Vous êtes sur la page 1sur 75

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE


DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

LABORATOIRE DES GEORESSOURCES ET DE L’ENVIRONNEMENT (LAGREN)

MEMOIRE
Présenté à l’université de Ouagadougou en vue de
l’obtention du Master II en Sciences de la Terre
Option : Ressources minérales

Par
Ardjima GORDIO

Prediction du drainage minier acide (DMA)


sur le site d’exploitation minière d’Inata

Mémoire soutenu publiquement le 27 Février 2014

Président du jury : Urbain WENMENGA (Maître de conférences, Université de Ouagadougou)

Membres du jury : Ousmane BAMBA (Maître de conférences, Université de Ouagadougou)

: Younoussa MILLOGO (Maître de conférences, Université polytechnique de Bobo)

: Nicolas KAGAMBEGA (MaîtrelAssistant, Université de Ouagadougou)

Invité : Aristide Aimé ZONGO (BUMIGEB)


DEDICACES

A mes parents,
A M. Boyedi GORDIO
A ma famille et à tous mes proches
A tous mes ami(e)s et mes camarades de classe
A tous ceux qui se préoccupent de la sauvegarde de l’environnement
A toutes les femmes, à tous les hommes de cœur qui, dans la simplicité anonyme
de gestes quotidiens, conseils morales, encouragements, sourires réconfortants,
regards tonifiants, calebassée d’eau, baguette de pain, piécettes d’argent, bol de
bouillie, bouchée de tô, beignet ou galette etc., qui m’auraient soutenu dans la
lutte contre la misère et l’ignorance. Je leur dédie ce mémoire et je
leur dis merci du fond du cœur.

i
Remerciements
Ce document de mémoire représente la synthèse de travaux réalisés à la fois à
l'université de Ouagadougou, à l’université Laval du Canada, à la mine d’or d’Inata et au
Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina Faso. Il s'inscrit dans le cadre de la mise en
œuvre du projet drainage minier acide (DMA) initié par le département de l’environnement
de la mine d’or d’Inata en collaboration avec le département des sciences de la terre de
l’université de Ouagadougou.

Au terme de ce travail, il m’apparait opportun de remercier ceux qui m’ont beaucoup


appris ainsi que ceux qui m’ont apporté leurs soutiens sans faille. Mes sincères
remerciements vont à l’endroit de :

Pr. Ousmane BAMBA, Responsable du Master Ressources Minérales-Géotechnique et


directeur de ce mémoire pour m’avoir à la fois accueilli et encadré dans son laboratoire. Il a
accepté de diriger ce travail en dépit de ses multiples occupations et m’a soutenu tout au long
de sa réalisation. Ses grandes connaissances scientifiques m’ont beaucoup enrichi ;

Dr. Nicolas KAGAMBEGA, Encadreur de ce mémoire. Je suis reconnaissant pour tout


l’encadrement théorique et pratique dont j’ai bénéficié de lui. Il a accepté de m’encadrer
pour ce travail malgré ses multiples occupations et m’a soutenu tout au long de sa
réalisation. Sa simplicité, son esprit d’écoute, ses conseils, sa disponibilité, son sens du
travail bien fait, son attention, ses qualités humaines et ses grandes connaissances
scientifiques m’ont profondément enrichi ;

Dr. Mariette MININGOU, Chef du département des sciences de la terre de l’université de


Ouagadougou pour m’avoir accepté dans son département. Sa simplicité, son contact facile,
ses multiples conseils et ses qualités scientifiques m’ont profondément marqué ;

M. Saïdou IDE, Directeur Général de la Société des Mines de Belahouro pour m’avoir
accepté dans sa structure. Mon acceptation à la mine d’or d’Inata en qualité de stagiaire a
facilité la réalisation de ce document et j’en suis reconnaissant ;

Dr. Adrian Milton, Directeur Environnement, Afrique de l'Ouest de la mine d’or d’Inata
pour m’avoir accueilli dans son département et pour avoir pensé à l’étude des DMA ;

ii
M. Philibert SAWADOGO, Surintendant environnement et maître de mon stage à Inata qui
n’a ménagé aucun effort pour que ce stage soit une réussite totale ;

M. Saïdou SINARE, Responsable du stage pour avoir suivi et corrigé mes travaux pendant
toute la période de stage à Inata. Sa gratitude, ses conseils, sa disponibilité, son attention et
sa dévotion m’ont particulièrement touché et enrichi ;

Pr. Samuel NAKOLENDOUSSSE, Directeur Général du Bureau des Mines et la Géologie


du Burkina (BUMIGEB) pour m’avoir accepté dans sa structure en qualité de stagiaire ;

M. Aristide Aimé ZONGO, ingénieur génie et environnement, Directeur de la direction des


laboratoires du BUMIGEB et maitre de mon stage pour m’avoir accueilli dans son
département et pour avoir accepté être maître de mon stage. Il n’a ménagé aucun effort pour
la réussite totale de ce stage ;

M. Salam BONKOUNGOU, Responsables de mon stage au BUMIGEB pour avoir suivi et


corrigé mes travaux pendant cette période de stage. Sa gratitude, ses conseils, sa
disponibilité et son attention m’ont profondément touché et enrichi ;

M. Dieudonné MUVUYI, Chef de service du laboratoire d’analyse du BUMIGEB qui


malgré ses occupations m’a soutenu dans la réalisation des analyses ;

M. Michel BARO, Chef de service du laboratoire de minéralurgie qui m’a fait bénéficier de
son aide ;

Pr. Urbain WENMENGA, Dr. Kalimou TRAORE, Dr. Aboubacar SAKO, Pr. Younoussa
MILLOGO, M. Saga SAWADOGO, Pour leur assistance, leurs sages conseils enrichissants
et leurs encouragements durant toute la période de préparation de ce mémoire ;

Je ne saurai terminer sans remercier mes ami(e)s, mes camarades de classe et


tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont contribué à la réussite de ce travail et qui
m’ont toujours soutenu moralement et apporté leurs encouragements et conseils pendant
toute la période de réalisation de ce document. Je me garde de citer des noms de peur d’en
oublier.

Merci du fond du cœur !!!

iii
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1

I. PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE DE L’ETUDE ................................................................... 3

II. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ................................................................................. 4

1. Localisation ................................................................................................................................. 4

2. Climat .......................................................................................................................................... 5

3. Cadre naturel ............................................................................................................................... 5

3.1. Contexte hydrographique ........................................................................................................ 5

3.2. Contexte hydrogéologique ...................................................................................................... 5

4. Contexte géologique .................................................................................................................... 6

5. Minéralisation.............................................................................................................................. 8

6. Historique de l’exploration et de l’exploitation........................................................................... 8

7. Methodes d’exploitation et de traitement du minerai à Inata ...................................................... 9

8. Politique environnementale de la SMB / Surveillance environnementale mise en place.......... 12

8.1. Politique environnementale de la SMB ............................................................................. 12


8.2. Surveillance environnementale mise en place ................................................................... 13
III. ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE DRAINAGE MINIER ACIDE (DMA) ................ 14

1. Définitions ................................................................................................................................. 14

2. Les causes des DMA ................................................................................................................. 15

3. Les mécanismes de formation du DMA .................................................................................... 15

3.1. Les mécanismes Physiques................................................................................................ 16


3.2. Les mécanismes chimiques ............................................................................................... 16
3.3. Les mécanismes biologiques ............................................................................................. 18
4. Les facteurs influençant la formation de DMA ......................................................................... 19

4.1. Les facteurs primaires ....................................................................................................... 19


4.2. Les facteurs secondaires .................................................................................................... 19
4.3. Les facteurs tertiaires......................................................................................................... 19
5. Les effets des DMA................................................................................................................... 20

iv
6. Prévention des DMA ................................................................................................................. 22

7. Traitement des DMA ................................................................................................................. 22

7.1. Les traitements actifs ......................................................................................................... 23


7.2. Les traitements passifs....................................................................................................... 24
IV. OUTILS ET METHODOLOGIE D’APPROCHE. ................................................................... 27

1. Echantillonnage ......................................................................................................................... 27

2. Protocole analytique .................................................................................................................. 32

2.1. Préparation mécanique des échantillons ............................................................................ 32


2.2. Caractérisation des échantillons ........................................................................................ 33
2.3. Les tests statiques .............................................................................................................. 37
2.4. Contrôle de qualité ............................................................................................................ 40
V. RESULTATS-DISCUSSIONS ..................................................................................................... 41

1. Le pH et la conductivité ........................................................................................................ 41
2. Pouvoir tampon ..................................................................................................................... 43
3. La teneur en sulfures par combustion .................................................................................... 47
4. Potentiel d’acidification, le potentiel de neutralisation et le potentiel net de neutralisation
d’acide ........................................................................................................................................... 51
5. Test du potentiel de génération d’acidité nette ...................................................................... 54
6. Les teneurs en métaux totaux ................................................................................................ 57
CONCLUSIONS RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES ...................................................... 59

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 62

v
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de localisation incluant le secteur étudié (Casting et al., 2003, modifié). ..................... 4

Figure 2: carte géologique du projet Bélahouro (Gbm, 2007) ................................................................ 7


Figure 3: Méthode d'exploitation et de traitement du minerai .............................................................. 11
Figure 4: Schéma du phénomène de réaction de régénération du fer(II) déterminant dans la
propagation du DMA (Brunet., 2000). .................................................................................................. 17
Figure 5: Plan de la mine d'or d'Inata incluant les sites d'échantillonnage (Gbm, 2007 modifiée). ...... 28
Figure 6: Les différents sites d'échantillonnages: .................................................................................. 29
Figure 7: Pesage et conditionnement des échantillons pour analyses : ................................................. 32
Figure 8: Le "LECO CS230" couplé à un ordinateur ............................................................................ 35
Figure 9: Les différentes étapes de la détermination de la teneur en sulfures par combustion ............. 37
Figure 10: Mode opératoire de la titration............................................................................................. 39
Figure 12: Résultats de la conductivité ................................................................................................. 42
Figure 13: Conductivité en fonction du pH. .......................................................................................... 43
Figure 15: Résultats du pouvoir tampon (WDFS3) ............................................................................... 44
Figure 14: Résultats du pouvoir tampon (TDR6) .................................................................................. 44
Figure 16: Résultats du pouvoir tampon (WDFN4) .............................................................................. 45
Figure 17:Résultats du pouvoir tampon (WDFC8) ............................................................................... 45
Figure 18: Résultats du pouvoir tampon (TDD2).................................................................................. 46
Figure 19: Résultats du pouvoir tampon (RPB2) .................................................................................. 46
Figure 20: Résultats de la détermination de la teneur en sulfures ......................................................... 47
Figure 21: Contrôle de la qualité des résultats analytiques ................................................................... 49
Figure 22 : Résultats des PA et PN ....................................................................................................... 52
Figure 23: Résultats du potentiel de génération d'acidité nette (NAG) ................................................. 56

vi
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Principaux effets sur la santé humaine des métaux observés dans le drainage
minier acide (Collon, 2003). .................................................................................................... 21
Tableau 2: Récapitulatif des techniques de prévention et curatives appliquées à la source
(extrait de Brunet, 2000) .......................................................................................................... 22
Tableau 3: Résultats d'échantillonnage .................................................................................... 30
Tableau 4: Résultats des mesures de pH et de conductivité. .................................................... 41
Tableau 5: Caractérisation du DMA à partir du pH et de la conductivité (Brunet, 2000) ....... 42
Tableau 6: Contrôle de la qualité des résultats analytiques ..................................................... 50
Tableau 7 : Résultats des calculs des PN, PA et PNN ............................................................. 52
Tableau 8: Résultats de la titration pour la détermination du potentiel de génération d'acidité
nette .......................................................................................................................................... 54
Tableau 9: Tableau récapitulatif des principaux paramètres .................................................... 55
Tableau 10: Résultats des analyses des métaux lourds dans le sol. ......................................... 57

vii
ABSTRACT
Through various mining activities, the Inata gold mine (northern part of Burkina Faso)
generates large amounts of waste rock and tailings. With a direct contact with the atmosphere
and water, these wastes are likely to produce acid mine drainage (AMD). The main objective
of the present study is therefore to predict the formation of AMD in the Inata gold mine and,
if necessary, to develop plans for its treatment, management and monitoring.

A total of 50 samples were collected in various locations of the mine including the mining
waste park, dam, the waste rock piles of the northern pit, the central and the southern pits, as
well as in the waste rock piles of the "rompad" for in situ and laboratory analyses. To better
understand the mechanism and the factors that govern AMD and to develop a sampling and
analytical protocol, a literature review of AMD carried out. Parameters that predict the
presence of AMD measured in individual samples. These parameters include pH,
conductivity, buffering capacity, sulfur and total metal content, potential acidification, acid
neutralization and generating net acidity.

The pH and conductivity values ( of the samples, except for the


sample collected in waste rock dump of the south pit, pointed to alkaline nature of these
samples. It is the same for conductivity, except for the sample of the waste rock dump of the
south pit (WDFS3). The sulfure contents of the samples are below the guideline value (0.3%),
and therefore sulfure is unlikely to produce AMD in the presence of water and oxygen. The
potential for generating net acidity of samples, except for those of RPA2 and RPB2, does not
exhibit risk of acid mine drainage.

Based on results, the possibilities of acid mine drainage generation (AMD) in the Inata
mining site appear be low. However, preventive measures are necessary, as the buffering
capacity and the potential for neutralization of the samples are weak, and they cannot
therefore resist pH variations following changes in environmental conditions. The site of the
waste rock dump of the south pit seems to be the most problematic.

Keywords: Tailings, Gold mine, AMD, Environment, Inata, Burkina Faso.

viii
RÉSUMÉ
La mine d’or d’Inata regorge d’importantes quantités de stériles et de résidus de
traitement miniers (plus de 90 millions de tonnes) exposés aux conditions atmosphériques et
constituant donc une source possible de drainage minier acide (DMA). Dans un tel contexte,
notre travail avait pour objectif principal la prédiction et la surveillance de la formation du
drainage minier acide sur le site minier d’Inata et si nécessaire, l’établissement d’un plan de
traitement et de gestion approprié des déchets miniers potentiellement dangereux.
A cet effet, 50 échantillons ont été prélevés dans le parc à résidus minier de traitement
(Waste dam)t et sur sa digue, dans les haldes à stériles (Waste dump) des fosses nord,
centrale, et sud ainsi qu’au niveau des stériles du "rompad" (lieu de stockage du minerai)
pour analyses. Une revue de littérature sur les DMA a également permis de mieux cerner le
sujet et d’établir un protocole et un programme analytiques. Des essais de caractérisation du
pH, de la conductivité, du pouvoir tampon, des essais de détermination des teneurs en sulfures
et en métaux totaux ainsi que des tests des potentiels d’acidification, de neutralisation d’acide,
et de génération d’acidité nette ont donc été réalisés.

Les résultats obtenus montrent que les pH (>9) des échantillons sont alcalins. Il en est
de même pour la conductivité (<500 µS/Cm) à l’exception de l’échantillon de la halde à
stériles de la fosse sud (WDFS3). Les teneurs en sulfure (teneur < 0.3% qui est la valeur seuil)
des échantillons sont faibles pour déclencher un drainage minier acide en présence d’eau et/ou
d’oxygène. Etant donné que la teneur en sulfures est faible, le potentiel d’acidification reste
aussi faible pour présenter un risque de génération de DMA. Les potentiels de génération
d’acidité nette (< 5) des échantillons à l’exception de ceux du RPA2 et RPB2 ne présentent
pas de risques de production de drainage minier acide.
En somme, la possibilité de génération de drainage minier acide (DMA) sur le site
d’Inata se révèle faible au vu de des résultats obtenus. Cependant, des mesures préventives
sont nécessaires compte tenu du fait que le pouvoir tampon et le potentiel de neutralisation
des échantillons sont faibles pour parer à la variation du pH si toutefois les conditions du
milieu venaient à changer. Le site de la halde à stérile de la fosse sud semble être le plus
problématique.

