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Les traumatismes de la colonne vertébrale sont une importante source de handicap. Différents méca-
nismes sont à l’origine de lésions variées intéressant les éléments osseux, ligamentaires, vasculaires et
nerveux. L’imagerie permet d’identifier ces lésions. Elle est guidée par les données cliniques qui permettent
de choisir la technique la plus adaptée : radiographies, scanner ou imagerie par résonance magnétique.
Une bonne connaissance des éléments de physiopathologie et de sémiologie est nécessaire pour guider
le traitement de ces patients dans le contexte de l’urgence. Le but de cette mise au point est de rappeler
les différents mécanismes lésionnels, de préciser le rôle des différentes techniques d’imagerie, et enfin de
détailler les principaux types de lésions traumatiques de la colonne cervicale et thoracolombaire.
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“ Point fort celles de l’arc postérieur (fracture par flexion, par compression,
par torsion) aux fractures diaphysaires des os longs. Les corps
vertébraux sont réunis par ce qui est appelé le segment mobile
vertébral : ligament longitudinal antérieur, disque intervertébral,
Classification ASIA
ligament longitudinal postérieur, capsules articulaires, ligament
• Motricité ou ASIA moteur
jaune, ligament interépineux, ligament supraépineux.
Elle est notée sur 100. Elle teste dix fonctions : la flexion
du coude (C5), l’extension du poignet (C6), l’extension Architecture vertébrale globale
du coude (C7), la flexion du médius (C8), l’abduction
Louis [1] considère la colonne vertébrale comme un système
du cinquième doigt (T1) pour les membres supérieurs, et
à trois « colonnes » : une colonne antérieure trapue discocorpo-
pour les membres inférieurs la flexion de la hanche (L2),
réale, à visée statique, et deux colonnes postérieures plus frêles,
l’extension du genou (L3), la dorsiflexion de la cheville isthmoarticulaires, à visée dynamique (Fig. 2). Ces colonnes sont
(L4), l’extension du gros orteil (L5) et la flexion plantaire réunies entre elles par des ponts (pédicules et lames). Les apo-
de la cheville (S1). Chaque fonction est cotée sur cinq physes accessoires (transverses et épineuses) servent d’insertion
points : paralysie totale (0), contraction visible ou palpable aux haubans musculaires. Chaque colonne est faite d’une alter-
(1), mouvement actif sans pesanteur (2), mouvement actif nance de segments osseux et de segments discoligamentaires.
contre pesanteur (3), mouvement actif contre résistance L’atteinte d’au moins deux colonnes est source d’instabilité.
(4) et mouvement normal (5).
• Score ASIA sensitif
Il évalue les sensibilités au toucher et à la piqûre sur
l’ensemble des racines, soit de C2 à S5. À chaque étage,
on note si elles sont absentes (zéro point), diminuées (un
point) ou normales (deux points). Les sensibilités au tou-
cher et à la piqûre sont chacune cotées sur 112. L’examen
neurologique se termine par la recherche de la contraction
et de la sensibilité anales.
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Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale 31-670-A-10
Instabilité vertébrale
L’instabilité vertébrale correspond à l’incapacité à maintenir
une cohésion normale des différents segments vertébraux lors
des mouvements physiologiques. Une lésion traumatique devient
Figure 2. Colonnes de Louis : une colonne antérieure discovertébrale instable si elle affecte une ou plusieurs colonnes. Louis et Goutal-
(1) et deux colonnes postérieures isthmoarticulaires (2), réunies par des lier [3, 4] définissent trois types d’instabilité :
ponts osseux (pédicules et lames). • instabilité d’origine osseuse, temporaire car elle va consolider,
et donc de bon pronostic ;
• instabilité d’origine ligamentaire (lésion du segment mobile),
durable et définitive ; elle conditionne le pronostic des atteintes
1 2 3
mixtes ;
• instabilité thérapeutique, induite par les voies d’abord chirur-
gicales.
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31-670-A-10 Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale
10° 20°
A B
Figure 5. Fracture verticale de l’arc neural. Mécanisme en compression.
Signe indirect : augmentation de la distance interpédiculaire (A, B).
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Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale 31-670-A-10
Lésions ligamentaires
Les lésions ligamentaires sont essentiellement consécutives à un
Figure 8. Déplacements vertébraux dans le plan sagittal : antérolisthé- mécanisme de traction. Elles peuvent être isolées, sans atteinte
sis. osseuse associée. Les lésions du ligament longitudinal anté-
rieur et de l’annulus antérieur s’observent lors des mouvements
d’hyperextension, alors que les ligaments jaunes et interépineux
sont contraints lors des mouvements d’hyperflexion. Une rup-
ture de ces ligaments s’associe volontiers à un hématome des
parties molles. Parfois, c’est l’enthèse qui cède, réalisant une avul-
sion osseuse. En cas de rupture ligamentaire étendue, l’atteinte
du ligament longitudinal postérieur et de l’annulus postérieur
compromet la stabilité. Cette stabilité ne peut être restaurée spon-
tanément et nécessite un traitement chirurgical.
