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Chordomes
J Stines
P Henrot
C Jeanrot
Résumé. – Les chordomes sont des tumeurs dysembryoplasiques développées à partir de reliquats de la
TS Vinh
notochorde. La localisation est dans la moitié des cas sacrococcygienne, dans 35 % des cas sphéno-occipitale
et dans 15 % des cas vertébrale. Les signes cliniques sont variables selon la localisation. Le diagnostic est
souvent retardé par suite d’une évolution lente de la tumeur. Le diagnostic radiologique est difficile sur les
clichés standards, mais la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique amènent des
arguments diagnostiques. Ces examens sont aussi indispensables pour le bilan d’extension. On distingue des
formes typiques et des variantes chondroïdes et dédifférenciées. La survie est variable selon les séries.
L’évolution est surtout locale. Le traitement de base est la chirurgie quand elle est techniquement réalisable.
La radiothérapie peut être utilisée à titre palliatif ou en complément de la chirurgie. L’efficacité de la
radiothérapie est d’autant meilleure que les résidus tumoraux ne sont que microscopiques. Même lorsque le
traitement a été optimal, les récidives tardives sont toujours possibles.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Stines J, Henrot P, Jeanrot C et Vinh TS. Chordomes. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Appareil locomoteur, 14-764,
2001, 9 p.
signes de compression neurologique (radiculalgies, sciatalgies, Les chordomes du rachis se développent à partir de la région
déficits sensitivomoteurs, syndrome de la queue-de-cheval), antérolatérale des vertèbres. Ils envahissent le corps vertébral et
digestive (constipation et faux besoins) et urinaire (dysurie et peuvent s’étendre aux vertèbres adjacentes à travers l’espace discal.
pollakiurie). L’examen clinique est essentiel car les signes Il y a une atteinte de plusieurs vertèbres contiguës dans la moitié
radiologiques sur les clichés simples du bassin peuvent être très des cas, en particulier à l’étage cervical, ce qui serait très évocateur.
discrets, voire absents. La tumeur est presque constamment Les localisations dorsolombaires sont en revanche généralement
accessible au toucher rectal qui montre une masse ferme, indolore, univertébrales, débutant par un tassement vertébral postérieur qui
faisant corps avec le sacrum et refoulant le rectum vers l’avant. La s’étend ensuite au pédicule. Les formes principalement
palpation d’une masse postérieure médiane ou paramédiane est plus ostéocondensantes semblent plus fréquentes que dans les autres
rare mais doit être recherchée. localisations [11, 13]. Les clichés standards montrent souvent une masse
tumorale des parties molles en avant de l’axe rachidien, avec un
aspect en fuseau. Des calcifications semblables à celles décrites dans
LOCALISATIONS SPHÉNO-OCCIPITALES
les autres localisations peuvent être observées [14].
Selon le degré d’extension des lésions, la symptomatologie associe
des signes neurologiques (paralysie des nerfs crâniens avec diplopie,
réduction du champ visuel, cécité, syndrome cérébelleux), des TOMODENSITOMÉTRIE
troubles endocriniens par envahissement de la loge pituitaire Les aspects en tomodensitométrie (TDM) sont semblables, quelle
(aménorrhée, stérilité, perte de la libido, gain pondéral), des que soit la localisation. Plusieurs descriptions ont été publiées
manifestations d’hypertension intracrânienne et plus rarement des
depuis 1983 [27, 41, 45]. La topographie, l’importance et les limites de
crises comitiales. En cas de développement antérieur, on peut
l’ostéolyse sont très bien visualisées. L’extension tumorale dans les
observer un mouchage, une obstruction des fosses nasales et une
parties molles se présente comme une masse polylobée à bords nets,
masse pharyngée ou palatine.
de développement antérieur ou latéral, contenant souvent des zones
hypodenses séparées par des septa, surtout après injection de
LOCALISATIONS VERTÉBRALES produit de contraste [27, 37]. Les calcifications sont mieux visibles
qu’en radiographie standard. Elles sont présentes dans 87 % des
Dans les formes cervicales, l’extension antérieure peut comprimer
chordomes sacrococcygiens [41] et dans 40 % des chordomes du rachis
les voies aérodigestives et provoquer une dysphagie, voire une
mobile. L’examen en TDM permet de dépister un envahissement
dyspnée. La tumeur est alors accessible à la palpation pharyngée et
canalaire non soupçonné cliniquement, et parfois un envahissement
aux examens du carrefour laryngopharyngé. En cas de
discal [27].
développement postérieur, peuvent survenir des troubles
neurologiques graves pouvant aller jusqu’à la quadriplégie.
