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Journal d'imagerie diagnostique et interventionnelle 2022;5:347–364

Mise au point

Imagerie des pathologies


infectieuses du côlon et du rectum
Imaging of infectious pathologies of the colon and rectum

V. Mercier a a
Département de radiologie, Centre hospitalier
A. Paisant a,b universitaire d'Angers, 49933 Angers, France
M. Zins c b
Laboratoire HIFIH, EA 3859, UNIV Angers, 49045
C. Aubé a,b Angers, France
c
Service de radiologie, Hôpital Saint-Joseph, 185, rue
Raymond-Losserand, 75014 Paris, France

Reçu le 13 avril 2022 ; accepté le 5 mai 2022


Disponible en ligne sur ScienceDirect le 18 juin 2022

RÉSUMÉ MOTS CLÉS


Introduction. – De nombreuses pathologies infectieuses peuvent toucher le côlon et le rectum. Colite
L'imagerie n'est pas spécifique des germes impliqués, mais il existe des signes caractéristiques Rectite
de certains pathogènes orientant et aidant les prélèvements. Le but de cette revue iconogra- Infection intra-abdominale
phique est de donner des clés aux radiologues afin d'une part de pouvoir différencier les atteintes Tomodensitométrie
infectieuses des autres causes de colites non infectieuses, et d'autre part de connaître les
spécificités de certains agents infectieux à évoquer pour orienter le diagnostic. KEYWORDS
Données récentes. – La tomodensitométrie (TDM) est l'examen de référence pour l'étude du Colitis
côlon. Les principales causes infectieuses que le radiologue peut évoquer en TDM sont : la Rectitis
tuberculose, l'amibiase, la yersiniose, la colite neutropénique et l'actinomycose. L'imagerie doit Intra abdominal infection
dans tous les cas être interprétée en association aux données clinicobiologique du patient. Les Computed tomography
principaux diagnostics différentiels à évoquer sont les maladies inflammatoires chroniques de
l'intestin, la colite ischémique et la colite d'hypertension portale.
Conclusion. – La TDM manque de spécificité étiologique mais l'analyse de la topographie, du
type de lésion et des signes associés peuvent suggérer un diagnostic et aider l'orientation
biologique.
© 2022 Société française de radiologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARY
Introduction. – Many infectious diseases can affect the colon and rectum. Imaging is not specific
to the germs involved, but there are characteristic signs of certain pathogens that can guide and
help the sampling. The objective of this pictorial review is to give radiologists the keys to
differentiate infectious diseases from other causes of non-infectious colitis and to identify the
specificities of certain infectious agents that should be considered to guide the diagnosis.
Recent findings. – The CT scan is the reference examination for the study of the colon. The main
infectious etiologies that the radiologist can evoke on CT are: tuberculosis, amoebiasis, yersi-
nosis, neutropenic colitis and actinomycosis. In all cases, imaging must be interpreted in
association with the patient's clinical and biological data. The main differential diagnoses to
be considered are inflammatory bowel diseases (IBD), ischemic colitis and portal hypertension Auteur correspondant :
colitis. V. Mercier,
Conclusion. – The CT scan lacks etiological specificity but analysis of the topography, type of Service de radiologie, Centre
lesion and associated signs can suggest a diagnosis and help with biological orientation. hospitalier universitaire d'Angers,
© 2022 Société française de radiologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved. 4, rue Larrey, 49100 Angers,
France.
Adresse e-mail :
victormercier06@gmail.com

https://doi.org/10.1016/j.jidi.2022.05.002
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dans le cadre du diagnostic du syndrome hémolytique et