Lésions vasculaires
L’incidence réelle des lésions vasculaires cervicales trauma-
tiques est difficile à connaître, car la plupart restent cliniquement
occultes. Environ 20 % des traumatisés de la colonne cervicale
présenteraient une atteinte des artères vertébrales qui sont directe-
Figure 9. Déplacements vertébraux dans le plan sagittal : rétrolisthésis. ment exposées lors des fractures intéressant le foramen transverse.
Elles sont également soumises à des forces de cisaillement à leurs
points d’entrée dans le foramen transverse [5] . Les lésions caroti-
diennes sont moins fréquentes et surviendraient dans environ 1 %
des cas [6] . Les lésions vasculaires élémentaires sont surtout la dis-
section, plus rarement la rupture complète, ou la rupture partielle
avec formation d’un pseudoanévrisme. Elles conduisent au rétré-
cissement de la lumière par l’hématome avec thrombose locale et
migration embolique (Fig. 11).
Lésions radiculaires
Les lésions radiculaires sont fréquentes au cours des trauma-
tismes vertébraux. Elles déterminent le syndrome lésionnel qui
oriente le bilan d’imagerie. Elles peuvent résulter d’une compres-
sion et sont alors généralement bilatérales en cas d’atteinte dans la
partie centrale du canal rachidien, ou unilatérales en cas d’atteinte
dans le récessus latéral ou le foramen intervertébral. Des avulsions
Figure 10. Déplacements vertébraux dans le plan transversal : olisthésis
radiculaires peuvent s’observer à la suite d’une traction sur un
rotatoire.
membre. Ces lésions radiculaires par avulsion sont responsables
d’une brèche du sac dural pouvant se compliquer de fistule pleu-
Déplacements intervertébraux rale à l’étage thoracique ou de méningocèles avec hypotension
intracrânienne [7] .
Tout déplacement intervertébral est le témoin d’une lésion
instable dont l’origine peut être osseuse, discoligamentaire ou
mixte. Le sens du déplacement doit être apprécié par rapport à
Lésions médullaires
la vertèbre sous-jacente. Les déplacements peuvent se faire dans Les lésions médullaires déterminent le pronostic neurologique.
les trois plans de l’espace : spondylolisthésis dans le plan sagittal Elles surviennent souvent d’emblée lors du traumatisme, mais
(glissement d’une vertèbre en avant de la vertèbre située en des- peuvent également apparaître ou s’aggraver secondairement du
sous d’elle [antélisthésis] ou en arrière [rétrolisthésis]) (Fig. 8, 9), fait de l’instabilité rachidienne résultante.
olisthésis rotatoires de sens horaire ou antihoraire dans le plan La présence d’une compression médullaire représente une indi-
transversal (Fig. 10), et translations latérales droite et gauche dans cation de décompression chirurgicale en urgence. Elle peut être
le plan frontal. d’origine osseuse (fracture déplacée, luxation, fragment osseux),
discale (hernie traumatique) ou en rapport avec un volumineux
Luxations intervertébrales
hématome épidural. Elle comporte généralement une réduction
Elles sont de loin les plus fréquentes. On les rencontre à tous les d’au moins 25 % du diamètre sagittal du canal rachidien mesuré
étages, avec une prédilection pour la colonne cervicale inférieure en scanner et s’apprécie de manière idéale en imagerie par réso-
et la charnière thoracolombaire. Elles traduisent une atteinte glo- nance magnétique (IRM) sur les séquences sagittales pondérées
bale du segment mobile. Le risque de compression médullaire est T2 [8] .
d’autant plus élevé que le déplacement intervertébral est grand.
À la phase aiguë, le cordon médullaire présente rarement une
Luxations rotatoires perte de sa continuité (Fig. 12). Plus souvent, il existe une tumé-
Elles sont fréquentes au niveau cervical. Elles affectent la char- faction fusiforme, avec une contusion comportant diversement
nière cervico-occipitale chez l’enfant, le niveau cervical moyen œdème, hémorragie ou nécrose [9, 10] .
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31-670-A-10 Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale
A B
A B C
Figure 12. Section médullaire en rapport avec une luxation cervico-occipitale.
A. Scanner, reconstruction sagittale.
B, C. IRM pondérée T2, coupe sagittale (B) et axiale (C).
À distance du traumatisme, on observe en règle une atrophie lié à l’atteinte d’un massif articulaire postérieur. Aux niveaux
médullaire avec des plages de myélomalacie ou de gliose. Dans thoracique et lombaire, deux incidences, face et profil, suffisent
certains cas, la coalescence des cavités et leur expansion sont à généralement. Pour des raisons de confort et pour éviter les mou-
l’origine d’une syringomyélie, révélée cliniquement par des dou- vements du patient, les clichés sont préférentiellement réalisés en
leurs et une aggravation du déficit neurologique. position couchée, contrairement à l’étage cervical. Dans la plupart
des cas, ces bilans s’avèrent normaux et permettent de rassurer le
patient.
