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ARTICLE DE SYNTHESE

L’hyponatrémie du sujet âgé : implication


dans la fragilité
Hyponatremia in the elderly : its role in the frailty
P. Hanotier
Service de Gériatrie, C.H.U. Tivoli, La Louvière

RESUME ABSTRACT

L’hyponatrémie est le trouble hydro-électrolytique Hyponatremia is the most common electrolyte


le plus fréquemment rencontré en pratique disorder in elderly patients. The incidence is
gériatrique. Son incidence est de l’ordre de 7 % about 7 % in elderly healthy people but can
chez des sujets âgés en bonne santé mais peut exceed 40 % in hospitalized patients. Considering
dépasser 40 % chez les patients hospitalisés. all its aetiologies hyponatremia is associated with
Toute étiologie confondue, l’hyponatrémie est increased mortality and appears as a factor of
associée à une augmentation de la mortalité et poor prognosis.
apparaît comme un facteur de mauvais pronostic. Alteration in the regulation of water homeostasis
Par le biais de modifications de compositions in the elderly result from multiple consequence
corporelles, rénales ou hormonales, l’homéo- of aging: change in body composition, alteration
stasie du sodium et de l’eau est rendue in renal function and hormonal changes. The high
particulièrement fragile chez le patient frequency of nutritional problems, particularly
gériatrique. La fréquence des troubles nutrition- protein malnutrition predisposes the elderly to the
nels, en particulier la malnutrition protéique, development of hyponatremia.
sensibilise également le sujet âgé au développe- Although diuretics especially thiazides are
ment d’une hyponatrémie.
implicated as a frequent cause of hyponatremia
Quoique les traitements diurétiques, principale-
on geriatric medicine, normovolemic hypo-
ment thiazidiques, représentent une cause
natremia and more particularly the syndrome of
fréquente d’hyponatrémie en gériatrie, l’hypo-
inappropriate antidiuresis is the most common
natrémie normovolémique, et plus particulière-
cause. The aetiology of this syndrome can be
ment le syndrome de sécrétion inapproprié
d’hormone antidiurétique, est la cause la plus determined in only approximately half of the
fréquemment rencontrée. Son étiologie n’est cases. Cancers and medications, principally
cependant retrouvée que dans la moitié des cas. psychotropic agents commonly prescribed in
Les cancers et les causes médicamenteuses, geriatrics are the most frequent aetiologies.
principalement les psychotropes abondamment Hyponatremia could be a factor of frailty in
prescrits en gériatrie, sont les étiologies les plus geriatrics. Mild to moderate hyponatremia is
fréquemment retrouvées. L’hyponatrémie apparaît generally considered asymptomatic but recent
également comme un facteur de fragilité en studies reported that asymptomatic hyponatremia
gériatrie. Même dans ses formes légères et contributes to neurological troubles like cognitive
considérée comme asymptomatique, elle est à disorders, posture and gait impairments.
l’origine de troubles neurologiques, principale- Hyponatremia could be an independent risk factor
ment des troubles attentionnels et posturaux. Elle of falls and could be associated with the
augmente le risque de chutes mais également per development of osteoporosis.
se le risque de fractures et pourrait également This review of the literature emphasizes the
participer au développement d’une ostéoporose. importance of screening and a systematic
Cette revue de la littérature met l’accent sur management of hyponatremia in the elderly
l’importance d’un dépistage et d’une prise en people, even in the minor forms and those
charge systématique de l’hyponatrémie chez la considered as asymptomatic.
personne âgée, même dans ses formes mineures
et considérées comme asymptomatiques. Rev Med Brux 2015 ; 36 : 475-84

Rev Med Brux 2015 ; 36 : 475-84 Key words : hyponatremia, elderly, frailty

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INTRODUCTION d’hospitalisation et la perte de l’autonomie9.

L’hyponatrémie, définie comme une natrémie L’hyponatrémie apparaît depuis longtemps


