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Affections bénignes du larynx


J. Galline, E. Bayonne, K. Marsot-Dupuch, F. Benoudiba

Le terme d’affection bénigne du larynx englobe chez l’adulte un ensemble de pathologies : malformations
congénitales révélées secondairement ; infections ; traumatismes ; pathologies inflammatoires générales
avec atteinte endolaryngée ; laryngocèles ; paralysies des cordes vocales ; pathologies tumorales. Les
tumeurs laryngées, rarement bénignes chez l’adulte, ont pour certaines d’entre elles des caractéristiques
en imagerie permettant d’orienter le diagnostic, mais la plupart ne présentent aucune spécificité
permettant de les distinguer des lésions cancéreuses : l’ensemble du contexte (âge, sexe, antécédents
médicaux, clinique) a donc une place primordiale, soulignant la nécessité d’une collaboration entre le
clinicien et le radiologue, le dernier mot pour le diagnostic revenant à l’anatomopathologiste.
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Mots clés : Larynx ; Tumeurs bénignes ; Pseudotumeurs ; Traumatismes ; Imagerie

Plan et illustrées dans cet article. Enfin, l’imagerie est systématique


pour faire le bilan étiologique d’une paralysie du larynx, qu’elle
soit de nature traumatique, articulaire, septique, neurogène
¶ Introduction 1
périphérique ou centrale.
¶ Affections pour lesquelles le couple clinique-imagerie
est performant 1
Kyste du tractus thyréoglosse 1 ■ Affections pour lesquelles
Laryngocèle 3
Angiodysplasie 4 le couple clinique-imagerie
Tumeurs hypervascularisées
Tumeurs neurogènes
5
5
est performant
Lipome 5 Pour certaines lésions non exceptionnelles, l’imagerie permet
Chondrome 5 une approche diagnostique fiable (kystes du tractus thyréo-
Paralysies des cordes vocales 6 glosse, laryngocèle, lésions hypervasculaires...), pouvant modi-
Pathologie traumatique 7 fier radicalement la séquence thérapeutique. Elle prend aussi
¶ Affections fréquentes ne nécessitant le plus souvent toute sa place dans la prise en charge des lésions traumatiques
aucun examen d’imagerie 9 graves, ainsi que dans le bilan des paralysies inexpliquées des
Pathologie infectieuse 9 cordes vocales.
Pathologie inflammatoire non infectieuse 10
¶ Affections exceptionnelles de diagnostic Kyste du tractus thyréoglosse
anatomopathologique 11 Souvent diagnostiquée dans l’enfance, la pathologie congéni-
Tumeur d’Abrikossoff 11 tale du larynx chez l’adulte est représentée essentiellement par
Rhabdomyome 11 le kyste du tractus thyréoglosse. Développé à partir des reliquats
Tumeurs d’origine glandulaire 11 du tractus thyréoglosse, allant de la base de la langue (foramen
Amylose 11 cæcum) à la loge thyroïdienne, il se présente comme une masse
¶ Conclusion 12 cervicale médiane ou paramédiane gauche, rénitente et indo-
lore, mobile à la déglutition et par rapport à la peau. Il peut
dans certains cas être révélé par un épisode infectieux, augmen-
tant alors rapidement de taille. À l’examen clinique, la protru-
■ Introduction sion linguale peut entraîner une élévation du kyste, du fait de
son attache à la base de langue. Dans moins de 1 % des cas [1],
Les affections bénignes du larynx sont un motif fréquent de il peut être associé à un carcinome d’origine thyroïdienne (le
consultation oto-rhino-laryngologique (ORL). Les plus courantes plus souvent papillaire). Signalons l’existence de formes hérédi-
sont les pathologies fonctionnelles, non carcinomateuses, qui taires, autosomiques dominantes, associées à des malformations
touchent les cordes vocales. Le recours à l’imagerie n’est de la glande thyroïdienne (agénésie, ectopie, lobe pyramidal
quasiment jamais indiqué, celle-ci ne contribuant ni au dia- persistant).
gnostic, ni à la prise en charge. L’imagerie trouve sa place dans Le diagnostic en imagerie d’un kyste du tractus thyréoglosse
le diagnostic et la définition de la stratégie thérapeutique des repose sur la présence d’une masse cervicale antérieure médiane,
lésions tumorales bénignes et traumatiques, beaucoup plus rares kystique, comprise entre les muscles infrahyoïdiens (Fig. 1). Sa

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Figure 1. Kyste du tractus thyréoglosse.


A. Aspect liquidien hétérogène en échographie.
B, C, D. Reconstructions tomodensitométriques dans les trois axes, montrant la position du kyste entre les muscles infrahyoïdiens (flèches).

