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Symptômes douloureux
de l’endométriose
A. Fauconnier, J.-B. Dubuisson, G. Bréart
L’endométriose est une maladie chronique bénigne de la femme dont les algies pelviennes chroniques
(APC) sont l’une des conséquences bien connues. La relation entre les APC et l’endométriose reste
cependant très mal comprise, en raison de la grande fréquence des symptômes douloureux chez les
femmes ne présentant pas cette pathologie et de la fréquence des formes asymptomatiques
d’endométriose. Chez des femmes présentant une endométriose diagnostiquée, cette maladie ne serait
en fait responsable des APC que moins d’une fois sur deux. Il existe une association bien documentée
entre la dysménorrhée sévère et l’endométriose, probablement de nature causale. La dysménorrhée
sévère ne semble pas liée à un type particulier de lésion, ni à une localisation particulière. Les adhérences
peuvent également être responsables de dysménorrhée sévère. En ce qui concerne les autres symptômes
douloureux, il existe des arguments histologiques et physiopathologiques en faveur de la responsabilité de
l’endométriose sous-péritonéale profonde (EP) sur leur genèse. Ces douleurs sont probablement en
rapport avec la compression ou l’infiltration des nerfs de l’espace pelvi-sous-péritonéal par les lésions
d’EP. De ce fait, les symptômes douloureux causés par l’EP présentent des caractéristiques particulières.
Elles sont spécifiques de l’atteinte d’une localisation anatomique précise (dyspareunie sévère, douleur à la
défécation) ou d’un organe précis (signes fonctionnels urinaires, signes digestifs). Ces symptômes
peuvent ainsi être qualifiés de « douleurs localisatrices ». L’analyse sémiologique précise des
caractéristiques des APC est très utile pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique de
l’endométriose dans le cadre des APC. Les traitements médicamenteux hormonaux sont généralement
efficaces sur l’ensemble des symptômes douloureux en rapport avec les lésions d’endométriose
comportant du tissu glandulaire actif. Dans certaines formes avec fibrose prédominante, comportant des
adhérences ou des lésions kystiques, les traitements hormonaux ne sont pas actifs sur les symptômes
douloureux.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Gynécologie 1
149-A-10 ¶ Symptômes douloureux de l’endométriose
Tableau 1. APC et, d’autre part, de préciser les relations entre les caracté-
Prévalence des algies pelviennes en population générale aux États-Unis ristiques des lésions et les caractéristiques des APC.
(d’après Jamieson et al., 1996) et en France (Fauconnier, 2001, données
non publiées).
Pays États-Unis France ■ Aspects méthodologiques
Effectifs de l’étude 581 110
n (%) n (%) Le diagnostic positif de l’endométriose est essentiellement
DM : n = 533 (règles)
chirurgical. [16-18] Le diagnostic visuel des lésions, fondé sur leur
aspect macroscopique peropératoire, est habituellement consi-
– non 51 (9,6) 18 (16,4)
déré comme fiable et suffisant, [19-22] mais certaines équipes [17,
– oui 482 (90,4) 92 (83,6) 23] préfèrent une confirmation histologique. En effet, toutes les
DM avec prise d’antalgique : n = 108 lésions suspectes ne sont pas toujours confirmées par l’analyse
– non 135 (25,3) 61 (56,5) histologique. [24] L’obtention d’une preuve histologique n’est
– oui 398 (74,7) 47 (43,5) pas toujours possible, en particulier lorsqu’on utilise un procédé
Dyspareunie : n = 549 (avec RS) n = 103 (avec RS) visant à détruire les lésions comme le laser ou l’électrocoagula-
– non 310 (56,5) 61 (59,2) tion, ou bien, lorsque du fait de difficultés d’exérèse dans des
– parfois 209 (38,1) 34 (33,0) lésions très évoluées, on renonce à réaliser une chirurgie
– souvent 22 (4,0) 7 (6,8) complète. Lorsque le diagnostic est uniquement fondé sur
– toujours 2 (0,4) 1 (1,0) l’appréciation visuelle des lésions, des critères diagnostiques
précis doivent donc être utilisés tant pour l’endométriose
Dyspareunie avec retentissement
sexuel : superficielle, [25] pour les endométriomes, [26] que pour les
lésions d’EP. [27]
– non 430 (78,3) 64 (62,1)
Dans un certain nombre de cas, les lésions ne pourront être
– oui 119 (21,7) 39 (38,7)
reconnues que si une chirurgie d’exérèse est pratiquée. C’est le
Douleur pelvienne non n = 581 n = 109
cas pour les lésions d’EP dont la résection progressive donne des
menstruelle :
renseignements sur l’extension en profondeur. [27] Des lésions
– non 354 (60,9) 64 (58,7)
peuvent également masquer certaines autres. Par exemple, des
– oui 227 (39,1) 45 (41,3) lésions d’endométriose ovarienne kystiques peuvent parfois
Douleur pelvienne non cyclique : masquer des lésions rectosigmoïdiennes ; [23] ou des adhérences
– non Non évaluée 93 (85,3) denses peuvent masquer des lésions d’EP sous-jacentes.
