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Dorsalgies
A. Binard, A. Saraux

Une douleur dorsale est un symptôme simple et fréquent qui est volontiers rapporté à une cause
fonctionnelle. Néanmoins, les pièges diagnostiques sont multiples, comme le montrent les douleurs
projetées d’origine viscérale. La démarche clinique doit donc être rigoureuse afin d’éliminer les étiologies
graves de dorsalgie symptomatique (infections, tumeurs) et d’établir avec certitude l’origine
ostéoarticulaire des douleurs. Ensuite, les causes mécaniques et inflammatoires doivent être envisagées
afin de porter le diagnostic de dorsalgie fonctionnelle à bon escient.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Douleur dorsale ; Spondylarthropathie ; Spondylodiscite ; Tumeurs rachidiennes ;


Tassement vertébral ; Ostéoporose ; Hernie discale thoracique ; Maladie de Forestier ;
Hyperostose vertébrale engainante ; Dorsalgo

Plan ■ Démarche diagnostique


¶ Introduction 1
devant une dorsalgie
¶ Démarche diagnostique devant une dorsalgie 1
But 1 But
Clinique 1 La démarche diagnostique devant une douleur dorsale est
Examens complémentaires 3 sous-tendue par deux principes fondamentaux :
¶ Étiologies des dorsalgies 3 • éliminer une affection grave symptomatique nécessitant un
Dorsalgies d’origine rachidienne 3 traitement étiologique précis (infection, tumeur ...) ;
Dorsalgies projetées 9 • éliminer une douleur projetée d’origine viscérale, qu’elle soit
liée à une pathologie digestive (affections pancréatiques,
¶ Conclusion 10
œsophagite, ulcère gastroduodénal), pleuropulmonaire
(tumeur bronchopulmonaire ou pleurale, pleurésie ...) ou
cardiovasculaire (dissection de l’aorte, syndrome coronarien
aigu ...).
■ Introduction L’examen clinique doit être rigoureux et systématique pour
une prescription raisonnée d’explorations complémentaires. En
Les douleurs dorsales sont très fréquentes et de nombreuses effet, la prescription d’un examen dépend de sa capacité à
étiologies peuvent en être la cause. Le raisonnement devant une répondre à la question posée, de sa performance à apporter une
dorsalgie est comparable à celui tenu devant une lombalgie, en réponse et enfin du rapport bénéfice/coût. Ainsi, le clinicien se
déterminant l’origine commune ou symptomatique de la doit de raisonner en termes de sensibilité (capacité à détecter les
symptomatologie. Néanmoins, le rachis dorsal possède plusieurs cas d’une maladie), de spécificité (capacité à identifier les
particularités anatomiques rendant la démarche diagnostique individus qui ne sont pas atteints par la maladie), de valeur
prédictive positive (probabilité d’être malade si l’examen est
plus difficile et les pièges multiples. En effet, les 12 vertèbres
positif) et de valeur prédictive négative (probabilité d’être sain
dorsales constituent la partie la moins mobile du rachis, avec
lorsque le résultat est négatif) des nombreuses explorations
des hauteurs de disques faibles par rapport aux corps vertébraux,
disponibles pour le diagnostic ou l’élimination des différentes
mais où s’exercent des contraintes importantes résultant du rôle
étiologies suspectées. La dorsalgie « sine materia » ou fonction-
de soutien, à la fois du squelette axial, mais aussi de la cage nelle reste un diagnostic d’élimination.
thoracique, segment mobile, avec les articulations costoverté-
brales et les côtes [1]. Le rachis dorsal est donc en rapport étroit
avec les viscères parmi les plus importants de l’organisme, tels Clinique [2, 3]
le cœur et les vaisseaux médiastinaux, le système pleuropulmo-
naire et les organes abdominaux. Cette proximité anatomique Interrogatoire
explique qu’une atteinte viscérale puisse se traduire par une L’interrogatoire est un temps fort de la démarche diagnosti-
douleur projetée dorsale. Le bilan d’une dorsalgie nécessite donc que. Il apporte des renseignements précieux lorsque l’examen
d’envisager, à chaque fois, les étiologies rhumatologiques et physique est pauvre et l’expression clinique de l’atteinte
extrarhumatologiques. rachidienne dominée par la douleur. Il peut, à lui seul, apporter

