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A. TUMEURS GLANDULAIRES
I. Tumeurs des organes creux
1. Tumeurs colorectales
a. Adénome
Il est important de bien screener le patient et sa famille et d’avoir un interrogatoire assez important pour bien
dépister et prendre en charge le cancer colorectal (CCR).
Exemple de polypes multiples dans le cadre d’une polypose adénomateuse familiale (PAF). On observe des
polypes en nombre très important, ces patients subissent généralement une colectomie très jeune.
Les polypes peuvent prendre un aspect pédiculé (avec un pied). Ils ont
un caractère proliférant, et on peut observer un épaississement de la
muqueuse qui va doubler voire tripler de volume.
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Sur ces images sont représentés des adénomes pédiculés : ils sont faciles à enlever à l’aide d’une anse
diathermique. Les polypes sessiles quant à eux sont plus difficiles à enlever (leur base d’implantation est plus
large).
b. Cancer (adénocarcinome)
L’adénocarcinome du colon et du rectum est un cancer très fréquent (la seconde cause de décès par cancer)
dont l’âge moyen d’apparition est de 60 à 65 ans. Le siège est le plus souvent sur le rectosigmoïde (66%), plus
rarement sur le colon gauche, le caecum ou le transverse.
Les signes fonctionnels peuvent être présents ou non et se manifestent principalement par des douleurs
abdomniales, des troubles du transit et des hémorragies (rectorragies en cas de cancer du colon gauche,
melena en cas de cancer du colon droit). Il peut également y avoir des syndromes rectaux (épreintes et
tenesmes).
On va ensuite aller regarder ces lésions pour regarder le niveau d’infiltration du cancer et en fonction de
l’envahissement, on va donner un score d’après la classification TNM :
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Concernant les traitements, pour un CCR métastatique, il faut rechercher de manière systématique sur la
tumeur, des mutations de KRAS et NRAS qui sont présentes dans environ 50 % des CCR. Si des mutations de
KRAS et NRAS sont retrouvées, les traitements ciblés par anti-EGFR (cetuximab et panitumumab) sont contre-
indiqués.
Les mutations de BRAF sont souvent retrouvées dans les cancers les plus agressifs et, dans ce cas là, des
thérapies ciblées sont appliquées.
Il est également important de connaitre le statut MSI (instabilités microsatellitaires) pour le risque génétique
(syndrome de Lynch). Quand le/la patient(e) a un syndrome de Lynch, on va essayer d’étendre la recherche à
la famille. Les options de traitements par chimiothérapie et immunothérapie fonctionnent très bien chez les
patients MSI. En effet, un patient MSI présentera des tumeurs très instables avec beaucoup de mutations.
Cette instabilité génétique entraine le relarguage de plus de néo-antigènes à la surface des cellules tumorales
qui pourront être ainsi reconnus par plus de cellules immunitaires.
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En résumé :
- Les tumeurs bénignes :
• Masses uniques, arrondies, encapsulées, homogènes, de même consistance et de même
coloration que le tissu normal voisin qu'elles repoussent et déforment. Elles sont de même
consistance et de même couleur sur l’ensemble des coupes.
• Elles peuvent être kystiques (cystadénome).
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1. Glande mammaire
Tumeur bénigne à fibroadénome :
- Tumeurs à double composante : glandulaire et conjonctive.
- Plutôt arrondies, fermes, mobiles quand on mobilise la patiente avec des canaux épithéliaux qui sont
refoulés en fentes étirées par la prolifération du tissu conjonctif.
- Terrain : femme jeune (qui va sentir une masse, une petite boule, nodule, qui peut être douloureuse)
- Pronostic : ils ne récidivent pas si l’exérèse a été complète.
Microscopiquement, on pourrait croire que ces glandes sont normales mais on note leur aspect arrondi.
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L’adénocarcinome mammaire :
- Macroscopiquement : tumeur stellaire, adhérente (rétraction du mamelon quand il est proche).
- Microscopiquement : Il y a 2 stades à connaître
• Carcinome in situ : la prolifération carcinomateuse reste limitée aux canaux et ne dépasse pas la
membrane basale.