Mots clés : Résidus miniers, Mine d’or, DMA, Environnement, Inata, Burkina Faso.

ix
INTRODUCTION
Le secteur minier connaît un regain d’activités considérable ces dernières années
consécutif à l’évolution du coût des métaux précieux notamment de l’or sur le marché
mondial. Au Burkina Faso, l’or est devenu en 2009 le premier produit d’exportation (selon le
Ministère des Mines, des Carrières et de l’Énergie du Burkina Faso (MMCE)) faisant de
l’industrie extractive une composante essentielle de l’économie nationale. Toutefois, cette
exploitation produit de grandes quantités de résidus miniers lors des travaux de découverture
et de sélectivité du minerai mais aussi à la suite de la concentration du minerai. Cela
s’explique par les faibles teneurs de métaux contenus dans les roches et par les énormes
volumes de roches qui doivent être extraits, traités et rejetés. La majorité des métaux de base
(Cu, Pb, Zn, Fe) et précieux (l’or) sont associés à des minéraux sulfurés qui après l’extraction
de la substance utile sont rejetés dans la nature. L’oxydation naturelle de ces minéraux
sulfurés tels que la pyrite, la chalcopyrite, la pyrrhotite, l’arsénopyrite, sphalérite, galène, etc.
lorsqu’ils sont exposés aux conditions atmosphériques et à l’eau peut provoquer la production
d’effluents acides entrainant la mise en solution des métaux. Ce phénomène appelé drainage
minier acide (DMA) constitue une préoccupation sanitaire et environnementale importante
non seulement pour les décideurs politiques mais aussi pour l’industrie minière en générale.
La société des mines de Belahouro (SMB), qui s’est engagé à sauvegarder et promouvoir la
conservation et la protection de l’environnement dans les localités avoisinantes du site minier
d’Inata se préoccupe donc de la question du DMA.

Toute fois, il est important de noter qu’une exploitation de minerais sulfurés peut ne pas
causer des problèmes de DMA, car certains minéraux basiques présents au sein de la roche
mère tels la calcite, la dolomite, l’ankérite, la chlorite, et l’épidote, sont des minéraux
consommateurs d’acide et leur présence en une certaine quantité empêche la formation du
drainage minier acide. De plus, la formation de DMA est fonction du potentiel des résidus
minier à générer de l’acide. D’où, toute l’importance pour sa prédiction, un dépistage des
comportements et des potentialités de ces stériles et/ou résidus à produire le DMA.

La suite du document est consacré à la présentation d’une revue bibliographique sur le


drainage minier acide, de la méthodologie et outils d’approche et enfin la présentation des
résultats et discussion.
Cette étude ambitionne à travers des tests statiques, de prédire le potentiel acidogène
(possibilité de production de DMA) des différents résidus miniers générés par la mine d’or
d’Inata afin de proposer d’éventuelles solutions dans un souci de protection de
l’environnement.

Les résultats issus de ces analyses ont d’ailleurs fait l’objet de publication d’article dans
« Academia Journal of Environmental Sciences (AJES) ISSN 2315-778X. »

2
I. PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE DE L’ETUDE
L’exploitation de la mine d’or d’Inata située au nord du Burkina Faso comme
toutes les autres mines à ciel ouvert ou souterraines en production au Burkina Faso, entraine
la production et l’empilement de volumes très importants de résidus miniers contenant des
produits chimiques provenant des explosifs et des produits chimiques utilisés pour
l’extraction de l’or. Etant donné que, la minéralisation aurifère à Inata est associée aux
sulfures en particulier à la pyrite et que ces stériles et résidus miniers sont soumis aux
conditions atmosphériques, il va s’en dire que cela n’est pas sans risques environnemental et
sanitaire.

En effet le contact de ces résidus et/ou stériles miniers avec l’oxygène de l’air, les eaux de
surface et les eaux souterraines peut provoquer des réactions chimiques conduisant à la
production d’acide sulfurique qui entraine la mise en solution des métaux, la diminution du
pH et la contamination du milieu naturel. La pluviométrie annuelle au niveau du site d’Inata
est inférieure à 600 mm, avec pour certaines années des quantités d’eau exceptionnelles
inondables pouvant atteindre 150 mm en 24 heures. A cela s’ajoute le problème de la
disponibilité et de l’accessibilité de l’eau potable dans cette région sahélienne.

De plus, les populations vivent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage donc une


pollution par le DMA est préjudiciable à la vie même de cette communauté riveraine
fortement dépendante de ces ressources en eau. Enfin, aucune véritable étude sur la prédiction
du drainage minier acide proprement dit n’a été effectuée depuis la découverte du gisement.
Conscient des impacts environnementaux et sanitaires liées au DMA et considérant cet état
des faits, le département de l’environnement de la mine a initié un projet dénommé DMA. Le
but de ce projet est de prévoir et de surveiller la formation du drainage minier acide sur le site
minier d’Inata et si nécessaire, établir un plan de traitement et de gestion approprié des
déchets miniers potentiellement dangereux.

C’est dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet que la présente étude a été initiée par le
département de l’environnement de SMB en collaboration avec le département des sciences
de la terre de l’Université de Ouagadougou.

3
II. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1. Localisation
La mine d’or d’Inata qui représente le secteur étudié (Fig.1) est située au NE du Burkina
Faso entre les parallèles 14°et15° et longitudes -2° et -1°. Elle est environ à 280 Km au Nord
Est de la capitale Ouagadougou. Elle relève administrativement de la province du Soum, plus
précisément de la commune rurale de Tongomayel.

Inata fait partie du projet minier de Belahouro qui est un ensemble de huit permis dont
un permis d’exploitation et sept permis d’exploration. La région est accessible par des routes
graveleuses (gravillonnaires) qui sont reliées à la route bitumée Ouagadougou-Kongoussi à
environ 160Km au sud d’Inata.

Figure 1: Carte de localisation incluant le secteur étudié (Casting et al., 2003, modifié).

4
2. Climat
Du fait de sa situation géographique, Inata est influencé par des vents secs soufflant
d’Octobre à Avril et des vents humides de Mai à Septembre. A ces deux grands courants
s’ajoutent des flux transitaires qui chevauchent avec parfois une durée persistante de l’un ou
de l’autre des régimes. La pluviométrie annuelle est inférieure à 600 mm classant Inata dans
la zone sahélienne. La saison des pluies dure au maximum quatre mois avec souvent des
débuts et des fins brusques et imprévisibles. Les températures maximales oscillent entre 44 et
45°C pendant les mois de chaleur et les minimales peuvent descendre sous la barre de 10°C
pendant les mois de fraîcheur.

3. Cadre naturel

3.1. Contexte hydrographique


Le permis d’exploitation de Bélahouro est localisé du point de vue hydrologique dans le sous
bassin versant de la mare de Soum (1 160 Km2) dans le bassin du fleuve Niger. Les cours
d’eau le caractérisant ont tous une existence éphémère (quelques heures à quatre (04) mois
maximum d’écoulement dans l’année) due à la faiblesse des pluies et à l’intensité de
l’évaporation. Ces cours d’eau se perdent le plus souvent dans des dépressions peu profondes
pour constituer des mares endoréiques, peu étendues et temporaires.

Le permis est parcouru par deux grands cours d’eau :


- Le Kalal Ndjouma, d’une longueur maximale de 20 Km parcourant le permis d’Ouest en
Est et passant au droit du village d’Inata. Ce cours d’eau coule entre les altitudes 334 et 285m
et présente une pente estimée à 0,49 ‰ (Socrege. 2006)
- le Fourouwali parcourant le permis du Sud au Nord et passant au droit du village de Filio.
Il coule entre les altitudes 310 et 285m soit une pente estimée à 0,45‰. (Socrege. 2006)
Ces deux cours d’eau se rencontrent au droit du village de Sona pour former un grand cours
d’eau. Ce dernier rencontre à son tour, le cours d’eau passant au droit de Bélahouro.
L’ensemble se jette dans la mare de Soum puis dans le Béli, affluent du fleuve Niger.

3.2. Contexte hydrogéologique


Les roches cristallines et métamorphiques saines sont imperméables ; toutefois, les
contraintes tectoniques et l’altération supergène ont développé au sein de ces formations
compactes, une porosité et des réseaux de fractures et fissures suffisamment denses et
5
ouvertes pour conduire en profondeur et stocker les eaux d’infiltration. Ces formations
constituent un réservoir discontinu, faiblement perméable, aux capacités d’emmagasinement
très réduites.
Le permis se divise en deux ensembles hydrogéologiques :
– un ensemble à dominante granito-gneissique ou migmatique, recouvert généralement d’une
altération dont l’épaisseur atteint rarement les 20 m.
– un ensemble à dominante schisto-gréseuse, caractérisé par une plus grande hétérogénéité
lithologique.

4. Contexte géologique
Le Projet minier de Belahouro (fig.4) se trouve à l’ouest de la ceinture de roches vertes
birimiennes de Djibo, au nord du Burkina Faso. Cette ceinture comprend des formations
volcaniques, volcano-sédimentaires et sédimentaires recoupées par des granitoïdes syn et
post-tectoniques, et affectées par un métamorphisme de faciès schistes verts. Les séquences
de roches vertes birimiennes de Djibo appartiennent à la province volcano-sédimentaire de
Dam-Inata. Ces séquences se caractérisent par des métasédiments avec des petites formations
basaltiques, andésitiques, volcaniques et de granitoïdes foliés. Les sédiments épiclastiques à
grains grossiers à fins évoluent vers l’Est en schistes noires, en pelites et en cherts. A l’ouest
des sédiments épiclastiques, le contact avec les roches volcaniques est défini par une zone de
cisaillement silicifiée, orientée NEN et plongeant fortement vers WNW.

Inata comporte trois gisements associés à la même minéralisation et localisés sur une faille de
4 Km de longueur. L’ensemble du permis a été subdivisé en trois principaux domaines
géologiques recoupés par de multiples intrusions de granitoïdes avec une foliation régionale
NW.

-La province volcano-sédimentaire de Damba-Inata qui s’étend dans le tiers occidental du


permis. Elle est dominée par des formations méta-sédimentaires, volcano-clastiques et des
volcanites intermédiaires à basiques (andésitiques à basaltiques).

-Le bassin sédimentaire de Belahouro-Sona qui occupe le tiers central est dominé par des
métasédiments généralement turbiditiques, avec quelques intercalations de roches volcano-
clastiques. La partie sud est traversée par une zone de cisaillement E-W. Au Sud de cette

6
zone, les roches sont essentiellement des basaltes, des gabbros, des andésites, des pelites et
des cherts.

-La province volcanique de Fétékolé située dans le tiers oriental est constituée d’un ensemble
de roches volcaniques (rhyodacites, dacites, andésites et basaltes) avec des pyroclastites et des
épiclastites associées. Des granitoïdes pré- à post-tectoniques recoupent les formations
volcaniques et volcano-sédimentaires. Le dernier épisode magmatique a mis en place un
complexe gabbroïque différencié comportant à sa base des couches de magnétites titanifères
et vanadifères. Quelques unités ultrabasiques apparaissent également au sein des volcanites.

Figure 2: carte géologique du projet Bélahouro (Gbm, 2007)

7
5. Minéralisation
L’or dans le projet Inata est exclusivement associé aux minéralisations de type filons méso-
thermaux, tout à fait similaires avec les cas connus à travers le monde dans la majorité des
terrains de l’Archéen et du Protérozoïque, y compris ceux du Birimien d’Afrique de l’Ouest
(Gbm, 2007). Ce type de minéralisation est généralement associé à des terrains affectés par un
métamorphisme régional de faible degré et ayant subi une déformation importante, de sorte
que les gisements présentent invariablement un contrôle plus fortement structural que
lithologique. Dans le projet de Belahouro, l'or est principalement connu dans les gîtes des
secteurs d’Inata, Souma et Fétékolé respectivement nommés de la façon suivante :

-Inata North, Inata Central, Inata South, Sayouba, far South et Minfo dans le secteur d’Inata ;

-Souma Village, NDarga, BSF1 et BSF16 dans le secteur de Souma ;

-Fétékolé, Dumsa et Gassel Garafo dans le secteur de Fétékolé.

La minéralisation aurifère est généralement associée à des stockwerks de veines de quartz-


carbonates-sulfures, de veinules d’albite-carbonates-sulfures mais aussi à des épiclastites et
volcanoclastites felsiques. La pyrite (FeS2) est le minéral sulfuré le plus dominant. Les autres
minéraux sulfurés présents dans les veines, les fractures ou disséminés sont sous forme de
traces. Il s’agit de la chalcopyrite (CuFeS2), de la galène (PbS), de la pyrrhotite (FeS), de la
bornite (Cu5FeS4), de la tennantite (Cu12As4S13), de la linnéite (Co3S4), de la mackinawite
((Fe, Ni)9S8), de l’arsénopyrite (FeAsS), et de la sphalérite (ZnS) (Gbm, 2007).

6. Historique de l’exploration et de l’exploitation


Le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB) fut le premier à explorer
la région de Belahouro dans les années 80. Entre 1984 et 1991, il a entrepris des travaux qui
ont permis d’identifier les filons de quartz minéralisés. Le permis originel d'exploration de
Belahouro de 1 600 km2 a été accordé en octobre 1994 à la société BHP Minerals
International Ltd, puis renouvelé pour une période de trois années en octobre 1998. Cette
dernière a débuté ses activités d’exploration à Belahouro la même année, cartographiant et
interprétant ainsi la géologie du projet à l'aide des levés aéromagnetiques disponibles.

De 1998 à 2001, elle conclut un contrat d’entreprise commune avec Resolute Mining Limited
(Resolute). De 1999 à 2003, les travaux d'exploration ont été focalisés essentiellement sur

8
Inata, avec également quelques travaux sur la zone de Souma. L'objectif principal était de
développer le gisement d'Inata, de localiser des prolongements minéralisés éventuels et de
faire ressortir des ressources additionnelles à Souma.

Le deuxième renouvellement a été accordé en octobre 2001 pour une superficie après
réduction de 1 187 km2, conformément à la législation minière du Burkina Faso. Le permis a
ensuite été transféré à Resolute (West Africa) Ltd en fin 2003.

Le 11 novembre 2004, une prolongation exceptionnelle de la validité du permis de Belahouro


a été accordée à Resolute (West Africa) Ltd, et cela jusqu’au 03 avril 2006. C’est en 2004 que
la société Goldbelt conclut un contrat pour l’acquisition du projet ainsi que d’autres intérêts
de Resolute au Burkina Faso. La vente finale a eu lieu en Mars 2005. En 2007, Goldbelt est
rachetée à son tour par Wega Mining. En juin 2007, Wega Mining est rachetée par Avocet
Mining PLC (Avocet) qui acquit alors la mine d’or d’Inata et le portefeuille d’exploration de
Wega. La concession minière actuelle couvre une superficie de 26,02 Km2.

Inata est la cinquième mine d’or dans la chronologie des mines au Burkina Faso et qui est
entrée en exploitation en décembre 2009. Au total 944 000 onces, soit 30 tonnes d'or, sont
prévues pour être extraites par la Société des Mines de Belahouro (SMB) chargée de
l’exploitation, pour une durée de vie estimée à sept ans. Actuellement c’est la société Golbelt
qui mène les travaux de recherches sur les permis satellites de Inata et un projet d’extension
de la mine est prévu. Ce qui prolongera la durée de vie de la mine jusqu’en 2020 soit 3 ans de
plus que prévu.

7. Methodes d’exploitation et de traitement du minerai à Inata


La mine d’or d’Inata est une mine à ciel ouvert conventionnelle, avec exploitation sélective.
Le forage et le minage sont exécutés par gradins de cinq (5) mètres de haut. Les stériles et le
minerai sont ramassés par des pelles excavatrices, par tranches de 5m de haut, tandis que le
minerai est ramassé, par les mêmes moyens, par tranches distinctes de 2,5m de haut chacune.
Des sondages et le minier en circulation inverse (RC) de maille 12m x 6m sont réalisés. Les
échantillons issus de ces sondages sont analysés sur place au laboratoire de chimie de la mine
et les résultats sont interprétés par des géologues miniers qui assurent le contrôle des teneurs.
L'équipement minier comprend des pelles excavatrices et des grosses bennes basculantes
(dumpeurs) pour le transport du minerai sur le site.

9
L'usine de traitement du minerai est conçue sur le modèle de lixiviation au charbon actif
(Carbon In Leach) en six cuves. Le minerai extrait des fosses et transporté est déchargé dans
une aire appelé "rompad"(lieu de déchargement du minerai). Il est ensuite chargé dans un
concasseur à mâchoire pour un concasseur. Le produit obtenu après concassage est un produit
primaire de moins de 150 millimètre qui est convoyé par un convoyeur à bande vers les
broyeurs au nombre de trois.

