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 18-085-A-10

Tumeurs urologiques de l’enfant


(néphroblastomes, rhabdomyosarcomes,
prédispositions génétiques)
J. Rod, J. Rouger, J.-B. Marret

Résumé : Les tumeurs urologiques de l’enfant regroupent les lésions qui vont se développer depuis le
rein jusqu’au testicule. Bien que très fréquentes en pathologie urologique adulte, elles restent rares chez
l’enfant et diffèrent notamment par leur nature histologique. Elles sont majoritairement représentées par
les tumeurs du blastème et les rhabdomyosarcomes, à la différence des tumeurs épithéliales de l’adulte.
Cette notion reste indispensable à comprendre pour le clinicien du fait des facteurs favorisants et des
traitements différents avec une part importante de la chimiothérapie néoadjuvante. La chirurgie garde
sa place à des moments spécifiques, du diagnostic au traitement, et doit être planifiée avec l’équipe
multidisciplinaire (oncologue, radiologue, radiothérapeute et anatomopathologiste). Cet article revoit les
différentes localisations et histologies possibles (or, testicule du fait d’un chapitre spécifique) chez l’enfant
afin de faire une mise au point sur la démarche diagnostique et thérapeutique adéquate et recommandée
que le chirurgien doit connaître.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Tumeurs urologiques ; Nephroblastomes ; Rhabdomyosarcomes ; Prédisposition génétique ;


Stratégie chirurgicale ; Pluridisciplinarité

Plan plus fréquente chez l’enfant jeune. La tumeur maligne la plus fré-
quente dans la région vésicale est le rhabdomyosarcome (RMS).
■ Introduction 1 Les tumeurs vésicales bénignes et les carcinomes urothéliaux sont
très exceptionnels chez l’enfant, même s’ils représentent la majo-
■ Généralités 1 rité des tumeurs malignes de la vessie à partir de l’adolescence [3, 4] .
Circonstances de découverte 1 Chez l’enfant plus grand ou l’adolescent, une tumeur pelvienne
Examens complémentaires 3 doit faire évoquer en plus de ce diagnostic une tumeur germinale
Recherche d’une prédisposition au cancer 3 maligne ou une tumeur myofibroblastique inflammatoire (Fig. 1).
Place de la biopsie et méthodes de prélèvement 3 L’objectif de cet article est de décrire les spécificités diagnostique
■ Tumeurs rénales 4 et thérapeutique des tumeurs urologiques de l’enfant.
Stratégie diagnostique 4
Stratégie thérapeutique 5
Tumeurs rénales de mauvais pronostic 7
■ Tumeurs de la vessie 8  Généralités
Stratégie diagnostique 8
Stratégie thérapeutique globale 8 Circonstances de découverte
Stratégie thérapeutique spécifique 9
Les circonstances de découverte sont variables selon l’âge, le
■ Autres localisations anatomiques urologiques 11 type histologique et la localisation. Les tumeurs rénales sont le
Tumeur de l’ouraque 11 plus souvent découvertes fortuitement à la palpation abdomi-
Tumeur sur agrandissement 11 nale, en particulier chez le jeune enfant, ou éventuellement lors
■ Conclusion 12 d’un examen d’imagerie effectué pour une autre raison. Elles
peuvent également se manifester par des douleurs abdominales,
un inconfort digestif ou une constipation. Une hypertension arté-
rielle peut exister, par compression des vaisseaux rénaux et/ou
 Introduction par l’activation du système rénine–angiotensine liée à une pro-
duction ectopique de rénine. L’hématurie des signes fonctionnels
Les tumeurs urologiques représentent environ 10 % des can- urinaires est possible mais plus fréquent dans les tumeurs affectant
cers de l’enfant [1, 2] . En fonction de la localisation anatomique l’arbre urinaire. Une rétention aiguë d’urines avec insuffisance
sur l’arbre urinaire, les diagnostics différentiels peuvent être nom- rénale obstructive est rare et oriente plutôt vers un RMS en cas de
breux et la stratégie diagnostique est essentielle. L’indication de tumeur pelvienne volumineuse. La présence de signes généraux,
la biopsie est toujours discutée afin de limiter les risques de dis- ou de signes cliniques non digestifs ou urinaires (par exemple,
sémination tumorale. Le néphroblastome est la tumeur rénale la la détresse respiratoire), n’est pas habituelle et doit faire redouter

