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La Revue de médecine interne 35 (2014) 808–814

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Mise au point

Prise en charge diagnostique et thérapeutique de la tuberculose


urogénitale
Investigation and management of genito-urinary tuberculosis
A. Fillion a,∗ , N. Koutlidis b , A. Froissart c , B. Fantin d
a
Département d’infectiologie, CHU de Dijon, 14, rue Gaffarel, BP 77908, 21079 Dijon cedex, France
b
Service d’urologie, CHU de Dijon, 14, rue Gaffarel, BP 77908, 21079 Dijon cedex, France
c
Service de médecine interne, centre hospitalier intercommunal de Créteil, 40, avenue de Verdun, 94010 Créteil cedex, France
d
Service de médecine interne, hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général-Leclerc, 92110 Clichy, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : Quatrième localisation extra-pulmonaire de l’infection tuberculeuse en termes de fréquence, l’atteinte
Disponible sur Internet le 17 septembre urogénitale est pourtant souvent sous-estimée par les cliniciens. La présentation pauci-symptomatique
2014 et l’évolution insidieuse sont à l’origine d’un retard diagnostique. Les atteintes les plus fréquentes sont
les sténoses urétérales pour les formes urinaires, le nodule épididymaire chez l’homme et la salpingite
Mots clés : chronique chez la femme pour les formes génitales. La documentation bactériologique reste le seul exa-
Tuberculose urogénitale men permettant, d’une part, un diagnostic de certitude et, d’autre part, de tester la sensibilité de la souche
Mycobacterium tuberculosis
aux antituberculeux. Cependant, les atteintes tuberculeuses urogénitales étant très fréquemment pauci-
Sténoses urétérales étagées
Nodule épididymaire
bacillaires, notamment les formes génitales de la femme, le diagnostic est souvent porté sur un faisceau
Infertilité d’argument comportant différentes imageries (uro-scanner, échographie pelvienne, hystérosalpingogra-
phie, IRM) et parfois des explorations endoscopiques voire chirurgicales, avec réalisation de prélèvements
à visée histologique et bactériologique. Comme pour les autres formes de tuberculose, le traitement est
principalement médicamenteux et comporte une quadrithérapie par rifampicine, isoniazide, éthambutol
et pyrazinamide puis une bithérapie pour une durée totale de six mois. Un geste thérapeutique chirurgi-
cal peut s’avérer nécessaire afin de traiter ou de limiter le retentissement des principales séquelles que
sont l’insuffisance rénale chronique, les troubles mictionnels et l’infertilité.
© 2014 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Genito-urinary tuberculosis is the fourth most common manifestation of the disease, but it is often unde-
Genito-urinary tuberculosis restimated by clinicians because of few and non-specific symptoms and insidious disease course. The
Mycobacterium tuberculosis most common urinary findings are multiple ureteral stenosis. The most common genital involvement
Multiple ureteral stenosis is an epididymal nodule for men and a chronic salpingitis for women. The definite diagnosis of genito-
Epididymal nodule
urinary tuberculosis is obtained on the basis of culture studies. Due to the paucibacillary nature of the
Infertility
disease, especially of genital location in woman, a probable or presumptive diagnosis is frequently consi-
dered with several parameters including radiological imaging (abdominal CT-scan, pelvic ultrasound,
pelvic MRI). Endoscopic and surgical procedures are frequently required to obtain specimens for histo-
pathologic and bacteriological studies. Medical treatment is the method of choice, with a combination of
four drugs, namely isoniazid, rifampicin, ethambutol and pyrazinamide, followed by a two-drug regimen,
for a total of six month duration. Surgery might be indicated in complicated genito-urinary tuberculosis
(decreased renal function, infertility, urologic complaints).
© 2014 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : aurelie.fillion@chu-dijon.fr (A. Fillion).
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.07.006
0248-8663/© 2014 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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1. Introduction muscle et à risque élevé de récidive et de progression (tumeur


