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REVUE GÉNÉRALE
a
Hôpital Robert-Debré, CHRU de Reims, avenue du M.L.-Koenig, 51092 Reims, France
b
Hôpital Maison-Blanche, CHRU de Reims, 51092 Reims, France
MOTS CLÉS Résumé Les tumeurs de l’orbite représentent une pathologie relativement fréquente et
Tumeurs de l’orbite ; posent des problèmes de diagnostic et de prise en charge. Elles peuvent être bénignes ou
Syndrome orbitaire ; malignes. Tous les tissus contenus dans l’orbite peuvent être le siège d’un développement
Imagerie orbitaire ; tumoral et de ce fait, elles sont très nombreuses. Parmi les tumeurs bénignes, on retiendra
Orbitotomies chez l’adulte les méningiomes et les hémangiomes caverneux et pour les tumeurs malignes,
les lymphomes, les métastases, les tumeurs d’origine ORL, les tumeurs de la glande lacrymale.
Elles se manifestent en général par une symptomatologie peu spécifique, le syndrome orbitaire,
associant exophtalmie, troubles oculomoteurs, signes inflammatoires, douleurs et parfois masse
palpable. L’imagerie (scanner RX, imagerie par résonance magnétique ou échographie Dop-
pler couleur) confirme l’existence d’une tumeur, précise son siège, son extension, l’existence
d’éventuelles métastases. La biopsie et l’examen anatomique et cytopathologique confirment
le type bénin ou malin de la tumeur. À partir de ces trois éléments : clinique, imagerie et ana-
tomie pathologique, la prise en charge est décidée, le plus souvent chirurgicale, selon l’avis
d’une réunion de concertation pluridisciplinaire en cas de tumeur maligne. La radiothérapie et
la chimiothérapie peuvent compléter le traitement.
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夽 Retrouvez cet article, plus complet, illustré et détaillé, avec des enrichissements électroniques, dans EMC Ophtalmologie : Ducasse A.
Tumeurs de l’orbite de l’adulte : des signes cliniques au traitement. EMC Ophtalmologie 2015;12(2):1—17 [Article 21-650-A-20].
∗ Auteur correspondant.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jfo.2015.11.009
0181-5512/© 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Ducasse A, et al. Tumeurs de l’orbite de l’adulte. J Fr Ophtalmol (2016),
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2 A. Ducasse et al.
KEYWORDS Summary Orbital tumors are a rather frequent pathology. Their diagnosis and treatment may
Orbital tumors; be difficult. They can be benign or malignant. All the tissues of the orbit can give rise to a
Orbital compartment tumor, resulting in their large number. Among the benign tumors, we have meningiomas and
syndrome; cavernous hemangiomas, and for the malignant tumors, lymphomas, metastasis, ENT tumors and
Imaging of the orbit; lacrimal gland tumors in the adult. Usually the signs are nonspecific, with proptosis, oculomotor
Orbitotomies disturbance, inflammatory signs, pain and sometimes a mass. Imaging (CT, MRI and color Doppler
ultrasound) shows the tumor, its location, extent and possible metastases. Biopsy and anatomic
and cytopathologic examination confirm the type of benign or malignant tumor. Based on these
three elements: clinical appearance, imaging and histology, the tumor will be treated, usually by
a surgical approach according to the recommendations of a multidisciplinary tumor conference.
Radiation therapy and chemotherapy may supplement the treatment.
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Pour citer cet article : Ducasse A, et al. Tumeurs de l’orbite de l’adulte. J Fr Ophtalmol (2016),
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Tumeurs de l’orbite de l’adulte 3
Signes inflammatoires
Oedème palpébral localisé ou diffus, chémosis conjonc-
tival, rougeur palpébrale ou périorbitaire, hyperhémie
conjonctivale, peuvent parfois faire place à un tableau de
pseudocellulite orbitaire pouvant évoquer une pathologie
infectieuse. Les signes inflammatoires peuvent être inau-
Figure 1. Exophtalmie droite vue en regard tangentiel. guraux.
