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Cytolyse hépatique
(augmentation
des aminotransférases)
chez l’adulte
Re sume
Hepatic cytolysis L’augmentation des aminotransf erases seriques est un probl eme diagnostique
(aminotranferases quotidien en h epatologie ; le terme de cytolyse doit ^ etre
evit
e, leur
el
evation
increase) in adults
etant tres fr
equente en cas de cholestase, et n’ etant pas non plus synonyme de
necrose h epatocytaire. On distingue arbitrairement les augmentations fortes
(> 15 fois la limite sup erieure de la normale) g eneralement aigu€ es, et les
augmentations chroniques habituellement faibles ou mod er
ees (< 10 fois la
Alexandre Pariente
Centre hospitalier,
limite sup erieure de la normale).
unit
e d’h
epatogastroenterologie, Les principales causes d’augmentation forte des aminotransf erases sont les
boulevard Hauterive, rhabdomyolyses, les h epatites hypoxiques, l’obstruction biliaire aigu€ e, les
64000 Pau, hepatites aigu€ es virales, toxiques ou m edicamenteuses, l’h epatite auto-
France
immune ; rarement un syndrome de Budd-Chiari, une maladie de Wilson,
e-mail : <alex.pariente@free.fr> une anorexie mentale, une h epatopathie glycog enique.
Les principales causes d’augmentation faible-mod er
ee des aminotransf erases
sont les h epatopathies alcooliques, les h epatopathies st eatosiques non
alcooliques, les h epatites virales chroniques, les h epatites toxiques ou
m edicamenteuses, les h epatites auto-immunes, l’hemochromatose, la maladie
de Wilson, les maladies vasculaires du foie, le d eficit en a1-antitrypsine. Des
causes extrah epatiques sont fr equentes (myopathies, dysthyroı̈dies, maladie
cœliaque, insuffisance surr enale).
Le diagnostic repose sur les donn ees cliniques (l’interrogatoire a une place
majeure), un bilan biologique de d ebrouillage syst ematique, l’ echographie
hepatique. Des tests compl ementaires sont indiqu es pour confirmer les
premi eres hypoth eses ou chercher des causes rares. La biopsie h epatique est
necessaire lorsqu’elle est indispensable a la prise en charge de la maladie causale,
lorsque plusieurs causes potentielles sont associ ees, et lorsqu’aucune cause n’a
ete identifiee (peut-^ etre dans cette derni ere situation prec ed
ee d’une
elastom etrie).
s : aminotransferases, transaminases
n Mots cle
Abstract
Increase in serum aminotransferases is a daily diagnostic problem in hepatology.
The term « cytolysis » should be abandoned since aminotransferases elevation is
common in cholestasis, and is not synonymous for hepatocyte necrosis. On an
arbitrarily basis, one can distinguish marked, usually acute increases (>15 times
the upper limit of normal values), and minimal to moderate, usually chronic ones
(<10 times the upper limit of normal values).
doi: 10.1684/hpg.2013.0916
et Oncologie digestive
Pour citer cet article : Pariente A. Cytolyse hepatique (augmentation des aminotransferases)
chez l’adulte. Hepato Gastro 2013 ; 20 : 630-639. doi : 10.1684/hpg.2013.0916
Tir
es
a part : A. Pariente
epuis son introduction en biologie clinique dans les La limite superieure de la normale de l’activit e s
erique des
D annees 1950 (pour le diagnostic de l’infarctus du aminotransf erases fait l’objet de discussions, inf erieure
myocarde), le dosage de l’activit e s
erique des amino- chez la femme, et globalement revue a la baisse. Si cela est
transferases (ex-transaminases) est devenu un outil majeur sans doute important dans les etudes epidemiologiques ou
dans le diagnostic des maladies du foie, et la d ecouverte de les essais th
erapeutiques, cela l’est sans doute moins pour
la cause de leur augmentation une qu^ ete quotidienne pour le diagnostic clinique.