INTRODUCTION urémique (recherche d'anticorps sérogroupes d'Escherichia
Les pathologies infectieuses du côlon et du rectum sont très coli) [3].
fréquentes. Quarante-sept pour cent des diarrhées aiguës
sont liées à des colites bactériennes. La bactérie la plus Imagerie
fréquente est Campylobacter jejuni avec une prévalence de Elle n'est indiquée pour le diagnostic positif que dans de rares
25 à 30 pour 100 000 dans le monde [1], suivi de Clostridium cas comme les suspicions de colites neutropéniques. L'exa-
difficile responsable de 15 à 25 % des diarrhées associées aux men de 1re intention est alors la TDM. Toutefois, la TDM peut
antibiotiques, soit 8 cas pour 100 000 habitants en France [2]. être réalisée dans le cadre de syndrome douloureux abdomi-
Le diagnostic non invasif de colite repose sur la clinique, les nal aigu sans orientation étiologique et faire le diagnostic initial
coprocultures et l'imagerie. Une colite peut également être de colite. Dans tous les cas, elle permet d'évaluer la topogra-
diagnostiquée de façon fortuite sur une TDM réalisée pour phie et le degré d'atteinte. La TDM est en revanche indiquée
une autre indication. Les examens d'imagerie ne permettent en 1re intention en cas de suspicion de complications de colite :
pas de discriminer avec certitude les germes impliqués, mais il pyléphlébite, mégacôlon toxique, ischémie colique, perfora-
existe des signes caractéristiques de certains pathogènes tion, abcès [4].
orientant et aidant les prélèvements (tels que la tuberculose,
l'amibiase ou la schistosomiase). En effet, la sensibilité des
coprocultures est variable, entre 60 et 70 % pour la recherche
Tomodensitométrie
de leucocytorrhée dans les coprocultures standards, et d'envi- En cas de besoin d'imagerie, la TDM est l'examen de réfé-
ron 50 % pour l'identification des germes dans les coprocultu- rence pour l'étude des colites infectieuses dans le cadre d'un
res orientées [3]. L'imagerie est nécessaire également pour les abdomen aigu fébrile.
diagnostics différentiels non infectieux. Il est important pour le Une acquisition en contraste spontanée est conseillée afin de
radiologue de connaître ces diagnostics différentiels et de repérer une hyperdensité spontanée de la paroi colique, et de
savoir les évoquer afin d'éviter l'errance diagnostique. mieux apprécier le rehaussement. L'acquisition injectée se fait
L'objectif de cette revue iconographique est de présenter au temps portal (entre 70 et 90 secondes après injection de
l'imagerie de l'ensemble des atteintes infectieuses coliques produit de contraste iodé 1,5 mL/kg à 3 mL/s) [5]. Enfin, en cas
en fonction de leurs principales localisations et les principaux de doute avec une colite ischémique, une acquisition au temps
diagnostics différentiels. Afin de rapprocher ce travail de la artériel (avec reconstructions MIP–maximum intensity projec-
pratique quotidienne, nous avons regroupé les colites infec- tion) est utile pour vérifier la perméabilité des artères.
tieuses et leurs diagnostics différentiels par localisation pré- La sémiologie de colite en TDM est très sensible mais peu
férentielle sur le cadre colique. spécifique de la cause [4,5]. Il s'agit principalement :
 de l'épaississement de la paroi colique (valeurs normales
théoriques : 1 à 2 mm lorsque la lumière est distendue, 3 à
4 mm lorsque le côlon est vide [6]) ;
DIAGNOSTIC POSITIF DES COLITES  de l'infiltration de la graisse péricolique ;
 d'un rehaussement pathologique de la paroi colique parmi
INFECTIEUSES
les trois profils suivants (Fig. 1) :
Clinique  le signe du halo : deux couches concentriques, l'une (la
muqueuse) rehaussée, et l'autre (la sous-muqueuse
Les principaux signes cliniques sont les diarrhées, les nau- associée à la séreuse) moins rehaussée,
sées/vomissements, les ténesmes, les douleurs abdominales  le signe de la cible : trois couches concentriques avec
et la fièvre. L'interrogatoire et l'examen clinique sont indispen- rehaussement de la muqueuse et de la musculeuse/
sables pour individualiser trois grands cadres [3] : séreuse alors que la sous-muqueuse œdémateuse et
 les colites ne justifiant pas d'exploration complémentaire : épaissie reste hypodense,
diarrhées hydriques, afécales, sans émission anormale,  l'épais rehaussement homogène circonférentiel (plus
avec peu de douleurs abdominales, correspondant à une marqué que les muscles abdominaux) ;
toxi-infection digestive sans lésion de la muqueuse  une hyperdensité spontanée de la paroi colique due à une
digestive ; ischémie hémorragique de la paroi.
 les colites imposant des explorations microbiologiques des
selles et une rectosigmoïdoscopie (si les prélèvements
microbiologiques sont négatifs) : diarrhées dysentériformes Échographie
avec destruction muqueuse ; Ce n'est pas l'examen de 1re intention mais il peut être réalisé
 les colites nécessitant potentiellement des explorations en urgence car accessible en cas de contre-indication à la
complémentaires microbiologiques : diarrhées liquides et TDM. Une échographie abdominale dans une autre indication
fécales, accompagnées de fièvre, vomissements et dou- peut également dépister une colite. Enfin, en cas de suspicion
leurs abdominales, dont le mécanisme peut être invasif mais de maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), il peut
sans destruction muqueuse. être réalisé en complément de la coloscopie pour limiter au
Le diagnostic de colite infectieuse est clinicobiologique et ne maximum l'irradiation des patients. L'échographie du côlon est
nécessite pas d'imagerie. Il est confirmé par des coprocultu- réalisée avec une sonde haute fréquence 7–12 MHz. L'écho-
res, voire à la coloscopie avec biopsie, si ces dernières sont graphie permet d'analyser la paroi du côlon et ses différentes
négatives. Les sérologies sont le plus souvent inutiles dans le couches. On cherche l'épaississement du côlon (pathologique
diagnostic des diarrhées aiguës sauf en cas de manifestations si > 5 mm), la couche où l'épaississement prédomine, l'hyper-
extradigestives de la yersiniose (érythème noueux, arthrite) ou hémie au doppler couleur de la paroi et des mésos et le ciblage

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Imagerie des pathologies infectieuses du côlon et du rectum
Mise au point

Figure 1. Signes sémiologiques de colite en TDM. a : Signe du halo avec rehaussement uniquement de la muqueuse (flèche),
sous*muqueuse hypodense (*) ; b : signe de la cible avec rehaussement muqueux et séreux (flèches), sous-muqueuse hypodense (*) ; c :
rehaussement épais homogène (flèche) ; d : hyperdensité spontanée de la paroi (flèche) signant l'ischémie hémorragique.

des zones douloureuses au passage de la sonde [7]. On peut Yersinia enterocolitica


également analyser les ganglions (inflammatoires), les fistules
Ce bacille à Gram négatif aérobie est présent dans les zones
ou abcès et enfin le grêle, notamment la dernière anse. Sou-
tempérées et en hiver. La contamination se fait par ingestion
vent, en raison de la stase stercorale, seule la paroi antérieure
de lait, d'eau et de viande de porc contaminé. L'incubation est
du côlon est explorable.
de 4 à 10 jours. La yersiniose se présente cliniquement sous
forme de vomissements, diarrhées non sanglantes, fièvre,
douleurs abdominales fréquemment localisées en fosse
Imagerie par résonance magnétique iliaque droite. D'autres manifestations extradigestives comme
L'IRM n'a pas d'indication dans le cadre du diagnostic d'une un érythème noueux, des arthralgies, des aphtes, une pha-
colite infectieuse ou dans son suivi. ryngite avec adénopathies cervicales et un rash cutané sont
possibles. La sérologie et la coproculture font le diagnostic
positif.
En imagerie, la yersiniose se traduit par un épaississement
pariétal iléocæcal prédominant sur le versant iléal associé
CÔLON DROIT ET CÆCUM à des adénomégalies mésentériques satellites (Fig. 2). Les
lésions pariétales peuvent également intéresser le côlon droit
Causes infectieuses et l'appendice. En échographie, on peut voir des images
Les germes touchant préférentiellement le côlon droit sont nodulaires hypoéchogènes au sein de la muqueuse qui cor-
Yersinia enterocolitica, les salmonelles, Campylobacter jejuni respondent à une hypertrophie des tissus lymphoïdes. Les
et Entamoeba histolytica (Tableau I). adénomégalies et l'épaississement pariétal iléal sont plus

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Tableau I. Tropisme topographique privilégié des différents agents infectieux et leurs principaux diagnostics
différentiels.
Topographie Agents infectieux Diagnostics différentiels
Pan colique Escherichia coli Rectocolite hémorragique
Cytomégalovirus Maladie de Crohn
Clostridium difficile Greffon vs hôte (GVH)
Côlon droit Yersiniose, salmonellose, Campylobacter jejuni, amibiase, tuberculose, Maladie de Crohn
Klebsiella oxytoca, actinomycose, colite neutropénique Colite à éosinophiles
Colite d'hypertension portale
Côlon gauche/sigmoïde Schistosomiase, shigellose, rotavirus, actinomycose Rectocolite hémorragique
Colite ischémique
Rectum Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Herpès simplex virus, MICI
Treponema pallidum Rectite caustique
Rectite radique
Rectite traumatique

