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Progrès en urologie (2014) 24, 595—607

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ARTICLE DE REVUE

Traitements néoadjuvants préopératoires :


mise au point dans le cancer de la prostate
Neoadjuvant before surgery treatments: State of the art in
prostate cancer

V. Richard a, M.-J. Paillard b, G. Mouillet b,


N. Lescut c,e, T. Maurina b, G. Guichard a,
P. Montcuquet b, L. Martin a, F. Kleinclauss a,d,e,
A. Thiery-Vuillemin b,∗,d,e

a
Service d’urologie, CHU de Besançon, 25030 Besançon cedex, France
b
Service d’oncologie médicale, CHU de Besançon, boulevard Flemming, 25030 Besançon
cedex, France
c
Service de radiothérapie, CHU de Besançon, 25030 Besançon cedex, France
d
Inserm, UMR1098, 25020 Besançon cedex, France
e
UMR1098, SFR IBCT, université de Franche-Comté, 25020 Besançon, France

Reçu le 19 novembre 2013 ; accepté le 18 février 2014


Disponible sur Internet le 26 mars 2014

MOTS CLÉS Résumé


Cancer de la But. — Évaluer l’apport d’un traitement systémique en situation néoadjuvante dans le cancer
prostate ; de la prostate avant prostatectomie
Néoadjuvant ; Matériels. — Revue de la littérature avec analyse des données tirées de recherche sur Pubmed à
Hormonothérapie ; l’aide des mots clés neoadjuvant, chemotherapy, hormonal therapy, prostate surgery, radical
Chimiothérapie ; prostatectomy, mais aussi de rapport de congrès comme l’ASCO et ESMO. Les articles concernant
Prostatectomie sur les traitements néoadjuvants avant radiothérapie étaient exclus.
radicale ; Résultats. — Les premières études sont anciennes avec une méthodologie le plus souvent cri-
Thérapies ciblées tiquable : manque de puissance pour avoir une idée précise de l’impact sur des critères de
survie à plus long terme de type survie globale ou survie sans rechute. Néanmoins, l’impact
de l’hormonothérapie néoadjuvante sur les facteurs de risques de rechutes classiques (marges
opératoire, maladie intraprostatique, atteinte ganglionnaire) a été démontré par ces études et
une méta-analyse de la Cochrane. L’association avec une hormonothérapie semble nécessaire
par rapport à un traitement reposant uniquement sur chimiothérapie et/ou thérapie ciblée.

∗ Auteur correspondant. Service d’oncologie médicale, CHU de Besançon, boulevard Flemming, 25000 Besançon cedex, France.
Adresse e-mail : a.thieryvuillemin@mac.com (A. Thiery-Vuillemin).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.02.005
1166-7087/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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596 V. Richard et al.

Quelques données émergent sur l’utilisation des nouvelles molécules et leur combinaisons :
l’acétate d’abiratérone a montré en association avec un analogue de LHRH une baisse du PSA
plus rapide et des taux de réponse complète histologique plus importants. D’autres résultats
sont prometteurs avec blocages hormonaux aux divers points clés.
Conclusion. — Les études avec les hormonothérapies de type anti-androgènes de 2e génération
ou inhibiteurs enzymatiques semblent montrer des résultats très prometteurs. Afin d’apporter
des réponses sur l’efficacité d’une stratégie néoadjuvante actuelle du point de vue de la sur-
vie, d’autres études de phase III randomisés ou de phase II avec recherche de biomarqueurs
prédictifs sont nécessaires. La conception de tels essais nécessite une vision multidisciplinaire
avec urologues, oncologues, radiologues et méthodologistes.
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KEYWORDS Summary
Prostate cancer; Goal. — To study the impact of systemic treatment in neoadjuvant strategy before surgery in
Neoadjuvant; prostate cancer.
Hormonal therapy; Materials. — Literature reviews with data analysis from PubMed search using the keywords
Chemotherapy; ‘‘neoadjuvant’’, ‘‘chemotherapy’’, ‘‘hormonal therapy’’, ‘‘prostate surgery’’, ‘‘radical pros-
Radical tatectomy’’, but also reports from ASCO and ESMO conferences. The articles on neoadjuvant
prostatectomy; treatment before radiotherapy were excluded.
Targeted therapy Results. — First studies with former therapy are more than 15-years-old and with questionable
methodology: lack of power to have a clear idea of the impact on survival criteria such as
overall survival or relapse-free survival. However, the impact of neoadjuvant hormone therapy
on the classic risk factors for relapse (positive margins, intraprostatic disease, positive lymph
nodes) was demonstrated by these studies and a Cochrane meta-analysis. The association with
hormone therapy seems mandatory in comparison to treatment based solely on chemotherapy
and/or targeted therapy. Promising data on the use of new drugs and their combinations arise:
abiraterone acetate combined with LHRH analogue showed a fast PSA decrease and higher
rates of pathologic complete response. Other results are promising with hormonal blockages at
various key points.
Conclusion. — Studies with 2nd generation anti-androgene agents or enzyme inhibitors seem to
show very promising results. To provide answers about the effectiveness of current neoadjuvant
strategy in terms of survival, other studies are needed: randomized phase III or phase II exploring
predictive biomarkers. The design of such trials requires a multidisciplinary approach with
urologists, oncologists, radiologists and methodologists.
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Introduction et/ou à une radiothérapie est plus rarement réalisée [5]. Des
études récentes posent toutefois la question d’un impact
En France, selon les dernières estimations du rapport INCA positif de la chirurgie chez les patients ayant un Score de
2013, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent d’Amico 3 [6,7].
avec 71 000 nouveaux cas et constitue la 3e cause de décès De nombreux facteurs prédictifs de récidive après trai-
par cancer chez l’homme. tement chirurgical sont clairement définis. L’envahissement
La prostatectomie totale (PT) est le traitement de pre- des vésicules séminales ainsi qu’une atteinte extracap-
mière intention du cancer de la prostate dans les formes sulaire, des marges opératoires non saines, une atteinte
localisées chez les patients dont l’espérance de vie est ganglionnaire ou un score de Gleason > 8 sont considérés
supérieure à 10 ans [1]. En dépit d’un taux de réussite comme des facteurs de mauvais pronostic [6,8,9]. Une opti-
élevé, le traitement radical peut dans certains cas révéler misation du traitement chirurgical pour les patients ayant
certaines limites notamment dans les cancers de prostate un CPLA pourrait donc avoir un impact sur le pronostic de la
localement avancés (CPLA) [2]. Au diagnostic, 20 à 35 % maladie.
des patients ont un cancer de prostate à haut risque de Dans d’autres modèles tumoraux, comme le cancer du
récidive (PSA > 20 ng/mL ou score de Gleason > 7 ou stade sein ou de vessie [10], le bénéfice d’un traitement systé-
clinique > T2b) ou localement avancé (T3—T4 N0 M0) [3—5]. mique (TS) néoadjuvant ou préopératoire a été démontré.
Le traitement classique d’un CPLA est l’association radio- L’objectif d’une stratégie néoadjuvante est de diminuer
thérapie externe et hormonothérapie de longue durée. La le risque de récidive et d’améliorer la survie globale de
prostatectomie seule ou associée à une hormonothérapie patients en administrant le TS avant la chirurgie. Parfois

