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I- INTRODUCTION :
C’est une tumeur maligne du col de l'utérus qui est précédée de lésions pré cancéreuses
appelées dysplasies. Celles-ci sont détectées grâce aux frottis cervicaux.
Les manifestations de ce cancer sont tardives d'où l'intérêt d'un dépistage régulier.
C’est l'un des cancers féminins, le plus fréquent, notamment dans les pays sous développés.
Intérêt :
❖ Problème de santé public pour les pays en voie de développement.
❖ Organe accessible à l’examen et aux MST, essentiellement HPV (16- 18)
❖ Diagnostic : biopsie.
❖ Bilan d’extension: anapath, Clinique, et IRM.
❖ Facteur pronostic : Stade, Volume tumoral et envahissement ganglionnaire.
❖ Traitement: Radio- chirurgie voire radio-chimio pour tumeur avancée.
Chirurgie élargie avec lymphadénectomie type CHEL
❖ Complications, séquelles et récidives sont possibles (informer les patientes).
❖ Survie à 5 ans : St IB 85 - 90 %, St IV: 5 - 15 %.
❖ Surveillance : clinique+++ : plus de 5 ans (10% Récidives après 5 ans).
❖ Prévention: maladie évitable:
- Primaire:
¤ Éducation et information sur les Hauts risques et mauvais comportements sexuels
¤ Mesures diminuant ou évitant l'exposition HPV et autres MST (préservatif)
¤ Vaccins : 2 types CERVARIX, GARDASIL pour les Jeunes femmes de 14 - 23 ans
- Secondaire: le vaccin n’empêche pas le Dépistage par FCU et colposcopie ainsi que le
traitement des infections à HPV et des lésions précancéreuses.
II- ÉPIDÉMIOLOGIE :
1- Incidence :
L’incidence de la forme in situ serait trois fois supérieure à celle des cancers invasifs grâce au
programme de dépistage.
Monde: c’est le 2ème cancer féminin le plus fréquent avec 528 000 nouveaux cas en 2017
et 3x105 décès dont plus des trois quarts dans les pays du tiers monde.
C’est la 1ère cause de mortalité par cancer chez la femme au tiers monde. Il représente 20 à
30 % des cancers féminins dans ces pays contre 4 à 6 % en Amérique du Nord et Europe.
Facteurs de risque;
- L'activité sexuelle : le jeune âge au premier rapport (< 17 ans) et le nombre de
partenaires sexuels sont les éléments essentiels. Ils sont associés à une fréquence
plus élevée d'infection HPV ;
- Le tabagisme : semble actuellement le second facteur, il diminue l'immunité locale et
sensibilise l'action des mutagènes.
- La contraception orale : les œstroprogestatifs (cf. glossaire) prêtent à discussion. Ils
augmentent le risque de cancers glandulaires ;
- Les déficits immunitaires représentent une facette nouvelle, qu'il s'agisse de
transplantées rénales ou de séropositives à HIV ;
- L'absence de dépistage, l’infection HPV et des conditions socio-économiques
défavorables constituent le principal facteur de risque de survenue du cancer.
- Autres: Exposition in utéro au distilbène.
Groupe tissulaire HLA DQB1.
Absence ou refus de dépistage.
Facteurs pronostic : Le pronostic dépend essentiellement du stade, du volume Tm, et de
l'envahissement lymphatique. La survie à 5 ans est de l'ordre de 99 % au St IA, 85 à 90 % au
St IB, 60 à 70 % au St IIB et de 30 à 50 % au St III. Ils diminuent à 20 % au St IV. Dans les
stades I et II, la survie dépend également de l'atteinte ganglionnaire.
C- EXTENSION:
❖ Locale: en surface, vers l’exocol et l’endocol, en profondeur dans la paroi cervicale
donnant une tumeur volumineuse.
2- Régionale: vers: * le vagin : par contiguïté et par voie lymphatique.
* les paramètres : par voie lymphatique surtout et par contiguïté.
* l'endomètre rarement.
* la vessie et le rectum par propagation directe en avant ou en arrière.