Les douleurs
est la possibilité de réintégrer doucement le globe oculaire
à l’intérieure de l’orbite. Cette recherche n’apporte rien Elles se voient surtout en cas de tumeur maligne ; elles
du point de vue diagnostic et peut être responsable d’un peuvent être orbitaires ou périorbitaires.
réflexe oculocardiaque. Elle peut être pulsatile ou non, le
patient ressentant les pulsations au niveau de son globe Signes ophtalmologiques
oculaire ou à l’intérieur du crâne, synchrones au pouls. On
recherchera alors un thrill, c’est-à-dire un frémissement à Ils surviennent le plus souvent au cours de l’évolution. Ce
la palpation du globe oculaire et un souffle intracrânien ou sont :
intraorbitaire. • une baisse d’acuité visuelle, surtout en cas de tumeur
intracônique ou de tumeur du nerf optique, avec hyper-
L’inspection du patient métropie induite possible ;
• une kératite, voire un ulcère d’exposition lié à
De face, regard droit devant, puis de profil, puis de trois
l’exophtalmie et à la lagophtalmie ;
quarts permet de suspecter l’exophtalmie. En cas de doute,
• une hypertonie oculaire, parfois majeure ;
on s’aidera d’un examen en regard tangentiel sur un patient
• des déficits campimétriques rencontrés principalement
couché ou assis en se plaçant à sa tête, ce qui met mieux en
dans les tumeurs du nerf optique : scotome ou déficit
évidence la saillie d’un ou des deux globes oculaires.
altitudinal ou hémianopsique ;
• des anomalies du fond d’œil : plis choroïdiens, témoignant
L’exophtalmométrie d’une compression du pôle postérieur, œdème papillaire
Une fois suspectée, l’exophtalmie sera confirmée par ou au contraire atrophie optique, oblitération veineuse,
un examen simple, l’exophtalmométrie (en France rarement artérielle ;
l’exophtalmomètre le plus souvent utilisé est celui de • des autres signes : on peut voir des déficits sensitifs dans
Hertel). On note ainsi la position de la cornée par rapport les territoires du nerf supraorbitaire ou infraorbitaire,
au plan bicanthal externe avec 3 chiffres : position du parfois une fistulisation cutanée d’une tumeur kystique.
globe oculaire droit, position du globe oculaire gauche et
distance intercanthale entre les deux canthus latéraux. L’examen orbitaire
Chez les sujets adultes de race caucasienne, la valeur
normale est inférieure à 18 ou 20 mm. Au-delà de 20 mm, il La palpation recherche une masse palpable en cas de tumeur
y a exophtalmie. De même, lorsque l’écart entre les deux antérieure. Lorsqu’elle existe, on note sa localisation, sa
yeux est supérieur à 2 mm, il existe une exophtalmie ou consistance, dure, molle ou rénitente, sa mobilité par
éventuellement une énophtalmie controlatérale. C’est un rapport au plan cutané et osseux, sa variabilité, son aug-
examen simple et rapide pouvant être répété pour sur- mentation ou sa diminution de volume ou de couleur, en
veiller l’évolution, à condition d’être réalisé par le même particulier à la toux, aux changements de position de la tête
opérateur, en reprenant la même distance intercanthale. ou aux pleurs. Il faut systématiquement retourner la pau-
On peut également confirmer l’exophtalmie par imagerie, pière supérieure, ce qui peut montrer une masse lacrymale
c’est le calcul de l’indice oculo-orbitaire IOO (cf. plus loin). par exemple.
La palpation des aires ganglionnaires préauriculaires,
Troubles oculomoteurs et dystopie du globe submentales et cervicales doit rechercher des adénopathies
associées. Un examen ORL avec rhinoscopie peut éventuel-
La perte du parallélisme des axes visuels est responsable lement être utile en cas de tumeur propagée d’origine ORL.
de troubles oculomoteurs, se manifestant le plus souvent
par la survenue d’une diplopie horizontale, verticale ou Examen général
oblique, le plus souvent permanente. Ces troubles se voient
principalement en cas d’exophtalmie non axile. Lorsque Recherche des signes d’appel en faveur d’une tumeur pri-
le déplacement est important dans le sens vertical, on mitive en cas de métastase orbitaire, ou au contraire d’une
parle de dystopie du globe oculaire. L’examen oculomoteur métastase dans le cadre d’une tumeur primitive orbitaire :
précise l’importance de la déviation oculomotrice, les limi- auscultation pulmonaire, palpation des seins, recherche
tations des mouvements oculomoteurs dans les 9 directions d’une hépatomégalie, etc.