Techniques d’imagerie Dans les traumatismes graves comme chez le polytraumatisé, le
bilan radiographique passe au second plan, le bilan étant réalisé
par scanner.
Radiographies
Indications Résultats
La radiographie reste l’exploration de première intention pour Dans une étude canadienne, l’incidence annuelle des fractures
les traumatismes mineurs, par exemple devant des douleurs de la colonne a été estimée à 64 pour 100 000 habitants [11] dont
axiales traumatiques sans déficit neurologique chez un patient 20 % de lésions cervicales, 33 % des lésions thoraciques et 46 %
conscient et orienté. de lésions lombaires. Pour un traumatisé de la colonne cervicale,
Au niveau cervical, les clichés sont réalisés de préférence le risque de lésions traumatiques est estimé entre 1 et 2 %. Ce
en position debout. Le bilan minimal comprend trois inci- risque passe à 4,5 % en cas de traumatisme crânien, avec un maxi-
dences : une radiographie de face, une radiographie de profil et mum à 7,8 % [12] si le score de Glasgow est inférieur à 8. Il est donc
une incidence de face bouche ouverte centrée sur la charnière nécessaire de réaliser un grand nombre d’examens pour mettre
cervico-occipitale. Si la situation le permet, il est recommandé en évidence une lésion, en particulier chez les patients à faible
de compléter ce bilan par des incidences obliques droite et risque. Dans ce contexte, seule la radiographie peut raisonnable-
gauche afin de ne pas méconnaître un déplacement rotatoire ment assumer en urgence un rôle de tri pour la prise en charge.
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Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale 31-670-A-10
A B
Figure 14. Contusions osseuses multiples chez une patiente ayant subi
un accident de la voie publique. Le scanner en coupe sagittale (A) ne
montre qu’une seule fracture (dernière vertèbre inférieure visible) alors
que de multiples fractures « occultes » (flèches) sont visibles en IRM coupe
sagittale short TI inversion recovery (STIR) (B).
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31-670-A-10 Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale
A B C
Figure 15. Fracture du processus odontoïde (type 2 selon Anderson et d’Alonzo) associée à une contusion médullaire. Les lésions osseuses de la charnière
cervico-occipitale sont plus évidentes en scanner (A) qu’en IRM coupe sagittale T1 (B) et coupe sagittale T2 (C).
Anomalies canalaires
L’existence d’une compression médullaire persistante doit être
reconnue car elle est associée à des lésions neurologiques plus
sévères et requiert un traitement chirurgical immédiat [29] . Le canal
rachidien peut être rétréci par le déplacement traumatique ou
A B occupé par des éléments anormaux. La présence d’un fragment
osseux ou d’une hernie discale traumatique a déjà été évoquée. La
Figure 16. Traumatisme en hyperextension : IRM, coupes sagittales T1 survenue d’un hématome épidural est également très fréquente
(A) et T2 (B) montrant une rupture du ligament longitudinal antérieur, et résulte d’une lacération des veines épidurales. Dans la plupart
avec hématome prévertébral, déchirure discale et contusion médullaire. des cas, ces hématomes restent asymptomatiques en raison de
leur caractère restreint ou de leur capacité à s’étendre en hau-
teur qui limite ainsi la compression médullaire. L’IRM permet de
Le ligament longitudinal antérieur est fortement adhérent à la reconnaître le caractère hématique de ces collections (Fig. 12).
face antérieure des corps vertébraux dont il ne peut être aisément Le diagnostic différentiel avec un hématome sous-dural plus rare
différencié en IRM [27] . Sa contiguïté avec les fibres annulaires péri- repose sur la mise en évidence de la dure-mère silhouettée par du
phériques explique également la possibilité d’avulsions osseuses liquide sur ses deux versants, et sur la présence d’une coiffe grais-
lors des traumatismes en hyperextension. Ce mécanisme est faci- seuse à l’endroit où les pôles de la collection se raccordent avec
lement reconnu en présence d’un hématome prévertébral étendu l’espace épidural normal.
(Fig. 16).
Les hernies discales traumatiques sont importantes à recon- Lésions médullaires
naître car elles sont fréquentes et source d’échec ou de Les lésions médullaires observées en IRM siègent en regard des
complications de la réduction orthopédique. Elles s’observent lésions rachidiennes, mais ne sont pas proportionnelles à celles-
surtout en région cervicale et thoracique, en association aux ci [9] . Différents types de lésions médullaires peuvent être reconnus
luxations articulaires bilatérales et aux lésions en hyperexten- en IRM [10, 30] . Rarement, il existe une perte de continuité manifeste
sion [28] . Elles étaient autrefois reconnues en myélographie, mais du cordon médullaire signant d’emblée un mauvais pronostic
sont actuellement bien démontrées par l’IRM. L’aspect est proche fonctionnel.