l’hepatologue. On distingue classiquement les el
evations aigu€ es et
L’aspartate aminotransf erase (ASAT, ex-SGOT) est une chroniques des aminotransf erases. Comme l’information
enzyme cytosolique et mitochondriale ubiquitaire (foie, temporelle manque souvent lorsqu’on voit le patient pour
cœur, muscle squelettique, rein, cerveau, pancr eas, la premiere fois, il est pertinent de distinguer les el
evations
poumon, leucocytes et erythrocytes) ; l’alanine amino- faibles (< 10 fois la limite sup erieure de la normale) et
transferase (ALAT, ex-SGPT) cytosolique, egalement ubi- fortes (> 15 fois la limite sup erieure de la normale), mais
quitaire, est cependant en concentration beaucoup plus cela est parfaitement arbitraire et il y a bien su ^r une large
elevee dans le foie [1]. L’augmentation des aminotransf era- zone grise ou l’appr eciation du contexte a plus d’impor-
ses dans le serum t emoigne, soit de la destruction des tissus tance que les valeurs observ ees par elles-m^ emes.
qui en contiennent, soit de modifications de la perm eabilit
e
membranaire ; la n ecrose h epatocytaire n’est donc pas
‘‘
necessaire a l’augmentation des transaminases, et leur On distingue les élévations faibles (< 10 N)
elevation n’est pas corr el
ee
a l’
etendue et a la s
ev
erit
e des et fortes (> 15 N), mais cela est arbitraire
lesions hepatiques. La dur ee de vie des aminotransf erases et il y a une large zone grise où l’appréciation
du contexte a plus d’importance que les valeurs
dans le serum est faible (quelques jours), plus br eve pour
’’
observées
l’ASAT que pour l’ALAT [1].
‘‘
L’augmentation des aminotransférases dans
le sérum témoigne soit de la destruction designer une augmentation des aminotransferases d’ori-
des tissus qui en contiennent, soit de modifications gine hepatique. Ce terme est mauvais parce que, m^
eme de
de la perméabilité membranaire ; la nécrose cause hepatique, l’augmentation des transaminases peut
^
etre importante en l’absence de n ecrose hepatocytaire
’’
hépatocytaire n’est donc pas nécessaire
et parce que la cholestase augmente r eguli
erement les
transaminases.
‘‘
L’augmentation des aminotransférases
dans le sérum n’est pas corrélée
‘‘
à l’étendue et à la sévérité des lésions La cholestase augmente les
’’ ’’
hépatiques transaminases
‘‘
Éliminer une rhabdomyolyse aigue peut, en provoquant un spasme du sphincter d’Oddi,
’’
est facile entraı̂ner une hyperpression brutale dans la voie biliaire
principale. L’augmentation des aminotransf erases li
ee
a
Les causes d’h
epatite hypoxique [2] sont : l’obstruction biliaire aigu€
e est rapidement r egressive (coup
d’archet).
– cardiaques :
poussee aigu€e sur insuffisance cardiaque chronique,
insuffisance cardiaque aigu€ € peut causer une
‘‘
e (infarctus, trouble du L’obstruction biliaire aigue
rythme) ; forte augmentation des aminotransférases
’’
– pulmonaires : rapidement régressive
poussee aigu€e,
embolie pulmonaire sur insuffisance respiratoire chro-
nique ; Le diagnostic d’h epatite virale aigue€ est aujourd’hui
facile gr^ace aux tests s erovirologiques. Une pouss ee
– et le sepsis.
aigu€e sur h epatite chronique est un pi ege classique,
L’augmentation des aminotransf erases (initialement parfois inevitable, en cas d’hepatite B. Il faut se m efier
ASAT>ALAT) peut ^etre tr
es forte, et s’accompagner de la coexistence d’une h epatite chronique pr eexistante
€ s) des aminotransférases.