Dans les formes dorsolombaires, la symptomatologie est banale au IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE
début (dorsalgies, lombalgies, contractures musculaires). Lors de
En imagerie par résonance magnétique (IRM), le chordome se
l’évolution, peuvent survenir des douleurs radiculaires et parfois un
caractérise par un hypo- ou isosignal en pondération T1 et un
syndrome de compression médullaire avec constitution d’une
hypersignal en pondération T2, en raison de la matrice gélatineuse
paraplégie. Dans ces formes vertébrales, la tumeur n’est jamais
ou semi-solide de la tumeur. Les coupes sagittales et frontales
directement accessible à l’examen clinique, ce qui peut retarder le
précisent au mieux la topographie et les rapports avec les structures
diagnostic en l’absence du recours à l’imagerie.
vasculaires et les extensions nerveuses, en particulier
intracanalaires [ 4 3 ] qui sont mieux visibles après injection
intraveineuse de gadolinium [13]. Tous les chordomes prennent le
Étude radiologique contraste. Ils sont presque toujours hétérogènes après injection. Les
chordomes de la base du crâne se manifestent par une extension
Le diagnostic radiologique des chordomes est difficile. Il peut être postérieure à la citerne pontique, une masse lobulée en « rayons de
porté sur les éléments suivants : une localisation axiale sur le sacrum miel » après injection de gadolinium, un englobement fréquent des
ou le clivus, une lyse géographique ou lobulée centrale, une masse structures vasculaires comme le polygone de Willis et un
des parties molles, centrale ou latérale, et des restes d’os détruit. Il envahissement du sinus caverneux et du tronc cérébral [12, 28].
faut penser de manière systématique au diagnostic de chordome
quand ces éléments sont réunis.
AUTRES TECHNIQUES D’IMAGERIE
La scintigraphie osseuse au technétium (99mTc) n’est pas un examen
RADIOLOGIE STANDARD
performant pour étudier l’importance de la destruction osseuse et
L’ostéolyse est constante mais non pathognomonique. Elle est plus de l’extension tumorale. Elle peut être normale, mais montre le plus
ou moins étendue, irrégulière, mal limitée, parfois associée à des souvent une hypofixation au sein de la zone détruite par la tumeur,
calcifications intratumorales ou péritumorales. contrastant avec une hyperfixation à la périphérie tumorale.
Cette destruction osseuse est habituellement nette à l’étage moyen L’artériographie, le lavement baryté et l’urographie ne montrent que
et inférieur de la base du crâne, avec des modifications du clivus et des signes indirects et n’ont donc plus d’intérêt diagnostique.
de la selle turcique élargie de profil. En cas d’extension antérieure, il
y a une masse opaque refoulant, sur les clichés de profil, la paroi
pharyngée postérieure. BILAN D’EXTENSION
Sur le sacrum et les vertèbres, l’ostéolyse centrosomatique est moins La guérison des chordomes ne peut être obtenue que par un geste
nette. Elle intéresse d’abord le corps du sacrum et les trous sacrés, chirurgical large laissant des marges saines. Il est donc indispensable
puis les ailerons sacrés. Le point de départ est souvent latéral d’avoir une évaluation préopératoire aussi précise que possible de
(effacement d’un trou sacré) avant d’envahir la partie inférieure du la topographie de la tumeur et de ses extensions. À l’heure actuelle,
sacrum. La masse des parties molles refoule les clartés gazeuses vers la TDM et surtout l’IRM apportent les meilleurs renseignements et
l’avant et contient, dans 25 % des cas, des calcifications semblables à sont donc indispensables au bilan d’extension. Le rendement du
celles des tumeurs cartilagineuses, des résidus osseux s’étendant scanner est meilleur que celui de l’IRM pour la précision de l’atteinte
vers la masse des parties molles et des calcifications curvilignes osseuse. L’IRM est indiscutablement supérieure à la TDM en ce qui
[23, 37]
. concerne le contraste entre masse tumorale et tissus mous.