de haut grade, carcinome in situ ou T1 récidivante) [19–21]. Les
Le diagnostic et la prise en charge de la tuberculose pulmo- bacilles activent l’immunité innée et initient l’immunité spéci-
naire, forme classique de l’infection tuberculeuse maladie, sont fique, potentialisant ainsi la réponse immune à l’encontre des
bien codifiés [1–4], ce qui n’est pas le cas des tuberculoses extra- cellules néoplasiques [22]. Les effets indésirables touchent entre
pulmonaires. Celles-ci représentaient pourtant, en 2009, 15 % des 0,1 et 2,9 % des patients traités par BCG thérapie [23,24]. Ils
cas de tuberculose diagnostiqués en Europe et 26 % en France sont principalement représentés par une fébricule, des symp-
[5,6]. tômes d’irritation vésicale ou une hématurie. Ils sont bénins et
Parmi les formes extra-pulmonaires diagnostiquées en Europe attendus et doivent être différenciés des complications majeures
et en Amérique du Nord, la tuberculose urogénitale (TBUG) arrive que sont les disséminations locales des bacilles, conduisant à
en quatrième position en termes de fréquence, après les atteintes des prostatites souvent asymptomatiques, des orchi-épididymites,
ganglionnaires, pleurales et ostéo-articulaires. Elle représente en des atteintes urétérales et des abcès rénaux. La dissémination
effet entre 1,3 et 14,3 % des formes extra-pulmonaires (en excluant hématogène, dont le principal facteur de risque est l’instillation
les tuberculoses disséminées ou miliaires tuberculeuses) et entre directe trans-vasculaire des bacilles, soit par cathétérisation
1,2 et 3,5 % de l’ensemble des tuberculoses [7–10]. traumatique lors de l’instillation, soit secondairement à une ins-
L’atteinte urogénitale est souvent associée à une infection tuber- tillation trop précoce après une résection trans-urétrale de vessie,
culeuse disséminée. Ainsi, une atteinte pulmonaire active est peut se compliquer d’une tuberculose disséminée, parfois sévère
retrouvée chez presque 40 % des patients présentant une TBUG [10] [25].
et une atteinte disséminée extra-pulmonaire chez 18 % des patients
non immunodéprimés [11]. À l’inverse, une étude autopsique 2.2. Tableau clinique
réalisée dans les années 1930, avant l’avènement des premiers anti-
tuberculeux, retrouvait une atteinte urogénitale chez un quart des Il est possible de différencier deux tableaux cliniques.
hommes décédés de tuberculose. De même, dans une étude réa-
lisée dans les années 1960, la recherche systématique de bacilles
2.2.1. Les formes urinaires isolées
dans les urines était positive chez 9 % des sujets atteints de tuber-
Elles sont d’évolution souvent lente et insidieuse. Les symp-
culose, dont un tiers chez des patients sans point d’appel clinique
tômes, aspécifiques, signent alors un stade évolué de l’infection.
ou urinaire évocateur [12,13].
Les signes fonctionnels urinaires (SFU), classiquement urgenturies
La TBUG est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé
et cystites à répétition, sont les symptômes les plus fréquents (4
comme une forme sévère de tuberculose [14], c’est-à-dire pouvant
à 88 % des patients selon les séries). Les douleurs lombaires (33 à
se compliquer de séquelles fonctionnelles majeures (aux premiers
46 %), qui orientent vers une dilatation pyélocalicielle compliquant
rangs desquelles se trouvent l’insuffisance rénale et la stérilité) et
une sténose urétérale, et l’hématurie macroscopique (10 à 57 %)
nécessitant parfois une prise en charge chirurgicale.
sont plus rares [26–29]. L’altération de l’état général et la fièvre,
Les études publiées dans la littérature sont rétrospectives
qui accompagnent classiquement l’infection tuberculeuse, peuvent
et décrivent les formes d’atteintes urogénitales les plus symp-
être absents ou modérés en l’absence d’atteinte extra-urogénitale
tomatiques, ayant fréquemment nécessité une prise en charge
[1]. La fièvre, notamment, n’est retrouvée que chez un quart des
urologique spécifique. Par ailleurs, il n’existe pas de consensus
patients [26].
quant à la démarche diagnostique et à la définition de la TBUG
[1,15,16].
2.2.2. Les localisations urinaires des infections tuberculeuses
disséminées
2. Tuberculose urinaire Elles sont souvent asymptomatiques ou pauci-symptomatiques
et donc de découverte fortuite. Leur présentation est moins bien
2.1. Pathogénie connue, car peu décrite dans la littérature.
Chez les patients infectés par le VIH, l’atteinte rénale
La transmission des bacilles tuberculeux, ou mycobactéries s’accompagne plus rarement de SFU, mais plus fréquemment de
du complexe tuberculosis, est principalement respiratoire. Elle fièvre et d’une atteinte disséminée (62 %) [11].
peut être digestive, notamment pour Mycobacterium bovis, lors de
l’absorption de produits laitiers crus. 2.3. Examens microbiologiques
À partir des lésions pulmonaires, les bacilles peuvent alors
disséminer jusqu’au reins par voie hématogène, où ils forment Pour augmenter sa sensibilité, l’examen cytobactériologique
de multiples foyers corticaux, souvent bilatéraux [17]. Secon- des urines (ECBU) doit être réalisé sur la totalité des premières
dairement, l’infection se propage par voie urinaire descendante, urines du matin, trois à cinq jours consécutifs [15]. Des ano-
avec extension à la médullaire rénale, aux papilles et aux calices malies du sédiment urinaire sont retrouvées chez plus de 90 %
puis aux voies excrétrices. L’hypothèse d’une propagation lym- des patients : leucocyturie (22 à 73 % des patients) et hématurie
phatique concomitante reste controversée. Certaines équipes ont microscopique (12 à 61 %) [27–30]. Une surinfection à germes uro-
même évoqué la possibilité d’une atteinte rénale initialement pathogènes (E. coli) est présente chez environ 20 % des patients [15].
unilatérale, puis d’une atteinte vésico-urétérale se compliquant La recherche de bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) à l’examen
d’un reflux des urines infectées vers le rein controlatéral [18]. La direct des urines est un examen peu sensible (25 à 37 %) mais spé-
réponse immunitaire du patient et la multiplication bactérienne cifique (97 %), bien que pouvant résulter de la colonisation des
sont à l’origine d’une destruction tissulaire, de lésions granulo- voies urinaires par des mycobactéries non pathogènes ou d’une
mateuses, puis de lésions fibrosantes inflammatoires et parfois de infection par des mycobactéries atypiques [10,27,28,31]. La culture
calcifications. spécifique sur milieu de Lowenstein-Jensen ou en milieu liquide
Mode de contamination particulier, l’instillation endovésicale est positive chez 5 à 90 % des patients ayant une atteinte rénale
de Bacille de Calmette et Guérin (BCG, souche vaccinale de [10,11,28–30].
virulence atténuée de M. bovis) est actuellement le traitement Plusieurs techniques de biologie moléculaire sur les urines,
adjuvant des tumeurs urothéliales de vessie n’infiltrant pas le basées sur la réalisation d’une PCR, sont disponibles, avec une

