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UE Agents Infectieux - Virologie Ronéo n°12 Cours n°26

Christelle VAULOUP-FELLOUS de 9h à 10h 23/11/2022

Avant de commencer, la prof qui est responsable de l’évaluation de tous les enseignements, nous invite vivement à faire
nos retours en fin de semestre pour qu’ils puissent s’améliorer si il y a un quelconque problème avec un.e professeur.e
ou un cours.

Le cours est le même que l’année dernière. La prof a seulement ajouté une partie sur le Monkeypox Virus.
Indiqué en gris ce qui est présent sur ses diapo mais non dit à l’oral.

La prof nous demande de retenir les % des formes asymptomatiques à chaque fois

ARBOVIROSES
I. Généralités
a) Les arboviroses

On appelle arbovirose toute virose transmise par un arthropode vecteur, soit un arthropode hématophage (tiques,
moustiques, phlébotomes).
En virologie, le vecteur qui nous intéresse le plus est le moustique du genre Aedes.

Il n’y a pas d’infection sans vecteur, ce qui lie donc les arboviroses à un secteur géographique, et à des conditions
climatiques et épidémiologiques spécifiques.

L’incubation est souvent très courte (1 à 15 jours max, souvent entre 2 et 3) et l’expression clinique est polymorphe :
• Asymptomatique (le plus souvent)
• Syndrome aigu fébrile et algique
• Fièvre hémorragique
• Hépatite/Encéphalite
• Infection congénitale malformative

Il y a 3 types de syndrome que l’on retrouve pour les arboviroses :

- Un syndrome algo-éruptif :
Il est relativement bénin (fièvre et éruption) comme avec les virus de la Dengue, du Chikungunya et du Zika. Ces
trois virus sont principalement présents en région intertropicale (Afrique, Amérique et Asie-Pacifique) et sont tous
transmis par un moustique du genre Aedes.

- Des encéphalites :
En Europe, on a l’encéphalite à tique. En Amérique, on a l’encéphalite West-Nile qu’on retrouve également en
Afrique (origine). On trouve également en Afrique la fièvre de la Vallée du Rift.

- Des syndromes hémorragiques :


On retrouve les virus de la Dengue, de la Fièvre jaune et la fièvre de la Vallée du Rift.

b) Le système vectoriel des arboviroses

Il faut un agent infectieux (le virus), un vecteur (les arthropodes), un hôte (l’homme ou autres animaux à sang chaud)
et un réservoir (autre que l’homme).

Il faut ensuite qu’il y ait une possibilité de rencontre entre le moustique et l’homme, qui va dépendre de la densité
vectorielle (liée à des facteurs climatiques : chaleur et humidité), de la multiplication vectorielle : gîtes larvaires (bâti,
végétation, eaux stagnantes) et de la densité humaine (urbanisation).

On a des moustiques même dans les zones où il fait plus frais, car c’est en période de chaleur que se raccourcit
l’incubation des larves de moustiques, ce qui entraîne une reproduction des moustiques plus importantes.

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La rencontre avec le vecteur est également due aux mouvements de biens et de personnes (globalisation).

Ce n’est pas tellement le moustique qui va voyager, mais ce sont surtout les individus infectés qui vont aller dans des
zones où est présent le moustique (sans forcément la maladie au départ) et qui vont être piqués. Ainsi ils enclenchent un
site de transmission autochtone de l’infection.
Les moustiques qui nous intéressent sont de l’espèce Aedes.
On connait déjà le moustique du genre Anophèle qui transmet le paludisme, qui est un moustique nocturne (on s’en
protège grâce à une moustiquaire) alors qu’Aedes est un moustique diurne (plus difficile de s’en protéger : vêtements
longs et les répulsifs).

On a donc deux moustiques principaux :

• Aedes aegypti : présent essentiellement en zone intertropicale, vecteur principal de la dengue, du chikungunya,
du zika et de la fièvre jaune.