– oui Non évaluée 16 (14,7) Le fait qu’il soit toujours nécessaire de recourir à la chirurgie
DM = dysménorrhée ; RS = rapports sexuels. pour diagnostiquer l’endométriose va compliquer l’analyse de la
relation entre les symptômes douloureux et cette pathologie.
Trois types d’indications opératoires peuvent aboutir à poser le
diagnostic d’endométriose : la réalisation d’une cœlioscopie
Algies pelviennes pour infertilité, pour APC ou la réalisation d’une chirurgie pour
un kyste ovarien. Dans ces trois cas, la population sélectionnée
Endométriose diffère profondément de la population générale, c’est pourquoi
avec un certain nombre d’études sont fondées sur des cœlioscopies
symptômes sans symptôme pratiquées pour ligature tubaire. Dans tous les cas, il semble
évident que l’acuité avec laquelle l’opérateur recherchera des
lésions d’endométriose va dépendre de l’indication opératoire.
On peut ainsi s’attendre, notamment dans les études rétrospec-
tives, à une surreprésentation des diagnostics d’endométriose en
cas de cœlioscopie réalisée pour APC par rapport aux autres
Figure 1. Modèle de relation entre endométriose et algies pelviennes
indications. C’est pourquoi il est important de tenir compte,
chroniques, d’après Hurd et al., 1998.
dans l’interprétation des résultats, du caractère prospectif ou
non de la recherche des lésions et de sa réalisation de manière
standardisée.
donc d’adapter la chirurgie d’exérèse à la symptomatologie dont Par ailleurs, lorsque différents types de lésions d’endométriose
se plaignent les femmes. La distinction entre les femmes qui sont présents simultanément chez une même femme, se pose la
nécessitent un traitement chirurgical complet et celles qui ne question de savoir comment relier les différentes lésions aux
nécessitent qu’un traitement mineur est extrêmement diffi- symptômes douloureux. Un exemple est l’association, retrouvée
cile [15] pour deux raisons : dans plusieurs études, [28, 29] entre l’endométriose ovarienne
• premièrement, même dans les cas les plus graves, l’endomé- kystique et les APC. Cette association disparaît dans deux études
triose n’est pas constamment responsable de douleurs dont se utilisant une analyse multivariée. [30, 31] Dans ces deux études,
plaignent les femmes ; les endométriomes étaient en effet associés à d’autres lésions
• deuxièmement, plusieurs types de lésions différentes (adhé- (respectivement des lésions d’EP et des adhérences pelviennes)
rences, endométriose ovarienne kystique, lésions d’EP) qui étaient en fait responsables des douleurs (cf. infra. Résultats
coexistent fréquemment chez une même femme. Selon cette des enquêtes d’observation).
logique, le chirurgien devrait se résoudre à traiter toutes les On peut classer les enquêtes d’observation en trois grandes
lésions de façon exhaustive, car il n’a aucun moyen de catégories :
préjuger de la responsabilité de l’une d’entre elles par rapport • les enquêtes de prévalence vont comparer la fréquence de
aux autres. l’endométriose en fonction de l’indication opératoire
L’influence des lésions sur les douleurs dépend vraisemblable- (Tableau 2). Dans ces enquêtes, l’appartenance au groupe des
ment de leur type et de leur étendue. L’identification des APC est fondée seulement sur l’indication opératoire princi-
caractéristiques des lésions responsables des douleurs et des pale (décidée par le chirurgien) et non sur les caractéristiques
mécanismes physiopathologiques possibles permettra de propo- réelles des symptômes douloureux. Il est donc possible
ser des critères utiles pour la prise en charge thérapeutique de qu’une partie des femmes opérées pour d’autres motifs
l’endométriose. Le but de cette revue est, d’une part, d’évaluer (infertilité ou ligature tubaire) présentent également des APC
le niveau de preuve de la relation endométriose et dont elles n’ont pas forcément fait état ;
2 Gynécologie
Tableau 2.