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“ Point important
Points essentiels à vérifier en imagerie devant un
traumatisme de la colonne vertébrale
• Alignement des corps vertébraux
• Alignement des processus articulaires
• État des pédicules, des lames et des processus épineux
à chaque étage
• Aspect des parties molles
• Processus occupant le canal rachidien
* • Fragment osseux, fragment discal, hématome
• Degré de sténose canalaire
• État de la moelle épinière
• Lésions vasculaires
• Lésions encéphaliques et viscérales contiguës (polytrau-
matisé)
Entorses et luxations
Typiquement, les lésions médullaires se présentent comme une
Luxations cervico-occipitales
tuméfaction fusiforme de la moelle comportant une zone centrale Les luxations bilatérales se font toujours vers l’avant. Elles
d’hémorragie et une zone périphérique d’œdème. reflètent un mécanisme à haute énergie et sont létales par
Le foyer d’hémorragie est généralement situé à l’épicentre du compression des centres bulbomédullaires ou par thrombose
traumatisme, au sein de la substance grise. Il correspond histolo- des artères vertébrales. En l’absence de décès sur les lieux de
giquement à de la nécrose hémorragique plutôt qu’à une véritable l’accident, un coma flasque, avec myosis et paralysie diaphrag-
collection (hématomyélie). L’aspect de ces plages hémorragiques matique complète, peut s’observer. Les fonctions supérieures ne
varie en IRM selon l’état de dégradation de l’hémoglobine : sont pas forcément altérées, avec possibilité d’un locked-in syn-
• iso-intense en T1 et hyperintense en T2 au stade d’oxyhémo- drome qui doit nous inciter à ménager nos propos lors des bilans
globine (hyperaigu) ; d’admission.
• iso-intense en T1 et hypo-intense en T2 au stade de désoxyhé- Ces luxations sont éminemment instables et sont aisément
moglobine (aigu) ; reconnaissables sur l’incidence de profil (Fig. 18) :
• hyperintense en T1 et hypo-intense en T2 au stade de méthé- • volumineux hématome refoulant les parties molles préverté-
moglobine intracellulaire (subaigu précoce) ; brales ;
• hyperintense en T1 et hyperintense en T2 au stade de méthé- • déplacement du processus odontoïde vers le bas par rapport
moglobine intracellulaire (subaigu tardif) ; à la ligne de Chamberlain, vers l’arrière par rapport à la ligne
• hypo-intense en T1 et hypo-intense en T2 au stade basilaire de Wackenheim ;
d’hémosidérine (chronique). • en cas de subluxation antérieure, il faut se servir des variations
L’identification de foyers hémorragiques médullaires est inté- du rapport de Powers (R = AB/CD, où AB représente la distance
ressante, car elle est corrélée au pronostic fonctionnel. Les lésions basion–arc postérieur de C1, et CD la distance opisthion–arc
hémorragiques étendues sont volontiers associées à un déficit neu- antérieur de C1), dont la valeur normale est proche de 0,8.
rologique complet [31] . Un rapport supérieur à 1,15 témoigne d’une luxation cervico-
L’œdème médullaire apparaît comme une plage à limites floues occipitale.
hyperintense en T2 et s’associe à une tuméfaction médullaire.
Il peut exister isolément ou en association avec des plages
d’hémorragie. Luxation odontoatloïdienne
Plusieurs travaux expérimentaux et cliniques ont montré qu’on Son mécanisme est complexe et reste encore à élucider. On
peut distinguer trois types d’aspects : hémorragie prédominante évoque un mouvement d’hyperflexion suivi d’une rupture du
(type I) ; œdème prédominant (type II) ; mixte (type III). Le type I ligament transverse. Cette rupture ouvre en arrière l’étui ostéofi-
est associé à un déficit neurologique sévère ; le type II est associé à breux contenant le processus odontoïde et comporte un risque de
un déficit neurologique régressif [32, 33] . compression médullaire en flexion. Le diagnostic n’est pas tou-
jours accessible à la phase précoce. Il repose sur la constatation
d’un diastasis entre la face postérieure de l’arc antérieur de l’atlas
Lésions de la charnière et la face antérieure du processus odontoïde. Un diastasis supérieur
à 3 mm chez l’adulte ou à 5 mm chez l’enfant est pathologique et
cervico-occipitale doit faire pratiquer une IRM. Ce diastasis se normalise en position
indifférente ou en légère extension. Le cliché en flexion doit être
Les lésions de la charnière cervico-occipitale diffèrent fonda- réalisé avec extrême prudence en raison du risque de compression
mentalement de celles des autres segments vertébraux. Sur le médullaire et de mort subite. Il est contre-indiqué en urgence. Au
plan anatomique, il s’agit d’une région de passage d’un système moindre doute, on fait appel à l’IRM. Enfin, la luxation odontoat-
à deux colonnes (les condyles occipitaux) vers un système à trois loïdienne peut être associée à une fracture de Jefferson (fracture
colonnes. La solution consiste à transiter par un système à quatre de l’arc de C1).