• Aedes albopictus (moustique tigre) : vecteur un peu moins efficace mais qui
est capable de transmettre la dengue, le chikungunya et le zika.
Il est originaire d’Asie et était totalement absent de l’Europe avant les années
70. Puis les larves d’albopictus ont pris des bateau qui transportaient des
pneus usagés d’avions (recyclés et utilisés notamment pour faire les aires de
jeux pour les enfants). En effet au départ d’Asie, les moustiques ont pondu
dans les pneus qui ensuite voyageaient en Méditerranée, ce qui a occasionné
l’implantation de l’Aedes albopictus (Albanie 1979, Italie 1990, France
2004).
En France, il s’est d’abord implanté en 2004, et depuis, chaque année, on a de plus en plus de départements où
l’on retrouve le moustique tigre (51 départements de métropole).
Ils se répandent car le réchauffement climatique fait qu’il y a de plus en plus de régions propices à son
développement.
En France, les départements ultra-marins sont également touchés (Mayotte, la Réunion).
La vigilance de l’ARS vis-à-vis de ce virus est donc chaque année de plus en plus importante.

c) Prévention de l’implantation des infections virales

En période de reproduction du moustique (de mai à novembre), toute personne qui est diagnostiquée avec une dengue,
chikungunya ou zika, qui revient de voyage et qui vit en métropole, subit un processus d’isolement (dormir sous une
moustiquaire, assainissement des gîtes autour de son habitation, de son lieu de travail). On essaye ainsi d’éviter la
transmission secondaire. L’objectif principal est que cette personne ne soit pas piquée par un moustique autochtone.
Il y a donc une déclaration obligatoire qui est mise en place : les laboratoires doivent immédiatement faire remonter
l’information à l’ARS qui, dans les 24/48h, va trouver des équipes pour voir ce qu’il se passe autour de l’habitation et
du lieu de travail de cette personne.

d) Clinique dengue/chikungunya/zika

Au niveau clinique, il y a beaucoup de choses en


commun pour ces virus : Zika, Dengue et Chikungunya.
Ces trois virus sont transmis par Aedes et circulent dans
les mêmes zones géographiques.
Leur tableau clinique est assez proche. Si on pense à l’un,
il faut donc penser aux trois autres. La recherche est
réalisée sur le même prélèvement mais il faut penser
à demander la PCR et la sérologie pour les trois virus.
Ils ont beaucoup de symptômes communs (fièvre, maux
de tête, douleurs articulaires, éruptions).

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Spécificités / particularités :
o Pour le Zika :il s’agit de la conjonctivite.
o Pour la dengue : on retrouve des douleurs rétro-orbitaires et une fièvre très élevée.
o Pour le chikungunya : il peut donner des douleurs articulaires qui peuvent persister plusieurs années même
après guérison de l’infection virale.

Pour ces trois virus, il n’y a pas de traitement spécifique (pas d’antiviral spécifique), il s’agit d’un traitement
symptomatique : antalgiques, anti-histaminiques (pour tout ce qui est éruption) et repos (infections qui se résolvent
assez vite et spontanément). Attention, il faut éviter les salicylés à cause du risque hémorragique de la Dengue.

Lorsqu’on a une personne qui revient d’une zone d’endémie d’un de ces virus avec un syndrome comprenant : fièvre,
douleurs articulaires, etc… on doit penser aux arboviroses et donc ne pas donner de salicylés.

En ce qui concerne la prévention, on sait qu’il s’agit d’un moustique diurne, donc les mesures de répulsion sont les
vêtements longs, les répulsifs, des moustiquaires (lorsque c’est possible) et éviter les eaux stagnantes où les
moustiques pourraient pondre.
Il existe des listes de répulsifs reconnus comme efficaces qui sont disponibles sur les sites comme Santé Publique France.
Pour les enfants et les femmes enceintes, il faut faire attention car ils ne peuvent pas tous les utiliser.