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A *
B *
C
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D
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B *
C
2 Chordome sacré.
A. Cliché standard du sacrum. Pas de lyse osseuse identifiable.
B. Coupe tomodensitométrique (TDM) après injection. Grosse masse hypodense avec des lobulations. Prise
de contraste des septa.
C. Coupe TDM passant par la partie inférieure du sacrum et montrant une petite lyse localisée.
*
A
L’invasion musculaire est en particulier plus facilement visualisée TDM ou IRM peut fournir des informations suffisantes sur les
en IRM, notamment lors des récidives. Les coupes sagittales d’IRM rapports vasculaires.
en pondération T2, qui montrent très bien les extensions tumorales En cas de tumeur volumineuse ou de récidive, il est utile de
dans le canal rachidien, remplacent la myélographie dont les rechercher des extensions ganglionnaires et des métastases à
indications sont à présent exceptionnelles. L’artériographie a parfois distance, en particulier pulmonaires. D’autres localisations
été utilisée pour compléter le bilan d’extension ou pour pratiquer secondaires peuvent être recherchées en fonction des signes d’appel
une embolisation préopératoire. À l’heure actuelle, l’angiographie (fig 1, 2, 3, 4, 5).
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C
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B
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A
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E
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D
3 Chordome de C3.
A. Cliché standard de profil. Importante masse des parties molles non calcifiée. Érosion de la face antérieure de C4 avec soufflure périostée et érosion du coin antéro-inférieur
de C3 (flèches).
B. Examen tomodensitométrique (TDM) montrant une masse hypodense avec des trabéculations qui se rehaussent de manière intense après injection intraveineuse de produit
de contraste.
C. TDM. Grosse récidive locale 3 ans après l’exérèse chirurgicale de la lésion.
D. Cliché standard. Métastase dorsale de T9 concomitante de la récidive locale.
E. Coupe TDM en T9. Envahissement du canal médullaire par la masse tumorale.
FORME TYPIQUE
À l’examen macroscopique, la tumeur peut mesurer de quelques
centimètres jusqu’à 20 ou 30 cm. Elle est encapsulée, sauf sur sa
surface osseuse d’insertion, et sa consistance est élastique. À la
coupe, le tissu est fréquemment lobulé, d’apparence gélatineuse,
mucoïde ou blanchâtre. Des foyers d’ossification ou de calcification
sont possibles (fig 6A).
À l’examen microscopique, le chordome se caractérise par une
architecture lobulée constante avec des septa fibreux, une matrice
mucoïde et des cellules de morphologie variée : épithéliales, rondes,
fusiformes, géantes, multinucléées. Les éléments cellulaires sont
disposés en cordons, travées ou massifs, avec un cytoplasme
4 Chordome de topographie pharyngée. Imagerie par résonance magnétique : coupe
éosinophile ou vacuolaire (fig 6B). Ces vacuoles de mucus sont
sagittale. Masse lobulée en hypersignal T2. Pas d’atteinte osseuse apparente.
variables en nombre et en taille, les plus volumineuses d’entre elles
constituant les cellules physaliphores, considérées comme
Anatomie pathologique [26]
caractéristiques, mais pouvant manquer sur de simples fragments
biopsiques ou une aspiration à l’aiguille (fig 6C). Malgré un certain
Les prélèvements tumoraux sont obtenus par une ponction au degré de polymorphisme, la présence de mitoses et d’atypies
trocart ou une biopsie chirurgicale, en veillant à utiliser une voie nucléaires est rarement notée et non corrélée au pronostic.
