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Pr BENDJEBBAR
I-INTRODUCTION
II-DEFINITION
III-EPIDEMIOLOGIE
V-ANATOMO-PATHOLOGIE
VI-IMAGERIE
VII-DIAGNOSTIC POSITIF
VIII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IX-TRAITEMENT
X-CONCLUSION
XI-REFERENCES
I-INTRODUCTION
II-DEFINITION
III-EPIDEMIOLOGIE
Les patients atteints de cette pathologie sont souvent âgés de plus de 65 ans. Le décès est le
plus souvent lié aux complications d’une obstruction biliaire, à une insuffisance hépatique ou
à une cachexie terminale liée à l’évolution de la maladie.
3. La lithiase hépatique
Dix pour cent des patients atteints de lithiase hépatique développent un cholangiocarcinome.
Elle est particulièrement fréquente en Asie du Sud-Est et au Japon. L’obstruction chronique
des canaux biliaires favoriserait la survenue d’épisodes récurrents de cholangite. Ce facteur de
risque peut être rapproché des infections parasitaires biliaires qui provoquent, de même, une
obstruction des voies biliaires due à la présence d’oeufs de parasites. Ces infections sont des
distomatoses, plus fréquentes en Asie du Sud-Est, notamment en Thaïlande, car elles sont
transmises lors de l’ingestion de poisson cru [5,6 ].
6. Autres
L’exposition à des carcinogènes chimiques, comme le thorostrat, les nitrosalines ou les
dioxines pourrait favoriser l’apparition d’un cholangiocarcinome, de même que l’existence
d’un adénome biliaire.
Plus récemment, d’autres facteurs de risque ont été identifiés : existence d’une cirrhose,
infection à VIH ou VHC, consommation excessive d’alcool, diabète, RCH, consommation de
tabac.
V-ANATOMO-PATHOLOGIE
Quatre-vingt-dix pour cent des tumeurs des voies biliaires sont des adénocarcinomes, le plus
souvent mucosecrétants et bien différenciés, développés à partir de l’épithélium des voies
biliaires.
Les autres tumeurs pouvant être retrouvées dans les voies biliaires, comme le carcinome
indifférencié, le carcinome épidermoïde, l’adénoacanthome, la tumeur carcinoïde, le
mélanome malin, le carcinome mucoépidermoïde, le léiomyosarcome, le rhabdomyosarcome,
le cystadénocarcinome, ou le carcinome à cellules granulaires, sont plus rares.
La classification TNM (UICC 2002) est très peu utilisée car assez mal corrélée au pronostic.
cholangiocarcinome extra-hépatique
L’échographie abdominale peut visualiser une dilatation des voies biliaires, mais la tumeur
n’est pas toujours visible. Le scanner thoraco-abdominopelvien au contraire retrouve la
tumeur dans 90 à 100% des cas, et permet par ailleurs, après injection de produit de contraste
de rechercher une extension locale, notamment vasculaire, des adénopathies, ou des
localisations secondaires pulmonaires. L’examen de référence est la bili IRM qui fournit une
cartographie des voies biliaires et permet de localiser le siège de l’obstacle ainsi que de
donner des renseignements sur l’extension locale [ 8]. L’aspect est celui d’une masse hypo-
intense en T1 et hyper-intense en T2.
VII-DIAGNOSTIC POSITIF
Le diagnostic est souvent porté de façon fortuite à l’occasion d’un bilan biologique
systématique, de la découverte d’une anomalie radiologique lors d’une échographie ou d’un
scanner abdominal, ou lors de l’analyse anatomopathologique d’une pièce de
cholécystectomie. Dans plus de 70% des cas, il s’agit d’une tumeur localement avancée, avec
atteinte ganglionnaire ou dissémination à distance au moment du diagnostic [ 10 ].
La confirmation diagnostique est anatomopathologique. Elle doit être évitée lorsqu’un geste
chirurgical est envisageable, en raison de l’existence d’un risque d’essaimage tumoral le long
du trajet de ponction. Dans le cas contraire, elle fait appel à la cytologie au cours d’une
cholangiographie transhépatique ou perendoscopique, dont la sensibilité est d’environ 30 %,
ou à la biopsie transcutanée sous contrôle échographique ou scannographique, avec une
sensibilité de 40 à 70% [11].
Le diagnostic est difficile et souvent tardif. En effet, ces tumeurs sont longtemps
asymptomatiques et leurs symptômes sont peu spécifiques : il peut exister des douleurs
abdominales, un ictère plus ou moins associé à un prurit, une altération de l’état général, mais
ces signes se retrouvent seulement dans un tiers des cas. L’examen clinique est pauvre Il peut
retrouver une hépatomégalie, une vésicule biliaire volumineuse ou des signes d’hypertension
portale.
