activité compromise qui relève de l’informel en raison du faible intérêt
que lui accordent les pouvoirs publiques. Par conséquent, l’agriculture et l’urbanisation ne
sont pas à priori jugées complémentaires par les urbanistes et les dirigeants. Pourtant, les
cartes obtenues présentent clairement les données spatiales, la répartition des espaces
maraîchers, la taille des parcelles exploitées, les interrelations entre divers facteurs de
production et surtout l'expansion de l’urbanisation et de ses conséquences sur le maraîchage.
Les surfaces occupées par les maraîchers ne sont pas stables dans la mesure où la zone
allouées au maraîchage n’est pas sécurisée. Ces résultats correspondent à ceux de Kakaï et al.,
(2010) qui ont prouvé que l’instabilité et la précarité des sites maraîchers en milieu urbain et
périurbain. Par conséquent, la disparition des sites est fort probable avec le temps si rien n’est
fait. Pourtant le travail effectué pourrait constituer une base pour sécuriser les sites de
production maraîchère de l’arrondissement de Toba.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Conclusion
En somme, Cette étude est la première base de données obtenue sur la cartographie des
systèmes de production maraîchère dans l’arrondissement de Togba. Elle a permis la
localisation des différents sites maraîchers, l’identification des différentes espèces de cultures
maraîchères emblavées, l’évaluation de la taille des parcelles cultivées, l’étude des
interrelations entre divers facteurs de production, la caractérisation et la représentation
graphique des différents systèmes de production maraîchère sur le site de l’arrondissement de
Togba. Ainsi, une base de données a été constituée. L’analyse des différentes informations de
cette base de données montre que la présence d’un bas-fond source permanente en eau justifie
le développement de huit (8) sites maraîchers dans l’arrondissement de Togba. Les maraîchers
y produisent alors une diversité de légumes de tout type avec une domination des légumes
feuilles traditionnels en utilisant des pratiques qui varient d’un producteur à un autre. Mais,
ces pratiques ne respectent pas le plus souvent les normes requises surtout en ce qui concerne
l’utilisation des engrais et des pesticides. Toutefois, la zone allouée aux systèmes de
production maraîchère ne semble pas sécurisée. Car, les modes de faire-valoir dominants sont
indirects (la location et l’emprunt). Autrement dit, la zone allouée au maraîchage pourrait
considérablement diminuer avec le temps suite à l’urbanisation galopante.
Suggestions
Au terme de cette étude, nous proposons aux autorités ce qui suit:
Assogba R. B., Adéoti R., Coulibaly O. et Adégbidi A. (2008). Typologie des exploitations
maraîchères au Sud-Bénin. Cotonou
Assogba Komlan F., Anihouvi P., Achigan E., Sikirou R., Boko A., Adje C., Ahle V.,
Vodouhe R. et Assa A. (2007). Pratiques culturales et teneur en éléments anti nutritionnels
(nitrates et pesticides) du Solanum macrocarpum au sud du Bénin in African Journal of Food
Agriculture Nutrition and Development (AJFAND), Vol. 7, No. 4, Rural Outreach Program.
Naïrobi. 21 p.
Assogba Komlan F., Singbo A.G., Adégbola Y.P. (2002). Agriculture urbaine au Bénin :
cas de la ville de Cotonou, PCM/INRAB et PAPA/INRAB, Cotonou. 30 p.
Balogoun A. (2009) Conséquences des pratiques des acteurs fonciers sur l’attractivité et la
compétitivité de la Commune d’Abomey-Calavi (République du Bénin). INRA, SFER,
CIRAD. Montpellier. 33p.
Bemb C.,G. (2009). Le traitement des ordures ménagères et l’agriculture urbaine et
périurbaine dans la ville de Bertoua. INJS Yaoundé. 118p.
Brook R., M. and Dávila, J. D. (eds.) (2000). The peri-urban interface: a tale of two cities.
School of Agricultural and Forest Sciences, University of Wales and Development Planning
Unit, University College London. 251 p
Broutin C., Floquet A., Mongbo R., Seck P., Tossou R., Edja H. (2006). Agriculture
urbain et enjeux fonciers : études de cas au Sénégal et au Bénin in Grain de sel nº 36. Grain
de sel. Paris. p.15
Colin J., E. et Heyd, J., C. (1991). La situation des légumes feuilles dans la production
maraîchère au Sud-Bénin in Tropicultura. Bruxelles. pp129-133
Dauvergne S., (2011). Les espaces urbains et périurbains à usage agricole dans les villes
d’Afrique subsaharienne (Yaoundé et Accra) : une approche de l’intermédiarité en
géographie. Thèse pour l’obtention du diplôme de Docteur en géographie de l’ENS de Lyon.
390 p.
Djafarou A. (2007). Dynamique d’un espace périurbain : cas de l’Arrondissement de Togba
dans la Commune d’Abomey-Calavi. Mémoire de maitrise, option : aménagement du
Territoire. Université d’Abomey-Calavi. Cotonou. 91p.
