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Dans les cervicalgies communes, aucune cause ou lésion avérée ne peut généralement être retenue.
Très fréquentes, elles ont des conséquences financières importantes. Les progrès de la physiopathologie
ont permis une meilleure compréhension de la symptomatologie et des connexions avec des manifes-
tations à distance, que ce soit des céphalées, des pseudovertiges, des manifestations ophtalmologiques
ou oto-rhino-laryngologiques (ORL), des douleurs référées. Le torticolis de l’adulte ou de l’enfant est
un cas particulier avec de nombreuses étiologies. Les formes symptomatiques sont nombreuses, parfois
de réalité discutable. Se placent ici : la névralgie d’Arnold, le syndrome de l’angulaire de l’omoplate,
l’arthrose cervicale (association plutôt que cause), les formes post-traumatiques, rarement graves, dont
le coup de fouet cervical, et des formes inquiétantes : tumorales, infectieuses, vasculaires, rhumatismes
inflammatoires, etc. ; ainsi que d’autres plus bénignes : syndrome d’Eagle, syndrome de l’os hyoïde, syn-
drome cervicolingual, parfois impressionnantes en cas de pathologie microcristalline. L’imagerie répond
au désir d’éliminer une cause grave ; elle doit être envisagée avec modération. Les difficultés diagnostiques
sont multiples avec des affections locales ou distantes. Une multitude de traitements ont été proposés
empiriquement, la plupart efficaces. La névralgie cervicobrachiale (NCB) comporte une douleur cervi-
cale et une douleur de topographie radiculaire dans l’un ou les deux membres supérieurs. Les causes
les plus fréquentes de la NCB commune sont la hernie discale cervicale, et surtout le conflit radiculaire
consécutif à un rétrécissement dégénératif du foramen intervertébral avec une composante mécanique
et une composante inflammatoire. La douleur est associée à des troubles objectifs sensitifs, moteurs et
réflexes. Des radiographies du rachis cervical sont licites, alors qu’imagerie par résonance magnétique
(IRM) et tomodensitométrie (TDM) doivent être limitées aux cas non résolutifs ou dans l’optique d’un
acte invasif. L’exploration électrique est une aide pour le diagnostic différentiel qui se fait surtout avec des
plexopathies et des neuropathies tronculaires, parfois avec une myélopathie cervicarthrosique. Les NCB
symptomatiques, peu nombreuses, sont souvent des formes potentiellement graves, d’origine rachidienne
ou intrarachidienne : traumatiques, tumorales plus souvent malignes que bénignes, infectieuses, rhuma-
tismes inflammatoires, etc. Le traitement des NCB communes est avant tout médical : maintien si possible
de l’activité, collier cervical, tractions vertébrales, acupuncture, antalgiques, anti-inflammatoires non sté-
roïdiens, myorelaxants, physiothérapie, kinésithérapie, etc. Manipulations et injections sont déconseillées.
Le traitement chirurgical ne se conçoit qu’après échec d’un traitement médical bien conduit ou bien en
cas d’indication de chirurgie en urgence.
© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan Introduction
■ Introduction 1 Les cervicalgies sont définies comme des douleurs ressenties à
■ Cervicalgie commune 1 la partie dorsale de la nuque, entre en haut la ligne nucale supé-
Cervicalgie commune 2 rieure, et en bas les épines des scapulas et le bord supérieur des
Cervicalgies symptomatiques 4 clavicules [1] . La névralgie cervicobrachiale (NCB) est l’association
Imagerie 6 d’une douleur cervicale et d’une douleur de topographie radicu-
Diagnostic différentiel 6 laire dans l’un ou les deux membres supérieurs.
Traitement 6
Cervicalgie commune
■ Névralgies cervicobrachiales 8
Névralgies cervicobrachiales communes 8
Névralgies cervicobrachiales symptomatiques 11
Traitement 12 Généralement, aucune cause avérée ne peut être retenue, et
les lésions anatomiques peuvent être considérées banales compte
V1
C2
VII X V2
C3 V3
C4
Nerfs supraclaviculaires C5 C6
C6 C8
Nerf axillaire
C7
Nerf cutanémédial T1
du bras
Nerf radial
C8
Nerf cutanémédial
de l’avant-bras
Nerf cutanélatéral
de l’avant-bras
Nerf ulnaire
C7
Nerf médian
Figure 1. Dermatomes sensitifs : membre supérieur, tête et cou. 1. Nerf supraclaviculaire ; 2. nerf axillaire ; 3. nerf cutané médial du bras ; 4. nerf radial ;
5. nerf cutané médial de l’avant-bras ; 6. nerf cutané latéral de l’avant-bras ; 7. nerf ulnaire ; 8. nerf médian.
projection, et douleur d’insertion. En cas d’irradiations occipi- Le vertige cervical, non rotatoire, est secondaire à un défaut
tales ou céphaliques, il faut rechercher une cellulalgie dans les de stabilisation cervicocéphalique dans l’espace par atteinte de
dermatomes C2 et C3 (manœuvre de la friction), et de la région la proprioception cervicale surtout musculaire qui limite le fonc-
sus-orbitaire (pincé-roulé du sourcil). Lorsqu’il s’agit d’une cervi- tionnement normal des systèmes vestibulaires et visuels [8] . Une
calgie à irradiation basse, il faut explorer la fosse sus-épineuse : contracture cervicale peut induire un vertige de même que des
dermatomes T1, T2, T3, rechercher aussi une dorsalgie inter- causes vasculaires, une cervicarthrose, un coup de fouet cervi-
scapulaire (point douloureux au niveau de l’épineuse T4, zone cal, une dysfonction du rachis cervical supérieur. Le diagnostic
cellulalgique dorsale au pincé-roulé), et douleur le long du muscle de vertige cervical est un diagnostic d’élimination qui nécessite
élévateur de la scapula et à son insertion. Il faut aussi vérifier des explorations oto-rhino-laryngologiques (ORL), ophtalmolo-
thyroïde, trachée, aires ganglionnaires, glandes salivaires, articu- giques, neurologiques. Des anomalies objectives de l’équilibre
lations temporomandibulaires, épaules. Un examen neurologique statique et dynamique, souvent avec céphalées, ont été constatées
complet est indispensable. La distribution dermatomale est sché- chez des cervicalgiques chroniques avec sensations vertigineuses
matisée sur la Figure 1. et instabilité posturale.