EMC - Urologie 1
Volume 39 > n◦ 2 > avril 2021
http://dx.doi.org/10.1016/S1762-0953(21)73243-2

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2022. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2022. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
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Circonstances de découverte

Masse Hématurie Rétention Hypertension Autres situations


abdominale aiguë artérielle plus rares
d’urines

Asymptomatique Symptomatique Le plus souvent Fièvre


découverte douleurs, macroscopique Signes extra digestifs
fortuite constipation, etc. (caillots++) Signes extra renaux

Trouble de la différenciation sexuelle


Hypospadias
Malformation génito-urinaire
Recherche de signes cliniques évocateurs Hémihypertrophie, viscéromégalie
d’un syndrome de prédispostion Aniridie
Retard mental
Néphropathie
Antécédents familiaux de cancer

Examens de 1re intention

Échographie abdominopelvienne Rapports anatomiques, vascularisation, adénopathies


Éliminer infection, présence d’hématies, protéinurie
Bandelette urinaire/ECBU
(s’intégrant dans une forme syndromique, par ex.)
Ionogramme sanguin, urée et créatinine Recherche d’insuffisance rénale et de ses complications
± lonogramme urinaire, protéinurie propres

Possible
Digestive
lymphome B
Doser LDH
Biopsie seule
Masse Extra-
intra- Possible TGM
digestive
péritonéale Doser les marqueurs :
αFP et HCG totale
Intra- Possible hépato-
hépatique blastome
Doser αFP

Possible tumeur d’origine urologique

Compléter par TDM et/ou IRM


Compléter biologie
Structure, nature tissulaire et/ou kystique,
LDH (reflet masse tumorale) Masse rétropérinéale
homo- ou hétérogénéité, calcifications,
Catécholamines urinaires (éliminer NB) ou sous-péritonéale
rapports anatomiques, adénopathies, infiltration
Bilan préthérapeutique : BH, hémostase, groupe, etc.
des tissus , etc.

Masse de la Masse abdominopelvienne


loge rénale médiane

Raisonner selon l’âge et la localisation

Figure 1. Circonstances de découverte des tumeurs urologiques de l’enfant. ECBU : examen cytobactériologique des urines ; LDH : lactate déshydrogénase ;
TGM : tumeur germinale maligne ; HCG : human chorionic gonadotropin ; ␣FP : ␣-fœtoprotéine ; NB : néphroblastome ; BH : bilan hépatique ; TDM :
tomodensitométrie ; IRM : imagerie par résonance magnétique.

la présence de métastases ou une rupture intratumorale (tumeurs rénal ou d’une pyélonéphrite xanthogranulomateuse dont la pré-
rénales). La présence d’une fièvre peut également faire discuter sentation peut mimer celle d’un néphroblastome [5, 6] . Dans tous
le diagnostic différentiel d’une pyélonéphrite compliquée d’abcès les cas, ces signes doivent amener le clinicien à faire pratiquer

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100 % Néphroblastome

80 % Néphrome mésoblastique

60 % ATRT

40 % Sarcome rénal à cellules


claires
20 % Carcinome rénal à cellules
claires
Autres histologies
Leucémies

s
oi

oi

an

an

an
29 %

m
10

0
4

12

–1

–2
Tumeurs du SNC

0–

1–
4–

10

14
25 %
Tumeurs embryonnaires
± 10 %
12 % 100 %
Lymphomes
11 % 80 %
Tumeurs osseuses
5% Rhabdomyosarcome
60 %
TGM Carcinome urothélial
3% 40 %
Autres histologies
20 %

s
an

an

an
4

12

8
0–

–1
5–

13
Fréquence des TMI

Figure 2. Incidence des tumeurs urologiques de l’enfant [4, 5] . SNC : système nerveux central ; TGM : tumeur germinale maligne ; ATRT : tumeur rhabdoïde
tératoïde atypique ; TMI : tumeur myofibroblastique inflammatoire.