taille varie en moyenne de 2 à 4 cm lors de sa découverte. Elle


peut être en regard de l’os hyoïde, plus haut en position
suprahyoïdienne, ou plus bas en situation infrahyoïdienne
ayant dans ce dernier cas tendance à être paramédiane. Une
extension à l’espace préépiglottique est possible (Fig. 2).
De présentation variable [2], la lésion est le plus souvent
kystique à parois fines et peut contenir de fins septa. En
présence de remaniements inflammatoires (épisode infectieux),
elle peut avoir un contenu liquidien dense, ainsi que des parois
épaissies prenant le contraste. Une masse solide excentrée,
possiblement calcifiée, doit faire suspecter la présence d’un
carcinome associé. Après injection, un fin liseré de rehausse-
ment périphérique peut se voir, majoré en cas d’inflammation.
En imagerie par résonance magnétique (IRM), le kyste
apparaît le plus souvent en hyposignal T1 par rapport aux
muscles (signal liquidien), mais peut éventuellement être en
hypersignal T1 en cas de contenu riche en protéines (sécrétions
intrakystiques).
Les principaux diagnostics différentiels du kyste du tractus
thyréoglosse à l’étage laryngé sont le kyste dermoïde (graisseux),
la laryngocèle à contenu liquidien (extension endolaryngée à
Figure 2. Extension postérieure à la graisse préépiglottique (loge hyo-
travers la membrane hyothyroïdienne) et l’adénopathie nécro-
thyro-épiglottique) d’un kyste du tractus thyréoglosse. Le passage s’effec-
tique de la chaîne prélaryngée (diagnostic difficile avec le kyste
tue à travers l’aponévrose hyothyroïdienne, entre les deux muscles stylo-
du tractus thyréoglosse infecté). Pour les kystes du tractus situés
hyoïdiens (astérisque). La prise de contraste périphérique et la logette
au contact de la base de langue, le kyste épidermoïde (liqui-
liquidienne sont en rapport avec une poussée inflammatoire.
dien), la glande thyroïde ectopique (solide) peuvent poser un
problème diagnostique. Enfin, un abcès de l’espace sublingual
ne doit pas être méconnu, le point de départ étant fréquem- Le traitement repose sur une résection chirurgicale large,
ment d’origine dentaire. emportant d’un seul tenant le tractus thyréoglosse. Avec ce
Le bilan d’un kyste du tractus thyréoglosse doit comporter traitement, le taux de récidive tombe de 50 % à 5 % [4].
une échographie thyroïdienne à la recherche de malformations Signalons l’existence de kystes de la troisième fente bran-
associées, essentiellement une agénésie thyroïdienne présente chiale, qui ne constituent pas une entité pathologique du
jusque dans 1 % des cas suivant les séries [3]. larynx, mais que leur connexion possible avec le sinus

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Les laryngocèles sont le plus souvent internes (Fig. 4),


endolaryngées et sus-glottiques, développées latéralement à la
bande ventriculaire dans l’espace paralaryngé. Les formes mixtes
(Fig. 5) sont le fait de formations à extension extralaryngée, via
une déhiscence de la membrane hyothyroïdienne livrant
passage au pédicule laryngé supérieur. Les formes externes sont
très rares, les lésions kystiques paralaryngées étant plus fré-
quemment en rapport avec des kystes du tractus thyréoglosse.
Les laryngocèles peuvent être de densité aérique ou liqui-
dienne. Elles peuvent également s’infecter, la pyolaryngocèle se
diagnostiquant alors sur le caractère épaissi de sa paroi et sa
prise de contraste.
L’association à un carcinome épidermoïde du larynx est
toujours un sujet de controverse : on l’estime selon les auteurs
entre 4,9 % et 28,8 % [5]. Toute formation tissulaire ou prise de
contraste nodulaire doit donc faire suspecter ce diagnostic.
Figure 3. Kyste de la troisième fente brachiale, communiquant avec le Au plan épidémiologique, les laryngocèles intéressent princi-
sinus pyriforme droit. palement les hommes de plus de 50 ans. Les joueurs d’instru-
ment à vent, les souffleurs de verre, les chanteurs ou les
piriforme peut rendre difficile à distinguer d’une atteinte marchands ambulants sont plus à risque que le reste de la
inflammatoire endolaryngée (Fig. 3). population, par augmentation de la pression intraglottique [6].
Les formes congénitales sont rares, les formes iatrogènes
possibles [7]. L’évolution naturelle se fait vers l’augmentation
Laryngocèle progressive de la taille des lésions. Les signes cliniques sont
Elle résulte de la dilatation d’un ventricule laryngé (ou plus variables, liés à la taille et à la localisation des lésions (raucité
rarement des deux), avec lequel persiste une communication, de la voix pour les formes internes, masse cervicale pour les
contrairement au kyste sacculaire congénital. formes mixtes...).

Figure 4. Laryngocèle droite interne pure, de


densité aérique, visualisée sur les plans axial (A) et
coronal (B).

Figure 5. Forme mixte de laryngocèle gauche.


A. Masse de densité liquidienne et aérique en
tomodensitométrie injectée. Rehaussement des
parois en rapport avec un épisode de surinfection
récent, résolu par antibiothérapie.
B. Passage à travers la membrane hyothyroï-
dienne, mieux visualisée en reconstruction coro-
nale.

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Figure 6. Hémangiome.
A. Masse supraglottique, tissulaire, bien délimitée, aspécifique.
B, C. Séquences pondérées T1 et T2 avec injection de gadolinium et saturation du signal de la graisse, montrant le caractère hypervasculaire de la lésion.

Figure 7. Malformation artérioveineuse.


A. Tomodensitométrie montrant un épaississement diffus des parois laryngées.
B, C. Imagerie par résonance magnétique (IRM) séquences T1 et T2 montrant la présence d’hyposignaux serpigineux au sein de la masse (flow voids).
D, E. IRM T1 gadolinium avec saturation de la graisse en coupes axiale et sagittale : prise de contraste de l’ensemble de la lésion, à l’exception des zones de
flow void.

L’endoscopie retrouve une masse arrondie, bleutée, pouvant Ses manifestations cliniques regroupent dyspnée, dysphonie,
varier de taille lors de l’insufflation d’air en cours d’examen. dysphagie voire fausse route, saignements. Elle est de siège
Le traitement est chirurgical, par laser (formes internes) ou glottique ou supraglottique.
par cervicotomie (laryngocèles mixtes). En imagerie, il s’agit d’une masse bien limitée, tissulaire
(hypersignal T2 non liquidien, hyposignal T1), prenant plus ou
moins intensément le contraste après injection (Fig. 6). Dans le
Angiodysplasie cas des lésions à haut débit type malformation artérioveineuse,
Le terme d’angiodysplasie regroupe au plan évolutif les l’IRM visualise des zones en hyposignal serpigineux (flow voids)
angiomes immatures du nourrisson, tumeurs sous-glottiques en pondération T1 et T2, et correspondant à des phénomènes
régressant spontanément ou sous corticothérapie, et les angio- de flux vasculaire orientant très fortement le diagnostic (Fig. 7).
mes matures de l’adulte. Dans ce cas, il s’agit de lésions Pour l’ensemble de ces lésions, le traitement repose sur
malformatives qui peuvent être soit à circulation rapide, de type l’embolisation hypersélective réalisée en service spécialisé.
artérioveineux, soit à circulation lente. Dans ce cas, l’histologie L’injection in situ de produit sclérosant a également été
les caractérise en types capillaire, capillaroveineux ou veineux proposée (alcool, Éthibloc®). En cas d’échec ou de récidive, une
pur [8, 9]. laryngectomie (partielle voire totale) est discutée.