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Fig. 1. Coloscanner. Destruction du parenchyme rénal gauche, dilatations calicielles


et présence de plusieurs calcifications rénales.

sensibilité (81 à 96 %) et une spécificité (98 à 99 %) variables, dépen-


dant de la richesse bacillaire du prélèvement et de la présence
d’inhibiteurs de l’amplification (environ 10 % des prélèvements)
[10,15,31]. Ces techniques ne sont pas recommandées ni réalisées
en routine pour détecter la présence de mycobactéries sur des pré-
lèvements dont l’examen direct est négatif, mais sont utiles pour
l’identification de mycobactéries du complexe tuberculosis en cas
de prélèvements riches en bacilles (présence de BAAR à l’examen
direct) ou sur les cultures [16,32]. Fig. 2. Radiographie abdominale avec opacification des voies urinaires (par une
sonde de néphrostomie gauche, enlevée après opacification). Rétraction intra-hilaire
du bassinet et sténose urétérale.
2.4. Imagerie

Le bilan des atteintes morphologiques nécessite la réalisation


d’une imagerie adaptée. Les atteintes urétérales et les lésions
inflammatoires débutantes ne sont bien visibles qu’à l’urographie
intraveineuse et à l’uro-scanner (scanner abdomino-pelvien injecté
avec temps tardif) avec reconstructions coronales. Cet examen est
aujourd’hui l’examen de référence dans l’analyse des altérations
des voies urinaires [11]. L’uro-IRM est un examen sensible, mais
peu évalué et n’est donc pas recommandé en première intention
[10,15]. L’échographie permet l’exploration rénale et vésicale, mais
est insuffisamment sensible pour l’exploration des uretères : elle ne
retrouve des anomalies que dans 59 % des tuberculoses urinaires
[11], contrairement à l’uro-scanner qui suggère une atteinte uri-
naire dans près de 90 % des cas [11,18].
Différentes atteintes sont évocatrices d’une infection tubercu-
leuse. L’atteinte tissulaire rénale peut aboutir à la formation de
cavernes parenchymateuses. Les autres lésions rénales classiques
sont des calcifications (retrouvées chez 3 à 23 % des patients)
(Fig. 1), une pyonéphrose en cas de multiplication bactérienne
locale intense ou une dilatation des cavités pyélocalicielles secon-
daire à des sténoses urétérales étagées (26 à 60 %) (Fig. 2 et 3). La
rétraction intra-hilaire du bassinet est très évocatrice d’une origine
tuberculeuse. Par ailleurs, les lésions inflammatoires initiales des
voies excrétrices urinaires (ulcérations et végétations muqueuses)
peuvent évoluer secondairement vers une fibrose puis vers des
sténoses étagées, préférentiellement situées à la jonction urétéro-
vésicale. Les lésions vésicales peuvent initialement avoir un aspect
pseudo-tumoral, puis évoluer vers une sclérose vésicale (21 à 60 %)
(Fig. 3) [13,18,28,29,33,34].
Il n’existe pas de recommandation spécifique concernant
l’utilisation des examens radiologiques dans la prise en charge de
la TBUG. Cependant, associés à l’examen clinique et aux résultats Fig. 3. Urographie intra-veineuse. Sténose urétérale et sclérose vésicale.
biologiques, ils renforcent la suspicion diagnostique [35,36].