quelques examens simples qui permettent à la fois de confirmer la être systématiquement effectué (le rhabdomyosarcome étant plus
présence d’une masse intra-abdominale et d’en apprécier le reten- fréquent dans cette localisation chez les enfants plus jeunes).
tissement le cas échéant (Fig. 1). Une symptomatologie bruyante
ou une installation rapide des signes cliniques est évocatrice d’une
tumeur maligne. Recherche d’une prédisposition au cancer
Entre 1 et 10 % des tumeurs malignes de l’enfant sont associés
Examens complémentaires à une prédisposition au cancer (Tableau 1). Il est donc essentiel de
repérer le plus tôt possible les signes d’une telle condition, qui peut
L’examen de première intention est l’échographie abdomino- modifier la prise en charge thérapeutique. Les éléments devant
pelvienne. Cet examen permet de préciser la nature kystique faire évoquer une prédisposition sont l’existence d’un antécédent
et/ou tissulaire de la masse, d’étudier l’extension locale (signes familial de cancer, le type de tumeur diagnostiqué en fonction de
de compression, recherche de thrombose), de rechercher une l’âge de l’enfant, l’atteinte simultanée ou asynchrone d’un organe
infiltration ou des adénopathies locorégionales. L’échographie est pair et la présence de malformations évocatrices d’un syndrome
secondairement complétée d’une tomodensitométrie (TDM) avec prédisposant précis. Certains types de tumeur sont particulière-
injection de produit de contraste ou d’une imagerie par réso- ment concernés par la prédisposition au cancer ; l’exemple du
nance magnétique (IRM). Les examens biologiques comprennent néphroblastome doit faire rechercher des syndromes de prédispo-
au minimum un ionogramme sanguin avec urée et créatinine sition auxquels il est fréquemment associé (Tableau 1). De même,
plasmatique (recherche d’une insuffisance rénale), une bande- la découverte d’une malformation génito-urinaire associée, telle
lette urinaire et/ou un examen cytobactériologique des urines qu’un hypospadias, par exemple, doit faire évoquer le syndrome
(recherche d’hématurie, de protéinurie dans le cadre de syndrome de Frasier ou de Denys-Drash (Fig. 1).
de prédisposition génétique). La présentation clinique, l’âge du
patient et la localisation tumorale orientent la suite des examens
(Fig. 2). En cas de tumeur rétropéritonéale, un recueil des urines Place de la biopsie et méthodes
sur 24 heures est nécessaire pour doser les catécholamines uri- de prélèvement
naires afin d’éliminer un neuroblastome, d’autant plus si l’enfant
est jeune. S’il existe en plus un doute sur l’origine surrénalienne Devant toute masse abdominopelvienne, la pertinence de la
d’une telle lésion, une scintigraphie à la méthylbenzoguanidine réalisation d’une biopsie doit être évaluée. Selon la localisation
doit également être réalisée (fixation en cas de neuroblastome). tumorale, l’âge du patient et la présentation clinique, une exérèse
Le dosage sanguin du lactate deshydrogénase permet d’évaluer d’emblée peut exceptionnellement s’envisager. Dans la majorité
l’importance de la masse tumorale, ce marqueur étant particu- des cas, l’indication et les modalités de biopsie doivent être discu-
lièrement important en cas de lymphome non hodgkinien. En tées en amont entre chirurgiens, radiologues et oncopédiatres. Le
cas de tumeur pelvienne de localisation médiane, le dosage des praticien qui effectue la biopsie doit veiller au conditionnement
marqueurs de tumeur germinale maligne (TGM) sécrétante (␣- du prélèvement (matériel fixé dans du formol pour l’analyse his-
fœtoprotéine et HCG [human chorionic gonadotropin] totale) doit tologique, matériel à l’état frais pour congélation et techniques

