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I – INTRODUCTION - GENERALITES
Une luxation est la perte de la congruence articulaire. Par atteinte des structures
ligamentaires ou disco ligamentaires (rachis) .Les étiologies peuvent être traumatiques,
microtraumatiques ou plus rarement constitutionnelle (hyperlaxité ex maladie de Marfan).
Le diagnostic peut se faire aux urgences au stade de luxation aigue (< 3 semaines),
La luxation est auto-réduite le diagnostic sera posé sur les lésions indirectes de passage.
La luxation est dite invétérée donc passée inaperçue le diagnostic sera porté tardivement
au-delà de 6 semaines (apanage du sujet âgé).
La luxation peut être récidivante (épaule, patella) après le premier épisode et définit
l’instabilité chronique.
A-RACHIS CERVICAL :
Les entorses et luxations sont fréquentes au rachis cervical (76%)
Mécanismes lésionnels:
Flexion, extension, compression, rotation
Colonne antérieure: LVCA, partie antérieure des corps vertébraux et des disques inter
somatiques
Colonne moyenne: LVCP, moitié postérieure des corps vertébraux et des disques
intervertébraux
Colonne postérieure: arcs postérieurs des vertèbres et articulations inter apophysaires
postérieures
Une lésion est instable si elle touche au moins 2 colonnes l’atteinte de la colonne moyenne
conditionne la stabilité car elle est rarement isolée.
IRM : l’examen de référence: lésions des tissus mous (la moelle, structures disco-
ligamentaires et l’espace pré vertébral).
5 - vérifier l’épaisseur des tissus mous pré vertébraux : son épaississement traduit la
présence d’un hématome si localisé en rapport avec une lésion osseuse, si étendu en
rapport avec une lésion ligamentaire typiquement par un mécanisme en extension :
- 4 mm en regard du coin antéro- inférieur de C2
- 7 à10 mm en regard de C3/ C4 (étage sus glottique)
- 21 mm chez l’adulte et 14mm chez l’enfant en dessous de C4 (étage sous glottique.)
6- normalement seuls les foramens intervertébraux de C2/C3 et C7/T1 parfois C5 /C6 se
voient sur le profil, la visualisation des autres foramens suggère : une luxation rotatoire
intervertébrale.
7- Le cliché de profil permet de rechercher des signes de canal cervical étroit ou rétréci
permettant de favoriser des lésions médullaires traumatiques.
8 - Le diamètre antéropostérieur de canal médullaire est égal à celui du diamètre du corps
vertébral
RESULTATS PATHOLOGIQUES :
Au rachis supérieur :
Les luxations occipito-atloïdiennes, rares et rapidement létales,
Les entorses graves C1-C2 du ligament transverse donnant un diastasis supérieur à 3 m
Quand cette distance est supérieure à 5 mm une lésion du ligament transverse est fort
probable. Dans ce cas des clichés dynamiques prudents pratiqués par le Neurochirurgien
sous surveillance neurologique confirment le déplacement postérieur excessif de l'odontoïde.
Actuellement le scanner et surtout l'I R M permettent de différencier deux types de lésion :
- rupture ligamentaire pure où les chances de consolidation sont pratiquement nulles sous
traitement orthopédique et où le traitement de choix est le traitement chirurgical par
arthrodèse C1 C2 par voie postérieure.
- fracture de l'attache osseuse du ligament où un traitement orthopédique par minerve à cinq
appuis est de première intention. En cas d'échec l'arthrodèse C1 C2 s'impose.
Les luxations rotatoires C1-C2 uni- ou bilatérales bilantées au mieux par scanner.
Au rachis inférieur :
Les radiographies, T.D.M. pour les lésions osseuses, I.R.M. pour les disco-ligamentaires et
médullaires, doivent mettre en évidence les atteintes à prédominance antérieure (groupe A),
disco-ligamentaires moyennes (groupe B) ou articulaires postérieures (Groupe C) ;
l’appréciation de leur instabilité est alors fonction de leur classement dans l’un des 3 sous-
groupes de gravité croissante.
Les lésions associées :
Les lésions cervicales de proximité :
- Dissections traumatiques des artères vertébrales et carotides
- rupture de l’œsophage cervical pré-rachidien.
Dans une étude (1), 48% des LSCP sont diagnostiquées en urgence, 30%le sont la
première semaine, 11% dans le 1er mois et 11%u delà. On distingue les luxations
postérieures incomplètes ou subluxation le maitre symptôme est la douleur.et les
luxations complètes et non réduites.
La LSCP est particulièrement pernicieuse car peu ou non visible sur le cliché thoracique
de face elle nécessite pour son diagnostic un angioscanner et, le plus souvent, une
stabilisation chirurgicale. La luxation sterno-claviculaire postérieure est rare car les
ligaments costo-sterno-claviculaires sont solides. On retrouve cette lésion dans les
accidents de moto et dans les collisions sportives comme le football américain et rugby.