Des céphalées peuvent être aussi associées. Elles sont
Associations unilatérales, à point de départ cervical avec irradiation oculo-
Les cervicalgies peuvent être associées à des vertiges dont fronto-temporale. On les attribue à l’irritation de la deuxième
l’origine cervicale, souvent évoquée, doit être considérée avec pru- racine cervicale, ou à des tiraillements dure-mériens (tension
dence. du muscle rectus capitis posteriori minor), ou à une projection
douloureuse vers la région sus-orbitaire. Elles évoluent par épi- dégénératives, tumorales ; pharynx : adénites, amygdalites, infec-
sodes, calmées par le décubitus, accrues par la flexion du cou. Des tions ; système nerveux central : tumeurs cérébelleuses ; oreille :
critères ont été proposés pour les différencier des céphalées de ten- infections ; médicaments : antiémétiques, antipsychotiques, neu-
sion et de la migraine. Leur prévalence a été estimée à 4,1 %, 27 % roleptiques, phénothiazines).
en cas de coup de fouet cervical. La mobilité cervicale est réduite, la • Le plus souvent il s’agit d’un torticolis aigu, correspondant à
pression du rachis cervical haut est sensible aux niveaux C1–C2, un dérangement mineur cervical mécanique (subluxation atlas-
C2–C3, des cellulalgies sont présentes dans les territoires C2 ou axis, pincement synovial), apparaissant souvent au réveil, ou
C3, et/ou sus-orbitaire. Les blocs anesthésiques sont un élément après un mouvement brusque ou particulier [15] . La contrac-
important mais non indispensable au diagnostic : blocs C2 ou C3, ture musculaire est persistante au niveau du cou avec douleur à
articulations zygapophysaires [9] . Des céphalées d’origine cervicale chaque mouvement. La contracture implique le muscle trapèze
basse ont été décrites, de même que des points-gâchettes muscu- et le sterno-cléido-mastoïdien. L’évolution est résolutive en une
laires à l’origine de douleurs du scalp sans dysfonctionnement à quatre semaines.
rachidien (syndrome myofascial). Parmi les céphalées d’origine • Une forme particulière est le torticolis spasmodique, plus fré-
cervicale, la névralgie occipitale d’Arnold constitue une entité quent chez la femme de 40 à 60 ans. La contracture des muscles
anatomoclinique (cf. infra). du cou est puissante, avec des secousses des muscles de la tête de
D’autres manifestations sont parfois présentes : acouphènes, grande amplitude, irrégulières, s’accompagnant de cervicalgies
troubles visuels, troubles phoniques. et de céphalées. L’évolution est chronique, des rémissions sont
Le syndrome dit « de Barré-Liéou » a beaucoup fait discuter [10] . possibles, mais habituellement transitoires [16] . C’est la forme la
Il associe des troubles vertigineux survenant à la rotation du cou plus fréquente de la dystonie focale survenant chez l’adulte.
à des céphalées occipitales, des bourdonnements d’oreille, des • Chez l’enfant [17] , les étiologies sont nombreuses et de gravité
troubles visuels subjectifs, des troubles phoniques (aphonie oscil- variable. La majorité de ces torticolis sont bénins ce qui ne dis-
lante), de la fatigue, parfois une hypoacousie, une diplopie, des pense pas d’un examen complet pour éliminer les causes rares
paresthésies. Son origine dans une possible irritation par l’arthrose et graves.
cervicale des rami communicants des quatrième, cinquième et
sixième nerfs cervicaux n’a pas été prouvée. Torticolis aigu
Les signes peuvent en fait appartenir à l’insuffisance vertébroba- Les causes sont nombreuses :
silaire, dont il existe des formes sans trouble déficitaire permanent. • traumatiques le plus souvent avec plusieurs possibilités :
Dans la cervicarthrose, une ostéophytose peut comprimer l’artère ◦ luxation rotatoire C1/C2, de type I sans glissement antérieur
vertébrale et la rotation du cou peut transformer une sténose C1/C2, le plus fréquent, survenant à l’occasion d’un mou-
en occlusion complète mais la seule compression artérielle est vement brutal, du sport ; ou de type II avec glissement de
insuffisante pour entraîner des signes cliniques si le réseau ver- moins de 5 mm ; ou de types III ou IV avec glissement de plus
tébrobasilaire est intact. La présence de lésions athéromateuses de 5 mm après choc très violent,
est nécessaire pour que des troubles apparaissent. Elles sont en ◦ fractures de l’atlas, de l’odontoïde, des pédicules de C2, plus
fait l’élément principal et la cervicarthrose n’est qu’un facteur rarement atteinte du rachis cervical inférieur : entorses, luxa-
aggravant. tions, fractures. L’imagerie, surtout la tomodensitométrie
D’autres fois, la cervicalgie comporte une irradiation thoracique (TDM), permet le diagnostic ;
antérieure qui peut prêter au change avec une cardiopathie isché- • infections d’origine avant tout ORL : syndrome de Grisel [18] ,
mique (angor pectoris cervical). mais aussi ostéoarticulaires : spondylodiscites ;
L’association à une lombalgie chronique est fréquente, c’est un • maladies inflammatoires : arthrite idiopathique juvénile, ou de
facteur de risque indépendant de chronicité de la cervicalgie [11, 12] . manière plus bénigne discopathie calcifiante débutant parfois
Sévérité par une cervicalgie aiguë ;
Quatre grades de sévérité des cervicalgies [13] ont été définis pour • causes tumorales bénignes ou malignes très nombreuses. On
le sous-ensemble des individus ayant recours à des soins : peut citer : l’ostéome ostéoïde (rare), le granulome éosinophile
• cervicalgies grades I et II : pas de signe ou de symptôme évoca- avec vertebra plana, le kyste anévrismal, la neurofibromatose,
teur d’une pathologie structurelle majeure, interférence absente le sarcome d’Ewing (l’une des tumeurs rachidiennes les plus
ou minime (I) ou forte (II) avec les activités de la vie quoti- fréquentes), les tumeurs neurologiques : fosse postérieure, céré-
dienne ; brale ou médullaire ;
• cervicalgies grades III et IV : présence de signes neurologiques, • malformations parfois à l’origine de tableaux dramatiques (qua-
symptômes de pathologie structurelle majeure absents (III) ou driplégie), ou mineurs : en particulier les blocs vertébraux et
présents (IV). le syndrome de Klippel-Feil (bloc cervical étendu, cou court,
Cette classification prend en compte la fréquence élevée des implantation basse des cheveux).
grades I et II, les incapacités, et des facteurs individuels et envi-
ronnementaux avec le concept d’interférence sévère, c’est-à-dire Torticolis chronique
le risque de non-participation sociale, familiale, professionnelle, Il est le plus souvent congénital mais devant des signes neuro-
ainsi que l’évolution et la persistance, et s’applique aussi aux cer- logiques associés, une imagerie est nécessaire pour éliminer une
vicalgies du coup de fouet cervical [1] . cause tumorale [19] .
