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Le support de cours déposé sur l’ent va être remis à jour (notamment les chiffres qui ne sont plus d’actualité et
ne sont donc pas à apprendre). La prof a également prévu de mettre des fiches sur l’ENT reprenant les points
essentiels à connaitre pour l’examen.
Objectifs :
- Connaître les noms des différentes catégories de tumeurs de la famille des carcinomes et comprendre
leur classification et la nomenclature.
- Connaître les notions de bases d’épidémiologie, de présentation clinicopathologique.
- Savoir classer les différents types de tumeurs épithéliales en fonction de leur différenciation.
- Décrire les critères diagnostiques des tumeurs malpighiennes bénignes et malignes. Connaitre les
principales caractéristiques cliniques et morphologiques des carcinomes cutanés (épidermoïde et
basocellulaire) et des carcinomes épidermoïdes dans leurs localisations extra-cutanées.
- Connaitre les critères diagnostiques macroscopiques et microscopiques des tumeurs épithéliales
glandulaires bénignes et malignes. Identifier les aspects particuliers de ces tumeurs dans les organes
pleins (sein) et les muqueuses (notamment l’exemple des tumeurs colo-rectales).
- Connaitre les particularités diagnostiques et évolutives des tumeurs urothéliales et neuroendocrines.
- Savoir remplir une fiche de prélèvement (traité dans un prochain cours, compétence importante selon
la prof)
A. INTRODUCTION
Les tumeurs épithéliales peuvent être bénignes ou malignes. Dans ce dernier cas, elles sont dénommées
carcinomes (=cancers épithéliaux). Elles sont développées à partir des épithéliums de revêtements (épidermes
et muqueuses) ou à partir des épithéliums des organes pleins (parenchymes).
Ces épithéliums peuvent être de trois types : malpighien, glandulaire et para malpighien (ou urothélial).
Un peu à part, le chapitre des tumeurs glandulaires à différenciation endocrine.
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(ex : verrue vulgaire) ou sur les muqueuses. Il est fréquemment d’origine virale, lié à un virus du groupe HPV
(Human Papilloma Virus), ou du groupe Pox (verrue).
Sur le plan histologique, trois critères sont requis pour le diagnostic :
- L’hyperpapillomatose : les crêtes épidermiques (ou épithéliales) sont allongées, la couche basale de
l’épithélium est très sinueuse.
- L’hyperacanthose : l’épiderme est épaissi au niveau de la couche des cellules épineuses (corps
muqueux de Malpighi).
- L’hyperkératose : la couche de kératine est épaissie (dans l’épiderme). On dira hyperkératose
orthokératosique en cas de squames anucléées (orthokératose) et parakératosique si les squames ont
conservé des noyaux pycnotiques (parakératose).
2. Condylome
Le condylome siège sur les muqueuses malpighiennes génitales et est également lié au virus HPV. Le mode de
transmission est essentiellement sexuel.
Il se développe principalement au niveau de l’exocol utérin (zone de jonction), du vagin, de la vulve, de la zone
anorectale et du pénis, plus rarement au niveau pharyngo-laryngé (mode de contamination possible chez le
nouveau-né lors du passage de la filière génitale).
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c. Modalités de dépistages
- Pour toutes les femmes de 20 à 30 ans, le dépistage reste fondé sur 1 frottis cervico-utérin (FCU) tous
les 3 ans (sauf la première fois : deux frottis espacés d’un an)
- Prélèvement de l'exo et de l'endocol au niveau de la zone de jonction par une cytobrosse ou une
spatule d'Ayre en dehors des règles et en l'absence d'infection cervico-vaginale après la pose d'un
spéculum sans lubrifiant.
- L’examen cytologique en milieu liquide est recommandé : le prélèvement en milieu liquide permet la
réalisation d’un test HPV sur le même prélèvement (test réflexe), et évite, en cas de cytologie
anormale, une re-convocation de la femme pour effectuer un second prélèvement, alors qu’un
prélèvement avec étalement sur lame la rendrait nécessaire.
- À partir de 30 ans, la HAS recommande que le test HPV remplace l’examen cytologique en dépistage
primaire.
- Le rythme entre deux dépistages par test HPV est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.