3- Atteinte ganglionnaire:
● Le drainage lymphatique empreinte plusieurs voies pour atteindre les ganglions du:
paramètre, iliaques externes, moyennes et obturatrices puis primitives et lombo-aortiques.
• L'atteinte ganglionnaire est fréquente et précoce. Elle est corrélée au stade.
✔ soit évocateur de cancer invasif, soit en faveur d'une lésion moins évoluée car le
frottis peut sous-estimer les lésions.
C- Bilan d'extension :
1- Clinique.
2- Paraclinique :
Appréciation du volume Tm: L'IRM est l'examen de référence.
Extension au-delà du col : plusieurs examens ont été proposés :
* L'échographie par voie vaginale ou endorectale, la TDM, et surtout l'IRM
* Les examens endoscopiques (cysto et rectoscopie) sont utilisés dans les Tm
volumineuses ou en cas de suspicion d'invasion vésicale ou rectale,
* L'UIV, l’Uro scanner dans les Tm de gros volume ou en cas d'atteinte clinique des
paramètres. Ils permetent de mettre en évidence un retentissement réno-urétéral.
Atteinte ganglionnaire :
* La lymphographie: n'opacifie pas la chaîne iliaque interne, avec taux important de
faux négatifs et de faux positifs,
* Scanner et IRM pourront MEV des adénomégalies iliaques ou LAO. La certitude sera
apportée par la ponction transcutanée sous contrôle radiologique.
Cette cytologie n'a de valeur que positive,
* La lymphadénectomie S /cœlioscopie détrône toutes ces méthodes. Elle permet une
évaluation certaine du statut ganglionnaire.
*Le cliché de thorax : recherche d'une métastase (en général tardive).
* la TDM TAP à la recherche de métastases pulmonaires ou osseuses rares au début.
Examens biologiques : Bilan préop, hématologique, tests hépatiques et rénaux,
* Marqueurs Tm : l'antigène SCC est élevé (30 à 100 %) en cas de carcinome
épidermoide; l’ACE, le CA19.9 et le CA125 dans l’ADK et le NSE dans le carcinome à
petites cellules. Il existe une corrélation avec la taille, l’envahissement ganglionnaire et
l’invasion stromale et vasculaire. Il permettra de suivre l'évolution de la tumeur.
VII- TRAITEMENT :
A- MÉTHODES THÉRAPEUTIQUES :
1) Chirurgie : Les techniques vont du plus simple au plus compliqué.
❖ La conisation : est l'ablation d'une partie du col. Elle peut être effectuée au
bistouri froid, au laser et le plus souvent à l'anse diathermique.
❖ La cervicectomie (cf. glossaire) élargie permet de conserver la fécondité : cette
intervention a été proposée récemment par Dargent
2- Radiothérapie:
Elle stérilise les cellules tumorales par dislocation des chaines d’ADN. Il existe 2 méthodes:
❖ Radiothérapie transcutanée pelvienne: dite externe
- Grâce à des appareils comme le cobalt et surtout l’accélérateur de particules
(accélérateur linéaire 10 à 25 Mev) qui a l’avantage de délivrer des doses importantes aux
organes cibles tout en réduisant les doses en surface.
- Volume cible: utérus, vagin, paramètres et chaînes gg iliaques externes et primitives.
- Dose: varie en fonction des lésions: en général 10 Gy en 4 -5 séances / semaine
pendant
4-5 semaines soit un total de 45 Gy.
❖ Curiethérapie: il existe 2 techniques
* curiethérapie interstitielle (endo-curiethérapie): les sources sont implantées dans
les tissus tumoraux eux-mêmes.
* curiethérapie endocavitaire utilise des sources de Césium163 ou d’Iridium192
radioactifs à l’intérieur des cavités naturelles (utérus-vagin).
- But: stériliser les lésions cervicales et juxta cervicales (vagin, para-colpos,
paracervix).
- Doses: très élevées à quelques millimètres de distance de la source et très faibles à
partir d'1-2 centimètre ce qui fait son efficacité et sa bonne tolérance. Les doses sont
étalées sur 48-120 heures avec un débit de 0.4 - 1 Gy/heure.