Pronostic [14]
En population générale, la résolution de douleurs du cou
n’est pas complète (50–85 %). Les sujets jeunes ont un meilleur Cervicalgies symptomatiques
pronostic, les personnes d’âge moyen ont le plus mauvais. La
De nombreuses causes sont décrites [6] , certaines sont sans gra-
pratique d’exercices physiques ne joue pas. Une mauvaise santé
vité, d’autres sont discutables : maladie de Paget, hyperostose
est un relatif facteur péjoratif. Les facteurs psychologiques ont
vertébrale engainante, causes psychogènes, etc. Il faut surtout
une importance modérée. L’irritabilité, l’impression d’injustice
éliminer une affection sévère en cas d’altération de l’état géné-
sont associés à un moins bon pronostic. L’optimisme, l’aptitude
ral, d’adénopathies cervicales, de perte de poids, de fièvre,
à s’adapter, l’autoassurance, de bonnes relations sociales sont des
d’aggravation progressive de la douleur, rebelle à tout traitement,
facteurs favorables.
d’antécédents inquiétants : tumeur, maladie inflammatoire, infec-
tion systémique, toxicomanie, immunosuppression, et recourir
Torticolis à des explorations complémentaires : radiographies, TDM, ima-
C’est une contracture du cou habituellement du muscle gerie par résonance magnétique (IRM), scintigraphie osseuse,
sterno-cléido-mastoïdien avec position vicieuse de la tête et dou- explorations électriques, et biologiques. Une douleur nocturne
leurs musculaires. Un très grand nombre d’affections peuvent doit certes alerter mais elle est fréquente en cas de pathologie
être en cause (vertèbres cervicales : traumatiques, infectieuses, commune.
et ne pas constituer seuls la base du traitement. On préconise vertébrales, médecines alternatives sont inefficaces ; le collier est
aussi une rééducation de la mobilité cervicale avec tractions moins efficace que la pratique d’exercices [51] . Les manipulations
manuelles, techniques myotensives, étirements musculaires ainsi ont un niveau de preuve insuffisant ; elles sont contre-indiquées
qu’une rééducation proprioceptive avec couplage oculocervical au moins précocement. Des infiltrations zygapophysaires, cuta-
ou une rééducation musculaire active et une prise en charge nées de points-gâchettes, des essais de toxine botulique ont été
pluridisciplinaire [45] . Les exercices de recouplage oculocervical réalisés. Les techniques d’éducation ont un intérêt limité. La
ont paru à court terme avoir une supériorité sur d’autres types littérature actuelle est de faible qualité méthodologique et n’est
d’exercice mais sans réduction significative de la douleur. pas suffisamment homogène pour permettre le regroupement
La HAS recommande pour les cervicalgies communes la réali- des résultats des traitements pour les formes aiguës, subaiguës ou
sation de techniques de gain de mobilité (actives et passives), de chroniques.
rééducation oculocervicale et d’exercices actifs (contracté-lâché)
Torticolis aigu
avec un niveau de preuves de grade B [46] . Des données de qualité
faible à modérée corroborent l’utilisation d’exercices d’étirement Le traitement médical fait appel aux antalgiques, myorelaxants,
et de renforcement cervical et scapulaire spécifiques dans la cer- anti-inflammatoires, à la mise au repos, avec éventuellement port
vicalgie chronique immédiatement et à moyen terme, et dans les d’un soutien cervical. La kinésithérapie comprend en phase aiguë :
céphalées d’origine cervicale à long terme, avec une absence de thermothérapie, fangothérapie, électrothérapie antalgique, mas-
bénéfice pour les exercices d’étirement et de renforcement des sages doux de la nuque et de la région scapulaire.
extrémités supérieures et les programmes d’exercices généraux [47] .
Mésothérapie Névralgies cervicobrachiales
Elle n’a guère été évaluée ; une publication montre des résultats
intéressants [48] . En l’absence de critères établis, la NCB se définit comme
l’association d’une douleur cervicale et d’une douleur de topogra-
Conditions d’activité phie radiculaire dans l’un ou les deux membres supérieurs. Il faut
Leur étude est souhaitable afin de préconiser une ergonomie séparer la douleur radiculaire causée par l’activation ectopique
fonctionnelle après la crise ; cependant les programmes éducatifs de fibres nociceptives, et la radiculopathie avec alors des signes
collectifs ou individualisés ne semblent pas réduire la douleur et neurologiques sensitifs et/ou moteurs déficitaires. L’affection est
il n’y a pas de preuve solide d’une efficacité [49] . fréquente, elle représente environ 10 % des hospitalisations en
rhumatologie et a des conséquences économiques. On distingue
Indications habituellement les NCB communes et les NCB symptomatiques.
Tableau 5.
Fréquence et topographie schématique des manifestations cliniques (d’après [54] ).