• Micro-invasif : stade intermédiaire, les cellules cancéreuses ne dépassent pas plus d’1 mm autour
des canaux.
• Invasif : plus ou moins bien différenciée. Il faudra rechercher la présence d’emboles vasculaires
ou lymphatiques. Il y a un dépassement de la membrane basale.
- Pronostic : défini grâce
• Au grade histopronostique de Scarff, Bloom et Richardson (SBR). Ce grade est basé sur le degré
de différenciation glandulaire, l'importance des anomalies cytonucléaires et le nombre de
mitoses.
• Au T.N.M. clinique (taille de la tumeur, nombre et siège des adénopathies métastatiques,
métastases à distance).
• Classification en 4 familles selon les statuts des récepteurs hormonaux et de HER2.
On sait que les tumeurs qui n'expriment ni des récepteurs aux hormones (œstrogène et progestérone) ni le
récepteur HER2 (cancer du sein triple négatif) sont de très mauvais pronostic alors que les tumeurs exprimant
les récepteurs hormonaux sont plutôt de bon pronostic dans la majorité des cas (à confronter également aux
nombres de mitoses retrouvées).
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Autrefois, les tumeurs exprimant HER2 étaient de très mauvais pronostic (notamment, si elles étaient
associées à un grade élevé et de grande taille puisque ce sont des facteurs péjoratifs). Mais désormais, leur
pronostic a complètement changé depuis qu’elles peuvent être traitées par des anti-HER2. Leur pronostic
égale même désormais celui des cancers qui surexpriment les récepteurs hormonaux.
HER2 est un oncogène surexprimé dans 10 à 15 % des cancers du sein chez les patientes.
Ainsi, il est nécessaire de connaître à la fois les données cliniques : la taille, … mais aussi les facteurs
histopronostiques et les récepteurs hormonaux pour ajouter une valeur pronostique et prédictive de la
réponse thérapeutique.
Exemples d’images macroscopiques de tumeurs malignes de la glande mammaire :
Carcinome canalaire invasif était l’ancien nom. Désormais, on ne dit plus canalaire mais carcinome non
spécifique. Il existe une 30aine de carcinomes différents. Les carcinomes non spécifiques sont les plus
communs, ils représentent 70%. Les 2 types suivants sont à connaitre : les carcinomes non spécifiques et les
carcinomes nodulaire invasifs.
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Pour les images des canalaires : on peut voir qu’il y a à la fois des glandes d’aspect à peu près normal qui sont
de petite taille et composées d’une double couche cellulaire mais également des glandes cancéreuses d’aspect
tortueux et qui donnent l’impression d’infiltrer partout.
La double composante cellulaire correspond à des cellules myoépithéliales qui sont en bordure de la
membrane basale et au milieu, on a les cellules luminales. C’est à partir de ces cellules myoépithéliales que
vont se développer les cancers. Ainsi, dans un cancer, il n’y a pas de cellules myoépithéliales. Donc, on applique
un marqueur des cellules myoépithéliales, il sera absent et on saura alors que ce sont des glandes tumorales.
Ce marquage permettra de définir le caractère malin ou non.
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Pour les images des lobulaires : l’aspect est un peu plus fourbe, les cellules sont alignées en file indienne avec
un aspect pas forcément atypique. Elles ont perdu leur cohésion cellulaire. Elles vont certes se mettre les unes
à côté des autres, mais il n’y aura pas d’amas qui vont se former. Ainsi, la perte de cohésion cellulaire va
favoriser la migration cellulaire et donc le caractère métastatique. Une IRM cérébrale sera préscrite en plus
aux patient(e)s afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de métastase cérébrale puisque ces cancers ont plus tendance
à métastaser. Des métastases ovariennes sont aussi souvent retrouvées.
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À RETENIR :
Le stade tumoral est défini en fonction :
- Du diamètre de la masse ou de la plus grande dimension tumorale mesurée pour les carcinomes se
développant au sein des organes pleins (comme le cancer du sein).
- Du degré d’infiltration pour les carcinomes se développant au sein des organes creux (comme le CCR).
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