II. Dengue
La dengue comprend 4 sérotypes sans immunité croisée, ce qui signifie que l’on peut faire 4 dengues dans sa vie. Les
4 sérotypes circulent en général dans la même région.
La première est en générale bénigne. Plus on se réinfecte, plus cette dengue va être sévérissime (liée en général à
l’accumulation des génotypes). Souvent, c’est à la troisième ou quatrième dengue que l’on fait des syndromes
hémorragiques.
Les dengues sévères concernent ceux qui résident en zone d’endémie et qui sont au cours des années infectés par
différents sérotypes. La dengue du voyageur occasionnel n’est pas celle qui va être sévère.

C'est un Flavivirus à ARN enveloppé pour lequel on dispose d’un vaccin.


Son vecteur est le moustique du genre Aedes (aegypti ou albopictus).
C'est une maladie à déclaration obligatoire (comme toute les arboviroses) car des mesures doivent être prises
immédiatement.

Elle est responsable de 100 millions de cas par an dans le monde dont 20 000 décès par an.
La moitié de la population mondiale vit dans une zone à risque de dengue (zone intertropicale) y compris les
départements ultra-marins français.
Grâce à la déclaration, on peut voir qu’en France, on a entre 100 et 200 cas par an, sauf lorsque l’on a des épidémies
dans nos départements ultra-marins : exemple de l’épidémie aux Antilles en 2010 avec un pic épidémique.

En France métropolitaine, on rencontre des cas de dengue chez les voyageurs (cas importés). La dengue sur le territoire
métropolitain est étroitement liée aux épidémies qu’il peut y avoir dans les territoires d’Outre-Mer. On est vigilant aux
cas de dengue autochtone (= dengue transmise sur le territoire - cas secondaire) car si le vecteur (moustique tigre)
pique un individu en phase aigüe de dengue, l’infection peut se transmettre à la descendance du moustique et à d’autres,
d’où la déclaration obligatoire de la maladie.
Aux Antilles, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte, la dengue est endémique, avec la Réunion comme premier
pourvoyeur de cas importé cette année.

Il n’empêche que même si un patient se présente avec un tableau d’arbovirose, qu’il revient de la Réunion et qu’il y a
une épidémie de dengue, on doit aussi chercher le chikungunya et le Zika car il y en a toujours un peu qui circule.

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a. Les signes cliniques

La première forme de dengue est en général bénigne avec une asthénie, de la fièvre, des myalgies et éventuellement
de l’exanthème. Elle guérit spontanément en 1 semaine sans séquelle.

Les formes graves, voire parfois mortelles (en général, il s’agit de la 3e voire 4e dengue), débutent de façon classique,
puis s’aggravent rapidement en syndrome hémorragique.
On peut observer des complications avec des hémorragies et/ou un choc hypovolémique par fuite capillaire. Elles
surviennent en général s’il y a un antécédent d'infection avec un autre sérotype.

Finalement, ce n’est pas le voyageur qui fait une forme grave de dengue puisqu’il est moins exposé. Ce sont alors surtout
les personnes qui résidentes dans les zones d’endémies qui sont exposées aux formes graves de dengue.

Question : La première forme de dengue passe souvent inaperçue ?


Réponse : Oui souvent, la deuxième un peu moins.

b. Diagnostic

Similaire pour toutes les arboviroses.

Question : Y a-t-il des moments de l’année où il y a plus d’épidémies ?


Réponse : Oui, c’est lié à la saison des pluies, à la reproduction du moustique et à la chaleur. Ça n’a également pas
lieu tous les ans.

L’incubation est courte. La PCR ou l’antigène sérique (diagnostic direct)


n’est intéressant que dans les premiers jours qui suivent les symptômes.
La piqure de moustique a lieu à J-7. Le début des symptômes commence
à J0 : on voit que la virémie démarre la veille ou l’avant-veille et s’éteint
en 5 à 7 jours. Durant cet intervalle, où il y a les symptômes, on peut
détecter l’antigène et le virus. Le diagnostic est direct si le patient est
symptomatique depuis moins de 5 jours, et se fait par RT-PCR ou par
mesure des Ag sériques.