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Traitements néoadjuvants préopératoires dans le cancer de la prostate 597

Figure 1. Cibles cellulaires des principaux traitements systémiques anticancéreux dans le cancer de prostate. Ago : agoniste ; Antag :
antagoniste ; DHT : dihydrotestostérone.

il permet de faciliter la chirurgie en réduisant la taille de Les données concernant les traitements néoadjuvants
la tumeur primitive, de réduire le risque de récidive à dis- avant traitement par radiothérapie exclusive ont été exclus.
tance et de fournir une évaluation in-vivo de la sensibilité Les stratégies d’irradiation préopératoire ne seront pas
tumorale au TS : les patients ayant une réponse histologique abordées.
complète (RHC) sur la pièce opératoire ont un meilleur pro-
nostic avec l’exemple du cancer de vessie et du cancer du
sein [10,11].
Les cibles thérapeutiques potentielles médicamenteuses
Résultats
sont nombreuses dans le cancer de prostate (Fig. 1). La Hormonothérapies de première génération
pierre angulaire est l’hormonothérapie. En cas de résistance
à la castration, les chimiothérapies de type taxanes ont Les principales études publiées sont anciennes : fin des
fait preuve de leur efficacité [12,13]. De nombreux espoirs années 1990, début des années 2000. Elles sont résumées
reposent sur les nouvelles biothérapies ciblées [13]. dans le Tableau 1 [14—20]. Les principaux essais publiés
Cet article analyse les résultats des études anciennes et utilisaient une hormonothérapie avec un traitement par un
nouvelles ayant exploré l’impact de ces différentes straté- agoniste de la LHRH (agoLHRH), un anti-androgène périphé-
gies systémiques en situation néoadjuvante dans le cadre rique, ou la combinaison des deux (blocage androgénique
du cancer. Les essais cliniques en cours de réalisation sont complet [BAC]). Examinées indépendamment les unes des
résumés dans un paragraphe dédié. autres elles ne retrouvent pas de bénéfice en termes de sur-
vie sans récidive (SSR) clinique ou de survie globale (SG).
Toutefois des informations manquent sur la durée de suivi
Méthodes des patients et la plupart de ces études avaient de faibles
effectifs : moins de 150 patients randomisés par bras. Les
Les données de cette revue ont été tirées de recherches 3 principales études avec un effectif supérieur à 300 patients
dans le moteur PubMed à l’aide des mots clés : neoadju- sont détaillées ci-dessous.
vant, chemotherapy, hormonal therapy, targeted therapy, Une étude européenne a randomisé, à partir de
prostate, surgery, radical prostactectomy. Les articles clés 1991, 402 patients atteints de cancers de prostate T2-
ou étant en lien avec le sujet ont été également recher- T3N0M0 en 2 bras : prostatectomie radicale directement
chés au sein des références des articles répertoriés. Les pour 210 patients ou après 3 mois d’hormonothérapie néoad-
résumés et les rapports de congrès comme l’American juvante (neoHT) avec un BAC (goserelin et flutamide)
Society of Clinical Oncology (ASCO), ASCO Genitourinary pour 192 patients [21,22]. L’objectif principal était la sur-
Cancers Symposium, Europeean Society for Medical Onco- vie sans rechute en utilisant le PSA comme critère de
logy (ESMO) ou autres n’ont été inclus que lorsqu’ils étaient jugement et une méthodologie statistique basée sur le
directement en lien avec le thème de l’article. Les essais PSA. Le traitement préopératoire a permis une diminu-
en cours ont été identifiés via le site ClinicalTrials.gov tion du PSA avec des dosages moyens passant de 19,9 à
(http://www.clinicaltrials.gov/) à l’aide des mots clés : 0,8 ng/mL au moment de la chirurgie. Un downstaging
neoadjuvant, chemotherapy, hormonal therapy, prostate. à l’examen anatomopathologique avantageait le groupe

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Tableau 1 Principales études hormonothérapies néoadjuvantes randomisées.