Figure 2. Yersiniose chez une patiente de 29 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal dans les plans axial (a, b) et coronal (c)
montrant un épaississement pariétal touchant principalement la dernière anse iléale (flèche vide) et plus discrètement le cæcum (flèche
pleine). Noter la présence de volumineuses adénomégalies non nécrotiques dans la graisse adjacente (flèches à entaille).

importants que dans les atteintes dues à Campylobacter jejuni L'incubation est courte, de 6 à 48 heures. La sévérité du
ou Salmonella [8]. La yersiniose peut dans de rares cas tableau clinique dépend de la virulence de l'agent pathogène,
entraîner une hépatite granulomateuse et donner une hépa- du degré d'infestation et de la réponse de l'hôte. Le diagnostic
tomégalie hétérogène. repose sur les coprocultures.
En imagerie, l'atteinte pariétale est également iléocolique. Les
lésions peuvent être continues, segmentaires ou discontinues.
Campylobacter jejuni Le côlon gauche et le sigmoïde peuvent également être épais-
Ce germe à Gram négatif agit par invasion directe de la sis, le côlon transverse et rectum sont plus rarement atteints
muqueuse et par production d'une toxine. L'incubation est de [8].
2 à 5 jours. La contamination se fait principalement par voie
alimentaire (ingestion de poulet insuffisamment cuit, de lait cru).
Le tableau clinique est plus bruyant que celui de la yersiniose Entamoeba histolytica (amibiase)
avec une diarrhée plus importante. Le diagnostic est fait sur la Entamoeba histolytica est un protozoaire qui se transmet par la
coproculture ou sur la sérologie [8]. voie orofécale, principalement dans des pays tropicaux où le
En imagerie, l'épaississement pariétal et iléocæcal prédomine parasite est endémique et chez les patients infectés par le
sur le versant colique (à l'inverse de la yersiniose). Un œdème virus de l'immunodéficience humaine (VIH) [9]. Il envahit la
de la valvule iléo-cæcale peut être associé. L'atteinte du côlon muqueuse et la sous-muqueuse colique et crée une apoptose
droit peut se prolonger jusqu'à l'angle droit voire au côlon cellulaire.
transverse. Les patients se présentent généralement avec une histoire de
plusieurs semaines de douleurs abdominales et de diarrhées
sanglantes, avec une maladie préhospitalière rapportée
Salmonella enteritidis d'environ 21 jours. La fièvre n'est pas constante (< 40 %
Ce bacille à Gram négatif est fréquemment dû à des intoxi- des cas).
cations alimentaires. La contamination se fait par ingestion de En imagerie, on distingue la forme aiguë et la forme chronique.
volailles, œufs, produits laitiers et viandes contaminées. Les patients se présentent généralement avec une histoire de

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plusieurs semaines de douleurs abdominales et de diarrhées via le système porte. Ils sont fortement évocateurs du diag-
sanglantes, avec une maladie préhospitalière rapportée nostic s'ils sont synchrones [4]. Attention à ne pas évoquer
d'environ 21 jours. La fièvre n'est pas constante (< 40 % à tort un adénocarcinome colique avec des métastases hépa-
des cas). tiques en cas de présence d'amœbome mimant une pseudo-
 À la phase aiguë, l'épaississement de la paroi colique est en masse cæcale.
cible avec atteinte colique principalement à droite mais peut
toucher l'ensemble du côlon.
 À la phase chronique, le cæcum peut, même après traite-
ment, prendre une forme conique (la forme de cône du Bacille de Koch (tuberculose)
cæcum peut également être visible dans la tuberculose Le bacille de Koch (BK) ou Mycobacterium tuberculosis est la
intestinale mais il existe très souvent une atteinte de la mycobactérie responsable de la tuberculose. La tuberculose
dernière anse). intestinale peut être la conséquence d'une contamination
L'atteinte subaiguë ou chronique peut entraîner, dans 1,5 à après ingestion de produits laitiers contaminés ou, chez un
8,4 % des cas et principalement dans le cæcum, la formation patient atteint d'une tuberculose pulmonaire, après ingestion
d'amœbomes [9] qui sont des tissus de granulation avec une de sécrétions trachéobronchiques. [5] La dernière anse iléale
fibrose périphérique et une inflammation centrale. En TDM, et le cæcum sont les sites les plus touchés en raison de la
l'amœbome est un épaississement localisé de la paroi pouvant stase du liquide intestinal et de la présence d'un abondant
mimer une tumeur (Fig. 3). tissu lymphoïde [10]. La clinique associe altération de l'état
Les abcès hépatiques sont une complication fréquente consé- général, douleurs abdominales, diarrhées parfois hémorragi-
cutive au franchissement de la muqueuse et à la dissémination ques, masse palpée en fosse iliaque droite dans un cas sur

Figure 3. Amibiase colique chez une patiente de 63 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal avec opacification hydrique
(coloscanner) dans les plans axiaux (a, b), coronal oblique (c) et sagittal oblique (d) montrant un important épaississement pariétal irrégulier
du cæcum, pseudo-tumoral, correspondant à un amœbome (flèche pleine) sans atteinte de la dernière anse, un épaississement régulier du
côlon sigmoïde (flèche à entaille) un épanchement périhépatique (*) et des abcès hépatiques synchrones (flèches vides).

