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La suite des séquences est déterminée en fonction de la patho- Lors de l’exploration d’un diabète insipide par exemple, la
logie recherchée et comporte toujours dans l’ordre une séquence séquence la mieux adaptée est celle qui précise le mieux le stockage
coronale T2 en coupes de 2 à 3 mm et des coupes coronales T1 de vasopressine : c’est donc une incidence en écho de spin axiale
de 3 mm maximum, toutes deux perpendiculaires au plan sous- T1, préférentiellement en annulant le signal de la graisse (fat satu-
calleux (Fig. 2). ration [Fat Sat]), qui est privilégiée (Fig. 3). Cette même séquence
Dans le cas de recherche de lésion intrasellaire, le diagnostic, axiale T1 Fat Sat est extrêmement utile pour conforter un diagnos-
souvent porté sur les coupes coronales sans injection, peut être tic de kyste de la poche de Rathke, voire une association micro-
confirmé par la réalisation de coupes coronales T1 après injection adénome hypophysaire–kyste de la poche de Rathke intrasellaire.
de gadolinium (0,05 mmol/kg). Lors de l’exploration d’une maladie de Cushing, si les séquences
En cas de lésion à développement suprasellaire, on réalise de base y compris les séquences après injection de gadolinium
encore une séquence sagittale T1 en écho de spin après injection sont négatives, on a recours éventuellement dans une seconde
de gadolinium et éventuellement une séquence avec acquisition séance à une imagerie dynamique, en privilégiant ici la résolution
tridimensionnelle T1 en écho de gradient après injection de gado- temporelle à la résolution spatiale (Fig. 4).
linium pour le planning neurochirurgical (neuronavigation). Du fait du caractère souvent très petit des microadénomes hypo-
physaires dans la maladie de Cushing, on peut également avoir
Séquences complémentaires recours à une acquisition tridimensionnelle en écho de gradient
pondérée T1 autorisant des reconstructions millimétriques, voire
Après la réalisation des séquences de base (sagittale T1, coro- inframillimétriques. L’intérêt de ces séquences multiples est de
nale T2, coronale T1, toutes deux dans le plan perpendiculaire pouvoir confirmer le diagnostic souvent difficile de microadé-
au plan sous-calleux), des séquences complémentaires sont éven- nome hypophysaire en visualisant une image anormale sur des
tuellement réalisées soit en fonction des données cliniques, soit séquences différentes en termes d’acquisitions, de rehaussement
en fonction du résultat des séquences de base. de contraste et de projection.
A B C
Figure 2.
A. Les coupes coronales sont réalisées perpendiculairement au plan sous-calleux.
B. Coupe coronale écho de spin T1.
C. Coupe coronale écho de spin turbo T2.
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A B
C D
Figure 4. Imagerie dynamique écho de spin T1 de l’hypophyse en
coupe coronale (A à D). La première coupe est réalisée avant injection
(A). Sur la coupe suivante (B), réalisée après injection intraveineuse de
gadolinium, la prise de contraste (flèche) correspond au lit capillaire
hypophysaire secondaire et au parenchyme glandulaire adjacent déjà
contaminé par le produit de contraste. Dès la troisième coupe (C), environ
70 secondes après l’injection, l’hypophyse est presque homogène.
Artefacts et pièges
En raison de l’environnement anatomique complexe qui Figure 6. Artefact de susceptibilité magnétique au contact du plancher
comporte en particulier les éléments vasculaires du sinus caver- sellaire avec déformation du plancher sellaire et hypersignal en bande
neux, les parois osseuses de la selle turcique et la cavité aérienne discontinue (flèches).
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A B C
A B C
Figure 8. Épine sellaire. Éperon osseux inséré sur le dos de la selle turcique dirigé en haut et en avant
transperçant l’hypophyse (flèche).
A. Coupe coronale écho de spin T1.
B à D. Coupes coronale, sagittale, axiale écho de spin turbo T2.
apophyse clinoïde antérieure ou postérieure hypertrophique, une Artefacts de flux du liquide cérébrospinal
asymétrie du dorsum sellae, une épine sellaire peuvent créer un
artefact de susceptibilité magnétique de siège inhabituel, parfois Ils s’observent essentiellement en écho de spin turbo T2 au
très trompeur. Devant une image non expliquée, il faut donc tou- niveau de la citerne optochiasmatique lorsqu’elle est large, créant
jours penser à une variation anatomique osseuse et la confirmer parfois une pseudomasse dans la citerne optochiasmatique ou un
si nécessaire par un scanner (Fig. 7, 8). pseudoélargissement de la tige pituitaire (Fig. 9).
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Figure 9.
A. Coupe coronale écho de spin turbo T2. Arte-
fact de flux de liquide cérébrospinal dans la
citerne optochiasmatique créant une image simu-
lant une masse développée aux dépens de la tige
pituitaire (flèche).
B. Coupe coronale écho de spin T1 montrant que
la citerne optochiasmatique est libre.
A B
Figure 10.