Références Traitements Durée de Nombre de Marges Atteinte Survie sans
Études neoHT patients positives (%) ganglionnaire rechute
randomisés métastatique biologique (%)
au curage (%)
Soloway et al., Chirurgie première 3 mois 161 33,8 % vs 7,8 % NR NR
2002 [19] vs BAC puis chirurgie
Prezioso Chirurgie première 3 mois 224 81,3 % vs 36,5 % vs NR
et al., 2004 vs agoLHRH puis 63,8 % 20,7 %
[20] chirurgie
Klotz et al., Chirurgie vs AA puis 3 mois 213 58,4 % vs 25 % 3 % vs 6,2 % Suivi à 5 ans :
1999 [16] chirurgie 65,2 % vs
57,4 %
Witjes et al., Chirurgie première 3 mois 140 37 % vs 19 % NR Suivi à 3 ans
1997 [22] vs neoHT puis pas de
chirurgie différence
Bono et al., Chirurgie première 3 mois 126 35,9 % vs 22 % NR Suivi à 7 ans :
2001 [23] vs agoLHRH puis 51,5 % vs
chirurgie 49,8 %
Selli et al., Chirurgie première 3 mois 282 48 % vs 18 % 6 % vs 6 % Suivi à 5 ans :
2002 [24] vs BAC puis chirurgie 67,6 % vs
64,8 %
Gleave et al., Chirurgie première 3 mois 167 60 % vs 39 % 11 % vs 3 % NR
2001 [25] vs agoLHRH puis
chirurgie
Sella et al., Chirurgie première 3 mois vs 393 Pour Pour NR
2008 [28] vs BAC 3 mois puis 6 mois T2 clinique : T2 clinique :
chirurgie vs BAC 46,5 % vs 5 % vs 4,6 % vs
6 mois puis chirurgie 25,9 % vs 2,2 %
18,7 %
Pour Pour NR
T3 clinique : T3 clinique :
75,9 % vs 34,5 % vs
34,3 % vs 17,2 % vs 9,7 %
35,5 %
Chi et al., Chirurgie première 3 mois 402 Pour Pour Suivi à 4 ans :
2008 [26] vs BAC puis chirurgie T2 clinique : T2 clinique : 23 % vs 18 %
37 % vs 13 % 14,8 % vs 4,8 %
Pour Pour Suivi à 4 ans :
T3 clinique : T3 clinique : 44 % vs 37 %
61 % vs 42 % 33 % vs 26,7 %
Prayer-Galetti BAC 3 mois puis 3 mois vs 547 22,5 % vs 3,1 % vs 0,4 % NR
et al., 2007 chirurgie vs BAC 8 mois 12,2 %
[30] 8 mois puis chirurgie
AA : anti-androgène périphérique ; agoLHRH : agoniste de la LHRH ; BAC : blocage androgénique complet ; neoHT : hormonothérapie
néoadjuvante ; NR : non rapporté.

de patient ayant reçu un traitement néoadjuvant par T3 clinique (p = 0,01) initialement. De même le nombre de
rapport à ceux opérés d’emblée avec des taux de 15 % rechutes locales était significativement moindre dans le
vs 7 % (p < 0,01). Quatre patients étaient en réponse groupe néoHT avec 3 patients sur 102 (3 %) versus 12 sur
complète ou quasi-complète histologique après avoir reçu 114 (11 %) sans hormonothérapie (p = 0,03) [21,22]. Toute-
une neoHT. La probabilité d’avoir des marges positives fois ces résultats intéressants sur ces facteurs prédictifs
était réduite significativement avec la neoHT à la fois pour ne se sont pas traduits en terme de rechute biolo-
les patients avec des tumeurs T2 clinique (p < 0,01) et les gique.

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Traitements néoadjuvants préopératoires dans le cancer de la prostate 599

L’étude PROSIT multicentrique de phase 3 a randomisé Apports de la chimiothérapie et des thérapies


