1- Définition:
Prolifération tumorale maligne se développant à partir de la muqueuse du col utérin.
2- Intérêts de la question:
2ème cancer le plus fréquent chez la femme, principalement dans les pays en voie de
développement
Dépistage+++: évolution lente et l’existence de nombreuses lésions précancéreuses curables
rôle du facteur infectieux (H. P. V.) papillomavirus humain: vaccination
diagnostic facile
pronostique: mauvais
3- Epidémiologie:
a)Descriptive :
Fréquence : 2ème cancer gynécologique chez la femme
En Algérie :
Fréquence : 4ème cancer le plus fréquent chez la femme (après sein, colon et thyroïde)
Incidence : 6 % équivalent de 1288 nouveau cas/an
Mortalité : 5 % de décès par cancer soit de 510 décès/an
Répartition géographique :
Zone à forte incidence : Afrique, Amérique latine
Zone à faible incidence : l'Europe, Amérique du Nord, l'Asie (Chine : le plus faible incidence )
Âge moyen de découvert :
55 ans, Rare avant 30 ans,
On note une période de latence de dix ans.
b) Analytique :
1 -Vie sexuelle et reproduction :
Précocité des rapports sexuels: du fait de l'immaturité de la zone de jonction)
Partenaires Multiples
La multiparité : notamment les grossesses à terme avec des traumatismes multiples du col.
Contraceptifs oraux
3-Tabac :
Le tabagisme pourrait agir par effet immunosuppresseur conduisant à une infection
chronique plus active accompagnée d’inflammation.
C) Dépistage :
Permet un gain de survie.
Met en évidence des stades précancéreux (dysplasies) et des cancers à des stades précoces.
Population cible :
Toutes femmes ayant une activité sexuelle âgée de 20 à 65 ans on peut aller jusqu'à 69 ans,
femmes enceintes incluses.
Population exclue du dépistage :
Femmes symptomatiques.
Femmes n'ayant jamais eu de rapport sexuel.
Femmes ayant subi une hystérectomie totale.
Techniques :
A- Le frottis cervico-vaginal: (sensibilité à 50 %, spécificité à 98 %)
- frottis selon Papanicolaou: Cytologie cervico- utérine en milieu liquide
En dehors des règles et de tout saignement
Pas de toilette vaginale ni ovule ni crème
A distance d’un TV.
En de hors de toute d’infection cervico-vaginale (attendre 1mois après le traitement)
Pas de rapports sexuels 3jours avant le FCV.
B- Détection de l'ADN de H. P. V.
C- Colposcopie :
- Permet de faire des biopsies des zones anormales.
- Indiqué si F. C. V. de dépistage anormal.
Rythme de dépistage :
- 1er frottis dès les premiers rapports sexuels
- 2ème frottis après 1an
- si normal ----> tous les 3 ans
- si anormal ---> à nouveau 1 par an
- si 05 frottis successifs normaux : 1 frottis tous les 05 ans
- 1 par an de 25 à 65 ans si femmes à risque.
- Arrêt du dépistage à 65 ans.
- Un frottis ininterprétable doit être refait.
D) La vaccination:
- La vaccination destinée à prévenir l’infection par certains génotypes du papillomavirus
humain (HPV)
- Les 2 vaccins actuellement disponibles ciblent, parmi les HPV à haut risque oncogène, les
génotypes 16 et 18, à l’origine de 50 à 65 % des néoplasies cervicales intraépithéliales (CIN)
de haut grade (CIN 2 et CIN 3) et de 70 à 82 % des cancers du col de l’utérus.
- S’adresse aux jeunes femmes dès le 1er rapport sexuel.
- Gardasil: Tetravalent (HPV 6,11,16,18) et Cervarix: Bivalent (HPV 16, 18)
4- ANATOMOPATHOLOGIE :
A- Macroscopie :
Aspect peu inapparent ou Indurations focales
Formes ulcérées, Formes exophytiques polypoïde ou endophytiques infiltrantes.
Module Gynécologie-Obstétrique Dr TABOURI Sarah
B- Microscopie :
- Les carcinomes épidermoïdes 80 à 90 % des lésions invasives.
-Se développe au dépend de l’épithélium malpighien de l’exocol.
-L‘HPV est retrouvé dans 80 % des cas.
- Adénocarcinomes 10 à 20 % des cas
-développés à partir de la muqueuse cylindrique endocervicale.
-Facteurs étiologiques : communs avec les adénocarcinomes du corps utérin (obésité,
hypertension artérielle, diabète, contraception progestative prolongée).
C- Extension :
1) Locorégionale :
Plans périnéaux, péri vasculaire, paramètres, les ligaments, le vagin, corps utérin, vessie, uretère,
rectum.
2) lymphatique :
Invasion lymphatique est précoce.
Ganglions régionaux, rarement les lymphatiques à distance
3) à distance :
Dissémination par voie lymphatique, rarement par voie hématogène.
Premier site localisation ganglionnaire (lombo-aortique sus claviculaires et inguinal).
Métastase osseuse (rachidienne).
5- Diagnostic :
a) Circonstances de découverte :
- Métrorragies : le maître symptôme, soit spontanées, peu abondantes, permanentes voire
intermittentes, soit provoquées par un rapport sexuel.