- Divers applicateurs pour chargement différé des sources existent tels que Fletcher,
Delouche.
- Dosimétrie: l’ordinateur calcule avec précision les doses reçus au point vessie et
rectum.
- Radio- chirurgie: permet un bon control local avec des doses moindres de radiothérapie,
une chirurgie plus limitée et des complications plus faibles. .
* Curie 1ère option : IB1 N-
* RTE IIaire : si R1, N+, E+ sur PO
1) Stade insitu :
2) Stade IA1:
3) Stade IA2:
4) Stade IB1:
5) Stades IB2-IVA:
6) formes récurrentes:
7) cas particuliers:
A- Conservation- transposition ovarienne:
• indication: âge < 40 ans avec Tm< 2 cm, de bon pronostic (sous type favorable et N-).
• technique: transposition latérale de l’ovaire qui sera fixé au-dessus de l’EIAS par du fil
non résorbable après section du pédicule utéro-ovarien et pédiculisation du
lombo-ovarien et repérage par clips radio-opaques du pôle inferieur de l’ovaire.
• En post-op: taux de FSH et oestradiolémie seront demandés.
C- COMPLICATIONS DU TRAITEMENT:
❖ Complication de la chirurgie:
* Per opératoire :
facteurs favorisants: patiente âgée, excès pondéral, radiothérapie pré-op, lésions
localement avancées, extension sous estimée par le chirurgien
Mortalité: 1% (séries anciennes), < 0,5% (actuellement), liée aux complications
thromboemboliques, infectieuses et hémorragiques.
Plaies rectale et vésicale: Graves si méconnues. Si moindre doute, faire épreuve au
bleu de méthylène pour la vessie ou injection d’air dans le canal anal pour le
rectum.
Plaies urétérales: reconnues après injection IV de carmin indigo ou lors dissection de
l’uretère. Elles imposent suture ou réimplantation.
Plaies vasculaires: Veineuse+++: soit par plaie directe ou arrachement.
Réparation avec du fil non résorbable 5/0.
* Complications postopératoires :
Complications immédiates (j0-j1):
- Hémorragie: Hémopéritoine avec choc hémodynamique, impose la reprise pour
décaillotage et hémostase (les ligatures vasculaires sont doublées de principe)
Complications précoces (en hospitalisation):
- Fistules: pic thermique inexpliqué, douleurs abdomino-pelviennes, écoulement
urinaire ou de matières par la cicatrice ou orifice de drainage vers le J10.
Nécessité d’une dérivation urinaire ou digestive.
- Hematomes: source d’infection. Peuvent nécessiter une reprise chirurgicale.
- Ligatures ou plicatures de l’uretère: lever l’obstacle en urgence.
Complications postopératoires tardives:
- Fistules et sténoses urétérales: liées à la chirurgie ou à une poursuite évolutive.
- Lymphoedème: le risque augmente avec l’adjonction d’une radiothérapie
- Lymphocèles: la meilleure prévention réside en l’absence de péritonisation
- Troubles fonctionnels urinaires et dyskinésies avec rétention: liés à la dissection
chirurgicale, fréquents d’autant plus que la résection paramétriale est étendue. Un
drainage urinaire s’impose si résidu > 100 cc avec prostaglandines de synthèse en
instillation biquotidienne.
- Retentissement sexuel: causes multiples et intriquées (raccourcissement du
fourreau vaginal, dénervation, castration, radiothérapie, psychique). La reprise des
rapports est possible après 1-2 mois avec aide médicamenteuse (lubrifiants
substitution hormonale).
❖ Complication de la radiothérapie :
Précoce : rectite, cystite.
Tardives : fibrose cutanée et pelvienne.
D- RÉSULTATS :
En fonction du stade, la survie à 5 ans passe de 90 % (St I) à < 10 % (St IV).
CONCLUSION
Le cancer du col utérin demeure un problème de santé publique. Le dépistage découvre les
lésions pré-cancéreuses et les cancers à un stade précoce. Le curage et le GS ont modifié la
stratégie thérapeutique. La vaccination garde l’espoir d’éradication de la maladie.