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A B C
Figure 18. Luxation cervico-occipitale. Radiographie de la charnière cervico-occipitale, vue de profil (A) et centrée (B) montrant la perte de rapport entre
les condyles occipitaux et les masses latérales de C1. La coupe axiale au scanner (C) montre l’absence de structures osseuses vertébrales visibles sur le niveau
de coupe.
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Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale 31-670-A-10
Type 1
Type 2
Type 3
“ Point fort
A Toute fracture de l’arc postérieur de l’atlas doit être
considérée, jusqu’à preuve scanographique du contraire,
comme une fracture de Jefferson.
Fractures de l’axis C2
Fracture du processus odontoïde
Le mécanisme lésionnel est une hyperextension avec rétropul-
sion, plus ou moins associées à des forces à direction verticale
agissant tantôt en compression, tantôt en traction.
Malgré sa grande fréquence, la fracture du processus odontoïde
est la fracture de la charnière cervico-occipitale le plus souvent
méconnue. Le trait de fracture est rarement visible sur les radio-
graphies, mais les signes indirects ne manquent pas :
• hématome des parties molles prévertébrales ;
• refoulement en avant des sondes nasotrachéales ou œsopha-
giennes chez le sujet réanimé ;
• angulation, baïonnette, chevauchement ou décalage, dans le
B prolongement du mur postérieur de l’axis ;
Figure 19. Fracture de Jefferson. • rupture de l’anneau de Harris ;
A. Radiographie de face (bouche ouverte) : luxation divergente des • rupture du cintre occipito-spino-lamaire de Swischuk ;
masses latérales de l’atlas (flèches). • désalignement du sommet du processus odontoïde par rapport
B. Le scanner montre les différents traits de fracture sur les arcs antérieur aux lignes de Chamberlain et de Wackenheim.
et postérieur. Le scanner permet le diagnostic et le bilan lésionnel. Les élé-
ments à déterminer sont le siège et l’orientation du trait de
fracture (intérêt des reformations multiplanaires), les lésions asso-
ciées, l’état de l’appareil ligamentaire (intérêt des reformations en
être recherchée de principe en cas de fracture du processus odon-
fenêtre des parties molles).
toïde, car elle constitue une contre-indication aux techniques de
La classification d’Anderson et D’Alonzo [37] décrit le type de
laçage selon Judet.
fracture (Fig. 20) :
• type I : fracture de la pointe. Cette variété est exceptionnelle.
Sa découverte dans le cadre d’un contexte traumatique pose le
Fracture de Jefferson (luxation divergente des masses problème d’une éventuelle malformation (ossiculum terminale,
latérales) noyau d’ossification accessoire) ;
C’est une lésion par compression axiale dans l’axe du vertex. Les • type II : une fracture du col (Fig. 21). Le trait de fracture tra-
forces transitent des condyles occipitaux vers les masses latérales verse une zone rétrécie d’os compact. En cas de déplacement,
de l’axis à travers celles de l’atlas. En cas de traumatisme violent, la zone de contact interfragmentaire est rapidement dépassée.
elles engendrent simultanément des solutions de continuité aux La consolidation y est lente et délicate ;
zones de moindre résistance des arcs antérieurs et postérieurs (le • type III : une fracture de la base (Fig. 21). Le trait de fracture passe
seuil de résistance d’une chaîne est déterminé par son maillon en zone spongieuse. Il irradie sur les masses latérales et emporte
le plus faible). Si la compression persiste, les structures capsu- volontiers une partie de leurs surfaces articulaires. Fisher [38]
loligamentaires cèdent, libérant les masses latérales qui glissent considère que cette fracture passe au niveau de l’emplacement
latéralement. C’est le stade de la luxation divergente. embryologique du disque C1–C2. La zone fracturaire est plus
Les aspects radiologiques sont donc variables. Tant que les étendue que précédemment. La consolidation y est plus rapide.
masses latérales sont en place, il faut y penser systématique- Harris [39] a décrit un signe qui différencie sur la radiographie de
ment devant une fracture de l’arc postérieur. En cas de luxation profil le type II du type III : l’anneau du pédicule vrai de C2 reste
divergente, l’incidence de face bouche ouverte montre le débord intact dans le type II et est interrompu par un trait horizontal
latéral bilatéral des masses latérales, et de façon concomitante (signe de la cupule) dans le type III.
l’augmentation des distances entre la dent et leurs bords médiaux L’orientation du trait de fracture dans le plan sagittal
(Fig. 19). Plus la somme des débords est importante, plus le risque conditionne le risque d’instabilité de la lésion [40] : risque de dépla-
de rupture ou de désinsertion du ligament transverse est grand. cement antérieur en cas de trait de fracture oblique en bas et en
Classiquement, il existe quatre traits de fracture, deux sur l’arc avant ; risque de déplacement postérieur en cas de trait de fracture
antérieur et deux sur l’arc postérieur. oblique en bas et en arrière. Si le trait de fracture est horizontal
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A B
A B C
Figure 22. Fracture des pédicules de C2. Scanner, reconstructions sagittale (A), axiale (B) et en volume rendering (C) montrant les traits de fracture (flèches).