Si le patient se présente un peu tardivement aux urgences aux alentours


de J7 à J10, c’est la sérologie qu’il faut demander. Les IgM apparaissent
5 jours après le début des symptômes (au moment où la virémie
s’annule, les anticorps apparaissent). Les IgG apparaissent 5 à 7 jours
plus tard (il s’agit de l’apparition typique d’anticorps).

La professeure explique qu’en pratique, si on a une suspicion d’arbovirose, une notion de voyage récent (de moins
de 15 jours), on demande la sérologie et la PCR. En fonction de la date de retour du patient et de ce qui circule dans
le pays où il a voyagé, les cliniciens décident de faire soit la PCR, soit la sérologie, et éventuellement de rajouter d’autres
arboviroses. Il est extrêmement important de mettre le pays, la date de retour et la date de début des symptômes
avec un diagnostic d’arboviroses.

Lors de la primo-infection :
• IgM : apparition 5 jours après l’infection ; pic à 2-3 semaines ; détectables jusqu’à 6 mois.
• IgG : apparition quelques jours après les IgM ; augmentation modérée ; persistance à vie.

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Lors d’infections secondaires (privilégier la PCR) :


• IgM : taux bas voire indétectables.
• IgG : apparition rapide 1-3 jours après l’infection ; taux élevés et supérieurs à ceux de la primo-infection.

c. Vaccination

Le vaccin a été lancé aux Philippines en 2016 et il ne se répand pas tellement. Il est enregistré dans plusieurs pays
d’Amérique latine. En pratique, pour les territoires ultra-marins français (Réunion et Mayotte), on considère qu’il s’agit
de zones d’endémie faible, le vaccin n’est pas recommandé pour les personnes qui y vivent et qui s’y rendent.

En revanche, pour les territoires français d’Amérique, qui sont des zones d’endémicité élevée, la vaccination est
recommandée pour les individus qui peuvent apporter une preuve documentée d’une infection antérieure. Cette
preuve ne peut pas être une sérologie mais une PCR ou un test antigénique antérieur, montrant que cette personne a déjà
été infectée. Si cette personne vit toujours sur ce territoire d’endémie, la vaccination est recommandée.

Le vaccin contre la dengue est utilisé dans plusieurs pays d’Amérique latine.

Il est tout de même autorisé dans les pays de l’UE mais limité pour les personnes de 9 à 45 ans, préalablement
infectées par le virus de la dengue par PCR (la sérologie ne suffit pas), et qui vivent dans les régions endémiques.

III. Chikungunya

a. Généralités

Le chikungunya (chik) est un alphavirus enveloppé à ARN transmis par un moustique du genre Aedes.
C’est une maladie à déclaration obligatoire.

En 2005-2006, une grande épidémie inhabituelle de chikungunya a touché la Réunion avec plus de 266 000 cas et
254 décès. Ces décès correspondent à des formes cliniques atypiques et graves probablement due à l’adaptation de
nouveaux vecteurs. Certaines personnes infectées pendant cet épidémie ont gardé des séquelles.
Le chikungunya a ensuite fait le tour du monde en moins de 10 ans, en démarrant en Asie.
En 2021, il n’y a eu que 3 cas importé.

b. Signes cliniques

On retrouve deux formes de chikungunya : la forme classique et la forme grave.

Forme classique :
o Durée d’incubation : courte (4 à 7 jours).
o Symptômes : Fièvre, arthralgies, éruptions, myalgies, céphalées.
o Évolution : rapidement favorable, séquelles rhumatismales possibles.

Forme grave :
o Complications : hépatite, méningo-encéphalite, polyradiculonévrite, atteinte ophtalmique, myocardite, péricardite.
o Formes séquellaires rhumatologiques.

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c. Diagnostic biologique

La virémie a lieu entre J-2 et J+5. Les anticorps apparaissent à


J+5.
Dans les 5 premiers jours qui suivent le début des symptômes,
on réalise une PCR ou Ag sérique (diagnostic direct). Au-delà
de 5 jours, on réalise une sérologie (diagnostic indirect). En cas
de doute sur la date de début des signes, ne pas hésiter à demander
PCR et sérologie.
En cas de suspicion de chikungunya, si on ne connait pas la date
des premiers symptômes, on demande les deux au laboratoire et
on indique toujours bien la date du voyage de notre patient ainsi
que le pays dans lequel il s’est rendu.