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2.5. Examens diagnostiques invasifs rein non fonctionnel. La sclérose vésicale rétractile (entre 0 et 52 %
des patients) se présente d’abord comme une gêne fonctionnelle à
Devant des anomalies aspécifiques de l’arbre urinaire, les exa- type d’urgenturies et d’incontinence urinaire, mais peut aussi pro-
mens invasifs comme la cystoscopie avec biopsies vésicales et la voquer un reflux urétéral chronique à l’origine d’une destruction
biopsie rénale peuvent être réalisées. Cette dernière est indiquée du parenchyme rénal [26]. Le dépistage précoce de ces complica-
en cas de doute diagnostique devant une masse rénale [37]. Les tions nécessite la surveillance régulière de la fonction rénale et la
biopsies vésicales, quant à elles, sont utiles lors de la découverte réalisation répétée d’imageries, dont la fréquence n’est pas codifiée.
de lésions suspectes (plages érythémateuses vésicales aspécifiques,
lésions bourgeonnantes). 3. Tuberculose génitale de l’homme
L’origine tuberculeuse n’est souvent évoquée qu’après réception
des résultats histologiques qui retrouvent classiquement des gra- 3.1. Pathogénie
nulomes épithélioïdes et gigantocellulaires avec ou sans nécrose
caséeuse, très évocateurs d’infection tuberculeuse, mais non spéci- Chez l’homme, l’atteinte génitale peut se faire par extension
fiques. La présence de BAAR, sans pouvoir affirmer le diagnostic, est d’une localisation urinaire par voie canalaire rétrograde ou par voie
d’autant plus évocatrice [16]. Cependant, en l’absence de suspicion hématogène à partir d’un foyer à distance, notamment pulmonaire,
d’infection tuberculeuse préalable au geste, le matériel prélevé est de la même façon que pour l’atteinte des voies urinaires. Les loca-
rarement envoyé et analysé en bactériologie. lisations génitales isolées sont donc possibles mais restent rares.
Ainsi, elles représentent moins de 5 % des TBUG de l’homme [43,44].
2.6. Traitement médical
3.2. Tableau clinique
Le traitement de première intention est médical et identique à
celui de la tuberculose pulmonaire. Il comporte une quadrithéra-
L’atteinte épididymaire est la plus fréquente [45,46]. Elle se
pie initiale comprenant l’isoniazide (4–5 mg/kg/j), la rifampicine
présente sous forme d’une épididymite réfractaire à une antibio-
(10 mg/kg/j), le pyrazinamide (20–25 mg/kg/j) et l’éthambutol
thérapie classique, qui se chronicise avec l’apparition d’un nodule
(15–20 mg/kg/j) pendant deux mois, suivi d’une bithérapie par
froid, dont la principale complication est l’obstruction du canal
rifampicine et isoniazide pendant quatre mois [2,4,5,15].
épididymaire. Les principaux symptômes sont l’augmentation du
L’utilisation des corticoïdes n’est pas recommandée, mais est
volume scrotal et la douleur scrotale à la palpation. L’épididyme
discutée par certaines équipes en cas d’aggravation ou en l’absence
est induré et douloureux. Il n’existe aucun autre signe en l’absence
d’amélioration d’une sténose urétérale après quelques semaines
d’une autre localisation tuberculeuse, d’où la difficulté diagnos-
d’antibiothérapie [2,4,5,15]. Les différentes études n’ont cepen-
tique [45]. Certains auteurs rapportent d’ailleurs une présentation
dant pas montré de bénéfice de la corticothérapie par rapport au
initiale similaire à celle d’une tumeur testiculaire [47]. Dans sa
traitement endoscopique [2]. Si l’introduction des corticoïdes est
forme compliquée, la fonte caséeuse du testicule est mise en évi-
décidée, l’adaptation de la posologie doit prendre en compte l’effet
dence par une fistule scroto-cutanée [1]. L’atteinte prostatique
inducteur de la rifampicine (accélération du métabolisme et dimi-
est généralement asymptomatique, de découverte fortuite sur des
nution de l’efficacité).
biopsies, ou se présente plus rarement comme une prostatite chro-
nique.
2.7. Traitement chirurgical
Les atteintes testiculaires et prostatiques s’accompagnent plus
fréquemment de localisations urinaires que l’atteinte épididy-
Le recours au traitement chirurgical varie de 26 à 91 % selon les
maire, classiquement isolée [10,15,48,49].
études [26–29,38]. Les interventions endo-urologiques telles que
le drainage des cavités rénales (endoprothèse urétérale ou néphro-
stomie percutanée) peuvent être effectuées au stade précoce de 3.3. Examens microbiologiques
la maladie afin de prévenir la dysfonction rénale secondaire aux
sténoses urétérales [39,40]. Ces techniques, ainsi que la dilatation Comme pour les tuberculoses urinaires, le principal exa-
urétérale, peuvent être nécessaire à un stade séquellaire, en pré- men bactériologique est l’ECBU à la recherche de mycobactéries.
sence de sténoses urétérales étagées. D’autres prélèvements bactériologiques sont possibles (spermo-
La néphrectomie est discutée en urgence pour les pyonéphroses culture), mais peu évalués [10]. Les anomalies retrouvées telles
compliquées de sepsis sévère ou de choc septique non contrôlés par que la diminution du volume de l’éjaculat, la leucospermie ou
l’antibiothérapie et le traitement symptomatique. À distance, elle l’oligospermie restent aspécifiques [43].
peut être indiquée pour la prise en charge d’une dysfonction rénale
complète compliquant une dilatation des cavités pyélocalicielles 3.4. Imagerie
ou d’une hypertension artérielle non contrôlée [10,15].
Enfin, la chirurgie reconstructrice est essentiellement repré- Les organes génitaux sont particulièrement bien explorés
sentée par l’entérocystoplastie d’agrandissement et la néovessie, par l’échographie scrotale et l’échographie pelvienne, par voie
indiquées dans le traitement de la sclérose vésicale lorsque la capa- sus-pubienne ou endorectale. L’échographie scrotale permet
cité vésicale est très diminuée (< 100 mL) [41,42]. Elle ne doit être d’individualiser un épididyme augmenté de volume, hétérogène,
effectuée qu’à froid, de préférence après au moins deux mois de parfois associé à une hydrocèle. L’analyse testiculaire met en évi-
traitement [15]. dence des zones hypoéchogènes homogènes au sein du testicule.
Cependant, ces anomalies restent aspécifiques [50,51].
2.8. Évolution et séquelles Bien que permettant de visualiser des atteintes prostatiques et
testiculaires, le scanner est un examen moins sensible.
Les séquelles dépendent de l’atteinte initiale. La destruction du Plus récemment, l’IRM prostatique semble apporter un plus
parenchyme rénal peut aboutir à une insuffisance rénale chronique dans le diagnostic de la prostatite tuberculeuse. Très utilisée
(entre 0 et 32 % des patients en fonction des études) ou à une aujourd’hui dans le diagnostic du cancer de prostate, l’IRM spectro-
hypertension artérielle réfractaire au traitement médicamenteux. scopique pourrait apporter des éléments radiologiques nouveaux
Selon les études, de 0 à 72 % des patients présentent au moins un et différencier le cancer d’une inflammation chronique [52].