ou transversal, l’instabilité dépend de l’atteinte ligamentaire, à • type I : fracture bipédiculaire stable, sans instabilité discale ou
chercher sur l’IRM ou de façon plus pragmatique sur des clichés articulaire postérieure ;
dynamiques faits avec une extrême prudence et en milieu neuro- • type II : fracture bipédiculaire avec instabilité discale, sans insta-
chirurgical. bilité articulaire postérieure. Une bascule antérieure du corps
vertébral traduit une atteinte associée du ligament longitu-
dinal postérieur. Inversement, une bascule postérieure reflète
Fracture des pédicules ou lyse isthmique traumatique de C2 une lésion du ligament longitudinal antérieur. En urgence, les
C’est la lésion la plus fréquente de l’arc postérieur de contractures peuvent masquer ces déplacements. L’IRM occupe
C2 (Fig. 22). Wood-Jones lui reconnaît un mécanisme en une place prépondérante et tend à se substituer aux épreuves
hyperextension. Effendi propose une classification selon l’état dis- dynamiques ;
coligamentaire [41] . • type III : fracture bipédiculaire avec instabilité discale et
Une atteinte discale C2–C3 est suspectée en cas d’angulation articulaire postérieure. Pour Effendi, le mécanisme est
supérieure à 11◦ entre les murs postérieurs de C2 et de C3, ici double : le mouvement d’hyperflexion responsable de
d’antérolisthésis supérieur à 4 mm, d’avulsion du listel antérieur l’atteinte du segment mobile rachidien précède le mouvement
ou postérieur sur les plateaux vertébraux, de bâillement discal d’hyperextension responsable de l’atteinte osseuse. Parmi les
postérieur. autres lésions de l’arc postérieur de C2, il faut citer les fractures
Une atteinte ligamentaire postérieure est suspectée en cas de de type asymétrique où le trait de fracture est à rechercher tantôt
bâillement interépineux C2–C3. Elle est certaine si la décoaptation sur la jonction articulolamaire, tantôt sur la jonction corporéo-
des surfaces articulaires postérieures est supérieure à 50 %. pédiculaire. Ces lésions se compliquent volontiers de luxations
On peut ainsi définir trois types de fractures : rotatoires de C1 ou C2.
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Fractures du corps de C2
La classification de Fujimura [42] distingue quatre types de frac-
tures du corps de C2 :
• type 1 : tear drop fracture de C2 ; c’est une fracture par avul-
sion du coin antéro-inférieur de l’axis ; le trait de fracture passe
dans la zone de fusion entre le corps et le noyau d’ossification
secondaire du listel vertébral ; cette zone de moindre résistance
est particulièrement sensible aux traumatismes en hyperexten-
sion ; le fragment détaché, de forme grossièrement triangulaire,
n’excède généralement pas le tiers de la longueur du plateau ;
le traumatisme peut s’étendre aux fibres annulaires du disque
C2–C3, mais épargne classiquement le nucleus pulposus ; la
lésion est donc stable et guérit spontanément après immobi-
lisation ; la tear drop fracture de C2 ne doit pas être confondue
avec celle des autres vertèbres cervicales, dont la signification
et le pronostic sont radicalement différents ;
• type 2 : fracture horizontale ; le trait de fracture est situé plus
bas que pour la fracture du processus odontoïde de type 3 ;
• type 3 : fracture–éclatement de C2 ;
• type 4 : fracture sagittale de C2.
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*
* B
Figure 25. Entorse cervicale grave (A, B). Écart interépineux (flèche) ;
subluxation des processus articulaires (astérisque) ; angulation et antéro-
listhésis (lignes vertes).
B
Le diagnostic d’entorse grave peut être affirmé à partir de deux
Figure 24. Luxation cervicale unilatérale droite. Scanner, coupe sagit-
signes ou plus. L’apparition tardive d’un pincement discal et/ou
tale (A) et axiale (B). Perte de l’alignement des articulations postérieures,
d’un ostéophyte de traction signe de façon formelle l’instabilité
avec passage de l’articulaire supérieure (astérisques noirs) en avant de
chronique.
l’articulaire inférieure (étoiles).