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Figure 8. Tumeur neuroendocrine.


A. Tomodensitométrie avec injection, lésion sous-glottique bien limitée.
B, C. Séquences T2 et T1 gadolinium avec saturation de la graisse, montrant le caractère hypervasculaire de la lésion.

Tumeurs hypervascularisées Lipome


On décrit près de 70 cas dans la littérature de tumeur Il est le plus fréquemment de siège sus-glottique [16, 17] et se
glomique (paragangliome) de localisation laryngée. C’est une manifeste en endoscopie par une masse sous-muqueuse. Dans sa
lésion rare, dont l’âge moyen à la présentation serait de 45 ans forme pédiculée, il peut être à l’origine d’une dyspnée.
et qui toucherait un peu plus fréquemment les hommes. Ses caractéristiques en imagerie sont celles d’une masse bien
Deux sites ont été mis en évidence dans l’hémilarynx comme limitée, à contenu graisseux homogène (hypodensité scanogra-
étant le siège de corpuscules glomiques : un supraglottique, phique avec une densité négative, hypersignal T1 « s’éteignant »
dans la bande ventriculaire, proche de la branche interne du sur une séquence avec saturation de la graisse). À l’injection de
nerf laryngé supérieur, et un second site adjacent au nerf produit de contraste, on ne note normalement aucun rehausse-
récurrent, entre les cartilages thyroïde et cricoïde [10-12]. ment. Une tumeur graisseuse inhomogène, comprenant un
En laryngoscopie directe, le paragangliome apparaît comme contingent tissulaire, prenant le contraste, doit faire discuter un
une masse sous-muqueuse pulsatile. L’octréoscan à l’indium possible liposarcome. Citons enfin l’existence de formes infil-
111 permet d’affirmer son origine neuroendocrine, ce qui évite trantes et de formes intramusculaires de lipome [16, 18].
la réalisation d’une biopsie [10-12].
En anatomopathologie, la lésion est apparentée aux tumeurs Chondrome
du système amine precursor uptake decarboxylation (phéochromo-
cytome, carcinome neuroendocrine, cancer médullaire de la Le chondrome est une tumeur des cartilages laryngés, repré-
thyroïde). Le recours aux marqueurs immunohistochimiques sentant moins de 1 % des tumeurs de cet organe. Soixante-dix
permet de faire le diagnostic différentiel, le pronostic des pour-cent des chondromes touchent la lame postérieure du
paragangliomes étant bien meilleur que celui des tumeurs sus- cartilage cricoïde, le cartilage thyroïde n’arrivant qu’en
citées [10]. Le traitement fait appel soit à l’embolisation sélective, second [19]. Ils peuvent s’observer à tout âge, la population
soit à l’approche chirurgicale. adulte représentant la majorité des cas.
En imagerie, la lésion est sous-muqueuse, bien limitée, Sur le plan anatomopathologique, les chondromes sont
hypervascularisée et le plus souvent sus-glottique. En IRM, la quelquefois indifférenciables des chondrosarcomes de bas
lésion peut être le siège d’images serpigineuses en hyposignal grade [20]. Dans les deux cas, la chirurgie est autant que possible
(flow voids), signant son caractère hypervasculaire. Des cas conservatrice, les chondrosarcomes de bas grade pouvant
d’extensions transglottiques et d’atteintes cartilagineuses ont été donner lieu à des récidives, mais beaucoup plus rarement à des
décrits. localisations secondaires. En cas d’atteinte étendue du cartilage
Le principal diagnostic différentiel du paragangliome est le cricoïde (ou de chondrosarcomes de haut grade), la laryngecto-
carcinome neuroendocrine, lésion maligne nécessitant un mie totale s’impose.
traitement radical, et se présentant également en imagerie Le scanner montre une masse hypodense centrée sur le
comme une masse bien limitée hypervascularisée (Fig. 8). cartilage atteint, contenant des calcifications de type cartilagi-
neux (calcifications en anneaux). L’IRM est aspécifique :
isosignal T1 aux muscles ; hypersignal T2 et STIR ; prise de
Tumeurs neurogènes contraste hétérogène. Cette technique d’imagerie ne permet
Deux types de tumeurs neurogènes existent à l’étage laryngé : souvent pas de retrouver les calcifications (Fig. 9).
le neurofibrome plexiforme et le schwannome. Ils représentent Il n’existe à ce jour pas de critère discriminant le chondrome
de 0,5 % à 1,5 % des tumeurs bénignes du larynx [13] . Le du chondrosarcome de bas grade en imagerie.
neurofibrome plexiforme [13, 14], moins fréquent, entre dans le Citons pour mémoire les cas de métaplasies cartilagineuses,
cadre des neurofibromatoses de type 1 (von Recklinghausen). rarement décrites à ce jour parce qu’exceptionnellement
Le schwannome est lui bien limité, encapsulé, en isosignal symptomatiques, alors qu’elles sont relativement fréquentes sur
T1 aux muscles, hypersignal T2. Il se rehausse de manière des séries d’autopsies systématiques de larynx [21]. Il s’agit de
hétérogène : lors de l’injection en tomodensitométrie (TDM) ou lésions uniques ou bilatérales, centrées sur l’un des cartilage
en IRM (séquence T1 gadolinium), la prise de contraste est laryngés (le cartilage thyroïde dans les cas décrits à ce jour),
intense. Elle peut être hétérogène, plus importante au centre arrondies, bien limitées, à matrice calcifiée cartilagineuse. Aucun
(riche en vaisseaux) qu’en périphérie (riche en tissu critère en imagerie ne permet actuellement de faire la différence
myxoïde) [15]. avec un chondrome (voire un chondrosarcome de bas grade).
Le neurofibrome plexiforme se caractérise en imagerie par Elles partagent avec ces tumeurs leur caractère bien limité
une image mal limitée, infiltrante, possiblement circonféren- refoulant progressivement les structures de voisinage. Au plan
tielle et sténosante sur la filière aérienne. Ses caractéristiques de histologique, elles sont également très proches (organisation
signal et de rehaussement sont globalement les mêmes que pour lobulaire, homogène, contenant peu de cellules, des atypies
le schwannome [14]. cytologiques étant occasionnelles). Aucune étude n’a, à notre
Quel que soit le type de tumeur, sa localisation préférentielle connaissance, mis en place d’algorithme décisionnel permettant
se fait sur les bandes ventriculaires et des replis aryépiglottiques, de substituer une simple surveillance (voire moins) à une
zones richement innervées [14, 15]. attitude plus agressive envers ces lésions. Des antécédents de