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3.5. Examens diagnostics invasifs négatif, de même que les cultures, qui restent cependant le seul
examen diagnostic de certitude et permettent en outre d’évaluer
L’orchidectomie et l’épididymectomie sont souvent réalisées à la sensibilité de la souche aux antituberculeux [56,58]. Devant
visée diagnostique. Ce n’est qu’à l’analyse anatomopathologique, les difficultés diagnostiques et l’importance d’une documentation
devant la présence de granulomes, que le diagnostic de tuberculose bactériologique, il est important d’obtenir l’ensemble des prélève-
est évoqué. ments techniquement réalisables [10].
La biologie moléculaire est un outil intéressant, probablement
3.6. Traitement médical et chirurgical plus sensible que la bactériologie standard. Elle est utilisée en
routine dans certaines zones d’endémie, notamment en Inde. En
Le traitement médical est le même que pour les formes pul- France, cependant, les techniques utilisées (PCR nichée) ne sont pas
monaires ou urinaires et comprend une quadrithérapie puis une disponibles dans tous les laboratoires. Certaines études évaluent
bithérapie pour une durée totale de six mois. Il n’y a pas d’indication la sensibilité de la PCR sur les biopsies endométriales à moins de
à une corticothérapie. La prise en charge chirurgicale n’est pas 60 %, ce qui reste nettement insuffisant. La spécificité est estimée à
consensuelle, mais un geste peut se discuter en cas de fistule ou environ 90 %, les faux positifs étant alors attribués à des problèmes
de fonte purulente du testicule. techniques (contamination) ou à des formes latentes ou guéries
(bacilles morts) [56,59]. Pour certaines équipes, la biologie molé-
3.7. Évolution et séquelles culaire pourrait permettre de diagnostiquer l’infection à un stade
précoce.
La principale séquelle de l’atteinte génitale est la stérilité, qui est La recherche de mycobactéries dans les urines n’est positive
majoritairement excrétoire, par obstruction des voies séminales, ou qu’en cas d’atteinte urinaire associée, rare, mais qui doit être
plus rarement sécrétoire, secondaire à la fonte testiculaire bilaté- recherchée.
rale [53].