Pour citer cet article : Ducasse A, et al. Tumeurs de l’orbite de l’adulte. J Fr Ophtalmol (2016),
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Éléments d’orientation
Les tumeurs intracôniques sont le plus souvent unilaté-
rales, responsables d’une exophtalmie axile, sans diplopie
avec des signes ophtalmologiques rapides, par exemple les
tumeurs du nerf optique ou les hémangiomes caverneux.
Les tumeurs extracôniques entraînent une exophtalmie
non axile avec souvent diplopie. Les tumeurs issues des sinus
frontaux ou ethmoïdaux déplacent le globe oculaire en bas
et en dehors. Les tumeurs de la glande lacrymale, elles,
le déplacent en bas et en dedans. Les tumeurs supérieures
refoulent le globe oculaire vers le bas avec hypotropie,
diplopie verticale, limitation de l’élévation et souvent pto-
sis. Les tumeurs de siège inférieur, plus rares, entraînent
une hypertropie avec une diplopie verticale.
Les tumeurs postérieures près de l’apex orbitaire
peuvent entraîner deux syndromes : le syndrome dit de la
fissure orbitaire supérieure ou encore de la fente sphénoï-
dale, associant une paralysie des nerfs crâniens III, VI et
parfois IV avec au maximum une ophtalmoplégie complète,
atteinte du V avec hypo- ou anesthésie cornéenne ; et le Figure 2. Tomodensitométrie en coupe coronale qui montre du
syndrome de l’apex orbitaire associant les mêmes atteintes côté gauche une lésion intraosseuse pénétrant à l’intérieur de
et une cécité par atteinte du nerf optique. l’orbite et qui est une histiocytose X.
Le caractère pulsatile de l’exophtalmie doit faire recher-
cher une fistule artérioveineuse carotidocaverneuse ou
durale. Il existe alors souvent une dilatation des vaisseaux 70. On parle d’exophtalmie de grade I entre 70 et 100, de
conjonctivaux en tête de méduse périlimbique, très évoca- grade II lorsque l’IOO est égal à 100 et de grade III si l’IOO
trice, et un souffle ; ce sont des urgences neurochirurgicales est supérieur à 100.
qui justifient une imagerie vasculaire intracrânienne et une
prise en charge neuroradiologique. L’imagerie par résonance magnétique
Elle étudie surtout les parties molles avec deux types de
Imagerie séquence, pondérées en T1 où le vitré apparaît en noir, la
graisse en blanc et pondérées en T2 où le vitré devient blanc
Elle est devenue incontournable devant toute pathologie et la graisse devient grise (Fig. 3).
orbitaire. Trois examens sont utiles, réalisés isolément ou On utilise les mêmes plans de coupe : axial, coronal
en association. Ils permettent d’affirmer l’existence de la et sagittal avec parfois des coupes sagittales obliques
tumeur, de la localiser, de préciser ses limites, son exten- selon un plan dénomme PNOTO, (plan neuro-oculaire
sion, d’éventuelles compressions des structures adjacentes. trans-occipital). On peut également utiliser un produit de
Elle s’avère également utile à la recherche d’adénopathies contraste, le Gadolinium qui peut modifier le signal lésionnel
cervicales ou de métastases. après injection.
Des séquences particulières peuvent être utilisées : écho
La tomodensitométrie ou scanner RX de spin, imagerie en suppression de graisse, séquence de
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diffusion. L’IRM permet une étude plus fine des tissus mous,
en particulier pour étudier certains rapports (la dure-mère)
et elle permet parfois d’évoquer la nature histologique du
processus en cause.
Rappelons qu’elle a des contre-indications formelles :
suspicion de corps étranger ferro-magnétique intraorbitaire,
pace maker, valve cardiaque ancien modèle, ancien clips
neurochirurgicaux et claustrophobie.