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deux, signes cliniques pulmonaires si le patient présente une d'évoquer le diagnostic car le principal diagnostic différentiel
tuberculose pulmonaire active (20 % des cas). est la maladie de Crohn.
Le diagnostic repose sur la culture positive du bacille ou la
mise en évidence de granulome épithélioïde avec nécrose
caséeuse après prélèvements lors d'une coloscopie.
En imagerie, l'épaississement pariétal est asymétrique et pré- Actinomyces israelii
domine en région iléocæcale avec une infiltration de la graisse, Actinomyces israelii est une bactérie anaérobie à Gram positif
mais peut affecter l'ensemble du tractus gastro-intestinal. La présente de manière saprophyte dans le tube digestif et le
présence de volumineuses adénomégalies nécrotiques satel- tractus génital. Le germe devient pathogène lorsque la barrière
lites ou à distance dans la cavité abdominale doit absolument muqueuse est lésée, favorisé par le port prolongé d'un dis-
faire évoquer le diagnostic (Fig. 4) [10]. Plus rarement, la positif intra-utérin (DIU), une chirurgie abdominopelvienne,
valvule iléocæcale peut être hypertrophiée (signe de Fleish- une perforation digestive ou une diverticulite. Actinomyces
ner) [6]. Enfin, tout comme pour les amibes, des lésions israelii produit des enzymes protéolytiques responsables
nodulaires appelées tuberculomes peuvent mimer un adéno- d'une agressivité de l'infection mimant des lésions pseudo-
carcinome colique [11]. Une tuberculose péritonéale peut être tumorales. La clinique est dominée par des douleurs abdomi-
associée [10]. nales, une altération de l'état général et parfois de masses
À la phase chronique, le cæcum peut apparaître hypotro- abdominales palpées. Le diagnostic repose sur l'examen his-
phique et rétracté en forme en cône, et le côlon transverse tologique de prélèvements biopsiques par identification de
lisse et sténosé [5]. Il est primordial pour le radiologue granules actinomycotiques ou par cultures [8].

Figure 4. Tuberculose iléo-cæcale chez un patient de 58 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal avec opacification colique par
produit de contraste dans les plans axial (a) et coronal oblique (b, c) montrant un épaississement pariétal (flèches pleines) touchant le
cæcum et la dernière anse iléale, et des adénomégalies nécrotiques dans la graisse adjacente (flèche vide). d : TDM abdominopelvienne
chez une autre patiente de 43 ans atteinte de tuberculose iléocolique avec adénomégalies nécrotiques (flèche vide).

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Figure 5. Actinomycose colique et péritonéale chez une patiente de 42 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal dans les plans axial
(a–c) et sagittal oblique (d). Discret épaississement du bas-fond cæcal et des dernières anses iléales (flèches pleines) associé à une
infiltration rétractile de la graisse mésentérique adjacente (*) et des masses péritonéales (flèches vides).

En imagerie, l'épaississement pariétal est souvent irrégulier, être réservé dans les formes où l'atteinte se limite au cæcum
relativement court. Tous les segments coliques peuvent être (Fig. 6).
atteints mais l'atteinte prédomine en région iléocæcale et L'incidence est de 5,6 % chez les adultes hospitalisés pour
sigmoïde. L'infiltration de la graisse est marquée. Les adéno- hémopathie maligne, chimiothérapie ou anémie aplasique
mégalies sont rares et de petite taille (< 2 cm). L'agressivité de [12].
l'infection entraîne des abcès mais également des trajets La pathogenèse exacte de la colite neutropénique n'est pas
fistuleux et des masses (tissu de granulation, fibrose et complètement comprise. Il semblerait qu'elle soit la consé-
nécrose suppurative) épars dans la cavité abdominale quence d'une altération muqueuse due à la neutropénie et
(Fig. 5), voire rétropéritonéaux avec sténose urétérale, ou d'une prolifération de la flore commensale [4,13]. Les patients
dans la paroi abdominale. Il est important pour le radiologue peuvent présenter des douleurs en fosse iliaque droite, de la
de connaître cette entité afin de ne pas évoquer à tort une fièvre, une diarrhée aqueuse ou sanglante. La coloscopie est
carcinose et de risquer l'errance diagnostique. L'ascite est rarement réalisée en raison de la cytopénie et du risque de
rarement présente. perforation. Il n'existe pas de test de laboratoire spécifique.
La TDM est utile pour le diagnostic positif et permet d'éliminer
Colite neutropénique les autres diagnostics différentiels. Elle permet d'apprécier
l'étendue des lésions et de rechercher des complications
Les infections fongiques sont majoritaires dans les colites (perforation, appendicite, abcès et hémorragie, accentuée
neutropéniques. La colite neutropénique affecte très majori- par la cytopénie des patients).
tairement le cæcum et l'iléon terminal. Le terme typhlite doit

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Le diagnostic repose sur les données cliniques et la mise en


évidence après biopsie d'une infiltration éosinophilique de la
paroi colique. Quelques signes ont été décrits tels un épais-
sissement nodulaire circonférentiel de la paroi, un « signe du
halo » ou l'araneid-limb-like sign (Fig. 7). Ce dernier signe,
localisé dans le côlon droit et le côlon transverse, est dû au
rehaussement des plis muqueux dans la section longitudinale
du côlon, ce qui donne l'aspect de pattes d'araignée. Il n'est
cependant pas spécifique de la colite à éosinophiles.

Hypertension portale
La colopathie d'hypertension portale est due à une congestion
veineuse portale chronique qui entraîne une dilatation et une
ectasie des vaisseaux sous-muqueux du côlon. Elle peut
entraîner des saignements chroniques, même en l'absence
de varices, avec une anémie ferriprive. En imagerie, l'épais-
sissement est circonférentiel en halo prédominant au côlon
droit. On retrouve le plus souvent associés les signes d'hépa-
topathie chronique et les autres signes d'hypertension portale
(Fig. 8) [4].
La Fig. 9 résume les différentes atteintes du côlon droit.