Racine Fréquence (%) Douleur Déficit sensitif Réflexes Motricité
C4 Partie haute du cou Partie basse du cou, épaule,
partie haute du bras. En « cape »
C5 2 Cou, scapula, épaule, partie Partie latérale du bras Bicipital Abduction de l’épaule
antérieure du bras Styloradial
C6 20 Cou, scapula, épaule, partie Partie latérale avant-bras, main, Bicipital Abduction épaule
latérale bras et avant-bras, 1er et pouce, index Styloradial Flexion avant-bras
2e doigts Pronation avant-bras
C7 70 Cou, épaule, partie latérale du Partie dorsale et latérale Tricipital Extension du coude
bras, scapula partie médiale, face avant-bras, main et 3e doigt Extension du poignet
d’extension de l’avant-bras
C8 8 Cou, scapula partie médiale, Avant-bras partie médiale, 4e , Ulnopronateur Doigts : abduction, adduction
partie médiale bras, avant-bras, 5e doigts et flexion
4e et 5e doigts
l’extension, la flexion latérale, la rotation du côté douloureux. perception de figures, à l’écriture, vibratoire, thermique, pro-
Certaines manœuvres aggravent la douleur ainsi que certains fonde. La perte de la sensibilité (24 % des cas) correspond à un
mouvements tels que la latéroflexion ou la rotation du côté dou- dermatome. C4 : partie basse du cou, épaule, partie haute du
loureux et extension, mais aussi la toux, les efforts de défécation bras ; C5 : partie haute du bras latéralement ; C6 : partie laté-
(signe de Déjerine). Le repos, membre supérieur en abduction rale de l’avant-bras et de la main, premier et deuxième doigts ;
avec la main sur la tête en rotation du côté opposé à la douleur C7 : partie postérieure et latérale de l’avant-bras et de la main,
a un effet antalgique. troisième doigt ; C8 : partie médiale de l’avant-bras, quatrième
• L’examen neurologique doit être précis. Il faut éliminer une et cinquième doigts. Les anomalies objectives sont le fait de
atteinte pyramidale : signe de Babinski, signe de Hoffman, l’atteinte de plusieurs racines, on les retrouve surtout en péri-
hyperréflexie des membres, rechercher un syndrome de Claude phérie, là où les dermatomes se chevauchent moins. Le déficit
Bernard-Horner, des signes cordonaux (signe de Lhermitte), les est rarement complet, il s’agit le plus souvent d’hypoalgésie
réflexes cutanés abdominaux. Une pathologie scapulaire doit ou d’hypoesthésie irrégulière, par places, concernant essen-
aussi être vérifiée. tiellement la sensibilité superficielle. Des zones musculaires
• Douleur radiculaire. Un facteur déclenchant est rare. La douleur plus dures ont une sensibilité accrue, leur pression déclenche
peut succéder à un épisode douloureux cervical et s’installer une douleur diffuse, irradiante. Elles correspondent à des
de manière rapide, avec alors habituellement des manifesta- zones de spasme ; elles sont difficiles à distinguer des bur-
tions sensitives au premier plan, ou insidieuse avec plutôt une sites, tendinites et fibrosites ; elles cèdent à une injection locale
combinaison de troubles sensitifs et moteurs. Son intensité anesthésiante.
doit être évaluée (échelle visuelle analogique [EVA]) de même • Déficit moteur. C’est un élément majeur, subjectif et objectif,
que ses conséquences : travail, conduite automobile, activités de la radiculopathie ; il peut, rarement, être seul présent. On
sociales, sommeil, céphalées, etc. L’horaire est mécanique mais constate les signes habituels de l’atteinte du neurone moteur
un réveil nocturne au changement de position ou un enrai- périphérique : faiblesse, atrophie et hypotonie musculaires, fas-
dissement matinal de courte durée sont tout à fait possibles. ciculations au moment de l’installation, parfois impressions de
Il faut s’enquérir de l’effet des différentes thérapeutiques déjà lourdeur, de raideur et de maladresse des doigts avec des trem-
utilisées. Flexion et rotation du cou, d’un côté ou de l’autre, blements, des spasmes musculaires, des crampes rarement. Il
compression axiale, sont susceptibles d’aggraver les douleurs, faut une appréciation comparative par rapport au côté sain,
particulièrement lorsque le rachis est en extension, ou de les et rechercher les conséquences pour les activités manuelles et
déclencher avec parfois une sensation d’électricité en particulier les mouvements fins, en tenant compte du fait qu’une part du
aux doigts. La traction axiale peut calmer. L’importance du phé- déficit musculaire est liée à l’appréhension de la douleur. Une
nomène initial ne préjuge en rien de l’évolution qui va se faire faiblesse musculaire non gênante dans l’activité quotidienne
habituellement avec des périodes de rémissions et de rechutes, avec difficulté ou impossibilité de certains mouvements (pous-
encore que certaines formes ne comportent qu’un seul épisode. ser, tirer, saisir) peut passer inaperçue. Une atrophie du muscle
Il est des formes aiguës (< 3 semaines), subaiguës (trois semaines deltoïde ou des muscles supra- et infraépineux oriente vers une
à trois mois), ou chroniques (> 3 mois). La douleur a une dis- atteinte C5 ou C6, du triceps brachial vers une atteinte C7, des
tribution myotomale au bras, à l’avant-bras, dans une bande muscles de l’éminence thénar vers une atteinte C8. Dans les
étroite, elle est très évocatrice lorsqu’elle se prolonge jusqu’aux rares atteintes des racines C2, C3, C4, il n’y a pas de déficit
doigts. C4 : partie haute du cou, trapèze ; C5 : cou, omoplate, moteur ; pour C5, le déficit porte sur l’abduction de l’épaule et
épaule, partie antérieure du bras ; C6 : cou, omoplate, épaule, la flexion du coude ; pour C6, l’abduction de l’épaule, la flexion
partie latérale du bras et avant-bras, premier et deuxième doigts ; du coude et la pronation de l’avant-bras, pour C7 l’extension du
C7 : cou, épaule, omoplate partie médiale, partie latérale du coude, l’extension du poignet et des doigts, pour C8 les flexion,
bras, face d’extension de l’avant-bras ; C8 : cou, omoplate par- abduction et adduction des doigts. Un testing musculaire avec
tie médiale, partie médiale du bras et avant-bras, quatrième et cotation de 0 à 5 établit l’importance du déficit. Généralement,
cinquième doigts. l’atteinte d’une seule racine (sauf s’il s’agit de la racine pré-
• Une douleur cervicale peut ou non être associée, son siège doit dominante), ne conduit qu’à une faiblesse et à une atrophie
être précisé ainsi que sa projection, fréquemment à la région partielles habituellement inférieures à 3 sur 5. Faiblesse et atro-
interscapulovertébrale, au bord interne de l’omoplate, parfois à phie peuvent être sévères en cas d’atteintes pluriradiculaires.
la fosse sus-épineuse (C6 ou C7). • Réflexes. L’absence, la diminution ou l’inversion d’un ou plu-
• Paresthésies (91 % des cas). Elles sont habituellement distales, sieurs réflexes au membre supérieur constitue le signe objectif le
intermittentes ou continues, plus ou moins associées à la dou- plus fréquent (72 % des cas). C5 : bicipital, styloradial, C6 : bici-
leur, à type de brûlures, d’engourdissement, de sensation de pital, styloradial, C7 : tricipital, C8 : palmaire, cubitopronateur
froid ou de gonflement, de maladresse, de perte de dextérité. dans certaines publications.