Tableau 1. Principales causes des fortes augmentations (aigue
Clés
Causes extrahépatiques
€
Rhabdomyolyse aigue ASAT>ALAT, CPK, convulsions, exercice
Causes hépatiques
Hépatite hypoxique ^
Age, cardiopathie, hypoxémie
€
Hépatite virale aigue Épidémiologie, symptômes associés, sérovirologie
Hépatite auto-immune ^
Age, sexe, hypergammaglobulinémie (IgG), Auto-anticorps, biopsie
€
Maladie de Wilson aigue ^
Age, signes neurologiques, anémie, anneau de Kayser, céruloplasmine,
Cuivre, Biopsie
‘‘
Les hepatites m edicamenteuses sont habituelle- La maladie de Wilson peut e
€
’’
ment reconnues par l’interrogatoire (attention aux une hépatite aigue
medicaments en vente libre, le parac etamol par exemple,
qui peut ^etre responsable d’h epatites cytolytiques aigu€es L’anorexie mentale [10] est souvent associe e a une faible
a doses therapeutiques en cas de jeu ^ne et/ou d’alcoo- augmentation des aminotransf erases. Dans des cas de
lisme chronique), et aux m edecines dites alternatives, maigreur extr^ eme et d’inanition, elle peut se compliquer
dont la prise est parfois volontairement cach ee et dont d’une insuffisance hepatique aigu€
e avec forte
el
evation des
la composition est extr^ emement difficile a connaı̂tre. aminotransf erases, hypoglycemie, baisse du TP, rapide-
Des manifestations d’hypersensibilit e sont evocatrices ment reversible avec un apport glucidique progressif [10].
mais inconstantes. L’apport des bases de donn ees est
precieux (Hepatox [4], Livertox [5]). En phase aigu€ e, tout
medicament non vital eventuellement responsable doit
^etre arr^ete le temps de l’enqu^
Augmentation faible à modérée
ete
etiologique.
(chronique) des aminotransférases
la suite d’un grand travail
A epidemiologique etasunien
^ tre responsable
‘‘
Le paracétamol peut e
d’hépatites cytolytiques aigue € s à doses [11] qui avait observ e que des aminotransf erases anorma-
thérapeutiques en cas de jeu ^ ne et/ou d’alcoolisme les ne l’etaient plus dans 1/3 des cas dans le semestre
suivant, il est parfois
ecrit qu’il faut attendre 6 mois pour
’’
chronique
explorer les augmentations mod er
ees asymptomatiques
des aminotransferases. Cette opinion ne tient pas compte
‘‘
Tout médicament non vital éventuellement des possibles fluctuations (incluant la zone normale) des
responsable doit e ^ tre arre
^ té le temps aminotransf erases dans de nombreuses maladies
^ te étiologique
’’
de l’enque (h
epatites chroniques B et C, h epatopathies steatosiques
notamment) ; cette recommandation ne me paraı̂t donc
pas justifi
ee. Les principales causes sont indiqu ees dans le
L’hepatite auto-immune peut ^ etre responsable de fortes
tableau 2.
elevations des aminotransferases. Un contexte auto-
Un algorithme d’exploration des augmentations faibles a
immun, l’hypergammaglobulin emie (IgG), la pr esence
mod er
ees chroniques des transaminases est propos e dans
habituelle d’autoanticorps (antinoyau, antiactine) et l’exa-
la figure 1.
men de la biopsie hepatique permettent un diagnostic et
un traitement urgent [6].
Maladies alcooliques du foie
Le diagnostic de la cause est le plus souvent e vident si on
‘‘
Le traitement de l’hépatite auto-immune prend le temps d’interroger le malade. Les AST sont
souvent sup erieures aux ALAT en cas d’h
’’
est urgent epatite alcoolique
aigu€e et de cirrhose alcoolique, mais pas de st eatose
simple ; la GGT est souvent franchement elevee alors que
Le syndrome de Budd-Chiari [7] peut ^ etre rarement r
ev
el
e les phosphatases alcalines sont normales ou presque, et la
par une forte augmentation des transaminases (traduisant GGT diminue avec le sevrage alcoolique. L’existence de
une hepatite hypoxique plus ou moins etendue en amont maladies alcooliques associ ees (maladie de Dupuytren,
des veines obstru ees). L’existence d’une ascite riche en parotidose, polyn evrite, pancr eatite, etc.), la macrocytose,
proteines, la mise en evidence de thromboses veineuses l’augmentation des IgA, l’histologie h epatique, et lorsque
hepatiques a l’
echographie, la mise en evidence d’une la consommation d’alcool reste non d eclaree, l’augmenta-
thrombophilie, l’examen de la biopsie h epatique permet- tion de la transferrine d esialyl
ee sont utiles au diagnostic.
tent le diagnostic.