FAO (2001). Systèmes de production agricole à l'échelle mondiale : Magazine Focus. Rome
FAO et Banque Mondiale (2001). Résumé : Système de production et pauvreté, Améliorer
les moyens d’existence des agriculteurs dans un monde en changement. Rome. 55 p.
FAO (2008). Urban agriculture for sustainable poverty alleviation and food security. Rome.
FAO (2010). Horticulture urbaine et périurbaine au siècle des villes - Symposium
international Dakar, Programme et Résumés. Rome. 98p.
FAO, (2011). The place of urban and peri-urban agriculture (UPA) in national food security
programmes. Roma. 35p.
FAO (2012). Premier rapport d’étape sur l’horticulture urbaine et périurbaine : pour des
villes plus vertes en Afrique. Roma. 111p.
Le Gall L. et Brondeau F. (2012). Les sites maraîchers planifiés en milieu urbain : quelle
sécurisation foncière pour quelle sécurisation économique ? Analyse à l’échelle locale. Le cas
du périmètre maraîcher de Kossodo. Ouagadougou. Burkina Faso , Colloque de l’ASRDLF,
session « Nature et Métropole » organisée par Bourdeau-Lepage, Chomarat-Ruiz et Torre,
9-11 juillet, Belfort.
M. de Jong S, Kemeling I., Van den Berg L., Roerink G. J. (1999). GIS-based
classification of High Spatial Resolution IKONOS Imagery for Surveying Agricultural
Activities in the City of Ouagadougou, Burkina Faso. Ouagadougou. 8p.
Moustier P., Moumbélé M, Huat J. (2004). La gestion concertée et durable des filières
maraîchères urbaines in développement durable de l’agriculture urbaine en Afrique
francophone, enjeux, concepts et méthodes Cirad et Crdi, Paris. pp 79-84
Narimah S., Rosmiyati H, Yasin A. E. E. (2011). Modelling land use changes at the peri-
urban areas using geographic information systems and cellular automata model in Journal of
Sustainable Development, Vol. 4, No. 6. Malaisia. 84p.
Van Veenhuizen R. (2006). Carte blanche: Communiquer, visualiser, mener campagne - les
TIC dans le contexte agricole urbain in ICT update un bulletin d’alerte pour l’agriculture
ACP, N°33 12 p.
TABLE DES MATIERES
DECLARATION D’ENGAGEMENT......................................................................................................i
CERTIFICATION....................................................................................................................................ii
DEDICACE.............................................................................................................................................iii
REMERCIEMENTS...............................................................................................................................iv
SOMMAIRE.............................................................................................................................................v
RESUME.................................................................................................................................................vi
ABSTRACT...........................................................................................................................................vii
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES.............................................................viii
LISTE DES TABLEAUX.......................................................................................................................ix
LISTE DES FIGURES............................................................................................................................ix
LISTE DES PHOTOS..............................................................................................................................x
INTRODUCTION....................................................................................................................................1
Contexte, problématique et justification.....................................................................................1
Objectifs.....................................................................................................................................3
Objectif général......................................................................................................................3
Objectifs spécifiques...............................................................................................................3
Hypothèses.................................................................................................................................3
Chapitre 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE......................................................................................4
1.1 Systèmes de production et systèmes de cultures...........................................................................4
1.1.1 Systèmes de production.........................................................................................................4
1.1.2 Systèmes de culture...............................................................................................................4
1.2 Agriculture urbaine et périurbaine (AUP) dans le contexte des pays africains.............................5
1.2.1 Définition de l’AUP...............................................................................................................5
1.2.2 AUP dans les pays africains...................................................................................................6
1.3 Maraîchage et son développement au Bénin.................................................................................6
1.3.1 Origine du maraîchage...........................................................................................................6
1.3.2 Développement des zones de productions maraîchères au Bénin..........................................7
1.3.3 Contraintes au développement du maraîchage au Bénin........................................................8
1.4 Importance de L’AUP..................................................................................................................8
1.4.1 Contribution de l’AUP à la sécurité alimentaire....................................................................8
1.4.2 Importance de l’AUP face à la pauvreté dans le milieu urbain..............................................9
1.4.3 Rôle de l’horticulture dans l’assainissement environnemental urbain................................10
1.5 Place de l’AUP dans la planification urbaine des villes africaines.............................................11
1.5.1 Développement anarchique du maraîchage au rythme de la croissance démographique.....11
1.5.2 AUP face aux contraintes foncières.....................................................................................12
1.5.3 Instabilité des zones allouées à l’AUP.................................................................................13
1.6 Importance de la cartographie des systèmes maraîchers urbaine et périurbaine.........................14
1.6.1 Cartographie........................................................................................................................14
1.6.2 Contribution de la cartographie à la sécurisation foncière de l’AUP...................................14
Chapitre 2 : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE, MATERIEL ET METHODOLOGIE....16
2.1. Présentation du Cadre de l’étude...............................................................................................16
2.1.1 Localisation géographique et administrative du milieu d’étude...........................................16
2.1.2. Caractéristiques climatiques...............................................................................................17