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une orientation étiologique précise. Trois axes sont à prendre en douleur constrictive liée aux efforts, migration de la douleur...).
compte : le terrain et les antécédents, la sémiologie de la On recherche aussi des signes d’atteinte neurologique, avec un
douleur et les signes d’accompagnement. syndrome lésionnel ou sous-lésionnel.
Terrain et antécédents Examen clinique
Outre l’âge, le sexe, la profession, les activités physiques Examen du rachis
habituelles et le contexte socio-économique, il faut s’attacher à
retracer le passé médical du patient et rechercher : Toute rachialgie, quelle que soit sa localisation, nécessite un
• l’existence d’une pathologie cardiovasculaire, pleuropulmo- examen du rachis dans son ensemble, à la fois statique et
naire ou abdominale ; dynamique, puis un examen indépendant de chaque segment
• l’existence d’un trouble de la statique ou de rachialgies rachidien : cervical, dorsal et lombaire. Cet adage est d’autant
anciennes ; plus vrai pour les dorsalgies, où les douleurs projetées du rachis
• l’existence d’une pathologie néoplasique : cancer solide ou cervical peuvent constituer un piège.
hémopathie ; on précise si un dépistage systématique de ces Étude statique et dynamique globale [2]. Le patient préala-
pathologies est effectué (prostate specific antigen, mammogra- blement déshabillé est debout en appui ferme et symétrique, les
phie, coloscopie ...) ; membres inférieurs en extension. De dos, les épaules, les épines
de la scapula, et les crêtes iliaques doivent être sur des lignes
• l’existence d’épisodes infectieux anciens ou récents (abcès
horizontales parallèles entre elles et perpendiculaires à la ligne
dentaires, infection cutanée, prise d’antibiotiques ...), d’un
passant par les épineuses. Dans ce plan frontal, on recherche
contage tuberculeux et d’une piqûre de tique avec recherche
une inflexion latérale du rachis qui peut correspondre à une
de l’érythème chronique migrans ;
attitude scoliotique antalgique disparaissant en flexion anté-
• l’existence d’une ostéoporose connue ou de facteurs favori-
rieure du rachis, à la différence d’une véritable scoliose liée à la
sants (âge de la ménopause, apports alimentaires, morpho-
rotation des corps vertébraux où l’inflexion latérale ne disparaît
type, sédentarité, tabac, corticoïdes, endocrinopathie,
pas lorsque le sujet se penche en avant. De profil, on recherche
maladies inflammatoires chroniques ...) ;
dans le plan sagittal une accentuation des courbures habituelles
• des arguments pour une spondylarthropathie : uvéite, talal-
(hyperlordose lombaire, hypercyphose dorsale), une atténuation
gies, manifestations articulaires périphériques, ténosynovites, de ces courbures, voire une inversion (cyphose lombaire, lordose
diarrhées et entérocolopathies, psoriasis, pygalgie, urétrite, dorsale). Le sommet de la cyphose dorsale se situe en T7-T8, la
sensibilité aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ... mesure de la distance C7-mur (flèche C7) et L3-mur (flèche L3)
• les antécédents familiaux, en particulier l’existence d’une est habituellement de 3 cm environ ; la somme de ces deux
scoliose ou d’un rhumatisme inflammatoire. flèches doit être comprise entre six et neuf chez l’adulte. Chez
Sémiologie de la douleur [3] l’adolescent et l’adulte jeune souffrant de dorsalgie mécanique,
on recherche une hypercyphose dorsale traduisant des séquelles
La douleur, plainte principale d’une atteinte rachidienne, est d’une épiphysite de croissance.
un élément-clé du diagnostic. Il est indispensable de prendre le L’étude dynamique commence par l’examen de la marche,
temps nécessaire pour en analyser les caractéristiques : qui est un acte volontaire complexe associant une part mécani-
• le mode de début : brutal ou progressif ; que squelettique et une part neurologique pour la motricité et
• le mode évolutif : aigu ou chronique ; l’équilibre. On recherche une boiterie, une marche instable
• le type de douleurs : brûlures, déchirure, serrement, four- ataxique et des signes évocateurs d’une atteinte pyramidale
millements ... ; (spasticité). L’analyse dynamique du rachis se fait activement
• le facteur déclenchant : traumatisme, port d’une charge par le patient, debout jambes tendues et pieds joints, auquel on
lourde ... ; demande de se pencher en avant bras tendus. On apprécie le
• les facteurs aggravants/soulageants : station debout, efforts, caractère harmonieux du mouvement, la persistance ou la
décubitus dorsal, antéflexion du rachis, antalgiques, AINS... ; disparition d’une inflexion latérale du rachis, la limitation de la
• l’horaire mécanique ou inflammatoire ; le caractère inflam- flexion (douloureuse ou non) par la distance doigts-sol qui peut
matoire, traduisant plutôt une pathologie infectieuse, inflam- être la conséquence d’un manque de mobilité rachidienne ou
matoire ou néoplasique, est défini par l’existence de réveils d’une raideur des muscles ischiojambiers.
nocturnes en deuxième partie de nuit (non lié aux change- Examen du rachis dorsal. Le patient est assis sur la table
ments de position) associés à un dérouillage matinal supé- d’examen. À chaque mouvement étudié, on note s’il est harmo-
rieur à 15/30 minutes ; le caractère mécanique, en faveur nieux, s’il est douloureux ou s’il existe une raideur segmen-
d’une pathologie dégénérative ou fracturaire, est défini par taire [2]. La flexion s’étudie en demandant au patient de faire le
des douleurs maximales en fin de journée augmentées par les « gros dos ». Pour les autres études segmentaires [2], les mouve-
efforts et partiellement calmées par le repos ; la distinction ments sont passifs et le patient doit avoir les mains croisées sur
entre les deux est parfois difficile, on parle alors d’horaire la tête.
mixte ; L’extension s’étudie en passant un bras sur la partie anté-
• l’intensité de la douleur est évaluée par l’échelle visuelle rieure haute du thorax du patient et en faisant des contre-
analogique, la consommation d’antalgiques (quantité, niveau pressions avec la main restée libre.
selon l’Organisation mondiale de la santé) et le retentisse- Le mouvement de rotation droite s’imprime en empoignant
ment fonctionnel dans la vie quotidienne (travail, activités la racine du bras gauche du patient et en guidant le rachis
physiques ...) ; les variations chronologiques de l’intensité dorsal de la main droite. Il étudie notamment la mobilité de la
sont à noter, une intensité progressivement croissante doit charnière dorsolombaire.
inquiéter ; La latéroflexion droite s’effectue de profil en empoignant le
• l’impulsivité à la toux ou aux efforts de défécation ; coude droit du patient que l’on ramène vers soi avec dans le
• la topographie et les éventuelles irradiations, en particulier même temps une contre-pression latérale du thorax sous
radiculaires en hémiceinture ou en ceinture. l’aisselle.
On mesure l’ampliation thoracique en calculant la différence
Signes d’accompagnement
entre la mesure du périmètre thoracique en expiration et
Les signes fonctionnels éventuellement associés à la dorsalgie inspiration forcées ; elle est de l’ordre 6 cm chez un sujet
doivent être recherchés, notamment l’existence de signes normal.
généraux (altération de l’état général : asthénie, amaigrissement La palpation recherche :
et anorexie, fièvre, frissons), de symptômes digestifs (nausées, • une douleur à la pression (axiale et latérale) et à la percussion
vomissements, diarrhée, douleurs abdominales), de symptômes des épineuses ; un point douloureux interscapulovertébral en
pleuropulmonaires (dyspnée, toux, douleur à l’inspiration T5 pouvant traduire une souffrance du rachis cervical [3] ;
profonde) et de symptômes cardiovasculaires (palpitations, • une contracture musculaire paravertébrale ;