Gynécologie
0,3 (0,2-0,6) d
0,8 (0,3-2,3) d
APC : algies pelviennes chroniques ; OR : odds-ratio ; IC : intervalle de confiance ; Rétro. : rétrospective ; Prosp. : prospective ; NP : non précisé.
a
avec ou sans infertilité.
b
Pour le diagnostic de l’endométriose.
c
versus ligature tubaire.
d
versus infertilité.
e
incluant les lésions microscopiques.
• les enquêtes exposés/non-exposés (Tableau 3) consistent à chirurgical des lésions d’endométriose, il faut en plus tenir
comparer les caractéristiques (fréquence, sévérité, etc.) des APC compte d’une période de cicatrisation. La décroissance des
selon que les femmes sont porteuses ou non de lésions symptômes douloureux débute, en effet dans les six premiers
d’endométriose. Les symptômes douloureux sont évalués de mois et reste stable après. [35, 40, 45] L’impact des récidives de
façon standardisée (généralement par l’utilisation d’un l’endométriose n’est possible à évaluer que si la destruction des
questionnaire). Dans l’idéal, les critères d’inclusion des femmes lésions a été complète. Dans deux études portant sur le traitement
présentant des lésions d’endométriose doivent être identiques chirurgical exhaustif de lésions d’EP, le taux de récidives
à ceux des témoins, mais ce n’est pas toujours le cas ; histologiquement prouvées variait de 4 [46] à 15 % [13] avec un
délai médian de survenue de 16 mois. [13] Cela montre que la
• les études de corrélations (Tableau 4) : leur but est de mettre en
période optimale pour évaluer les résultats des traitements se situe
évidence les caractéristiques anatomiques, morphologiques ou
entre 6 mois et 1 an.
histologiques des lésions d’endométriose qui apparaissent Troisièmement, le choix d’un critère de jugement unique est
reliées aux APC. Ces études sont particulières car elles ne difficile pour plusieurs raisons. Plusieurs symptômes douloureux
comportent pas nécessairement de groupe témoin, elles (dysménorrhée sévère, dyspareunie, douleur pelvienne chronique
comparent entre elles les femmes porteuses d’endo- non cyclique, douleur non menstruelle, douleur à la défécation
métriose en utilisant le polymorphisme des lésions etc.) peuvent être présents chez une même femme. Certaines
d’endométriose pour constituer différents groupes. Les femmes études ont évalué l’effet du traitement sur la douleur appréciée de
qui présentent les lésions les moins sévères pour la (ou les) façon globale, [40, 42] soit à partir de l’ensemble des symptômes
caractéristique(s) étudiée(s) sont prises comme témoins. Ces douloureux pelviens ressentis, soit à partir du symptôme
études apportent ainsi des informations sur la physio- douloureux principal (cela n’est clairement précisé dans aucune
pathologie des douleurs dans l’endométriose. Parmi les études des deux études). Les autres études ont évalué séparément chacun
de corrélation, une place à part doit être faite à celles qui des symptômes douloureux. [41-43] Par ailleurs, l’amélioration des
cherchent à mettre en évidence des relations de type « dose- symptômes douloureux peut être appréciée en comparant
effet » entre la gravité de la maladie (l’endométriose), et objectivement les scores de douleurs avant et après le traitement,
l’importance ou la sévérité des douleurs. Si l’endométriose est ce qui est fait dans les quatre études (Tableau 5). Une autre façon
réellement responsable de certains des symptômes douloureux, de faire est d’utiliser l’impression subjective ressentie par les
femmes de leur propre amélioration. [40] Enfin, différentes
on doit s’attendre à trouver des associations croissantes entre le
méthodes sont possibles pour évaluer les APC (échelles visuelles
degré d’extension des lésions et la fréquence ou la sévérité de
analogiques, échelles multidimensionnelles, fréquence). Toutes
ces symptômes. [32] L’étendue des lésions d’endométriose peut ces méthodes ne conduisent pas toujours aux mêmes résultats.