< 136 m Eq/l, est le désordre hydro-électrolytique le comme un facteur de mauvais pronostic dans
plus fréquemment rencontré en pratique gériatrique. l’insuffisance cardiaque, la cirrhose hépatique, l’embolie
Souvent, elle apparaît dans un contexte de pulmonaire, le syndrome coronarien aigu, la pneumonie
comorbidités et de polymédication qui participe à la et l’insuffisance rénale chronique. Elle est actuellement
genèse de la fragilité gériatrique. Tant l’hyponatrémie reconnue comme facteur de risque prédictif indé-
que son traitement sont associés à une augmentation pendant de mortalité10,11.
de la mortalité. Elle est également impliquée dans le
développement des syndromes gériatriques. LA DIMINUTION DE L’HOMEOSTASIE DU
METABOLISME DE L’EAU CHEZ LE SUJET AGE
La méconnaissance des facteurs pathogéniques
de l’hyponatrémie et ses conséquences sur l’équilibre Modification de la composition corporelle avec l’âge
précaire de la personne âgée risque de faire plonger
celle-ci dans la spirale du déclin fonctionnel, détériorer On assiste de manière physiologique avec l’âge
sa qualité de vie et précipiter son décès. à une per te de masse maigre au profit d’une
augmentation de la masse graisseuse de l’ordre de
Dans cet article de synthèse, nous reverrons les 5 à 10 %. Cette perte de masse maigre est corrélée
particularités de l’homéostasie du sodium chez le sujet à une perte d’eau corporelle totale, principalement au
âgé et son implication dans les grands syndromes détriment de l’espace intracellulaire 12,13 . Ainsi, un
fréquemment rencontrés en gériatrie. homme de 75 ans, de 70 kg, peut avoir 7 à 8 litres
d’eau corporelle de moins qu’un homme de 35 ans du
INCIDENCE, PREVALENCE ET PRONOSTIC DE même âge14. Cette modification physiologique rend le
L’HYPONATREMIE EN GERIATRIE patient âgé plus vulnérable tant à la déshydratation
qu’au risque d’hyponatrémie en cas de surcharge
On estime que 7 % des personnes âgées en hydrique.
bonne santé ont une natrémie à < 137 m Eq/l1. Dans
une étude rétrospective réalisée sur 405 patients Modification de fonction rénale et de la capacité de
ambulatoires d’un âge moyen de 78 ans, l’incidence dilution liée au vieillissement
d’hyponatrémie à < 135 m Eq/l est de 11 % sur une
période d’observation de 24 mois2. Miller a également Des études longitudinales ont bien démontré
observé que cette incidence double à 22 % chez les qu’environ 70 % des sujets adultes perdent environ
patients institutionnalisés3. Une étude longitudinale de 1 ml/min/1,73 m2 de filtration glomérulaire dès l’âge de
12 mois démontre que plus de 50 % des patients 40 ans 15. Cette chute de la filtration glomérulaire
institutionnalisés ont au moins un épisode s’accélère à partir de 65 ans16. Il est actuellement peu
d’hyponatrémie 4. Cet épisode d’hyponatrémie est clair si ces changements sont secondaires au
précipité dans 80 % des cas par l’administration orale vieillissement physiologique du rein ou à la succession
ou intraveineuse de solutions hypotoniques. d’événements pathologiques néphrotoxiques.

Plus récemment, Hawkins 5 analyse une large Cette diminution de la filtration glomérulaire est
banque de données de plus de 300.000 échantillons le déterminant principal de la diminution de la capacité
prélevés sur 120.000 patients sur 2 ans dans un hôpital du rein âgé à éliminer une charge en eau 17. Elle
de 1.200 lits à Singapour. Dans cette cohorte, la entraîne une augmentation de la réabsorption de liquide
prévalence de l’hyponatrémie (< 136 m Eq/l) est de au niveau du tube contourné proximal, diminue d’autant
42,6 % (28,2 % à l’admission et 14,4 % en cours l’apport au niveau des segments de dilution, ce qui
d’hospitalisation). L’âge (> 70 ans) apparaît comme un altère ses capacités à éliminer une surcharge en eau
facteur de risque significatif d’hyponatrémie (odd ratio libre18.
de 4,74 pour une natrémie < 136 m Eq/l et 9,7 pour
une natrémie de 116 m Eq/l). Modification de production et de fonction de la
vasopressine
Dans une étude prospective d’Anderson, les
2/3 des hyponatrémies (< 130 m Eq/l) sont acquises à La production de vasopressine par l’hypophyse
l’hôpital 6. L’hyponatrémie acquise à l’hôpital, toute n’est pas altérée significativement avec l’âge. Sa
étiologie confondue, est associée à une augmentation production est au moins stable, voire vraisemblablement
de la mortalité durant le séjour (OR : 1,66), du risque augmentée, en réponse à la stimulation des osmo-
de placement en institution (OR : 1,64) et augmente de récepteurs 19-21 . L’augmentation de la sécrétion de
64 % la durée de séjour7,8. Chua et al. ont étudié vasopressine est un des mécanismes prépondérants
rétrospectivement une cohorte de patients âgés (âge par lequel la personne âgée présente un risque accru
moyen de 82 ans) et fragiles admis dans une unité de de développer une hyponatrémie de dilution suite à
gériatrie et retrouve une association significative entre une surcharge en eau libre.
la chute de la natrémie en hospitalisation, la durée