Figure 6. Colite neutropénique chez un patient de 30 ans en cours


de traitement d'induction d'une leucémie aiguë myéloblastique. CÔLON GAUCHE/CÔLON SIGMOÏDE
TDM abdominopelvienne au temps portal dans le plan axial
montrant un épaississement pariétal (flèche) ne touchant que le Causes infectieuses
cæcum sans atteinte de la dernière anse (typhlite). Les pathologies infectieuses touchant préférentiellement le
côlon gauche ou le côlon sigmoïde sont la schistosomiase
et la shigellose.
La TDM montre une distension du cæcum avec un épaissis-
sement pariétal marqué souvent en cible, une infiltration de la
graisse et parfois un épanchement péricolique. Shigellose
La bactérie Shigella est un bacille à Gram négatif sévit dans les
régions tropicales et subtropicales. La contamination se fait
Diagnostics différentiels non infectieux
par voie orofécale. L'incubation est de 1 à 3 jours. La bactérie
est entéro-invasive et provoque des douleurs abdominales,
Maladie de Crohn vomissements, diarrhées très abondantes glairosanglantes et
C'est le principal diagnostic différentiel des atteintes infectieu- purulentes. Elle peut être responsable d'un syndrome hémo-
ses de localisation iléocæcale. Les lésions segmentaires sont lytique et urémique avec sepsis et coagulation intravasculaire
plus souvent visualisées dans la maladie de Crohn et l'épais- disséminée.
sissement pariétal est généralement plus marqué. La forma- En imagerie, l'épaississement pariétal prédomine habituelle-
tion de fistules, le signe du peigne et l'infiltration de la graisse ment sur le côlon gauche, mais l'atteinte pan colique est
mésentérique sont également en faveur [14]. Les adénomé- possible [8].
galies ne sont généralement pas nécrotiques. Le diagnostic
différentiel est souvent difficile, surtout chez les patients jeu-
nes, et repose sur un faisceau d'arguments cliniques et bio- Schistosomiase (bilharziose)
logiques (sérologies des anticorps anti-Saccharomyces Il existe plusieurs espèces de schistosomes différemment
cerevisiae (ASCA) et anticorps anticytoplasme des polynu- repartis sur le globe. Certains sont responsables de la schis-
cléaires neutrophiles–ANCA). tosomiase urinaire, d'autres de la maladie digestive (Schisto-
soma japonicum, S. mansoni, S. mekongi). L'infection se fait
par voie transcutanée par contact avec une eau contaminée
Colite à éosinophiles dans les pays tropicaux et intertropicaux, principalement dans
La colite à éosinophiles est une maladie inflammatoire rare des zones d'aménagement hydro-agricoles. La phase initiale
(prévalence de 2,1/100 000 [15]) due à un infiltrat éosinophile de contamination est responsable d'une réaction cutanée urti-
dans la paroi du côlon. La physiopathologie est inconnue. carienne pendant 1 à 2 jours mais le plus souvent inapparente.
Plusieurs hypothèses sont évoquées dans la pathogenèse Survient ensuite la phase d'invasion, après 2 à 10 semaines
de l'éosinophilie colique secondaire (allergènes alimentaires, sans signe clinique, avec des manifestations immunoallergi-
infections parasitaires, médicaments), devant être exclues afin ques : fièvre, signes cutanés, douleurs (céphalées, myalgies,
de poser le diagnostic de forme primaire de la maladie [15]. arthralgies), toux, parfois dyspnée asthmatiforme, douleurs
La clinique est non spécifique et peut être associée à des abdominales, diarrhées. Enfin, la phase d'état survient environ
antécédents d'atopie. 2 mois après la contamination, et entraîne douleurs

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Mise au point

Figure 7. Araneid-limb like sign chez un patient de 50 ans présentant une colite à éosinophiles. TDM abdominopelvienne au temps portal
dans les plans axial oblique (a) et coronal oblique (b) montrant des rehaussements muqueux des plis du côlon droit, associés à un œdème
sous-muqueux créant un aspect en patte d'araignée (flèches).

Figure 8. Colite d'hypertension portale chez une patiente de 46 ans présentant une cirrhose alcoolique. TDM abdominopelvienne au temps
portal dans les plans axial (a) et coronal oblique (b) montrant un épaississement sous-muqueux colique droit (flèches pleines). Noter la
splénomégalie, les voies de dérivations périgastriques (flèche vide) et l'ascite, autres signes d'hypertension portale.

Figure 9. Arbre diagnostique des colites droites en fonction du contexte. DIU : dispositif intra-utérin.

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Mise au point V. Mercier et al.

Tableau II. Classification de Hinchey modifiée.


Stade Classification de Hinchey modifiée Aspect tomodensitométrique (TDM) d'après Kaiser et al. [19]
d'après Wasvary et al. [18]
0 Diverticulite clinique légère Diverticule  épaississement de la paroi colique
Ia Inflammation péricolique confinée/phlegmon Épaississement pariétal colique avec infiltration modérée
de la graisse péridigestive
Ib Abcès péricolique/mésocolique Ia + abcès péricolique/mésocolique
II Abcès à distance Ia + abcès distant
III Péritonite purulente généralisée Pneumopéritoine libre avec épanchement local ou
diffus et possible épaississement péritonéal
IV Péritonite stercorale généralisée Granité stercoral intrapéritonéal

abdominales, diarrhées et rectorragies, hépatomégalie, ictère traumatisme muqueux et une ischémie [17]. Cliniquement, les
et conséquences d'hypertension portale. patients présentent une douleur assez localisée associée
Après avoir pénétré par voie transcutanée, les larves migrent à une fièvre. La TDM pose le diagnostic, localise et apprécie
par voie circulatoire et atteignent, dans leur forme adulte, la la sévérité selon la classification de Hinchey modifiée (Tableau
veine mésentérique inférieure dont le territoire de drainage est II) [18] [19]. La diverticulite est considérée comme compliquée
le côlon gauche et le sigmoïde. En imagerie, à la phase d'état, à partir du stade Ib.
l'épaississement pariétal du côlon gauche et sigmoïde est En imagerie, il y a une infiltration de la graisse autour du
irrégulier avec des polypes granulomateux et éventuellement diverticule inflammatoire. Ce diverticule pathologique est situé
une fibrose. À la phase chronique, après plusieurs mois voire au centre des anomalies en imagerie, ce qui permet de le
années de contamination, on peut retrouver des calcifications différencier d'une sigmoïdite non diverticulaire. Il est souvent
sous-muqueuses ou sous-séreuses, curvilignes et parallèles associé un épaississement focal de la paroi colique. L'épais-
pariétales du côlon sigmoïde, réalisant un aspect spécifique sissement peut parfois être plus important, notamment en cas
en rail de tramway (tram-track calcifications) [16]. de myochose associée (diverticulite chronique), et prendre un
aspect pseudo-tumoral. On peut également observer un
aspect peigné du mésosigmoïde en raison de l'engorgement
Diverticulite des vaisseaux mésosigmoïdiens.
Les diverticules sont des protubérances de la muqueuse et de Les différentes complications de la diverticulite sont la perfora-
la sous-muqueuse à travers la musculeuse de la paroi intes- tion, l'abcès, la pyléphlébite, l'occlusion intestinale, le saigne-
tinale (faux diverticule) ou une hernie de l'ensemble de la paroi ment du diverticule ou la fistule (la plus fréquente étant la
intestinale (vrai diverticule). L'hypothèse communément fistule colovésicale) (Fig. 10) [20]. Une coloscopie après un
admise est que la diverticulite aiguë se produit lorsqu'un premier épisode de diverticulite est recommandée selon l'HAS
diverticule est obstrué, ce qui entraîne une stase fécale, un (Haute autorité de santé) à 6 semaines lorsque celle-ci est

Figure 10. Diverticulite sigmoïdienne Hinchey Ib chez un patient de 69 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal dans les plans
coronal (a) et axial (b) montrant une infiltration de la graisse périsigmoïdienne (flèches vides) sur un côlon diverticulaire, associée à un
abcès inter-sigmoïdo-vésical (flèches pleines) et la présence de gaz intravésical (*) signant la fistule colovésicale.