être mesurée de façon globale par le système r-AFS, [33] ou de
façon dissociée par ses différentes composantes. Elle peut
également être mesurée par d’autres caractéristiques
quantitatives telles que la taille, le degré d’infiltration sous-
■ Résultats des enquêtes d’observation
péritonéale, etc. l’essentiel étant que les caractéristiques testées La prévalence de l’endométriose chez les femmes en fonction
dans de telles études reflètent l’histoire naturelle présumée de de l’indication opératoire est donnée dans le Tableau 2.
la maladie. [34] De telles études supposent également une Dans les études comparant les femmes opérées pour APC à
mesure appropriée de la sévérité des symptômes douloureux celles opérées pour ligature tubaire, les résultats sont discor-
soit par des échelles d’intensité (par exemple l’échelle visuelle dants. Deux études rétrospectives [7, 47] retrouvaient plus
analogique [35-37]), soit par différentes échelles de retentis- fréquemment des lésions d’endométriose lorsque la cœlioscopie
sement fonctionnel. [38, 39]. était pratiquée pour APC que lorsque celle-ci était pratiquée
Les enquêtes d’interventions vont théoriquement apporter la pour ligature tubaire (Tableau 2). Dans ces deux études, ni
preuve du caractère causal de l’endométriose sur les APC en l’exploration du pelvis, ni les critères diagnostiques des lésions
montrant que la suppression des lésions entraîne la disparition n’étaient standardisés, contrairement à une étude prospective. [2]
des douleurs. L’évolution des symptômes douloureux chez les Dans cette dernière étude, la fréquence de l’endométriose était
femmes traitées doit donc être comparée à celle des symptômes identique dans les deux groupes (Tableau 2).
douloureux chez des femmes non traitées dans le cadre d’un essai Trois études ont comparé la fréquence de l’endométriose chez
clinique randomisé contre placebo. La prescription d’un placebo des femmes opérées pour infertilité et chez des femmes opérées
pour APC. Deux d’entre elles sont prospectives et ne mon-
pose des problèmes éthiques dans les formes les plus graves qui ne
traient, là encore, aucune différence. [2, 30] Une troisième
sont généralement pas incluses dans les essais. [40, 41] Une autre
étude, [47] rétrospective pour le diagnostic des lésions, a montré
difficulté liée à l’utilisation d’un placebo est le fait qu’un nombre
une différence dans l’autre sens, l’infertilité augmenterait le
important des femmes du groupe témoin va quitter risque de diagnostiquer une endométriose par rapport aux APC
prématurément l’étude en raison de la récidive ou de la (Tableau 2).
persistance des symptômes douloureux. [42] Ces difficultés Les enquêtes exposées non exposées sont données dans le
expliquent que le nombre d’essais randomisés réalisés dans ce Tableau 3. Les études sont globalement concordantes pour les
cadre soit limité à quatre études publiées, trois concernant les dysménorrhées. Celles-ci sont plus fréquentes chez les femmes
traitements médicamenteux [41-43] et une concernant le porteuses d’endométriose que chez les témoins. [47-49] Dans les
traitement chirurgical [40] (Tableau 5). études utilisant des échelles de douleurs pour évaluer la sévérité
L’interprétation du résultat de ces essais soulève plusieurs des dysménorrhées, [28, 29] les scores de dysménorrhée étaient
questions. Premièrement, l’intervention (traitement médicamen- plus élevés chez les femmes présentant des lésions d’endomé-
teux ou chirurgical ou association des deux) doit avoir un triose. L’enquête de Cramer est la plus convaincante car elle
véritable effet antinéoplasique sur les lésions, et non un effet met en évidence une relation croissante entre la probabilité
purement antalgique. Cela pose la question de savoir quel est le pour une femme d’être porteuse d’une endométriose et la
mode d’action des traitements exclusivement médicamenteux sur sévérité de sa dysménorrhée évaluée par échelle verbale multi-
les lésions. dimensionnelle (odds-ratio dysménorrhée « légère » versus
Deuxièmement, quelle est la durée du suivi nécessaire pour absente : 1,7 ; odds-ratio dysménorrhée « moyenne » versus
évaluer l’efficacité ? Il faut prendre en compte la durée de l’effet absente : 3,4 ; et odds-ratio dysménorrhée « sévère » versus
placebo et la possibilité d’une récidive. L’effet placebo de la absente : 6,7). [50]
cœlioscopie [40, 44] ou des traitements médicamenteux [41, 42] Le lien entre les dysménorrhées et l’endométriose semble être
semble maximum dans les 3 premiers mois. [41, 42] À l’inverse, indépendant du type des lésions. Ainsi, sur nos propres données
après traitement médical, la décroissance des symptômes (Fauconnier, données non publiées), les scores de dysménorrhée
douloureux débute dans les trois premiers mois et semble étaient équivalents chez les femmes qui présentaient des lésions
maximale à 6 mois de traitement. [41, 42] Après traitement d’endométriose superficielles, des endométriomes ou des lésions
4 Gynécologie
Tableau 3.