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Tableau 1.
Syndromes de prédisposition aux tumeurs urologiques de l’enfant [7–14] .
Syndrome de prédisposition Gène(s) atteint(s) Tumeur(s) associée(s) Phénotype
Syndrome WAGR Délétion 11p13 Néphroblastome Aniridie
(WT1, PAX6) Anomalies génito-urinaires (ectopies testiculaires,
ambiguïté sexuelle)
Retard mental
Syndrome de Denys-Drash WT1 Néphroblastome Néphropathie sévère congénitale (syndrome
néphrotique, insuffisance rénale précoce dans
l’enfance, sclérose mésangiale diffuse)
Anomalies génito-urinaires (agénésie gonadique,
pseudohermaphrodisme)
Syndrome de Frasier WT1 Néphroblastome Néphropathie sévère congénitale avec syndrome
Gonadoblastome néphrotique corticorésistant, évolution vers
insuffisance rénale terminale à l’âge adulte jeune,
sclérose mésangiale focale et segmentaire
Anomalies génito-urinaires (agénésie gonadique,
pseudohermaphrodisme, organes génitaux
féminins avec caryotype XY)
Syndrome de Délétion région Néphroblastome Macrosomie/avance staturale
Beckwith-Wiedemann 11p15, WT2 Viscéromégalie (foie, rate, pancréas, rein, etc.)
Macroglossie
Anomalie de fermeture de la paroi abdominale
(diastasis des grands droits, hernie, omphalocèle)
Autres critères mineurs : hypoglycémies néonatales,
anomalies morphologiques rénales, anomalies des
oreilles, angiome plan frontal, hémihyperplasie,
hyperplasie d’un membre, etc.
Syndrome de Sotos NSD1 Néphroblastome Retard des acquisitions, difficultés d’apprentissages
Macrocéphalie
Dysmorphie
Syndrome de Perlman Région 11p15 Néphroblastome Atteinte néonatale fréquente
Viscéromégalie
Dysplasie rénale
Néphroblastomatose
Syndrome de GPC3 (région Xq26) Néphroblastome Uniquement chez le garçon
Simpson-Golabi-Behmel Dysmorphie faciale avec macrocéphalie,
prognathisme, racine du nez large
Retard de langage
Fréquence des antécédents familiaux
Syndrome de Li-Fraumeni P53 Sarcomes dont Cancer survenant à un âge inhabituellement jeune
rhabdomyosarcome Apparentés au premier et au second degré avec
Leucémies antécédent de cancer multiple ou survenant à un
Cancers du sein âge jeune
Tumeur cérébrale Patient ayant présenté deux cancers
Corticosurrénalome Patient présentant un carcinome des plexus
Carcinome des plexus choroïdes choroïdes ou un corticosurrénalome

complémentaires telles que la biologie moléculaire). En dehors médecin référent de l’enfant. Il peut s’agir aussi d’une décou-
d’une présentation clinicoradiologique typique de néphroblas- verte lors d’un examen échographique pour recherche d’une autre
tome (âge compris entre 3 mois et 6 ans, masse rétropéritonéale pathologie. Cette masse est le plus souvent très bien tolérée dans
intrarénale sans calcifications avec imagerie et clinicobiologique le cas du néphroblastome. Ainsi, des symptômes sont rapportés au
typique), une biopsie est nécessaire devant toute autre tumeur diagnostic pour 20 % des enfants [18] . Une hyperthermie (10 %)
d’origine rénale. Lorsqu’elle est possible, la biopsie guidée par et une anémie (rare) doivent faire suspecter un processus infec-
l’imagerie au Tru-Cut® sous analgésie et sédation vigile doit être tieux (pyélonéphrite), une rupture tumorale ou un saignement
privilégiée en première intention pour éviter une anesthésie géné- intratumoral. La présence d’une détresse respiratoire, exception-
rale ; elle doit être pratiquée par voie rétropéritonéale, pour éviter nelle, peut être liée à une importante distension abdominale, ou
une dissémination péritonéale avec un diamètre inférieur à 16 G à une atteinte métastatique thoracique. Une hypercalcémie doit
avec une aiguille coaxiale [15] . être recherchée, pouvant faire évoquer une tumeur rhabdoïde ou
le néphrome mésoblastique congénital. Le dosage des métabo-
lites urinaires des catécholamines est systématique afin d’écarter
 Tumeurs rénales le neuroblastome, diagnostic différentiel principal d’une masse
rétropéritonéale chez l’enfant. Une bandelette urinaire doit être
Les tumeurs rénales de l’enfant représentent 7 à 8 % des tumeurs effectuée de principe, à la recherche de protéinurie (présente dans
pédiatriques et sont majoritairement (75 %) représentées par des certains syndromes de prédisposition) et en présence de fièvre et
tumeurs de bon pronostic dont le néphroblastome (hors anapla- d’hématurie pour exclure une étiologie infectieuse.
sique) [16, 17] . L’analyse radiologique est faite en première intention grâce à
une échographie abdominale et un scanner thoracoabdominal
Stratégie diagnostique (Fig. 3A, B). Le caractère kystique pur doit faire discuter la place
d’une intervention chirurgicale en première intention (néphro-
La découverte de la lésion se fait en général par la palpation blastome kystique, néphrome kystique) du fait d’une probable
d’une masse abdominale de façon fortuite par les parents ou le inefficacité de la chimiothérapie. La présence d’un thrombus dans