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Modification du système rénine-angiotensine- Les traitements diurétiques représentent une des
aldostérone causes principales d’hyponatrémie hypovolémique chez
la personne âgée. Selon les études, les diurétiques
Plusieurs études montrent une diminution de sont impliqués dans 11 à 25 % des cas d’hyponatrémie
l’activité rénine plasmatique avec l’âge et à l’admission à l’hôpital 23-25 . Les thiazides et,
secondairement de la concentration d’aldostérone. La apparentés, seuls ou en associations rendent compte
fonction de synthèse de la glande surrénale n’apparaît de 93 % des cas, pour seulement 6 % avec le
quant à elle pas altérée22. La diminution de la sécrétion furosémide et < 1 % avec la spironolactone26. Différents
d’aldostérone liée à l’âge est un des éléments mécanismes ont été avancés pour expliquer l’effet
dominants qui prédispose les personnes âgées à une hyponatrémiant des thiazides. Ceux-ci inhibent la
perte de sodium d’origine rénale inappropriée22. réabsorption de sodium au niveau du tube contourné
distal et altèrent donc les capacités de dilution, sans
CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE DE altérer la capacité de la vasopressine à concentrer les
L’HYPONATREMIE urines. Une production augmentée de vasopressine et
une stimulation excessive de la soif semblent
La détermination de l’osmolalité plasmatique est également participer25.
la première étape de la démarche étiologique de
l’hyponatrémie. L’âge et le sexe féminin semblent représenter des
facteurs de risque27,28. Dans une série de 180 patients
L’hyponatrémie iso-osmolaire peut se rencontrer présentant une hyponatrémie induite par les
en présence d’hyperlipidémie ou d’hyperprotéinémie diurétiques, 149 étaient des femmes et 90 % avaient
(pseudohyponatrémie). L’hyponatrémie hyperosmolaire plus de 65 ans29. Le mécanisme par lequel le sexe
rencontrée dans les situations d’hyperglycémie est féminin semble prédisposé à développer une
associée à un appel d’eau libre de l’espace hyponatrémie induite par les diurétiques apparaît
intracellulaire vers l’espace extracellulaire. encore discuté. La surreprésentation des femmes dans
les cohortes étudiées pourrait expliquer ces différences.
L’hyponatrémie hypo-osmolaire rend compte de De même, une large étude de cohorte ne dégage pas
la toute grande majorité des situations cliniques. le sexe comme facteur de risque de développer une
hyponatrémie induite par les diurétiques ; seuls l’âge et
L’examen physique permettra de reconnaître les l’index de masse corporelle apparaissent significative-
hyponatrémies associées aux états œdémateux tels ment associés 30 . Cependant, l’expression du co-
que l’insuffisance cardiaque, la cirrhose et le syndrome transporteur sodium/chlore sensible aux thiazides est
néphrotique. augmentée en cas d’imprégnation œstrogénique
conduisant ainsi à un risque accru de développer une
Il est parfois difficile, sur base de l’examen hyponatrémie induite par les thiazides31.
physique, de distinguer un état euvolémique d’un état
hypovolémique. L’analyse des paramètres biologiques Les diurétiques de l’anse, en agissant sur le
sanguins et urinaires permettra d’affiner le diagnostic. segment ascendant de l’anse de Henle, diminuent
L’administration d’une charge intraveineuse de sérum l’apport en solutés de la médullaire rénale. Ils altèrent
physiologique peut s’avérer très utile pour affiner le autant les mécanismes de concentration que de dilution
diagnostic23. et sont moins souvent responsables d’hyponatrémie.

L'hyponatrémie hypovolémique Le syndrome de perte de sel d’origine centrale


est principalement associé aux traumatismes
L’hyponatrémie hypovolémique résulte d’une cérébraux, aux hémorragies cérébrales ou dans les
per te de sodium ou de potassium entraînant états postopératoires neurochirurgicaux. Il se traduit par
secondairement une rétention d’eau par une stimulation un défaut de réabsorption proximale de sodium auquel
appropriée de vasopressine. s’associe une augmentation d’excrétion d’acide urique
et d’urée. Sa présentation biologique mime un
Les pathologies gastro-intestinales entraînent des syndrome de sécrétion inapproprié d’ADH (SIADH)
vomissements et de la diarrhée qui, dans un premier mais s’y associe un cer tain degré de déplétion
temps, entraînent un état de contraction volémique et volumique. Chez le patient gériatrique hospitalisé, sa
une sécrétion secondaire de vasopressine. En cas prévalence apparaît cependant anecdotique32.
d’ingestion d’eau et de nourriture pauvre en sodium,
une hyponatrémie s’installera. Les paramètres Un déficit isolé en minéralocorticoïdes ou une
biologiques urinaires seront caractérisés par une insuffisance surrénalienne primaire est une cause rare
natriurèse basse (< 30 mEq/l), une fraction d’excrétion d’hyponatrémie hypovolémique. La déplétion volumique
de sodium (FE) effondrée (< 0,5 %) et une est généralement importante et symptomatique. Une
hyperosmolarité. Les troubles physiologiques de hyperkaliémie est présente dans 50 % des cas23,33.
l’homéostasie de l’eau présents chez la personne âgée
la prédisposent tout particulièrement aux fluctuations Dans une étude de 110 patients hyponatrémiques
de natrémie induite par ces situations. admis, Mush et al. isolent un groupe particulier de
6 patients que les auteurs appellent " syndrome de

