Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I/ Introduction :
-On entend par cancer de l’endomètre les tumeurs malignes épithéliales qui naissent et se développent au
dépend de la muqueuse du corps utérin.
-Cette affection touche principalement la femme ménopausée mais peut également se rencontrer chez les
femmes plus jeunes.
II/ Epidémiologie :
A. Incidence : le cancer de l’endomètre existe à tout âge, mais sa fréquence est maximale dans la période
pré-ménopausique et ménopausique, avec un maximum vers 60 ans.
-Nb : On note un effet protecteur du tabac par la survenue de ménopause précoce ainsi que la contraception
avec oestroprogestatifs combinés.
D. Dépistage : difficile pour l’ensemble de la population. Il n’est pratiqué pour le moment que devant des
signes d’appel.
IV/ Diagnostic :
A. Circonstances de découverte :
1-MétrorragieQ (90 % des cas) peu abondantes, indolores, spontanées, irrégulières, répétées.
*Toute métrorragieQ chez une femme ménopauséeQ est un cancer de l'endomètre jusqu'à preuve du
contraire.
*Mais la principale cause de ces métrorragies est l’atrophie endométriale bénigne : diagnostic d’élimination.
*Elles sont très évocatrices en période post-ménopausique, mais facilement confondues avec des
métrorragies fonctionnelles en péri-ménopause ou en période d’activité génitale.
*Nb : Les fibromes ne saignent jamais après la ménopause.
2-Leucorrhées : plus rarement, le cancer est révélé par une leucorrhée franchement purulente en cas de
pyométrie ou par une leucorrhée séreuse en cas de hydrorrhée.
3-Douleurs pelviennes : signe tardif et rare, révélateur d’une forme évoluée.
4-Examen systématique (frottis cervico-vaginaux => positif dans 20 % des cancers : formes étendues).
5-Métastases.
C. Examens complémentaires :
1. Le bilan indispensable pour aboutir à un diagnostic histologique de cancer de l’endomètre est:
Echographie pelvienne et endovaginale :
-Augmentation anormale de l’épaisseur de la muqueuse utérine > à 4mm chez la femme ménopausée.
-Précise le siège des lésions endocavitaires.
-Appréciation du degré d’infiltration du myomètre.
2
-Au doppler couleur: vascularisation anormale au niveau du cancer.
-Recherche une lame d’ascite, une ADP iliaque.
L’hystérographie :
-En l'absence de CI (métrorragie abondante, infection, grossesse)
-L’hystérographie pratiquée à tous les stades de l’évolution de la tumeur.
-Evalue taille utérus
-Cherche une lacune intra-cavitaire irrégulière et d’aspects marécageux. Parfois simple irrégularité d’une
corne.
-Permet de préciser la topographie et l'étendue par rapport à l'isthme et d'orienter le curetage ou la biopsie.
Curetage biopsique étagé guidé par les examens précédents. Il est fait juste après l’hystéroscopie :
-Curetage endo-cervical puis endo-utérin (fond, face, isthme).
-Permet un diagnostic histologique précis avec un grade histo-pronostique et le dosage des récepteurs
hormonaux.
- Elle est pratiquée sous anesthésie après une brève dilatation du col.
-Intérêt triple : diagnostic, pré-thérapeutique et pronostic.
D. Bilan d'extension :
-Locale :
*Examen sous AG ou sous rachianesthésie comportant TV, TR, toucher bimanuel ± cystoscopie si
volumineuse
*Echographie endovaginale (épaisseur, envahissement local, état des annexes)
-Régionale :
*TDM pelvien ou mieux IRM : extension locorégionale, ganglions.
