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Chapitre 19

Tumeurs biliaires
O. ERNST

Les tumeurs biliaires peuvent atteindre l’ensemble de l’arbre féminine est nette (trois femmes pour un homme). Lorsqu’il est
biliaire (voies biliaires intrahépatiques, voie biliaire principale, associé à un calcul vésiculaire, le cancer vésiculaire est souvent
vésicule biliaire et canal cystique). Il s’agit le plus souvent de can- nommé calculo-cancer.
cers correspondant à des adénocarcinomes. Ces cancers des voies Le cancer vésiculaire peut être découvert dans trois circonstances
biliaires sont rares, mais leur incidence est en augmentation. Dans cliniques différentes. Il peut s’agir d’une découverte anatomopatho-
60 p. 100 des cas il s’agit de cancers de la vésicule biliaire et dans logique après une cholécystectomie réalisée pour une lithiase vési-
40 p. 100 des cas des voies intrahépatiques ou de la voie biliaire culaire. À l’opposé, il peut s’agir d’un ictère provoqué par une
principale. Nous étudierons successivement les cancers de la vési- atteinte directe de la voie biliaire principale ou de la convergence
cule biliaire et les cancers des voies biliaires extrahépatiques, le biliaire. La tumeur vésiculaire peut aussi être découverte par des
cholangiocarcinome intrahépatique (encore appelé périphérique) douleurs de l’hypocondre droit et une altération de l’état général,
étant traité dans le chapitre 3 sur les tumeurs hépatiques malignes. témoignant d’une dissémination locale ou métastatique.

IMAGERIE
CANCER DE LA VÉSICULE BILIAIRE
En échographie, la tumeur vésiculaire donne un épaississement
GÉNÉRALITÉS
irrégulier et localisé de la paroi. Tout épaississement pariétal loca-
La grande majorité des cancers de la vésicule sont des adénocar- lisé de plus de 10 mm est fortement suspect de cancer. Dès le stade
cinomes bien différenciés (85 p. 100 des cas). Il existe cependant de découverte, il peut exister une extension dans le foie, vers la
d’autres tumeurs malignes primitives et des métastases, en particu- convergence biliaire ou des métastases hépatiques. En cas d’ictère,
lier de mélanomes. Ces tumeurs donnent rapidement des métastases on visualise une masse englobant une partie de la vésicule, du seg-
ganglionnaires dans le pédicule hépatique et autour du pancréas ment IV du foie et de la convergence biliaire ou de la voie biliaire
céphalique, tout en s’étendant localement au foie, à la voie biliaire principale. Un calcul vésiculaire est souvent associé.
principale, au duodénum et au côlon. Les métastases hépatiques et La TDM (Figure 19-1) est le premier examen pour le bilan
une carcinose péritonéale ne sont pas rares. La survie globale est de d’extension. Il doit être tri- ou quadriphasique (sans injection, phase
5 p. 100 à 5 ans. Le seul traitement curatif est la résection chirurgi- artérielle, phase veineuse, phase tardive). L’épaisseur de coupe en
cale pour les tumeurs T1 ou T2, c’est-à-dire limitées à la paroi vési- acquisition doit être inférieure à 2 mm avec un chevauchement
culaire ou avec une infiltration extrapariétale limitée au tissu intercoupe. Le cancer vésiculaire de petite taille apparaît comme un
conjonctif [1]. Plusieurs facteurs de risques sont connus : la pré- épaississement localisé de la paroi vésiculaire, de rehaussement
sence d’une lithiase vésiculaire retrouvée dans plus de 70 p. 100 des variable après injection [2]. Si la tumeur est plus importante, on
cas, des calcifications de la paroi vésiculaire (vésicule porcelaine) observe une masse englobant une partie de la vésicule et s’étendant
et les anomalies congénitales à type de kyste du cholédoque ou de façon variable dans le foie ou en sous-hépatique. Même une
d’anomalie de la jonction biliopancréatique. La prédominance volumineuse tumeur peut ne pas envahir la totalité de la vésicule.
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2 VOIES BILIAIRES

Fig. 19-1a Fig. 19-1b

Fig. 19-1c

Figure 19-1 Adénocarcinome vésiculaire.


TDM. Ce cancer survient souvent chez des
patients porteurs de volumineux calculs vésiculai-
res, souvent calcifiés, visibles en TDM sans pré-
paration (a). Après injection, la TDM montre une
masse hypovascularisée infiltrant la paroi vésicu-
laire et le parenchyme hépatique adjacent (b).
Cette masse remonte vers la convergence biliaire
qu’elle obstrue, entraînant une dilatation des
voies biliaires intrahépatiques (c).