Gynécologie
Symptomatologie douloureuse des femmes selon la présence ou l’absence d’endométriose (enquêtes exposés-non-exposés).
Étude Inclusion endométriose Inclusion Évaluation Critères Confirmation N % avec OR endométriose si DM OR OR endométriose
témoins des APC diagnostic histologique endométriose (IC 95 %) endométriose si DPNC (IC 95 %)
macroscopique si DP (IC 95 %)
Cramer et al., 1986 Cœlioscopie pour infertilité Accouchées Questionnaire Non Non 4 062 6,6 3,14 (2,4-4,1) a NE NE
du même standardisé
établissement
Liu et Hitchcock, 1986 Ligature tubaire Idem Dossier Standardisé, Non 75 42,7 1,4 (0,5-4,0) b NE NE
endométriose r-AFS, 1985
Mahmood et al., 1991 Infertilité, APC, ligature Idem Questionnaire standardisé, Non 1 200 16,8 2,2 (1,6-0,3) 1,7 (1,2-2,3) 1,4 (1,0-1,8)
tubaire, hystérectomie pour endométriose r-AFS, 1985
hémorragies
Fedele et al., 1992 Infertilité Idem Questionnaire standardisé, Non 124 46,0 1,2 (0,6-2,2) 3,8 (1,6-9,0) 2,5 (1,2-5,5)
endométriose r-AFS, 1985 7,0 ± 2,0 vs 5,8 ± 2,0 c,d
Forman et al., 1993 Infertilité Idem Questionnaire Standardisé Non 99 40,4 2,0 (0,9-4,5) a 0,9 (0,3-2,2) 1,1 (0,4-3,0)
endométriose 2,9 (1,1-7,4) a,e
0,9 (0,3-2,4) e 1,2 (0,4-3,6) e
Matorras et al., 1996 Infertilité Idem Interrogatoire Standardisé, Oui 348 50,0 1,2 (0,8-1,9) 0,20 (1,0-0,0) 0,6 (0,2-1,9)
endométriose standardisé r-AFS, 1993
Muzii et al., 1997 Cas consécutifs opérés Infertilité Questionnaire Standardisé, Non 80 81,3 NE NE NE
r-AFS, 1985 4,8 ± 2,5 vs 3,5 ± 2,5 c,f
Al-Badawi et al., 1999 Infertilité et hystérographie Idem Dossier Non Non 265 32,1 3,0 (1,4-6,2) g 4,0 (1,3-11,7) g NE
normale endométriose standardisé
Fauconnier, données APC Idem Questionnaire Standardisé, Non 134 76,9 3,1 (1,3-7,0) 0,9 (0,4-2,0) 0,8 (0,3-1,7)
non publiées endométriose ASRM, 1996 6,5 ± 2,3 vs 4,8 ± 3,0 c,y
APC : algies pelviennes chroniques ; OR : odds-ratio ; IC : intervalle de confiance ; DM : dysménorrhée ; DP : dyspareunie ; DPNC : douleur pelvienne non cyclique ; NE : non évalué ; NS : non significatif ; vs : versus.
a
Dysménorrhée sévère versus autre.
b
calculée sur la sous-population avec reflux menstruel.
c
échelle visuelle analogique.
d
p < 0,01.
e
adhérences sans endométriose exclues.
f
p < 0,1.
g
risque relatif car les odds-ratio ne sont pas estimables à partir des effectifs donnés dans l’article.
Essais cliniques randomisés comparant le traitement médical ou chirurgical de l’endométriose à un placebo dans le cadre des algies pelviennes chroniques.