Elles ont une meilleure valeur que la douleur pour la localisation • Topographie. Des variations anatomiques peuvent exister, et le
topographique. chevauchement des dermatomes, particulièrement au niveau
• Troubles sensitifs objectifs. Leur recherche doit être minutieuse : proximal, rend les informations recueillies en périphérie plus
sensibilité à la piqûre, à l’effleurement, discriminatoire, à la contributives que les constatations proximales.
• Potentiels évoqués somesthésiques (PES). Leur utilité pour le • Des radiculites infectieuses non compressives peuvent
diagnostic de radiculopathie cervicale est discutée. aussi s’observer : zona, rare à l’étage cervical, virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), et borrélioses à tiques
Évaluation quantitative des troubles sensitifs (maladie de Lyme).
On recherche une réduction des seuils douloureux (allodynie),
une hyperalgésie (élévation des réponses à des stimulations supra- Diagnostic différentiel
liminaires) ; on quantifie un déficit sensitif (augmentation des
seuils de détection). L’augmentation de sensibilité de détection Irradiations mal systématisées
à l’effleurement et l’allodynie apportent des informations inté- La NCB ne doit pas être confondue avec les douleurs référées
ressantes dans les cervicobrachialgies chroniques, comparables à des cervicalgies communes au trapèze, à l’omoplate, à la fosse sus-
celles des blocs [65] . épineuse, ni avec la pathologie douloureuse de l’épaule (confusion
avec NCB C5), ni avec une épicondylite (confusion avec NCB C6).
moteur de l’ensemble du territoire sous-jacent (muscles bra- avec la sclérose latérale amyotrophique. Les potentiels évoqués
chioradial et extenseur commun des doigts et extenseurs du moteurs, plus sensibles, permettent un dépistage infraclinique
carpe) avec respect du muscle triceps brachial et du réflexe tri- et un repérage de niveau.
cipital.
• Des compressions multiples le long d’un même nerf sont fré-
quentes : double sinon triple crush syndrome. Traitement
Myélopathie cervicarthrosique [68] Traitement médical
Chez un sujet avec étroitesse anormale du canal rachidien, une Le traitement des NCB communes est avant tout médical. De
cervicarthrose peut retentir sur la moelle cervicale. En flexion, très nombreux traitements sont proposés, souvent empiriques et
la moelle est menacée par un bombement discal et des ostéo- il n’y a pas de consensus établi.
phytes en avant, en extension par le ligament jaune en arrière Pour la plupart des techniques, le niveau de preuve est insuffi-
et le bord postérieur du corps vertébral en avant. Dans la phy- sant [59] .
siopathologie interviennent des phénomènes compressifs, des • Repos. Une activité normale doit être maintenue toutes les fois
microtraumatismes, des anomalies vasculaires (stase veineuse plus où cela est possible. La position la plus antalgique est souvent
qu’ischémie), et surtout des lésions d’étirement, conséquences la position demi-assise avec discrète surélévation des membres
de la cinématique anormale d’un canal étroit, dont les segments supérieurs, tête en position neutre. Position à plat ventre et tra-
C4–C5 et C6–C7 ont une mobilité accrue, alors que la mobilité au versin la nuit sont déconseillés. L’efficacité de ces mesures n’est
niveau du segment C3–C4 est significativement inférieure à celle guère démontrée.
observée chez des sujets normaux avec canal large [69] . Une accélé- • Collier. Un collier cervical souple est souvent proposé type C1 :
ration du processus arthrosique peut intervenir du fait de certains collier en mousse souple apportant un soutien léger, un effet
sports ou activités : facteurs dynamiques de souffrance médullaire. thermique décontracturant et un rappel de posture, ou C2/C3
Une part appartient aussi à des facteurs statiques : blocs rachidiens afin d’assurer une bonne contention, de limiter l’amplitude
congénitaux ou acquis, à côté de l’étroitesse anormale du canal. des mouvements et de réaliser une immobilisation plus ou
• Le début peut être aux membres inférieurs ou supérieurs en moins importante (C3 plus que C2). Il ne doit pas être conservé
règle après la cinquantaine, plus souvent chez l’homme avec longtemps compte tenu du risque d’accoutumance, et peut-
des troubles moteurs et/ou sensitifs d’installation insidieuse, être d’atrophie musculaire par inactivité. L’efficacité antalgique
parfois avec décompensation brutale après un traumatisme cra- n’est pas établie et il n’y a pas de preuve de supériorité d’un
niocervical mineur et des tableaux cliniques variables selon la type de collier sur un autre. Les colliers rigides sont souvent
présence ou non de troubles sphinctériens généralement peu mal tolérés, les colliers mous limitent peu la mobilité, les col-
marqués, et l’importance des manifestations motrices ou sensi- liers semi-rigides sont peut-être ceux à privilégier [70] . Avec un
tives, et de leur siège. niveau de preuve faible, un collier ne semble pas plus efficace
• Aux membres inférieurs, il peut s’agir de fatigabilité anormale que la physiothérapie à court terme ni que les tractions dans
à la marche, d’une démarche ataxique avec chutes fréquentes, une revue de 15 publications [71] .
d’une paraplégie prédominant à la racine améliorée au repos et • Manipulations. Bien que contre-indiquées [36] , certains ont pu,
accentuée à l’effort, de paresthésies très fréquentes, de troubles il est vrai dans une revue de chiropracticiens [72] , considérer qu’il
sphinctériens. Les réflexes sont vifs, parfois avec clonus. Il y a un s’agit « en toute prudence » d’une option thérapeutique. En fait
déficit moteur avec syndrome pyramidal et signe de Babinski, et les études valables sont rares.
classiquement signe de Lhermitte. Les troubles sensitifs objec- • Tractions vertébrales. On admet généralement qu’elles sont effi-
tifs souvent absents ou discrets ont une limite supérieure floue, caces [59] , peut-être davantage si elles sont intermittentes. Dans
variable d’un examen à l’autre. Les réflexes cutanés sont abolis. une courte série où elles sont combinées avec le port d’un col-
• Aux membres supérieurs les signes sensitifs subjectifs lier, une réponse est obtenue dans 75 % des cas [73] .