Le circuit de traitement du minerai proprement dit comprend donc trois broyeurs à boulets,
des pompes de décharge, un cyclone cluster et un tamis. Les particules grossières résultant du
broyage repartent dans les mêmes broyeurs à boulets et le matériel passant dans un boîtier de
séparation. A l’issu du broyage, le minerai réduit en particules de l’ordre de 75μm est envoyé
dans les cuves de lixiviation où se passe la lixiviation au carbone en pulpe. La chaux est à
chaque fois ajoutée pour augmenter le pH de la pulpe contenue dans les cuves. Les six
réservoirs de lixiviation au charbon actif sont conçus de manière à ce que le produit de
lixiviation circule du réservoir No 1 vers le réservoir No 6. Des granules de charbon actif
circulent à contre courant par l’intermédiaire de pompes de transfert. C'est-à-dire du réservoir
No 6 vers le No 5 et du No 5 au No 4 et ainsi de suite, de manière à allouer suffisamment de
temps de rétention pour que l’or se charge sur le charbon actif. Les granules de charbon
chargé d’or du réservoir No 1 sont déversés sur un tamis puis nettoyés. Ils sont ensuite
déversés dans une colonne de lavage à l’acide. Le traitement se termine respectivement par
l’élution, l’électrolyse et le raffinage de l’or. Les rejets de traitement sont pompés et convoyés
vers le parc à résidus miniers.

10
A B

C D

Figure 3: Méthode d'exploitation et de traitement du minerai


A : Moyens de chargement et de transport du minerai
B : Broyeur à boulets
C : Tamisage du minerai par voie humide
D : cyanuration dans l’une des cuves de cyanuration et de lixiviation

11
8. Politique environnementale de la SMB / Surveillance
environnementale mise en place
8.1. Politique environnementale de la SMB
L’importance de la sauvegarde et la protection de l’environnement se manifeste dans le
préambule de la Constitution du 11 juin 1991 du Burkina Faso qui affirme la nécessité
absolue de protéger l’environnement. Ainsi l’article 14 consacre les ressources naturelles
comme patrimoine national et leur utilisation rationnelle pour l’amélioration des conditions de
vie. L’article 29 reconnaît le droit du citoyen à un environnement sain. Il met ainsi à la charge
de l’Etat des obligations envers les citoyens et rappelle l’obligation des citoyens de protéger,
de défendre et de faire la promotion de l’environnement. L’article 30 reconnaît un autre droit
important pour le citoyen, celui d’initier une action ou d’adhérer à une action collective sous
forme de pétition contre des actes portant atteinte à l’environnement ou au patrimoine culturel
ou historique.

Dans le souci de gérer et de protéger l’environnement mais aussi de respecter les lois et
règlements en vigueur au Burkina Faso, la SMB s’est doté d’un département de
l’environnement. Ce qui a facilité la mise en œuvre d’un système de gestion
environnementale, offrant ainsi un cadre de gestion conforme aux exigences légales et
statutaires, et prenant en compte ses objectifs organisationnels ainsi que ses engagements
envers les communautés locales. Ce système inclut également l’élaboration de programmes et
de procédures qui couvrent toutes les activités de la mine. Il s’inspire de la norme
environnementale ISO 14001, qui s’est développé selon le processus « Plan, Do, Cheick, Act
» et se base sur les résultats de l’étude d’impact environnemental et les directives de la
déclaration de la politique environnementale de la société (Socrege, 2006). Par moment des
audits internes et externes sont réalisées pour le suivi et l’amélioration de la performance du
système de gestion.
Des rapports sur la performance sont faits de façon semestrielle et soumis aux autorités
locales, administratives et gouvernementales.
Dans la déclaration de sa politique environnementale la SMB s’est engagée à :

 "Respecter les lois et règlements applicables et adhérer aux pratiques et normes


industrielles généralement acceptées ;
 Prévenir la pollution et maintenir les impacts de ses activités sur l’environnement à

12
des niveaux raisonnables bas, en prenant en compte les facteurs socio-économiques ;
 Suivre et continuellement évaluer et améliorer la gestion de ses opérations pour
réaliser les meilleurs pratiques industrielles en matière d’environnement"

Ces principes sont appuyés par d’autres mesures cités dans la dite déclaration.

8.2. Surveillance environnementale mise en place


Le suivi environnemental mise en place par la société des mines de Bélahouro peut se
résumer comme suit :

- le suivi de la qualité de l’eau : le suivi de la qualité de l’eau potable consommée sur le site
se fait de trois façons au sein de la mine et aux alentours: journalier, hebdomadaire et mensuel
en fonction des paramètres. Des échantillons d’eau sont donc prélevés pour le contrôle des
paramètres (pH, de la conductivité, de la turbidité, du chlore libre, des coliformes totaux et
des coliformes fécaux, cyanure…) et leur comparaison avec les normes de l’OMS ;

- le suivi de la qualité de l’air : des échantillonnages périodiques sont effectués dans des
sites bien déterminés conformément aux exigences légales. La mesure des niveaux de
particules en suspension sur le site d’Inata est effectuée à l’aide d’un enregistreur de poussière
semi-mobile (OSIRIS) et d’un enregistreur mobile (MICRODUST Pro) pour l’indication
progressive et simultanée de la suspension totale de particules ;
Les données collectées sont comparées aux normes du Burkina Faso ainsi que les directives
de l’OMS pour la qualité de l’air ambiant ;

- le suivi des données météorologiques


Les données météorologiques (direction du vent, vitesse du vent, pression de l’air ; l’humidité
de l’air, et la température) sont enregistrés grâce à une station météorologique. La quantité
d’eau de pluie tombée est mesurée après chaque pluie grâce à un réseau de pluviomètres
implantés sur le site et aux alentours ;

-le suivi du bruit et des vibrations : les niveaux de bruits et de vibration sont mesurés
essentiellement pendant les dynamitages sur des sites en fonction de leur proximité des zones
de dynamitages. Les données obtenues sont comparées aux normes IFC ;
-la gestion des déches : consiste à l’inspection des camps et des différents services au sein de
la mine pour s’assurer du respect des différentes étapes de la gestion (Tri, collecte,
élimination ou valorisation).
13
III. ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE DRAINAGE MINIER
ACIDE (DMA)
Naturellement, les affleurements rocheux contenant des minéralisations sulfurées peuvent
provoquer une oxydation suivie de l’acidification du milieu en présence d’eau et d’oxygène.
Mais le phénomène naturel appelé drainage rocheux acide (DRA) peut être largement
amplifié par les activités humaines: extraction minière, carrières et accessoirement
construction de routes et de bâtiments (Brunet, 2000). Dans le secteur minier, on observe non
seulement dans les mines souterraines, mais aussi dans les mines à ciel ouvert une
augmentation de l’acidité, des teneurs en sulfates et en métaux dans les eaux de surface et les
eaux souterraines, lorsque les matériaux sont mis en contact de l’oxygène ou de l’eau (Brunet,
2000). Ce phénomène appelé Drainage Minier Acide (DMA) est lié à la présence de minéraux
sulfurés. De l’acide sulfurique se forme lorsque des minéraux sulfurés s’oxydent après leur
contact avec l’eau et l’oxygène (Brunet, 2000). La cause étant une réaction d’oxydation
spontanée qui perturbe l’équilibre chimique des affleurements ou des résidus issus des travaux
miniers.

1. Définitions
L’exploitation minière produit de grandes quantités de stériles de roches et de rejets de
traitement miniers contenant le plus souvent des sulfures. Lorsque ces dépôts sulfurés sont
mal gérés, leur environnement en présence d’eau et d’oxygène est caractérisé par un milieu
acide et des niveaux élevés de métaux toxiques tels que le cuivre, le nickel, le zinc, le baryum
et l’uranium. Ce milieu peut s’étendre sur de vastes zones avec la production du DMA, qui est
en fait l’eau acide, chargée de métaux lourds infiltrant et polluant les eaux de surface et
souterraines (Brierle, 1982 ; Rawlings, 2002).

Le drainage minier acide est le résultat de la circulation des eaux de surface et souterraines à
travers les composantes d’un site minier (rejets du concentrateur, haldes de roches stériles et
galeries de mine). Il se caractérise par un faible pH (< 5), une acidité élevée, des
concentrations en métaux lourds et en sulfates solubles élevées et l’absence relative de
matière organique (Pedroni, 2011).

Selon Melanson (2006), le DMA se définit comme un écoulement d’eau acide résultant de
l’oxydation naturelle des stériles, du minerai ou des résidus miniers sulfurés. En plus du pH
acide, le drainage acide favorise la mise en solution des métaux puisque leur solubilité est
14
directement proportionnelle au degré d’acidité de l’eau. Une coloration rouge brique
caractérise habituellement ces drainages acides, dus au contenu en fer des résidus miniers. Le
drainage minier acide est donc décrit comme un processus d’acidification des eaux de
drainage dans l’environnement minier, résultant de l’oxydation de minéraux sulfurés sous
l’effet d’agents atmosphériques (Melanson, 2006).

2. Les causes des DMA


Le DMA est habituellement engendré par l’oxydation de minéraux sulfurés, c’est-à-
dire des substances minérales contenant du soufre combiné à un métal (le fer, par exemple) ou
à un métalloïde (arsenic, bismuth par exemple) (Melanson, 2006). L'oxydation de la pyrite est
la cause principale du drainage minier acide (Rose et Cravotta, 1998 ; Razowska, 2001). Mais
d'autres minéraux sulfurés participent également au phénomène du DMA, comme la
sphalérite (ZnS), la galène (PbS), la chalcopyrite (CuFeS2), la pyrrhotite (Fe7S8) et
l'arsénopyrite (FeAsS) (Collon, 2003). On retrouve la plus grande concentration de sulfures
générateurs d’eau acide à l’intérieur des parcs à résidus miniers où sont entreposés les rejets
provenant de l’usine de traitement du minerai (Collon, 2003).

3. Les mécanismes de formation du DMA


Le mécanisme d’acidification relève de la mise en contact de sulfures (S2- et S22-), de
soufre (S°) ou de thiosels (S2O32-) avec une source d’eau et/ou une source d’oxygène. Les
principaux mécanismes responsables du phénomène de drainage acide minier sont (Brunet,
2000) :

le mécanisme purement physique généralement causé par l’action de l’homme qui place
d’énormes quantités de matériaux dans des conditions d’instabilité chimique ;

les mécanismes biologiques et chimiques des bactéries qui provoquent et amplifient une
réaction en chaine ;

les mécanismes physico-chimiques de l’eau par son rôle de vecteur (écoulement gravitaire)
et son rôle chimique au cours des dissolutions, des cristallisations et des hydrolyses
successives.

15
3.1. Les mécanismes Physiques
Les DMA se forment à partir de la percolation d’eau sur les tas de solides excavés et/ou
dans les galeries en relation avec les mouvements de la nappe phréatique. Les deux
phénomènes sont souvent liés lorsque des stocks des solides ont été constitués à l’aplomb ou
en amont des galeries. Les matériaux extraits de la mine sur lesquels des effluents acides
apparaissent par percolation sont de diverses natures : minerais pauvres en sulfures, stériles et
rejets de traitement pauvres en métal précieux mais riches en sulfures (Brunet, 2000).

Les matériaux des mines à ciel ouvert et des carrières sont soumis aux conditions
atmosphériques. De plus au cours de l’exploitation minière, l’eau de la nappe phréatique est
souvent atteinte et pompée hors de la mine. Il se produit un abaissement de la surface
piézométrique qui « rince » les roches auparavant noyées. Cette situation provoque
l’apparition des conditions oxydantes et une modification de l’interaction eau/roche. Un
effluent acide peut apparaître en front de taille, à l’émergence de la nappe en fond de la fosse
ou en fond de la carrière (Brunet, 2000). Après l’abandon de l’exploitation, l’arrêt du
pompage provoque la remontée des eaux et l’ennoyage des galeries qui vont éventuellement
jouer le rôle de drains. Certains circuits hydrauliques anciens et des exutoires se retrouvent
alors activés. Le remplissage des interstices en conditions oxydantes par l’eau est propice à la
dissolution de certains minéraux contenant des métaux (Ledoux, 1996 cité par Brunet, 2000).

3.2. Les mécanismes chimiques


Les principales réactions chimiques qui donnent lieu à un DMA sont l’oxydation du fer et
du soufre de la pyrite, qui est le minéral sulfuré le plus commun. Cette réaction a lieu en
présence ou en absence de bactéries selon la réaction 1 (Pinte, 2000):

+ + O + 2 + 2 (1)

Cependant cette réaction est une réaction bilan, car l’oxydation de la pyrite varie en fonction
du pH. Ainsi selon Toulhoat (1996), l’oxydation de la pyrite se déroule préférentiellement
suivant les réactions (2) à (5) selon que l’acidité est faible, moyenne ou forte :

Oxydation de la pyrite en milieu peu acide :

2 + + O 2 + 4 + 4 (2)

16
Oxydation de la pyrite en milieu plus acide:

2 + + O 2 + 4 + 8 (3)

2 + + O 2 + 4 + 2 (4)

Protonation des sulfates à un pH inférieur à 2

2 + + O 2 + 4 + 2 (5)

Cependant la réaction dominante comme le souligne Earlet et Callaghant (1998) est


l’oxydation du fer ferreux en fer ferrique :

+ + + (6)

La cinétique de cette réaction varie en fonction du pH. La vitesse de la réaction est rapide
lorsque le pH est proche de 5 (même en l’absence de bactéries). Elle est lente entre pH 2 et 3.
L’importance de cette réaction réside dans le fait qu’elle produit du fer ferrique qui va être
capable à son tour de réagir en chaine sur la pyrite selon la réaction 7 (Brunet., 2000):

+ + + 2 + 16 (7)

Cette réaction permet au phénomène de production de DMA de s’auto-entretenir :

Figure 4: Schéma du phénomène de réaction de régénération du fer(II) déterminant dans la


propagation du DMA (Brunet., 2000).

La production du fer ferrique entraine un autre aspect aggravant. Il s’agit de l’acidification par
l’hydrolyse due aux ions selon la réaction :

17
+ 6 + 3 (8)

A ce stade, cette réaction entraine une précipitation d’hydroxyde de fer si le pH est supérieur à
3,5 (Harcourt, 1996). Ce phénomène libère rapidement de fortes quantités d’acide sulfurique.
La réaction bilan qui décrit la totalité du phénomène de production d’acide est fournie par la
réaction (9) :

4 + + O + (9).

3.3. Les mécanismes biologiques


L’apparition du DMA est généralement favorisée par la présence de bactéries qui tirent
l’énergie nécessaire à leur croissance des réactions d’oxydo-réduction métalliques. Ces
bactéries agissent comme de véritables catalyseurs des réactions chimiques qui se déroulent à
la surface des minéraux et en solution (Brunet, 2000).

La majorité des bactéries impliquées sont gram négatif, autotrophes, mésophiles,


chimiolithotrophes et très tolérantes vis-à-vis de la plupart des métaux ainsi que de l’arséniate
(Environment Australia, 1997 ; Colon, 2003). Il s’agit essentiellement de Thiobacillus
thiooxidans et thiobacillus ferrooxidans qui sont des bactéries se développant
préférentiellement entre 25 et 35°C. Thiobacillus thiooxidans est le plus tolérant à l’acide (pH
de croissance compris entre 0,5 et 4) (Kuyucak, 2000). D’autres espèces bactériennes ont été
également identifiées. Il s’agit plus précisément de: Sulfobacillus
thermosulfidooxidans, Thiobacillus caldus, Leptospirillum ferrooxidans, Metallogenium et
Ferroplasma acidarmanus.

L’activité biologique varie en fonction des saisons (température, pluviométrie, interactions


entre espèces) (Edwards et al., 1999). Les groupes de bactéries que l’on trouve dans les sites
miniers sont des populations mixtes qui vivent en synergie et sont complémentaires les unes
les autres. Certaines espèces réalisent les réactions chimiques qui permettent à d’autres de
croître. Certaines oxydent le soufre, d’autres le fer, d’autres encore sans distinction du fer ou
du soufre. Chaque souche participe à l’acidification du milieu et, selon son affinité pour un
pH défini, se développe plus particulièrement. Elle crée alors un milieu favorable à une autre
souche encore plus acidophile (Brunet, 2000).

18
4. Les facteurs influençant la formation de DMA
Il existe une diversité de facteurs influençant la formation des DMA. Ces facteurs sont
classés par ordre d’importance en facteurs primaires, secondaires et tertiaires (Environment
Australia, 1997, Brunet., 2000):

4.1. Les facteurs primaires


Ce sont les facteurs qui déclenchent le DMA. On distingue : la présence de sulfures, la
disponibilité de l’eau pour l’oxydation et le transport, la disponibilité de l’oxygène, les
caractéristiques physiques du solide et dans un moindre degré la température, le pH initial,
l’équilibre Fe(II)/Fe(III) et l’activité microbiologique.