La dengue, Zika et le chikungunya étant tous les trois transmis par le moustique, on fait en général une recherche assez
large au laboratoire.

IV. Zika

a. Transmission

Le virus Zika est un Flavivirus à ARN enveloppé. Son vecteur principal est le moustique, transmission par Aedes
+++, cependant il existe aussi une transmission sexuelle, surtout de l’homme vers la femme. Il se transmet dans le
sperme où il peut y survivre trois mois. On le retrouve dans de nombreux autres liquides biologiques comme les urines,
la salive, le sang, le lait, etc. mais qui ne semblent pas être contaminants.

b. Épidémiologie

Le virus Zika tient son nom de la forêt dans laquelle on l’a découvert en 1947, en Ouganda, à partir d’un singe. Il a
ensuite circulé en Afrique à bas bruit, sans faire d’épidémie majeure. En 2013- 2014, une épidémie a eu lieu en
Polynésie française et aux îles du Pacifique. Le virus s’est ensuite propagé au Brésil puis dans le reste du monde
en 2015. À partir de ce moment, on s’est aperçu que ce virus pouvait entrainer des complications congénitales.
Actuellement, on retrouve le virus Zika principalement dans la zone intertropicale.
On estime que le virus Zika a causé en tout un millier de malformations congénitales.

c. Clinique

• Période d’incubation : 3 à 12 jours

• Symptômes :
o Asymptomatiques dans 70 à 80% des cas
o Éruption cutanée : érythème maculo-papuleux +/- prurigineux
o Fièvre
o Myalgies
o Arthralgie
o Hyperhémie conjonctivale ++ (très caractéristique)
o Douleurs rétro-orbitaires
o Asthénie
o Céphalées

• Évolution : Spontanément favorable en 2 à 7 jours (dans la majorité des cas pas


d’hospitalisation).

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• Complications : le Zika a un tropisme neurologique important (neurotropisme ++)

o Complications Neurologiques :
➢ Syndrome de Guillain-Barré (2,4 cas/ 10 000) : affection des nerfs contrôlant le mouvement des
muscles + nerfs impliqués dans la douleur, la température, le toucher. Il peut donner des faiblesses et des fourmillements
dans les bras, les jambes et le visage. On constate un rétablissement en 2 semaines sans séquelle ou évolution vers une
paralysie, (décès dans 3-5% des cas qui peut survenir même après une vaccination). Ce syndrome peut arriver dans
n’importe quelle infection, mais principalement dans les virus neurotropes.
➢ Méningo-encéphalite
➢ Méningite
➢ Névrite optique
➢ Myélite

o Complications fœtales :
➢ Microcéphalie +++ : 1-10% si infection au 1er semestre de la grossesse : (épidémie de microcéphalie
au Brésil, comme on avait vue en Polynésie à moindre échelle).
➢ Anomalie du tronc cérébral
➢ Ventriculomégalie
➢ Lysencephalie, pachygyrie, agyrie
➢ Anomalie du corps calleux, de la gyration
➢ Atteinte ophtalmologique
➢ RCIU (retard de croissance intra-utérin)
➢ Hydramnios ou oligoamnios
➢ Anomalies cérébrales

C’est le seul arbovirus qui occasionne une fœtopathie congénitale et qui est transmis par voie sexuelle.

d. Diagnostic biologique

Ce qui est un peu différents des autres arboviroses chez le Zika, c’est qu’il y a du virus dans les urines, qui persiste
un peu plus longtemps.

La ligne en pointillé sur le schéma correspond au cas des femmes enceintes : On s’est aperçu que la virémie persistait
très longtemps et de manière asymptomatique, et on soupçonne le placenta d’être un réservoir qui recrache du virus. À
partir du moment où les femmes accouchent, la virémie s’arrête.