à type de paresthésies des mains parfois très pénibles, • Acupuncture. L’efficacité paraît meilleure qu’avec les massages
d’engourdissements, ou de pertes d’agilité sont fréquents. Les et dans une revue Cochrane [41] , une amélioration modérée mais
troubles moteurs déficitaires s’accompagnent d’amyotrophie et significative par rapport au placebo dans des cervicalgies chro-
de fasciculations, avec diminution, abolition ou inversion de niques avec radiculalgies est signalée à court terme : moins de
réflexes ostéotendineux. Un signe de Hoffmann est fréquent. trois mois.
Les signes sensitifs objectifs sont discrets ou manquent. Les • Antalgiques, myorelaxants, AINS. Leur but est de diminuer
signes cervicaux rachidiens sont souvent discrets ou absents. les symptômes et les limitations ; leur prescription doit être
• L’évolution, difficile à prévoir, est parfois rapide, sur un adaptée à chaque cas. On utilise en priorité les antalgiques de
mode continu (20 %), ou discontinu par étapes (75 %), vers niveau 1 ou 2, parfois un myorelaxant ou un hypnotique. Les
l’aggravation, avec parfois de longues périodes de stabilisation. AINS sont justifiés en phase aiguë en tenant compte des contre-
Plusieurs index permettent un suivi. indications et de l’âge, mais pas dans les formes chroniques. En
• Les radiographies standard montrent la cervicarthrose et cas d’inefficacité, on fait appel à la corticothérapie à des doses
peuvent dépister des anomalies telles que des blocs cervicaux d’attaque de 20 mg/j à 1 mg/kg par jour, devant être réduite
congénitaux. La TDM est indiquée pour l’étude du canal : ensuite. Tramadol et morphiniques sont à réserver aux échecs
étroit ou rétréci si le diamètre antéropostérieur mesure moins et pour de courtes périodes seulement ; ils ont une bonne effi-
de 13 mm au niveau de la zone de rétrécissement maximal cacité comme dans les autres douleurs neuropathiques, surtout
(C5–C6/C6–C7). L’IRM est l’examen de choix. Plus performante à moyen terme [74] . La prégabaline paraît efficace [75] de même
que la TDM, elle apprécie les dimensions du canal rachidien, les que la gabapentine.
saillies disco-ostéophytiques, les hypertrophies postérieures des • Injections. Les infiltrations épidurales sont pratiquées dans
ligaments jaunes et des capsules articulaires postérieures, ainsi la littérature le plus souvent par voie interlamaire (peu uti-
que les anomalies du signal intramédullaire (hypersignal en lisée en France), ou par voie juxtaforaminale (plus exposée).
T2) témoignant d’une myélomalacie. Elle montre aussi en hau- Les deux techniques ont été responsables d’un petit nombre
teur l’étendue du processus arthrosique, et permet d’éliminer de complications, généralement mineures, mais aussi parfois
une cause compressive extrinsèque autre. Myélographie et myé- dramatiques en cas de piqûre de l’artère spinale antérieure,
loscanner ne sont indiqués qu’en cas de contre-indication à de la vertébrale, d’artères foraminales à destination médul-
l’IRM. laire, ou de la moelle [76, 77] . Les risques d’accidents ont été
• Explorations électriques. L’EMG montre des signes neurogènes réduits avec l’utilisation de techniques guidées. Des recom-
périphériques non spécifiques, plutôt d’allure radiculaire que de mandations ont été faites par l’Agence nationale de sécurité
corne antérieure. Il est utile pour un diagnostic différentiel avec des médicaments et des produits de santé (ANSM) [78] qui
la sclérose en plaques alors que les potentiels évoqués somesthé- les considère comme une alternative au traitement chirurgi-
siques toujours perturbés au membre inférieur, moins souvent cal après évaluation du rapport bénéfice/risque dans les NCB
au membre supérieur, sont utiles pour un diagnostic différentiel évoluant depuis plusieurs mois et résistantes au traitement
Tableau 6.
Synthèse des différentes techniques en fonction des voies d’abord ainsi que leurs spécificités et leurs complications.
Techniques chirurgicales Voie antérieure Voie postérieure
Gestes de décompression Dissectomie, uncussectomie corporectomie (deux disques) Foraminotomie–laminoplastie
Un espace discal (ou deux ou trois) Double corporectomie (trois disques) Laminectomie
Lamino-arthrectomie
Gestes de stabilisation Cage intersomatique Ostéosynthèse (vis ou crochets)
Entre deux vertèbres (trois ou quatre) Plaque d’ostéosynthèse
Prothèse de disque
Gestes de correction de courbure Cage intersomatique antérieure Ostéotomie postérieure
Entre deux vertèbres (trois ou quatre) Exceptionnelle
Indications Hernie discale molle Canal cervical étroit (deux à cinq niveaux)
Hernie discale dure Hernie discale foraminale extraligamentaire
Canal cervical étroit un à deux niveaux
Complications liées à l’abord Dysphagie Brèche de dure-mère
chirurgical Hématome cervical suffocant Lésions musculaires
Lésion du nerf récurrent Lésion médullaire
Lésion de la chaîne sympathique Déstabilisation
Lésion œsophagienne Perturbation de l’équilibre sagittal (cyphose
Lésion trachéale cervicale)
Plaie de l’artère carotide
Plaie de la veine jugulaire
Autres complications Pseudarthrose Pseudarthrose
Cal vicieux Cyphose cervicale
Syndrome de dégénérescence adjacente Paralysie de C5 par recul des structures
Cyphose cervicale (si dissectomie sans fusion) [108] neurologiques
Résultats Dissectomie avec ou sans arthrodèse aussi efficace Laminoplastie ou foraminotomie
93 % de fusion [107] 91 % bons résultats sur la radiculopathie [90]
Prothèse discale équivalente à l’arthrodèse [106]
médical bien conduit ; en précisant que leur efficacité n’a pas musculaire réduisent à court terme la douleur dans les radicu-
été formellement démontrée et qu’il existe un risque d’accident lalgies aiguës, avec un niveau de preuve faible. Ils pourraient
vasculaire cérébral potentiellement fatal et d’infarctus médul- trouver une justification dans la constatation d’anomalies de
laire. L’ANSM souligne l’importance d’informer le patient du l’endurance de plusieurs muscles cervicaux en cas de radiculo-
risque de tétra/paraplégie inhérent à la réalisation de ce type pathie cervicale [83] .