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A B
Figure 3. Scanner injecté d’un enfant porteur d’un néphroblastome droit non métastasique au diagnostic illustrant l’envahissement du rein par la tumeur
avec peu de tissu résiduel rénal individualisable. T : tumeur ; RD : rein droit ; RG : rein gauche. Coupes frontale (A) et axiale (B).

la veine rénale et/ou la veine cave inférieure doit être précisée envahissement extrarénal, un dépassement de la ligne médiane
avec son niveau d’extension par rapport au diaphragme afin de des corps vertébraux et la présence d’un thrombus veineux [21, 22] .
discuter la place d’une intervention chirurgicale à double équipe Plus que l’abord mini-invasif, le chirurgien doit se poser la
avec les chirurgiens cardiaques. Le diagnostic de rupture tumo- question en première intention de l’épargne néphronique en pro-
rale, si elle est bien tolérée cliniquement, ne doit pas modifier la posant une néphrectomie partielle quand elle semble possible
prise en charge de chimiothérapie première en cas de suspicion (surtout en cas d’atteinte bilatérale ou dans le cadre d’un syn-
de néphroblastome. drome prédisposant) et doit être préférée à l’abord mini-invasif
en cas de choix entre les deux stratégies. Les critères retenus sont :
une tumeur de moins de 300 ml au diagnostic, de topographie
Stratégie thérapeutique périphérique dans le parenchyme sans extension intraluminale,
sans thrombus, sans envahissement des organes voisins, avec un
Le néphroblastome nécessite dans la très grande majorité des parenchyme restant évaluable à plus de 50 %. Quelle que soit la
cas une chimiothérapie néoadjuvante sans biopsie préalable avant technique choisie, il est recommandé de réaliser un prélèvement
la chirurgie d’exérèse. La conduite diagnostique du clinicien ganglionnaire du hile homolatéral et de toute adénopathie dou-
consiste donc à repérer les signes cliniques et radiologiques qui teuse en peropératoire. Le nombre idéal de sept ganglions dans
font évoquer un diagnostic différentiel nécessitant la réalisation l’analyse histologique finale semble être le plus pertinent pour
d’une biopsie afin d’adapter le traitement. En cas de néphroblas- stratifier la lésion, même si ce nombre reste discuté dans la litté-
tome probable vient le moment du planning chirurgical qui doit rature [23, 24] ; de plus, ce nombre n’est parfois pas atteignable du
répondre aussi à des lignes directrices protocolaires européennes. fait de l’absence de ganglion péritumoral existant.
Une approche différente, revendiquée par une minorité de
pays (dont l’Amérique du Nord), consiste à réaliser une chirur- Installation
gie première et une chimiothérapie adjuvante. Cette dernière a
Elle diffère en fonction de l’approche mini-invasive ou non.
l’avantage de pouvoir accéder à un diagnostic histologique rapide
En cas d’intervention ouverte, une laparotomie transverse sus-
et de réaliser une stadification ganglionnaire avant chimiothé-
ombilicale est privilégiée chez l’enfant (Fig. 4). En cas d’abord
rapie. Cette approche est néanmoins source de plus de rupture
cœlioscopique, l’enfant est installé en décubitus latéral à 45◦ et la
peropératoire (et de limites d’exérèse atteinte plus fréquentes en
future incision sus-pubienne destinée à l’extraction du rein repé-
cas de néphrectomie partielle). Cette attitude est donc non recom-
rée (Fig. 5). Une optique de 5 mm ou 10 mm est introduit par
mandée en France, en Europe et en Asie [19] .
l’ombilic sous contrôle de la vue et trois trocarts de 3 ou 5 mm
Les recommandations chirurgicales pour la prise en charge
sont mis en place. L’approche robot-assistée se développe de plus
du néphroblastome dépendent de protocoles internationaux.
en plus chez l’enfant mais reste encore à valider [25] .
Le traitement de référence reste la néphrectomie totale élar-
gie par laparotomie après une chimiothérapie néoadjuvante.
Le protocole UMBRELLA SIOP-RTSG 2016 [20] a proposé
Dissection
des critères d’éligibilité pour la chirurgie mini-invasive. Les Les différents temps opératoires sont communs aux diffé-
contre-indications protocolaires à cette technique incluent un rentes techniques d’exérèse (mini-invasive ou non) ; seules les