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ASC-US+ = anomalie de signification indéterminé, on voit qu’il y a une anomalie mais on ne sait pas si c’est
un cancer.
d. Prévention
Prévention primaire = Vaccination anti-HPV
Vaccin anti-HPV de haut risque (HPV 16 et 18) et de bas risque (6 et 11), remboursé par la CPAM pour :
- Jeunes filles et jeunes garçons de 14 ans
- Jeunes femmes et jeunes hommes de 15 à 23 ans vierges ou dans la 1ère année d'activité sexuelle
Prévention secondaire
Elle sera débutée à partir de 25 ans même chez les femmes vaccinées, par frottis cervico-vaginal.
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e. Colposcopie
La colposcopie est un examen permettant de repérer les anomalies du col (analyse de la zone de jonction
squamo-cylindrique) tout en précisant leurs topographies.
Afin de diriger la biopsie, l’application d’acide acétique (rend les zones acidophiles, qui sont souvent
pathogènes, blanchâtres) et de Lugol (colore les zones iodo-négatives) est très courante.
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Quelques chiffres :
- Les cancers cutanés sont les cancers les plus fréquents chez l’adulte.
- 90 % des cancers cutanés sont des carcinomes (tumeur épithéliale maligne).
- Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent (80 % des carcinomes cutanés).
Les carcinomes cutanés sont fréquents chez les adultes (surtout personnes âgées), de peau blanche ; surtout
dans les régions découvertes, exposées au soleil (visage, oreilles, nuque, dos des mains) (cf carcinogenèse par
les radiations).
Ils compliquent souvent des lésions précancéreuses :
- Radiodermite, rare aujourd'hui (lésion du derme liée aux radiations)
- Kératose actinique (ou sénile) : lésion précancéreuse survenant sur peau exposée au soleil, évolue
rarement vers un cancer épidermoïde et peut régresser
- Cicatrice
- Maladie de Bowen (carcinome in situ)
Il peut exister une prédisposition génétique notamment pour le xéroderma pigmentosum (enfants naissent
avec une très haute sensibilité aux radiations et doivent se protéger du soleil en permanence).
Leur diagnostic est souvent précoce (lésions visibles, prélèvements faciles).
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b. Carcinome basocellulaire
Ils sont souvent présents chez la personne âgée et peuvent se présenter sous différentes formes : perle,
ulcérée, étendue.
Sur l’image la plus à droite : forme assez évoluée où l’on retrouve à la fois un aspect perlé ainsi que des
ulcérations, l’exérèse sera difficile, assez délabrante (car proche des conduits lacrymaux).
Exemple : patiente de 68 ans avec lésion de la tempe de 3 cm de diamètre aspect translucide et centre fibreux
rétracté évoluant depuis 3 ans.
- Quel diagnostic évoquez-vous en premier lieu ? Sur quels critères ?
Lésion chronique, en forme de « perle » sur zone du visage exposée au soleil :
carcinome basocellulaire nodulaire (car perlé) et sclérodermiforme (= toute
une zone entre les deux perles d’aspect cicatriciel, fibreux).
- Que faites-vous pour confirmer votre diagnostic ?
Biopsie, exérèse et recherche d’autres lésions associées au soleil et au vieillissement cutané.
La patiente présente aussi une lésion érythématosquameuse de la main droite avec une plaque érythémateuse
et indurée en son centre, ulcérée qui parait infiltrante. Son médecin lui a dit que c’était une kératose actinique
probablement (lésion due au soleil) et qu’un traitement local par laser CO2 pouvait être pratiqué.
- Qu’en pensez-vous ?
Il faut réaliser une biopsie sur la zone infiltrée et indurée qui pourrait être un carcinome spinocellulaire et avoir
des conséquences à distance.
Il est nécessaire d’avoir une histologie, et donc faire une biopsie, avant de traiter la lésion.
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- Histologie :
• Cellules ressemblant aux cellules basales de l'épiderme (cellules basophiles, violettes, assez
sombres), rangées en travées
• Ni différenciation épidermoïde, ni de maturation
- Évolution :
• Purement locale, lente
• Jamais de métastases
- Complications :
• Exemple si près de l’œil possibilité d’avoir des ulcérations étendues, hémorragies...