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• une hypersensibilité des plans sous-cutanés (cellulalgie) à la L’examen cutané doit rechercher une porte d’entrée infectieuse,
manœuvre du pincé-roulé qui peut donner la localisation de une zone inflammatoire, une masse collectée sous-cutanée, un
la lésion [2] (T4 : territoire postérieur vers T8 et antérieur sur psoriasis, une éruption vésiculaire d’un dermatome dorsal
le mamelon ; T7 : territoire postérieur vers T11-T12 et évocatrice d’un zona et des taches café au lait évocatrices de
antérieur sur les dernières côtes ; T11 : territoire postérieur neurofibromatose.
au-dessus de la crête iliaque et antérieure sur la partie
inférieure de l’abdomen). Examens complémentaires
Une des particularités du rachis dorsal est la présence des
Il n’existe pas de prescription systématique devant une
articulations costovertébrales dont les syndromes douloureux
dorsalgie et les examens complémentaires sont ordonnés selon
(irradiations intercostales) peuvent faire craindre une atteinte
les données de l’examen clinique. Les pathologies mécaniques
pulmonaire ou cardiovasculaire [4] . Le déclenchement ou
dégénératives étant plus rares en région dorsale qu’en région
l’augmentation des douleurs à l’inspiration et à la toux est
lombaire, la prescription d’un bilan inflammatoire (vitesse de
évocateur, mais de sémiologie similaire à une atteinte pleurale
sédimentation [VS], protéine C réactive sérique [CRP]) et de
à éliminer. On recherche une douleur à la pression latérale de
radiographies standards (rachis dorsal de face et de profil) est
l’articulation et à la mobilisation de la côte.
assez fréquente en première intention. On peut surseoir à ce
Examen du rachis cervical et lombaire. Le rachis cervical bilan devant une dorsalgie aiguë mécanique typique du sujet
est particulièrement important à examiner lors de dorsalgies jeune (inférieur à 50 ans), avec un facteur déclenchant net non
mécaniques interscapulaires qui peuvent être projetées du rachis traumatique, raideur rachidienne, sans signes neurologiques ou
cervical inférieur en l’absence de cervicalgies [5] . Il est le signes généraux. En revanche, si l’ensemble de ces critères n’est
segment rachidien le plus mobile est peut être divisé en deux pas satisfait ou que la douleur ne s’amende pas rapidement avec
zones fonctionnelles : le segment supérieur de C1 à C3 avec le repos et le traitement symptomatique (AINS, antalgiques), il
l’articulation occipitoatloïdienne et le segment inférieur de C3 ne faut pas retarder les investigations.
à C7. On recherche un trouble de la statique (notamment En seconde intention, ou selon la clinique, on peut deman-
l’attitude en torticolis en inclinaison latérale, rotation et flexion der :
antérieure du rachis), une douleur en traction ou pression axiale • en cas de doute avec une pathologie viscérale projetée, un
et une douleur ou une raideur des mouvements dynamiques bilan cardiovasculaire (électrocardiogramme, échographie
(flexion, extension, rotation et latéroflexion). La palpation cardiaque, enzymes cardiaques ...), pleuropulmonaire (radio-
apprécie une contracture paravertébrale et recherche une graphie pulmonaire, dosage des D-dimères, gazométrie
douleur des épineuses. artérielle ...) ou abdominal (échographie, transaminases,
Le déroulement de l’examen du rachis lombaire est superpo- lipasémie ...) ;
sable à celui des deux autres segments vertébraux, avec étude • une tomodensitométrie (TDM) avec reconstruction sagittale
statique, dynamique et examen physique (palpation). On note permettant une étude fine des structures osseuses, notam-
l’indice de Schober qui est un bon test de la souplesse rachi- ment des vertèbres dorsales supérieures difficilement analysa-
dienne en flexion : un trait est tracé en regard de l’épineuse de bles sur les radiographies standards, et des pathologies
S1 et un autre 10 cm plus haut ; un écartement supérieur à mécaniques ;
15 cm en flexion maximale est retrouvé chez le sujet sain. La • une imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM),
manœuvre du « creusez-bombez » (le patient fait le dos rond en examen de référence pour l’étude des structures nerveuses et
cyphose puis se cambre) renseigne sur la flexion-extension et du canal médullaire, indispensable en cas de suspicion de
sur la proprioception musculaire. spondylodiscite, de tumeur ou de déficit neurologique ;
Examen neurologique • une scintigraphie osseuse, examen très sensible mais très peu
spécifique, dont la place est difficile à préciser du fait du
Il est fondamental et le clinicien doit accorder autant de développement de l’IRM, mais qui peut être une alternative
temps à l’examen neurologique qu’à l’examen rhumatologique. intéressante à cette dernière en cas d’indisponibilité ; elle se
On se focalise néanmoins sur le retentissement neurologique justifie dans le bilan d’extension squelettique des cancers ;
potentiel d’une lésion symptomatique du rachis dorsal. L’exa- • un bilan d’ostéopathie fragilisante : phosphore et calcium
men de la marche est important, car il permet de rechercher sanguins et urinaires, électrophorèse des protéines sériques,
une ataxie aggravée à la fermeture des yeux traduisant une parathormone ...
atteinte proprioceptive ou une marche spastique révélant une • une recherche de maladie de Lyme : sérologie, ponction
atteinte pyramidale. L’examen physique doit rechercher un lombaire ;
déficit sensitif ou moteur, les réflexes ostéotendineux, les • un prélèvement à visée bactériologique : hémocultures,
réflexes cutanés plantaires, les réflexes cutanés abdominaux et ponction-biopsie discovertébrale, recherche de bacille acido-
l’existence de trouble sphinctérien. Au terme de l’examen, le alcoolo-résistant dans les crachats ;
clinicien doit pouvoir dire s’il existe [3] : • une biopsie radioguidée à visée anatomopathologique.
• un syndrome lésionnel qui a une valeur localisatrice par
l’atteinte radiculaire uni- ou bilatérale : radiculalgies, pares-
thésies, hypoesthésie ; ■ Étiologies des dorsalgies
• un syndrome sous-lésionnel pathognomonique d’une souf-
france médullaire et dominé par un syndrome pyramidal La Figure 1 résume les principales étiologies à évoquer et les
(hémi- ou paraparésie spasmodique), une atteinte sensitive signes d’alerte qui doivent être systématiquement recherchés
(niveau sensitif localisateur, atteinte de la proprioception) et pour ne pas retarder la prise en charge adéquate des dorsalgies
des troubles sphinctériens ; un syndrome lésionnel peut lui symptomatiques.
être associé.
Examen général
Dorsalgies d’origine rachidienne
Il est indispensable, même lorsque la douleur paraît typique- Infections
ment mécanique. L’examen cardiovasculaire doit être complet, La spondylodiscite infectieuse est l’atteinte bactérienne du
avec la recherche d’un souffle cardiaque qui peut être évocateur disque intervertébral (discite) et des plateaux des corps verté-
d’une endocardite avec spondylodiscite associée devant une braux (spondylite). C’est une urgence diagnostique. La conta-
dorsalgie inflammatoire. L’auscultation pleuropulmonaire mination se fait habituellement par voie hématogène et un
recherche des arguments pour un foyer infectieux parenchyma- foyer septique primaire doit être recherché systématiquement
teux ou un épanchement liquidien de la plèvre. L’examen dans la sphère urogénitale et oto-rhino-laryngologique (ORL). La
abdominal est systématique afin de mettre en évidence une contamination iatrogène représenterait un tiers des cas, princi-
douleur provoquée, une masse ou une hépatosplénomégalie. Les palement dans les suites d’une chirurgie du rachis, plus rare-
aires ganglionnaires doivent être soigneusement palpées. ment en cas d’épidurale. L’atteinte du rachis dorsal est moins

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Figure 1. Arbre décisionnel.


Conduite à tenir devant une dorsalgie Conduite à tenir devant une dor-
salgie, principales étiologies.

Rechercher des signes d'alerte


- Antécédents de néoplasie ou infection récente
- Altération de l'état général
Bilan biologique (NFS,VS, CPR)
- Signes généraux : fièvre, frissons
Imagerie (radiographies standards ± IRM)
- Horaire inflammatoire
- Sydrome lésionnel ou sous-lésionnel
neurologique

Éliminer une douleur projetée viscérale


- Cardiovasculaire (dissection aortique,
syndrome coronarien)
- Pleuropulmonaire (tumeur, pleurésie)
- Abdominale (ulcère gastroduodénal,
pancréatite...)