Comme pour le Chikungunya et le Dengue, dans les 5 premiers jours suivant le début des symptômes on réalise une
RT-PCR dans le sang ou Ag sérique. Au-delà, on réalise une sérologie détectant les IgM et les IgG
(séroneutralisation/ELISA).

On peut aussi utiliser la virurie (RT-PCR des urines dans les 10 jours après le début des symptômes) pour combler
l’intervalle entre la détection possible du virus par PCR et l’apparition des IgG et IgM.

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V. Fièvre jaune

a. Généralités

Le virus de la fièvre jaune est un flavivirus à ARN enveloppé transmis par un moustique du genre Aedes. Le
moustique tigre (Aedes albipictus) n’a jamais été décrit comme pouvant transmettre la fièvre jaune (mais théoriquement
il en est capable).

On recense environ 200 000 cas par an ainsi que 30 000 décès.

Pour ce virus, il existe un vaccin efficace (vivant atténué) qui présente des effets secondaires en général un peu plus
marqués que ceux des autres vaccins. Il suffit d’une dose dans sa vie.
C’est une maladie à déclaration obligatoire.

Le virus est présent essentiellement en Amérique du Sud ainsi qu’en Afrique centrale (zone inter-tropicale,
subsaharienne). La Guyane française fait partie des zones de fièvre jaune mais la Réunion et Mayotte ne sont pas
incluent. Le vaccin contre la fièvre jaune est souvent obligatoire pour entrer dans les pays d’endémie et non pour
les personnes résidentes de ces territoires.

b. Clinique

Incubation : 1 semaine

La fièvre jaune évolue en 2 phases :

1) La phase rouge qui correspond à la phase éruptive, congestive et fébrile avec un début brutal non spécifique
et qui dure 3 jours. Dans 85% des cas, la guérison est spontanée et sans séquelles.
2) La phase jaune qui correspond à la phase ictérique, toxique et hémorragique et qui est l’évolution des 15%
des autres cas et qui justifie la vaccination. Elle mène à la mort de 50% des patients d’un syndrome
hémorragique, d’une encéphalopathie ou d’une hépatonéphrite grave dans les 10 à 14 jours suivants. Si les
patients guérissent, ils n’auront pas de séquelles.

La guérison confère une immunité à vie tout comme après une vaccination. On ne peut donc pas faire 2 fièvres jaune
dans une vie.

La prof précise suite à une question que, de manière générale, l’immunité n’est pas dépendante de la symptomatologie
et qu’une réponse immunitaire est la même pour une grippe asymptomatique et sévère par exemple.

c. Diagnostic

• Diagnostic direct par PCR ou Ag sérique


• Diagnostic indirect par sérologie

VI. Fièvre de la vallée du Rift

a. Transmission

La fièvre de la vallée du Rift débute après de fortes pluies et se manifeste d’abord par une vague d’avortements dans
le bétail. Ce sont donc les vétérinaires qui donnent l’alerte en premier. Elle touche tous les herbivores puis les humains
secondairement. Les premiers infectés sont ceux qui sont proches des animaux donc plutôt dans les campagnes.

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La transmission se fait de 2 façons :


• directe : un moustique pique un animal contaminé puis pique un humain
• indirect : contact avec les produits d’avortement, les fluides corporels…

La transmission se fait via les piqûres de moustiques infectés (Aedes, Culex, Mansonia et Anophèles)

Une contamination théorique par la consommation de viande crue est possible mais pas très répandue. En revanche, la
consommation de lait cru est aussi un facteur de contamination et plus répandue dans ces régions.

Les populations les plus à risques sont les éleveurs, les employés d’abattoirs et les vétérinaires ou plus généralement
toute personne travaillant en contact avec le bétail.

La fièvre de la vallée du Rift n’est pas retrouvée en épidémie massive.

b. Épidémiologie

Pas à apprendre, pour notre culture

Elle apparait en Égypte dans les années 70 puis s’est rependue


sans sortir du continent africain pour le moment.

Parmi les département français, Mayotte a subi 2 épidémies


liées à des importations illégales de bétail. Pour cette raison,
les vétérinaires sont particulièrement vigilant à abattre ces
animaux. Les enjeux ne sont pas uniquement de santé mais
également économiques (épidémies d’avortements).