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Imagerie des pathologies infectieuses du côlon et du rectum
Mise au point

Figure 11. Colite ischémique. TDM abdominopelvienne au temps portal dans les plans axial (a) et coronal (b) montrant une colite
ischémique sous la forme humide avec signe de la cible du côlon gauche (flèche vide) et infiltration de la graisse péricolique (flèche pleine)
chez un patient de 38 ans consommateur de cocaïne.

compliquée ou lorsque l'aspect en TDM est évocateur d'une une pneumatose pariétale/aéromésentérie peut apparaître et
lésion sous-jacente [21]. un mégacôlon toxique se développer (Fig. 12).
Même si la plupart des colites ischémiques sont dues à une
hypoperfusion, l'analyse des vaisseaux mésentériques reste
Diagnostics différentiels non infectieux
importante [23] afin de repérer des sténoses ou occlusions
artérielles. Il est donc important de toujours réaliser une acqui-
Rectocolite hémorragique (RCH) sition artérielle abdominopelvienne en cas de suspicion de
Seuls le côlon et le rectum sont touchés dans la rectocolite colite ischémique.
hémorragique, le plus fréquemment de façon diffuse ou uni-
quement à gauche, très rarement seulement à droite [5].
L'épaississement pariétal dans la RCH est symétrique continu,
non transmural, limité à la muqueuse et à la sous-muqueuse. Métaplasie graisseuse (involution graisseuse)
De ce fait, la perforation et le développement d'abcès et de
fistule sont absents dans la RCH. Elle prédomine sur le côlon gauche et mime le signe de la cible
(Fig. 13). C'est une involution graisseuse non pathologique de
la sous-muqueuse qui apparaît épaissie et de densité grais-
Colite ischémique seuse réalisant le signe du halo graisseux ou fat halo sign.
Elle survient principalement chez des patients âgés avec Dans le cadre de la métaplasie graisseuse, l'épaississement
facteur de risque cardiovasculaire. Plus rarement, elle peut n'est pas important, il n'y a pas d'infiltration de la graisse,
survenir chez des patients plus jeunes dans des contextes de d'adénomégalie, de dilatation colique et surtout pas de signe
consommation d'AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) clinique [24]. Elle serait liée à l'obésité et au syndrome
ou de cocaïne, ou d'effort physique intense et prolongé. métabolique.
L'hypoperfusion est de loin la cause principale, suivie de Le signe du halo graisseux peut être visible dans le cadre des
l'occlusion vasculaire. Le côlon gauche et le sigmoïde sont colites liées aux MICI ainsi que dans la maladie du greffon
le plus souvent atteints par cette hypoperfusion en raison de contre l'hôte.
leurs points de faiblesse vasculaire situés entre deux réseaux La Fig. 14 résume les différentes atteintes du côlon gauche et
artériels : l'angle colique gauche (point de Griffith, arcade de du côlon sigmoïde.
Riolan et de Drummond), jonction entre les territoires de
l'artère mésentérique supérieure et de l'artère mésentérique
inférieure, la charnière rectosigmoïdienne (point de Sudeck,
arcade bordante inconstante), jonction entre les territoires de
l'artère mésentérique inférieure et l'artère hypogastrique [22].
On distingue deux formes : une forme aiguë, réversible, que ATTEINTE PAN COLIQUE
l'on appelle humide (wet), et une forme sèche (dry), tardive et
gangréneuse [22]. Dans la forme humide, le côlon est épaissi Causes infectieuses
selon le signe du halo ou de la cible, la graisse mésentérique Les germes touchant de façon préférentielle l'ensemble du
est infiltrée avec parfois de l'épanchement (Fig. 11). Dans la côlon sont Escherichia coli, Clostridium difficile et le cytomé-
forme sèche, la paroi colique ne se rehausse pas et reste fine, galovirus (CMV).

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Mise au point V. Mercier et al.

Figure 12. Mégacôlon toxique chez un patient de 50 ans consécutif à une colite ischémique de forme sèche. TDM abdominopelvienne au
temps portal dans les plans axial (a, b) coronal (c) et sagittal (d) montrant une distension colique majeure associée à une perte des
haustrations (flèches).

Escherichia coli Cytomégalovirus


Ce germe à Gram négatif produit deux toxines entraînant Le CMV est fréquemment à l'origine d'une infection opportu-
l'apoptose des cellules épithéliales. La contamination se fait niste chez les patients atteints de sida. La primo-infection est
par ingestion de viande crue ou insuffisamment cuite, de généralement asymptomatique et la réactivation se fait en cas
lait non pasteurisé et d'eau contaminée. La symptomatolo- d'immunodépression. Cliniquement, les patients présentent
gie survient 3 à 4 jours après l'ingestion, associant diarrhée des douleurs abdominales, une diarrhée fébrile et hémorra-
aqueuse souvent sans fièvre et crampes abdominales, gique. Le diagnostic positif est fait par PCR (polymerase chain
suivies secondairement par une diarrhée sanglante. Un reaction) sur les biopsies coliques.
syndrome hémolytique et urémique est une complication En imagerie, l'épaississement pariétal colique est important,
possible. Le diagnostic de certitude est apporté par la supracentimétrique, circonférentiel en cible, et parfois sponta-
coproculture. nément hyperdense en cas d'hémorragie pariétale. Un méga-
En imagerie, l'épaississement des parois est en cible, seg- côlon toxique est possible avec risque de perforation qui peut
mentaire ou pan colique mais continu, associé à une infil- engager le pronostic vital. La dernière anse est également
tration de la graisse et un épanchement de faible souvent atteinte. L'ensemble du tube digestif jusqu'à l'œso-
à moyenne abondance. La dernière anse iléale est rare- phage peut être atteint. Il existe une infiltration de la graisse
ment atteinte [8]. péricolique. Les ganglions sont de petite taille.