-Leucorrhées : malodorantes (nécrose tumorale), souvent jaunâtre fine, par fois striés de sang.
- Symptômes avancés :
- Douleurs pelviennes, hypogastriques lombo- sciatalgie (plexus lombo-sacrée)
- Des signes urinaires et rectaux.
- Des œdèmes et ou de douleurs des membres inferieurs (envahissement lymphatique)
- Signes généraux :
-Malaise (anémie, dysfonctionnement rénal).
- Fièvre, amaigrissement, altération de l’état général.
NB: l’apparition de saignement au cours de la grossesse, suscite d’écarter son rapport avec un néo
du col.
b) Examen clinique :
• L’interrogatoire précise : les antécédents médicaux, chirurgicaux et surtout gynéco-
obstétricaux (facteurs de risque de cancer du col utérin).
• Examen gynécologique :
Examen au spéculum :
Retrouve les 3 formes macroscopique :
- Exophytique ou aspect en « chou-fleur » associé à une nécrose et à des hémorragies de
contact.
- Infiltrante : endocol et isthme.
- Ulcérée
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Touchers pelviens :
Toucher vaginal :
-Apprécie l’infiltration cervicale
-préciser le volume tumoral
-la consistance du col
Toucher rectal :
-évaluer le volume du col et sa mobilité
-l’extension aux paramètres, au cul de sac de douglas
Toucher bidigitale : TV+TR
État de la cloison recto-vaginale
Examen somatique complet.
Colposcopie : lésion non visible au spéculum, permet de diriger les biopsies.
6- Bilan d’extension:
A- Locorégional :
Examen Gynécologique (parfois sous anesthésie générale) :
• Préciser le volume tumoral.
• Extension en hauteur (vagin, utérus)
• Extension latérale (paramètres proximaux, distaux, parois pelviens)
• Extension antèro-post (vésicale et ou rectale)
IRM pelvienne : l'examen de référence. Apprécie le volume tumoral L’extension loco-
régionale.
Cystoscopie : demandé si atteinte vésicale à l’IRM. Permet de confirmer l’envahissement de
la muqueuse vésicale (bourgeon hémorragique) et de faire des biopsies.
Rectoscopie : lorsqu'une atteinte rectale est suspectée à l’IRM.
PET-Scann :
- Permet de détecter l’infiltration ganglionnaire
- Indiquer dans le cadre du bilan d’extension, et pré-thérapeutique.
B- A distance :
Scintigraphie osseuse, TDM thoracique
7- Formes cliniques :
1) Cancers à évolution rapide
2) Cancer du col et grossesse
3) Cancer du col restant
4) Cancer de l’endocol.
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9- Bilan prè-thérapeutique:
10- Traitements :
a) Le but :
-Curatif dans les stades de début.
-Palliatif dans les stades avancés.
b) Moyens :
- Chirurgie
- Radiothérapie / curiethérapie
- Chimiothérapie
- thérapie ciblée
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A- Chirurgie :
- Va du plus simple au plus complexe
1) La Conisation :
2) Amputation intra vaginale du col.
3) Amputation élargie: exérèse du col par voie basse avec conservation utérine
4) Hystérectomie (classée selon PIVER en 5 types)
5) Colpohysterectomie élargie avec lymphadénectomie pelvienne
- Par voie abdominale : Wertheim
- Par voie vaginale : Shoutter compléter par coélioscopie pour la lymphadénéctomie
6)Pelvectomie.
- Complication de la chirurgie:
-Per-opératoire : hémorragie, plaie urinaire et digestives
-Post-opératoire : thrombo-embolique, infectieuses, urinaires (fistules, sténose) digestives (fistules,
occlusion intestinale), greffes tumorales sur la cicatrice.
B- Radiothérapie :
1) Radiothérapie externe (45 à 60Gy, 1,8à2 Gy/séance ,5séances /semaine avec un
étalement au maximum 08 semaines)
2) Curiethérapie (endocavitaire ou interstitielle)
C- Chimiothérapie
1) En concomitant à la radiothérapie : Cisplatine en hebdomadaire.
2) En palliatif : association Cisplatine + Paclitaxel
D- Thérapie ciblée
En situation palliative en association à la chimiothérapie.
Anti-angiogénique : Bévacizumab.
11- Indications :
1- Carcinome Insitu : Conisation in sano
2- IA : IA1 : Conisation insano
IA2 : Conisation insano ou hystérectomie simple
3- IB1, IIA, IIB proximaux, tumeur < 4cm N- : Curithérapie + Chirurugie suivie de Radiothérapie
4- IB2, IIA, IIB distaux, tumeur > 4cm : RCC +/- curiethérapie, évaluer après 8semaines +/-
chirurgie
5- Stade III : Radio-chimiothérapie sur le pelvis+ curiethérapie +/- RT sur les paramètres
6- Stade IVA : RCC
7- Stade IVB : chimiothérapie et thérapie ciblée.
12- Conclusions :
Occupe le 2ème ranger des cancers gynécologiques
Maladie sexuellement transmissible
L’agent pathogène responsable c’est l’HPV
Intérêt de dépistage chez toute femme ayant des rapports sexuels
Intérêt de la Vaccination
La survie à 5 ans varie de 85 à 90 % au stade IB à 5 à 15 % au stade IIIB.