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Figure 9. Chondrome.
A. Lésion centrée sur la lame postérieure du cartilage cricoïde, contenant des calcifications annulaires, évocatrice d’une lésion de type cartilagineux.
B, C. Imagerie par résonance magnétique T1 sans puis avec injection, montrant le rehaussement modéré et hétérogène de la lésion. Les calcifications ne sont
pas retrouvées.

Figure 10. Paralysie récurentielle gauche.


A. Masse médiastinale à l’origine de l’atteinte ré-
curentielle (adénopathies d’un cancer broncho-
pulmonaire).
B. Atrophie de la corde vocale gauche et élargisse-
ment du ventricule laryngé homolatéral.

traumatisme laryngé, le caractère bilatéral des lésions, pour-


raient constituer des arguments dans ce sens, mais il manque à
ce jour une série de référence validant ces hypothèses [22].

Paralysies des cordes vocales


Elles sont définies par l’immobilisation d’une ou des deux
cordes vocales par un processus de dénervation.
Les causes d’atteinte de la dixième paire crânienne (nerf
vague) ou d’un nerf récurrent sont multiples. Elles peuvent être
la conséquence de mécanismes traumatiques, en premier lieu la
chirurgie thyroïdienne, ou être causées par un effet de masse :
néoplasies laryngées, thyroïdiennes, pulmonaires (Fig. 10),
anévrismes, tumeurs de l’espace carotidien : tumeurs glomiques
(Fig. 11), schwannomes... Elles peuvent être le reflet d’une
atteinte directe du nerf : irradiation cervicomédiastinale,
infection (varicelle zona virus, tuberculose), inflammation
(sarcoïdose, Behçet), tumeur neurogène (schwannome), neuro-
pathies imputées à l’alcool... Les atteintes du système nerveux
central peuvent donner des paralysies susceptibles de toucher Figure 11. Paragangliome de l’espace carotidien droit découvert dans
les deux cordes vocales (syndrome de Riegel ou de Gerhart, le cadre d’une paralysie homolatérale de la corde vocale.
syndrome de Ziemsenn). Les affections du système nerveux
autonome (Shy-Drager, atrophie multisystémique) sont égale-
ment des causes de paralysie des cordes vocales. Parmi les Notons qu’un tiers des patients environ ont une voix normale.
maladies congénitales, l’holoprosencéphalie constitue une Des épisodes de fausses-routes ou une sensation de corps
étiologie possible. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, mais étranger intralaryngé sont également possibles.
donne une idée de l’étendue des pathologies en cause dans cette Les paralysies idiopathiques, infectieuses ou toxiques sont
affection, une paralysie sans cause retrouvée étant appelée dans plus des trois quarts des cas résolutives en moins de
idiopathique. 6 mois. Les paralysies dues à des lésions récurrentielles ou du
Il n’y a pas d’âge particulier pour déclarer ce type de patho- nerf vague guérissent rarement, de même qu’une paralysie non
logie, les étiologies étant elles-mêmes extrêmement diversifiées, améliorée au bout de 9 mois.
mais l’incidence devrait logiquement augmenter avec l’âge. Le traitement (outre celui de la cause) est à la fois chirurgical
Du fait de son plus long trajet, le nerf récurrent gauche est et rééducationnel. La chirurgie est conservatrice, comprenant
plus souvent atteint que son homologue controlatéral. des techniques de thyroplastie de médialisation, d’augmentation
Les signes cliniques sont majoritairement constitués par des de volume des cordes vocales par injection in situ [23] (Téflon®,
modifications de la voix : dysphonie ; raucité ; voix essoufflée. graisse autologue...), d’adduction arythénoïdienne ou de

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Figure 12. Paralysie récurentielle gauche, avec élargissement homola-


téral du sinus pyriforme et médialisation du repli aryépiglottique.

Figure 14. Infiltration graisseuse du muscle thyroépiglottique gauche


en imagerie par résonance magnétique pondérée T2.

L’IRM injectée constitue un examen de seconde ligne, à la


recherche notamment d’une cause centrale.