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Figure 13. Métaplasie graisseuse du côlon gauche chez une patiente de 61 ans. TDM abdominopelvienne au temps portal montrant
l'épaississement hypodense de la sous-muqueuse colique gauche (d'unité Hounsfield négative) (flèches) sans signe associé (dilatation,
infiltration de la graisse adjacente ou adénomégalie) signant l'involution graisseuse de la paroi colique, non pathologique.

Figure 14. Arbre diagnostique des atteintes coliques gauches et sigmoïdes en fonction du contexte. RCH : rectocolite hémorragique.

Clostridium difficile positif repose sur la mise en évidence des toxines dans les
selles.
Ce germe de type bacille Gram positif prolifère dans un côlon En imagerie, l'atteinte est pan colique avec un épaississement
avec un microbiote altéré (antibiothérapie à large spectre, pariétal important (supracentimétrique) et un signe de l'accor-
MICI, laxatifs, etc.) et produit deux toxines endommageant déon (Fig. 15) (signe néanmoins non spécifique [26]). Le signe
l'épithélium et stimulant la réponse inflammatoire. La nécrose de l'accordéon est dû à l'intense rehaussement muqueux des
de la muqueuse entraîne la formation de pseudo-membranes, haustrations coliques associé à l'important œdème sous-
d'où le terme de colite pseudo-membraneuse [25]. Le tableau muqueux. L'infiltration de la graisse péricolique est discrète
clinique est sévère avec une diarrhée profuse, d'importantes et contraste avec l'épaississement important de la paroi
douleurs abdominales et une fièvre élevée [4]. Le diagnostic colique [25]. L'épanchement est fréquent [25].

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Figure 15. Colite pseudo-membraneuse à Clostridium difficile. TDM abdominopelvienne au temps portal dans le plan axial montrant un
important œdème sous muqueux du côlon transverse avec rehaussement de la muqueuse réalisant un signe de l'accordéon chez un
patient de 56 ans.

Figure 16. Greffon vs hôte (GVH) digestif chez une patiente de 56 ans à 5 mois d'une allogreffe. TDM abdominopelvienne au temps portal
dans les plans axial (a) et coronal (b) montrant un épaississement en halo pan colique (flèches pleines) ainsi qu'une iléite (flèches vides).

Diagnostics différentiels non infectieux Insuffisance cardiaque droite


Elle peut également entraîner un signe du halo colique. Dans
Greffon versus hôte la plupart des cas, l'insuffisance cardiaque est déjà connue. La
La maladie du greffon contre l'hôte est une complication présence d'ascite et d'un rehaussement hépatique en
sévère et fréquente des 3 premiers mois d'une greffe allogé- mosaïque au temps portal peut aider au diagnostic [4].
nique de moelle osseuse (entre 35 et 50 % des greffes). Elle La Fig. 17 résume les différentes atteintes pan coliques.
est la conséquence d'une réaction des cellules du donneur
contre les tissus du receveur. Les organes les plus touchés
sont le tube digestif (iléon et côlon), la peau et le foie. Le
diagnostic peut être fait par biopsie sous endoscopie mais RECTUM
l'histoire clinique et l'imagerie suffisent en général.
En imagerie, l'épaississement pariétal est peu important avec Causes infectieuses
possible signe du halo et de la cible. Un épaississement de Les germes le plus souvent rencontrés au niveau rectal sont
plus de 7 mm exclut généralement la maladie (Fig. 16) [27]. Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Herpès

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Imagerie des pathologies infectieuses du côlon et du rectum
Mise au point

Figure 17. Arbre diagnostique des atteintes pan coliques en fonction du contexte. CMV : cytomégalovirus ; GVH : graft versus host ; SHU :
syndrome hémolytique et urémique.

simplex virus (HSV), Treponema pallidum (syphilis), germes Rectite radio-induite


sexuellement transmissibles. L'incidence est en importante
La radiothérapie externe (cancers prostatiques et gynécologi-
augmentation depuis le début des années 2000 avec, par
ques) peut entraîner des lésions rectales et sigmoïdiennes 2 à
exemple, une multiplication par 5 des cas déclarés en France
4 semaines après la fin de la radiothérapie [5]. L'épaississe-
des infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonor-
ment est en cible avec une perte de volume du rectum et ainsi
rhoeae entre 2004 et 2015 [28]. La rectite syphilitique reste
une augmentation de l'espace présacré (> 1 cm) [8]. D'autres
rare. Ces pathologies ne s'observent que chez des patients
signes peuvent être associés tels que l'infiltration de la graisse
ayant eu des rapports anaux passifs.
mésorectale ou sous-cutanée, un aspect irrégulier et épaissi
Le diagnostic est établi par l'interrogatoire, l'examen clinique,
des muscles pelviens et un épaississement de la paroi de la
l'endoscopie avec prélèvements, et les sérologies. L'imagerie
vessie (Fig. 19) [29]. Les complications sont les fistules, abcès
n'a pas de place pour le diagnostic mais peut, de façon fortuite,
ou sténoses [5].
mettre en évidence un épaississement du rectum. Ces rectites
liées aux infections sexuellement transmissibles (IST)
s'accompagnent souvent de ganglions inflammatoires ingui- Colite caustique
naux et du mésorectum. La lymphogranulomatose vénérienne Elle survient suite à la contamination accidentelle d'endosco-
est causée par Chlamydia trachomatis et évolue si elle n'est pes ou à des lavements (intentionnelle ou involontaire) conte-
pas traitée vers une forme pseudo-tumorale de rectite avec nant des produits chimiques [30].
des fistules anopérinéales et des signes généraux. Le bilan est Le diagnostic est clinique avec le contexte, des douleurs
alors fait par IRM, notamment à la recherche d'abcès. Une abdominales, des rectorragies et des diarrhées. La TDM n'a
hépatite granulomateuse syphilitique peut exceptionnellement sa place que dans la recherche de complication ou pour
apparaître en cas de syphilis secondaire avec hépatomégalie éliminer des diagnostics différentiels si le contexte n'est pas
hétérogène et splénomégalie (Fig. 18). connu. En imagerie, l'épaississement pariétal est en cible [30].
Les complications sont l'ischémie ou la perforation digestive, il
faut ainsi être attentif au rehaussement de la paroi rectale et
Diagnostics différentiels non infectieux colique et à la présence d'un pneumopéritoine.