4.2. Les facteurs secondaires


Ce sont ceux qui agissent une fois que le mécanisme de formation d’acidité se déclenche.
Parmi ces facteurs on compte :

la présence de minéraux susceptibles de neutraliser l’acidité (tels que les carbonates) ;

l’influence du pH sur l’équilibre Fe(II)/Fe(III). Si le pH est faible le fer ferrique reste en


solution et se comporte comme un oxydant. Si le pH est supérieur à 3,5 le fer ferrique
précipite sous forme d’hydroxyde ;

la pression partielle de l’oxygène. Si elle croit, le taux d’oxydation croit. Cet effet est plus
prononcé quand les bactéries sont actives parce qu’elles ont besoin d’oxygène pour leur
respiration;

la taille des particules dans le cas d’une percolation. Elle est de l’ordre de 200 mm pour un
tas de stériles et souvent inférieure à 0,2 mm pour les rejets de traitement ;

les effets galvaniques ayant pour origine les interactions électrochimiques entre les
minéraux.

4.3. Les facteurs tertiaires


Les facteurs tertiaires sont ceux qui interviennent sur les DMA mais qui ne sont pas
influencés en retour contrairement aux facteurs secondaires. Il s’agit: des effets du climat et
de la météorologie (pluie et température), du taux d’oxydation de la surface, de l’aptitude de
l’air à circuler dans les stocks, des caractéristiques physiques du matériau qui ont un effet sur

19
le taux de percolation (la taille, la dureté, la résistance aux intempéries des particules et la
perméabilité des tas de matériaux formés) et la chimie de l’eau réceptrice.

5. Les effets des DMA


Du point de vue environnemental, l’acidification du milieu naturel constitue la
conséquence la plus évidente et la plus directe du DMA. Les DMA déversés dans les rivières
dégradent considérablement l’habitat et la qualité de l’eau et vont souvent même jusqu’à créer
un environnement incompatible avec toute vie aquatique. Les effets observés dépendent de la
fréquence, du volume, de la chimie de l’eau rejetée, de la taille et de la capacité tampon du
flux récepteur (Brunet, 2000). Ils provoquent des impacts ressentis par (Environment
Australia., 1997) :

les stocks de déchets miniers eux-mêmes : influence sur leur stabilité et la remise en place de
la végétation ;

les écosystèmes aquatiques (acidité et métaux dissous) ;

les communautés riveraines le long des canaux de drainage (morts des arbres) ;

la qualité de l’eau souterraine, en particulier sur les aquifères peu profonds ;

le paysage : il s’agit de l’impact visuel que constituent les dépôts de couleur rouille sur
plusieurs kilomètres de cour d’eau ou l’aspect dénudé des stocks de déchets miniers.

Les DMA présentent plusieurs facteurs polluants qu’il est difficile de séparer en composants
individuels, car ils sont interdépendants les uns des autres. Parmi ces facteurs on peut
distinguer l’acidité des métaux et les autres éléments dissous comme l’arsenic mais le pH
reste le facteur le plus sévère. Outre ces facteurs, la pollution des DMA induit des effets
physico-chimiques secondaires (Earle et Callaghan, 1998) :

l’augmentation de la teneur en dioxyde de carbone dans l’eau par réaction avec les
carbonates présents dans le lit de la rivière ;

la réduction de la teneur en oxygène dissout par l’oxydation des métaux ;

l’augmentation de la turbidité par érosion des sols ;

l’apparition des particules fines en suspension ;

20
l’étouffement de la végétation recouverte de précipités métalliques.

Le DMA provoque également des effets néfastes sur la santé humaine, par la libération de
métaux qui peuvent atteindre la nappe souterraine et, éventuellement contaminer des sources
d’approvisionnement en eau potable mais aussi par les processus de bioamplification ou de
bioaccumulation. Ce sont les métaux lourds qui semblent créer le plus de problèmes dans les
eaux souterraines et même de surface (Melanson, 2006). Les principaux effets des métaux sur
la santé humaine observés dans le drainage minier sont résumés dans le tableau ci-après :

Tableau 1: Principaux effets sur la santé humaine des métaux observés dans le drainage
minier acide (Collon, 2003).

Eléments Effets sur la santé humaine


●Aux faibles doses contenues dans l’eau : risques de cancers de la peau,
Arsenic – As affectation des muqueuses (rhinites, gingivites,…).
●Absorption quotidienne de 3 à 6 mg ou absorption d’une dose de 70 à
180 mg : poison mortelle.
Cadmium – ●Exposition chronique : altération de l’appareil digestif, des poumons et
Cd surtout des reins.
●Cr (VI): risque cancérigène important pour les embryons et les fœtus.
Chrome - Cr ●Cr (III): effets toxiques non démontrés.
●Intoxications chroniques : altérations du tube gastro-intestinal.

●Exposition chronique : ralentissement de l’activité de la glande


Cobalt – Co thyroïde et conséquences sur le système nerveux. Possibilités de
cardiomyopathies.
Mercure – Hg ●Exposition chronique : altération du système nerveux et des reins.
Toxique pour les enfants et les fœtus.
●Le Ni lui-même n’est pas toxique mais certains composés organiques
Nikel – Ni le sont, comme le Nikel tétracarboyle, et possèdent un fort potentiel
allergène et mutagène.
●Exposition chronique : effets toxiques sur le système nerveux central et
Plomb – Pb périphérique. Risque de développer le saturnisme chez les enfants.
Troubles de la reproduction, insuffisance rénales et encéphalopathies
chez l’adulte, à fortes dose.
●Troubles digestifs et nausées.
Zinc – Zn ●L’ingestion de chlorure de zinc peut entrainer des lésions caustiques
sérieuses du tube digestif.

21
6. Prévention des DMA
Les principales mesures ou méthodes préventives consistent à éviter la rencontre des
facteurs déclenchant le DMA par isolement, extraction ou l’élimination. Dans le cas où leur
conjonction est inévitable, d’autres techniques consistent à empêcher ou limiter leur
interaction par adjonction préventive de produits alcalisant, inertant ou inhibant (Brunet,
2000). Il existe aussi des mesures préventives consistant à stabiliser physiquement les résidus
miniers ou stériles par (Brassard, 1993; Blais, 1991): la revégétalisation directe, la
revégétation après recouvrement (barrières naturelles et synthétiques), l’inondation des
déchets, le détournement des eaux de surface, le façonnement et la compression des déchets,
l’enlèvement des déchets, la calcination des sulfures.

Tableau 2: Récapitulatif des techniques de prévention et curatives appliquées à la source


(extrait de Brunet, 2000)

Méthodes Techniques
Maitrise des écoulements
Méthodes minières Retrait de la pyrite des déchets miniers
Gestion des zones de stockage
Ennoiement de la mine
Couverture d’eau
Confinement Couverture de sol
Couverture organique
Couverture multicouches
Confinement au moyen de géotextiles
Interception de l’oxygène dissout
Ajout de neutralisants
Ajout de produits Ajout de phosphate
Inertant Ajout de manganèse
Inhibition bactérienne
Ajout de mélange
Méthode biologique Biolixiviation accélérée

7. Traitement des DMA


Pour la préservation de l'environnement, la santé humaine, les usages industriels, la
qualité de l’eau et les infrastructures, le traitement des effluents miniers acides avant leur rejet
dans l'environnement est indispensable (Colon, 2003). Ce traitement constitue un fardeau
financier pour les compagnies minières (Burnet, 2000). Il existe deux modes de traitement
22
pour corriger le DMA des sites miniers : les traitements actifs et les traitements passifs. Les
premiers mettent en jeu des technologies qui nécessitent habituellement une installation très
coûteuse, un entretien considérable. Les second permettent de réduire les coûts de traitement
des eaux, nécessitent habituellement peu d’entretien et sont efficaces à long terme sur le plan
environnemental (Melanson, 2006). Les deux modes de traitement (actifs et passifs)
permettent de retourner dans l'environnement un effluent non toxique qui respecte les normes
environnementales (Pedroni, 2011).

7.1. Les traitements actifs


Les traitements dits « actifs » correspondent à des techniques physico-chimiques qui
demandent l’apport de réactifs et la mise en place d’équipements lourds ; le suivi constant de
leur fonctionnement est donc impératif. Il s’agit: (Brunet, 2000).

7.1.1. Ajustement du pH
L’objectif principal du traitement des DMA est la neutralisation de l’acidité des effluents
entrainant l’élimination des métaux lourds en solution. L’ajustement du pH consiste à
provoquer des réactions de neutralisation des ions , d’oxydation des métaux, de
précipitation des oxydes, d’hydroxydes et oxyhydroxydes des métaux.

7.1.2. La précipitation
C’est une méthode qui fait appel à des réactifs réducteurs puisque les métaux présents dans
les effluents acides miniers se trouvent sous des formes oxydées. Ils retrouvent donc l’état
réduit qu’ils avaient dans le minerai. Certains forment des complexes tans disque d’autres
sont précipités à pH > 6 sous forme de sulfures en présence de réactifs sulfurés. Les variantes
de cette méthode sont:

La précipitation des métaux par des réactifs sulfurés ;


La précipitation du fer par le phosphate ;
Le piégeage du sulfate sous forme d’éttringite (Sulfate de calcium et d’aluminium hydraté)

7.1.3. La bio-précipitation
Il s’agit de la précipitation des métaux par l’action des bactéries sulfato-réductrices
fermenteurs.

23
7.1.4. L’échange d’ions
Cette méthode consiste à provoquer des réactions d’adsorption sur résine ou sur des argiles ou
sur leurs dérivés. L’extraction en phase liquide est une variante de l’échange ionique
appliquée dans l’industrie minière.

7.1.5. L’inertage : la micro-encapsulation


La micro-encapsulation en matrice de silice est un procédé d’inertage consistant à
l’élaboration d’une combinaison de plusieurs produits pour la complémentarité de leurs
propriétés. Les métaux sont alors encapsulés dans une matrice de silice en une seule étape.

7.1.6. Les procédés électriques


Il s’agit d’un traitement par voies d’électrolyse ou d’électrocoagulation consistant à faire
passer l’effluent minier entre deux électrodes et de provoquer soit le dépôt des métaux sur la
cathode (électrolyse), soit la précipitation ou la formation de colloïdes qui coalescent
(électrocoagulation).

7.2. Les traitements passifs


Un traitement est dit « passif » s’il permet de minimiser la maintenance et les coûts par la
réduction du traitement mécanique. Il s’agit: (Brunet, 2000).

7.2.1. Ajustement du pH

Le canal de calcaire ouvert (drain de calcaire oxique)


C’est le plus simple des procédés de traitements passifs. L’effluent acide s’écoule dans un
canal à air libre au fond duquel est posée une couche de calcaire sur un géotextile étanche.

Le drain de calcaire anoxique


Il est utilisé à la fois comme moyen de prétraitement et de traitement. Dans ce système
l’effluent s’écoule dans un drain enterré, en présence de gravier grossier de calcaire et en
anaérobie. La calcite se dissout et le pH de l’effluent augmente. Le drain est entouré d’un
géotextile et également recouvert d’une couche d’argile pour garantir l’étanchéité.

Le traitement du DMA par les drains dolomitiques


Il consiste à construire un drain dolomitique et de faire circuler l’effluent à traiter. Il est
surtout utilisé pour traiter les exfiltrations contaminées par le DMA au pied d’une digue de
parc à résidu de traitement (Bussiere et al., 2009).

24
7.2.2. Marais épurateurs et procédures divers
Les marais épurateurs construits (MEC) sont des systèmes écologiques conçus pour rétablir
les divers processus physiques, chimiques et biologiques que l’on retrouve dans les marais
naturels (Melanson, 2006). L’effet combiné des bactéries et des plantes dégrade, fixe et
précipite les polluants. Les variantes de cette méthode sont :

Terres humides (« wetland ») dits aérobies ou anaéorobies :


Ce sont des installations se distinguant par leurs configurations qui entrainent des conditions
d’oxygénation et des réactions chimiques et biologiques différentes. Le marais anaérobie
correspond à une tourbière, c’est-à-dire, un terrain acide constitué de matière organique en
décomposition où règnent des conditions réductrices (Melanson, 2006). L’équivalent naturel
du marais aérobie est le marécage, c’est-à-dire une zone humide où le sol est recouvert d’une
couche relativement épaisse d’eau (environ 45 cm), il favorise plutôt un milieu oxydant
(Melanson, 2006).

Les bioréacteurs de bactéries sulfato-réductrices (BSR) :


Ce sont des cuves contenant simplement une couche de matière organique et l’eau à traiter.
L’effluent se déverse en haut de la cuve et franchit la couche de matière organique. Le
principe est le même que celui du « wetland » anaérobie mais dépourvu de végétaux.

Les films de micro-algues :


Cette technique consiste à cultiver et à fixer des algues microscopiques sur des supports qui
sont ensuite plongés dans un bassin où se trouve l’effluent à traiter. Les métaux se déposent
sur la surface externe des cellules de microorganismes ou se lient directement aux algues
grâce aux biofloculants libérés par le biofilm.

Procédé pyrolusite (MnO2) :


Il est dédié aux effluents contenant de fortes teneurs de manganèse et consiste à installer un lit
peu profond d’agrégat de calcaire. L’effluent à traiter circule dans ce canal et recouvre le
calcaire.
La phytoremédiation :
Elle consiste à exploiter les végétaux pour leurs propriétés vis-à-vis des métaux dans le sol,
les boues des sédiments, et les eaux : immobilisation et accumulation. Une fois que les plantes
25
ont atteint leur point de saturation, la biomasse est récoltée, séchée puis incinérée (Melanson,
2006).

Le réacteur à flux vertical ou marais à écoulement vertical:


Il repose sur la combinaison d’un traitement par la calcite en milieu anaérobie et d’un
traitement par un substrat organique de type " wetland". Son fond est composé d’une couche
de calcaire recouverte par un substrat organique. L’effluent s’infiltre au travers du substrat
organique où les bactéries sulfato-réductrices précipitent les métaux et augmentent le pH
(Melanson, 2006).
La biosorbtion
C’est l’épuration des eaux par les organismes morts. Autrement dit c’est un terme général
utilisé pour décrire tous les processus reliés à la récupération des métaux en présence de
biomasse (Melanson, 2006). Les mécanismes physico-chimiques mis en jeu lors du traitement
par biosorbtion sont l’adsorption de surface, l’échange d’ions, la complexation et la
précipitation.

L'enrobage aux silicates :


La pyrite est traitée à l'aide d'une solution contenant du silicate de sodium (Na2SiO3.5(H2O)),
du peroxyde d’hydrogène (H202) et un agent tampon. Le H2O2 oxyde la pyrite relâchant en
solution les ions Fe2+. Ces derniers sont oxydés de nouveau en ions Fe3+ qui précipitent en
Fe(OH)3 sur la pyrite en raison du pH contrôlé. Finalement, les silicates en solution réagissent
avec le Fe(OH)3 formant une couche passive qui empêche la pyrite de s'oxyder (Bousquet,
2000).

Les traitements par ultrafiltration, micro filtration, électrodialyse, extraction par


solvants, évaporation ou congélation, ozonisation; osmose inverse, la distillation et
l'extraction par solvant (Brassard et al., 1993., Aubertin et al., 2002).
7.2.3. Barrières réactives souterraines
Les barrières réactives sont utilisées pour éviter le pompage des flux souterrains et leurs
traitements en surface. Elles consistent à excaver une partie du terrain en constituant une
tranchée perpendiculaire au sens de déplacement de l’eau à traiter et à la remplir d’un réactif
chimique ou d’une population bactérienne. En fonction du réactif utilisé on distingue:
Les barrières chimiques (chaux, tourbe, phosphate, fer, oxyde de fer et de titane) ;
26
Les barrières biologiques (copeaux de bois, paille, fumier, pour le développement des
bactéries).

IV. OUTILS ET METHODOLOGIE D’APPROCHE.


1. Echantillonnage
Pour rendre la caractérisation du drainage minier acide rigoureuse et précise, les
échantillons doivent être représentatifs de toutes les unités géologiques et lithologiques, ainsi
que de toutes les caractéristiques de forme des matériaux présents sur le site (Downing, 1997,
cité par Colon, 2003).