431 patients selon un ratio 1:1:1 en 3 bras de traite- ciblées
ment : chirurgie seule ou chirurgie après 3 ou 6 mois
d’hormonothérapie préopératoire [23]. Les patients avec Seuls quelques essais de phase II ont étudié la chimiothé-
un traitement néoadjuvant recevaient un BAC (bicaluta- rapie, en monothérapie ou en association dans le cadre
mide et goserelin). L’objectif primaire était le temps jusqu’à de stratégies néoadjuvantes. Enfin plusieurs études se sont
rechute biologique, les objectifs secondaires s’intéressaient intéressées à l’association d’une chimiothérapie à des thé-
aux paramètres loco-régionaux d’efficacité ; au temps rapies ciblées.
jusqu’à progression clinique et à la survie globale. Les résul-
tats sur les analyses de survie sans rechute biologique, Association hormonothérapie et chimiothérapie
clinique ou globale n’ont pas été publiés. Sur les 298 patients
avec un stade initial ≤ T2b la neoHT a permis une augmen- Deux études ont prouvé un impact du docetaxel (DTX) sur la
tation significative du nombre de patients avec des marges survie globale chez les patients ayant un cancer de pros-
négatives : 74,1 % vs 53,5 % (p = 0,003) pour 3 mois d’HT et tate métastatique résistant à la castration en 2004 [12]
81,3 % vs 53,5 % (p < 0,001) pour 6 mois d’HT par rapport à (Tableau 2). C’est en partant de ces résultats que diverses
la chirurgie seule [24]. Les 6 mois de neoHT ont augmenté études de phases I/II ont exploré l’activité de cette molécule
la proportion de tumeurs confinées à la prostate (< pT3) en monothérapie ou en association.
avec 64,8 % vs 40,4 % (p = 0,009). Dans cette étude, une Lorsque le DTX est associé à un BAC, le taux de réponse
sous population de 95 patients considérés comme non méta- du PSA après traitement néoadjuvant est supérieur à 90 %
statiques ganglionnaires et de stade cT3 ont été inclus. Le [26,27]. Trois essais ont étudié l’association DTX, estra-
pourcentage de patients avec une maladie intraprostatique mustine et blocage androgénique complet [28,29] ou non
était significativement amélioré par la neoHT avec 31,4 % et [30] : sur les 62 patients inclus dans ces 3 essais, 60 avaient
61,2 % vs 10,4 % (p = 0,001) pour 3 mois, 6 mois d’HT et chi- un taux de PSA inférieur à 0,6 ng/mL après le traitement
rurgie première respectivement. Le taux de marge négative néoadjuvant. Quatre essais associant hormonothérapie et
était optimisé dans le même sens avec 65,7 % et 64,5 % vs chimiothérapie ont rapporté des patients en RHC avec un
24,1 % (p = 0,001). Les auteurs décrivent une réduction de taux allant de 3 à 11 % [26,27,29,30]. Mellado et al. et
l’incidence des métastases ganglionnaires proportionnelle à Narita et al. précisaient qu’aucun des patients dont la
la durée de traitement hormonal sans toutefois la quantifier tumeur était en RHC n’ont récidivé. L’association DTX et
[24]. estramustine permettait une réduction de plus de 50 % du
L’étude de phase III randomisée publiée par Gleave et al. PSA préopératoire chez plus de 90 % des patients, aucune
a comparé 2 durées d’hormonothérapie néoadjuvante chez réponse complète histologique n’a été décrite [31,32].
547 patients avec un cancer de prostate T1b à T2 entre L’examen des patients enrôlés dans l’étude GETUG 12 ne
1995 et 1998 : 3 mois versus 8 mois de BAC (leuprorelide et permet pas de préciser davantage l’intérêt de la chi-
flutamide) [25]. L’objectif principal de cette étude était miothérapie par docetaxel en plus de l’hormonothérapie
d’identifier un moindre taux de rechute biochimique sur le (BAC ± estramustine) en préopératoire : sur les 413 patients
PSA avec 8 mois d’hormonothérapie. Le PSA préopératoire inclus et randomisés dans cette phase 3, seuls 25 ont eu
a été significativement diminué avec 3 mois vs 8 mois de une prostatectomie après 3 mois de traitement néoadju-
neoHT : 43,3 % versus 75,1 % (p < 0,0001) des patients avaient vant. Il n’y a pas eu de réponse complète histologique sur
un PSA < 0,1 mg/L et 21 % versus 9,2 % (p < 0,0006) avaient un ces patients sans autres précision sur l’évolution de ces
PSA ≥ 0,3 mg/L, respectivement. patients.
La néoHT a permis une augmentation significative des L’association BAC, Doxorubicine, Estramustine, Kétoco-
taux de marges chirurgicales négatives avec 12 % versus nazole et Vinblastine a permis une réduction de 20 % du
23 % (p = 0,0106), respectivement, mais aussi une diminu- volume tumoral chez 72 % des patients en échographie
tion significative du volume prostatique préopératoire [25]. endo-rectale [33]. Cet essai testant l’association d’une
Tout comme l’étude PROSIT, les résultats sur les analyses de hormonothérapie et plusieurs chimiothérapies permettait
survie globale, sans rechute biologique ou clinique n’ont pas d’obtenir un taux de PSA inférieur à 0,1 ng/mL chez 50 %
été publiés. des patients. Histologiquement, aucun patient n’était en
Une méta-analyse du groupe Cochrane publiée en 2009 a RHC, le taux de marge positive était de 17 % et le taux
permis de préciser l’impact de ces stratégies de neoHT de maladie extraprostatique 67 %. Une phase II comportant
(Fig. 2) [2]. En poolant les résultats de 3 études sur la SG 18 patients s’est intéressée à la combinaison estramustine
et de 4 études sur la SSR : il n’y avait pas de bénéfice statis- et etoposide pendant 3 mois avant chirurgie. Douze patients
tiquement démontré de l’hormonothérapie néoadjuvante. (67 %) avaient un stadeT2b clinique ou plus, et 7 (39 %)
Par contre, si l’on examine des marqueurs intermédiaires score de Gleason sur biopsie ≥ 8. Parmi les 18 patients, 9
d’efficacité de type : maladie confinée dans la prostate, (50 %) avaient des taux de PSA indétectables avant chirurgie.
nombre de patient opéré avec des marges positives, nombre Aucune réponse histologique complète (RHC) n’a été obser-
de patients opérés avec des métastases ganglionnaires : vée, 5 patients (31 %) avaient une maladie intraprostatique
l’impact positif de l’hormonothérapie était clairement pour 11 patients (69 %) avec une extension extracapsu-
démontré (Fig. 2). Ceci est probablement dû à une amé- laire. Après un suivi médian de 14 mois, 14 patients étaient
lioration de la puissance de l’analyse : le nombre d’études indemnes de rechute clinique ou biologique [34]. En asso-
et de patients retenus étant nettement supérieur. De même ciant BAC et Epirubicine, il était observé une réduction
le fait de réaliser une neoHT augmentait significativement de plus de 50 % de la taille tumorale chez 66 % des
le downstaging du cancer. patients.