Une calcification dans la masse correspondant à un macrocalcul même si une partie de la vésicule reste visible. Les cholécystites
vésiculaire est souvent visible. Une dilatation des voies biliaires aiguës peuvent donner des épaississements pseudo-tumoraux de la
intrahépatiques témoigne d’une atteinte de la convergence biliaire paroi vésiculaire, qui ne doivent pas être interprétés à tort comme
ou de la voie biliaire principale. Dans près de la moitié des cas, la des tumeurs. Il est exceptionnel qu’un adénocarcinome vésiculaire
tumeur est hyperdense par rapport au foie durant la phase artérielle, soit découvert lors d’une symptomatologie de cholécystite aiguë [3].
pour devenir isodense en phase portale. Les autres tumeurs peuvent
être hypo- ou isodenses à tous les temps, ne se rehausser qu’en
phase veineuse, devenir hypodenses en phase portale après avoir été FORMES PARTICULIÈRES
hyperdenses en phase artérielle. La TDM doit rechercher des signes
Découverte fortuite, polype et cholécystite chronique
de non-résécabilité chirurgicale : métastases hépatiques, atteinte
vasculaire du pédicule hépatique, carcinose péritonéale, adénopa- Lors des cholécystectomies, une tumeur peut être découverte de
thies de plus de 1 cm de diamètre. L’atteinte de la convergence façon fortuite dans 1 à 5 p. 100 des cas [3, 4], voire plus [5]. Le
biliaire ou de la voie biliaire principale traduit une extension tumo- diagnostic pré-opératoire est généralement celui de colique hépati-
rale importante, rendant la tumeur non résécable. que ou d’adénomyose vésiculaire. Seul l’examen anatomopatholo-
Le principal intérêt de l’IRM (Figure 19-2) est l’étude morpho- gique fait le diagnostic [3].
logique des voies biliaires chez les patients ictériques avant un Le polype vésiculaire est habituellement de découverte fortuite
drainage palliatif. L’IRM ne remplace pas la TDM dans le bilan en échographie. Certes, ces lésions polypoïdes peuvent correspon-
d’extension. Le cancer vésiculaire est hypo-intense en T1, faible- dre à des adénocarcinomes, mais il s’agit le plus souvent de lésions
ment hyperintense en T2 et présente, comme en TDM, un rehaus- bénignes à type de dépôts de cholestérol souvent multiples et de
sement variable après l’injection de produit de contraste. La cho- moins de 5 mm de diamètre, mais pouvant parfois atteindre plus de
langiographie par IRM doit s’étudier dans le plan frontal, frontal 10 mm, d’adénomyose, de lésions inflammatoires ou d’adénome.
oblique à 30° dans l’axe de la convergence et axial. Toutes les études concordent pour montrer que la majorité des
lésions polypoïdes de plus de 10 mm de diamètre sont malignes. Le
traitement chirurgical est donc habituellement proposé pour tous les
VALEUR DIAGNOSTIQUE DES DIFFÉRENTS EXAMENS
polypes de plus de 10 mm de diamètre. Pour les polypes de taille
Le cancer de la vésicule est souvent découvert lors d’une écho- inférieure, la chirurgie est conseillée [6] si le polype est associé à
graphie qui montre un épaississement localisé de la paroi vésicu- un calcul vésiculaire ou si sa base d’implantation est large ou
laire de plus de 10 mm ou une masse tissulaire infiltrant la vésicule. encore si un épaississement focal irrégulier de la paroi est observé.
Un examen tomodensitométrique multibarrette est alors indispensa- Dans les polypes inférieurs à 10 mm, un traitement chirurgical n’est
ble afin de réaliser un bilan d’extension local et régional. L’IRM a priori pas indiqué. Un suivi à 6 mois, puis annuel est souvent pro-
n’a pour intérêt que d’effectuer une cartographie biliaire avant un posé pour les polypes de 5 à 10 mm.
drainage biliaire palliatif chez un patient ictérique. Un diagnostic erroné de tumeur vésiculaire est souvent fait pour
Signalons que toute masse tissulaire infiltrant nettement la paroi les cholécystites xanthogranulomateuses. En effet, il existe un
vésiculaire correspond probablement à une tumeur vésiculaire, épaississement pariétal net de la vésicule et une infiltration périvé-
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TUMEURS BILIAIRES 3