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perte de sel (SLS) "23. Ceux-ci ont la particularité d’être Tableau : Etiologies courantes de SIADH en gériatrie d’après
très âgés (âge moyen de 84 ans). Ils présentent une les références Miller21, Liamis25, Janicic51.
clearance osmolaire, des fractions d’excrétions de
potassium, de calcium et de phosphore significative- 1. SIADH idiopathique de la personne âgée
2. Cancers :
ment augmentées. L’administration de sérum a. Cancers pulmonaires à petites cellules
physiologique entraîne une chute de débit urinaire b. Carcinome gastrique
pouvant suggérer un certain degré de déplétion c. Carcinome pancréatique
volumique. Ils ne présentent pas d’endocrinopathie, ni d. Carcinome œsophagien
e. Lymphomes, leucémies
de néphropathie. La prise de diurétiques a 3. Pathologies pulmonaires non néoplasiques :
systématiquement été écartée et les paramètres a. Infections
d’excrétion de calcium et de phosphore n’évoquent pas b. Tuberculose
le diagnostic de SIADH. Ces patients présentent des c. Pneumonie
d. Bronchiectasies
caractéristiques biologiques cohérentes avec la e. Abcès pulmonaires
présence d’un ou de plusieurs agents natriurétiques. f. Insuffisance respiratoire aiguë
Par ailleurs, d’autres études soulignent une étroite 4. Pathologies neurologiques :
association entre l’âge et les dosages sériques des a. Maladies vasculaires (thromboses, hémorragies,
vasculites)
peptides natriurétiques (ANP et BNP)34,35. Ce syndrome b. Trauma
particulier est vraisemblablement une illustration de la c. Tumeur cérébrale
fragilité de l’homéostasie du sodium chez la personne d. Infections
âgée telle que détaillée précédemment dans cet article 5. Médicaments :
a. Antidépresseurs
et la plus grande susceptibilité de ces patients à i. Tricycliques
développer une natriurèse transitoire. ii. Inhibiteurs de recapture de la sérotonine
b. Inhibiteur des mono amino-oxydases
L’hyponatrémie normovolémique c. Antipsychotique
d. Phénothiazines
e. Butirophénones (halopéridol)
L’hyponatrémie de dilution est le reflet d’un excès f. Antiépileptiques
relatif d’eau libre et est le plus souvent associée à une g. Carbamazepine
déficience dans la capacité du rein à éliminer de l’eau. h. Acide valproïque
i. Agents anticancéreux
Quoiqu’elle puisse être causée directement par j. Vincristine, vinblastine
l’ingestion de volume excessif d’eau (polydipsie 6. Agents alkylants (cyclophosphamides)
primaire), elle est le plus souvent associée à une 7. Antidiabétiques oraux
sécrétion non osmotique de vasopressine. 8. Chorpropamide tolbutamide
9. Opiacés
10. Agents antihypertenseurs :
Le syndrome de sécrétion inapproprié d’hormone a. Inhibiteurs système rénine-angiotensine-aldostérone
antidiurétique (SIADH) b. Amlodipine
11. Antiarythmiques :
a. Amiodarone
Le SIADH est la cause la plus fréquente b. Lorcaïnide
d’hyponatrémie normovolémique. Il reste un diagnostic 12. Hypolipémiants (clofibrate)
d’exclusion. Les critères diagnostiques restent 13. Inhibiteurs de la pompe à proton
essentiellement ceux définis par Bartter et Schwartz 14. Théophylline
en 1967. Ils reposent sur la coexistence d’une
hyponatrémie euvolémique, d’une osmolalité urinaire gastriques et œsophagiens, de même que les
inappropriée supérieure à 100 m Osm par kg, en lymphomes. Les autres causes fréquemment
l’absence d’anomalie de la fonction thyroïdienne et rencontrées sont, par ordre d’impor tance, les
surrénallienne, sans anomalie des fonctions rénale, pathologies inflammatoires pulmonaires, les affections
hépatique et cardiaque. S’y associent une natriurèse neurologiques et les médicaments.
élevée (> 30 m Eq/l ou une FENa > 0,5 %), un acide
urique sérique souvent diminué et une excrétion d’acide Par mi les causes médicamenteuses, une
urique augmentée (FE > 12 %). Cependant, certains attention toute particulière doit être apportée aux
patients présentant un SIADH peuvent présenter une médicaments psychotropes et en par ticulier les
natriurèse basse en cas de déplétion sodée. Un test de inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine
perfusion de sérum physiologique (2 l en 24 h) permet (SSRI). De nombreuses publications ont démontré le
d’aider au diagnostic différentiel23. lien entre l’usage de SSRI et l’apparition de SIADH.
L’incidence rapportée varie entre 0,5 et 32 % des cas.
Les étiologies les plus fréquentes de SIADH sont Le délai moyen d’apparition de l’hyponatrémie est de
reprises dans le tableau. Chez les patients âgés 13 jours (3-120 jours) et, dans plus de 70 % des cas
hospitalisés, l’étiologie du SIADH n’est retrouvée que reportés, les patients sont âgés de plus de 65 ans. La
dans la moitié des cas32. Les pathologies cancéreuses natrémie se normalise entre 2 et 28 jours après l’arrêt
peuvent causer un SIADH par sécrétion ectopique du traitement. Le grand âge, le sexe féminin et l’usage
d’hormone antidiurétique en l’absence de stimulus concomitant de diurétiques apparaissent être des
osmotique. Le cancer le plus fréquemment impliqué est facteurs précipitants25,36-38.
le cancer pulmonaire à petites cellules. Les autres
cancers impliqués sont les carcinomes pancréatiques, Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion

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peuvent également induire par eux-mêmes une La polydipsie primaire
hyponatrémie de type SIADH, parfois sévère. Ceux-ci
bloquent la conversion d’angiotensine 1 en angio- Les cas les plus dramatiques de polydipsie
tensine 2 au niveau des tissus périphériques, mais pas primaire s’observent chez des patients psychiatriques
au niveau cérébral. Il s’en suit une stimulation de la présentant des crises compulsives de consommation
soif et de la synthèse de vasopressine entraînant de grands volumes d’eau. Cependant, tout comme dans
l’hyponatrémie39. un contexte de potomanie à la bière, les patients ayant
une alimentation très pauvre en solutés et en protéines
Une hyponatrémie de type SIADH induite par peuvent présenter des hyponatrémies significatives
l’amiodarone, abondamment prescrite en gériatrie, a malgré des consommations relativement faibles de
également été décrite chez une poignée de patients, liquides de l’ordre de 2 à 3 litres. Une alimentation
pour la plupart âgés40, 41. Le mécanisme pathogénique pauvre en sel et en protéines réduit les capacités du
reste peu clair mais pourrait être lié aux propriétés néphron à éliminer de l’eau libre48. Dans la série de
propres de l’amiodarone sur les canaux trans- Musch et al. 23, 18 % des patients rencontrent les
membranaires rénaux et cérébraux42. critères biologiques compatibles avec une polydipsie
primaire (âge moyen de 60 ± 14 ans). La population
Les endocrinopathies gériatrique hospitalisée présente une comorbidité
encore bien plus importante que dans cette étude avec
Le déficit isolé en production de glucocorticoïdes, des fréquences de malnutrition protéo-calorique de
qu’il soit primaire ou secondaire, peut conduire à une 65 %49. Des études prospectives sont nécessaires pour
hyponatrémie. Dans la maladie d’Addison, l’hypo- évaluer la participation de la malnutrition protéo-
natrémie est observée dans 88 à 96 % des cas, calorique dans le développement d’une hyponatrémie
l’hyperkaliémie dans 52 à 64 % des cas. L’insuffisance chez le patient âgé hospitalisé.
corticotrope stimule la synthèse de l’ADH, d’une part
en raison de la contraction volémique et d’autre part en L'hyponatrémie hypervolémique
cosécrétion avec la corticotropin releasing factor par
les noyaux paraventriculaires43. Près de la moitié des patients âgés hospitalisés
avec une hyponatrémie présentent un tableau
En cas d’insuffisance surrénalienne secondaire, d’expansion volémique associée50. Les étiologies les
il n’est pas rare d’observer une hyponatrémie, parfois plus fréquemment rencontrées sont l’insuffisance
sévère 44 . Ces patients ne développent pas de cardiaque et la cirrhose. Ces pathologies ont en
contraction volumique en raison du maintien de la commun une diminution des capacités rénales
production d’aldostérone, freinant ainsi la perte rénale d’excrétion d’eau libre principalement par le biais d’une
de sodium. Une sécrétion non osmotique d’ADH a été sécrétion non osmotique d’ADH. Il s’y associe une
clairement documentée chez ces patients45. natriurèse effondrée, principalement en raison d’un
hyperaldostéronisme secondaire51.
Quoique l’insuffisance surrénalienne soit une
cause relativement peu commune d’hyponatrémie chez Il existe peu de données spécifiques à la
la personne âgée, son dépistage est fondamental dans population gériatrique en ce qui concerne la
la mesure où l’approche thérapeutique est toute autre, problématique de l’hyponatrémie hypervolémique. Il est
la supplémentation en minéralocorticoïdes permettant cependant raisonnable de penser qu’en raison de la
de corriger l’hyponatrémie. fragilité de l’homéostasie de l’eau rencontrée chez les
patients âgés, l’hyponatrémie apparaît plus précoce-
L’hypothyroïdie, quoique plus fréquente en ment dans l’évolution des pathologies responsables des
gériatrie, est moins classiquement associée à une états œdémateux.
hyponatrémie que l’insuffisance surrénalienne. La rareté
de l’association a d’ailleurs conduit certains auteurs à L’insuffisance cardiaque
douter du rôle causal de la carence en hormone
thyroïdienne dans le développement de l’hypo- Les mécanismes conduisant à l’hyponatrémie
natrémie46. L’hyponatrémie apparaît quasi exclusivement dans l’insuffisance cardiaque sont multiples. Le bas
chez des patients présentant des hypothyroïdies débit cardiaque est perçu par les barorécepteurs
sévères et rencontrant les critères diagnostiques du carotidiens et rénaux comme une déplétion volémique
coma myxœdémateux. Il s’agit généralement de effective et active, une cascade d’événements
femmes âgées ayant une histoire d’hypothyroïdie conduisant à la stimulation du système nerveux
chronique et décompensant au décours d’un sympathique, du système rénine-angiotensine-
événement aigu47. L’hyponatrémie peut s’expliquer tant aldostérone et une sécrétion d’ADH.
par des mécanismes rénaux que pré-rénaux. Ensemble,
la diminution du débit cardiaque, l’augmentation des Quoique la stimulation non osmotique de la
résistances vasculaires périphériques et la diminution synthèse d’ADH apparaisse comme le facteur principal
de la filtration glomérulaire qui en résulte peuvent dans la genèse de l’hyponatrémie dans l’insuffisance
expliquer le trouble de l’élimination d’eau libre observé cardiaque, la vasoconstriction rénale impor tante
dans l’hypothyroïdie. rencontrée dans cette situation entraîne une diminution
de la filtration glomérulaire, qui elle-même entraîne une