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installations peuvent varier en fonction du degré de décubitus principale qui doit être liée au bord de l’aorte. Un thrombus
latéral que l’on veut imposer au patient. dans la veine cave doit être réséqué préférablement en mono-
Les différents temps opératoires consistent aux étapes sui- bloc avec la tumeur. Ainsi, il est souvent nécessaire de réaliser la
vantes : l’ouverture du fascia de Toldt (Fig. 6) et du rétropéritoine dissection la plus avancée possible sur la loge rénale et le pédi-
en regard du pédicule rénal. L’uretère est sectionné et ligaturé sous cule et d’aborder la vénotomie et le thrombus en dernier lieu
le niveau des vaisseaux iliaques, avec une dissection qui peut être pour réaliser l’exérèse monobloc. Si le thrombus s’étend au-dessus
réalisée de bas en haut, emportant la loge rénale et l’espace cel- des veines sus-hépatiques, la résection de celui-ci nécessite la
lulograisseux correspondant. L’abord du pédicule rénal peut être présence d’une double équipe chirurgiens viscéraux–chirurgiens
réalisé plus facilement par voie antérieure à droite et nécessite cardiaques et justifie de planifier l’intervention dans un
parfois un abord postérieur à gauche du fait d’une volumineuse bloc permettant d’utiliser une circulation extracorporelle. Un
tumeur qui refoule le pédicule sur la ligne médiane (Fig. 7A, B) [21] .
La ligature première de l’artère évite une congestion veineuse
de la lésion mais n’est pas obligatoire ; il est souvent nécessaire
de faire une ligature veineuse première pour accéder à l’artère

Figure 4. Installation avec billot transversal et incision sus-ombilicale Figure 6. Décollement du fascia de Toldt gauche par laparotomie trans-
transversale pour une volumineuse lésion refoulant la ligne médiane pour verse sus-ombilicale de néphrectomie gauche pour un néphroblastome
un néphroblastome chez un patient de 5 mois. T : tumeur ; C : 12e côte chez un patient de 5 mois. T : tumeur ; C : côlon gauche ; AO : aide
gauche ; O : ombilic. opératoire ; MC : mésocôlon gauche sigmoïde.

A B
Figure 5.
A. Installation en décubitus latéral droit 45◦ d’un patient de 3 ans pour néphroblastome gauche en vue d’une néphrectomie gauche par cœlioscopie
transpéritonéale.
B. Placement des trocarts. O : trocart optique ; D : trocarts opérateurs de 3 mm ; P : incision sus-pubienne pour extraction de tumeur ; T : projection cutanée
de la tumeur.

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A B
Figure 7.
A. Abord du pédicule rénal gauche par voie postérieure pour une volumineuse lésion refoulant la ligne médiane pour un néphroblastome chez un patient
de 5 mois. T : tumeur ; C : côlon gauche ; AO : aorte abdominale ; ARG : artère rénale gauche ; VRG : veine rénale gauche ; U : uretère gauche sectionné.
B. Cœlioscopie transpéritonéale pour un néphroblastome droit avec dissection du pédicule rénal droit. C : veine cave inférieure ; V : veine rénale droite ; A :
artère rénale gauche ; T : tumeur (d’après Varlet [21] ).

prélèvement ganglionnaire inter-aortico-cave et/ou préaortique


est effectué au-dessus du niveau du pédicule rénal afin de pou-
voir optimiser la stadification anatomopathologique. En cas de
néphroblastome, la masse ganglionnaire locorégionale est sou-
vent peu importante, même en cas de volumineuse tumeur (au
contraire du carcinome rénal). L’exérèse doit être faite en mono-
bloc et la pièce peut être extraite dans un sac lors de l’intervention
mini-invasive par une courte voie sus-pubienne afin d’éviter toute
rupture tumorale lors de l’extraction [21] .
La fin de l’intervention consiste à repérer en backtable la pièce
opératoire afin de guider l’analyse anatomopathologique sur les
rapports jugés à risque en peropératoire et sur la localisation des
adénopathies prélevées (Fig. 8).

Tumeurs rénales de mauvais pronostic


Les tumeurs d’histologies défavorables représentent donc 25 %
des tumeurs rénales et sont ainsi composées : le sarcome à cel-
lules claires (SCC), le carcinome rénal, la tumeur rhabdoïde et le
néphroblastome anaplasique.