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Infections et inflammations orbitaires myxomes, les histiocytomes fibreux, les fibrosarcomes, les
rhabdomyomes, les léiomyomes, les léiomyosarcomes, les
On peut distinguer : les cellulites orbitaires, en géné- lipomes et les liposarcomes.
ral bactériennes à staphylocoques, streptocoques, pré- La tumeur fibreuse solitaire de l’orbite fait partie de ces
ou rétroseptales, d’étiologie variée chez l’adulte : trau- tumeurs mésenchymateuses primitives. Bien que rare, elle
matisme, septicémie, infection locorégionale, sinusienne, pose des problèmes difficiles ; elle a un potentiel de récidive
cutanée ou dentaire et les abcès orbitaires collectés souvent locale et parfois de métastases.
sous-périostés entre la paroi orbitaire et le périoste. Plus
rares, les mycoses orbitaires et les fasciites nécrosantes,
tableaux gravissimes où les signes infectieux et inflamma- Les tumeurs nerveuses
toires dominent avec mise en jeu du pronostic vital du
patient. Encore plus rares, les lésions parasitaires, en par- Les gliomes du nerf optique se voient principalement chez
ticulier le kyste hydatique. l’enfant dans le cadre de maladie de Recklinghausen, neu-
Toutes ces infections se manifestent en général par rofibromatose de type I. Chez l’adulte, on rencontre des
un tableau brutal, douloureux, unilatéral, avec des signes gliomes malins évolutifs entraînant rapidement le décès du
inflammatoires marqués, parfois des signes généraux : patient. Les signes d’appel sont surtout visuels : baisse de
fièvre, altération de l’état général. . . l’acuité visuelle, dyschromatopsie, déficit campimétrique
associé à une exophtalmie, des douleurs, une ophtal-
Orbitopathies inflammatoires idiopathiques moplégie, un œdème et des hémorragies papillaires. Ce
non spécifiques gliome va s’étendre en arrière vers le chiasma optique,
éventuellement vers l’hypothalamus et le troisième
Anciennes pseudotumeurs inflammatoires, ces tableaux ventricule.
se présentent cliniquement et radiologiquement comme Les schwannomes ou neurilemmomes : ce sont des
une tumeur orbitaire. L’évolution sous-corticothérapie et tumeurs bénignes développées à partir d’un nerf péri-
l’aspect histologique de la biopsie permettent d’affirmer phérique. Par ordre de fréquence, ils touchent le nerf
le caractère non tumoral. Elles peuvent être uni- ou bila- oculomoteur (III) puis le nerf trochléaire (IV). Ils peuvent
térales, localisées aux muscles (myosites), à la glande être intra- ou extracôniques et posent des problèmes diffi-
lacrymale (dacryoadénites) ou diffuses. Le diagnostic diffé- ciles de diagnostic avec un hémangiome caverneux. En IRM
rentiel avec un lymphome est souvent difficile. L’épreuve on note des zones cellulaires solides en isosignal en écho spin
thérapeutique par corticothérapie à fortes doses (1 à T1 et en hyposignal en écho spin T2 et des zones myxoïdes
2 mg/kg par jour) permet de faire régresser la symptomato- en hyposignal T1, hypersignal T2. C’est une tumeur encap-
logie mais n’écarte pas formellement le lymphome qui peut sulée. L’exérèse complète est possible lorsqu’elle est peu
diminuer également sous-corticothérapie. volumineuse.
Il existe également des orbitopathies inflammatoires Les neurofibromes : rencontrés dans le cadre de neurofi-
spécifiques rencontrées dans la sarcoïdose, la maladie de bromatose, ils peuvent être uniques et souvent situés dans
Wegener, le lupus érythémateux disséminé, les collagé- la région supérieure de l’orbite.
noses, etc. On insiste plus récemment sur le syndrome des Les méningiomes sont des tumeurs nerveuses les plus fré-
immunoglobulines IgG 4. quentes. On sépare :
• les méningiomes des gaines du nerf optique. Touchant
Traumatismes préférentiellement la femme, souvent entre 30 et 50 ans,
les signes ophtalmologiques prédominent avec baisse
Le contexte est différent, mais certains traumatismes
d’acuité visuelle et déficit campimétrique. L’exophtalmie
peuvent à distance poser un problème de diagnostic diffé-
y est tardive, de même que les troubles oculomoteurs.
rentiel avec une pathologie tumorale ; c’est le cas des corps
L’imagerie montre un épaississement du nerf optique fusi-
étrangers intraorbitaires méconnus, générant des trajets fis-
forme ou irrégulier avec un aspect assez spécifique, « en
tuleux avec inflammation locale.
rail » : la lésion hyperdense entourant le nerf hypodense.