Examens complémentaires à discuter


en fonction du contexte étiologique

Principales étiologies Horaire inflammatoire


- Spondylarthropathie
- Tumeurs
- Spondylodiscite
tuberculeuse

Aiguë Chronique

Horaire inflammatoire Horaire mécanique Horaire mécanique


- Spondylodiscite - Dorsalgo - Dorsalgies fonctionnelles
infectieuse - Tassement vertébral - Troubles statiques
- Tassement vertébral bénin - Dégénératif (discarthrose,
tumoral - Dégénératif (hernie maladie de Forestier...)
- Calcifications discale, calcinose - Dorsalgie projetée du rachis
discales (rares) discale...) cervical inférieur

fréquente que l’atteinte lombaire, mais représente de 20 à 40 % • il est très sensible et assez spécifique lorsque des anomalies
des patients. Le tableau clinique typique est celui d’un syn- typiques sont présentes avec un signal inflammatoire disco-
drome infectieux (fièvre, frissons) associé à une rachialgie vertébral : hyposignal en séquence pondérée T1, hypersignal
segmentaire d’horaire inflammatoire, d’aggravation progressive, en séquence pondérée T2 avec prise de contraste au gadoli-
avec à l’examen une raideur segmentaire. En réalité, la clinique nium à la fois du disque et des plateaux vertébraux (« image
est souvent fruste, la douleur d’horaire mixte et le diagnostic en miroir ») ;
difficile [6]. Des signes de souffrance neurologique segmentaire et • il permet de rechercher les complications : épidurite ; abcès
sous-segmentaire doivent être recherchés. Les stigmates biologi- épidural ; fuseau paravertébral ; abcès des parties molles ;
ques d’inflammation sont quasi constants (élévation de la VS, • il permet d’éliminer les diagnostics différentiels : arthrites
de la CRP, polynucléose neutrophile) mais parfois modérés. Les septiques des articulations articulaires postérieures ; tumeurs.
radiographies standards sont normales avant un délai de 2 à L’identification du germe est primordiale pour affirmer le
4 semaines, date à partir de laquelle un pincement discal global, diagnostic et adapter l’antibiothérapie. Les hémocultures sont
des érosions/géodes des plateaux vertébraux et un fuseau parfois suffisantes, mais en cas de stérilité de celles-ci une
paravertébral peuvent être mis en évidence. Les anomalies ponction-biopsie discovertébrale doit être effectuée et guidée
tomodensitométriques sont plus précoces, mais cet examen peut sous scanner plutôt que sous scopie à l’étage dorsal. L’hypothèse
être normal au stade initial ; il doit être guidé par la scintigra- d’une étiologie tuberculeuse, avec parfois ostéite vertébrale seule
phie. La scintigraphie osseuse est très sensible, avec une (Fig. 2,3), ou brucellienne ne doit jamais être écartée de prime
hyperfixation précoce, mais elle est très peu spécifique ; une abord.
anomalie à la scintigraphie associée à un contexte évocateur Les arthrites septiques de l’apophyse articulaire postérieure
permet néanmoins de suspecter fortement le diagnostic. L’IRM (ASAP) sont souvent de diagnostic fortuit lors d’investigations
est l’examen de choix pour le diagnostic de spondylodiscite, devant une suspicion de spondylodiscite, tant la symptomato-
surtout en phase précoce [7]. C’est en effet un examen très logie clinique de ces deux affections est proche, caractérisée par
performant car : des douleurs inflammatoires et une raideur rachidienne asso-
• il permet d’étudier sur une même coupe l’ensemble des ciées à un syndrome infectieux [8]. Cette entité est considérée
disques intervertébraux et des corps vertébraux ; comme rare, et le diagnostic a été longtemps retardé par

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Figure 2. Imagerie par résonance magnéti-


que du rachis dorsal en séquence pondérée T1.
Ostéite vertébrale. Mal de Pott.

Figure 3. Imagerie par résonance magnéti-


que du rachis dorsal en séquence pondérée T2.
Ostéite vertébrale. Mal de Pott.

l’absence initiale d’anomalies radiologiques sur les clichés Spondylarthropathie


standards et la tomodensitométrie, et par une fixation non
spécifique de l’arc postérieur à la scintigraphie. L’IRM permet un Le terme de spondylarthropathie regroupe des rhumatismes
diagnostic précoce de ces infections [8], montrant l’atteinte inflammatoires d’origines variées (spondylarthrite ankylosante,
inflammatoire de l’articulation en hyposignal en séquence rhumatisme psoriasique, arthrites réactionnelles, rhumatisme
pondérée T1, hypersignal en séquence pondérée T2 et une prise des entérocolopathies, syndrome SAPHO [association synovite,
de contraste après injection de gadolinium. L’évolution natu- acné, pustulose, hyperostose et ostéite] ...) qui se caractérisent
relle d’une ASAP se fait par l’extension de l’infection aux parties par une atteinte axiale du rachis et des sacro-iliaques associée à
molles (espace épidural et abcès des muscles paraspinaux) et au des atteintes périphériques des articulations et des enthèses. La
disque vertébral. Là encore, l’IRM est très performante pour le forme caractéristique est la spondylarthrite ankylosante ou
diagnostic d’extension lésionnel. La prise en charge des ASAP pelvispondylite rhumatismale.
nécessite de rechercher une porte d’entrée infectieuse, d’isoler le Les spondylarthropathies sont des rhumatismes inflamma-
germe responsable (fréquemment Staphylococcus aureus) par toires fréquents, avec une prévalence d’environ 0,3 %, ce qui
hémoculture ou ponction des articulations articulaires posté- est comparable à la polyarthrite rhumatoïde [9]. Le terrain
rieures (sous scopie ou mieux sous scanner) [8] avant d’envisager génétique est prépondérant dans les spondylarthropathies,
une antibiothérapie dont la durée et les modalités sont similai- avec une forte association au HLA B27. Il existe trois groupes
res à celles des spondylodiscites. de critères validés pour le diagnostic de ces affections, les
Les abcès des parties molles sont rares et le diagnostic critères d’Amor (sensibilité = 92 %, spécificité = 98 %) [10] et
souvent évident devant une masse paravertébrale inflamma- de l’European Spondylarthropathy Study Group (ESSG)
toire. Ils sont soit associés à une infection de voisinage, (sensibilité = 87 %, spécificité = 96 %) [11],plus adaptés au
spondylodiscite ou ASAP, soit primitifs et nécessitent alors la diagnostic du groupe hétérogène des spondylarthropathies, et
recherche d’une endocardite si aucune porte d’entrée locale les critères de New York modifiés [12] qui s’appliquent plus à
infectieuse n’est évidente. la spondylarthrite ankylosante [13].

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neurofibromatose de type 2 [17, 18]. L’évolution est lente et la