Fig. 19-2a Fig. 19-2b Fig. 19-2c

Fig. 19-2f

Fig. 19-2d Fig. 19-2e

Figure 19-2 Adénocarcinome vésiculaire. IRM et cholangiographie. En IRM, le carcinome vésiculaire est hypo-intense en T1 (a) et hypovascu-
larisé (b et c) comme en TDM. L’épaississement de la paroi vésiculaire et le calcul sont ici bien visibles en écho de gradient T2 (d). La cholangio-IRM
(e) comme la cholangiographie directe (f) mettent évidence la sténose des voies biliaires qui se situent habituellement juste sous la convergence.

siculaire [7]. Devant un tel tableau, la visibilité en TDM d’une ligne


muqueuse complète se rehaussant après injection et de zones foca- Fig. 19-4a

les hypodenses doit faire évoquer la possibilité d’une cholécystite


xanthogranulomateuse [7].

Métastases vésiculaires
Les métastases vésiculaires ne sont pas exceptionnelles. Il s’agit
dans plus de la moitié des cas de métastases de mélanome (Figu-
res 19-3 et 19-4), mais il peut aussi s’agir de métastases de cancer
du rein, du sein ou des poumons [8]. Elles peuvent être découvertes
devant des signes évoquant une cholécystite ou lors du bilan

Fig. 19-4b

Figure 19-3 Métastase vésiculaire. TDM avec injection. Les métas- Figure 19-4 Métastases vésiculaires de mélanome. TDM réalisé
tases vésiculaires les plus fréquentes sont dues aux mélanomes. Elles après injection au temps portal. Épaississement irrégulier de la
apparaissent comme un épaississement arrondi de la paroi vésiculaire. En paroi vésiculaire (a), associé à des nodules hépatiques correspondant à
TDM, l’image est mieux visible après injection de produit de contraste. des lésions secondaires (b) d’un mélanome.
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4 VOIES BILIAIRES

d’extension de la maladie [9]. L’imagerie met en évidence un épais- Type I Type II


sissement de la paroi vésiculaire similaire à ce qui observé en cas
d’adénocarcinome vésiculaire. En cas de mélanome, il est possible
d’observer une hyperintensité en T1 globale ou focale [8]. Il n’y a
habituellement pas de calcul vésiculaire associé [9].

TUMEURS DES VOIES BILIAIRES :


CHOLANGIOCARCINOMES

Dans ce chapitre seront vus les cholangiocarcinomes, c’est-à-dire


Type IIIa Type IV Type IIIb
les adénocarcinomes d’origine biliaire. Ces cholangiocarcinomes sont
souvent séparés en cholangiocarcinomes extrahépatiques, qui attei-
gnent la voie biliaire principale en respectant la convergence biliaire,
et cholangiocarcinomes intrahépatiques, atteignant la convergence
biliaire ou les voies biliaires intrahépatiques. L’adénocarcinome vési-
culaire est parfois inclus dans les cholangiocarcinomes extra-
hépatiques. Les cholangiocarcinomes atteignant la convergence
biliaire principale sont appelés tumeurs de Klatskin et représentent la
majorité des cas.
Figure 19-5 Classification de Bismuth et Corlette des cholangio-
GÉNÉRALITÉS carcinomes du hile hépatique.