Le scanner n’est pas indiqué. L’IRM peut être utile dans la
recherche des signes directs d’entorse grave : atteinte discale et sur-
tout rupture du ligament longitudinal postérieur. Les anomalies
retrouve les signes d’olisthésis rotatoire de type horaire pour une
isolées des ligaments jaunes n’ont qu’une faible valeur prédictive
luxation à droite, de type antihoraire pour une luxation à gauche
positive. Les entorses graves non traitées évoluent irrémédiable-
(Fig. 24). Les processus articulaires peuvent être intacts ou fractu-
ment vers la luxation bilatérale et la compression médullaire.
rés. La névralgie peut être secondaire à une compression dans le
foramen intervertébral par une hernie discale ou par une esquille Entorse grave antérieure par extension
osseuse ou à un traumatisme radiculaire par élongation. Elle est plus rare. Les signes d’orientation sont l’épaississement
des parties molles prévertébrales plus ou moins associé à une avul-
sion d’un listel vertébral antéro-inférieur. Le cliché en flexion reste
Entorses graves normal. Le cliché en extension montre l’apparition progressive
Entorse grave postérieure par flexion d’un rétrolisthésis. L’IRM montre parfaitement la lésion discale et
la rupture du ligament longitudinal antérieur. Les complications
Le bilan radiologique initial est normal ou montre quelques
de l’entorse grave antérieure sont rares, en l’absence d’anomalie
signes « mineurs » d’orientation tels qu’un enfoncement vertébral
préexistante : arthrose cervicale, canal étroit constitutionnel.
cunéiforme modéré, une avulsion du listel vertébral antérosupé-
rieur, voire une fracture horizontale de l’apophyse épineuse.
Le diagnostic repose sur les clichés dynamiques, réalisés à « Whiplash injury »
distance du traumatisme, sur un patient conscient. Si le bilan Le whiplash injury, ou « coup du lapin », n’est ni une lésion,
radiographique en urgence a été réalisé couché, on recherche au ni un diagnostic. Il traduit simplement un traumatisme par
préalable, par un bilan de réévaluation en position debout, une accélération–décélération de la tête et du cou avec hyperexten-
éventuelle contre-indication. sion, comme dans un accident de voiture avec choc violent par
Le cliché le plus informatif est le profil en flexion. On y l’arrière.
recherche (Fig. 25) : Sur le plan clinique, il comprend tout un cortège de signes
• un bâillement interépineux ; cervicaux (cervicalgie, contracture, faiblesse musculaire, etc.) et
• une découverture articulaire supérieure à 50 % ; cervicocéphaliques (vertiges, scotomes lumineux, acouphènes,
• une angulation intervertébrale de plus de 11◦ ; nausées, etc.) sans cause identifiable. Les radiographies sont réali-
• un antérolisthésis de plus de 2 mm en dessous de C4 ou de plus sées afin d’éliminer une fracture mais sont généralement normales
de 4 mm au-dessus de C4. ou montrent une déformation sigmoïde. Le scanner et l’IRM
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Fracture–luxation
La fracture–luxation est une lésion par compression–traction.
La compression s’exerce en avant sur le corps vertébral avec,
selon la sévérité du traumatisme, une simple compression cunéi-
forme jusqu’à la fracture comminutive. La traction s’exerce sur
l’arc postérieur avec selon le cas : une luxation uni- ou bilatérale,
une fracture des processus articulaires, une avulsion des bords
A supérieur ou inférieur des lames ou une fracture horizontale du
processus épineux.
La fracture–luxation est une lésion instable par atteinte disco-
ligamentaire, avec risque de déplacement antérieur contribuant à
aggraver les troubles neurologiques. Elle prédomine au niveau cer-
vical inférieur, en général en C6, d’où les difficultés de leur mise
en évidence en radiographie conventionnelle et le recours systé-
matique à l’exploration scanographique. La fracture–luxation se
différencie de la tear drop fracture par le sens du déplacement inter-
vertébral et surtout par la nature des lésions de l’arc postérieur, en
compression pour l’une, en traction pour l’autre.
« Burst fracture »
Il s’agit d’une fracture par compression axiale sur le plateau
supérieur. Cette variété de fracture est relativement rare au niveau
cervical. Elle prédomine en C7. Nous allons revenir sur la des-
cription détaillée des burst fractures (cf. infra). Le point capital de
cette fracture est l’atteinte du mur postérieur de la vertèbre avec
possibilité de fragment intracanalaire.
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A1 A2 A3
Figure 29. Classification de Magerl. Type A : lésions par compression.
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A B C
Figure 30. Fracture de type A1. Radiographie de profil (A) et reconstruction scanner sagittale (B) montrant une fracture par compression de L1 ; coupe
axiale scanner (C) montrant l’intégrité de l’arc postérieur.
A B C
Figure 31. Burst fracture (type A3) de L3 et L5. Coupes scanner sagittale (A) et axiales (B, C) montrant la compression globale des vertèbres avec trait de
fracture vertical de l’arc postérieur (flèche).
montre une réduction de hauteur des murs antérieur et postérieur, Lésions par traction : B1, B2, B3
plus ou moins associée à une sténose du canal rachidien.