4. Tuberculose génitale de la femme 4.4. Imagerie

4.1. Pathogénie Aucune imagerie n’est suffisamment spécifique ou sensible pour


permettre un diagnostic.
Chez la femme, l’atteinte génitale se fait exclusivement par voie L’hystérosalpingographie est un examen encore fréquemment
hématogène. Elle est indépendante de l’atteinte urinaire et donc utilisé, même si, pour certaines équipes, il est contre-indiqué en
plus fréquemment isolée. Une transmission sexuelle serait pos- cas de tuberculose évolutive, car à risque de dissémination pel-
sible, comme l’évoquent de rares cas rapportés dans la littérature. vienne de l’infection. Le cliché sans préparation peut montrer des
L’atteinte prédomine au niveau des trompes de Fallope, puis de images calcifiées, correspondant à des granulations péritonéales
l’endomètre, mais peut aussi toucher les ovaires, le col utérin, voire ou tubaires. L’injection de produit de contraste peut retrouver des
exceptionnellement le vagin [10,15,48]. irrégularités, des lacunes ou des diverticules de la paroi utérine.
En fonction de leur localisation, les synéchies forment des images
4.2. Tableau clinique utérines pseudo-malformatives ou limitent la progression du pro-
duit de contraste au canal cervical ou à la partie basse de l’isthme.
Dans les zones d’endémie tuberculeuse, les trois-quarts des cas Au niveau tubaire, certaines anomalies sont très évocatrices d’une
de tuberculose génitale de la femme sont diagnostiqués dans le origine tuberculeuse : trompe rigide ou boursouflée, sténoses éta-
cadre d’un bilan d’infertilité, primaire ou secondaire [54,55]. En gées prenant un aspect en chapelet, images pseudo-diverticulaires
fonction de la zone géographique, une tuberculose génitale est ou oblitération à la jonction isthmo-ampullaire. Fréquemment, les
diagnostiquée chez 1 à 19 % des femmes bénéficiant d’un bilan images sont moins spécifiques et ne montrent qu’un hydrosalpinx
d’infertilité [10]. L’infection est alors souvent asymptomatique ou banal ou une obturation bilatérale [54,56,57,60].
pauci-symptomatique. Lorsqu’elle est parlante cliniquement, la L’échographie abdomino-pelvienne a l’avantage d’être un exa-
tuberculose génitale de la femme se présente souvent comme une men peu invasif et peu couteux. Elle peut montrer une masse
salpingite chronique, c’est-à-dire un tableau subaigu de douleurs annexielle unilatérale ou bilatérale, solide, associée à des lésions
abdominales faisant découvrir une masse annexielle fréquemment calcifiées disséminées ou des anomalies endométriales, à type
associée à une ascite peu abondante. Les anomalies du cycle mens- d’amincissement, d’irrégularités ou d’hyperéchogénécité. Elle per-
truel ne sont présentes que dans 15 à 30 % des cas. Une altération met aussi de mettre en évidence une ascite peu abondante, parfois
de l’état général et une fièvre, souvent fluctuante, peuvent être limitée à un épanchement au sein du cul-de-sac de Douglas [54,57].
associées, mais ne sont pas systématiques [54,56,57]. Le scanner et, a fortiori, l’IRM permettent de mieux caractériser
La tuberculose génitale est donc peu parlante cliniquement l’atteinte tissulaire, notamment en cas de suspicion de néoplasie
ou peut mimer d’autres pathologies, classiquement une néopla- ovarienne. Ainsi, une masse annexielle avec rehaussement péri-
sie pelvienne (cancer de l’ovaire ou de l’endomètre, plus rarement phérique est suggestive d’une origine tuberculeuse. Néanmoins,
vulvaire ou vaginal) ou un abcès pelvien ou péritonéal à pyogènes. aucune caractéristique n’est spécifique et ne peut formellement
éliminer un diagnostic différentiel, notamment néoplasique [57].
4.3. Examens microbiologiques Le TEP-scanner est un examen encore peu évalué dans cette
indication. Afin d’éviter une fixation associée aux menstruations ou
L’infection tuberculeuse génitale est pauci-bacillaire et il est à l’ovulation, il doit être réalisé en période pré-menstruelle. Comme
donc difficile d’obtenir une documentation bactériologique. Ainsi, les techniques d’imagerie précédentes, il n’est ni suffisamment
il n’existe pas d’examen de référence ayant à la fois une bonne sen- sensible ni spécifique d’une origine tuberculeuse. Il peut montrer
sibilité et une bonne spécificité, permettant d’évaluer avec fiabilité une fixation intense ou, plus rarement, modérée au niveau d’une
la rentabilité des autres examens. masse annexielle ou utérine, de ganglions mésentériques ou pel-
L’examen direct des prélèvements (leucorrhées, menstrues, viens, de l’épiploon ou du liquide d’ascite. Dans une étude indienne,
biopsies endométriales, liquide d’ascite, prélèvements génitaux ou le TEP-scanner ne retrouvait aucune fixation anormale chez six
péritonéaux per-opératoires) à la recherche de BAAR est souvent des 17 patientes présentant une tuberculose génitale prouvée.