Plus de cas identifié depuis 2019 mais reviens par cycles.

c. Clinique

Incubation : 2 à 6 jours

50% des cas sont asymptomatiques.

Les cas symptomatiques se présentent sous la forme de syndrome pseudo-grippal et de syndrome de dengue-like
avec une installation brutale de fièvre, des céphalées, des myalgies et des rachialgies.
On peut retrouver des méningites.

L’évolution se fait sans séquelles avec une convalescence de quelques semaines.


3 à 4% des cas font des formes graves avec des atteintes oculaires, des méningo-encéphalites, des fièvres hémorragiques
et des hépatites sévères.
Moins de 1% des cas mènent à des paralysies et des détériorations mentales.

Dans ces régions là on demande donc le dépistage de la fièvre de la vallée du Rift en cas de syndrome d’arbovirose.

d. Prévention

• éviter tout contact direct avec le sang ou des liquides organiques de ces animaux malades ou morts sans
équipement adapté
• se laver les mains
• bien cuire la viande
• ne pas consommer de lait cru
• utiliser des éléments de protection individuelle contre les piqûres de moustique
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e. Diagnostic

Toujours pareil, la prof ne s’est pas attardée

VII. West-Nile

a. Transmission

Le virus West-Nile est un Flavivirus à ARN enveloppé qui se transmet par les moustiques (Culex).

Ce virus est une zoonose avec pour hôtes intermédiaires les chevaux et les oiseaux.

b. Épidémiologie

La répartition est beaucoup plus large.

c. Clinique

Dans 80% ce sont des cas asymptomatiques.

Les formes symptomatiques non spécifiques se présentent avec de la fièvre, des céphalées, des douleurs abdominales,
des myalgies et des éruptions.

Rarement, nous avons des formes neuro-invasives (1 cas/150) avec des méningites aiguës et des encéphalites
mortelles. Cette forme laisse fréquemment des séquelles neurologiques.

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d. Diagnostic

« Toujours pareil »

VIII. Méningo-encéphalite saisonnière européenne à tique

a. Transmission

Ce virus est un Flavivirus à ARN enveloppé qui se transmet par les tiques.

b. Épidémiologie

Elle arrive par l’Est de la France

Il existe un vaccin recommandé pour les


personnes travaillant dans les
environnements à risque (forêts).

c. Signes cliniques

« Toujours pareil » : syndrome d’allure grippal

30% des cas : méningite ou méningo-encéphalite dans 2-3% des cas et paralysies séquellaire dans 10-20% des cas.

Annales :

Pas de question posée depuis 2017-2018

Dans la ronéo de l’année dernière :

2016-2017 :

Q1 : Parmi les arbovirus suivants, lesquels sont transmis par un moustique ?

1) Le virus Zika
2) Le virus de la Dengue
3) Le virus du Chikungunya
4) Le virus de la Fièvre Jaune
5) Le virus West-Nile

Réponses : ABCDE

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ZOONOSES
La prof précise que ce cours est pour notre culture.

I. Virus de la chorio-méningite lymphocytaire

a. Transmission

Le virus de la chorio-méningite lymphocytaire est un Arenaviridae enveloppé à ARN.


Il est transmis par les rongeurs sauvages et domestiques. On s’infecte en inspirant des aérosols d’excrétas infectés.
Il faut qu’il y ait une concentration de rongeurs importante.

b. Signes cliniques

On doit y penser devant les tableaux suivants chez des personnes qui travaillent dans des animaleries, dans des égouts
ou qui possèdent des rongeurs :
• syndrome grippal
• pneumopathie
• méningite
• infection congénitale malformative

c. Diagnostic

« Toujours pareil : PCR sérologie facile »

II. La rage

a. Transmission

C’est un virus de la famille des Rhabdoviridae du genre Lyssavirus qui est enveloppé et à ARN. Il est neurotrope.