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A
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B
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A *
B
6 A. Aspect en microscopie optique (hématoxyline-éosine-safran × 30). Le chordome
est agencé en lobules séparés par des septa fibreux.
B. Aspect en microscopie optique (hématoxyline-éosine safran × 100). Les cellules
sont disposées en cordons, travées ou massifs et entourées de mucus.
C. Aspect en microscopie optique (hématoxyline-éosine-safran × 300). Certaines
cellules tumorales contiennent des vacuoles de mucus. Au centre de l’image, une
cellule physaliphore multivacuolaire.
*
C
FORMES ANATOMOCLINIQUES PARTICULIÈRES chondroïdes peuvent être visibles radiologiquement sous forme de
calcifications et revêtent un aspect histologique de chondromes ou
On distingue des formes avec un matériel mucoïde prédominant,
de chondrosarcomes bien différenciés, pouvant à tort faire porter un
simulant un adénocarcinome colloïde muqueux, des formes avec
faux diagnostic.
foyers chondroïdes définissant le chordome chondroïde et des
formes de chordome dédifférencié contenant des secteurs
sarcomateux. Le chordome dédifférencié est une forme rare (moins de 5 % des
cas) comportant un large composant sarcomateux de haut grade de
Le chordome chondroïde est une forme rare de chordome localisé malignité (fibrosarcome ou histiocytofibrome malin). Cette
dans la synchondrose sphéno-occipitale. Il atteint préférentiellement transformation sarcomateuse peut être présente d’emblée, lors d’une
les sujets jeunes (âge moyen 35 ans) de sexe féminin et peut aussi récidive, ou après une irradiation. Il s’agit d’une forme agressive,
s’observer chez l’enfant. Ce chordome se caractérise par un pronostic avec des métastases précoces qui ne contiennent, dans la majorité
bien meilleur que celui des chordomes habituels. Les foyers des cas, que le composant anaplasique.
CHIRURGIE
En l’absence d’efficacité curative de la chimiothérapie et de la
radiothérapie, la chirurgie constitue le traitement principal du
chordome. Nous traitons principalement dans ce chapitre de
l’exérèse chirurgicale du chordome sacrococcygien, localisation de
loin la plus fréquente, dont nous avons l’expérience sur une série de
11 cas. La chirurgie radicale est le traitement de choix quand elle est
techniquement réalisable. Les récidives tumorales s’avèrent
inéluctables en cas de curetage ou d’exérèse incomplète ou
marginale. Seule une résection radicale passant au large de la
tumeur, avec ou sans radiothérapie, semble offrir au patient une
survie prolongée sans maladie au-delà de 5 ans, mais n’exclut pas la
survenue de récidives, même tardives. La radiothérapie
complémentaire a de ce fait une place prépondérante.
¶ Chordomes sacrococcygiens
Notions de base
La conservation du corps de la première vertèbre sacrée suffit à
Le chordome du sacrum est une tumeur maligne de croissance lente préserver la stabilité de la ceinture pelvienne. En revanche, les
et insidieuse, dont le volume tumoral est d’emblée majeur (supérieur sacrectomies totales nécessitent théoriquement une restauration de
à 10 cm dans deux tiers des cas) lorsque le patient vient consulter. la continuité pelvienne qui peut être réalisée par une arthrodèse
Une sacrectomie radicale n’est donc réalisable que dans 10 à 50 % iliolombaire instrumentée permettant une verticalisation et une
des cas selon les séries [17, 22, 39, 41]. Une extension tumorale antérieure déambulation précoce du patient (fig 7). Cependant, pour certains
est constante, mais elle est aussi associée, dans environ 60 % des auteurs, la stabilité axiale est suffisamment assurée par le
cas, à une rupture corticale postérieure et une extension dans les développement du « hamac biologique », formé par les muscles
muscles glutéaux [38, 41]. Un bilan d’imagerie préopératoire aussi attachés d’une part sur l’anneau pelvien, et d’autre part sur la partie
précis que possible est donc indispensable afin de planifier le geste distale de la dernière vertèbre lombaire laissée en place [15]. L’opéré
chirurgical. est alors immobilisé en décubitus dorsal pendant 8 à 12 semaines,
La crainte des séquelles neurologiques a longtemps fait hésiter les puis verticalisé progressivement dans une orthèse en plastique.