Maladies inflammatoires chroniques intestinales Rectite traumatique


Les MICI peuvent toucher le rectum de façon isolée. La rec- Les traumatismes pénétrants par voie anale, généralement
tocolite hémorragique est responsable de la majorité des avec un corps étranger, peuvent entraîner des lésions inflam-
rectites liées aux MICI. La présence ou l'apparition dans un matoires de la muqueuse rectale. Les chutes à haute vitesse
second temps de lésions anopérinéales telles que des ulcé- en ski nautique ou en jet-ski sont également une cause clas-
rations, fistules ou abcès est en faveur d'une maladie de sique, en raison d'un afflux d'eau intrarectale sous pression.
Crohn. Le bilan lésionnel doit alors être réalisé par IRM. Dans ces cas, l'interrogatoire oriente fortement le diagnostic.

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Figure 18. Rectite syphilitique chez un patient de 47 ans associé à une hépatite syphilitique avec importante perturbation du bilan
hépatique. TDM abdominopelvienne au temps portal dans les plans axial (a) sagittal (b) et coronal (c) montrant un épaississement rectal
(flèches pleines) associé à des ganglions inflammatoires du mésorectum et rétropéritonéaux (flèches vides). Noter l'hépatosplénomégalie.
d : IRM hépatique T1 FS (fat saturation) artériel montrant des prises de contraste artérielles linéaire en faveur d'une inflammation
péribiliaire en lien avec l'hépatite syphilitique.

Figure 19. Rectite radique chez un patient de 82 ans avec antécédent de radiothérapie pour tumeur de prostate. TDM abdominopelvienne
au temps portal dans les plans axial (a, c) et sagittal (b) montrant un épaississement circonférentiel du rectum et du côlon sigmoïde
(flèches pleines) ainsi que de la vessie (flèches vides) dans le champ d'irradiation en faveur d'une atteinte radique.

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Imagerie des pathologies infectieuses du côlon et du rectum
Mise au point

[8] Molina E, Delhom E, Gallix B, Pierredon M-A, Garibaldi F, Bruel


CONCLUSION J. Colites infectieuses, iatrogènes et autres colites rares. EMC
Les colites infectieuses sont fréquentes et les différents agents Radiol Imag Med Abdom Digest 2006;1:1–20. http://dx.doi.org/
infectieux nombreux. L'imagerie est très sensible pour faire le 10.1016/S1879-8527(06)74711-6.
diagnostic de colite mais manque de spécificité étiologique. [9] Tanaka E, Tashiro Y, Kotake A, Takeyama N, Umemoto T,
L'analyse de la topographie, du type de lésion colique et des Nagahama M, et al. Spectrum of CT findings in amebic colitis. Jpn
signes associés permet une orientation étiologique. Dans tous J Radiol 2021;39:558–63. http://dx.doi.org/10.1007/s11604-021-
les cas, le contexte clinique et biologique des patients est un 01088-7.
élément fondamental du diagnostic positif ou différentiel. [10] Rodriguez-Takeuchi SY, Renjifo ME, Medina FJ. Extrapulmo-
L'endoscopie reste nécessaire si un doute diagnostic subsiste nary tuberculosis: pathophysiology and imaging findings. Radio-
ou si une preuve histologique est nécessaire. La TDM n'est Graphics 2019;39:2023–37. http://dx.doi.org/10.1148/
que rarement indiquée en 1re intention mais souvent réalisée rg.2019190109.
secondairement en cas de présentation atypique ou pour la [11] McDonald JB, Middleton PJ. Tuberculosis of the colon simulating
recherche de complications telles que la perforation, la pylé- carcinoma. Radiology 1976;118:293–4. http://dx.doi.org/10.1148/
phlébite ou l'abcès. 118.2.293.
[12] Gorschlüter M, Mey U, Strehl J, Ziske C, Schepke M, Schmidt-
Wolf IGH, et al. Neutropenic enterocolitis in adults: systematic
Consentement éclairé et confidentialité des données
analysis of evidence quality. Eur J Haematol 2005;75:1–13. http://
Les auteurs déclarent que l'article ne contient aucune donnée per-
dx.doi.org/10.1111/j.1600-0609.2005.00442.x.
sonnelle pouvant identifier le patient ou le sujet.
[13] Rodrigues FG, Dasilva G, Wexner SD. Neutropenic enteroco-
litis. World J Gastroenterol 2017;23:42–7. http://dx.doi.org/
Financement 10.3748/wjg.v23.i1.42.
Cette étude n'a reçu aucun financement spécifique d'une agence [14] Gecse KB, Vermeire S. Differential diagnosis of inflammatory
publique, commerciale ou à but non lucratif. bowel disease: imitations and complications. Lancet Gastroente-
rol Hepatol 2018;3:644–53. http://dx.doi.org/10.1016/S2468-
Contribution et responsabilité des auteurs 1253(18)30159-6.
L'ensemble des auteurs attestent du respect des critères de l'Inter- [15] Giudici G, Ribaldone DG, Astegiano M, Saracco GM, Pellicano
national Committee of Medical Journal Editors (ICMJE) en ce qui R. Eosinophilic colitis: clinical review and 2020 update. Minerva
concerne leur contribution à l'article. Gastroenterol Dietol 2020;66:157–63. http://dx.doi.org/10.23736/
S1121-421X.20.02656-2.
CRediT Author Statement [16] Lee RC, Chiang JH, Chou YH, Rubesin SE, Wu HP, Jeng WC,
Victor Mercier : conceptualisation, écriture, ressources. et al. Intestinal schistosomiasis japonica: CT-pathologic correla-
Anita Paisant : conceptualisation, écriture, ressources, supervision, tion. Radiology 1994;193:539–42. http://dx.doi.org/10.1148/
validation. radiology.193.2.7972775.
Marc Zins : ressources, supervision. [17] Minordi LM, Larosa L, Berte G, Pecere S, Manfredi R. CT of the
Christophe Aubé : conceptualisation, supervision, validation. acute colonic diverticulitis: a pictorial essay. Diagn Interv Radiol
2020;26:546–51. http://dx.doi.org/10.5152/dir.2020.19645.
Déclaration de liens d'intérêts [18] Wasvary H, Turfah F, Kadro O, Beauregard W. Same hospi-
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts. talization resection for acute diverticulitis. Am Surg 1999;65:632–
5. discussion 636.
[19] Kaiser AM, Jiang J-K, Lake JP, Ault G, Artinyan A, Gonzalez-
Ruiz C, et al. The management of complicated diverticulitis and
RÉFÉRENCES the role of computed tomography. Am J Gastroenterol
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