Auteurs, N Traitement Traitements Durée Sorties Stade Critères Confirmation Critère Méthode Date OR APC si Décroissance Cœlioscopie
année associés suivi avant endométriose diagnostiques histologique jugement évaluation (mois) non traité moyenne traitée contrôle
(mois) fin étude principal (IC 95 %) versus non
traitée
Dlugi et 63 Leuprolide NP 6 17,5 % Tous r-AFS, 1985 Non DPNC, DM, DP Échelle 3 NE –1,2 vs –0,2 a Non
al., 1990 acétate IM, multidimensionnelle
6 mois avant-après
Bergqvist 49 Triptoréline IM, Aucun 18 83,7 % Tous r-AFS, 1985 non APC Global EVA avant- 6 NE pour –4,8 vs –2,0 d Oui, 1 mois
et al., 1998 6 mois après DPNC après fin
4,1 (0,9- traitement
19,4) pour
DP b 40,3
(1,3-
1 223,0)
pour
défec c
Telimaa et 39 Médroxy- Coagulation 12 17,9 % I ou II AFS, 1979 Non DPNC, D bas Échelle 6 NE –1,2 vs 0,2 a Oui, 6 mois
al., 1987 progestérone (25,6 %) dos, D multidimensionnelle après fin
acétate PO, défécation, DP, avant -après traitement
6 mois Diarrhée, SFU
Telimaa et 39 Danazol PO, Coagulation 12 12,8 % Idem Idem Non Idem Idem 6 NE –1,6 vs 0,2 a Oui, 6 mois
al., 1987 6 mois (23,1 %) après fin
traitement
Sutton et 74 Excision laser Adhésiolyse, 6 14,9 % I-III r-AFS, 1985 Non APC global, EVA avant- 6 5,7 (1,9- –2,9 vs –0,1 d Témoins
al., 1994 section LUS % amélioration après, 17,3) après sortie
amélioration d’étude
subjective
NP : non précisé ; NE : non estimable ; OR : odds-ratio ; IC : intervalle de confiance ; APC, algies pelviennes chroniques ; IM : intramusculaire ; PO : per os ; LUS : ligaments utérosacrés ; DPNC : douleur pelvienne chronique non cyclique ;
DM : dysménorrhée ; DP : dyspareunie ; D : douleur ; défec : douleur menstruelle à la défécation.
a
Échelle multidimensionnelle.
b
pour 11 femmes présentant le symptôme.
c
pour 33 femmes souffrant du symptôme.
d
échelle visuelle analogique.
8 Gynécologie
Symptômes douloureux de l’endométriose ¶ 149-A-10
montre que les lésions d’endométriose diagnostiquées ne sont sous-péritonéales par les lésions d’EP seraient à l’origine des
pas toujours responsables des APC dont se plaignent les patien- douleurs. [53] Les caractéristiques morphologiques et histologi-
tes (Fig. 1). La proportion des femmes pour lesquelles l’endomé- ques particulières des lésions d’EP expliquent cette relation
triose est réellement responsable des APC n’est que d’une sur privilégiée entre ce type de lésions et les douleurs. [66]
deux dans l’essai de Sutton [40] mais elle est, dans la réalité, Les symptômes douloureux en rapport avec des lésions d’EP
sûrement beaucoup plus faible. C’est ce que montrent les présentent des caractéristiques bien particulières qui les distin-
enquêtes de prévalence qui, lorsqu’elles prennent en compte guent des autres types d’endométriose ou des autres pathologies
tous les types de lésions d’endométriose, tendent à montrer que responsables d’APC. Ces douleurs sont en effet spécifiques de
l’endométriose n’est pas tellement plus fréquente chez les l’atteinte par les lésions profondes d’une localisation anatomi-
femmes opérées pour des APC, que chez les femmes opérées que précise (dyspareunie sévère, douleur à la défécation) ou
pour d’autres motifs (infertilité ou même ligature tubaire). La d’un organe précis (signes fonctionnels urinaires, signes diges-
différence entre les résultats des enquêtes d’intervention et ceux tifs). La compression ou l’infiltration des nerfs du pelvis par les
des enquêtes de prévalence peut s’expliquer par le fait que les lésions [53] explique le parallélisme entre la localisation anato-
femmes incluses dans les ECR présentent des formes beaucoup mique ou l’organe atteint, et la sémiologie douloureuse. [52] Ces
plus graves d’endométriose. [63] Ainsi, plutôt que la présence des symptômes peuvent ainsi être qualifiés de « douleurs localisatri-
lésions en elle-mêmes, ce sont les caractéristiques et l’étendue ces ». Ces douleurs sont, pour la majorité d’entre elles, de type
des lésions qui vont expliquer les APC. Pour imputer les APC mécanique et provoquées : la mobilisation des organes affectés
aux lésions d’endométriose, on peut se fonder à la fois sur les par les lésions d’EP va déclencher ou exacerber la douleur.
caractéristiques des APC et sur celles des lésions d’endo-
métriose.