2.1.2.1 Pluviométrie.......................................................................................................17
2.1.2.2 Evapotranspiration potentielle...........................................................................17
2.1.2.3 Températures......................................................................................................18
2.1.3.3 Outils de collecte de données.............................................................................18
2.2 Méthode de collectes de données................................................................................................18
2.2.1 Recherche documentaire......................................................................................................18
2.2.2 Echantillonnage...................................................................................................................19
2.2.3 Collecte de données géographiques et cartographiques.......................................................20
2.2.4 Collecte de données sur les systèmes de production............................................................20
2.3 Traitement et analyse de données...............................................................................................20
2.3.1 Traitement de données.........................................................................................................20
2.3.2 Caractérisation socioprofessionnelle des maraichers...........................................................21
2.3.3 Caractérisation des systèmes de production.........................................................................21
2.3.3.1 Description des différents systèmes de production............................................21
2.3.3.2 Principales cultures pratiquées au niveau des sites............................................21
2.3.3.3 Evaluation des facteurs de production en fonction des cultures........................22
2.3.3.4 Evaluation des doses d’intrant...........................................................................22
2.3.3.5 Disposition spatiale des différentes cultures......................................................22
Chapitre 3 : RESULTATS ET DISCUSSION.......................................................................................24
3.1 Résultats.....................................................................................................................................24
3.1.1 Description socioprofessionnelle des producteurs et leur niveau de formation....................24
3.1.1.1 Caractéristiques des ménages des producteurs enquêtés...................................24
3.1.1.2 Niveau d’instruction des enquêtés en maraîchage............................................25
3.1.1.3 Formation et expérience en maraîchage............................................................25
3.1.1.4 Appartenance aux groupements.........................................................................26
3.1.2 Situation foncière et contraintes des systèmes de production maraîchère............................27
3.1.2.1 Mode d’acquisition des surfaces exploitées en maraîchage dans
l’arrondissement de Togba.............................................................................................27
3.1.2.2 Statut foncier des zones allouées au maraîchage dans l’arrondissement de
Togba.............................................................................................................................28
3.1.2.3 Contraintes liées au développement du maraîchage..........................................28
3.1.3 Caractérisation des systèmes maraîchers dans l’arrondissement de Togba..........................29
3.1.3.1 Description des différents systèmes de production maraîchère.........................29
3.1.3.2 Principales cultures emblavées au niveau des systèmes de cultures..................31
3.1.4 Utilisation des facteurs de production..................................................................................32
3.1.4.1 Capital foncier....................................................................................................32
3.14.2 Analyse des pratiques culturales.........................................................................34
3.1.4.2.1 Utilisation des engrais............................................................................................34
3.1.4.2.2 Utilisation des produits phytosanitaires.................................................................36
3.1.5 Cartographie des différents systèmes de production de l’arrondissement de Togba............39
3.1.5.1 Distribution spatiale des sites maraîchers autour du bas-fond...........................39
3.1.5.2 Cartographie des systèmes de productions........................................................40
3.1.5.2.1 Systèmes de production maraîchère du site d’Ahossougbêta.................................40
3.1.5.2.2 Système de production maraîchère d’Awaké.........................................................42
3.1.5.2.3 Systèmes de production maraîchère de Houeto......................................................45
3.1.5.2.4. Systèmes de production maraîchère de Somey.....................................................48
3.1.5.2.5 Systèmes de production maraîchère de Tanmey....................................................49
3.1.5.2.6 Systèmes de production maraîchère de Tokpamey................................................50
3.1.5.2.7 Systèmes de production maraîchère de Ouega.......................................................52
3.1.5.2.8 Systèmes de production maraîchère de Zokétomey...............................................54
3.1.5.3 Disposition spatiale des différentes cultures......................................................56
3.2 Discussion........................................................................................................................................57
3.2.1 Caractérisation des systèmes de production maraîchère dans l’arrondissement de Togba...57
3.2.1.1 Caractéristiques des ménages des producteurs des enquêtés.............................57
3.2.1.2 Systèmes de productions....................................................................................57
3.2.2 Systèmes maraîchers et utilisation des facteurs de production............................................58
3.2.2.1 Répartition des systèmes de production.............................................................58
3.2.2.2 Occupation spatiale des cultures dans les systèmes de production....................58
3.2.2.3 Fertilisation........................................................................................................59
3.2.2.4 Pesticides utilisées et leurs doses.......................................................................59
3.2.3 Perspectives des systèmes de production maraîchère de Togba...........................................60
3.2.3.1 Précarité des systèmes de production maraîchère de Togba..............................60
3.2.3.2 Cartographie et pérennité des sites maraîchers de Togba.................................60
CONCLUSION ET SUGGESTIONS....................................................................................................62
Conclusion................................................................................................................................62
Suggestions...............................................................................................................................63
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................................64
TABLE DES MATIERES......................................................................................................................69