- Prise en charge :
• Le traitement chirurgical avec exérèse complète de la lésion est le traitement de référence «
pagétoïde » étendue, plane, de diagnostic difficile
Une biopsie préalable au geste d’exérèse peut être faite pour affirmer le diagnostic s’il existe un doute clinique,
si le traitement proposé n’est pas chirurgical, pour toutes les formes cliniques de mauvais pronostic ou si le
geste chirurgical nécessite une reconstruction importante
Image de gauche : carcinome basocellulaire au niveau du nez, ulcéré. L’exérèse pourra être assez délabrante
Image de droite : forme sclérodermiforme, cicatriciel, plus plane, plus difficile à diagnostiquer, peut être pris
pour une cicatrice quelconque.
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Le carcinome épidermoïde survient le plus souvent sur peau lésée (cicatrice ou lésion précancéreuse comme
kératose actinique), et peut toucher les muqueuses.
Kératose
Atypies
Lésion précancéreuse, bourgeonnante, l’accumulation de kératose donne cet aspect de « corne ». Cette lésion
est liée à l’exposition au soleil avec production anormale de kératine. Sur l’image microscopique on peut voir
qu’il y a des atypies (pas assez pour parler de carcinome in situ mais quand même bien présentes).
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Image de gauche : carcinome épidermoïde d’extension locale au niveau de l’oreille (localisation fréquente) qui
peut détruire le cartilage sous-jacent et continuer d’envahir le derme, très douloureux.
Image de droite : carcinome épidermoïde au niveau de la joue, de forme ulcérée.
Le carcinome épidermoïde va reproduire la fonction de l’organe dans lequel il se développe, ainsi au niveau de
la peau il y a production de kératine, d’autant plus s’il est bien différencié.
Ils sont faciles à mettre en évidence avec une forme d’enroulement qui est assez caractéristique (globe corné).
Différenciation variable :
- Carcinomes épidermoïdes bien ou moyennement différenciés : la différenciation épidermoïde est
reconnue par la présence de ponts d'union entre les cellules.
- Carcinomes indifférenciés : peuvent exister dans toutes les localisations et poser des problèmes de
classement histologique nécessitant parfois une étude immunohistochimique pour identifier la nature
de la prolifération.
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Maturation variable :
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EBV
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Exemple : Mr J, 46 ans, ébéniste, fumeur (30 paquets années), douleurs persistantes sinusiennes, début de
diplopie. Vous suspectez un processus tumoral qui est retrouvé au scanner au niveau du sinus éthmoïdien droit.
Stratégie diagnostique :
A. Prélèvement sous anesthésie générale
B. Biopsie nasale
C. Biopsie sous scanner
D. Pan-endoscopie
E. Biopsies avec congélation systématique
Réponses : A et D
La pan-endoscopie permettra de vérifier tous les sinus et voir s’il n’y a pas d’autres localisations. Il faudra aussi
faire des bilans d’extension local et sur l’ensemble du corps.
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Mais pour toutes les tumeurs, il faut faire systématiquement une pan-endoscopie des VADS au tube rigide
sous anesthésie générale pour recherche d'une localisation synchrone.
S'il existe une forte suspicion de lymphome (lésion amygdale ou cavum), prévoir des prélèvements pour
congélation à l'état frais ++ (afin de faire des examens complémentaires).
Pour le cavum : cavoscopie sous anesthésie générale, prélèvement état frais.
NB : le prélèvement à l’état frais pour congélation est toujours nécessaire dans : les lymphomes, les tumeurs
pédiatriques, les tumeurs des tissus mous.
NB :
- Métaplasie : n’est pas un état cancéreux mais juste remplacement d’un revêtement par un autre, qui
reste normal.
- Dysplasie : quand on commence à avoir des atypies.
- Carcinomes in situ : atypies dans toute la hauteur du revêtement.
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C. TUMEURS GLANDULAIRES
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Dépistage organisé du CCR : concerne les femmes et les hommes de 50 à 74 ans sans histoire familiale ni
antécédents personnels de cancer colorectal ou d'adénome et ne présentant pas de symptôme évocateur.
Tous les 2 ans, réalisation d'un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles + coloscopie
en cas de positivité du test.
Risque génétique :
Près de 10 à 15 % des cancers colorectaux se manifestent chez des personnes ayant des antécédents familiaux
de cancer colorectal, c'est-à-dire plusieurs cas de cancer du côlon ou du rectum dans la famille proche.
Le risque d'être atteint de ce type de cancer est de 2 à 2,5 fois plus élevé lorsqu'un membre de la famille au
premier degré (parent, frère, sœur ou enfant) a déjà eu un cancer colorectal.
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