Le cholangiocarcinome est la tumeur la plus fréquente des voies


biliaires. Son incidence augmente depuis 20 ans, avec approximati-
– le type II atteint le plafond de la convergence ;
vement 600 nouveaux cas par an en France. Il existe des facteurs de
– le type III atteint la convergence et le canal biliaire hépatique
risque, qui sont classiquement la cholangite sclérosante primitive,
droit (IIIa) ou gauche (IIIb) ;
les malformations congénitales entraînant une stase biliaire (méga-
– le type IV atteint la convergence et les canaux hépatiques droit
cholédoque, anomalie de la jonction biliopancréatique, maladie de
et gauche.
Caroli), les distomatoses orientales à Clonorchis sinensis ou Opis-
Aucune résection n’est envisageable dans le type IV.
torchis felineus et les lésions papillaires des voies biliaires. Ces fac-
teurs prédisposants sont toutefois rarement retrouvés. L’extension
locale de la tumeur se fait par les lymphatiques périportaux et le IMAGERIE
long des gaines nerveuses. La clinique de ces tumeurs est pauvre,
la tumeur étant asymptomatique avant la survenue d’une obstruc- Le premier examen réalisé consiste le plus souvent en une écho-
tion canalaire provoquée par la tumeur. La circonstance de décou- graphie, qui est formellement indiquée du fait de l’ictère ou de la
verte habituelle est donc un ictère nu survenant chez une personne cholestase souvent importante. La clinique et l’échographie sont
d’âge moyen (proche de 60 ans), certains cas apparaissant parfois souvent suffisantes pour affirmer le diagnostic. L’échographie
dès 30 ans. La biologie confirme un ictère cholestatique avec une montre en effet une dilatation des voies biliaires intrahépatiques,
augmentation de la bilirubine. Le CA19.9 est élevé dans 80 p. 100 souvent associée à un épaississement de la paroi biliaire ou à un
des cas ainsi que parfois l’ACE et le CA125. syndrome de masse dans le hile.
Le traitement curatif est uniquement chirurgical, mais il n’est pos- La TDM (Figures 19-6 à 19-8) doit être réalisée avec une épais-
sible que dans environ 20 p. 100 des cas. Après résection, la survie à seur de coupe ne dépassant pas 2 mm et un incrément intercoupe de
5 ans varie selon les études de 10 à 20 p. 100. En l’absence de résec- 1 mm ou moins. Ces paramètres permettent des reconstructions
tion, la survie médiane est proche d’un an. Le but du bilan d’extension dans les trois plans de l’espace, ce qui est indispensable pour déter-
pré-opératoire est donc de pouvoir guider l’éventuel geste de résection miner au mieux la résécabilité de la lésion. Trois phases (sans injec-
qui dépend de la localisation. Pour un cholangiocarcinome du tiers tion, phase artérielle et phase veineuse) sont nécessaires, du fait du
inférieur de la voie biliaire principale, le geste de résection consiste en rehaussement variable des cholangiocarcinomes et de la nécessité
une duodénopancréactectomie céphalique. Pour une tumeur du tiers d’étudier l’extension à l’artère hépatique et de la veine porte. L’exa-
moyen, c’est une résection segmentaire de la voie biliaire. Pour une men doit être consultable sous forme numérique par l’équipe qui
tumeur de Klatskin, c’est généralement une hépatectomie droite ou prendra en charge le patient. La mauvaise observance de ces para-
gauche associée à la résection de la voie biliaire principale et une anas- mètres peut en partie expliquer qu’un deuxième examen tomoden-
tomose biliodigestive avec le canal biliaire hépatique restant. Pour sitométrique apporte des éléments supplémentaires d’importance
réséquer une tumeur, il faut donc que le bilan d’extension à distance majeure dans 32 p. 100 des cas [10].
(adénopathies, métastases péritonéales, hépatiques…) soit négatif et La TDM retrouve la dilatation des voies biliaires. Cette dilatation
que l’un des canaux biliaires hépatiques droit ou gauche ne soit pas s’arrête au-dessus d’une masse souvent peu visible. Celle-ci peut
envahi pour pouvoir effectuer une anastomose biliodigestive. simplement apparaître comme une densité tissulaire infiltrant le
Les tumeurs de Klatskin qui atteignent la convergence biliaire pédicule hépatique remontant éventuellement en intrahépatique.
sont souvent classifiées selon la classification de Bismuth et Cor- Dans d’autres cas, il s’agit d’une véritable masse de vascularisation
lette (Figure 19-5) : variable, la lésion pouvant se rehausser comme le foie après injec-
– le type I est situé juste sous la convergence, sans l’atteindre ; tion, devenir hyperdense en phase artérielle veineuse ou tardive ou,
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TUMEURS BILIAIRES 5

Fig. 19-6a Fig. 19-6b Fig. 19-6c

Fig. 19-6d Fig. 19-6e Fig. 19-6f

Fig. 19-6g Fig. 19-6h Fig. 19-6i

Figure 19-6 Cholangiocarcinome de la convergence biliaire. TDM et IRM. a-f) La TDM réalisée au temps portal met en évideÌnce une dilata-
tion des voies biliaires intrahépatiques. La masse tumorale est de petite taille, au contact de la veine porte, la partie supérieure atteignant la conver-
gence biliaire. Une étude attentive est nécessaire pour bien délimiter cette masse. En IRM, la tumeur est hypo-intense en T1 ( g) et se confond avec la
veine porte. Après injection au temps portal, son signal est souvent identique à celui du foie (h). Il faut donc comparer la série injectée avec la série
non injectée pour délimiter la tumeur qui correspond à la zone hypo-intense en T1 ne correspondant pas aux voies biliaires et aux vaisseaux après
injection. La cholangio-IRM (i) montre l’obstruction biliaire.