chirurgiens à pratiquer la résection d’une portion plus ou moins
importante de sacrum et des racines nerveuses correspondantes. Méthodes chirurgicales
Malheureusement, en l’absence de traitement ou en cas de récidive, On a le choix entre la résection et le curetage endolésionnel.
l’évolution de la tumeur finit par entraîner des troubles
neurologiques sévères avec une paralysie complète de la queue-de- • Résection radicale
cheval et une atteinte des membres inférieurs. Les conséquences des
résections sacrées sont maintenant bien connues, notamment grâce Passant à distance de la tumeur, avec une marge de tissus sains d’au
aux études de Stener et Gunterberg [42]. Les troubles neurologiques moins 1 cm, c’est le traitement de choix sur le plan carcinologique. Il
sont dominés par l’atteinte des fonctions sphinctériennes et sont plus faut distinguer les sacrectomies hautes (niveaux S1 et S2) des
ou moins sévères selon le niveau de la sacrectomie. Tant que les sacrectomies basses (niveaux S3, S4 et S5).
racines S1 sont conservées, les troubles neurologiques sur les Les sacrectomies basses sont des interventions peu hémorragiques
membres inférieurs sont rares. Le sacrifice unilatéral des nerfs sacrés et relativement rapides pour un chirurgien entraîné (en moyenne
ou la conservation des trois premières racines sacrées d’un côté, et 3 heures). Elles sont réalisées par voie postérieure isolée et se
des deux premières racines controlatérales, n’entraîne que peu de compliquent rarement.
troubles, avec une fonction sphinctérienne proche de la normale. En revanche, il faut insister sur la durée et le saignement importants
Quand le niveau d’exérèse se situe en S2, les racines S1 peuvent être des amputations hautes du sacrum, chirurgie lourde, compliquée
conservées, mais les autres nerfs sont inclus dans la pièce de dans environ 30 à 40 % des cas de surinfection locale nécessitant
résection. Le déficit neurologique est mineur sur les membres parfois une, voire plusieurs réinterventions. L’utilisation d’une voie
inférieurs, alors que les troubles génitaux et sphinctériens sont postérieure isolée ou d’une voie combinée reste discutée selon les
majeurs, à type d’impuissance, d’incontinences urinaire et anale. auteurs : MacCarthy, Localio, Stener et Gunterberg recommandent
Cependant, la conservation des racines S2 limite d’environ 50 % la une double voie, antérieure et postérieure, à une ou deux équipes
sévérité des troubles neurologiques [2, 8, 39]. Si la tumeur atteint le [24, 25, 42]
. Pour Localio, l’intervention est menée par deux équipes,
sacrum jusqu’au niveau S1, tous les nerfs sacrés doivent être inclus simultanément, sur un opéré en décubitus latéral. Pour Stener,
dans la pièce opératoire. Les troubles génitosphinctériens sont l’intervention est assurée par une seule équipe en commençant par
identiques. Les troubles neurologiques sur les membres inférieurs une voie d’abord antérieure sur un opéré en décubitus dorsal, puis
sont plus sévères en raison du sacrifice des racines S1, mais une une voie postérieure après avoir retourné le patient en décubitus
fonction motrice reste possible par l’innervation des racines L5. La ventral. En revanche, d’autres auteurs ont réalisé, par voie
chirurgie des tumeurs du sacrum inclut également la résection d’une postérieure isolée, des amputations hautes du sacrum [32, 39, 46]. Dans
bonne partie des muscles grand glutéal et piriforme, mais l’extension l’abord antérieur par voie médiane sous-péritonéale, les vaisseaux
active de hanche reste possible par l’action compensatrice des iliaques internes sont ligaturés, ainsi que les vaisseaux sacrés
muscles ischiojambiers et adducteurs. médians et latéraux. Les chaînes sympathiques sont sectionnées à
2 voie
rhino-
septale
3
4
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A *
B
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