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Tableau 2 Essais de combinaison hormonothérapie et chimiothérapie néoadjuvante dans le cancer de la prostate (études de phase II).
Effectif et critères Protocole thérapeutique Réponse biologique Réponse histologique Récidive
d’inclusion
22 patients ≥ T2b, DTX 36 mg/m2 PSA PT < 0,1 : 4,5 % (n = 1) RHC = 0 SSR biologique = 45 %
Gs ≥ 8, PSA ≥ 20 hebdo pdt ↓ PSA PT > 50 % : 91 % Marge + = 36 % (n = 4/11a )
3/4 semaines + Estramustine (n = 20) EEP = 36 % (n = 4/11a )
140 mg × 3/j j1—j3 tous les 28 j N+ = NR
3 cycles
21 patients ≥ T2b, DTX 70 mg/m2 j2 tous les ↓ PSA PT > 90 % : 76 % RHC = 0 SSR = 71 %
Gs ≥ 8, PSA ≥ 15 3 semaines + Estramustine 280 × 3/j (n = 16) Marge + = 30 % (n = 3/10b )
j1—j3 tous les 21 j ↓ PSA PT > 50 % : 100 % EEP = NR
3 à 6 cycles (n = 21) N+ = 10 % (n = 1/10b )
33 patients T1-T2, BAC + Doxorubicine 20 mg/m2 j1, PSA PT < 0,1 : 50 % RHC = 0 PSA SSR = 69 % (n = 20)
Gs ≥ 8 ou T2b-T2c, 15, j29 + Ketoconazole 400 mg Marge + = 17 % (n = 5)
Gs 7, PSA > 10 ou T3 j1—j7, 15—21, EEP = 67 % (n = 20)
29—35 + Estramustine 140 mg N+ = 37 % (n = 11)
j8—14, 22—28, 36—42 + Vinblastine
4 mg/m2 j8, 22, 36
3 mois
72 patients T1c-T3, DTX 35 mg/m2 PSA médian PT : 0,14 RHC = 3 % (n = 2) SSR biologique = 30 %
tous Gs, tous PSA hebdo 6 semaines sur (range 0,02—3,8) Marge + = 27 % (n = 17) (n = 19)
83 cycles + BAC ↓ Médiane du PSA de EEP = 22 % (n = 14)
98,4 % avant chirurgie N+ = 6 % (n = 4)
57 patients T1c-T2, DTX 36 mg/m2 PSA PT < 0,1 : 51 % (n = 26) RHC = 6 % (n = 3) SSR biologique = 61,4 %
Gs ≥ 7, PSA > 20 hebdo 3 semaines sur 4 Taux de réponse du PSA : Marge + = 35 % (n = 18) Rechutes
3 cycles + BAC 93 % EEP = 47 % (n = 24) cliniques = 2 patients
N+ = 3,9 % (n = 2) Pas de rechute des
patients avec tumeur en
RHC
22 patients ≥ T3, + DTX 70 mg/m2 j1 + Estramustine PSA PT < 0,6 : 100 % (n = 21) RHC = 5 % (n = 1) SSR PSA = 50 % à 36 mois
Gs ≥ 8, PSA ≥ 15 600 mg/m2 /j j1—j21 Marge + = 26 % (n = 5) Patient sans récidive à
4 cycles + analogue LHRH jusqu’à la EEP = 42 % (n = 8) 53 mois = 42 % (n = 8)
chirurgie IVS = 37 % (n = 7)

V. Richard et al.
N+ = 21 % (n = 4)
Traitements néoadjuvants préopératoires dans le cancer de la prostate
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Tableau 2 (Suite)
Effectif et critères Protocole thérapeutique Réponse biologique Réponse histologique Récidive
d’inclusion
22 patients ≥ T2c, DTX 70 mg/m2 j2 + Estramustine PSA PT médian = 0,21 ; RHC = 0 SSR = 54,6 %
Gs ≥ 8, PSA ≥ 20 280 mg × 3/j j1—j5 tous les 21 j (0,05—0,6) Marge + = 27 % (n = 6) PFS médian = 30 mois
4 cycles + BAC EEP = 36 % (n = 8)
N+ = 23 % (n = 5)
18 patients ≥ T3, DTX 30 mg/m2 PSA PT médian = 0,097 ; RHC = 11,1 % (n = 2) SSR biologique = 78 %
Gs ≥ 8, PSA ≥ 15 hebdo + Estramustine 560 mg × 2/j (0,002—0,932) Marge + = 0 Pas de rechute des
pdt 6 semaines + BAC EEP = NR patients en RHC
N+ = 22 % (n = 4)
18 patients Estramustine 10 mg/kg/j et 9 (50 %) PSA indétectables RHC = 0 % Un suivi médian = 14 mois,
PSA > 15 ng/mL avec etoposide 50 mg/m2 /j 3 semaines avant chirurgie Marge + = 13 % (n = 2) 78 % sans rechute clinique
stade T2b/T2c, ou sur 4 pendant 3 mois EEP = 69 % (n = 10) ou biologique
T3, ou Gleason ≥ 8 N+ = 13 % (n = 2)
Hebdo : hebdomadaire ; pdt : pendant ; PSA PT : PSA post-traitement ; DTX : docetaxel ; RHC : réponses histologiques complètes ; ETT : extension extraprostatique ; N+ : envahissement
ganglionnaire ; SSR : survie sans récidive ; j : jour ; NR : non rapporté; Gs : Gleason score.
a Onze patients sur 22 opérés et radiothérapie chez les autres patients.
b Dix patients sur 21 opérés et radiothérapie chez les autres patients.