Le scanner montre de façon quasi constante un fragment de Le mécanisme principal est la traction sur les éléments posté-
mur postérieur dans le canal vertébral, avec une fracture verticale rieurs (B1, B2) ou antérieurs (B3). Dans le groupe B1, les lésions
sur la lame ou à la jonction spinolamaire (Fig. 31). L’IRM montre postérieures sont à prédominance ligamentaire ; dans le groupe
l’atteinte partielle, strictement discale, du segment mobile, les B2, elles sont à prédominance osseuse (Fig. 32). Les lésions du
composantes ligamentaires restant intactes. groupe B sont par nature instables et la radiographie standard est
La réduction des déformations par ligamentotaxis sur cadre de insuffisante pour affirmer cette instabilité [55] . Il faut y penser sys-
Boehler (manœuvres de traction dans l’axe ou en légère lordose tématiquement si la fracture cunéiforme dépasse 30◦ ou devant
qui supposent l’intégrité des ligaments longitudinaux) est pos- une augmentation de la distance interépineuse lombaire de plus
sible. Les troubles neurologiques sont en rapport avec la sténose de 7 mm par rapport aux étages adjacents [56] . Dans un contexte
canalaire. À l’étage thoracique, leur sévérité est directement pro- d’accident de la voie publique, ces lésions sont souvent associées
portionnelle au degré de sténose. à des lésions viscérales soit par décélération, soit par compression.
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Figure 34. Fracture de Chance (type B2). Coupe sagittale scanner mon-
B1 B2 B3
trant la compression du corps vertébral (flèche) et la distraction de l’arc
Figure 32. Classification de Magerl. Type B : lésions par traction. postérieur avec trait de fracture horizontal (tête de flèche).
A B
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poursuit sur l’arc postérieur, on retrouve le signe de la cupule. Le Lésions par cisaillement : C1, C2, C3
diagnostic est souvent retardé et posé au stade de pseudarthrose
avec risque de complications neurologiques élevé. L’IRM peut être Elles associent un mécanisme de rotation combiné à un méca-
d’interprétation difficile car l’aspect peut mimer une infection ou nisme de compression ou de traction. On a dans le groupe C1 des
une tumeur. lésions de type A avec rotation, dans le groupe C2 des lésions de
type B avec rotation, et dans le groupe C3 des lésions rotatoires
proprement dites avec présence de traits obliques (Fig. 36, 37). Il
s’agit de lésions à très haute énergie, mettant souvent en jeu le
pronostic vital par les lésions associées au crâne, au thorax et/ou
à l’abdomen. À l’étage thoracique, elles sont souvent associées à
une fracture du sternum. Les lésions des enveloppes méningées ne
sont pas exceptionnelles, allant jusqu’à se fistuliser dans la cavité
pleurale (Fig. 38).
Les anomalies particulièrement évocatrices de lésions par
cisaillement sont :
• décalage rotatoire des épineuses ;
• fracture d’un massif articulaire et luxation controlatérale ;
• fractures étagées des transverses/côtes ;
• fracture asymétrique du corps vertébral dans le plan frontal ;
• arrachement latéral d’un plateau vertébral.
Figure 35. Fracture type B3. Coupe scanner montrant une fracture
transdiscale (flèche) par hyperextension chez un patient avec une spon-
dylarthropathie ankylosante. Figure 36. Classification de Magerl. Type C : lésions par cisaillement.
A B C
Figure 37. Fracture thoracolombaire de type C3 secondaire à un accident de la voie publique. Scanner, reconstruction volumique (A) et coupes sagittale
(B) et axiale (C) montrant la désaxation rotatoire et axiale des corps vertébraux (flèches), les fractures multiples des arcs postérieurs (têtes de flèches) et les
fractures–luxations des articulations postérieures (astérisque).
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A B
Conclusion Références
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donc à des mécanismes variés et peuvent impliquer un grand Anat Clin 1985;7:33–42.
nombre de structures anatomiques. Il est important de gar- [2] Denis F. The three column spine and its significance in the classification
der à l’esprit ces notions essentielles afin de proposer un bilan of acute thoracolumbar spinal injuries. Spine 1983;8:817–31.
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Conclusion. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot 1977;63:443–4.
de l’urgence. À l’heure actuelle, ce bilan est considérablement [4] Louis R. Unstable fractures of the spine. III. Instability. A. Theo-
facilité par le scanner multicoupe, à condition de bien gérer les ries concerning instability. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot
paramètres techniques et le flux d’images résultant. Ce bilan doit 1977;63:423–5.
systématiquement documenter l’état osseux, discal et ligamen- [5] Torina PJ, Flanders AE, Carrino JA, Burns AS, Friedman DP, Harrop
taire à l’aide de protocoles bien définis. JS, et al. Incidence of vertebral artery thrombosis in cervical spine
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J.-C. Dosch.
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J.-L. Dietemann.
Service de radiologie 2, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 10, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bierry G, Dosch JC, Moser T, Dietemann JL. Imagerie des traumatismes de la colonne vertébrale.
EMC - Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 2014;9(2):1-21 [Article 31-670-A-10].
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