au contraire, être hypodense en phase portale. L’aspect le plus fré- reconstructions 3D permet d’effectuer un bilan pré-opératoire effi-
quemment rencontré est toutefois un rehaussement un peu plus cace, y compris sur l’extension biliaire [14].
important que le foie en phase artérielle et identique au foie en L’IRM (Figures 19-6, 19-9 et 19-10) s’est développée dans l’ima-
phase portale, la densité moyenne de la tumeur étant de 81 UH en gerie du cholangiocarcinome du fait des séquences adaptées à l’étude
phase artérielle et de 120 UH en phase portale [11]. Avant injection, des voies biliaires. Le principal intérêt de ces séquences est de mon-
la tumeur est isodense au foie. Parfois, la masse tumorale peut ne trer précisément l’extension biliaire dans la planification d’un traite-
pas être visible. En phase artérielle, une hypervascularisation hépa- ment chirurgical. Toutefois, la cholangio-IRM tend à sous-estimer
tique d’un lobe ou de plusieurs segments témoigne d’une probable l’extension biliaire par rapport à la cholangiographie directe [15]. La
atteinte de la veine porte drainant ce territoire. Une atrophie locali- tumeur apparaît hypo-intense en T1 et se confond donc avec les vais-
sée peut aussi s’expliquer par une atteinte portale. La recherche seaux et les canaux biliaires. En T2, elle est iso-intense ou discrète-
d’une infiltration tumorale péri-artérielle et périveineuse, voire d’un ment hyperintense par rapport au foie. Après injection, le rehausse-
engainement ou d’une obstruction complète du tronc porte ou de ses ment est variable. Le plus souvent, le signal augmente
branches doit être systématique. Les critères d’envahissement d’un progressivement pour devenir iso-intense au foie en phase portale et
vaisseau sont une occlusion, une déformation du contour du vais- discrètement hyperintense en phase tardive [16]. La tumeur est donc
seau ou son engainement sur plus de 50 p. 100 de sa circonférence difficile à visualiser. En pratique, il faut utiliser la séquence T1 sans
[12]. Un bilan d’extension régional doit être fait dans le même injection et la phase portale. La tumeur correspond à la zone hypo-
temps, en particulier avec la recherche de métastases hépatiques et intense en T1 avant injection, à l’exception des vaisseaux et des
d’une carcinose péritonéale [13]. Le scanner multibarrette avec canaux biliaires facilement repérables en phase portale. Le protocole
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6 VOIES BILIAIRES

Figure 19-7 Cholangiocarcinome de la conver-


Fig. 19-7a Fig. 19-7b
gence biliaire. TDM avec injection. La TDM ne
met en évidence qu’une dilatation biliaire modérée
(a). La tumeur très infiltrante (flèches) est difficile à
visualiser. (Vérifier position des flèches ???)

Fig. 19-7d
Fig. 19-7c

Fig. 19-8a Fig. 19-8c

Fig. 19-8b

Figure 19-8 Cholangiocarcinome de la convergence biliaire. TDM et cholangiographie. a et b) En TDM, le cholangiocarcinome est parfois
discrètement hypervascularisé. La masse tumorale est difficile à délimiter (flèches). c) La cholangiographie percutanée réalisée pour un drainage
biliaire met bien en évidence la sténose biliaire. Rappelons que la TDM et l’IRM doivent obligatoirement être réalisées avant tout geste de dérivation
biliaire. (Vérifier position des flèches ???)

d’acquisition pour étudier un cholangiocarcinome doit donc impéra- après injection de chélates de gadolinium, sont aussi indispensables.
tivement comprendre des séquences de cholangio-IRM dans de mul- La réalisation d’un protocole mis au point pour la recherche de calcul
tiples plans, y compris axial, qui doivent impérativement couvrir la de la voie biliaire principale est très insuffisante.
totalité des voies biliaires intra- et extrahépatiques. Des séquences La cholangiographie directe reste souvent pratiquée, à la fois
axiales pondérées en T1 et T2, associées à une étude dynamique pour son intérêt diagnostique pour l’extension sur les voies biliaires
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TUMEURS BILIAIRES 7

Fig. 19-9a Fig. 19-9b Fig. 19-9c

Fig. 19-9d Fig. 19-9e Fig. 19-9f

Figure 19-9 Cholangiocarcinome de la convergence biliaire. IRM et cholangiographie. IRM sans injection (a) et en phases artérielle précoce (b),
artérielle tardive (c) et portale (d). En pondération T1 avant injection, le signal du cholangiocarcinome se confond avec celui des vaisseaux et des voies
biliaires. Il est donc indispensable de réaliser une étude dynamique après injection de gadolinium (b-d) qui permet de différencier la masse tumorale des
voies biliaires, des artères et de la veine porte. Les résultats de la cholangio-IRM (f) sont similaires à ceux obtenus par la cholangiographie percutanée (c).
L’IRM a une résolution spatiale moindre, mais peut mettre en évidence certains secteurs exclus, non explorés en cholangiographie directe.