601
602 V. Richard et al.

Figure 2. Impact de l’hormonothérapie néoadjuvante sur des marqueurs loco-régionaux d’efficacité. A. Maladie confinée à la prostate.
B. Probabilité d’avoir une réduction tumorale. C. Patients opérés avec des marges négatives. D. Patients opérés n’ayant pas de métastase
ganglionnaire.
Adaptée de Kumar et al. [2].

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Traitements néoadjuvants préopératoires dans le cancer de la prostate 603

Chimiothérapie seule Nouvelles hormonothérapies


Trois études de phase II ont évalué le DTX (Fig. 1) en
Malgré une castration standard par agoLHRH seul, il
monothérapie. L’utilisation de cette chimiothérapie selon
peut persister un taux d’androgène intraprostatique per-
un schéma d’administration hebdomadaire a permis une
mettant d’activer les récepteurs androgènes des cellules
réduction du taux de PSA préopératoire, toutefois aucun
prostatiques. De nombreux mécanismes de résistance à
des trois essais n’a rapporté de taux de PSA indétectable
l’hormonothérapie ont été décrits tel que la mutation
après chimiothérapie [35—37]. Du point de vue histologique,
du récepteur aux androgènes, sa surexpression ou encore
aucune RHC n’a été obtenue après 6 semaines ou 6 mois de
la synthèse extra-testiculaire de testostérone. Dans ce
docetaxel en monothérapie et le taux de maladie extra-
contexte de nouvelles hormonothérapies ont été dévelop-
prostatique était supérieur à 80 % pour deux des études
pées.
[36,37].
À notre connaissance, il n’existe pas actuellement de
L’étude de Febbo et al. comportait parmi ses critères
données publiées sur l’utilisation du dégarélix (Fig. 1),
de jugements le taux de réponse radiologique : après 6 mois
un antagoniste de la LHRH (antagLHRH), en néoadjuvant.
de docetaxel, la réduction médiane du volume tumoral en
Sous-dégarélix, la décroissance plus rapide du taux de
IRM endo-rectale était de 48 %, seul 4 patients ont eu une
testostérone, sans flare-up, pourrait améliorer la réponse
réponse partielle de 50 %. Le DTX a été étudié en association
biologique et histologique en situation néoadjuvante [54].
avec d’autres chimiothérapies. Aucune RHC n’a été obte-
D’un point de vue fondamental, Mostaghel et al. se
nue que cela soit en associant le DTX avec la mitoxantrone
sont intéressés à l’impact au niveau tissulaire d’un blo-
[38] ou encore la capecitabine [39]. Sur pièce opératoire,
cage androgénique, en mesurant les différentes expressions
le taux de marge positive variait entre 30 et 55 % et les
de divers biomarqueurs à 3, 6, 9 mois après traitement
taux de maladie extraprostatique rapportés par Kim et al.
néoadjuvant. Ils ont retrouvé une réduction de 75 % des
et Friedman et al. étaient de 36 % et 69 %, respectivement
androgènes en intraprostatique ainsi qu’une réduction des
[32,39].
régulateurs types NDRG1, FKBP5 et TMPRSS2. Après 9 mois
de traitement, ils retrouvaient une résistance par absence
Thérapies ciblées avec ou sans chimiothérapie de suppression totale androgénique, probablement due à un
L’une des avancées les plus stimulantes et prometteuses environnement dans lequel les cellules cancérigènes syn-
en cancérologie a été la validation clinique de molécules thétisent des androgènes [44]. Des travaux cliniques se
capables de cibler et d’inhiber des voies métaboliques pro- sont intéressés à l’optimisation du blocage androgénique
oncogéniques : les thérapies ciblées [13]. Ces molécules ont en associant plusieurs thérapeutiques. Le dutastèride est un
aussi été testées dans le cancer de prostate en préopéra- inhibiteur de la 5-alpha réductase permettant de bloquer la
toire. conversion de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT)
Biologiquement, l’association du DTX au bevacizumab (Fig. 1) dont l’administration chez des patients à risque
(= molécule anti-angiogénique), sans castration associée, réduit le risque de cancer de prostate incident détecté sur
entraînait une réduction du PSA de plus de 50 % [40]. Une biopsie [45]. L’association d’un BAC standard (goséréline
réduction du PSA était observée chez 68 % des patients et bicalutamide) à un inhibiteur de la 5-alpha réductase
traités par un anti-EGFR : l’erlotinib [41]. Il n’est pas (dutastéride), et d’un inhibiteur non spécifique du CYP17A
rapporté de PSA indétectable dans ces deux essais. Radio- (kétoconazole) pendant 12 semaines avant une PT chez des
logiquement, l’association DTX et Bevacizumab a permis patients atteints de cancers de prostate de risque inter-
une baisse supérieure à 50 % du volume tumoral chez médiaire ou élevé permettaient d’obtenir des taux de DHT
1/3 des patients [40]. La combinaison d’un autre inhi- intraprostatique 30 fois plus bas qu’une castration standard
biteur de tyrosine kinase (imatinib) avec le DTX a été (entre 0,02 et 0,04 ng/g vs 4,38 ng/g) et un taux de réponse
réalisée dans un essai de phase II avec 32 patients sans suc- histologique quasi-complète et complète de 26 % [46]. Des
cès : 19 % d’arrêt du traitement néoadjuvant pour toxicité, résultats préliminaires avaient déjà objectivé un impact du
53 % des patients sans rechute à 39 mois [42]. Histologi- dutastéride, et de son implication dans le traitement néoad-
quement, aucune RHC n’était identifiée après traitement juvant avec une diminution de DHT tissulaire de 95 %. Ils
adjuvant associant une chimiothérapie et une thérapie posaient la question d’une efficacité thérapeutique pour les
ciblée. adénocarcinomes du groupe TMPRSS2-ERG [47].
D’autres molécules ont été testées sans grand succès. L’acétate d’abiratèrone (AA) est un inhibiteur spécifique
Une étude randomisée de phase II avec le celecoxib vs et irréversible de la CYP17 et permet d’inhiber la synthèse
placebo n’a retrouvé aucun impact biologique de cet inhi- de la testostérone au niveau testiculaire mais également
biteur de Cyclooxygenase 2 (COX-2) sur le tissu prostatique prostatique et surrénalien. L’AA a récemment démontré son
[43]. La metformine, antidiabétique connu, pourrait avoir efficacité en études de phase III randomisées en pré- et
des effets anti-tumoraux passant par une modulation de post-DTX dans le CPRC [12]. Lors de l’ASCO 2012, deux
la voie mTOR. Cette molécule a été administrée chez études de phase II ont rapporté des données sur l’AA en
21 patients ayant un cancer de prostate localisé pour une néoadjuvant. Comparé à un traitement par 12 semaines
durée médiane de 41 jours dans une étude présentée par d’agoLHRH puis 12 semaines d’association AA + agoLHRH
Joshua et al. Lors de l’ASCO en 2013. Les résultats sont peu chez 58 patients avec un CPLA de haut risque (71 % des
convaincants : avec uniquement une tendance à la diminu- patients avaient un Gleason > 8, 18 % N+), 24 semaines de
tion du PSA (p = 0,08) et des signes immuno-histochimiques traitement par l’association AA + agoLHRH permettaient une
de modulation de la voie mTOR sans véritable traduction baisse plus rapide du PSA (0,65 vs 4,34 après 4 semaines,
clinique. 90 % des patients avec un PSA < 0,2 ng/mL contre 4 % après