La maladie de Wilson [8, 9] peut ^ etre rev
el
ee par une
hepatite aigu€e ; l’existence d’une an emie h
‘‘
emolytique, Les AST sont souvent supérieures aux ALAT
et de troubles neurologiques orientent, le diagnostic €
en cas d’hépatite alcoolique aigue
etant fourni par la pr esence inconstante d’un anneau de et de cirrhose alcoolique, mais pas de stéatose
Kayser, la baisse de la c
’’
eruloplasmine, l’augmentation de simple
Causes extrahépatiques :
Myopathies CPK
Causes hépatiques :
Hépatopathies stéatosiques non alcooliques Anamnèse, IMC, syndrome métabolique, échographie, biopsie, élimination
des autres causes
Hépatite auto-immune ^
Age, sexe, hypergammaglobulinémie (IgG), auto-anticorps, biopsie
Maladie de Wilson ^
Age, signes neurologiques, anémie, anneau de Kayser, céruloplasmine, cuprurie, biopsie
Déficit en a1 antitrypsine ^
Age, emphysème, électrophorèse, phénotype Pi, biopsie
’’
(HSNA) modérée des aminotransférases en France
‘‘
Les hépatopathies stéatosiques non alcooli- lesquelles l’histopathologie, la recherche d’anticorps anti
ques sont certainement la cause la plus soluble liver antigen et le test th
erapeutique aux corticoı̈des
Biopsie hépatique si :
- nécessaire au bilan de la maladie diagnostiquée
- plusieurs causes simultanées
- aucune orientation (après FibroScan®?)
Figure 1. Conduite a tenir face a une augmentation faible a moderee (chronique) des aminotransferases.
permettent le diagnostic (une maladie cœliaque doit ^etre Maladies vasculaires du foie
systematiquement cherchee dans ces circonstances).
Une augmentation minime a mode ree des transaminases
est fr
equente en cas de foie cardiaque, de syndrome de
Hémochromatose [14] Budd-Chiari, de dilatation sinusoı̈dale, d’hyperplasie nodu-
Lorsqu’il existe une augmentation des transaminases, laire r
eg
en erative. Le diagnostic repose sur le contexte
l’hemochromatose g enetique est habituellement associ
ee clinique, l’
echographie hepatique et cardiaque, l’existence
a une augmentation du coefficient de saturation de la
eventuelle d’une thrombophilie, et parfois seulement la
transferrine. Le diagnostic est confirme par la pr
esence de biopsie hepatique.
la mutation C282Y a l’
etat homozygote du g ene HFE. La
cause hepatique la plus fr equente d’augmentation de la Maladie de Wilson [8, 9]
ferritine n’est pas l’h
emochromatose mais l’h epatopathie
Elle est tr
es rare, mais a la fois grave et curable ; son
steatosique m etabolique.
diagnostic doit rester une pr eoccupation constante de
l’h
epatologue. Elle atteint habituellement l’adulte jeune
(4 % des cas apr
‘‘
La cause hépatique la plus fréquente es 40 ans), sans profil biologique
d’augmentation de la ferritine n’est pas particulier lorsque la pr
esentation de la maladie du foie
l’hémochromatose mais l’hépatopathie stéatosique est une augmentation chronique des transaminases. Le
diagnostic peut ^ etre evoqu
’’
métabolique e sur l’existence de signes
‘‘
La maladie de Wilson est très rare,
diagnostic suspect e (dosage du cuivre h epatique dans la
mais à la fois grave et curable ;
maladie de Wilson par exemple). Elle est egalement
’’
elle atteint l’adulte jeune
indiquee lorsque deux causes sont associ ees, pour faire
la part des choses (ob esit
e et hepatite C par exemple).