Pathologie traumatique
Pathologie traumatique générale
Son incidence est estimée chez l’adulte à 1/30 000 [25]. Le
pronostic vital est souvent mis en jeu du fait de l’atteinte de la
perméabilité des voies aériennes et du mécanisme de survenue,
accident de la voie publique à cinétique élevée le plus fréquem-
ment [26, 27], avec atteinte polyviscérale. Les pendaisons et les
rixes sont également en cause dans ce type de pathologie. Le
mécanisme lésionnel des traumatismes fermés du larynx est
celui d’une compression de la trame cartilagineuse laryngée
contre le rachis cervical. À la face antérieure du cou, le larynx
Figure 13. Paralysie récurentielle gauche. et l’os hyoïde constituent des zones ostéocartilagineuses solides,
A. Affaissement de l’arche sus-épiglottique en imagerie par résonance constituant des points d’arrêt lors des traumatismes directs, et
magnétique (reconstruction coronale). donc exposées aux fractures [28] : cartilage thyroïde (60 % des
B. Aspect normal en scanner.
fractures) ; os hyoïde (25 %) ; cartilage cricoïde (15 %). Entre ces
éléments solides existent des zones de dépression, ligamentaires
ou membraneuses, pouvant se désinsérer : ligament thyroépi-
réinnervation laryngée (par le nerf hypoglosse). Une cordecto- glottique ; membrane hyothyroïdienne ; membrane cricothyroï-
mie postérieure bilatérale, dans le but d’élargir la filière dienne ; zone de jonction cricotrachéale.
glottique respiratoire, est une des techniques chirurgicales Le bilan initial est essentiellement clinique, recherchant
préconisées dans les paralysies récurentielles bilatérales fixées. l’existence d’une dyspnée laryngée et une indication de tra-
En imagerie, plusieurs signes peuvent se voir du côté atteint : chéotomie dans le contexte d’urgence (Fig. 15). Le bilan
• dilatation du sinus piriforme (Fig. 12), et/ou du ventricule radiologique n’est indiqué que sur un patient cliniquement
laryngé (Fig. 10B), voire de la vallécule ; stable [29], présentant des lésions endolaryngées diagnostiquées
• médialisation et épaississement du repli aryépiglottique en nasofibroscopie, afin de rechercher des lésions cartilagineuses
(Fig. 12) ; associées, lorsque l’importance de l’œdème rend l’interprétation
• aplatissement de l’arche sub-glottique sur les reconstructions de l’endoscopie difficile. Leur existence décide de la réalisation
coronales (Fig. 13) ; d’une endoscopie sous anesthésie générale et éventuellement
• rotation du cartilage aryténoïde vers le côté sain ; d’une exploration chirurgicale [30].
• atrophie du muscle thyroaryténoïde, avec infiltration grais- Notons que le cas particulier des plaies par armes blanches du
larynx conduit à une prise en charge chirurgicale immédiate,
seuse (Fig. 14) ;
sans recours à une technique d’imagerie préalable.
• atrophie du muscle cricoarythénoïdien postérieur [24].
En imagerie, la radiographie standard, outre l’existence de
Notons que l’association d’un sinus piriforme dilaté et d’un
lésions rachidiennes fréquentes lors d’un accident de la voie
repli aryépiglottique homolatéral épais et médialisé constitue le
publique, va principalement rechercher la présence d’emphy-
meilleur signe en imagerie pour le diagnostic de paralysie
sème cervical, signant un point de rupture de la filière aérique.
récurrentielle. Le scanner [29] permet de visualiser les traits de fractures
En imagerie, le meilleur examen est le scanner spiralé injecté cartilagineux, d’autant mieux que ces derniers sont ossifiés, les
en respiration calme, puis avec manœuvre de Valsalva modifiée, zones de désinsertion décrites, de simples lésions contuses ou la
voire réalisation d’une acquisition en phonation, centrée sur le présence d’emphysème :
larynx. • emphysème cervical, décollant l’espace rétropharyngé
L’hélice doit couvrir sur au moins une acquisition une zone (Fig. 16) ;
partant de la base du crâne et s’arrêtant sous le tronc artériel • fracture de l’os hyoïde, à l’union du corps et d’une grande
brachiocéphalique en cas de paralysie de la corde vocale droite, corne le plus souvent ;
sous la crosse de l’aorte thoracique pour une paralysie de la • fracture du cartilage thyroïde, médiane ou paramédiane,
corde vocale gauche. déplacée ou stable ;

Radiodiagnostic - Cœur-poumon 7
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Trauma fermé

Détresse respiratoire Signes respiratoires


modérés

Intubation / Trachéotomie Nasofibroscopie

Plaie muqueuse Contusion


Normale
Hématome

Bilan lésionnel :
Tomodensitométrie Surveillance
Endoscopie

Fracture déplacée du larynx


Fracture non déplacée
Désinsertion de corde vocale

Chirurgie

Figure 15. Arbre décisionnel. Traumatismes laryngés externes.

Figure 16. Emphysème cervical post-traumatique, avec décollement


de l’espace rétropharyngé (flèches).
Figure 17. Fracture postérolatérale gauche du cartilage cricoïde.

• fracture du cricoïde, double en raison de la forme annulaire • désinsertion de la membrane cricothyroïdienne, devant un
du cartilage (Fig. 17) ; déplacement postérieur du cartilage cricoïde par rapport au
• disjonction cricotrachéale, gravissime ; cartilage thyroïde, et pouvant être associée à une lésion
• désinsertion du pied de l’épiglotte, ce dernier étant déplacé récurrentielle directe ;
vers l’arrière ; • modification des espaces paraglottiques, hématome ou
• luxation cricoarythénoïdienne, avec déplacement médial de œdème massif.
l’aryténoïde et aspect bombant de la corde vocale (Fig. 18). La classification de Schaefer [29-31] modifiée par Furhman [32] est
Dans ce cas, le diagnostic différentiel doit être fait avec la largement utilisée et permet l’adoption d’une stratégie thérapeu-
paralysie récurrentielle ; tique ainsi que l’établissement d’un pronostic (Tableau 1).

8 Radiodiagnostic - Cœur-poumon
Affections bénignes du larynx ¶ 32-605-A-20

Figure 19. Sténose glottique tardive postintubation.

Figure 18. Luxation cricoarythénoïdienne droite.