Il est transmis accidentellement aux humains par inoculation transcutanée (morsure, griffure ou léchage de plaie) par
les chiens errans et les renards. La chauve-souris peut également être responsable notamment à Madagascar.

b. Épidémiologie

La vaccination peut être proposée selon le type de tourisme.

La métropole française est une zone sans risques hormis au niveau d’une petite zone à la frontière avec les pays de l’Est.

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Christelle VAULOUP-FELLOUS de 9h à 10h 23/11/2022

c. Signes cliniques

1. Maladie animale

Les animaux infectés vont avoir un comportement anormal :


• chiens et chats : forme spastique
• bovins et ovins : forme calme avec salivation excessive
• animaux sauvages : perte de l’instinct de conservation (faire attention si dans une zone à risque un renard
s’approche trop : ce n’est pas normal)
• chauve-souris : agressivité

2. Maladie humaine

L’incubation dure entre 1 et 2 mois en moyenne. Elle varie selon le site d’entrée puisqu’il y a un neurotropisme.
La progression se fait par voie axonale centripète et la multiplication se fait dans les neurones (plus la morsure est loin
du cerveau, plus on a de chance que le vaccin donné fonctionne).

Les manifestations sont :


• insomnie
• anxiété
• hyperesthésie généralisée
• hydrophobie : signe pathognomonique qui s’exprime par une difficulté pour déglutir les liquides, des risques
de fausse route et des réflexes de nausées à la simple vue de l’eau

Les conséquences sont des paralysies ascendantes qui engendre la mort dans 100% des cas.

d. Diagnostic

On peut faire différents prélèvements :


• ante mortem : salive ou LCR
• post mortem : tissu cérébral

Pour la suite, c’est toujours pareil : PCR et antigène

e. Traitement

Il n’existe pas de traitement.

En urgence il faut :
• désinfecter la plaie
• appeler l’institut pasteur le plus proche pour une vaccination en 3 injections
• +/- immunoglobulines spécifiques selon le risque

Après apparition des premiers signes il est trop tard.

La vaccination est recommandée aux professionnels exposés (vétérinaires, fourrière et abattoirs) ainsi que pour les
voyageurs dans des cas spécifiques.

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III. Monkeypox Virus

a. Transmission

Le virus de la variole du singe fait partie de la famille des Poxviridae et du genre Orthopoxvirus.

Cette maladie s’attrape au contact des singes.

Aucun cas mortel n’a été relevé en France. La majorité des personnes infectées sont des hommes adultes qui ont eu des
relations sexuelles homosexuelles. La transmission est sexuelle lors de contacts avec les lésions.

Il y a donc 2 possibilités de transmission : au contact des singe (Afrique) et sexuel.

Un cas contact à risque élevé est quelqu’un qui a eu un contact direct non protégé avec les lésions ou les fluides
biologiques y compris lors des rapports sexuels ou des actes de soins médicaux et paramédicaux. Il peut aussi s’agir
d’un contact respiratoire non protégé de moins de 2 mètres pendant 3h.

b. Épidémiologie

C’est un virus émergent qui est connu et relativement fréquent sur le continent africain dont personne ne se préoccupait
jusqu’au jour ou l’on se retrouve avec plus de 50 000 cas hors d’Afrique en quelques mois. Il a été classé urgence
mondiale par l’OMS en juillet.

c. Signes cliniques

Incubation : entre 4 et 21 jours

On observe des éruptions caractéristiques :

Le Monkeypox « de pays développés » se présente surtout par des lésions ano-génitales.


Il existe de nombreuses formes atypiques pouvant être confondues avec des lésions d’herpès, de syphilis, de varicelle
ou de chlamydia. Il faudra donc demander un diagnostic différentiel à chaque fois.

d. Protection

Il s’agit de tous ce qui empêche le contact physique direct : gants et masques.

Il existe un vaccin antivariolique de 3e génération qui peut être inoculé en post-exposition et qui permet une
diminution du risque de contamination de 85%.

Pas d’annales

Ronéo par : Lou-anne AMEURLAIN, Mathieu AUTRUSSON, Anaëlle ALOZY (relu)


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