Enfin, lorsqu’aucun diagnostic n’est suffisamment pro-
Déficit en a1-antitrypsine [15] bable, elle peut seule permettre certains diagnostics rares
(granulomatose, l esions vasculaires du foie par exemple) ; il
Le deficit en a1-antitrypsine de type ZZ ou SZ est rare est alors raisonnable de congeler un fragment biopsique en
(< 1/1 000 en France). Il peut se r ev
eler
a l’^
age adulte par vue d’etudes sp eciales si necessaire. Cependant, dans ces
une maladie chronique du foie qui peut aller jusqu’ a la conditions, elle ne montre que des l esions minimes une fois
cirrhose. Le diagnostic est evoqu e sur la coexistence d’un sur deux ; cela est plus fr equent chez les femmes, et en
emphyseme, sur la forte diminution (voire l’absence) de la l’absence de surcharge pond erale [16]. Dans ces condi-
bande a1 de l’ electrophor
ese des protides, et l’etude du tions, la pratique d’un Fibroscan1 (non valid e dans cette
phenotype Pi. La seule existence, sur la biopsie h
epatique, indication !) pourrait aider a convaincre le malade (et le
des globules intrah epatocytaires, PAS-positifs, diastase m edecin !) de son utilit e lorsque la durete du foie est
resistants, qui est pr
esente chez les het
erozygotes MZ, ne augment ee.
permet pas de rattacher la maladie h epatique au d eficit.
L’ECG montre une onde q et un sus-d ecalage du segment Le patient vit dans une petite maison avec un jardin mais
ST, de V3 a V6, associ ea des extrasystoles ventriculaires ne cultive pas lui-m^ eme ses l egumes, n’a pas de puits. Il
polymorphes. La troponine est elev
ee, l’echographie n’a pas r ecemment consomm e de gibier. En revanche, en
cardiaque montre une large plage akin etique et une l’absence de tout voyage r ecent, il a consomm e, 5
forte diminution de la fraction d’ ejection du ventricule semaines auparavant, du figatellu que lui a gentiment
gauche. fait gou ^ter son voisin a la foire de Pau, qui vendait de la
Le diagnostic retenu est celui d’h epatite hypoxique charcuterie corse. . . Il y a des IgG et des IgM anti-VHE, la
secondaire a un infarctus ant erieur etendu peut ^ etre recherche d’ARN du VHE est positive dans le sang et les
complique d’un episode de bas d ebit aigu par tachycardie selles (g enotype 3). Le malade est trait e par ribavirine
ventriculaire regressive. En soins intensifs cardiologiques, la (800 mg/j) pendant 4 semaines. L’ evolution est favorable
situation hemodynamique reste m ediocre et le malade malgr e un abaissement transitoire du TP jusqu’ a 48 %, la
decede a J4 d’insuffisance hepatique grave associ ee
a une vir
emie n’est plus d etectable 8 jours apr es le d
ebut du
defaillance multivisc erale. traitement. Les tests h epatiques sont normaux a la 8e
e
semaine, et le restent au 6 mois.
L’hepatite aigu€ e E autochtone est une maladie
Observation clinique no 2 fr
equente dans le Sud de la France [3]. La transmission
est oro-f ecale. L’ingestion du foie d’animaux infect es
Un homme de 63 ans est suivi depuis 2 ans pour une (porc, gibier) est un des modes possibles de contamina-
cirrhose compens ee de cause probablement mixte (alcool tion. La gu erison spontan ee est le mode evolutif
+NASH), decouverte a l’occasion d’anomalies biologi- le plus fr equent. Une evolution chronique eventuelle-
ques hepatiques. Il dirige une petite entreprise de ment cirrhog ene a ete d ecrite chez des malades
menuiserie m etallique. Il vit pr es de Pau, et n’a pas immunod eprimes. Une evolution subaigu€ e l
ethale est
recemment voyag e. Il n’a pas de relation extraconjugale. possible notamment chez des malades ^ ages et en cas
Il a arr^ete toute consommation d’alcool, a maigri de d’ h epatopathie pr eexistante que l’h epatite E peut
10 kg (il pese maintenant 75 kg/1 m 72). Il est suivi decompenser ; c’est la raison pour laquelle ce malade a
semestriellement et prend pour traitement de la reçu un traitement par la ribavirine (hors AMM. . .) dont
metformine, du gliclazide, et de la simvastatine, a l’efficacite n’a et
e jusqu’ici rapport ee que chez des
l’exception d’autres m edicaments. Il a ressenti depuis malades immunod eprim es.
quelques jours une fatigue marqu ee, une anorexie, des
nausees et a constat e des urines fonc ees. L’examen
montre un ict ere mod er
e ; le foie est palpable 4 cm sous
le rebord costal, sans autre anomalie. L’h emogramme
Observation clinique no 3
est normal, Le TP a 62 %, le facteur V a 60 %, l’ur ee
a
Une femme de 29 ans e tait examine e pour une
6 mM, la cr eatinine a 102 mM, la glyc emie a 7 mM,
la bilirubine a 170 mM, les ASAT a 980 UI/L, les ALT a augmentation ancienne et fluctuante des transaminases.