Lésions internes laryngées
Corps étrangers
Tableau 1.
Classification de Schaefer et Furhman des traumatismes laryngés. Chez l’adulte, ils sont le plus souvent sus-glottiques (épi-
glotte, replis aryépiglottiques, commissure postérieure). Chez
Stade 1 Hématome ou lacération endolaryngée mineure, absence de
l’enfant, leur siège est fréquemment glottique ou sous-glottique.
fracture laryngée décelable et altération de la filière respira-
toire mineure
L’indication d’un examen d’imagerie est guidée par l’impos-
sibilité de réaliser l’extraction du corps étranger (œdème,
Stade 2 Œdème, hématome ou plaies muqueuses mineures importan- localisation). Une radiographie standard, voire une TDM, sont
tes sans dénudation des cartilages, altération de la filière respi- réalisées afin de guider le geste thérapeutique.
ratoire de degré variable, fracture non déplacée
Stade 3 Œdème massif, lacérations muqueuses importantes, dénuda-
Lésions caustiques
tion des cartilages, fractures déplacées, immobilité laryngée, Il y a peu d’indication à un examen radiologique pour ce
altération de la filière respiratoire d’importance variable type de lésion, sauf à un stade tardif pour évaluer l’étendue
Stade 4 Lésions identiques au stade 3, associées à une rupture anté- d’une éventuelle sténose.
rieure du larynx ou à des fractures laryngées instables
Stade 5 Désinsertion laryngotrachéale
■ Affections fréquentes ne
nécessitant le plus souvent aucun
En pratique, les stades 3, 4 et 5 doivent bénéficier d’une prise examen d’imagerie
en charge agressive, chirurgicale dans les 24 premières heures afin
de permettre une récupération fonctionnelle optimale [30, 31]. Apanage de la consultation d’ORL, la pathologie infectieuse
laryngée n’est qu’exceptionnellement l’objet d’un bilan com-
Traumatismes iatrogènes, postintubation plémentaire en imagerie. Ce dernier peut se justifier dans les cas
les plus graves, à l’origine d’une altération sévère de l’état
Ils surviennent dans la plupart des cas après plusieurs jours général, survenant sur un terrain débilité (tuberculose sur
de présence de la sonde d’intubation, et sont de localisation infection par le virus de l’immunodéficience humaine [VIH]...),
glottique ou sous-glottique [33]. Leur mécanisme est celui d’une ou encore ceux suspects de dissémination locorégionale de
ischémie locale : la pression de la sonde d’intubation ou de son l’infection.
ballonnet sur la muqueuse glottique ou trachéale est supérieure De même, les nodules et autres polypes des cordes vocales,
à la pression de perfusion capillaire de la muqueuse. Les pour fréquents qu’ils soient en consultation chez des patients se
localisations préférentielles glottiques sont les apophyses plaignant de dysphonie, ne sont quasiment jamais explorés en
vocales, l’espace interaryténoïdien et la région de l’articulation scanner et/ou IRM (sont exclus de ce chapitre les cas où l’étude
cricoaryténoïdienne. À l’étage sous-glottique, il s’agit de la histologique d’une pièce de résection chirurgicale montre des
trachée en contact avec le ballonnet. signes de malignité, le bilan d’imagerie redevenant d’actualité,
Les lésions observées sont [33] : mais dans le cadre d’un carcinome laryngé).
• ulcération des apophyses vocales ou de la commissure
postérieure ;
• granulome inflammatoire ;
Pathologie infectieuse
• chondrite cricoaryténoïdienne pouvant aboutir à une anky- La laryngite aiguë de l’adulte, d’origine virale, ne donne lieu
lose ; à aucun examen particulier en imagerie. L’épiglottite est
• chondronécrose trachéale ; beaucoup plus rare que chez l’enfant, mais peut, en revanche,
• sténose de l’axe laryngotrachéal à un stade tardif (Fig. 19). beaucoup plus fréquemment s’abcéder. Les abcès laryngés de
Dans les autres cas, le traumatisme est direct, lors d’une l’adulte, en dehors d’un contexte d’immunosuppression (VIH)
intubation difficile, et concerne les cordes vocales (plaie) et les ou tuberculeux, sont quasiment toujours d’origine post-
cartilages aryténoïdes (luxation). traumatique, voire iatrogène (intubation).
La TDM est indiquée après extubation en cas d’immobilité La papillomatose est l’affection bénigne pseudotumorale du
laryngée afin de diagnostiquer une luxation cricoaryténoï- larynx la plus fréquente, avec une prévalence de 84 % [34]. Elle
dienne, voire une ankylose cricoarythénoïdienne, avec blocage est due à l’expression du human papillomavirus (HPV) de
cordal en tension. À un stade tardif, le scanner permet de sérotype 6 ou 11 [35]. On distingue deux types d’atteinte : celle
préciser l’extension en hauteur d’une sténose glottique ou sous- de l’adulte entre 20 et 30 ans, en général limitée et possible-
glottique, notamment par l’utilisation des reconstructions ment liée à une contamination orogénitale par HPV, et celle de
coronales, et d’affirmer son caractère circonférentiel ou localisé l’enfant. Cette dernière, survenant autour de 5 ans, est plus
en postérolatéral. agressive, avec la possibilité d’atteintes trachéobronchiques et

Radiodiagnostic - Cœur-poumon 9
32-605-A-20 ¶ Affections bénignes du larynx

Figure 20. Atteinte tuberculeuse. Masses cervicales d’origine tubercu-


leuse, à extension endolaryngée secondaire.