Fig. 19-10a Fig. 19-10b

Fig. 19-10c

Figure 19-10 Cholangiocarcinome de la


convergence biliaire. IRM. L’IRM avant (a) et
après injection (b) met en évidence une masse
tumorale infiltrant tout le pédicule hépatique. La
cholangio-IRM (c) met en évidence l’atteinte
biliaire.
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8 VOIES BILIAIRES

et comme première étape avant la mise en place d’un drainage pour l’atteinte veineuse [12]. La sensibilité pour la détection des
biliaire pour traiter l’ictère. Selon la localisation de la tumeur et adénopathies régionales reste faible, proche de 50 p. 100 [12]. La
l’habitude des équipes, elle peut être réalisée par voie percutanée ou détection des métastases hépatiques de petite taille ou de la carci-
rétrograde. Il s’agit donc d’un geste invasif qui présente, par nose péritonéale est médiocre en TDM.
ailleurs, des insuffisances diagnostiques, certaines voies biliaires Le principal intérêt de l’IRM est de déterminer précisément l’exten-
obstruées pouvant ne pas être opacifiées. sion biliaire. L’efficacité diagnostique dans cette indication est proche
de 90 p. 100 [18], avec un risque de sous-estimation, en particulier
dans les stades III et IV de la classification de Bismuth et Corlette.
VALEUR DIAGNOSTIQUE DES EXAMENS D’IMAGERIE
La tomographie par émission de positons peut être utile pour la
Le diagnostic de cholangiocarcinome de la voie biliaire princi- détection des métastases à distance, son efficacité étant médiocre
pale ou de la convergence biliaire est souvent approché par l’écho- dans l’extension locorégionale [19].
graphie. Cependant, la TDM et l’IRM restent indispensables pour
confirmer le diagnostic et réaliser le bilan d’extension [17]. Du fait FORMES PARTICULIÈRES
de l’ictère croissant dans le temps et de la pathologie tumorale, ces
examens doivent être réalisés rapidement. Le risque est qu’un drai- Les cholangites sclérosantes primitives sont un facteur prédispo-
nage soit effectué avant la TDM et l’IRM. Ce drainage, du fait des sant au développement d’un cholangiocarcinome. À 10 ans le ris-
remaniements inflammatoires et des artefacts qu’il induit, associé que est de 9 p. 100. Le cholangiocarcinome survient le plus souvent
au fait que les voies biliaires qui contiennent un drain ou une pro- dans les cinq premières années qui suivent le diagnostic, les cas
thèse ne sont plus analysables, rend impossible un bilan d’extension après 10 ans étant rares [20]. Le diagnostic de dégénérescence est
précis. Le bilan d’extension radiologique d’un cholangiocarcinome difficile et repose essentiellement une élévation du CA19.9 à plus
est donc une semi-urgence. Les résultats de ces examens doivent de 129 U/ml [21]. Une cholangio-IRM doit alors être réalisée à
impérativement être conservés sous forme numérique dans des recherche d’une sténose prédominante qui impose la réalisation de
conditions permettant un nouveau travail des images par les équipes brossage cytologique. En l’absence de sténose prédominante en
prenant en charge le patient. cholangio-IRM, une étude par TEP doit rechercher un foyer de fixa-
L’extension locorégionale du cholangiocarcinome doit préciser tion évocateur d’un cholangiocarcinome [21]. Cette conduite à tenir
l’extension artérielle, porte et biliaire et rechercher des adéno- repose toutefois sur un avis d’experts et non sur une validation
pathies régionales. La TDM est aujourd’hui une technique perfor- scientifique de l’IRM et de la TEP dans cette indication.
mante pour l’étude des atteintes vasculaires, avec une efficacité Parfois, le diagnostic différentiel entre cholangiocarcinome et
diagnostique de 93 p. 100 pour l’invasion artérielle et de 83 p. 100 cholangite sclérosante primitive est difficile. Cliniquement, une