Compte tenu de la probable variabilité spatiale au sein de chaque unité, Steffen et al. (1989)
ont préconisé un nombre minimum d'échantillons à prélever qui soit fonction de la masse de
l'unité géologique considérée. Les approches les plus utilisées lors de campagnes
d’échantillonnage de sols et de résidus miniers sont l'échantillonnage ciblé, l’échantillonnage
aléatoire systématique et l’échantillonnage aléatoire simple (CEAEQ, 2008 et 2009; ministère
de l’environnement du Québec, 1999). Ces approches peuvent également être combinées pour
améliorer la qualité de l’information recueillie lors de l’échantillonnage. Le choix de ces
échantillons peut aussi se faire selon une loi de répartition linéaire des échantillons sur les tas
de résidus miniers, ou selon toute autre loi de distribution géostatistique (Pedroni, 2011).

L’échantillonnage ciblé consiste généralement à prélever des échantillons à des endroits où


l’on soupçonne la présence de contaminants, ou où on désire connaître le bruit de fond ou
bien démontrer l’absence ou la présence de contamination dans un secteur donné (CEAEQ,
2008 et 2009).

Ainsi dans la présente étude, des échantillons de 3 à 5 Kg chacun sont prélevés selon cette
dernière méthode au niveau des stériles du "rompad" (lieu de stockage du minerai), dans le
"tailling dam" (parc à résidus de traitement), sur la digue du parc à résidus et au niveau de
chacune des "wastes dump" (haldes à stériles) des trois principales fosses à savoir la fosse
centrale, la fosse nord et la fosse sud (Fig. 6 et 7).

27
Figure 5: Plan de la mine d'or d'Inata incluant les sites d'échantillonnage (Gbm, 2007
modifiée).
Les lieux d’échantillonnage sont marqués par une étoile chacun.

28
Les échantillons sont emballés dans des sachets plastiques étanches afin d’éviter leurs
contaminations. Ils sont ensuite classés soigneusement dans un véhicule tout terrain et
transportés au laboratoire de l’environnement de la mine où ils sont stockés et conservés à
l’abri des rayons solaires à la température de 20°C.

A
B

C D

E
F

Figure 6: Les différents sites d'échantillonnages:

(A): "ROMPAD"; (B) : " waste dump fosse sud"; (C) : " waste dump fosse centrale"; (D):
"Tailling dam" ; (E) : "Waste dump fosse nord" ; (F): "tailling dam digue".

29
Les coordonnées géographiques de chaque point d’échantillonnage sont soigneusement
reportées sur une fiche d’échantillonnage où sont marqués également le numéro, le lieu de
prélèvement, le code et la description de l’échantillon. La distance entre deux échantillons
successifs varie entre 50 et 200m et est fonction de l’épaisseur et de la hauteur des tas, donc
du volume de résidus miniers.

Le parc à résidus de la mine d’or d’Inata regorge actuellement à lui seul de plus de 6 millions
de tonnes de résidus miniers de traitement. Ce qui représente moins du 15ème des stériles
(francs, de sélectivité et de découverture). Soit au total plus de 90 millions de tonnes de
résidus miniers stériles.

Un échantillonnage conforme aux critères de représentativité de Steffen et al (1989)


nécessiterait le prélèvement d’au moins 225 échantillons au total. Etant donné que notre but
est de faire une prédiction du DMA, nous avons donc opté pour un échantillonnage ciblé et
qualitatif. Au total 50 échantillons ont été prélevés dont 10 au niveau de chacune des " waste
dump" des 3 principales fosses, 5 au niveau du "Rompad", 8 au niveau de la digue du parc à
résidus miniers de traitement, et 7 au niveau du parc à résidus de traitement comme l’indique
le tableau 3.

Le prélèvement est fait en fonction des couleurs macroscopiques globales des résidus et des
types d’altérations ou de roches. Le nombre d’échantillons pris dans chaque cas est fonction
de la représentativité du faciès. La majeure partie des échantillons est prélevée soit à la base
soit sur le talus des haldes qui sont des endroits fortement soumis au lessivage intense pendant
la saison de pluie.

Tableau 3: Résultats d'échantillonnage


Numéro de Coordonnées
l'échantillon Lieu d'échantillonnage X Y Z Code
1 ROMPAD 683992 1588105 325 RPA1
2 ROMPAD 683849 1588208 327 RPA2
3 ROMPAD 683488 1588155 323 RPB1
4 ROMPAD 683163 1588222 322 RPB2
5 ROMPAD 683169 1588136 326 RPB3
6 Waste dump fosse Nord 682248 1588781 325 WDFN1
7 Waste dump fosse Nord 682233 1588705 325 WDFN2
8 Waste dump fosse Nord 682303 1588886 324 WDFN3
9 Waste dump fosse Nord 682651 1589731 325 WDFN4
10 Waste dump fosse Nord 682633 1589732 325 WDFN5
11 Waste dump fosse Nord 682277 1589795 324 WDFN6

30
Numéro de Coordonnées
Lieu d'échantillonnage Code
l'échantillon X Y Z
12 Waste dump fosse Nord 681755 1589735 322 WDFN7
13 Waste dump fosse Nord 681748 1589654 317 WDFN8
14 Waste dump fosse Nord 681820 1586705 307 WDFN9
15 Waste dump fosse Nord 681596 1588069 320 WDFN10
16 Waste dump fosse Centrale 681884 1588809 306 WDFC1
17 Waste dump fosse Centrale 681816 1588412 306 WDFC2
18 Waste dump fosse Centrale 611816 1587386 305 WDFC3
19 Waste dump fosse Centrale 681742 1586900 305 WDFC4
20 Waste dump fosse Centrale 681771 1586705 304 WDFC5
21 Waste dump fosse Centrale 682360 1586816 305 WDFC6
22 Waste dump fosse Centrale 682293 1586852 320 WDFC7
23 Waste dump fosse Centrale 682265 1586900 319 WDFC8
24 Waste dump fosse Centrale 682358 1586899 319 WDFC9
25 Waste dump fosse Centrale 681758 1586733 310 WDFC10
26 Tailling dam digue 681749 1587733 317 TDD1
27 Tailling dam digue 681695 1587707 317 TDD2
28 Tailling dam digue 681646 1587533 318 TDD3
29 Tailling dam digue 682413 1586393 319 TDD4
30 Tailling dam digue 682280 1587317 319 TDD5
31 Tailling dam digue 682180 1586970 334 TDD6
32 Tailling dam digue 681834 1587052 336 TDD7
33 Tailling dam digue 681664 1587351 335 TDD8
34 Tailling dam Résidus 682444 1587705 325 TDR1
35 Tailling dam Résidus 682321 1587826 321 TDR2
36 Tailling dam Résidus 681976 1587875 321 TDR3
37 Tailling dam Résidus 681704 1587489 322 TDR4
38 Tailling dam Résidus 682043 1587114 323 TDR5
39 Tailling dam Résidus 682380 1586226 323 TDR6
40 Tailling dam Résidus 682437 1587564 325 TDR7
41 Waste dump fosse Sud 682207 1586186 319 WDFS1
42 Waste dump fosse Sud 681982 1586202 315 WDFS2
43 Waste dump fosse Sud 681583 1586065 310 WDFS3
44 Waste dump fosse Sud 681781 1585826 307 WDFS4
45 Waste dump fosse Sud 682187 1585547 308 WDFS5
46 Waste dump fosse Sud 682232 1585964 307 WDFS6
47 Waste dump fosse Sud 682080 1586126 307 WDFS7
48 Waste dump fosse Sud 681835 1586048 307 WDFS8
49 Waste dump fosse Sud 681955 1585987 308 WDFS9
50 Waste dump fosse Sud 681951 186021 302 WDFS10

31
Au laboratoire, les échantillons sont quartés à l’aide d’un diviseur à rifle. 500g de chaque
échantillon sont prélevés, conditionnés dans les mêmes types de sachets et envoyés pour
analyses (Fig. 8: A et B).

A B

Figure 7: Pesage et conditionnement des échantillons pour analyses :


(A) : Pesage de 500g d’échantillon; (B) : Echantillons conditionnés pour analyses.

2. Protocole analytique
Les analyses sont réalisées au laboratoire d’environnement de l’université Laval au
Canada. 500 autres grammes sont prélevés pour être analysés sur place au laboratoire de la
mine et au Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB). Le restant des
échantillons est gardé pour en constituer un échantillothèque.

2.1. Préparation mécanique des échantillons


Les échantillons quartés sont placés dans des plateaux métalliques et séchés au four à
50°C pendant 12 à 24 heures selon leurs taux d’humidité. Ils sont ensuite pulvérisés à un D95
≤ 75µm. Pour éviter la contamination des échantillons, le pot de broyage et se garnitures sont
nettoyés à l’aide d’un pistolet à air avant que l’échantillon suivant ne soit introduit. Aussi des
blancs de quartz (blanc) non minéralisés sont insérés et pulvérisés après chaque groupe de 5
échantillons. Toutefois il est important de noter que certains tests n’ont pas nécessité
l’intégralité de la préparation mécanique des échantillons notamment la pulvérisation.

32
2.2. Caractérisation des échantillons
2.2.1. Le pH et la conductivité
Le pH correspond à la concentration des ions dans la phase liquide du sol. Il détermine
son degré d’acidité ou de basicité. Un pH < 7 caractérise un sol acide et un pH > 7 un sol
basique. Le pH joue un rôle essentiel dans l’activité microbienne du sol, dans
l’approvisionnement des plantes en eau et dans l’adsorption des nutriments pour les racines.
Le pH est mesuré par potentiomètre.
Ainsi, après homogénéisation manuelle, l’équivalent de 4g de l’échantillon non pulvérisé
est pesé (la balance électronique de précision 0,001g) puis transféré dans un tube à
centrifugation. 40 ml d’eau ionisée y sont ajoutés. Le tube à centrifugation est fermé
hermétiquement puis agité pendant vingt et quatre (24) heures sur une plaque agitatrice. La
centrifugation est effectuée à 3600 rpm (rotation par minute) pendant 10 minutes ou jusqu’à
décantation totale à la température de la pièce. Le surnageant du culot de l’échantillon est
prélevé à l’aide d’une pipette et transféré dans une bouteille Nalgene de 50 ml. Le pH et la
conductivité (en µS/cm) du surnageant sont mesurés à l’aide d’une Sonde YSI 6600v2.

2.2.2. Le Pouvoir tampon


Le pouvoir tapon représente la capacité du sol à résister aux variations du pH lors de l’ajout
d’une quantité modérée de base ou d’acide. En d’autres termes c’est le nombre d’acide ou de
base forte à ajouter à 1 Kg de sol pour faire le pH d’une unité.

Il consiste à mesurer la variation du pH d’une solution de sol en ajoutant des concentrations


variables de base ou d’acide. Plus le pH est sensible à la variation de la concentration, moins
le pouvoir tampon est faible. Il est également possible de mesurer l’acidité d’un sol en
ajoutant une solution tampon à l’échantillon de sol utilisé pour analysé le pH. Par la suite, il
s’agit de procéder à la lecture du pH du mélange. Plus le pH du mélange est faible, plus le sol
à une forte acidité de réserve

Dans le cadre de cette étude, vingt (20) échantillons de sol non pulvérisé soit 10 du côté
acide du pH initial et 10 du côté alcalin sont préparés. Pour ce faire, l’échantillon est
homogénéisé manuellement et l’équivalent de 2 g de sol sec est pesé (à la balance 0,001g
près) dans chacun des 20 tubes à centrifugation en polypropylène. 20 ml de solution acide ou
alcaline sont ajoutés à chaque échantillon correspondant à une concentration précise en acide
ou en base. La série de concentrations en acide est la suivante : 0.02, 0.04, 0.06, …, 0,20 mol

33
HNO3/l. Il en est de même de la série de concentrations alcalines qui est : 0,02, 0,04, 0,06, …,
0,20 mol NaOH/l.
La centrifugation est effectuée à 3600 rpm pendant 10 minutes ou jusqu’à décantation totale à
la température de la pièce. Le surnageant du culot de l’échantillon est séparé à l’aide d’une
pipette et transféré dans une bouteille Nalgene de 50 ml. Le pH du surnageant est mesuré à
l’aide d’une Sonde pH.

2.2.3. La teneur en métaux


Les teneurs en métaux totaux ont été déterminées pour les échantillons TDR6, WDFS3,
WDFN4, WDFC8, TDD2 et RPB2. Les analyses ont été réalisées au laboratoire "Acmelabs"
de Johannesburg en Afrique du Sud et ont concerné le cuivre (Cu), le plomb (Pb), le zinc
(Zn), l’argent (Ag), le nickel (Ni), le cobalt (Co), le fer (Fe), l’arsenic (As), le cadmium (Cd),
le chrome (Cr) et le mercure (Hg).
Elles ont consisté à une digestion à l’aqua regia, puis une analyse des différents éléments par
ICP-MS (Inductively coupled plasma mass spectrometry).

2.2.4. La teneur en soufre par combustion


Le "LECO CS230" (Fig. 9) est un analyseur élémentaire permettant la détermination du
carbone et du soufre par combustion. Son mode opératoire est donc conforme à la méthode de
combustion haute température. Pour 1 gramme d’échantillon, sa limite de détection est de 2
ppm pour le carbone et 4 ppm pour le soufre. Puissante de 2,2 KW, le "LECO CS230" est
doté d’un système de nettoyage automatique, d’un système de test automatique de fuite et de
contrôle de pression, d’un système de calibration carbone/soufre et de compteurs de nettoyage
et changement de réactifs.

Le principe du "LECO CS230" (Fig. 9) consiste à brûler un échantillon pré-pesé à plus de


1200°C sous oxygène pur et en présence d’accélérateurs. Le carbone et le soufre sont
totalement oxydés respectivement en CO2 et en SO2 avec la présence possible de CO, qui est
converti en CO2 grâce aux catalyseurs (pentoxyde de vanadium). Les gaz CO2 et SO2 sont
conduits par des tuyaux vers des cellules de détection infrarouges (IR) distinctes qui
permettent de les mesurer. L’appareil étant connecté à un ordinateur, un logiciel permet
l’enregistrement des mesures sous forme de tableau Excel.

34
La teneur en soufre est déterminée à l’aide d’un appareil "LECO CS230" couplé à un
ordinateur. La majorité des métaux et leurs alliages rencontrés dans les échantillons
inorganiques brûlent en présence d’oxygène lorsqu’ils sont chauffés à une température
suffisamment élevée (LECO Corporation, 2007). Le carbone présent dans l'échantillon est
alors oxydé en dioxyde de carbone (CO2), tandis que le soufre est converti en dioxyde de
soufre (SO2). Le CO2 et le SO2 peuvent être mesurés par des détecteurs infrarouges. La
combustion des matières inorganiques peut être catalysée par des accélérateurs tels que le
pentoxyde de vanadium (V2O5). Ces derniers permettent d’enflammer l’échantillon mais aussi
de dissoudre complètement l’état fondu pour oxyder le carbone et le soufre dans un laps de
temps relativement court. L'utilisation d'un four à induction est la méthode fréquemment
utilisée pour le chauffage et la combustion des métaux destinés à l’analyse du carbone et du
soufre (LECO Corporation, 2007).

Figure 8: Le "LECO CS230" couplé à un ordinateur

35
Pour la détermination de la teneur en sulfure dans le cadre de notre étude, 0,30 g de chaque
échantillon à analyser sont pesés à l’aide d’une balance électronique sensible (0,001 près) et
introduit dans un creuset. Une quantité (environ 0,20 g) d’accélérateur (pentoxyde de
vanadium) est ajoutée dans chaque creuset contenant un échantillon. Afin d’évaluer la qualité
des données analytiques 3 blancs et 2 standards contenant la même quantité d’accélérateurs
que les échantillons sont respectivement passés au four et analysés en premier lieu. Toujours
dans la même optique d’évaluation de la qualité des données analytiques 5 duplicatas pris de
manière aléatoire ont été également introduits. Les analyses ont été effectués au laboratoire de
l’environnement de la mine d’or d’Inata. La figure 10 montre les différentes étapes de
l’analyse.

36
A B

C D

E F

Figure 9: Les différentes étapes de la détermination de la teneur en sulfures par combustion

(A) : pesage de 0.3g d’échantillons ; (B) : classification des échantillons, blancs et standards;
(C) : Ajout de l’accélérateur ; (D) : Placement du creuset dans le passeur d’échantillon ; (E) :
Combustion de l’échantillon; (F) : Lecture et stockage des mesures.