pulmonaires. Elle est liée à une contamination lors du passage


par la filière génitale à la naissance [36] . Le point d’appel
clinique est constitué par la raucité de la voix. Chez l’enfant,
elle peut se traduire par une dyspnée avec possible détresse Figure 21. Résection au laser d’un polype du tiers antérieur de la corde
respiratoire. Le diagnostic, histologique, se fait sur les biopsies vocale gauche.
réalisées lors de la laryngoscopie. Cette dernière révèle la
présence de lésions verruqueuses, préférentiellement situées sur
le bord libre de la corde vocale, de la bande ventriculaire ou de phase d’atrophie muqueuse, une phase d’infiltration granulo-
l’épiglotte [37, 38]. Chez l’enfant, l’atteinte peut être laryngo- mateuse et enfin une dernière phase de fibrose à l’origine de
trachéo-bronchique. L’hybridation in situ et la polymerase chain sténoses laryngées. L’atteinte est le plus fréquemment sous-
reaction mettent en évidence l’expression du virus HPV. Le glottique. Les signes en imagerie sont aspécifiques.
traitement repose sur l’exérèse chirurgicale, aidée par le laser
D’autres infections laryngées sont possibles (lèpre, mycoses),
CO2, et par injection locale de médicaments antiviraux. Le
sans spécificité radiologique.
risque de transformation maligne des lésions liées à la papillo-
matose est actuellement encore sujet à controverse parmi les
auteurs. Pathologie inflammatoire non infectieuse
En scanner, on met en évidence la présence d’une ou plu-
sieurs masses tissulaires arrondies et exophytiques, rétrécissant Les dysphonies dues à un abus ou à un forçage vocal sont un
la filière aérique, ou à l’origine d’une simple asymétrie des motif courant de consultation. Les nodules des cordes vocales
cordes vocales. Ces lésions se rehaussent après injection de sont des épaississements muqueux réactionnels aux traumatis-
produit de contraste. Les formes pédiatriques peuvent donner mes répétés, le plus souvent situés à la jonction tiers antérieur-
lieu à des atteintes du parenchyme pulmonaire, sous forme de tiers moyen des cordes vocales, uni- ou bilatéraux. Les polypes
nodules pleins ou excavés. Chez l’enfant, la réalisation d’un rentrent dans la même catégorie de pathologies. Leur diagnostic
scanner cervicothoracique est recommandée, permettant le suivi se fait en laryngoscopie, et les examens d’imagerie n’ont pas
évolutif des lésions pulmonaires [38]. Chez l’adulte, la place de montré d’intérêt dans ce contexte. Le traitement associe une
l’imagerie est à discuter au cas par cas selon notre expérience. rééducation vocale et éventuellement une résection chirurgicale
La tuberculose laryngée est rare, généralement secondaire à (Fig. 21).
une tuberculose pulmonaire active et très bacillifère, la conta- Certaines pathologies inflammatoires chroniques peuvent
mination se faisant par voie aérienne [39]. affecter le larynx. Les signes en imagerie sont essentiellement
Les signes cliniques associent des manifestations générales constitués d’épaississements muqueux ou de lésions de type
(fièvre, perte de poids, adénopathies), pulmonaires (toux, nodulaire. Ces images sont de toute façon non spécifiques,
crachats), et cervicales (cervicalgies, dysphagie, raucité et difficiles à différencier de lésions malignes. Le diagnostic repose
fatigabilité vocale) [40]. donc sur la mise en évidence d’une atteinte systémique de la
Les signes radiologiques sont aspécifiques (œdème, épaississe- maladie.
ments tissulaires, prises de contraste), les sites atteints étant L’atteinte laryngée de la polyarthrite rhumatoïde peut soit se
fréquemment les cordes vocales, l’épiglotte, la commissure faire sous forme d’arthrite cricoaryténoïdienne, soit sous forme
postérieure [41]. Les atteintes cartilagineuses sont plus rares. Les de nodules rhumatoïdes siégeant sur l’épiglotte [44]. Le lupus
adénopathies cervicales, quand elles existent, sont souvent érythémateux disséminé (Fig. 22) peut également s’accompagner
nécrotiques (Fig. 20). d’arthrite cricoaryténoïdienne [45]. La maladie de Wegener [42]
L’infection tuberculeuse peut laisser de graves séquelles, parmi peut être à l’origine de véritables sténoses glottiques ou sous-
lesquelles une sténose laryngée et une fixation d’une ou des glottiques, sans atteinte cartilagineuse. À l’étage cervicofacial, les
cordes vocales. localisations sarcoïdosiques sont principalement parotidiennes
Le carcinome épidermoïde constitue le principal diagnostic et orbitaires. L’atteinte laryngée est moins fréquente, le plus
différentiel, l’atteinte tuberculeuse devant être envisagée devant souvent sous forme de nodules épiglottiques [46]. La polychon-
un tableau clinique cohérent et la présence d’images évocatrices drite atrophiante est une cause rare d’atteinte laryngée, d’ori-
du parenchyme pulmonaire. La mise en évidence de bacille de gine inconnue, et est à l’origine de remaniements cartilagineux
Koch dans les sécrétions des voies aérodigestives supérieures (chondrolyse, sclérose, calcification).
confirme le diagnostic, permettant un traitement adapté. Citons enfin l’œdème angioneurotique, défini comme un
Signalons la nécessité de rechercher une co-infection à VIH dans œdème sous-cutané ou sous-muqueux récidivant, et dont la
les cas de tuberculose cervicale. cause est un déficit en inhibiteur de la fraction C1 du complé-
Une infection laryngée par Treponema pallidum peut survenir ment. Il peut être d’origine allergique ou congénital [47] (auto-
dans le cadre d’une syphilis secondaire ou d’une forme congé- somique dominant). Il se caractérise par l’apparition de
nitale de la maladie. L’imagerie, non spécifique, peut toutefois tuméfactions non prurigineuses des extrémités, de la face et
révéler la présence d’une arthrite cricoarythénoïdienne. Les dans certains cas du larynx. L’imagerie médicale est rarement
séquelles à long terme incluent des sténoses laryngées [42]. nécessaire au bilan de la maladie. Pour le cas où un examen
La rhinosclérose est l’infection bactérienne par Klebsiella d’imagerie serait réalisé, le caractère infiltrant de l’œdème
rhinoscleromatis [43]. Son évolution comporte trois phases : une angioneurotique pourrait faire évoquer une lésion maligne.

10 Radiodiagnostic - Cœur-poumon
Affections bénignes du larynx ¶ 32-605-A-20

Figure 22. Localisation laryngée d’un lupus.


A. Séquence pondérée T2 : épaississement et hypersignal des replis aryépiglottiques.
B, C. Séquence T1 sans, puis avec injection de gadolinium : prise de contraste des replis.

Figure 23. Rhabdomyome. Tomodensitométrie


sans, puis avec injection, montrant une masse tis-
sulaire supraglottique, relativement bien délimi-
tée, sans caractéristique particulière de rehausse-
ment.