d’injection, de ne pas cathétériser les foramens cervicaux afin
de rester à distance d’éventuelles artères à destinée médullaire,
Traitement chirurgical
d’éviter de réaliser une injection radioguidée sur rachis opéré,
car les complications y sont moins rares. Si on y recourt, il est Il ne se conçoit qu’après un échec du traitement médical bien
important de se cantonner aux principes actifs bénéficiant de conduit ou bien en cas d’indication de chirurgie en urgence quelle
l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indica- qu’en soit la cause (dégénérative, tumorale, infectieuse ou trau-
tion. Cependant, bien que plusieurs études soient en faveur de matique). Pour le traitement chirurgical, nous nous limitons au
leur efficacité avec un effet à court terme et également prolongé traitement chirurgical de la NCB commune.
sans différence significative selon le produit [79] , bien supérieur Le traitement chirurgical doit répondre à l’analyse étiologique
à celui obtenu par une injection dans les muscles du cou [80] , avec trois composantes principales : la sténose, l’instabilité et la
dans une étude contrôlée, par voie interlamaire, à deux ans, déformation du rachis cervical. L’objectif thérapeutique est donc
une efficacité sur la douleur et la fonction supérieure à 50 % composé d’une décompression, d’une stabilisation et d’une cor-
est constatée chez 68 % des malades traités par anesthésique rection de la déformation si nécessaire.
et corticoïde, contre 72 % chez ceux traités par anesthésique La voie d’abord est ensuite déterminée en fonction de la posi-
seul [81] . Ces données doivent faire réfléchir sur l’intérêt de ces tion de la compression, de la technique de fixation et du besoin
injections, et sans doute comme le suggère Wybier [43] , conduire de correction sagittale ou frontale. Elle peut être réalisée par voie
au choix de les éviter. Les infiltrations intradiscales, également antérieure, par voie postérieure ou les deux par une double voie
efficaces, seraient à l’origine de 40 % de succès, mais comportent combinée.
un risque de spondylodiscite [43] .
• Physiothérapie. Les techniques utilisées sont les mêmes que Voie d’abord
pour les cervicalgies ; elles semblent de peu d’intérêt avec des Voie antérieure. C’est la voie classique, de pratique quoti-
niveaux de preuve faibles ou très faibles. On peut cependant dienne ; elle comprend une cervicotomie antérolatérale et plus
y recourir en cas de persistance de limitations ou d’incapacité, précisément une voie pré-sterno-cléido-mastoïdienne dans la
de faiblesse musculaire, de douleurs, ainsi qu’à des exercices majorité des cas, décrite par Cloward ou Smith en 1958 [84, 85] .
d’étirement musculaire : paraspinaux, muscles de l’épaule, etc. Elle implique la traversée prudente de l’axe aérodigestif
• La technique des radiofréquences pulsées pratiquées au voi- et jugulocarotidien avant d’atteindre le disque par l’avant. Il est
sinage du ganglion radiculaire postérieur pourrait avoir chez nécessaire de retirer le disque complètement avant d’atteindre
certains une efficacité, significative à trois mois, avec une réduc- l’espace périmédullaire ou foraminal, ce qui constitue le pre-
tion significative des prises d’antalgiques à six mois dans les mier geste de décompression : la dissectomie. Cette voie d’abord
formes chroniques, sans effet secondaire [82] . peut être réalisée en regard d’un, deux ou trois niveaux en fonc-
• Kinésithérapie. Des massages doux à visée antalgique et décon- tion des besoins. Il est décrit dans la littérature des méthodes
tracturante complétés par des applications locales de chaleur, « mini-invasives » avec des systèmes endoscopiques qui cherchent
des mobilisations cervicales passives prudentes, puis actives, à diminuer les effets iatrogènes de la voie d’abord chirurgicale,
sont généralement proposés. Les exercices de renforcement principalement liés à la voie d’abord [86–89] (Tableau 6).
Voie postérieure. Elle est classique également, mais réservée peut être réalisée par voie postérieure ou double voie avec des
le plus souvent aux compressions médullaires ou à prédominance ostéotomies postérieures dans le cadre des cyphoses cervicales
postérieure ou impliquant plus de trois niveaux intervertébraux. rigides (spondyloarthrite ankylosante ou cal vicieux secondaire
Elle comprend une cervicotomie médiane postérieure. Il ne à une fracture) [103, 104] mais exceptionnellement pour une NCB
s’agit pas ici de décrire les techniques de laminotomie ou de commune.
laminectomie plus fréquemment utilisées dans la myélopathie
Résultats
cervicarthrosique que dans la NCB commune, mais plutôt de la
foraminotomie postérieure qui permet l’exérèse d’une hernie dis- Concernant les résultats à court terme, la résection de la hernie
cale par voie postérieure sans risque lié à la voie d’abord antérieure, discale avec ou sans arthrodèse antérieure est à l’origine de bons,
peu utilisée en Europe. Cela peut être réalisé de manière mini- voire excellents résultats dans 66 à 90 % des cas sur la radiculo-
invasive endoscopique ou avec l’assistance d’un microscope [90–94] . pathie dans la littérature internationale [99, 100, 105] . La dissectomie
Chaque voie d’abord comprend des risques opératoires spé- isolée semble amener un taux plus élevé de cyphose postopéra-
cifiques (Tableau 6) mais aucune voie d’abord n’a prouvé sa toire, pouvant aller jusqu’à 55 % des cas. L’arthrodèse antérieure
supériorité sur une autre car cela reste une question d’école et limite ce risque, et la fusion est obtenue dans plus de 90 % des
de stratégie chirurgicale ou de cas particuliers. cas [105] . En revanche, il existe des facteurs prédictifs classiques en
pathologie rachidienne (positifs ou négatifs) avec de bons résul-
Décompression tats lorsqu’il y a une bonne concordance anatomoclinique, mais
Voie antérieure. C’est le geste de référence pour retirer une parfois de moins bons résultats en fonction du statut socioprofes-
hernie discale, le gold standard ; il permet la libération radicu- sionnel (contexte médicolégal ou accident du travail), du bénéfice
laire grâce à une dissectomie isolée dans le cas des hernies discales secondaire, du statut neurologique préopératoire [101] .