Elle peut comprimer les structures rétrosternales dont les gros vaisseaux, les troncs
nerveux, la trachée ou l’œsophage mettant ainsi en jeu le pronostic vital. Des
symptômes comme la dysphagie, la dyspnée, l’enrouement ou les troubles
neurologiques des extrémités supérieures doivent mettre le praticien en alerte.
Toutefois en étant attentif, on aperçoit, sur les clichés thoraciques standards, l’extrémité
médiale de la clavicule déplacée supérieurement dans les luxations antérieures, et
inférieurement dans les luxations postérieures. Plusieurs incidences de l’articulation
sterno claviculaire ont été décrites (Heining, Hobbs, Rockwood) mais sont de réalisation
et d’interprétation difficile le diagnostic est confirmé par le scanner ou mieux
angioscanner qui en fera un bilan précis osseux et vasculaire. Toutes les LSCP doivent
être traitées même si la gène fonctionnelle est minime.car la cicatrice spontanée, a peu
de résistance mécanique et le risque de compression vitale secondaire, spontanée ou
lors d’un traumatisme minime de l’épaule est réel. En cas de complication, un avis
spécialisé pris en urgence avant toute tentative de réduction. Sinon elle se fera en
présence d’une équipe multidisciplinaire. Seuls les décollements épiphysaires de
l’adolescent peuvent se remodeler et un traitement conservateur peut être envisagé.
E-Luxation du genou
La déformation du genou est de deux ordres : soit il s’agit d’une luxation du genou dans les
mécanismes à haute cinétique avec troubles vasculo-nerveux distaux, soit il s’agit d’une
luxation latérale de la rotule lors d’un impact tangentiel. La luxation de genou peut avoir été
réduite sur le terrain ou la subluxation s’être réduite spontanément. Le tableau clinique peut
alors être subtil, surtout si le patient souffre d’autres lésions plus douloureuses. L’examen
neurovasculaire est impératif. Dans les luxations du genou, une lésion de l’artère poplitée est
présente dans 40% des cas. Il peut exister une simple lésion de l’intima avec pouls présent
et rupture secondaire. Si l’ischémie du membre n’est pas levée dans les six heures,
l’amputation est de règle dans 85% des cas. Une atteinte du nerf fibulaire latéral est
présente dans 14 à 35% des cas. Une parésie permanente persiste dans 10% des cas.
L’angioscanner doit être en urgence réalisé au moindre doute clinique.
F- La luxation de la patella
La luxation aigue de rotule est fréquente chez le sujet jeune et surtout chez la femme. Une
radiographie doit toujours être faite avant la réduction pour deux raisons : médico-légale et
pour la mise en évidence de lésion osseuse.
Lorsque la luxation s’est auto réduite elle peut passée inaperçue, le bilan radiologique ne
montre pas de lésions osseuses de passage. L’IRM permettra d’en porter le diagnostic et
-D’écarter un diagnostic différentiel (lésion du LCA, du LCM…)
–D’authentifier des lésions de passage d’un accident d’instabilité rotulien : Les contusions
osseuses sous forme de plage œdémateuse le plus souvent en miroir (partie médiale de la
patella et condyle latéral)
–D’en faire le bilan étiologique (dysplasie de trochlée, TAGT, Patella alta
– Bascule patellaire, Translation latérale de la rotule, Dysplasie de rotule)
Les luxations pures sont rares le plus souvent il s’agit d’entorses graves, les luxations
spontanément réduites sont de diagnostic difficile, Les luxations sont souvent partielles une
fracture du 2ème métatarsien très souvent associée.
IV - Points clés :
Rigueur dans la réalisation des incidences rigueur dans l’analyse radiologique et dans la
synthèse.
Les radiographies bien faites permettent dans la majorité des cas de faire un diagnostic de
luxation aigue. Si elles sont insuffisantes ou douteuses un scanner sera réalisé pour
confirmer le diagnostic et faire un bilan osseux précis.
L’IRM est l’examen de référence pour dépister les lésions disco ligamentaires, de préciser
une atteinte médullaire, de confirmer les lésions de passages (récente) en rapport avec une
luxation auto réduite et de faire un bilan complet des parties molles : ligamentaire et
tendineux et vasculo-nerveux.
L’angioscanner est l’examen clé pour apprécier les lésions vasculaires à rechercher
systématiquement dans certaines localisations luxation rachis (artère vertébrale), luxation du
genou (l’artère poplitée) et la luxation sterno-claviculaire postérieure (troncs artériels supra
aortiques).
Bibliographie