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604 V. Richard et al.

12 semaines) et un taux de réponse histologique plus impor- profil connu et gérable, majoritairement de faible grade et
tant (taux de RHC et quasi-complet = 34 % vs 15 %). Une avec des toxicités de grade III et IV principalement présentes
seconde étude a confirmé que l’association AA + agoLHRH avec les protocoles contenant une chimiothérapie ou une
permettait une baisse plus importante du PSA et du signal thérapie ciblée. La réalisation de la PT après traitement
androgénique qu’un blocage androgénique simple [48]. néoadjuvant était possible dans les délais prévus pour la
Toutefois, dans ces études, les concentrations de majorité des patients, et n’entraînait pas d’augmentation
testostérone et DHT ne sont pas nulles malgré ces poly- du taux de complications postopératoires.
hormonothérapies. Ces stratégies pourraient être encore Actuellement, compte-tenu des données disponibles, les
améliorées par l’association de nouveaux anti-androgènes sociétés savantes ne recommandent pas la réalisation d’un
comme le MDV3100 ou l’ARN509 (Fig. 1), deux essais de traitement néoadjuvant par hormonothérapie ou chimiothé-
phase II actuellement en cours pourraient fournir plus de rapie [1,52,53]. L’examen de la littérature semble distinguer
données. 2 périodes. La première, fin des années 1990 a testé les hor-
monothérapies de premières générations. De nombreuses
Essais cliniques en cours études ont été réalisées dans des phases 3 randomisées, tou-
tefois la méthodologie était le plus souvent critiquable, le
De nombreuses études s’intéressent au traitement néoad- nombre de patients trop faible pour avoir une idée pré-
juvant dans le cancer de prostate chez les patients à haut cise de l’impact sur des critères de survie à plus long
risque de récidive (Matériel complémentaire, Tableaux 3a et terme de type SG ou SSR. Ainsi dans la méta-analyse de
3b en annexe en ligne). En effet, une quarantaine d’essais de la Cochrane seules 3 études étaient analysables pour la SG
phase I et II sont actuellement en cours après consultation et 4 pour la SSR avec des effectifs de 407 et 569 patients
du site http://clinicaltrials.gov/ en août 2013. ayant reçu une neoHT respectivement. À titre de comparai-
Les essais de chimiothérapie sans hormonothérapie se son la méta-analyse publiée en 2005 qui démontre l’intérêt
font plus rares : 2 uniquement. De nombreuses thérapies d’une stratégie néoadjuvante dans le cancer de vessie a
ciblées, principalement anti-angiogéniques ou modulant la regroupé 1220 patients avec chimiothérapie préopératoire ;
voie PI3K-AKT-mTOR, voient leur activité explorée dans et les essais NASBPB18 et NSABPB27 dans le cancer du sein
ce schéma préopératoire avec de nombreuses phases I/II. ont rassemblé 1523 et 2411 patients, respectivement. Néan-
L’immunothérapie, qui a déjà démontré son efficacité dans moins l’impact de l’hormonothérapie néoadjuvante sur les
le CPRC, fait également l’objet de plusieurs études en stra- facteurs de risques de rechute cités plus haut (marges
tégie néoadjuvante avec le Sipuleucel-T, le GM-CSF, et les opératoire, maladie intraprostatique, atteinte ganglion-
anti-CTLA4. naire) est démontré par ces études et la méta-analyse
La neoHT est la pierre angulaire avec divers blocages de la Cochrane. La deuxième période plus récente est
anti-androgéniques possibles (Fig. 1) ou en association avec un mélange de phases II étudiant l’impact de diverses
la chimiothérapie ou une thérapie ciblée. Les nouvelles molécules de type chimiothérapies, thérapies ciblées en
hormonothérapies (dégarelix, abiraterone, enzalutamide) monothérapie ou en combinaison. Il est délicat de compa-
sont également testées. La principale étude de phase III rer les résultats de ces essais dont les populations incluses
(NCT00430183, CALGB-90203) compare le taux de survie ou la méthodologie sont hétérogènes, toutefois il semble
sans progression à 3 ans après PT seule vs PT précédée de que l’association hormonothérapie et chimiothérapie soit