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Il a cependant l’avantage de pouvoir détecter des localisations Déclaration d’intérêts


tuberculeuses extra-génitales et notamment pulmonaires [57].
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-
tion avec cet article.
4.5. Examens diagnostiques invasifs

Les explorations endoscopiques ou chirurgicales, permettant la


Références
réalisation de biopsies, sont souvent nécessaires.
L’hystéroscopie peut mettre en évidence des adhésions intra- [1] American Thoracic Society, Center for Disease Control and Prevention. Dia-
utérines, un amincissement ou des granulations endométriales, ou gnostic standards and classification of tuberculosis in adults and children. Am
une obstruction tubaire [54]. J Respir Crit Care Med 2000;161:1376–95.
[2] Blumberg HM, Burman WJ, Chaisson RE, Daley CL, Etkind SC, Friedman LN, et al.
Certaines anomalies visualisées par cœlioscopie et par lapa- Treatment of tuberculosis. Am J Respir Crit Care Med 2003;167:603–62.
rotomie sont évocatrices d’une origine tuberculeuse, notamment [3] World Health Organisation. Treatment of tuberculosis: guidelines. 4th Ed.
de multiples granulations blanchâtres péritonéales et tubaires, un Geneva: World Health Organisation; 2010.
[4] Société de pneumologie de langue française. Traitement de la tuberculose-
liquide d’aspect caséeux ou des sténoses étagées des trompes. maladie. Rev Mal Respir 2003;20(Suppl. 7):45–51.
Certaines anomalies sont moins évocatrices, comme l’aspect de [5] World Health Organisation. Global tuberculosis control: WHO report 2010.
salpingite chronique avec œdème du pavillon, l’hydrosalpinx, Geneva: World Health Organisation; 2010.
[6] Figoni J, Antoine D, Che D. Les cas de tuberculose déclarés en France en 2009.
l’amincissement tubaire, les collections intra-tubaires, une masse
Bull Epidemiol Hebd 2011;22:258–60.
tubo-ovarienne ou des adhésions dans le cul-de-sac de Douglas [7] Peto HM, Pratt RH, Harrington TA, LoBue PA, Armstrong LR. Epidemiology of
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Comme pour les formes pulmonaires et urinaires, la quadrithé- 1999;160:1597–603.
rapie antituberculeuse puis la bithérapie doivent être poursuivis [10] Goldfarb DS, Saiman L. Tuberculosis of the Genitourinary tract. In: Rom WN,
Garay SM, editors. Tuberculosis. New York: Little Brown and Co; 1996. p.
pendant une durée totale de six mois [2,3]. 609–22.
L’antibiothérapie permet, dans la majorité des cas, d’éviter une [11] Wise GJ. Urinary tuberculosis: modern issues. Curr Urol Rep 2009;10:313–8.
prise en charge chirurgicale, souvent délabrante et dont le bénéfice [12] Medlar EM, Spain DM, Holliday RW. Post-mortem compared with clinical diag-
nosis of genito-urinary tuberculosis in adult males. J Urol 1949;61:1078–88.
sur la fertilité ou la résolution des symptômes est sujet à contro-
[13] Bentz RR, Dimcheff DG, Nemiroff MJ, Tsang A, Weg JG. The incidence of urine
verse. Elle peut néanmoins se discuter en cas de persistance d’une cultures positive for Mycobacterium tuberculosis in a general tuberculosis
masse annexielle, d’une fistule, voire de douleurs pelviennes ou de patient population. Am Rev Respir Dis 1975;111:647–50.
[14] World Health Organisation. Treatment of tuberculosis. Guidelines for National
métrorragies [60]. Pour certaines équipes, l’adhésiolyse et la tubu-
programmes. Geneva: World Health Organisation; 2003.
loplastie gardent une place dans la prise en charge de l’infertilité. [15] Cek M, Lenk S, Naber KG, Bishop MC, Johansen TEB, Botto H, et al. EAU guidelines
for the management of genitourinary tuberculosis. Eur Urol 2005;48:353–62.
[16] Société de pneumologie de langue française. Diagnostic clinique et bactériolo-
4.7. Évolution et séquelles gique de la tuberculose. Rev Mal Respir 2003;20(Suppl. 7):34–40.
[17] Medlar EM. Cases of renal infection in pulmonary tuberculosis: evidence of
healed tuberculous lesions. Am J Pathol 1926;2 [401-414.15].
L’antibiothérapie est très efficace et permet de guérir l’infection [18] Figueiredo AA, Lucon AM, Arvellos AN, Ramos COP, Toledo ACT, Falci Jr R, et al.