Actuellement le traitement de choix est la radiothérapie
stéréotaxique fractionnée [14] ;
Les différentes tumeurs de l’adulte • les méningiomes des parois [15], beaucoup plus fréquents
Elles sont très nombreuses et variées, de fréquence tout que ceux des gaines, touchant également préférentielle-
à fait inégale. Nous insisterons ici principalement sur les ment la femme, 3 femmes pour un homme. D’évolution
tumeurs rencontrées de façon fréquente. lente, ce sont des tumeurs bénignes, probablement hor-
On peut séparer les tumeurs primitives, les tumeurs monodépendantes. Le plus souvent, elles naissent au
secondaires et les tumeurs propagées [13]. niveau des ailes du sphénoïde, en particulier de la grande
aile et vont avoir tendance à comprimer le nerf optique et
atteindre la fissure orbitaire supérieure. Le méningiome
Les tumeurs primitives en plaque de la grande aile entraîne une baisse progres-
sive visuelle aboutissant à une cécité. L’imagerie met
Tumeurs mésenchymateuses en évidence une hyperostose avec condensation osseuse
et la partie méningiomateuse de la tumeur, soit sur le
Développées à partir du tissu conjonctif, elles peuvent versant intracrânien, soit sur le versant intraorbitaire
être malignes ou bénignes. On peut citer les fibromes, les (Fig. 5).
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on peut s’aider d’une désinsertion musculaire pour pénétrer Les orbitotomies inférieures
à l’intérieur du cône fasciomusculaire. C’est la voie d’abord
actuellement utilisée le plus souvent dans les angiomes Elles sont rarement utilisées ; la plus classique est la voie
caverneux en s’aidant d’une congélation par cryode ou de Caldwell Luc, abordant le plancher orbitaire par le sinus
d’une coagulation proche de la tumeur (Fig. 11). maxillaire.
Le choix de l’orbitotomie est un temps fondamental de la
prise en charge qui doit être particulièrement réfléchi avant
Les orbitotomies latérales
l’incision.
Elles peuvent se faire avec ou sans dépose osseuse (Fig. 12).
L’incision cutanée est une incision de type Wright en S
allongé ou une incision dans le pli palpébral supérieur pro- Les complications
longée au niveau du canthus latéral. Lorsque la dépose
osseuse est réalisée, il s’agit d’une intervention de Krön- Cette chirurgie n’est pas dénuée de complications. Les prin-
lein, déposant le pilier latéral de l’orbite puis le refixant cipales sont :
en fin d’intervention. Cette voie d’abord permet de retirer • la cécité postopératoire, souvent liée à un héma-
les tumeurs extracôniques latérales et les tumeurs intracô- tome compressif ou éventuellement une oblitération de
niques situées en dehors du nerf optique. l’artère centrale de la rétine ou une neuropathie isché-
mique antérieure aiguë. La surveillance peropératoire de
la taille de la pupille et la surveillance postopératoire
Les orbitotomies médiales
notant la survenue d’une éventuelle mydriase liée à un
Les voies paralatéronasales, médiofaciales ou transfaciales hématome doivent être minutieuses ;
contournant l’aile du nez jusqu’à la lèvre supérieure per- • des complications musculaires sont possibles : incar-
mettent d’aborder la partie médiale de l’orbite et de cération ou section musculaire, source de troubles
l’ethmoïde. Il faudra être particulièrement vigilant à ne oculomoteurs, de diplopie postopératoire ; également des
ptosis par atteinte du releveur de la paupière supérieure ;
• des atteintes cornéennes avec anesthésie cornéenne, syn-
drome sec, kératite d’exposition ;
• des complications infectieuses : cellulite orbitaire, abcès
sous périosté ;
• à distance une énophtalmie, des cicatrices vicieuses.
Gestes associés
Dans quelques cas, on peut utiliser :
Figure 12. Orbitotomie latérale avec dépose osseuse type Krön- • une embolisation, un curage ganglionnaire avec paroti-
lein pour un hémangiome caverneux orbitaire intracônique droit. dectomie ;
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Tumeurs de l’orbite de l’adulte 13
• une chirurgie de métastase isolée, hépatectomie réglée, of the orbit from 1976 to 2011. Ophthal Plast Reconstr Surg
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Pour citer cet article : Ducasse A, et al. Tumeurs de l’orbite de l’adulte. J Fr Ophtalmol (2016),
http://dx.doi.org/10.1016/j.jfo.2015.11.009