Sarcome à cellules claires


La présentation clinique concerne la même tranche d’âge que
le néphroblastome mais prédomine chez le garçon [26, 27] .
Figure 8. Repérage de la pièce opératoire de néphro-urétérectomie
La présence de métastase pulmonaire et osseuse est plus fré-
gauche. T : tumeur ; P : péritoine ; PS : pôle supérieur de la lésion ; U :
quente que dans le néphroblastome [28] . La progression tumorale
uretère gauche sectionné.
pendant la chimiothérapie d’une masse étiquetée néphroblas-
tome doit faire évoquer le diagnostic et poser la question d’une
biopsie afin d’adapter la chimiothérapie.
Le traitement des SCC préconise une chimiothérapie préopé- Carcinome rénal
ratoire (associant trois drogues et non deux), une néphrectomie Tumeur de l’adulte, il s’agit de la tumeur rénale la plus fré-
élargie et une radiothérapie externe ainsi qu’une polychimiothé- quente après l’âge de 15 ans, avec un âge médian au diagnostic de
rapie intensive et prolongée. 12,9 ans. On retrouve un taux important de forme métastatique

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au diagnostic (20 %). Il existe différents sous-types histologiques, Au départ de la prise en charge, il doit participer à trois discus-
dont le carcinome associé à la translocation MiTF/TFE est le sions principales indispensables qui concernent :
plus fréquent. Du fait d’une mauvaise chimiosensibilité, il s’agit • la pertinence d’un drainage urinaire du bas appareil urinaire ou
d’une des rares indications où une intervention chirurgicale pre- des reins en urgence afin de ne pas retarder la chimiothérapie ;
mière est préconisée. Du fait d’un envahissement ganglionnaire • la technique et la voie d’abord pour la biopsie (radiologique ou
plus fréquent, le curage ganglionnaire est souvent nécessaire [29] . chirurgicale) de la masse tumorale ;
Une approche conservatrice en laparoscopie ou robotisée de type • la question d’anticiper la préservation de la fertilité avant le
néphrectomie partielle peut être proposée pour les petites lésions début des traitements si nécessaire.
(< 4 cm), de localisation corticale [17] .
Drainage urinaire
Tumeur rhabdoïde Au moment du diagnostic, et surtout en cas de rétention
Il s’agit d’une tumeur agressive survenant à un plus jeune âge d’urines, l’objectif principal est d’assurer le drainage urinaire. En
que les autres tumeurs rénales suscitées, avec 85 % de cas surve- cas de globe vésical et d’obstruction du méat urétral, le son-
nant avant l’âge de 2 ans [17] . dage transuréthrale est à privilégier. L’utilisation du drainage
Une hypercalcémie associée peut être décrite et doit alerter le sus-pubien est un geste à risque d’ensemencement transpariétal
clinicien au diagnostic. Les sites métastatiques préférentiels sont et intrapéritonéal, et est donc à proscrire en première intention.
le système nerveux central, les tissus mous et le foie. Les tumeurs Il n’existe pas de consensus sur le choix du drainage. Au-delà
rhabdoïdes sont caractérisées par l’existence d’anomalies du chro- d’une facilité de pose pour la néphrostomie, chez l’adulte, il
mosome 22, délétion ou mutation de la région 22q11.2, qui altère semble exister un taux non négligeable d’obstruction secondaire
la fonction du gène suppresseur de tumeur SMARCB1 (ou INI1) [30] . en cas de stents urétéraux de 11 % contre 1,3 % pour la néphrosto-
Le traitement comprend une polychimiothérapie intensive mie dans l’étude de Ku [37] . Feng obtient aussi 41 % d’obstruction
néo- et adjuvante, avec une néphrectomie élargie et une radio- secondaire après un stent [38] .
thérapie postopératoire. Il s’agit de la tumeur rénale pédiatrique La gestion des stents urétéraux semble plus simple, surtout en
avec le plus mauvais pronostic de survie de 25 % selon les études pédiatrie où les soins répétés et le risque d’arrachage sont plus
SIOP ou NWTS [17] . élevés en cas de néphrostomie. De plus, la chimiothérapie apla-
siante qui suit doit probablement faire privilégier les dérivations
Autres tumeurs rénales internes aux dérivations externes du fait du risque infectieux à