2.3. Les tests statiques


La première étape dans la prédiction du drainage minier acide consiste à effectuer des
tests statiques. Les tests statiques, peu coûteux définissent la balance entre des minéraux
potentiellement générateurs d'acide et des minéraux potentiellement neutralisateurs d’acide à
l’intérieur d’un même échantillon, (Robertson et Kirsten, 1 989 cité par Brassard). Ce sont des
tests qualitatifs. Les tests statiques les plus utilisés sont la mesure du pH et de la conductivité

37
en pâte saturée (EC), le test d’aptitude à la production d’acidité nette connu sous deux
expressions en anglais ("Acid-Base Accounting " (ABA) et "Net Acid Producing Potential
test" (NAPP)), le test de génération d’acidité nette (NAG) ou "Net Acid Generation test" en
anglais (Brunet, 2000).

2.3.1 Le test d’aptitude à la production d’acidité nette (ABA)


C’est une forme de test statique développé en 1974 pour l’évaluation des déchets de mines et
modifié par Sobek et al (1978). Ce test inclut le potentiel de production d’acide (PPA) et le
potentiel de neutralisation d’acide (PN). Il permet le dépistage simple, rapide et à faible coût
des échantillons de déchets miniers pour savoir si ces déchets sont potentiellement
générateurs d’acide ou non (Sobek et al, 1978 ; Jambor, 2003 ; Marja et al., 2010). Autrement
dit, ils permettent de déterminer le potentiel des résidus à neutraliser ou à générer de l’acide
en présence d’eau et d’oxygène

2.3.2 Le potentiel de production d’acide (PPA)


Le potentiel de production d’acide (PPA) ou potentiel d’acidification (PA) ou encore
potentiel de génération d’acide (PGA) est déterminé à partir de la teneur en soufre total par
la formule PGA = % soufre × 31,25 Kg CaCO3 par tonne. Cela suppose un apport du soufre
sous forme de sulfures et que deux moles d’acide seront produites par chaque mole de soufre.

2.3.3 Le potentiel de neutralisation d’acide (PN)


La détermination du Potentiel de Neutralisation (PN) ou Capacité de Neutralisation d’Acide
(CNA) peut être réalisée selon plusieurs procédures. La plus simple est celle qui consiste à
traiter l'échantillon avec un excès d'acide chlorhydrique (HCl) à 0,1N (2g pour 20 ml), à
ajuster avec de l'eau distillée à 120 ml, puis à titrer l'excès d'acide par l’hydroxyde de sodium
ou soude (NaOH) à 0,1N jusqu’à un pH final égal à 8,4 (méthode de Sobek). L'acide
consommé est transformé en équivalents de carbonate (Colon, 2003). Cette quantité d'acide
consommée peut être calculée. Le potentiel de neutralisation d’acide s’exprime en kg CaCO3
par tonne de l'échantillon et se calcule selon la formule:

PN =
é
PN = Potentiel de neutralisation en kg CaCO3 par tonne de l'échantillon ;
= Normalité de l’acide chlorhydrique utilisé ;
= Volume de l’acide chlorhydrique en millilitre (ml) utilisé ;

38
= Normalité de l’hydroxyde de sodium ou soude utilisé ;
= Volume de l’hydroxyde de sodium en millilitre (ml) utilisé ;
m = Masse de l’échantillon utilisé en gramme (g) ;
50 = Constante utilisée dans le calcul du potentiel de neutralisation d’acide.

Le potentiel net de neutralisation (PNN) est la différence entre le potentiel de neutralisation et


de production d’acide et peut être positif ou négatif :
PNN = PN – PA
PNN est le potentiel net de neutralisation en kg CaCO3 par tonne d’échantillon ;
PN est le potentiel de neutralisation et PA le potentiel d’acidification.

Figure 10: Mode opératoire de la titration

Ainsi 2g d’échantillon pulvérisé sont pesés (à la balance de 0,001 près) et introduits dans un
bécher de 200 ml. 20 ml d’acide chlorhydrique (HCL) à 0,1N sont ensuite ajoutés à l’aide
d’une pipette. L’ensemble est agité jusqu’à l’homogénéisation et 100 ml d’eau distillée y sont
ajoutés. La solution obtenue est titrée par une solution de soude (NaOH) à 0,1N jusqu’à un pH
final égal à 8,4 et le volume de NaOH versé est noté. Le pH-mètre est étalonné avant la
réalisation des mesures à l’aide de deux solutions tampons (pH = 7 et pH = 9). Après chaque
mesure, la sonde de pH et de température ainsi que le barreau aimanté sont rincés avec de
l’eau distillée.
39
2.3.4 Le test de génération d'acidité nette ou Net Acid Génération test (NAG)
C’est une procédure de laboratoire permettant de déterminer la nature géochimique d’un
échantillon de roche pulvérisé. Elle consiste à oxyder les sulfures présents dans celui-ci avec
du peroxyde d'hydrogène (H2O2) à 15%. Ce dernier déclenche simultanément des réactions
d'acidification et de neutralisation sur l’échantillon. L’échantillon est également chauffé pour
permettre au peroxydes restant et n’ayant pas réagi de réagir. A la fin de la réaction on mesure
le pH de la pâte, correspondant à la valeur NAGpH. Les échantillons qui ont un NAGpH
inférieur à 4,5 sont titrés à l’aide d’une solution d’hydroxyde de sodium (NaOH) jusqu’à
l’obtention d’un pH final égal 4,5 pour la détermination de la quantité d’acidité produite (en
Kg H2OSO4/t) (Miller et al., 1997., Brunet, 2000.,EPA, 2000., Tran et al., 2003).

NAG = (49 × V × C)/m

NAG représente le potentiel de génération d’acidité nette (Kg H2SO4/tonne); V est le volume
de NaOH versé lors de la titration ; C est la concentration de NaOH (mole/litre) utilisée et m
représente la masse de l’échantillon titré.

Le test réalisé au laboratoire du BUMIGEB a consisté à l’oxydation de 2 g d’échantillon avec


une solution de 150 ml de peroxyde d’hydrogène à 15% conformément à la procédure de
Brunet (2000). La solution obtenue est agitée et chauffée à environ 70 °C. Au refroidissement,
le pH est mesuré à l’aide d’une sonde pH.

2.4. Contrôle de qualité


Les différentes analyses ont été réalisées en duplicata ou en triplicata et l’éventualité de
rejeter les valeurs extrêmes a été évaluée statistiquement pour un intervalle de confiance de
95% selon la méthode APHA (1989). Dans la présente étude, nous avons également utilisé de
l’eau distillée et des produits chimiques de haute qualité. Des blancs matriciels ont été
également utilisés pour chaque série d’échantillon analysé.

40
V. RESULTATS-DISCUSSIONS
1. Le pH et la conductivité

Tableau 4: Résultats des mesures de pH et de conductivité.

Échantillons masse pH Conductivité (µS/cm)


TDR6 3,9979 10,04 102
Duplicata 4,0014 10,02 103
Triplicata 4,0021 9,97 108
WDFS3 4,008 9,46 967
Duplicata 4,0035 9,45 964
Triplicata 4,0025 9,46 1004
WDFN4 4,0068 9,61 71
Duplicata 4,0041 9,68 74
Triplicata 4,0038 9,62 74
WDFC8 4,0002 9,88 50
Duplicata 4,0061 9,6 57
Triplicata 4,0086 9,6 49
TDD2 4,0074 9,48 124
Duplicata 4,0066 9,46 126
Triplicata 4,0086 9,48 126
RPB2 4,0013 9,23 81
Duplicata 4,0057 9,26 80
Triplicata 4,0045 9,27 78

Le tableau 4 montre des valeurs de pH strictement supérieures à 9. Si on s’en tient à ces


valeurs, tous les échantillons analysés peuvent être considérés comme non acidogènes puisque
les pH se situent dans la plage des pH basiques c’est-à-dire alcalins (pH > 7). Selon Brunet
(2000), les échantillons ayant des valeurs de pH supérieures à 6 sont dans la classe IV des
DMA diagnostiquée comme étant la classe où il y a aucun risque de génération de drainage
minier acide (Tableau 5).

41
Tableau 5: Caractérisation du DMA à partir du pH et de la conductivité (Brunet, 2000)

Conductivité en
pH µS cm-1 Classe du DMA Diagnostic
pH ≤ 4 > 1000 I Drainage acide avéré
Drainage acide en développement
4 < pH < 5 > 750 II confirmé
Drainage acide en potentiel
5 < pH < 6 > 500 III développement
pH > 6 ≤ 500 IV Pas de risque de drainage acide

Toutefois, les valeurs de pH des échantillons analysés indiquent qu’ils ne sont pas encore
oxydés. Ce qui peut se justifier par le caractère juvénile de l’activité extractive débutée au
niveau de Inata en décembre 2009. Le risque de génération éventuel de génération d’acidité à
partir de l’oxydation des minéraux sulfurés dépendra des facteurs primaires que sont la
présence des minéraux sulfurés, leur exposition à l’eau et/ou à l’oxygène. Une surveillance
permanente du pH permettrait de suivre le phénomène d’oxydation éventuel et de proposer un
plan de gestion.

1200
Conductivité

1000 967

800

600

400

200 102 124


71 50 81
0
TDR6 WDFS3 WDFN4 WDFC8 TDD2 RPB2
Echantillon

Figure 11: Résultats de la conductivité

42
Quant aux valeurs des conductivités de ces même échantillons (fig. 13), elles sont à
l’exception de celle du WDFS3 inférieures à 500 µS/Cm; valeur à partir de laquelle il y a un
risque de génération de drainage minier acide (Brunet, 2000). Comme celles du pH, les
valeurs de la conductivité indiquent donc que ces échantillons ne présentent pas de risques de
génération d’acide et peuvent être classés dans la classe IV des DMA (Pinte, 2000., Brunet,
2000).

1200
Conductivité

1000 967

800

600

400

200

0
10,04 9,46 9,61 9,88 9,48 9,23
pH

Figure 12: Conductivité en fonction du pH.


Cependant la valeur indiquée pour le WDFS3 classe ce dernier dans la classe II des DMA,
diagnostiquée comme étant la classe où le risque de génération de drainage minier acide est
confirmé à condition que le pH soit inférieur à 6 (Brunet, 2000). La valeur du pH de cet
échantillon (fig. 14) étant supérieure à 9, on pourrait supposer qu’il n’est pas acidogène.

2. Pouvoir tampon
Les figures 15 à 20 ci-après représentent la variation du pH des échantillons en fonction
de la concentration des ions hydroxydes (OH-) ou hydronium (H3O+) par kilogramme
d’échantillon. Elles représentent le pouvoir tampon des échantillons analysés, autrement dit,
leur capacité à s’opposer aux variations de pH suite à des ajouts de quantité modérée d’acide
ou de base. Ces figures montrent que les résidus sont sensibles aux pH initiaux à des ajouts
d’acide (HCl) ou de base (NaOH) même à des concentrations très faibles.

43
pH 14

12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
Concentration des ions HO- et H+ en Cmol/ Kg de sol

Figure 13: Résultats du pouvoir tampon (TDR6)

14
pH

12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
Concentration des ions OH- et H+ en cmol/Kg de sol

Figure 14: Résultats du pouvoir tampon (WDFS3)

44
14
pH
12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
Concentration des ions OH- et H+ en Cmol/kg de sol

Figure 15: Résultats du pouvoir tampon (WDFN4)

14
pH

12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
Concentration des ions OH- et H+ en Cmol/Kg de sol

Figure 16:Résultats du pouvoir tampon (WDFC8)

45
14
pH
12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
Concentration des ion OH- et H+ en Cmol/Kg de sol

Figure 17: Résultats du pouvoir tampon (TDD2)

14
pH

12

10

0
-200 -160 -120 -80 -40 0 40 80 120 160 200
- +
Concentration des ions OH et H en Cmol/Kg de sol

Figure 18: Résultats du pouvoir tampon (RPB2)

46
On peut donc noter que les pouvoirs tampons des échantillons sont suffisamment faibles pour
parer à une éventuelle variation du pH si toutefois la nature du milieu venait à changer par
suite par exemple d’une acidification vu que le pH de tous les échantillons est au départ
alcalin. En effet moins le milieu est sensible aux additions modérées de base ou d’acide, plus
le pouvoir tampon de la solution est élevé et réciproquement plus le milieu est sensible aux
additions de base ou d’acide même à des faibles concentration, moins le pouvoir tampon est
élevé.

Les pH initiaux et les valeurs de conductivité laissent supposer que les résidus miniers
produits par la mine d’Inata ne présentaient pas de risque de génération de DMA, car ils se
situaient respectivement dans les classes IV et III selon les classifications de Pinte, 2000 ;
Brunet, 2000. Si on tient compte des pouvoirs tampons de ces mêmes échantillons, on se rend
compte que les variations des conditions du milieu pourraient rendre ces derniers
problématiques et par conséquents susceptibles de générer du DMA. En général, le pouvoir
tampon est influencé par la teneur en matière organique ou la présence de minéraux tels que
les carbonates.

3. La teneur en sulfures par combustion


3.1. Résultats

Figure 19: Résultats de la détermination de la teneur en sulfures

47
Les teneurs en sulfures des différents échantillons sont reportées dans le diagramme de Miller
et al. (1991) qui permet à partir de la teneur seuil de 0,3% de distinguer le domaine où les
échantillons ne sont pas acidogènes de celui où ils sont potentiellement générateurs d’acide.

Les résultats obtenus après analyses montrent des teneurs en sulfures inférieures à 0,3% pour
tous les échantillons (fig. 21). L’échantillon WDFS3 présente la valeur la plus élevée, tout
comme cela était le cas pour le pH et la conductivité. La teneur en sulfure pour chaque
échantillon analysé étant inférieure à 0,3% qui est la valeur seuil au-delà de laquelle il y a un
risque probable de génération de drainage minier acide (Miller et al., 1991); les résidus
miniers étudiés peuvent être considérés comme non acidogène. Autrement dit ces échantillons
ne sont pas susceptibles de produire du drainage minier acide.

Ces faibles valeurs peuvent être expliquées d’une part par le fait que la majorité de ces
échantillons est considérée comme provenant des haldes à stérile minier (RPA1, RPA2,
RPB1, RPB2 , RPB3; WDFC1, WDFC2,…, WDFC10 ; WDFN1, WDFN2,...,WDFN10;
WDFC1, WDFC2,…,WDFC10 ; TDD1, TDD2 ;…,TDD8.) donc supposés contenir très peu
ou pas de minéralisation aurifère et d’autre part le fait que la période de l’échantillonnage
(TDR1, TDR2,…, TDR7) ait coïncidée avec le traitement du minerai de moyenne teneur au
niveau de la mine.

En effet, la minéralisation aurifère à Inata est associée aux veines de quartz-carbonates-


sulfures, aux veinules d’albite-carbonates-sulfures mais également disséminée dans des
épiclastites et volcanoclastites felsiques. Les roches ne contenant pas de minéralisation
aurifère ou dont la teneur en or est très faible pour être économiquement exploitables sont
considérées comme étant des stériles miniers. Etant donné que cette minéralisation aurifère est
associée en partie aux sulfures, il est logique que les stériles aient des teneurs en sulfures très
faibles ou même nulles.

Aussi la teneur en sulfures au niveau du parc à résidus minier de traitement est fonction de la
catégorie de minerai traité puisque le minerai est classé en trois catégories: haute teneur,
moyenne teneur et basse teneur. L’exploitation du minerai de moyenne ou de basse teneur
produit généralement moins de sulfures que celle du minerai de haute teneur. Le pic
duWDFS3 peut s’expliquer par une présence d’une roche minéralisée ou d’une veinule omise
lors du contrôle des teneurs ou lors de l’excavation sélective du minerai. Il pourrait également
s’agir de sulfures disséminés dans la roche hôte, tout comme l’or qui se présente sous forme
48
disséminée dans les épiclastites et volcanoclastites felsiques. Toutefois, il convient de
souligner qu’il existe au niveau du site, des zones contenant des minéraux sulfurés en
abondance mais dépourvues de minéralisation aurifère.

3.2. Qualité des résultats de la détermination de la teneur en sulfures


Nous présentons dans cette partie, un exemple de de contrôle de qualité des résultats des
analyses. Il concerne la détermination des teneurs en sulfures.

