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Dr N. OUDRER
Maitre de conférence « A »
Service de Neurologie, CHU Oran
Faculté de Médecine d’Oran
OBJECTIFS
PLAN
I. Introduction
II. Epidémiologie
III. Présentation clinique
IV. Classification des MI
V. Principales myopathies inflammatoires
1. La dermatomyosite
2. Les myopathies nécrosantes auto-immune (MNAI)
3. La myosite de chevauchement (OVERLAP MYOSITIS, OM)
4. La polymyosite
5. La myosite à inclusions sporadique (IBMs)
VI. Les examens complémentaires
1. La créatine phosphokinase (CK)
2. La biopsie musculaire
3. L’imagerie musculaire
4. L’ENMG
5. La place des auto-anticorps
VII. Traitement
VIII. Conclusion
I. Introduction
Les myopathies inflammatoires (MI) ou les myosites constituent un groupes
hétérogènes de maladies musculaires caractérisées une faiblesse musculaire
chronique et des infiltrats cellulaires inflammatoires du tissu musculaire. Les MI
sont des affections multisystémiques pouvant affecter notamment le poumon, la
peau et les articulations.
Elles sont définies par des symptômes, des auto-anticorps et des aspects
microscopiques (biopsie musculaire) qui leurs sont propres.
La classification 1975 identifiait 3 types de myosites :
- polymyosite,
- dermatomyosite,
- myosite à inclusions
Il n'existe pas de classification universellement reconnue des MI, cependant les
sous-types actuellement identifiés sont :
• La dermatomyosite (DM)
• Les myopathies nécrosantes auto-immune (MNAI)
• Les myosites de chevauchement incluant le syndrome des antisynthétases
• La polymyosite (PM) : entité qui a tendance à disparaitre
• La myosite à inclusions sporadique (IBMs)
4. Polymyosite (PM)
La PM est définie par une faiblesse musculaire proximale survenant en règle après
20 ans, une élévation des CK et, à la biopsie musculaire, un infiltrat inflammatoire
à prédominance endomysiale de lymphocytes CD8+ sans les autres
caractéristiques histopathologiques des 4 autres MI. La PM est une entité discutée,
car beaucoup de patients antérieurement considérés comme ayant une PM ont en
fait une ASS, une IBMs sans vacuoles bordées visibles ou une MNAI. Le diagnostic
de PM doit être considéré comme un diagnostic d'exclusion. Il existe un surrisque
de cancer, moins élevé que dans les DM. La fréquence des complications
pulmonaires est identique à celle des DM.
2. La biopsie musculaire
Elle est un des éléments clé du diagnostic dans les MI de l'adulte en apportant des
arguments en faveur du diagnostic positif et surtout en excluant les diagnostics
différentiels. Une biopsie musculaire est recommandée devant tout patient
présentant une suspicion de MI n'ayant pas d'atteinte cutanée spécifique de la DM.
Elle est essentielle pour le diagnostic différentiel d'autres affections musculaires
pouvant mimer une myopathie inflammatoire.
Elle permet de classer la MI parmi les différents sous-types. Une biopsie
musculaire normale n'exclut pas le diagnostic de MI du fait du caractère focal des
lésions. Le choix du muscle prélevé est donc important, toujours guidé par la
clinique et si possible par l'ENMG et/ou l'IRM musculaire.
3. Imagerie musculaire (IRM)
L'IRM musculaire comprendra soit l'étude du corps entier (permettant
d'examiner les muscles paravertébraux et des membres), soit une étude plus
focalisée (membres supérieurs ou inférieurs) en fonction de la localisation des
symptômes.
Aux membres inférieurs, il convient de toujours demander l'exploration des
cuisses et des jambes. Elle peut mettre en évidence des hypersignaux en
séquences T2 et STIR en faveur œdème musculaire squelettique. Cet oedème
musculaire peut être le témoin d'une inflammation musculaire, mais n'en est pas
synonyme. Dans les MI évoluées, des hypersignaux en T1 peuvent témoigner d'un
remplacement fibroadipeux.
L'IRM ne permet pas de poser un diagnostic de myosite, car les hypersignaux
T2/STIR peuvent aussi être observés dans des dystrophies musculaires et des
neuropathies.
Les IBMs : le profil à l'IRM musculaire est caractéristique avec une atteinte
prédominante sévère du compartiment antérieur de cuisse avec un gradient
proximo-distal de l'involution fibroadipeuse. L'imagerie musculaire est un outil
très utile pour guider le choix du site de la biopsie musculaire.