molles [95] . Une corporectomie peut être indiquée pour atteindre Concernant les résultats à long terme, en l’absence de
deux espaces adjacents. L’ablation du ligament commun vertébral complications, le résultat postopératoire est quasi immédiat sur
postérieur est souvent recommandée. Ce geste peut être associé la radiculalgie et plus ou moins différé sur la cervicalgie. La dif-
à la résection des uncus et des ostéophytes lorsque le complexe férence entre arthrodèse cervicale et prothèse cervicale n’est pas
ostéophytique est prédominant dans le foramen dans le cas des encore démontrée dans la littérature [106] .
hernies discales dures [96] . Concernant les complications, à court terme, chaque geste
Voie postérieure. Elle associe une arthrectomie partielle et présente sa propre morbidité en fonction de la voie d’abord
une foraminotomie. Ceci consiste à agrandir une partie du canal (Tableau 6). À moyen terme, on peut aboutir à une pseudarthrose
vertébral et ainsi augmenter l’espace périmédullaire tout en reti- ou à un cal vicieux, à une cyphose postopératoire.
rant le fragment de hernie discale exclu dans le canal vertébral, À long terme, la pseudarthrose semble plus fréquente dans les
mais c’est une technique moins répandue en Europe pour la NCB arthrodèses à plusieurs niveaux [107] ; le syndrome de dégénéres-
commune par hernie discale. Elle est plus fréquemment utilisée en cence adjacente à l’arthrodèse est décrit au niveau cervical, ou
Asie et doit être réservée aux équipes entraînées, ou en deuxième encore une ossification hétérotopique est décrite pour les pro-
intention [90–94] . thèses discales [102, 105, 108] .
Stabilisation La chirurgie de reprise est une chirurgie difficile qui nécessite
une analyse des paramètres responsables de l’échec à court ou long
Antérieure. L’arthrodèse est la technique de stabilisation la
terme [109] .
plus répandue dans le monde, malgré les bons résultats, décrits par
Pointillart, des libérations simples sans arthrodèse [95] . La fixation
primaire de l’espace intersomatique opéré se fait habituellement Indications
par cage intersomatique isolée ou maintenue par une plaque Un traitement médical (repos, anti-inflammatoires, antal-
d’ostéosynthèse [96] . Cette fixation est pérenne dès l’obtention de giques, voire corticothérapie par voie orale ; collier cervical)
la fusion intervertébrale (greffe autologue, allogreffe, ou substituts est toujours préconisé en première intention. Dans la forme
osseux), permettant de pallier à un certain degré d’instabilité et habituelle d’intensité moyenne, on recourt à la prescription
de déséquilibre mais au prix de complications propres [97] . d’antalgiques de niveaux 1 ou 2, ou morphiniques, selon la
Plus récemment introduites, les prothèses de disque interver- sévérité de la douleur. Dans les formes sévères, on associe cortico-
tébral inspirées du remplacement discal lombaire auraient pour thérapie, kinésithérapie, tractions vertébrales. La plupart des NCB
avantage de préserver la mobilité du rachis cervical en flexion guérissent en quatre à six semaines. Il est important d’éliminer la
et extension et ainsi de protéger la dégénérescence des étages possibilité d’une NCB symptomatique. En cas d’inefficacité, après
adjacents, mais sa supériorité vis-à-vis de l’arthrodèse cervicale deux mois, une solution chirurgicale est à envisager. Un recours
antérieure n’est pas encore démontrée dans la littérature [98–102] . à la chirurgie est à discuter dans les formes avec déficit moteur
Ceci est probablement lié au fait que le geste efficace sur la sympto- important, ou évolutif, mais même dans ces cas, l’abstention chi-
matologie clinique est la décompression initiale à la stabilisation. rurgicale n’empêche pas une possible évolution favorable et une
Postérieure. L’arthrodèse postérieure est rarement retenue, récupération complète.
surtout dans le cas d’une chirurgie sur un étage, mais en cas
de décompression trop large avec arthrectomie, il est préférable
d’associer un geste de stabilisation par une ostéosynthèse posté- Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en
rieure par vis articulaires ou par crochets sus- ou sous-lamaires. relation avec cet article.
Choix. Entre arthrodèse ou prothèse discale, cela reste encore
une question d’école mais les deux techniques sont sûres et les
résultats sont comparables puisque la décompression est iden- Références
tique. C’est le mode de stabilisation qui change, sans preuve
actuelle de la supériorité de l’un sur l’autre [100] . [1] Guzman J, Hurwitz EL, Carroll LJ, Haldeman S, Côté P, Carragee
Le choix de la voie d’abord reste une question d’école, même si EJ, et al. Bone and Joint Decade 2000–2010 Task Force on Neck
la voie antérieure est beaucoup plus diffusée dans le monde [99] . Pain and Its Associated Disorders. A new conceptual model of neck
L’immobilisation par collier reste encore débattue mais celui-ci pain: linking onset, course, and care: the Bone and Joint Decade
n’est pas recommandé pour les prothèses de disque cervical. 2000–2010 Task Force on Neck Pain and Its Associated Disorders.
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Correction de courbure [2] Fouquet B, Doury-Planchout F. Whiplash actualités. Rev Rhum
Il est rare de planifier en plus de la décompression et de la 2013;80:67–71.
stabilisation une correction de courbure cervicale, mais elle peut [3] Hoy D, March L, Woolf A, Blyth F, Brooks P, Smith E, et al. The
s’envisager par voie antérieure à l’aide d’implants lordosés (plus global burden of neck pain: estimates from the Global Burden of
hauts en avant qu’en arrière), redonnant quelques degrés de lor- Disease 2010 study. Ann Rheum Dis 2014;73:1309–15.
dose cervicale perdus par la dégénérescence discale cervicale et [4] Borghouts JA, Koes BW, Vondeling H, Bouter LM. Cost-of-illness
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Roux CH, Bronsard N. Cervicalgie commune et névralgies cervicobrachiales. EMC - Appareil locomoteur
2016;11(2):1-17 [Article 15-831-A-10].
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