1 350 UI/L, les PAL a 95 UI/L, la GGT
a 124 UI/L, l’albumine Elle souffrait d’un diabete de type 1 depuis l’^age de 14 ans,
a 34 g/L, les gammaglobulines a 13,6 g/L sans pic, avec de nombreuses hospitalisations pour acidoc etose
l’alphafœtoprot eine a 14 ng/mL. Les IgM antiVHA sont entre 14 et 20 ans. Au cours des derni eres annees, on avait
absentes du serum, ainsi que l’AgHBs et les anticorps anti- constat e d’importantes el
evations des aminotransf erases,
HBc. Il n’y a pas d’anticorps antiHCV. coı̈ncidant avec des p eriodes de d es
equilibre diabetique au
L’ECG est normal. L’ echographie montre un foie dysmor- decours desquelles elles d ecroissaient rapidement. Il n’y
avait aucun autre sympto ^me.
phique sans nodule suspect, des veines h epatiques
normales, une veine porte perm eable, hepatop ete, de Lors du dernier episode, le poids etait de 40 kg pour
11 mm de diam etre, une lame d’ascite. 1 m 60, la TA a 9/7, le pouls a 64/min. Le foie, de
consistance normale, d epassait de 6 cm le rebord costal.
Il n’y avait pas de splenom egalie, de circulation veineuse
collaterale, d’angiomes stellaires ni d’ erythrose palmaire.
Question 2 : quel diagnostic vous L’echographie montrait une h epatom egalie homog ene,
semble le plus probable ? sans signe d’hypertension portale. L’h emogramme etait
a) Foie cardiaque normal, le TP a 100 %, la cr eatininemie a 55 mM, la
b) Steatohepatite non alcoolique glycemie a 13,4 mM, la bilirubine a 18 mM, Les ASAT a
c) Hepatite aigu€eE 2210 UI/L, ALAT a 1 420 UI/L, PAL 316 (N < 120), GGT
d) Hepatite
a la simvastatine 1 467 UI/L (N<35), l’albumine a 35 g/L, les gammaglobu-
lines
a 10,5 g/L.
vise
Question 4 : quel(s) examen(s) a e
Observation clinique no 4
diagnostique auriez-vous demande
Une femme de 26 ans est examin ee en 1994 pour une
(s) ?
augmentation des transaminases (ALT 7N, AST 3N, GGT a) patique
Une nouvelle biopsie he
2N). Elle n’a aucun ant ecedent personnel, fume 15 b) Une recherche d’anticorps anti soluble liver antigen
cigarettes par jour, boit 20 g d’alcool par semaine. Son c) Un dosage de la cuprurie
pere est mort d’une cirrhose alcoolique a 45 ans. Deux des d) Un dosage de lipase acide lysosomale
freres ont un asthme. Elle ne prend aucun m edicament, ni e) Un dosage de transferrine d
esialyl
ee (CDT)
medecine « douce ». L’examen clinique est normal en
dehors d’un surpoids (71 kg/1 m 68, IMC 26 kg/m2).
L’echographie montre un foie un peu gros, diffus ement La malade fut mise sous propranolol et spironolactone. En
hyperechog ene, sans autre anomalie. NFS, plaquettes, TP, 6 mois, l’ascite devint difficile
a traiter, l’albumine passa
a
fonction glyc emie, ionogramme sont normaux. Le cho- 20 g/L, la bilirubine
a 78 mM, et la malade fut adress ee
a
lesterol total est
a 1,95 g/L, l’HDL-cholest
erol
a 0,56 g/L, Toulouse pour bilan pr etransplantation. Le diagnostic de
les triglycerides a 4 g/L, l’electrophor
ese des protides maladie de Wilson etait alors etabli (anneau de Kayser,
cuprurie elev
ee, cuivre he patique elev
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