symptomatologie est marquée par une douleur radiculaire
longtemps isolée à recrudescence nocturne (« douleur à dormir
debout »). Au cours de l’évolution, des signes de compression
médullaire peuvent apparaître. Les radiographies de trois quarts
peuvent montrer un élargissement du trou de conjugaison.
L’IRM visualise bien le neurinome (hypersignal T2) et permet de
guider la chirurgie.
Le méningiome siège préférentiellement en région dorsale ; le
sex-ratio est en faveur des femmes. La symptomatologie associe
une douleur d’horaire mixte à des signes de compression
médullaire avec syndrome sous-lésionnel.
Intramédullaire. Dans cette localisation, les signes neurolo-
giques sont au premier plan, devant le syndrome douloureux
pouvant être absent. Les deux étiologies les plus fréquentes sont
les épendymomes et les astrocytomes (bénins ou malins) devant
les hémangioblastomes, les lipomes et les métastases
intramédullaires.
Rachidienne vertébrale
Figure 4. Radiographie standard du bassin de face. Sacro-iliite stade IV
bilatérale dans un contexte de spondylarthropathie. Bénigne. L’ostéochondrome est la plus fréquente des tumeurs
osseuses bénignes, mais sa localisation au rachis est rare (3 %
La caractéristique essentielle des rachialgies des spondyl- des cas) et exclusivement au rachis cervical ou thoracique haut.
arthropathies est le caractère inflammatoire de la douleur Longtemps asymptomatique, elle se développe dans la seconde
associé à une grande sensibilité aux AINS. L’atteinte du rachis décennie et peut donner des radiculalgies ou des signes de
débute habituellement par le rachis lombaire et les sacro- compression médullaire [19]. L’évolution maligne en chondro-
iliaques, responsable de douleurs lombofessières bilatérales, puis sarcome est rare (1 %). L’aspect typique en radiographie
l’évolution se fait de façon ascendante à la charnière dorsolom- standard est celui d’une masse calcifiée. En IRM, on retrouve
baire et à l’ensemble du squelette axial. Les dorsalgies sont donc une zone centrale de signal graisseux (hypersignal T1, hypersi-
rares au stade initial de la maladie, mais elles apparaissent au gnal T2) entourée d’une zone de signal de faible intensité (os
cours de l’évolution en association avec les lombalgies et les cortical) et parfois d’une couronne cartilagineuse périphérique
pygalgies. Il est parfois difficile de distinguer l’atteinte discover- (hypersignal T2) qui, lorsqu’elle est supérieure à 1 cm, doit faire
tébrale des fréquentes atteintes costovertébrales et costotrans- suspecter une dégénérescence maligne [20].
versaires avec irradiation douloureuse en ceinture ou L’ostéome ostéoïde se localise au rachis dans 20 % des cas [21].
demi-ceinture. La douleur est typiquement d’horaire inflammatoire, bien
En complément de la clinique, l’imagerie est primordiale pour soulagée par l’aspirine ; il existe parfois une irradiation radicu-
le diagnostic de certitude de spondylarthropathie, comme le laire. La scintigraphie osseuse fixe de façon très localisée et
montrent les autorisations de mise sur le marché des différentes intense, permettant de guider la TDM qui est la meilleure
biothérapies qui nécessitent un critère radiologique. Néanmoins, méthode pour mettre en évidence le nidus (zone ostéolytique
les signes radiologiques classiques, tels une sacro-iliite (Fig. 4) ou parfois calcifiée entourée d’une condensation osseuse) [20] .
les syndesmophytes, n’apparaissent que tardivement au cours de L’ostéoblastome est proche histologiquement de l’ostéome
l’évolution de la maladie sur les radiographies standards ou la ostéoïde ; il est localisé au rachis dans 40 % des cas. Une
TDM, et limitent une escalade thérapeutique précoce souvent scoliose douloureuse est très fréquemment associée [20]. L’aspect
nécessaire chez des jeunes patients actifs. L’IRM peut parfois radiologique est très variable : si les ostéoblastomes de petite
permettre un diagnostic précoce de la maladie en mettant en taille sont très proches de l’aspect des ostéomes ostéoïdes avec
évidence [14] : néanmoins des destructions corticales possibles, les lésions de
• une sacro-iliite avec un signal inflammatoire (hyposignal T1, grande taille prennent des aspects variables, lésion mixte lytique
hypersignal T2, prise de contraste au gadolinium) qui prédo- et condensante, voire lytique pure avec destruction corticale
mine au pied de l’articulation sur le versant iliaque par expansive faisant craindre une tumeur maligne [20].
rapport au versant sacré ; une enthésite et rarement une Les hémangiomes vertébraux sont des tumeurs bénignes
synovite peuvent être présentes ; fréquentes puisque leur prévalence est estimée à 11 % de la
• une atteinte du rachis de sémiologie IRM proche de celle population [22]. Dans 99 % des cas, ils sont asymptomatiques,
d’une spondylodiscite, mais qui peut être évocatrice lorsque les complications étant la douleur ou une atteinte neurologique
l’atteinte inflammatoire discovertébrale est localisée au (souffrance médullaire ou radiculaire) pouvant être expliquée
segment antérieur, traduction précoce de la spondylite par plusieurs mécanismes : rétrécissement canalaire, envahisse-
antérieure de Romanus. ment épidural, tassements vertébraux, hématome épidural,
ischémie médullaire par vol vasculaire [23] . La localisation
Tumeurs préférentielle est le rachis dorsal de T3 à T12, avec en radiogra-
phie standard un aspect grillagé qui se traduit par une trabécu-
Intrarachidienne lation verticale dans une zone hypodense à la TDM. L’IRM
Extramédullaire extradurale. L’extension d’un cancer solide retrouve classiquement un hypersignal T1 et T2 prenant le
représente la grande majorité des tumeurs épidurales. La contraste au gadolinium ; un aspect hyposignal T1 pseudotu-
contamination hématogène est rare, l’infiltration néoplasique moral est évocateur d’un angiome agressif [24, 25].
provient surtout de tumeurs paravertébrales des tissus mous ou Les tumeurs à cellules géantes [26], le kyste osseux anévris-
de lésions osseuses. mal [27] et le granulome à éosinophiles [28] sont plus rares.
Extramédullaire intradurale. Le neurinome et le ménin- Maligne. Les tumeurs malignes secondaires résultant de la
giome sont les deux tumeurs les plus fréquentes de ce groupe, dissémination métastatique d’un cancer primitif solide sont
les kystes arachnoïdiens sont rares [15]. beaucoup plus fréquentes qu’une origine osseuse primitive. L’os
Les neurinomes représentent un tiers des tumeurs rachidien- est le troisième site de dissémination néoplasique après le
nes et sont de localisation thoracique dans environ 30 % des poumon et le foie [29] , avec une localisation rachidienne
cas [16]. L’incidence est évaluée entre 0,3 et 0,5/100 000 par an. dorsolombaire préférentielle. La métastase osseuse est inaugurale
On distingue histologiquement le neurinome (schwannome), de la maladie dans 20 à 50 % des cas [30, 31]. Si les cancers les
tumeur bénigne, du neurofibrome survenant dans les neurofi- plus ostéophiles sont le sein, la prostate, le poumon, la thyroïde
bromatoses et qui peut être malin dans 30 à 50 % des cas des et le rein, la prévalence des cancers à l’origine des métastases

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Dorsalgies ¶ 15-867-A-10

osseuses dépend d’une part de l’affinité pour l’os, mais aussi de


la fréquence du type de cancer dans la population générale [29].
Ainsi, les cancers les plus fréquemment retrouvés sont le sein,
la prostate et le poumon, suivis du rein, des cancers d’origine
digestive et ORL. Malgré leur ostéophilie, les cancers de la
thyroïde sont peu fréquemment mis en évidence car ils sont
rares. La symptomatologie clinique est dominée par une douleur
d’horaire mixte à laquelle s’associe une altération de l’état
général. Une acutisation brutale d’un syndrome douloureux doit
faire craindre une fracture-tassement vertébral pathologique
avec risque médullaire. Les signes neurologiques peuvent parfois
révéler la métastase [30] . L’IRM est indispensable dans la
pathologie néoplasique ; elle est complétée par la scintigraphie
osseuse qui permet, en cas de localisations osseuses multiples,
de déterminer le site le plus accessible à la biopsie.
Les deux tumeurs malignes primitives les plus fréquentes au
rachis, toutes localisations confondues, sont le chordome suivi
du chondrosarcome [20, 32]. Néanmoins, le chordome est très
fréquent au sacrum, alors que le chondrosarcome est plus
fréquent sur le rachis dorsolombaire [20, 33]. L’aspect typique en
TDM est une masse ostéolytique prédominante pour le chor-
dome, avec quelques calcifications, alors que le chondrosarcome
apparaît comme une masse développée à partir du corps
vertébral avec extension dans les parties molles et calcifications
multiples [20] . Les tumeurs primitives vertébrales de type Figure 5. Radiographie standard du rachis dorsal de profil. Tassement
ostéosarcome [34, 35] et sarcome d’Ewing [36] sont rares. vertébral bénin ostéoporotique, aspect cunéiforme.