chez la majorité des patientes et de réduire considérablement les A better understanding of urogenital tuberculosis pathophysiology based on
symptômes. Le pronostic est classiquement plus défavorable en radiological findings. Eur J Radiol 2010;76:246–57.
[19] Rouprêt M, Neuzillet Y, Larré S, Pignot G, Coloby P, Rébillard X, et al. Recom-
termes de fertilité, mais semble s’améliorer avec, d’une part, un
mandations du comité de cancérologie de l’Association française d’urologie
diagnostic et donc un traitement plus précoces, grâce notamment (CC-AFU) pour la bonne pratique des instillations endovésicales de BCG et de
aux techniques de biologie moléculaire et d’imagerie, et, d’autre mytomycine C dans le traitement des tumeurs de la vessie n’envahissant pas
le muscle (TVNIM). Prog Urol 2012;22:920–31.
part, les techniques modernes de procréation médicalement assis-
[20] Sylvester RJ, van der Meidjen APM, Lamm DL. Intravesical bacillus Calmette-
tée. Selon certaines études récentes, environ la moitié des femmes Guerin reduces the risk of progression in patients with superficial bladder
consultant pour infertilité et chez qui une tuberculose génitale a cancer: a meta-analysis of the published results of randomized clinical trials. J
été diagnostiquée et traitée obtiennent une grossesse [54,59]. Urol 2002;168:1964–70.
[21] Brausi M, Witjes JA, Lamm D, Persad R, Palou J, Colombel M, et al. A review of
current guidelines and best practice recommendations for the management of
nonmuscle invasive bladder cancer by the International Bladder Cancer Group.
5. Conclusion J Urol 2011;186:2158–67.
[22] Alexandroff AB, Nicholson S, Patel PM, Jackson AM. Recent advances in
Les formes urinaires et génitales de la tuberculose ont pour bacillus Calmette-Guerin immunotherapy in bladder cancer. Immunotherapy
2010;2:551–60.
principal point commun une évolution souvent insidieuse, mais [23] Lamm DL, Steg A, Boccon-Gibod L, Morales A, Hanna Jr MG, Pagano F, et al.
destructrice, aboutissant à des séquelles irréversibles, au premier Complications of Bacillus Calmette-Guerin immunotherapy: review of 2602
rang desquelles se trouvent l’altération de la fonction rénale, les patients and comparison of chemotherapy complications. Prog Clin Biol Res
1989;310:335–55.
troubles mictionnels et l’infertilité. S’il est bien respecté, le trai- [24] Neuzillet Y, Rouprêt M, Wallerand H, Pignot G, Larré S, Irani J, et al. Dia-
tement antituberculeux, simple et classique, est très efficace. La gnostic et prise en charge des événements indésirables survenant au décours
chirurgie n’a alors qu’une place diagnostique et thérapeutique des instillations endovésicales de BCG pour le traitement des tumeurs de ves-
sie n’infiltrant pas le muscle (TVNIM): revue du comité de cancérologie de
réduite.
l’Association française d’urologie. Prog Urol 2012;22:989–98.
Plus que le traitement, c’est le diagnostic précoce de l’infection [25] Koya MP, Simon MA, Soloway MS. Complications of intravesical therapy for
qui reste aujourd’hui à améliorer, à la fois en zone d’endémie, de urothelial cancer of the bladder. J Urol 2006;175:2004–10.
par le nombre de patients concernés, mais aussi en France, où la [26] Figueiredo AA, Lucon AM, Junior RF, Srougi M. Epidemiology of urogenital
tuberculosis worldwide. Int J Urol 2008;15:827–32.
rareté de ces localisations tuberculeuses en fait un diagnostic sou- [27] Bennani S, Fekak H, Hafiani H, Debbagh A, El Moussaoui A, El Mrini M, et al. La
vent méconnu et donc trop tardif. Ainsi, une atteinte génitale doit tuberculose urogénitale. À propos de 109 cas. Med Mal Infect 1999;29:19–25.
faire systématiquement rechercher une localisation urinaire de la [28] Altintepe L, Tonbul HZ, Ozbey I, Guney I, Odabas AR, Cetinkaya R, et al. Urinary
tuberculosis: ten years’ experience. Ren Fail 2005;27:657–61.
tuberculose, de même que, chez l’homme, une atteinte urinaire doit [29] El Khader K, Lrhorfi MH, el Fassi J, Tazi K, Hachimi M, Lakrissa A. Tuberculose
faire réaliser un examen génital. urogénitale : 10 ans d’expérience. Prog Urol 2001;11:62–7.

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