A. Coupe coronale écho de spin T1. Hyposignal
antérieur droit (flèche) correspondant à un effet
de volume partiel avec une bulle du sinus sphé-
noïdal.
B. La coupe immédiatement antérieure montre
une hyperpneumatisation asymétrique du sinus
sphénoïdal.
A B
Figure 11.
A. Coupe sagittale écho de spin T1. L’hyposignal
visualisé dans le parenchyme hypophysaire
(flèche) correspond à un effet de volume partiel
avec le siphon carotidien bien reconnu.
B. Coupe parasagittale adjacente.
A B
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A B
A B
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A B
Figure 18. Tige pituitaire normale en coupe sagittale écho de spin T1 Figure 19. Tige pituitaire pathologique chez un patient présentant un
avec injection de gadolinium. Discret renflement normal du tiers supérieur diabète insipide. Coupe sagittale en écho de spin T1. Aspect cylindrique
de la tige pituitaire. anormal, à bords parallèles, de la tige pituitaire devant faire suspecter un
élargissement de la partie inférieure de la tige.
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A Figure 21. Coupe coronale écho de spin T1. Des deux côtés, présence
d’une veine de la gouttière carotidienne située entre la gouttière caroti-
dienne et la carotide interne intracaverneuse (flèches). Le signal des veines
parasellaires est variable.
B
Figure 20. Sujet âgé normal. En coupe sagittale écho de spin T1 (A), le
lobe postérieur n’est pas identifié, alors qu’en coupe axiale (B), il est bien
repéré en discret hypersignal en avant du dos de la selle turcique (flèche).
Figure 22. Coupe coronale écho de spin turbo T2. Visualisation d’une
veine médiale située entre l’hypophyse et la carotide interne intracaver-
le plus souvent à une technique insuffisante, mais la posthypo- neuse plus épaisse à gauche qu’à droite (flèches).
physe n’est pas toujours bien identifiée sur les coupes sagittales
même en optimisant des séquences. La réalisation des coupes
axiales permet d’atteindre un taux de détection de la posthypo-
physe proche de 100 % (Fig. 3). Classiquement, la posthypophyse (Fig. 21). Si la carotide interne intracaverneuse n’est pas accolée
est décrite en coupes sagittales comme une structure en hyper- à la paroi latérale du sinus sphénoïdal, la non-visualisation de
signal, homogène, régulièrement convexe en avant. En fait, cet cette veine de la gouttière carotidienne constitue un bon signe
aspect est assez rarement rencontré, et on note souvent un d’envahissement du sinus caverneux par un adénome hypophy-
signal hétérogène et des irrégularités du bord antérieur, ce qui saire.
pourrait suggérer une distribution irrégulière des granules neu- Les veines de gros calibre à flux rapide sont en hyposi-
rosécrétoires stockés dans la posthypophyse. Chez le sujet âgé, gnal T1 tandis que les veines plus petites à flux lent sont en
le lobe postérieur est beaucoup moins souvent individualisé hypersignal. Souvent un ou plusieurs éléments veineux sont
(Fig. 20) ; son signal est toujours moins intense et souvent inho- visualisés entre la carotide interne intracaverneuse et l’hypophyse
mogène. marquant la limite interne du sinus caverneux (Fig. 22). Les
connexions intercaverneuses, sinus basilaire, sinus coronaire
antérieur et sinus coronaire inférieur peuvent être visuali-
Sinus caverneux sées lorsqu’elles sont proéminentes (Fig. 23). La persistance de
l’artère trigéminée, anastomose entre la carotide interne et le
Avant injection de gadolinium tronc basilaire, est une variante anatomique relativement fré-
Les carotides internes intracaverneuses, du fait de leur flux quente. On en distingue deux variétés : la variété latérale où
rapide, présentent un hyposignal en T1 et en T2. La plupart l’artère trigéminée naît de la face latérale de la carotide interne,
des éléments veineux du sinus caverneux sont situés en dessous contourne le dos de la selle turcique et rejoint le tronc basi-
et en dehors de la carotide interne. Lorsque la carotide interne laire, et la variété interne où l’artère trigéminée naît de la face
est située à distance de la paroi latérale du sinus sphénoïdal, il interne de la carotide interne intracaverneuse, a un court tra-
existe toujours une grosse veine, la veine de la gouttière caroti- jet intrasellaire au contact du plancher sellaire, puis perfore
dienne [18, 19] ou plusieurs petites veines pour combler l’espace libre le dos de la selle turcique avant d’atteindre l’artère basilaire
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A B
A B C
Figure 24. Artère trigéminée, variété interne. L’artère trigéminée perfore le dos de la selle turcique
pour rejoindre l’artère basilaire (flèche).
A, B. Coupe sagittale (A) et coupe coronale (B) écho de spin turbo T2.