En effet, pour le contrôle de la qualité des résultats analytiques, une comparaison des résultats
obtenus des duplicatas avec ceux des échantillons d’origine est nécessaire. La figure suivant
montre cette comparaison où chaque duplicata est placé à côté de son échantillon d’origine:

0,02 0,0187
Pourcentage en sulfure

0,0174
0,018
0,016 0,0143
0,014
0,012
0,00904 0,00951 0,00937
0,01
0,008 0,00572
0,006 0,00458
0,00377 0,00383
0,004
0,002
0

Code de l'échantillon

Figure 20: Contrôle de la qualité des résultats analytiques

Dans l’optique de contrôler la qualité des résultats analytiques, les incertitudes types, les
incertitudes élargies à 95% et les intervalles de confiance ont été calculés selon la norme
AFNOR (Association Française de Normalisation) NF ENV 13005 d’août 1999.

L’incertitude type (It) définie comme étant l’écart-type sur la valeur moyenne est obtenue en

appliquant la formule : It = où S représente la reproductibilité ou écart type

49
expérimental ) et n le nombre d’échantillons. L’écart type expérimentale correspond

à la dispersion des n valeurs Xi autour d’une valeur moyenne Xm. S = =

L’incertitude-type élargie est une grandeur définissant un intervalle, autour du résultat de


mesure dont on puisse s’attendre à ce qu’il comprenne une fraction élevée de la distribution
de valeurs pouvant être attribuées à la grandeur que l’on désire mesurer. Elle est associée au
niveau de confiance et s’exprime par: Ie = k × It où k représente le coefficient
d’élargissement (k = 2 pour une confiance de 95%).

L’intervalle de confiance correspond à un intervalle dans lequel on sait avec une probabilité
satisfaisante que la valeur vraie s’y trouve. Ic = .
A partir de l’intervalle de confiance il est possible de vérifier si les résultats analytiques
obtenus s’y trouvent (100% de rapprochement), ou sont proches ou éloignées. Les résultats
des calculs sont consignés dans le tableau suivant:

Tableau 6: Contrôle de la qualité des résultats analytiques

Echantillon Résultats Incertitude Incertitude élargie Intervalle de confiance Rapprochement


analytiques type (Confiance à 95%) à l’intervalle de
confiance
WDFN3 0,00458
WDFND3 0,00572 0,00057 0,00114 [0,00401 ; 0,00629] 100%
WDFC3 0,00377 0,00006
WDFCD1 0,00383 0,00003 [0,00374 ; 0,00386] 99,59%
TDD6 0,00904
0,00263 0,00526 [0,00641 ; 0,01693] 79,48%
TDDD5 0,01430
TDR3 0,01740 0,00130
TDRD4 0,01870 0,00065 [0,01675 ; 0,01935] 100%
WDFS4 0,00951
WDFSD2 0,00937 0,00007 0,00014 [0,00930 ; 0,00958] 100%

La comparaison des teneurs en sulfures des duplicatas avec celles des échantillons d’origine
montre des légères différences avec des valeurs se trouvant à l’intérieur des intervalles de
confiance selon la norme NF ENV 13005 d’août 1999 (Tableau 5). La plus grande
dissemblance est observée entre TDD6 et son duplicata (TDDD5) avec des valeurs se
rapprochant à 79,48% de l’intervalle de confiance. Celle-ci peut s’expliquer par une faible
homogénéisation de l’échantillon avant les analyses. Autrement dit, d’un problème dans les

50
manipulations analytiques. Toutefois, dans l’ensemble les résultats d’analyses sont très
suffisamment pertinents pour être utilisés pour interprétation.

4. Potentiel d’acidification, le potentiel de neutralisation et le potentiel

net de neutralisation d’acide

La problématique de génération d’effluent acide est liée aux sulfures. Deux échantillons de
chaque site de prélèvement ont été utilisés pour la suite des analyses, soit douze (12)
échantillons au total. Le tableau 6 montre à la fois les résultats des calculs du potentiel de
neutralisation (PN), du potentiel de génération d’acide et du potentiel net de neutralisation
d’acide (PNN) de chacun de ces échantillons.

Le potentiel de neutralisation (PN) correspondant à la capacité de l’échantillon à neutraliser la


quantité d’acide produite par oxydation des sulfures, est exprimé en Kg CaCO3/tonne. Il est
obtenu à partir du volume de HCl utilisé et du volume de soude (NaOH) versé lors de la
titration de chaque échantillon, mais aussi à partir de la masse de l’échantillon.

Il s’exprime par: PN = .

Le potentiel de génération d’acide ou potentiel d’acidification (PA) correspondant à la


capacité de l’échantillon à produire de l’acide sulfurique est calculé en multipliant la teneur en
sulfures obtenue par combustion par 31.25 Kg CaCO3/tonne : PA = % sulfures × 31.25 Kg
CaCO3 par tonne. Il est exprimé aussi en Kg CaCO3 par tonne d’échantillon.

Le potentiel net de neutralisation (PNN) exprimé en Kg CaCO3/tonne est obtenu en faisant la


différence entre le potentiel de neutralisation et le potentiel d’acidification.

PNN = PN – PA.

51
Tableau 7 : Résultats des calculs des PN, PA et PNN

Code Potentiel de neutralisation Potentiel de génération Potentiel net de neutralisation


l’échantillon d’acide (PN) en Kg d’acide (PA) en Kg d’acide (PNN) en Kg
CaCO3/tonne CaCO3/tonne CaCO3/tonne
RPA2 -59,00 0,12 -59,12
RPB2 -48,00 0,22 -48,22
WDFN1 -56,25 0,29 -56,54
WDFN4 -45,75 0,27 -46,02
WDFC6 -57,75 0,45 -58,20
WDFC8 -57,50 0,27 -57,77
TDD2 -56,75 0,23 -56,98
TDD7 -45,50 0,43 -45,93
TDR4 -22,00 1,23 -23,23
TDR6 -14,00 0,80 -14,80
WDFS1 -57,00 0,62 -57,62
WDFS3 -56,5 5,09 -61,59

20
PN et PA

10

-10

-20

-30

-40

-50

-60

-70

Figure 21 : Résultats des PA et PN

52
. Le tableau 7 présente les résultats de la détermination du pourcentage en sulfure et ceux de
la titration ont permis de calculer les différents potentiels de chacun de ces 12 échantillons.
Les essais de titration ont été effectués au Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina
(BUMIGEB). Ces résultats montrent que le PA des différents échantillons est relativement
très faible (pour l’essentiel inférieur à 1%). Cela signifie que les résidus miniers étudiés ne
sont pas acidogènes et le risque qu’ils déclenchent une acidification est négligeable.

En effet le seuil critique à partir duquel il y a risque de génération d’acide est de 9,375 Kg
CaCO3/tonne soit 0,3% 31,25 Kg CaCO3/tonne (Miller et al., 1991) alors que la valeur la plus
élevée obtenue lors de nos calculs est de 5 Kg CaCO3/tonne (fig.22).

Il en est de même des valeurs du PN des échantillons qui apparaissent très faibles. Le PN est
lié à la présence de minéraux acidivores (tels que les carbonates) dans les échantillons
capables de neutraliser une éventuelle acidification.

La minéralisation aurifère au niveau d’Inata est associée à des stockwerks de quartz-


carbonates-sulfures, des veinules d’albite-carbonates-sulfures. Les résultats montrent que les
potentiels de neutralisation des échantillons sont très faibles pour contribuer à neutraliser une
acidification qui pourrait survenir. Les potentiels de neutralisation des échantillons provenant
du parc à résidus minier de traitement (TDR4 et TDR6) sont élevés par rapport à ceux des
autres échantillons. Cela est dû probablement à l’utilisation de la chaux pour l’ajustement du
pH lors du traitement du minerai notamment au moment de la lixiviation en cuve.

Le potentiel net de neutralisation d’acide (PNN) (tableau 7) est utilisé pour classer les
échantillons selon les critères de Miller et al. (1991) qui distinguent les échantillons
probablement acidogènes des échantillons acidogènes ou non acidogènes. Ces critères sont
donc utilisés lorsque les valeurs des teneurs en sulfures sont supérieurs à 0,3% (Miller et al,.
1991). Etant donné que la teneur en sulfures maximale obtenue lors de nos analyses est
inférieure à 0,3% (fig.21), le potentiel net de neutralisation d’acide n’a plus de valeur
interprétative dans ce cas.

53
5. Test du potentiel de génération d’acidité nette

Tableau 8: Résultats de la titration pour la détermination du potentiel de génération d'acidité


nette

Résultats de titration pour la détermination du NAG


Volume de NaOH en ml
Code NAGpH Température versée à pH = 4,5 NAG (Kg H2SO4/tonne)
RPA2 2,81 26,70 6,80 13,32
RPB2 3,37 26,30 2,60 5,09
WDFN1 3,18 27,20 0,90 1,76
WDFN4 4,92 26,60 0,00 0,00
WDFC6 3,68 26,10 0,50 0,98
WDFC8 4,3 25,50 0,10 0,19
TDD2 5,60 25,60 0,00 0,00
TDD7 3,90 25,30 0,50 0,98
TDR4 6,00 24,80 0,00 0,00
TDR6 6,01 24,50 0,00 0,00
WDFS1 4,00 28,70 0,30 0,58
WDFS3 3,17 28,10 0,80 1,56

Le tableau 8 présente les résultats des essais de génération d’acidité nette (NAG) réalisés
également au Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina (BUMIGEB). Le NAGpH
permet de discriminer les échantillons dits non acidogènes qui ont des valeurs supérieures à
4,5 et considérés comme ayant une NAG nulle, des échantillons probablement acidogène
ayant des valeurs inférieurs à 4,5 (EPA, 2000).

Les NAGpH obtenus varient entre 2,81 et 6 ,11. Les échantillons TDR4 et TDR6 ont des
NAG nulles (fig. 24) car présentant des NAGpH supérieurs à 4,5 (soit les plus élevés). Cela
semble confirmer les observations faites pour les différents potentiels calculés plus haut.
Compte tenu du fait que ce sont échantillons du parc à résidus de traitement, la présence de
chaux et de matières organiques liés au traitement semblent plus plausible.

Cependant bien qu’il n’existe pas de corrélation mathématique, les basses valeurs de NAGpH
(< 4,5) peuvent être interprétées comme celles des échantillons les plus sulfureux (WDFN1,
WDFC8, TDD7, WDFS3) ou du moins les plus acides (RPA2, RPB2, WDFN1, WDFC6,
WDFS1, WDFS3) et réciproquement les hautes valeurs de NAGpH (> 4,5) celles des
échantillons basiques ou possédant une capacité de neutralisation d’acide conséquente
(TDR4, TDR6) (tableau 9).

54
Tableau 9: Tableau récapitulatif des principaux paramètres
NAG en Kg PN en Kg CaCO3/ PA en Kg
NAG NAGpH H2SO4/tonne) %sulfures tonne CaCO3/ tonne
RPA2 2,810 13,320 0,004 -59,000 0,120
RPB2 3,370 05,090 0,003 -48,000 0,220
WDFN1 3,180 01,760 0,010 -56,250 0,290
WDFN4 4,920 00,000 0,009 -45,750 0,270
WDFC6 3,680 00,980 0,015 -57,750 0,450
WDFC8 4,300 00,190 0,009 -57,500 0,270
TDD2 5,600 00,000 0,007 -56,750 0,230
TDD7 3,900 00,980 0,014 -45,500 0,430
TDR4 6,000 00,000 0,039 -22,000 1,230
TDR6 6,010 00,000 0,026 -14,000 0,800
WDFS1 4,000 00,580 0,020 -57,000 0,620
WDFS3 3,170 01,560 0,163 -56,500 5,090

En effet, les réactions d’oxydation et de réduction déclenchées par le peroxyde d’hydrogène


(H2O2) ne concernent pas seulement les minéraux sulfurés classiques mais tous les minéraux
présents dans l’échantillon y compris les minéraux secondaires susceptibles de générer du
drainage minier acide (mélantérite (FeSO4.7H2O), Rozenite (FeSO4, 4H2O), szomolnokite
(FeSO4, H2O) et d’augmenter l’acidité des échantillons une fois que la réaction d’oxydation se
déclenche (Burnet. 2000).

Étant donné que les sulfures proprement dits ne sont pas les seuls producteurs d’acide, la
présence de minéraux producteurs d’acides non sulfurés tels que les minéraux phosphatés, les
hydroxydes (goethite α-FeO(OH), lépidocrocite α-FeO(OH), le diaspore AlO(OH)), les
oxyhydroxysulfates de fer (la jarosite KFe3(SO4)2(OH)6) les hydroxysulfates (copianite
Fe2+Fe3+4(SO4)6(OH)2.20H2O, gypse CaSO4.2H2O, mélantérite FeSO4.7H2O, chalcantite
CuSO4.4H2O)) peuvent aussi augmenter l’acidité des échantillons (Pereira. 2003). Une
analyse minéralogique détaillée (microsonde ou microscopie électronique à balayage (MEB))
permettrait de confirmer ou infirmer la présence de ces minéraux.

55
NAG
14 13,328

12
10
8
6 5,096
4
1,764 1,568
2 0,98 0,98 0,588
0 0,196 0 0 0
0

Echantillon

Figure 22: Résultats du potentiel de génération d'acidité nette (NAG)

La figure 24 montre la variation du potentiel de génération d’acidité nette obtenu après


titration avec une solution de soude (NaOH) à 0,1N. Le titrage n’a pas concerné les
échantillons ayant des valeurs de NAGpH supérieures à 4,5 puisqu’ils sont considérés comme
étant non acidogènes autrement dit leurs NAG sont nulles comme indiqué plus haut (Miller et
al., 1997., Tran et al., 2003., Villeneuve et al., 2008). Pour les autres échantillons ayant des
valeurs de NAGpH inférieures à 4,5, les valeurs de NAG des deux échantillons provenant du
"rompad" (RPA2 et RPB2) sont supérieures à 5 Kg H2SO4/tonne qui est la valeur à partir de
laquelle il y a un risque de génération d’acide (EPA, 2000). Les autres échantillons seraient
donc non potentiellement générateurs d’acide.

Ainsi les résultats de ce test ne font que confirmer pour ces échantillons ceux des tests
précédents. Cependant les deux échantillons provenant du "rompad" montrent des valeurs
présentant des risques quant à la possibilité pour ces derniers à produire du drainage minier
acide. En effet les valeurs de NAG supérieur à 5 indiquent l’existence d’un risque de
génération d’acide pour ces échantillons (EPA, 2000). En se référant aux teneurs en sulfures
de ces deux échantillons, le constat qui ressort est que les valeurs indiquées pour ces derniers
ne sont pas supérieures à celles des autres échantillons. Cela peut s’expliquer par leur faible
potentiel de neutralisation (surtout pour le RPA2 qui possède le plus faible potentiel de
neutralisation) mais aussi par l’hypothèse de la présence de minéraux secondaires ou d’autres
56
minéraux producteurs d’acides mais non sulfurés tels que les hydroxydes, les
oxyhydrosulfates.

6. Les teneurs en métaux totaux


Tableau 10: Résultats des analyses des métaux lourds dans le sol.

Cu Pb Zn Ag Ni Co Fe As Cd Cr Hg
Élément
(Ppm) (Ppm) (Ppm) (Ppm) (Ppm) (Ppm) (%) (Ppm) (Ppm) (Ppm) (Ppm)

Limite de
0,1 0,1 1 0,1 0,1 0,1 0,01 0,5 0,1 1 0,01
détection
Norme du
1000 2500 3000 40 700 300 3% 300 30 800 30
Burkina
Échantillon
TDR6 66 12,6 59 0,5 43,7 31,9 5,54 193,8 0,2 46 <LD
WDFS3 47,1 2,7 31 <LD 36 7,1 4,6 19,7 <LD 63 <LD
WDFN4 142,1 6,9 75 <LD 79,4 21,1 3,43 27 0,2 107 <LD
WDFC8 78,7 5,4 76 0,2 43,2 18,2 4,17 31,1 <LD 29 <LD
TDD2 140,2 4,6 100 0,2 44,6 13,3 4,08 50,5 <LD 39 <LD
RPB2 84,9 4,4 102 0,2 70,8 31,6 6,45 70,2 0,1 65 <LD

Les résultats des analyses des métaux montrent que les teneurs pour les différents métaux sont
très variables d’un site à l’autre. On a 47 à 142 mg / Kg pour le cuivre ; 2,7 à 12,6 mg / kg
pour le plomb ; 31 à 102 mg / Kg pour le zinc ; 36 à 79 mg / Kg pour le nickel ; 7 à 32 mg /
Kg pour le cobalt ; 3 à 6 % pour le fer ; 19,7 à 193,8 mg / Kg pour l’arsenic et 29 à 107 mg /
Kg pour le chrome.