■ Affections exceptionnelles Tumeurs d’origine glandulaire


de diagnostic Oncocytome
anatomopathologique C’est une tumeur très rare du larynx [54]. Habituellement
décrite dans la thyroïde et les glandes salivaires, sa localisation
Ce chapitre rappelle l’existence de certaines lésions que leur laryngée serait due à une métaplasie des glandes séromuqueuses
rareté et leur absence de spécificité en imagerie destinent au présentes dans les voies aérodigestives supérieures, et notam-
diagnostic histologique. ment dans les bandes ventriculaires et les ventricules. Sa
localisation est sous-muqueuse. Elle est volontiers kystique. Il
Tumeur d’Abrikossoff n’y a pas, à notre connaissance, de description TDM montrant
des signes spécifiques de cette pathologie. La cystadénomatose
C’est une tumeur rare, représentant 0,4 % des tumeurs laryngée désigne une forme diffuse [55].
bénignes du larynx [48]. Cette lésion est localisée préférentielle-
ment à la peau, à la langue [49, 50], et dans 4 à 10 % des cas Adénome pléiomorphe
seulement au larynx [51] . Son nom actuel, myoblastome à La localisation laryngée préférentielle est épiglottique [56].
cellules granuleuses, laisse planer une ambiguïté sur son L’aspect histologique rappelle en tout point la localisation
origine : l’usage de la microscopie électronique et de l’immuno- parotidienne. La littérature en rapporte une trentaine de cas. Le
histochimie affirment l’origine schwannienne [51]. C’est une scanner montre une lésion tissulaire homogène [57].
tumeur arrondie, molle, polypoïde, d’aspect gris-jaune, recou-
verte d’une muqueuse normale. Sa localisation préférentielle est
le tiers postérieur du plan glottique. Il n’y a pas de critère de Amylose
spécificité en imagerie à l’heure actuelle pour ce type de lésion. Elle se définit par le dépôt extracellulaire d’une substance
Le traitement repose sur une exérèse locale, une récidive étant composée d’une protéine amyloïde et d’un glycopeptide. Elle est
toutefois possible. dans plus de 80 % des cas systémique [58]. L’atteinte laryngée est
la plus fréquente des formes localisées, se situant préférentielle-
Rhabdomyome ment à la bande ventriculaire ou à la corde vocale sous la forme
d’une tumeur sous-muqueuse [59, 60].
Tumeur musculaire rare, elle est le plus fréquemment localisée Elle reste malgré tout très rare, représentant moins de 1 % des
au myocarde, où elle est associée dans 50 % des cas à une affections bénignes du larynx. Les hommes sont plus touchés
sclérose tubéreuse de Bourneville. Cette tumeur semble se que les femmes, avec un pic de fréquence entre 40 et 60 ans.
développer à partir du mésoderme des troisième et quatrième Le principal symptôme est la raucité de la voix, une dyspnée
arcs branchiaux. Dans ses formes extracardiaques, plus des deux pouvant constituer un signe de gravité. La suspicion du dia-
tiers de ses localisations se font dans la sphère ORL [52, 53]. gnostic d’amylose est confirmée par l’histologie et la positivité
L’imagerie retrouve une ou plusieurs (20 % de formes multiples) de la coloration des dépôts par le rouge Congo [60].
masses tissulaires, plus ou moins homogènes, se rehaussant En imagerie, l’amylose se présente sous forme de masses
modérément après injection (Fig. 23). Le traitement est chirur- tissulaires sous-muqueuses bien limitées, pouvant quelquefois se
gical. calcifier. On ne constate pas de destruction cartilagineuse, ni

Radiodiagnostic - Cœur-poumon 11
32-605-A-20 ¶ Affections bénignes du larynx

d’adénomégalie. Le rehaussement de ces masses est variable [5] Celin SE, Johnson J, Curtin H, Barnes L. The association of
après injection. Des formes plus diffuses à l’origine d’épaississe- laryngoceles with squamous cell carcinoma of the larynx.
ments circonférentiels des tissus mous sus- ou sous-glottiques Laryngoscope 1991;101:529-36.
peuvent se rencontrer [61]. [6] Cassano L, Lombardo P, Marchese-Ragona R, Pastore A.
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pathologie bénigne du larynx ne nécessite le plus souvent pas aspects and therapeutic indications. Ann Otolaryngol Chir Cervicofac
d’examen d’imagerie. Dans les cas plus équivoques, un bilan 1984;101:579-83.
peut être nécessaire, soit dans un but diagnostique soit à titre [10] Myssiorek D, Rinaldo A, Barnes L, Ferlito A. Laryngeal
préthérapeutique. Dans le premier cas, le couple clinicien- paraganglioma: an updated critical review. Acta Otolaryngol 2004;124:
radiologue est performant pour certaines lésions dont la 995-9.
localisation et/ou les caractéristiques en imagerie rendent [11] Pellitteri PK, Rinaldo A, Myssiorek D, Gary JC, Bradley PJ,
possible une approche diagnostique fiable (kystes du tractus Devaney KO, et al. Paragangliomas of the head and neck. Oral Oncol
thyréoglosse, malformations artérioveineuses...). Les autres 2004;40:563-75.
lésions, souvent rarissimes et sans spécificité en imagerie, ont [12] Sesterhenn AM, Folz BJ, Lippert BM, Janig U, Werner JA. Laser
un diagnostic anatomopathologique. Enfin, scanner et IRM surgical treatment of laryngeal paraganglioma. J Laryngol Otol 2003;
trouvent leur place dans le bilan préthérapeutique d’un nombre 117:641-6.
non négligeable d’affections laryngées (traumatismes, paralysie [13] Rosen FS, Pou AM, Quinn Jr. FB. Obstructive supraglottic
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doit au moins couvrir la crosse de l’aorte si l’atteinte est à ossification of the thyroid cartilage appearing as symmetrical laryngeal
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J. Galline (jogalline@yahoo.fr).
Service d’imagerie médicale, Centre hospitalier Sud-Francilien, Quartier du Canal, Courcouronnes, 91014 Évry cedex, France.
E. Bayonne.
Service d’oto-rhino-laryngologie, Centre hospitalier Sud-Francilien, Quartier du Canal, Courcouronnes, 91014 Évry cedex, France.
K. Marsot-Dupuch.
F. Benoudiba.
Service de neuroradiologogie, Centre hospitalier universitaire de Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Galline J., Bayonne E., Marsot-Dupuch K., Benoudiba F. Affections bénignes du larynx. EMC (Elsevier
Masson SAS, Paris), Radiodiagnostic - Cœur-poumon, 32-605-A-20, 2007.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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