C. Coupe native de l’angio-IRM 3D temps de vol.
D. Reconstruction maximum intensity projection du polygone de Willis.
(Fig. 24). C’est dans sa variété interne que l’artère trigéminée veines en hypersignal. Le III, parce qu’il est le plus volumineux,
est susceptible d’entraîner une convexité du pôle supérieur de est le plus souvent identifié. En T2, il n’est pas rare d’observer
l’hypophyse [20] . les espaces sous-arachnoïdiens en hypersignal qui entourent les
Les nerfs crâniens intracaverneux apparaissent en hyposignal nerfs crâniens, en particulier le III (Fig. 25). Le feuillet dure-
relatif en T1 par rapport aux autres éléments du sinus caver- mérien séparant l’hypophyse du sinus caverneux est extrêmement
neux, et sont donc mieux visibles lorsqu’ils sont soulignés par des mince, en particulier à la partie postérieure de la loge sellaire. Ce
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Figure 25. Les espaces sous-arachnoïdiens entourant les nerfs III sont Figure 27. Coupe coronale écho de spin T1 avec injection de gadoli-
presque constamment visibles sur les coupes coronales écho de spin turbo nium. Les carotides internes intracaverneuses et les nerfs crâniens ne se
T2 (flèche). rehaussent pas et apparaissent en hyposignal par rapport aux veines à flux
lent qui se rehaussent après injection de gadolinium.
Cavum de Meckel
Alors qu’en scanner le cavum de Meckel apparaît comme un
espace rempli de liquide cérébrospinal, l’IRM haute résolution
écho de spin T1 et écho de spin turbo T2 permet de visualiser
l’architecture interne du cavum de Meckel.
Les nombreux faisceaux nerveux qui constituent le V dans le
cavum de Meckel peuvent être identifiés au sein du liquide céré-
brospinal surtout en T2 turbo écho de spin [22] (Fig. 28). Le plus
souvent, le ganglion trigéminé ou ganglion de Gasser est visible à
la partie antérieure du cavum de Meckel, inférieurement et laté-
ralement, sous forme d’une structure semi-lunaire ou nodulaire
prenant le contraste. Dans les autres cas, on observe seulement
un épaississement localisé de la paroi latérale se confondant avec
Figure 26. Macroadénome hypophysaire envahissant le sinus caver- la dure-mère [23] .
neux gauche. La zone d’effraction du feuillet dural séparant l’hypophyse
du sinus caverneux est bien visualisée (flèche).
Incidentalomes
feuillet est fréquemment visible sur les coupes coronales et par-
fois axiales T2. La rupture de cette membrane constitue un signe
Kystes de la poche de Rathke
direct de l’envahissement du sinus caverneux par un adénome de intrasellaires
l’hypophyse (Fig. 26). La dure-mère de la paroi latérale du sinus
caverneux est toujours identifiée, en hyposignal T1. En T2, il existe La mise en évidence de façon fortuite de petits kystes de
un excellent contraste entre la paroi durale latérale et le liquide la poche de Rathke intrasellaires est extrêmement fréquente.
cérébrospinal de la face interne du lobe temporal en hypersignal Ces kystes sont susceptibles de se modifier dans le temps, avec
marqué. une augmentation ou une réduction de volume. Le signal IRM
dépend de leur composition chimique. Les kystes mucoïdes sont
en hypersignal T1, de signal variable en T2 hyper- ou hypo-
intenses (Fig. 29). Les kystes séreux ont le même signal que le
Après injection de gadolinium liquide cérébrospinal. Les coupes axiales en T1 sont indispensables
La lumière des carotides internes intracaverneuses ne se pour les différencier de la posthypophyse (Fig. 30). Le problème
rehausse pas. Les veines en hyposignal T1 prennent habituelle- de diagnostic différentiel avec un microadénome hypophysaire
ment le contraste, alors qu’il n’y a pas de modification significative hémorragique peut se poser. La mise en évidence habituelle en T2
des veines en hypersignal T1 spontanément. La paroi durale de nodules fortement hypo-intenses, punctiformes, est pathog-
latérale se rehausse de façon intense. Les gaines des nerfs crâ- nomonique de ces kystes de la poche de Rathke intrasellaires
niens intracaverneux et le tissu conjonctif du sinus caverneux (Fig. 31).
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A B
A B C
Figure 29. Kyste de la poche de Rathke de type muqueux. Le kyste de la poche de Rathke (flèche) est en hypersignal T1 (A), moins intense que le lobe
postérieur, et en hyposignal T2 (C).
A. Coupe sagittale écho de spin T1.
B. Coupe sagittale écho de spin turbo T2.
C. Coupe axiale écho de spin turbo T2.
A B
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A B
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Figure 32. Kyste de la posthypophyse. Les coupes axiales montrent que le kyste (flèche blanche) est
entouré de tissu posthypophysaire. Sur toutes les séquences, le kyste présente un signal identique à
celui du liquide cérébrospinal (flèche noire).
A, B. Coupes axiales écho de spin T1.
C. Coupe sagittale écho de spin T1.
D. Coupe sagittale écho de spin turbo T2.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Bonneville F, Cattin F, Bonneville JF. Imagerie normale de la région hypothalamohypophysaire. EMC -
Radiologie et imagerie médicale - musculosquelettique - neurologique - maxillofaciale 2013;8(1):1-14 [Article 30-810-A-20].
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