Fig. 19-11a Fig. 19-11b Fig. 19-11c

Fig. 19-11d Fig. 19-11e Fig. 19-11f

Figure 19-11 Tumeur papillaire dégénérée des voies biliaires. IRM et cholangiographie. La cholangio-IRM montre une obstruction de la
convergence biliaire d’aspect tumoral (a). En pondération T1 (b) ainsi qu’après l’injection de gadolinium (c et d), il existe une infiltration périhilaire asso-
ciée à un nodule satellite intrahépatique. Les lésions tumorales apparaissent hyperintenses en T2 (e). En cholangiographie percutanée, on observe une image
lacunaire des voies biliaires (f). Seul ce dernier aspect peut orienter vers une tumeur papillaire, dont le diagnostic n’a été fait que sur la pièce d’exérèse.
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TUMEURS BILIAIRES 9

cholestase non ictérique ou une maladie inflammatoire du tube BIBLIOGRAPHIE


digestif associée doivent faire évoquer le diagnostic de cholan-
gite en plus de celui de cholangiocarcinome [22]. Radiologique- 1. FONG Y, WAGMAN L, GONEN M et al. Evidence-based gallbladder
cancer staging : changing cancer staging by analysis of data from
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Nippon Med Sch, 2006, 73 : 136-140.
Le syndrome de Mirizzi correspond une obstruction inflamma- 4. YOKOMURO S, ARIMA Y, MIZUGUCHI Y et al. Occult gallbladder car-
toire de la voie biliaire principale sur un calcul enclavé dans le cinoma after laparoscopic cholecystectomy : a report of four cases.
canal cystique ou l’infundibulum vésiculaire. Ce syndrome doit J Nippon Med Sch, 2007, 74 : 300-305.
être évoqué en cas de sténose de la voie biliaire principale en 5. CHARALAMPOPOULOS A, LAZARIS A, MISIAKOS E et al. Acute septic
regard d’un calcul de grande taille, souvent calcifié. En cholan- cholelithiasic cholecystitis and adenocarcinoma of the gallbladder,
gio-IRM, la sténose est longue, peu serrée, d’allure extrinsèque an interesting association. Acta Gastroenterol Belg, 2007, 70 : 267-
270.
sur le bord droit de la voie biliaire principale [22]. 6. SUN XJ, SHI JS, HAN Y et al. Diagnosis and treatment of polypoid
lesions of the gallbladder : report of 194 cases. Hepatobiliary Pan-
Tumeurs papillaires des voies biliaires creat Dis Int, 2004, 3 : 591-594.
Les tumeurs papillaires des voies biliaires sont des tumeurs 7. UCHIYAMA K, OZAWA S, UENO M et al. Xanthogranulomatous cho-
lecystitis : the use of preoperative CT findings to differentiate it
rares caractérisées par une prolifération de l’épithélium biliaire
from gallbladder carcinoma. J Hepatobiliary Pancreat Surg, 2009,
sous forme papillaire, c’est-à-dire sous forme de multiples 16 : 333-338.
saillies irrégulières, dans la lumière. Une sécrétion de mucine par 8. TAKAYAMA Y, ASAYAMA Y, YOSHIMITSU K et al. Metastatic mela-
la tumeur n’est pas rare, l’obstruction des voies biliaires peut noma of the gallbladder. Comput Med Imaging Graph, 2007, 31 :
donc être directement due à la tumeur ou indirectement à des 469-471.
bouchons de mucine. Ces lésions peuvent être bénignes ou mali- 9. KATZ SC, BOWNE WB, WOLCHOK JD et al. Surgical management of
melanoma of the gallbladder : a report of 13 cases and review of the
gnes avec un risque de transformation de l’adénome vers l’adé-
literature. Am. J Surg, 2007, 193 : 493-497.
nocarcinome [23]. Elles présentent des caractéristiques anatomo- 10. TILLEMAN EHBM, PHOA SSKS, VAN DELDEN OM et al. Reinter-
pathologiques proches des tumeurs pancréatiques intracanalaires pretation of radiological imaging in patients referred to a tertiary
productrices de mucines [23]. Elles peuvent être multiples. Ces referral centre with a suspected pancreatic or hepatobiliary mali-
tumeurs sont habituellement découvertes à la suite d’épisodes gnancy : impact on treatment strategy. Eur Radiol, 2003, 13 :
d’angiocholite ou d’ictère. 1095-1099.
L’échographie révèle le plus souvent une dilatation des voies 11. PARK HS, LEE JM, KIM SH et al. CT Differentiation of cholangio-