Les études exposés/non-exposés sont en faveur de l’existence
d’une association entre l’endométriose et les dysménorrhées
■ Implications
sévères. La nature causale de cette association est forte- • La recherche d’une dysménorrhée sévère, mesurée à l’aide
ment suggérée par la mise en évidence de relations de type d’une échelle visuelle analogique ou d’une échelle comporte-
dose-effet : mentale, pourrait être utile pour le dépistage des lésions
• l’existence d’une relation croissante entre l’intensité des d’endométriose (indépendamment de leur type). Ainsi, chez
dysménorrhées et la fréquence de l’endométriose diagnosti- des femmes consultant pour infertilité ou chez qui l’on
quée ; découvre un kyste ovarien, la présence d’une dysménorrhée
• l’existence d’une relation croissante entre la sévérité de la sévère orienterait le diagnostic en préopératoire en faveur
maladie mesurée par le stade AFS et la fréquence ou l’inten- d’une endométriose.
sité des dysménorrhées. L’association entre les dysménorrhées • Le fait que la dysménorrhée soit associée à l’endométriose,
et l’endométriose n’est spécifique d’aucun type particulier quelle que soit la forme macroscopique de la maladie, et
d’endométriose ni d’aucune localisation particulière. Ce qu’elle semble corrélée à différents indicateurs d’étendue de
caractère généraliste des dysménorrhées est à mettre en la maladie, fait que ce symptôme (quantifié de façon appro-
parallèle avec le caractère universel de la lésion histologique priée) pourrait être utilisé, à l’instar de l’infertilité, comme
(glande endométriale et stroma). élément pronostique global de la maladie. Le fait de disposer
Il est vraisemblable qu’il y a plusieurs mécanismes pour expli- d’un critère pronostique issu du cadre des APC est certaine-
quer la relation entre dysménorrhée et endométriose. L’exis- ment utile pour établir et valider de nouvelles classifica-
tence de microsaignements intralésionnels cycliques et de tions [34] ou pour tester de nouvelles thérapeutiques.
l’inflammation qui en résulte [1] est l’hypothèse que nous avons • Les traitements médicamenteux hormonaux sont générale-
tirée de l’étude dans laquelle nous avons montré que les lésions ment efficaces sur l’ensemble des symptômes douloureux en
d’EP postérieures qui infiltraient le plus l’espace pelvi-sous- rapport avec les lésions d’endométriose. Cela s’explique par le
péritonéal étaient responsables des dysménorrhées les plus fait que les lésions d’endométriose, quel que soit leur type
sévères. [54] Les lésions qui infiltrent le plus en profondeur sont sont hormonodépendantes. [65] En ce qui concerne les lésions
celles qui présentent, parmi les lésions profondes, une prédomi- les plus graves, l’effet sur les douleurs n’est que suspensif car
nance de tissu glandulaire sur le tissu fibreux [64, 65] et/ou des dans les contrôles réalisés de façon différée (quelques mois
cellules glandulaires les plus actives et avec une différenciation après la reprise des cycles menstruels), on observe générale-
cyclique marquée. [66] ment un retour à l’aspect initial des lésions. [69] Sous l’effet
Les adhérences semblent également jouer un rôle indépen- anti-œstrogénique ou progestérone-like des traitements
dant dans la genèse des dysménorrhées. Comme une proportion hormonaux, les lésions d’endométriose deviennent hypotro-
importante de femmes porteuses d’une endométriose présentent phiques et inactives, mais elles sont prêtes à reprendre leur
également des adhérences, il se peut que la relation endomé- aspect initial lorsque les cycles reprennent. [70, 71] Dans un
triose et dysménorrhée soit en partie expliquée par celles-ci. certain nombre de cas, cependant, les symptômes douloureux
La dernière hypothèse est celle du sens de cette relation vont résister au traitement médical. Celui-ci est, en effet,
dysménorrhée-endométriose : les dysménorrhées sévères pour- inefficace sur les lésions qui ne comportent pas de tissu
raient, en effet, être le reflet de la cause de l’endométriose, glandulaire actif, c’est-à-dire les adhérences, les collections
plutôt que la conséquence des lésions. Cette hypothèse est issue hématiques importantes des endométriomes et les lésions
des études épidémiologiques à visée étiologique. [63] L’endomé- fibreuses. [72] C’est en particulier le cas pour certaines lésions
triose est favorisée par l’existence de pathologies obstructives du d’EP, dans le cas des douleurs dites « localisatrices » qui ne
tractus génital [67, 68] qui sont connues pour générer des s’accompagnent pas d’un caractère cyclique marqué. En effet,
dysménorrhées sévères. Le fait que, chez des femmes présentant indépendamment du rôle des lésions glandulaires, la fibrose
un appareil génital normal, l’endométriose soit favorisée par la va également retentir sur les nerfs de l’espace pelvi-sous-
menstruation rétrograde [3] suggère un mécanisme mettant en péritonéal. [53] Cela explique également le fait que, assez
jeu un trouble de la contractilité utérine pour expliquer à la fois fréquemment dans l’EP, les symptômes douloureux finissent
la dysménorrhée et la survenue d’une endométriose. [63] par échapper au traitement médical. [73] L’évolution des
En ce qui concerne les caractéristiques des lésions d’endomé- lésions actives et glandulaires vers des lésions fibreuses [66, 74]
triose, l’EP est le seul type de lésion pour laquelle la relation peut expliquer de tels échecs thérapeutiques.