l’association DTX et BAC. Les résultats de l’objectif pri- supérieure à une monothérapie par chimiothérapie, avec
maire (survive sans rechute biologique) sont attendus pour notamment des taux de réponse biologique supérieurs et
2018. Les nouvelles hormonothérapies telles le MDV3100 ou des signes d’efficacité histologique plus importants : taux
AA font également l’objet de phases II en situation néoad- de RHC plus élevé, diminution du taux de marges positives
juvante. et du taux de maladie extraprostatique.
Enfin, divers agents utilisés dans tout autre domaine, tels Globalement les résultats les plus satisfaisants semblent
la simvastatine, la vitamine E ou le soja voient leurs effets être obtenus avec des stratégies multimodales associant
anti-tumoraux évalués dans cette situation. castration par blocage androgénique complet ou non, chi-
miothérapie et hormonothérapie. L’option chimiothérapie
seule n’est pas suffisamment active et n’est pas une voie
Discussion d’avenir.
La durée optimale de traitement néoadjuvant est encore
Au diagnostic, 20 à 35 % des patients ont un CPLA à déterminer, trois mois d’hormonothérapie ne semblent
(PSA > 20 ng/mL ou score de Gleason > 7 ou stade clinique pas suffisants et un traitement prolongé de 6 à 8 mois pour-
T2c) ou un CPLA (T3—T4 N0 M0) [3]. Chez ces patients, en rait permettre d’obtenir une efficacité supérieure. Les taux
postopératoire, les taux d’extension extraprostatique, de de réponses biologique et histologique après traitement
marges positives et d’envahissement ganglionnaires sont néoadjuvant semblent se traduire par une amélioration de
élevés, augmentant le risque de rechute [9,49]. Les don- la survie sans progression. Si l’adjonction d’une thérapie
nées disponibles dans la littérature montrent des taux de ciblée aux traitements classiques ne semble pas apporter
marges positives entre 30 et 66 % et des taux de N+ entre une efficacité supplémentaire, d’autres nouvelles molécules
11 et 33 % [50,51]. ayant démontré leur efficacité en termes de survie globale
Afin de diminuer ce risque de récidive et d’améliorer la chez des patients avec CPRC sont en cours d’évaluation au
survie, des stratégies de type néoadjuvante ont été évaluées sein d’étude de phase II. L’association des nouvelles molé-
dans le cancer de prostate. Pour la majorité des patients la cules dont les mécanismes d’action et les cibles cellulaires
tolérance des traitements a été bonne avec des toxicités au sont complémentaires pourrait constituer une stratégie

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Traitements néoadjuvants préopératoires dans le cancer de la prostate 605

d’intérêt. Les études avec les hormonothérapies de type [6] Briganti A, Joniau S, Gontero P, Abdollah F, Passoni NM, Tombal
anti-androgènes de 2e générations ou inhibiteurs enzyma- B, et al. Identifying the best candidate for radical prostatec-
tiques semblent montrer des résultats très prometteurs. tomy among patients with high-risk prostate cancer. Eur Urol
Afin d’apporter des réponses sur l’efficacité d’une stratégie 2012;61(3):584—92.
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néoadjuvante du point de vue de la survie, d’autres études
Trial: VA/NCI/AHRQ Cooperative Studies Program #407 (PIVOT):
de phase III ou de phase II avec recherche de biomarqueurs
design and baseline results of a randomized controlled trial
prédictifs sont nécessaires : à ce titre les résultats de l’étude comparing radical prostatectomy with watchful waiting for
de phase III NCT00430183 seront très attendus en 2018. men with clinically localized prostate cancer. J Natl Cancer
La conception d’études permettant de répondre à ces Inst Monographs 2012;2012(45):184—90.
problématiques, nécessitera une vision multidisciplinaire [8] Lughezzani G, Gallina A, Larcher A, Briganti A, Capitanio U,
avec urologues, oncologues, radiologues et méthodolo- Suardi N, et al. Radical prostatectomy represents an effective
gistes, plaçant les groupes collaboratifs en première ligne treatment in patients with specimen-confined high pathologi-
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