carcinoma from periductal fibrosis in patients with hepatolithiasis.
biliaires en amont d’une lésion échogène [24]. La TDM retrouve AJR Am J Roentgenol, 2006, 187 : 445-453.
la même dilatation des voies biliaires et peut visualiser la masse 12. LEE HY, KIM SH, LEE JM et al. Preoperative assessment of resec-
tumorale. En cholangio-IRM, outre la sténose biliaire, il est pos- tability of hepatic hilar cholangiocarcinoma : combined CT and
sible de mettre en évidence des images lacunaires des voies cholangiography with revised criteria. Radiology, 2006, 239 : 113-
biliaires dans d’autres territoires [25]. Ces images peuvent cor- 121.
respondre à d’autres localisations tumorales ou à des amas de 13. ENDO I, SHIMADA H, SUGITA M et al. Role of three-dimensional
imaging in operative planning for hilar cholangiocarcinoma. Sur-
mucine. C’est le seul signe caractéristique des papillomatoses
gery, 2007, 142 : 666-675.
biliaires. La cholangiographie directe montre les mêmes images 14. KIM HJ, KIM AY, HONG SS et al. Biliary ductal evaluation of
(Figure 19-11). hilar cholangiocarcinoma : three-dimensional direct multi-
L’imagerie des tumeurs papillaires des voies biliaires est donc detector row CT cholangiographic findings versus surgical and
non spécifique. Il est donc habituel que le diagnostic ne soit pas pathologic results : feasibility study. Radiology, 2006, 238 :
fait avant l’intervention chirurgicale [26]. Du fait d’une plus fai- 300-308.
ble malignité, le pronostic des papillomatoses est nettement 15. MOON SG, HAN JK, KIM TK et al. Biliary obstruction in metastatic
disease : thin-section helical CT findings. Abdom Imaging, 2003,
meilleur que celui des cholangiocarcinomes. 28 : 45-52.
16. MASSELLI G GUALDI G. Hilar cholangiocarcinoma : MRI/MRCP in
staging and treatment planning. Abdom Imaging, 2008, 33 : 444-
MÉTASTASES DES VOIES BILIAIRES 451.
17. SLATTERY JM, SAHANI DV. What is the current state-of-the-art ima-
ging for detection and staging of cholangiocarcinoma ? Oncologist,
Les métastases atteignant les voies biliaires sont rares. En cas de 2006, 11 : 913-922.
pathologie maligne métastatique, une obstruction biliaire est le plus 18. VOGL TJ, SCHWARZ WO, HELLER M et al. Staging of Klatskin
souvent due à des adénopathies ou des métastases hépatiques [27]. tumours (hilar cholangiocarcinomas) : comparison of MR cholan-
Il est cependant parfois possible d’observer un aspect d’infiltration giography, MR imaging, and endoscopic retrograde cholangiogra-
tissulaire péribiliaire, voire une masse endocanalaire. L’aspect est phy. Eur Radiol, 2006, 16 : 2317-2325.
alors proche de celui d’un cholangiocarcinome [15], d’autant qu’il 19. BREITENSTEIN S, APESTEGUI C, CLAVIEN P. Positron emission tomo-
graphy (PET) for cholangiocarcinoma. HPB (Oxford), 2008, 10 :
peut s’agir d’un site métastatique unique. Les sites primitifs les plus
120-121.
fréquents sont l’estomac, le côlon, le sein et les poumons, mais 20. CLAESSEN MMH, VLEGGAAR FP, TYTGAT KMAJ et al. High lifetime
aussi l’utérus et la peau (mélanome). Ces métastases peuvent sur- risk of cancer in primary sclerosing cholangitis. J Hepatol, 2009,
venir plusieurs années après traitement de la tumeur primitive. 50 : 158-164.
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10 VOIES BILIAIRES

21. WALKER SL MCCORMICK PA. Diagnosing cholangiocarcinoma in 25. CHUNG DJ, LEE SK, HA HK et al. Multiple biliary papillomato-
primary sclerosing cholangitis : an “evidence based radiology” sis : comparison of MR cholangiography with endoscopic retro-
review. Abdom Imaging, 2008, 33 : 14-17. grade cholangiography. J Comput Assist Tomogr, 2002, 26 : 968-
22. BUC E, LESURTEL M BELGHITI J. Is preoperative histological diagno- 974.
sis necessary before referral to major surgery for cholangiocarci- 26. YEUNG YP, AHCHONG K, CHUNG CK et al. Biliary papillomatosis :
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