Les teneurs les plus élevées se rencontrent donc au niveau du fer (exprimées en pourcentage)
qui présente des valeurs supérieures aux normes du Burkina Faso. Ces valeurs sont
attribuables à la nature des roches exploitées à Inata (roches volcano-sédimentaires basiques)
qui sont riches en minéraux ferromagnésiens. Il en est de même de celles en arsenic et en
nickel.

En ce qui concerne les autres métaux (cuivre, nickel, et chrome, plomb, cobalt, arsenic, RPB2
et zinc), leurs teneurs sont faibles.

57
Les teneurs en métaux totaux apparaissent très faibles Comparativement aux normes du
Burkina Faso et par conséquent non problématiques.
Toutefois, ces résultats donnent une idée des teneurs des différents métaux potentiellement
nocifs présents dans les résidus miniers, c’est-à-dire des informations quantitatives. Ils ne
renseignent pas sur la répartition géochimique (phase soluble, échangeable, associée aux
carbonates, associée aux oxydes et hydroxydes, associée à la matière organique, résiduelle) de
ces différents éléments dans ces résidus. En plus, ils ne permettent pas d’établir une
distinction entre les différentes formes de métaux à savoir : dissous, adsorbés et complexés
(Galvez-Cloutier et Lefrançois, 2005).

58
CONCLUSIONS RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES

CONCLUSIONS
La présente étude avait pour objectif principal une prédiction du drainage minier acide au
niveau de la mine d’Inata dont l’exploitation a commencé en décembre 2009. Elle entre donc
dans le cadre d’une étude préventive de ce phénomène du DMA qui est la plus problématique
liée à l’activité extractive.
Les analyses effectuées montrent que tous les échantillons de résidus miniers ont un pH initial
alcalin. Les principaux facteurs conduisant à la génération d’acide étant la présence de
sulfures, de l’eau ou de l’oxygène, nous avons évalué les teneurs de sulfures par combustions.
Les valeurs obtenues pour les différents échantillons sont inférieures au seuil de Miller, et al
(1991) qui est de 0,3%, ce qui situent les résidus miniers étudiés dans le domaine des
échantillons non acidogènes et par conséquent non problématiques.
Plusieurs tests ont été réalisés pour évaluer leur potentiel à générer de l’acide. Ces tests (PA,
NAG) ont montré notamment que les résidus miniers d’Inata étaient non acidogènes.
Toutefois leurs potentiels de neutralisation acide restent faibles ce qui dénotent de leur
incapacité à neutraliser une éventuelle acidification. Il en est de même de leur pouvoir tampon
qui est pratiquement nul. Cela suppose que lorsque les conditions du milieu venaient à varier
et qu’il se produit un phénomène d’acidification par oxydation, les résidus seraient incapables
de s’y opposer ; cette capacité étant liée à la présence de minéraux acidivores. Une attention
particulière doit être accordée au site WDFS3 qui semble être la plus problématique. La
nécessité d’autres mesures prédictives et de mesure préventives s’impose par conséquent.

RECOMMANDATIONS
Bien que le pH, la conductivité, le potentiel de génération d’acide et le potentiel de
génération d’acidité nette laissent croire que ces échantillons ne sont pas acidogènes, il est
nécessaire d’établir un programme de contrôle du pH, de la conductivité et de la teneur en
sulfure. En effet les résultats du pouvoir tampon et du potentiel de neutralisation de ces
échantillons montrent clairement l’incapacité de ces derniers à résister à la variation du pH
d’une part et d’autre part à neutraliser la quantité d’acide qui sera produite donc l’incapacité à
limiter les dégâts si toute fois il y avait un éventuel phénomène de drainage minier acide.

59
Pour le pourcentage en sulfure du minerai, une collaboration entre le département de
l’environnement et le laboratoire de chimie qui détermine ces valeurs avant le traitement
serait un avantage. Cela permettra de connaitre le minerai qui a la plus grande teneur et
potentiellement générateur d’acide et d’en prendre les précautions les mieux adaptées.
Pour le pH et la conductivité il est important pour la mine de s’équiper en matériel notamment
d’une sonde pH et de conductivité adaptée. Cela permettra de couvrir les "waste dump" et
"waste dam" à des mailles plus réduite en termes de mesure de ces paramètres surtout pendant
la saison de pluies. Cela permettra également de localiser d’éventuelles portions
problématiques et prendre des précautions adéquates.

Une caractérisation préalable des résidus miniers : géotechniques (granulométrie), et


minéralogique (par diffraction aux rayons X : DRX ou à l’aide de la microscopie électronique
à balayage : MEB) permettraient de mieux interpréter les résultats des différents tests réalisés.

La réalisation de tests cinétiques permettra de confirmer les résultats des tests statiques et de
déterminer la cinétique de l’oxydation. En effet, les résultats des tests statiques ne fournissent
qu’une indication préliminaire sur la susceptibilité des échantillons à produire du drainage
minier acide dans l'environnement et sont seulement utiles pour le dépistage du comportement
et les potentialités des échantillons à produire de l’acide sulfurique. Ces tests ne permettent
pas de savoir quand l'acidification peut se produire et les taux à partir desquels la production
d'acide ou les réactions de neutralisation se poursuivent. Il est important de garder à l'esprit
que la plupart des tests statiques sont effectués en utilisant des échantillons broyés ou
pulvérisés qui peuvent avoir des tailles de particules beaucoup plus fines que celles des
matériaux produit lors des opérations minières. Ce qui peut modifier considérablement la
disponibilité des éléments chimiques pour les réactions. En plus de ces facteurs, il est aussi
important de prendre en compte la minéralogie des échantillons lors des interprétations.

Une stabilisation par la revégétation des "waste dump" et "waste dam" qui ne sont plus
utilisés et la maîtrise des écoulements autour de ces derniers permettraient de prévenir le
drainage minier acide sur le site.

60
Un diagnostic des eaux souterraines et les eaux de surface entrant dans le cadre de la
prédiction du drainage minier acide et consistant à déterminer pour ces eaux les mêmes
paramètres qui ont été déterminés pour les échantillons de roches devrait être envisagé.
La prédiction du drainage minier acide devrait être intégrée dans l’évaluation du niveau de
référence environnementale en cours à Souma.

PERSPECTIVES
Les tests cinétiques beaucoup plus coûteux que les tests statiques peuvent être utilisés pour la
confirmation des résultats obtenus lors des tests statiques réalisés d’une part et d’autre part
pour la détermination de la cinétique des réactions impliquées dans la production de drainage
minier acide ; ces test sont des tests quantitatifs (Brassard et al, 1993). Ils offrent aussi la
possibilité de suivre le comportement de la roche dans des conditions proches de la réalité
(Brunet, 2000). Pour cela une série de méthodes d’essais cinétiques existe dont la méthode
conventionnelle classique et modifiée, les cellules d'humidité, les extractions soxhlet SRK,
les colonnes des tests de lixiviation, les essais lysimétriques. Les cellules d'humidité et les
colonnes de lixiviation qui sont les méthodes les plus adaptées et les plus couramment
utilisées pour l'industrie minière, pourraient être appliquées dans le cas d’Inata. Cela
permettra de se situer sur la cinétique de l’oxydation au niveau des zones à risques.

La mobilisation et la biodisponibilité des métaux n’est pas fonction de leurs teneurs totales
mais plutôt des phases auxquelles ils sont associés (Galvez-Cloutier et Dubé, 1999).
L’extraction séquentielle sélective (ESS) fournit par contre des informations relatives aux
mécanismes qui contrôlent la mobilité et le devenir des métaux dans un sol. Elle a été
développée par Tessier et al., 1979 et adaptée par Yong et al., 1993; Galvez-Cloutier et Dubé,
1998. Il s’agit de soumettre les échantillons à des solutions présentant une agressivité
chimique croissante (eau distillée, acides faibles, bases, agents complexants et solutions
oxydantes), ce qui permettra d’extraire successivement et de récupérer par centrifugation une
solution contenant une fraction sélective de métaux, qui sera ultérieurement mesurée. Par
conséquent, les différentes formes géochimiques (soluble, échangeable, carbonate,
oxyde/hydroxyde, matière organique et résiduelle) ainsi que leur mobilité respectivement
associée seront ainsi déterminée. Une application de cette méthode aux résidus miniers
d’Inata permettrait de se situer en ce concerne la mobilité de ces différents métaux.

61
BIBLIOGRAPHIE

APHA, A WW A, WPCE, 1989. Standard methods for the examination of water and
wastewater, 17th edition. American Public Health Association, Washington D.C.

Aubertin, M., Bussière, B., & Bernier, L. 2002. Environnement et gestion des rejets
miniers. Ville Mont-Royal, Québec, Canada: Presses internationales Polytechnique

Blais, J. F. 1991. Evaluation environnementale de la politique de contrôle des drainages


miniers acides: le cas des choix technologiques. Travail dirigé, INRS-EAU, Université du
Québec, p 42.

Brassard, S. 1993. Evaluation potentiel acidogène de divers rejets miniers par une méthode
bio-cinétique (Mémoire présenté à l'Institut National de la Recherches scientifique (INRS-
Eau) du Québec), p19-25.

Brunet, J. F., Coste, B. 2000. Bibliographie préliminaire à la gestion des DMA de Rosia
Poieni (Roumanie). brgm rp50626-fr, p 1-111.

Brierley, C.L. 1982. « Microbiological mining », Scientific American, vol. 247, p 44-53.

Bureau performance. 2011. Etude d’impact environnemental et socio-économique du projet


d’extension du permis minier d’Inata, p 1-150.

Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec. 2008. Guide


d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementale : cahier 1 généralité édition
courante, p 1-55.

Collon, P. 2003. Evolution de la qualité de l'eau dans les mines abandonnées du bassin
ferrifère lorrain. De l'expérimentation en laboratoire à la modélisation in situ (Thèse soutenue
publiquement le 21 octobre 2003 l'Institut National Polytechnique de Lorraine), p 27-43.

Downing. 1997. ARD sampling and sample preparation. Enviromine.

Earle T., Callaghan, T. 1998. Impacts of drainage on aquatic life, water uses, and man-made
structure. In Coal Mine Drainage Prediction and pollution Prevention in Pennsylvania, p 411.

Edwards K.J., Gihring T.M., Banfield J.F. 1999. Seasonal Variations in Microbial
Population and Environmental Conditions in an Extreme Acid Mine Drainage Environment.
Applied and Environmental Microbiology. August 1999, p 3627-3632.

62
Environment Australia. 1997. Managing Sulphidic Mine Wastes and Acid Drainage. Best
Practice Environment Management in Mining, May 1997, p 82-85.

Environmental Protection Agency (EPA), 2000. Abandoned mine site characterization and
cleanup handbook. US. Environment Protection Agency. Online version available at://
app.knovel-com/hotlink/toc/id:kyAMSccH2O/abandoned-mine-characterization.

Galvez-Cloutier, R. et Dubé, J.-S., 1998 - Approche méthodologique pour la transformation


progressive d'un centre de transfert en centre de traitement. Partie II : Étude de traitabilité du
lavage chimique des sols contaminés. Vecteur Environnement. 31 (3): 30-37.

Galvez-Cloutier, R. et J.-S. Dubé. 1999. Heavy Metal Partitioning by SSE and SEM as
Analytical Tools for Soil Remediation International Workshop on Analysis, Treatment
Methodologies and Remediation of Polluted Soils – Interchimie ’99, Paris-Nord,
Villepinte FRANCE, 1999.

Galvez-Cloutier, R. et P. J. Lefrançois, 2005. "Les sols contaminés par des métaux lourds :
Distribution géochimique et techniques de restauration (Première partie). Vecteur
environnement. Vol.38; Numéro 3."

Gbm, 2007. Bankable feasibility study Inata gold project Burkina Faso For Goldbelt
resources ltd. On behalf of Société des mines de Belahouro. Project number: 0287, p 1-662.

Harcourt, K., Coppin, N. 1996. Traitement des eaux par le procédé de terre humide. Les
techniques, Vol 96, Numéro spécial « Mine et Carrières » décembre 1996, p 49-50.

Jambor, J.L. 2003. Mine-waste mineralogy and mineralogical perspectives of acid-base


accounting. In: Jambor, J.L., Blowes, D.W. & Ritchie, A.I.M. (eds.) Environmental aspects of
mine wastes. Mineralogical Association of Canada, Short Course Series 31, p 117–145.

Kuyucak N. 2000. Microorganisms biotechnology and acid rock drainage emphasis on


passive-biological control and treatment methods. Minerals and Metallurgical processing,
Vol. 17, N°2 May 2000, p 85-95.

LECO Corporation, 2007. Carbon and Sulfur Determination-LECO Induction Furnace


Instruments, p1-48.

63
Ledoux, E. 1996. Données et concepts utiles pour la gestion optimale de l’environnement
hydrogéologique. Les techniques Vol, 96 Numéro spécial « Mine et Carrières » décembre
1996, p 11-13.

Lincar P, 2011. Étude expérimentale et numérique de la sédimentation et de la consolidation


des boues de traitement des eaux acides (Thèse soutenue en mars 2011 à Université de
Montréal), p 1-60.

Marja, L. R., Päivi, M., Kauppila and Timo M. 2010. Suitability of static tests for acid
rock drainage assessment of mine waste rock. Bulletin of the Geological Society of Finland,
Vol. 82, 2010, p 101–111.

Melanson, M. 2006. Analyse d’un système de traitement passif pour le site de la mine
eustis (thèse présentée au centre universitaire de formation en environnement université de
sherbrooke, Québec, Canada), p 12-19.

Miller, S.D., Jeffery, J.J. et Wong, J.W.C. (1991). Use and misuse of the acid base account
for "AMD" prediction. Proc. of the Second International Conference on the Abatement of
Acidic Drainage. Montreal, Canada. 3, p 489-506.

Miller A., Robertson, A. et Donahue, T. Avec egi. 1997. Advances in acid drainage
prediction using the NAG test. Proc. Of the 4th icard, Vancouver, Canada, p 533- 549

Ministère de l’environnement du Québec, 1999. Guide d’échantillonnage à des fins


d’analyses environnementales, cahier 1 - généralités, 2e édition, les éditions le griffon
d’argile, p 1-63.

Page, A.L., Miller, R.H. and Keeney, D.R. (1982). Methods of Soil Analysis: Part 2 -
Chemical and Microbiological Properties, 2nd Edn., American Society of Agronomy Inc.,
Soil Science Society of America Inc, p199-209.

Pereira, f .2003 . Production d’acide phosphorique par attaque chlorhydrique de minerais


phosphatés avec réduction des nuisances environnementales et récupération des terres rares en
tant que sous-produits. Thèse soutenue à Saint-Etienne, p 9

Pinte, F. 2000. Les exhaures acides. Note BRGM, 12p.

Rawlings, D.E. 2002. « Heavy metal mining using microbes », annual review in
microbiology, vol 56, p 65-91.

64
Sobek, A.A., Schuller, W.A., Freeman, J.R. & Smith, R.M. 1978. Field and laboratory
methods applicable to overburdens and minesoils. United States Environmental Protection
Agency epa-600/2-78-054, p 47-62.

Socrege. 2006. Etude d’impact sur Environnement du projet aurifère d’Inata, p 10- 75.

Steffen, R., Kirsten, B.C., inc., in association with norecol environmental consultants
and gormely process engineering. 1989. Draft acid rock drainage technical guide. Prepared
for British Columbia acid mine drainage task force, volumes I and II.

Tessier, A., Campbell, P.G.C., Bisson, M., 1979. Sequential extraction procedure for
spéciation of particulate trace metals. Anal. Chem., 51 no 7 p 844-850.

Tran, A.B., Miller, S., Williams, D. J., Fines, P., and Wilson, G. W. 2003. Geochemical
and mineralogical characterisation of two contrasting waste rock dams the inap waste rock
Dam characterisation project. cairns, qld, 6th icard, p 940.

U.S. Environmental Protection Agency. 1994. Technical document. Acid mine drainage
prediction. EPA 530-R-94-036 NTIS PB94-201829, p 11-28.

Villeneuve, M., Sc.A. 2008. Osisko - Canadian Malartic : caractérisation environnementale


d'échantillons post-essais minéralurgiques, p 4-13.

Yong, R.N., Galvez-Cloutier R. et Phadungchewit, Y., 1993. Selective sequential


extraction analysis ofheavy-metal retention in soil. Cano Geotech. J. 30: 834-847.

65

Vous aimerez peut-être aussi