3
*UIV (si signe de compression urétérale et ou vésicale)
*± Rectoscopie (si signe de compression rectale : ténesme, épreintes)
-Générale :
*Echographie et bilan hépatiques
*Radio pulmonaire
*ACE, CA125, CA19.9 (non spécifique)
-Stade III :
*IIIa : PéritoineQ pelvien ou ascite positive
*IIIb : Métastase vaginaleQ (site le + fréq)
*IIIc : GanglionsQ pelviens ou lombo aortiques
-Stade IV :
*IVaQ: Envahissement rectal ou vésicalQ
*IVb : Métastases à distance ou ganglions intra abdominaux ou inguinaux
V/ Evolution- Pronostic :
A. L’histoire naturelle :
-Lésion initiale : le cancer de l’endomètre débute souvent au niveau de la face postérieure de l’utérus, du
fond utérin ou au niveau d’une corne.
-Extension utérine :
*D’une part en surface, sur l’endomètre, atteignant progressivement toute la cavité utérine, puis l’isthme et
le canal cervical. Il atteint d’autant plus vite l’isthme et le col que sa localisation initiale en est proche.
*D’autre part en profondeur dans le myomètre. Cette infiltration est un élément important du pronostic :
« plus la tumeur se rapproche de la séreuse utérine, plus elle se rapproche des lymphatiques qui circulent
dans la sous-séreuse et plus le risque d’extension ganglionnaire est important ».
-Extension en dehors de l’utérus :
*Au vagin en premier.
*Envahissement trompes-ovaires par voie endocanalaire
*Au reste du pelvis par contiguité très tardif : uretères, vessie et rectum.
4
*Aux ganglions lymphatiques pelviens (chaine iliaque extQ et lomboaortiqueQ directement parles
lymphatiques lombo-ovariens) (mais pas inguinalQ) : ils sont tardivement envahis, sauf quand l’isthme est
touché, l’extension lymphatique devenant celle d’un cancer du col utérin.
*À distance, les métastases sont relativement peu fréquentes et tardives (foie, poumons, os).
B. Facteurs pronostiquesQ+++ :
-Age
-StadeQ FIGO (atteinte isthmique ou cervicale, cytologie péritonéale +)
-Type histologique : AdénoK indifférencié, adénoK à cellules claires, sarcome sontt des formes de mauvais
pronostic ; AdénoK différenciés, Adéno-acanthomes sontt des formes de bon pronostic.
-Grade histologiqueQ (I = bien différencié, excellent pronostic à III = indifférencié, mauvais pronostic)
-Degré de pénétration endométrialeQ, myométrialeQ (limité au tiers interne = bon pronostic)
-Envahissement ganglionnaireQ
-Envahissement vasculaire
-Etat général de la patiente :
*C’est un élément majeur du pronostic, car ce sont souvent des patientes hypertendues, diabétiques,
insuffisantes coronariennes, à risque thromboembolique…
*C’est dire l’importance de la consultation pré-anesthésique et de l’évaluation du risque opératoire avant de
prendre une décision thérapeutique.
C. Survie à 5 ans :
-Stade I 80 %
-Stade II 50 %
-Stade III 30 à 40 %
-Stade IV 10 %
B. Stade IIQ :
-Wertheim : Colpohystérectomie élargieQ + curage iliaque externe
-CuriethérapieQ : vaginale pré ou postopératoire
-RadiothérapieQ externe si N+
5
-Stade IV
*Radiothérapie
*Chimiothérapie et hormonothérapieQ (progestatif à forte dose ou antioestrogène)
*Ou association radio/chimio simultanée
D. Surveillance :
*Surveillance postopératoire habituelle.
*Surveillance trimestrielle pendant 3 ans puis bi annuelle (tous les 6 mois): récidives (clinique ++).
*Surveillance des complications de la radiothérapie.
VII/ Prévention :
A. Primaire :
-Elle est difficile car sans moyens efficaces.
-Ne pas donner de traitement hormonal à base d’estrogènes seuls (sans progestatifs), que ce soit avant ou
après la ménopause chez les patientes non hystérectomisées.
-Traiter les états d’hyperestrogénie relative.
B. Secondaire :
-Traitement des hyperplasies et des polypes de l’endomètre.
-Dépistage des formes précoces