Biologiquement, il peut exister une cholestase à bilirubine conjuguée, une cytolyse, une
augmentation du CA19-9 et éventuellement de l’ACE. Cependant, ces derniers marqueurs ne
sont pas spécifiques des cancers biliaires et sont plutôt utilisés pour le suivi évolutif ou pour
une estimation pronostique, même si leur intérêt dans ces indications n’est pas démontré.
VIII-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IX-TRAITEMENT
1. Chirurgie
La chirurgie est le seul traitement reconnu comme potentiellement curatif à l’heure actuelle.
La décision de résécabilité doit être prise après discussion du dossier en réunion de
concertation pluridisciplinaire où doivent intervenir des chirurgiens, des oncologues et des
radiologues, et ce, à l’issu d’un bilan d’opérabilité et un bilan d’extension, consistant le plus
souvent en un scanner thoraco-abdominopelvien ou une IRM hépatique. Elle dépend
essentiellement de l’extension locale de la tumeur (uni- ou multifocale, nombre de segments
hépatiques atteints), de l’extension vasculaire (l’atteinte de la veine porte est classiquement
une contre-indication) et biliaire, de l’état général du patient et du foie non tumoral (atrophie
hépatique). L’existence de métastases à distance, d’une carcinose péritonéale ou
d’adénopathies locorégionales représentent une contre-indication à la chirurgie.
Globalement, la résection chirurgicale n’est possible que dans 20% des cas et entraîne une
mortalité de 5 à 10%. Il peut être nécessaire de réaliser préalablement un drainage biliaire,
afin de diminuer la morbi-mortalité qui est importante en cas de cholestase ictérique, même si
cela reste controversé.
Une résection biliaire est souvent nécessaire dans les tumeurs hilaires en plus de la résection
hépatique. Pour les tumeurs du tiers inférieur (ampulomes), une duodénopancréatectomie
céphalique doit être proposée.
2. Chimiothérapie
La chimiothérapie est généralement proposée à un stade palliatif, lorsque la tumeur n’est pas
résécable, qu’elle est métastatique ou que le patient n’est pas opérable. Elle peut être intra-
artérielle hépatique [12], ou beaucoup plus fréquemment systémique [ 13 ].
La chimiothérapie adjuvante est controversée dans les études (Essai PRODIGE 12)
En situation néoadjuvante elle pourrait-être intéressante dans les situations non résécables
Les drogues actives habituellement utilisées en mono ou polychimiotherapie sont:
5FU, mitomycine, cisplatine, gemcitabine, oxalipltine...
3. Radiothérapie
Une radiothérapie externe palliative peut être proposée. Elle peut permettre un contrôle de
l’évolution tumorale ou des symptômes, mais aucun essai randomisé n’a permis de démontrer
sa supériorité par rapport au drainage seul. En revanche, aucune étude n’a pu démontrer
l’existence d’un intérêt sur la survie de l’administration isolée d’une radiothérapie palliative.
En situation adjuvante, aucune efficacité n’a pu être démontrée pour la radiothérapie. En
situation métastatique, il n’a pas été démontré que la radiothérapie apporte un bénéfice par
rapport au drainage biliaire seul.
La radio-chimiothérapie est essentiellement proposée en situation palliative, où elle peut
permettre d’obtenir un contrôle tumoral, mais aucun essai randomisé n’a démontré sa
supériorité par rapport au drainage biliaire seul.
4-photothérapie dynamique
Son concept est basé sur la réponse cytotoxique après photosensibilisation / qui consiste en
une injection de produit de photosensibilisation en IV et ce produit va se fixer sur la lésion
tumorale. Apres 48H la lésion est éclairée pendant 10 min par voie endoscopique ou trans-
cutanée.
Il semblerait y avoir une amélioration de la survie de 9 à 18 mois avec drainage +
photothérapie versus drainage seul [ 14 ].
X-CONCLUSION
3-Carriaga MT, Henson DE. Liver, gallbladder, extrahepatic bile ducts and pancreas. Cancer
1995;75(1 suppl.):171–90
5-Pitt HA, Dooley WC, Yeo CJ, Cameron JL. Malignancies of the biliary tree. Curr Probl
Surg 1995;32:1–90.
6- Way LW. Biliary tract. In: Way LW, editor. Current surgical diagnosis and treatment. 10th
Edn. Norwalk: Appleton and Lange; 1994. p. 537–66.
7-Hakamada K, Sasaki M, Endoh M, Itoh T, Morita T, et al. Late developmentof bile duct
cancer after sphincteroplasty: a 10- to 22-year follow up study. Surgery 1997;121:488–92.
10-Patt YZ, Hassan MM, Aguayo A, Nooka AK, Lozano RD, Curley SA, et al. Oral
capecitabine for the treatment of hepatocellular carcinoma, cholangiocarcinoma, and
gallbladder carcinoma. Cancer 2004;101:578–86
12-Oberfield RA, Rossi RL. The role of chemotherapy in the treatment of bile duct cancer.
World J Surg 1988;12:105–8.