Tassements vertébraux
Le tassement vertébral (TV) correspond à la fracture d’un examinateur chevronné. En effet, les anomalies de signal des TV
corps vertébral. Le diagnostic est souvent aisé, à la fois clinique- bénins peuvent être impressionnantes, sembler inquiétantes
ment, devant une douleur aiguë brutale mécanique qui apparaît pour le néophyte, notamment en phase aiguë (premier mois),
à l’occasion d’un traumatisme (chute de sa hauteur, port de et faire craindre une atteinte maligne. Elle permet l’étude de
charge lourde...) et entraîne une impotence fonctionnelle, et l’ensemble du rachis, et la recherche d’anomalies médullaires et
radiologiquement sur les radiographies standards. Sachant vertébrales indépendantes du TV. Un TV bénin apparaît en
qu’environ un tiers des TV chez des patients ayant une patho- hyposignal en séquence pondérée T1, cette anomalie de signal
logie maligne connue sont bénins [37], le diagnostic étiologique se corrigeant après injection de produit de contraste et majori-
peut être difficile, avec comme principal objectif de rechercher tairement en iso-signal en séquence pondérée T2 avec quelques
des arguments cliniques et radiologiques nous permettant de plages d’hypersignal. Ces anomalies de signal ne sont pas
statuer sur la bénignité ou la malignité d’un TV. présentes partout sur la vertèbre et au moins une zone ne doit
Arguments pour une origine bénigne pas avoir d’anomalie de signal [39]. Il n’y a pas d’anomalie de
l’arc postérieur ni des vertèbres adjacentes. Le mur postérieur est
La douleur liée au TV peut être intense sans caractère péjora- respecté, il n’y a pas d’anomalie des parties molles. Les anoma-
tif ; néanmoins, elle doit être strictement mécanique, disparais- lies de signal d’un TV malin sont superposables à celles d’un TV
sant en décubitus dorsal et exacerbée au mouvement. bénin, mais elles diffèrent par leur intensité et leurs répartitions.
Aucun retentissement neurologique ne doit être présent et
En effet, l’infiltration tissulaire remplace totalement la moelle
tout signe d’irritation médullaire doit faire évoquer une origine
normale, donnant un aspect d’hyposignal diffus en séquence
maligne. L’évolution doit être favorable en quelques semaines.
pondérée T1 avec prise de contraste inhomogène diffuse ou
Les examens complémentaires sont indispensables.
localisée après injection de gadolinium ; en séquence pondérée
Radiographies standards. Il n’y a jamais de TV bénin
T2, il existe un iso- ou hypersignal. L’infiltration tissulaire est
au-dessus de T4. Les vertèbres tassées prennent un aspect
rarement incomplète, ne laissant pas de zones sans anomalie de
biconcave ou cunéiforme (Fig. 5), plus rarement en « galette ».
signal [39]. La présence d’une masse épidurale, d’un bombement
Il n’existe aucune ostéolyse, ni dans la corticale, ni dans le corps
convexe du mur postérieur et l’atteinte des pédicules ont
vertébral qui est homogène. Le mur postérieur et l’arc postérieur
(pédicules présents de face) sont conservés [38]. respectivement une sensibilité de 80 %, 70 % et 94 %, et une
Bilan biologique. Il ne doit pas y avoir de syndrome inflam- spécificité de 100 %, 80 % et 94 %, pour le diagnostic de TV
matoire ni de syndrome sédimentaire (augmentation isolée de malin [41].
la VS). L’électrophorèse des protéines plasmatiques ne montre Étiologies
pas de pic dans la zone des gammaglobulines. Le bilan phos-
phocalcique sanguin et urinaire est normal si l’origine est La principale ostéopathie fragilisante bénigne est l’ostéopo-
ostéoporotique. rose. En effet, la prévalence des TV ostéoporotiques bénins est
Si un doute sur une origine bénigne est présent, un complé- de 18 à 26 % chez les femmes caucasiennes en post-
ment d’imagerie s’impose. ménopause [42]. L’incidence est elle aussi élevée, avec 1 % des
Tomodensitométrie centrée sur le TV. Elle permet une étude femmes à l’âge de 65 ans, et 2,9 % des femmes entre 75 et
fine des structures osseuses, de même sémiologie que la radio- 79 ans qui feront un nouveau TV chaque année [42, 43]. Il faut
graphie standard qui est parfois difficilement interprétable en distinguer son caractère primitif ou secondaire (cortisonique,
région dorsale, et une injection de produit de contraste à la endocrinopathie, inflammation chronique, insuffisance rénale...)
recherche d’une formation tissulaire (métastase de cancer en ajoutant au bilan systématique précité un bilan hormonal
solide). comportant un bilan thyroïdien (thyréostimuline hypophysaire,
Scintigraphie osseuse. Elle est peu utile pour l’étude du TV thyroxine libre), un dosage de la vitamine D (25OH-D3) et
en lui-même (fixation aspécifique), mais garde tout son intérêt suivant l’orientation un dosage de la parathormone. Les autres
à la recherche d’autres lésions osseuses associées (cancer, étiologies bénignes sont plus rares, telles que l’ostéomalacie, la
maladie de Paget). maladie de Paget ou l’angiome vertébral.
IRM. C’est un examen performant pour analyser la nature Le myélome multiple et les métastases de cancers solides sont
bénigne ou maligne d’un TV [39, 40] si elle est interprétée par un les deux principales ostéopathies fragilisantes malignes.

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Figure 6. Radiographie standard du rachis dorsal de profil. Calcinose


discale.