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diminution des capacités du néphron à éliminer de l’eau entraîne un mouvement d’eau vers l’espace
libre. Cependant, la majorité des patients souffrant intracellulaire. Le cerveau s’adapte en éliminant des
d’insuffisance cardiaque sévère développe une osmoles intracellulaires sous forme de potassium ou
hyponatrémie avec des charges en eau n’excédant pas de solutés organiques. Si l’hyponatrémie persiste,
2 à 3 litres par jour. De même, l’administration d’autres osmolytes organiques sont éliminés tels que
d’antagonistes de la vasopressine entraîne une phosphocréatine, myoinositol et acides aminés
correction rapide de l’hyponatrémie en cas (notamment de la taurine et de la glutamine)57. Ces
d’insuffisance cardiaque 32,52. Ces deux observations mécanismes adaptatifs permettent de restaurer le
supportent l’hypothèse que la sécrétion non osmotique volume cellulaire et ainsi de lutter contre l’œdème
de l’ADH est le facteur étiologique principal. cérébral responsable des symptômes. Ils prédisposent
cependant aux risques de myélinolyse centropontine
La présence d’une hyponatrémie en cas en cas de correction trop rapide de l’hyponatrémie.
d’insuffisance cardiaque est associée à une
augmentation du risque de mortalité53. Une hyponatrémie chronique (> 48 heures) est
classiquement considérée comme asymptomatique.
La cirrhose Est-elle réellement asymptomatique ? Une étude
réalisée dans un hôpital bruxellois a étudié 122 patients
Tout comme dans l’insuffisance cardiaque, la admis dans un service de médecine. 16 de ces patients
survenue d’une hyponatrémie dans la cirrhose est (âge moyen de 63 ans ± 15) ont été recrutés pour
associée à une augmentation de la mor talité. réaliser une batterie de 8 tests attentionnels. Leurs
Cependant, certaines études identifient l’hyponatrémie performances sont étudiés en hyponatrémie (128 ±
comme facteur de mor talité dans la cirrhose 3 m Eq/l) et en nor monatrémie. 5 des 8 tests
uniquement en analyse univariée et pas en analyse attentionnels sont affectés par l’hyponatrémie. Les
multivariée. Elle apparaît comme un facteur de diminutions de perfor mances obser vées sont
comorbidité associé à l’ascite, l’encéphalopathie, les comparables à celles observées chez des volontaires
bactériémies spontanées et le syndrome hépatorénal54. sains après ingestion de 0,5 g d’alcool par kilo de
poids58,59.
Le principal facteur responsable de l’hypo-
natrémie dans la cirrhose est la vasodilatation Dans une autre large étude australienne de
splanchnique. Tout comme dans l’insuffisance 3.282 personnes (âge moyen de 66,8 ± 7,8 ans), les
cardiaque, la diminution du flux sanguin effectif qui en performances cognitives ont été évaluées selon
résulte conduit à la stimulation du système nerveux l’échelle ARCS (Audio Recorded Cognitive Screnning).
sympathique, à l’activation du système rénine- On retrouve une relation non linéaire entre la natrémie
angiotensine-aldostérone et à la synthèse d’ADH et les performances cognitives, les patients avec une
entraînant la rétention d’eau et de sodium et conduisant natrémie à 135 m Eq/l ayant un score moyen plus élevé
à la formation des œdèmes. Ici encore, la sécrétion de 4,67 points, comparés à ceux ayant un sodium à
non osmotique de la vasopressine apparaît être le 130 m Eq/l60.
facteur étiologique principal. Les vaptans, antagonistes
de la vasopressine, ont d’ailleurs été démontrés L’hyponatrémie modérée chronique pourrait donc
efficaces pour corriger l’hyponatrémie des patients bien influencer négativement les perfor mances
cirrhotiques55. cognitives, encore plus chez les patients âgés fragilisés
dont l’homéostasie cérébrale est fragilisée.
L’HYPONATREMIE COMME FACTEUR DE FRAGILITE
Hyponatrémie, chutes et troubles de l’équilibre
De la même manière que l’hyponatrémie aggrave
le pronostic d’affections courantes telles que La chute est une des causes les plus fréquentes
l’insuffisance cardiaque ou la cirrhose, il semble d’admission dans un ser vice de gériatrie. Elle
intéressant d’étudier l’implication de l’hyponatrémie représente un problème socio-économique majeur et
comme facteur aggravant dans certaines pathologies sa survenue est associée à une augmentation du risque
gériatriques courantes. d’institutionnalisation61. Elle est souvent associée à une
instabilité posturale et des troubles de l’équilibre. Une
Hyponatrémie et troubles cognitifs étude d’une cohorte réalisée sur 468 sujets âgés de
70 ans et plus démontre une prévalence de 35 % de
Les symptômes neurologiques associés à la troubles de l’équilibre dont la moitié n’est pas associée
présence d’une hyponatrémie dépendent de la sévérité à une origine neurologique structurelle démontrée62.
de celle-ci et de sa vitesse d’installation. L’hyponatrémie
aiguë et sévère, apparaissant en moins de 48 h, Dans son étude prospective déjà citée ci-dessus,
s’accompagne d’une hyper tension intracrânienne Renneboog et al. étudient l’incidence des chutes chez
entraîne des céphalées, des troubles de l’attention, des 122 patients présentant une hyponatrémie (âge moyen
tableaux confusionnels voire des crises d’épilepsie ou de 72 ans) admis dans un service d’urgence, et la
un coma56. compare à 244 patients contrôles normonatrémiques.
L’incidence d’admission pour chute est de 21,3 % dans
La diminution de l’osmolalité extracellulaire le groupe hyponatrémie comparé à 5,3 % dans le