avec les APC est bien établie. La conviction de la nature causale • L’analyse sémiologique des APC peut également aider à
provient essentiellement des études de corrélation histologiques. définir la stratégie chirurgicale. Les bons résultats observés
Le travail de Koninckx tend à prouver l’existence d’une relation après traitement exhaustif des lésions les plus sévères sont à
croissante entre l’infiltration en profondeur et la sévérité des mettre en balance avec le risque d’effet secondaire ou de
symptômes douloureux. [30] Le travail d’Anaf a mis en évidence complication grave inhérent à ce type de chirurgie. [10, 46,
un mécanisme physiopathologique solide pour expliquer cette 75-78] Dans ce type de chirurgie, le point essentiel à prendre
relation : la compression et l’infiltration des fibres nerveuses en compte dans l’indication opératoire est de savoir si les
Gynécologie 9
149-A-10 ¶ Symptômes douloureux de l’endométriose
douleurs sont imputables aux lésions diagnostiquées. L’exis- [18] Chapron C, Jacob S, Dubuisson JB, Vieira M, Liaras E, Fauconnier A.
tence de douleurs « localisatrices », concordantes avec les Laparoscopically assisted vaginal management of deep endometriosis
lésions profondes observées, constitue, à notre sens, une très infiltrating the rectovaginal septum. Acta Obstet Gynecol Scand 2001;
bonne justification de l’exérèse exhaustive des lésions. 80:349-54.
• La relation entre les APC et l’endométriose ovarienne kysti- [19] Chapron C, Fauconnier A, Dubuisson JB, Barakat H, Vieira M,
que est très débattue. Si l’on se base sur le résultat d’études Breart G. Deep infiltrating endometriosis: relation between severity of
non contrôlées, le traitement des endométriomes (et des dysmenorrhoea and extent of disease. Hum Reprod 2003;18:760-6.
adhérences associées) entraîne la guérison des APC dans une [20] Chapron C, Fauconnier A, Vieira M, Barakat H, Dousset B, Pansini V,
large proportion des cas. [45, 79] Dans aucune des études de et al. Anatomical distribution of deeply infiltrating endometriosis:
corrélations (Tableau 4) nous n’avons, cependant, retrouvé surgical implications and proposition for a classification. Hum Reprod
d’association entre un type particulier de douleur et les 2003;18:157-61.
endométriomes. L’une des hypothèses que nous formulons, [21] Cornillie FJ, Oosterlynck D, Lauweryns JM, Koninckx PR. Deeply
avec d’autres [1, 30] est que, en dehors des dysménorrhées, infiltrating pelvic endometriosis: histology and clinical significance.
l’existence d’APC chez une femme porteuse d’un endomé- Fertil Steril 1990;53:978-83.
triome est possiblement sous la responsabilité de lésions d’EP [22] Cramer DW, Wilson E, Stillman RJ, Berger MJ, Belisle S, Schiff I, et al.
associées qu’il faut rechercher et traiter. De telles associations The relation of endometriosis to menstrual characteristics, smoking,
entre l’endométriose ovarienne kystique et l’EP sont fréquen- and exercise. JAMA 1986;255:1904-8.
tes et peuvent concerner deux formes particulièrement graves [23] Cramer DW, Missmer SA. The epidemiology of endometriosis. Ann N
que sont l’endométriose digestive [23, 80] ou l’endométriose Y Acad Sci 2002;955:11-22.
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Service de gynécologie et obstétrique, CHI Poissy-Saint-Germain, 20, rue Armagis, 78105 Saint-Germain-En-Laye, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Fauconnier A., Dubuisson J.-B., Bréart G. Symptômes douloureux de l’endométriose. EMC (Elsevier SAS,
Paris), Gynécologie, 149-A-10, 2005.
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