Pathologies mécaniques
Pathologies dégénératives Figure 7. Radiographie standard du rachis dorsal de profil. Maladie de
Hernie discale thoracique et calcifications intradiscales. Si Forestier : hyperostose vertébrale engainante.
la prévalence de la hernie discale thoracique est élevée, environ
37 % [44], elle n’est qu’exceptionnellement symptomatique [45].
Le rachis thoracique inférieur (T8-T12) est le plus souvent traumatiques, facteurs de croissance, environnement, drogues et
toxiques (rétinoïdes, vitamine A) [48]. Le diagnostic est radiolo-
atteint, conséquence d’une sollicitation accrue par rapport au
gique (Fig. 7) avec :
reste du rachis dorsal [45]. La symptomatologie est variable :
• présence d’un pont intersomatique osseux latérorachidien
rachialgies isolées ; radiculalgies isolées ; rachialgies et radiculal-
droit unissant plus de quatre vertèbres (le plus souvent entre
gies ; signes d’irritation médullaire. L’IRM est l’examen de
T7 et T11) ;
référence. Le traitement est avant tout médical, en l’absence de
• hauteur des disques intervertébraux conservée ;
retentissement neurologique médullaire. Les calcifications
• absence d’atteinte sacro-iliaque ou articulaire postérieure ;
intradiscales sont fréquemment asymptomatiques, mais peuvent
• ossification du ligament longitudinal antérieur [48].
être responsables de douleurs chroniques, voire de rachialgies La maladie de Forestier est souvent asymptomatique, mais
aiguës hyperalgiques (Fig. 6). Dans ce cas, une chondrocalci- peut parfois se manifester par des rachialgies qui nécessitent un
nose, parfois dans le cadre d’une hémochromatose ou d’une traitement symptomatique.
hyperparathyroïdie, doit être recherchée [46]. Le diagnostic est
difficile et repose sur un faisceau d’arguments à la fois cliniques Dorsalgo
et radiologiques, après exclusion des autres diagnostics. Par analogie au lumbago, le terme de dorsalgo a été introduit
Discarthrose et arthrose articulaire postérieure. La dis- par De Sèze pour décrire une dorsalgie aiguë mécanique asso-
carthrose dorsale est fréquente, mais souvent asymptomatique. ciant raideur rachidienne et contracture paravertébrale, qui
L’arthrose articulaire postérieure est plus rare au rachis lombaire survient majoritairement au rachis dorsal inférieur. Même si le
qu’au rachis dorsal, mais peut être responsable de syndrome terme évoque une origine discale, la physiopathologie exacte est
douloureux, principalement aux derniers étages thoraciques et méconnue et une intrication discomusculaire est probable. Les
à la charnière dorsolombaire. dérangements intervertébraux mineurs (DIM) et les entorses
L’arthrose costovertébrale est fréquente puisque retrouvée costales sont les causes les plus fréquentes pour Maigne [2, 49].
dans 48 % des cas d’une série anatomique de 346 patients [47],
mais son caractère symptomatique est rare. Le diagnostic Dorsalgies fonctionnelles
clinique du syndrome costovertébral se fait à l’interrogatoire sur C’est le diagnostic le plus fréquent, mais c’est un diagnostic
des douleurs impulsives à la toux et aggravées par l’inspiration d’élimination après avoir effectué un examen clinique rigoureux
profonde. La douleur est reproduite à la mobilisation du rachis et un bilan paraclinique comportant au moins la recherche d’un
dorsal, à la palpation de l’articulation (« sonnette costale ») et à syndrome inflammatoire et des radiographies standards, ces
la mobilisation de la côte [4] . La classique irradiation en examens devant être complétés (TDM, IRM ...) si des atypies
ceinture, qui est parfois la seule douleur présente, peut faire cliniques (antécédents de néoplasie, douleur inflammatoire...)
craindre une souffrance viscérale. Les lésions radiologiques sont présentes. Elles touchent préférentiellement la femme
peuvent passer inaperçues et un test anesthésique complété jeune et sont favorisées par un travail assis (secrétariat, cou-
d’une infiltration de corticoïdes est parfois nécessaire. ture...). Les données de l’interrogatoire sont riches [50], avec des
Maladie de Forestier : hyperostose vertébrale engainante. dorsalgies à caractère mécanique souvent hautes (T2-T7), de
La maladie de Forestier, hyperostose vertébrale engainante, est sémiologie variée (brûlure, piqûre, élancement...), décrites
une enthésiopathie ossifiante touchant préférentiellement comme intenses et résistantes aux antalgiques usuels [50] .
l’homme (ratio : 2/1), en seconde partie de vie. La physiopatho- L’examen clinique est pauvre, sans raideur segmentaire, avec des
logie est méconnue, mais quelques facteurs favorisants sont douleurs vertébrales et paravertébrales diffuses à la palpation,
suspectés et probablement intriqués : causes anatomiques, sans réelle contracture, avec un point douloureux électif en T5
comorbidités (syndrome métabolique, diabète), cytokines post- (point douloureux interscapulaire) [50] . Les radiographies

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Dorsalgies ¶ 15-867-A-10

Figure 8. Imagerie par résonance magnéti-


que du rachis dorsal en séquence pondérée T2.
Dystrophie rachidienne de croissance ou mala-
die de Scheuermann. Hernies intraspongieuses
de Schmorl.

standards sont normales ou montrent des lésions minimes forme symptomatique sévère [54, 55]. La DRC atteint le rachis
banales (discarthrose arthrose, séquelles de maladie de Scheuer- dorsal avec une hypercyphose dorsale (> 50°), de sommet T8 le
mann) ; il n’y a évidemment pas de syndrome inflammatoire. plus souvent, parfois compensée par une hyperlordose lombaire
L’origine de ces dorsalgies est difficile à préciser ; s’il existe des responsable de lombalgie par arthrose des articulations articu-
facteurs psychopathologiques (troubles thymiques, troubles de laires postérieures [54, 55]. La cyphose est régulière, liée à une
la personnalité ...) notables, ils sont souvent associés à une atteinte de la croissance de la partie antérieure de la vertèbre
composante musculoligamentaire (inadaptation à l’effort, (listel marginal) entraînant les signes radiologiques classiques :
musculature insuffisante, profession sédentaire...). La mise en cunéiformisation de plus de trois vertèbres, hernies intraspon-
tension des muscles de la stabilisation scapulaire par la position gieuses de Schmorl et aspect feuilleté des plateaux vertébraux
assise prolongée, bras en antéposition, est une des explications (Fig. 8). Toute cyphose angulaire non régulière doit faire
proposées de ces dorsalgies. Là encore, des mauvaises positions rechercher une autre cause que la DRC [56]. À l’âge adulte, les
ou des efforts prolongés répétitifs ont conduit au concept séquelles sont marquées par des rachialgies mécaniques parfois
introduit par Maigne de DIM [51] lié à de minimes dérangements invalidantes répondant favorablement à la rééducation [54] mais
mécaniques autoentretenus dont les douleurs et le spasme pouvant nécessiter une chirurgie lorsque la cyphose est supé-
musculaire sont la principale traduction clinique. rieure à 70° [57].
Ces dorsalgies fonctionnelles peuvent aussi s’intégrer dans un
contexte de douleurs diffuses plus proche du concept de Dorsalgies projetées [58]
fibromyalgie ou de syndrome polyalgique idiopathique dif-
fus [52], dont on peut se demander si la notion d’allodynie Origine extrarachidienne
généralisée avec hyperperception de stimulations douloureuses
n’est pas applicable ici. Les dorsalgies peuvent révéler des affections viscérales très
variées, qu’elles soient d’origine abdominale ou thoracique. Ces
Troubles de la statique dorsalgies projetées ne sont pas rares et elles représenteraient
Les modifications des courbures physiologiques ou l’appari- environ 15 % des rachialgies dorsales [58], la majorité des cas
tion d’une déviation rachidienne dans le plan frontal entraînent étant liée à une pathologie digestive. Elles sont de diagnostic
un déséquilibre du rachis, d’une part dans son rôle statique de difficile, souvent tardif, et nécessitent un examen clinique
soutien, et d’autre part dans son rôle dynamique lors de la rigoureux et d’autant plus attentif que l’examen rachidien peut
mobilisation, qui peuvent être responsables de douleurs être normal, contrastant avec une douleur intense et invali-
d’intensité variable, retentissant parfois sur la qualité de vie dante. Dans un contexte de dorsalgies atypiques, il faut se
même si les études ont du mal à évaluer le retentissement garder de porter un diagnostic devant des radiographies mon-
fonctionnel de ces affections du fait de nombreuses formes trant des lésions banales de discarthrose ou des séquelles de
asymptomatiques [53]. maladie de Scheuermann.
La scoliose, qui correspond à une déviation latérale du rachis
Dorsalgies d’origine thoracique
associée à une rotation des vertèbres et parfois à une cyphose,
est une maladie évolutive qui s’aggrave avec le temps et une Elles sont de description classique, mais en réalité très peu
grande partie du pronostic est conditionnée par l’âge de début. fréquentes. Il faut toujours se méfier d’une pathologie corona-
À côté des scolioses asymptomatiques qui sont les plus nom- rienne, même s’il est parfois difficile de distinguer un angor
breuses, les patients souffrent d’abord de rachialgies dans la d’effort atypique d’une douleur dorsale mécanique. Au moindre
convexité scoliotique par contracture des muscles paraverté- doute, absence de syndrome rachidien notamment, ou s’il existe
braux, puis dans la concavité par hypersollicitation des articu- des facteurs de risques cardiovasculaires, une épreuve d’effort
lations articulaires postérieures. La scoliose dorsale est doit être réalisée. Les autres étiologies (sténose aortique,
potentiellement grave, par atteinte de la capacité fonctionnelle dissection de l’aorte) sont exceptionnelles.
respiratoire. Les atteintes pleuropulmonaires (tumeur bronchopulmonaire
La cyphose est une courbure rachidienne sagittale à concavité ou pleurale, pleurésie...) sont peu retrouvées devant une douleur
antérieure dont la plus fréquente étiologie est la dystrophie dorsale isolée, la symptomatologie clinique de ces affections
rachidienne de croissance (DRC) ou maladie de Scheuermann. orientant rapidement vers une atteinte pleurale ou parenchy-
Elle atteint 50 % des adolescents, mais seuls 5 à 10 % ont une mateuse pulmonaire.