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groupe contrôle (Odd ratio de 67). L’incidence de chutes l’augmentation du risque de fracture associée à
plus élevée dans le groupe hyponatrémie ne peut pas l’hyponatrémie apparaît comme un facteur indépendant
s’expliquer par une incidence plus élevée des facteurs de la densité minérale osseuse69.
de risques de chutes habituels, les deux groupes étant
correctement appariés 58. Dans une autre étude de Dans toutes ces études, l’hyponatrémie est
population australienne, Gunathilake et al. démontrent légère (entre 131 et 133mEq/l) et asymptomatique.
qu’une diminution de la natrémie de 5 m Eq/l de 135 à
130 est associée à une augmentation du risque de Le mécanisme par lequel l’hyponatrémie légère
chute de 32 %60. augmente le risque de fractures demeure incertain.
Comme expliqué plus haut, l’hyponatrémie légère
Les mécanismes induisant cette augmentation du " asymptomatique " augmente le risque de chute et
risque de chute chez le patient en hyponatrémie génère une instabilité posturale. Cette explication est
chronique modérée semblent être complexes et insuffisante. Dans l’étude de Hoorn, en analyse
multiples. Les mécanismes d’adaptation cellulaire aux multivariée, l’augmentation du risque de fracture
états hypo-osmolaires conduit à la perte d’acides générée par l’hyponatrémie apparaît indépendant de
aminés tels que la glutamine, un impor tant l’existence préalable de chute, suggérant un effet
neurotransmetteur excitateur. Cette perte de glutamate possible de l’hyponatrémie per se sur la qualité de l’os.
pourrait par ticiper aux troubles neurologiques
rencontrés dans cette situation 63 . Ils pourraient Des travaux récents de Verbalis et al. sur des
également résulter d’un ralentissement de la conduction modèles animaux suggèrent que l’hyponatrémie peut
nerveuse centrale et périphérique64. induire une ostéoporose. Les auteurs démontrent que
des rats maintenus en hyponatrémie durant trois mois
Hyponatrémie, fractures et ostéoporose ont une réduction de la densité minérale osseuse de
l’ordre de 30 %. L’analyse histologique montre une
Les fractures, principalement les fractures de réduction tant de l’os cortical que trabéculaire et une
hanche, représentent une cause majeure de augmentation de la densité d’ostéoclastes70. La même
comorbidité et de mortalité chez le sujet âgé. Environ équipe démontre sur un modèle cellulaire que
13,5 % des patients âgés victimes d’une fracture de l’hyponatrémie stimule l’ostéoclastogenèse, diminue la
hanche mourront dans les six mois et 24 % endéans concentration de calcium cytosolique, inhibe la
l’année 65 . Les facteurs de risque primaires captation cellulaire d’acide ascorbique (qui est un
classiquement identifiés sont l’âge avancé, le sexe régulateur négatif de l’ostéoclastogenèse), entraîne
féminin, l’ostéoporose, les carences en vitamine D et l’accumulation de radicaux libres, augmente le stress
en calcium, les troubles posturaux et une histoire oxydatif et, par cette voie, l’activité ostéoclastique71.
antérieure de fracture. Il existe actuellement une Verbalis et al. ont également étudié la contribution de
littérature émergente qui suggère que l’hyponatrémie l’hyponatrémie sur le développement d’ostéoporose par
chronique pourrait être un facteur de risque une analyse transversale d’une cohorte de sujets âgés
indépendant de fractures et d’ostéoporose. non institutionnalisés (la Third National Health and
Nutrition Examination Survey) et trouvent un odd ratio
Gankam Kengne et al., dans une étude de cas de 2,87 de développer une ostéoporose chez les sujets
contrôle, réalisée chez 513 patients âgés, admis dans hyponatrémiques (natrémie moyenne de 132 mEq/l) par
un hôpital universitaire pour fracture, retrouvent une rapport aux sujet normonatrémiques70.
prévalence d’hyponatrémie modérée de 13 % contre
3,9 % dans le groupe contrôle 66. Dans une étude CONCLUSION
similaire, Sandhu et al. retrouvent une incidence
d’hyponatrémie plus que doublée (9,1 % versus 4,1 %) L’hyponatrémie modérée asymptomatique est
dans le groupe des patients admis pour fracture souvent considérée comme étant une pathologie
comparé au groupe témoin 67 . Dans une étude bénigne.
transversale, Kinsella et al. retrouvent cette même
augmentation d’incidence d’hyponatrémie dans le Cette revue de littérature confirme que la
groupe des patients avec une fracture (8,7 % contre susceptibilité de la personne âgée fragilisée de
3,2 % dans le groupe contrôle). En analyse multivariée développer une hyponatrémie augmente dramatique-
ajustée pour l’âge, le T-score, l’existence d’une ment avec l’âge et conduit à un excès de morbidité et
insuffisance rénale, les facteurs de risque classiques de mortalité. L’hyponatrémie est associée à la survenue
d’ostéoporose et les traitements de l’ostéoporose, de syndromes gériatriques tels que les chutes, les
l’hyponatrémie apparaît comme un facteur de risque troubles attentionnels et posturaux et entraîne une
indépendant et significatif de fracture68. augmentation significative du risque de fractures. Elle
est peut-être en outre un des acteurs du
Dans une autre étude large de cohor te développement de l’ostéoporose.
(5.208 sujets, âge moyen de 70,27 ans), cette fois
prospective, la Rotterdam Study, Hoorn et al. retrouvent La recherche d’une hyponatrémie dans la
cette augmentation significative de l’incidence des population âgée devrait faire l’objet d’un dépistage
fractures non vertébrales quel que soit le modèle systématique, à l’image du dépistage des carences en
statistique utilisé. Egalement dans cette étude, vitamine D. Les causes curables et iatrogènes doivent