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Dorsalgies d’origine abdominale [10] Amor B, Dougados M, Mijiyawa M. Critères diagnostiques des
spondyloarthropathies. Rev Rhum Mal Osteoartic 1990;57:85-9.
L’origine digestive est la principale cause de dorsalgies [11] European Spondylarthropathy Study Group. Preliminary criteria for
projetées, avec une nette prépondérance pour l’ulcère gastro- the classification of spondyloarthropathy. Arthritis Rheum 1991;34:
duodénal du fait d’une symptomatologie atypique piégeante [58] 1218-27.
(douleurs à caractère mécanique volontiers continu). Les [12] van der Linden S, Valkenburg HA, Cats A. Evaluation of diagnostic
néoplasies digestives (cancer du foie, de l’estomac et du criteria for ankylosing spondylitis: a proposal for modification of the
pancréas) sont plus rares, mais doivent être évoquées au New York criteria. Arthritis Rheum 1984;27:361-8.
moindre doute s’il existe un terrain favorisant, une altération de [13] SarauxA. Épidémiologie de la spondylarthrite. In: Breban M, editor. La
l’état général, une dysphagie, une douleur calmée en anté- spondylarthrite. Paris: John Libbey Eurotext; 2004. p. 7-16.
flexion évoquant une origine pancréatique ou toute autre [14] Chary-Valckenaere Loeuille D, Blum A. L’IRM dans la
atypie. Le retard diagnostique n’est ici pas permis, même si le spondylarthrite. In: Breban M, editor. La spondylarthrite. Paris: John
pronostic de ces néoplasies est sévère, avec des découvertes à Libbey Eurotext; 2004. p. 113-24.
des stades évolués. L’origine colorectale est rare, les tumeurs de [15] Merland JJ, Chiras J, Launay M, Riche MC. Exploration radiologique
cette localisation étant plus responsables de surinfection avec des tumeurs du rachis. In: Roy-Camille R, editor. Tumeurs du rachis.
spondylodiscite infectieuse associée [59]. Troisième journées d’orthopédie de la Pitié. Paris: Masson; 1983.
p. 15-9.
Origine cervicale [16] Conti P, Pansini G, Mouchaty H, Capuano C, Conti R. Spinal
neurinomas: retrospective analysis and long-term outcome of 179
La dorsalgie interscapulaire d’origine cervicale basse, décrite consecutively operated cases and review of the literature. Surg Neurol
par Maigne [5], est une dorsalgie commune assez fréquente. Elle 2004;61:34-43.
est la conséquence d’une souffrance du rachis cervical inférieur [17] Seppala MT, Haltia MJ, Sankila RJ, Jaaskelainen JE, Heiskanen O.
(C5-C6) ou de la charnière cervicodorsale (C7-T1) liée le plus Long-term outcome after removal of spinal schwannoma: a
souvent à un problème micromécanique (DIM), traumatique ou clinicopathological study of 187 cases. J Neurosurg 1995;83:621-6.
postural (rotation cervicale maximale nocturne des patients [18] Klekamp J, Samii M. Surgery of spinal nerve sheath tumors with special
dormant sur le ventre), ou parfois à de l’arthrose cervicale. Elle reference to neurofibromatosis. Neurosurgery 1998;42:279-89.
touche la femme jeune et est favorisée par les positions assises [19] Khosla A, Martin DS, Awwad EE. The solitary intraspinal vertebral
prolongées (secrétariat...). La douleur est dorsale moyenne osteochondroma. An unusual cause of compressive myelopathy:
d’horaire mécanique strict, sauf en cas de déclenchement features and literature review. Spine 1999;24:77-81.
postural où il peut y avoir quelques réveils nocturnes. L’examen [20] Laredo JD, el Quessar A, Bossard P, Vuillemin-Bodaghi V. Vertebral
tumors and pseudotumors. Radiol Clin North Am 2001;39:137-63.
retrouve un point douloureux en T5 ou T6 reproduisant la
[21] Ozaki T, Liljenqvist U, Hillmann A, Halm H, Lindner N, Gosheger G,
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épineuse. La cervicalgie est classiquement absente, mais peut
22 patients. Clin Orthop Relat Res 2002;397:394-402.
être déclenchée en rotation ou hyperextension forcée. Le point
[22] Fox MW, Onofrio BM. The natural history and management of
sonnette cervical antérieur initialement décrit est très incons- symptomatic and asymptomatic vertebral hemangiomas. J Neurosurg
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systématique et normal, en dehors de signes d’arthrose ou de [23] Nguyen JP, Djindjian M, Badiane S. Hémangiomes vertébraux avec
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Toute rachialgie est un défi diagnostique qu’il faut savoir [25] Laredo JD, Assouline E, Gaston A, Gelbert F, Merland JJ. Radiologic
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A. Binard.
A. Saraux (alain.saraux@chu-brest.fr).
Service de rhumatologie, CHU de la Cavale Blanche, boulevard Tanguy-Prigent, 29609 Brest cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Binard A., Saraux A. Dorsalgies. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 15-867-A-10,
2007.

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