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faire l’objet d’une recherche attentive. 12. Fülöp T, Wórum I, Csongor J, Fóris G, Leövey A : Body
composition in elderly people : I. Determination of body
composition by multiisotope method and the elimination kinetics
Des données consistantes démontrent que la of these isotopes in healthy elderly subjects.
correction de l’hyponatrémie corrige notamment les Gerontology 1985 ; 31 : 6-14
troubles attentionnels et l’instabilité posturale. Il est
vraisemblable que la correction de l’hyponatrémie 13. Norris AH, Lundy T, Shock NW : Trends in selected indices of
body composition in men between the ages 30 and 80 years.
pourrait diminuer le risque de chutes, de fracture et Ann N Y Acad Sci 2006 ; 110 : 623-40
pourrait avoir un impact positif sur le métabolisme
osseux. 14. Beck LH, Lavizzo-Mourey R : Geriatric Hyponatremia.
Ann Intern Med 1987 ; 107 : 768-9
Le traitement de l’hyponatrémie chronique 15. Lindeman RD, Tobin J, Shock NW : Longitudinal studies on the
s’avère souvent difficile. La restriction hydrique quoique rate of decline in renal function with age.
parfois mal supportée, reste la première approche. J Am Geriatr Soc 1985 ; 33 : 278-85
L’administration d’urée à la dose de 0,25 à 0,5 g/kg de
16. Lamb EJ, O’Riordan SE, Delaney MP : Kidney function in older
poids est actuellement bien validée dans les guidelines people : Pathology, assessment and management.
les plus récents 72 . L’usage d’antagonistes de la Clin Chim Acta 2003 ; 334 : 25-40
vasopressine, ou vaptans, aurait pu être une approche
thérapeutique intéressante mais leur utilisation n’est 17. Crowe MJ, Forsling ML, Rolls BJ et al. : Altered water excretion
in healthy elderly men. Age Ageing 1987 ; 16 : 285-93
actuellement pas recommandée par les collèges
d’experts. Des études prospectives interventionnelles 18. Cowen LE, Hodak SP, Verbalis JG : Age-Associated Abnormalities
réalisées chez des patients âgés souffrant of Water Homeostasis.
d’hyponatrémie chronique modérée sont hautement Endocrinol Metab Clin North Am 2013 ; 42 : 349-70
souhaitables afin d’évaluer l’efficacité des interventions 19. Helderman JH, Vestal RE, Rowe JW et al. : The response of
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7100 La Louvière
E-mail : pierre.hanotier@gmail.com

Travail reçu le 7 juin 2014 ; accepté dans sa version définitive le


21 août 2014.

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