moyen terme, même si cela reste controversé [39] .
Les tumeurs neuroectodermiques primitives (PNET) rénales Dans le contexte de l’atteinte tumorale du trigone (plus
sont exceptionnelles et ont un mauvais pronostic. La cytogéné- fréquemment en cas de rhabdomyosarcome), des tubes de néphro-
tique permet de les caractériser grâce à l’anomalie spécifique des stomie percutanée peuvent être nécessaires dans le cadre d’un
PNET, la translocation t(11;22) (q24;q12), avec le réarrangement échec de pose de stents urétéraux. Dans tous les cas, il faut pri-
du gène ESWR1 sur le chromosome 22. Le traitement est analogue vilégier un moyen de dériver les urines qui ne retarde pas le début
à celui des autres PNET extrarénales, avec une chimiothérapie de la chimiothérapie qui est une urgence médicale [37, 40, 41] .
intense, associée à une chirurgie et une radiothérapie [31] .
Technique et voie d’abord de la biopsie
 Tumeurs de la vessie Dans les tumeurs vésicales, a contrario des tumeurs rénales
de l’enfant, une confirmation histologique est toujours néces-
saire [32, 34, 42–44] . Dans de très rares conditions, une chirurgie
Les tumeurs vésicales chez l’enfant sont rares. La moyenne d’âge
d’exérèse première peut être réalisée à la place d’une biopsie ;
est de 12 ans [32] . Le diagnostic de ces lésions peut être facilité par
masse de petite taille, localisée, avec des marges de sécurité pos-
la connaissance de leur épidémiologie et leurs caractéristiques.
sibles (si possible > 1 cm) [44] .
Avant 13 ans, le type histologique le plus fréquent est le RMS ;
Le premier geste réalisé par le chirurgien est donc dans la grande
après cet âge, les tumeurs urothéliales sont majoritaires. Il existe
majorité des cas la biopsie diagnostique. La cystoscopie doit être
une nette prédominance masculine avec un sex-ratio de 2/1 [4] .
privilégiée en première intention pour réaliser les biopsies (biopsie
à la pince à biopsie, en évitant l’électrocoagulation qui dénature le
Stratégie diagnostique prélèvement) [44, 45] . En cas d’impossibilité, une biopsie à l’aiguille
transpariétale peut être réalisée (évitant le plus possible le risque
Les principaux symptômes cliniques sont en rapport avec une de dissémination au travers du péritoine). La biopsie chirurgicale
obstruction des voies urinaires ou une hématurie macroscopique. est réalisée en seconde intention. Dans tous les cas, ces différentes
Des signes irritatifs ou une masse pelvienne sont plus rarement procédures doivent être anticipées. Il est ainsi non recommandé
décrits [33] . de vouloir faire ce geste en pleine nuit sans tous les différents
L’échographie abdominovésicale est le premier examen à réa- protagonistes ; le chirurgien doit donc être capable de repousser
liser afin d’évaluer le siège de l’obstruction ou l’origine de ce geste et ne procéder qu’à la levée de l’obstruction urinaire en
l’hématurie. Il permet de déterminer le caractère tissulaire de la urgence si nécessaire.
masse et son degré d’envahissement local.
Le bilan d’extension nécessite préférentiellement une ima- Préservation de la fertilité
gerie par résonance magnétique pour évaluer un éventuel
Chez le garçon prépubère, en cas de radiothérapie, la protec-
envahissement locorégional (de la paroi vésicale, de la loge pros-
tion testiculaire peut être réalisée en réalisant une transposition
tatique, du vagin ou des fosses ischiorectales) [33] . La recherche
testiculaire soit par transposition intra-abdominale du testicule
d’adénopathies iliaques externes, internes ou primitives doit éga-
soit, plus simplement, en positionnant les testicules au-dessus du
lement être réalisée [34] . Une tomodensitométrie thoracique ainsi
muscle oblique externe [46, 47] . Dans les RMS vésicoprostatiques,
qu’une tomographie à émission de positons peuvent être réali-
De Lambert a décrit une technique de transposition testiculaire
sées en cas de suspicion de RMS, à la recherche de métastases,
réalisée dans le même temps que l’exérèse de la tumeur par voie
présentes dans moins de 25 %, voire 15 % des cas dans cette
sus-pubienne. Un des testicules est retourné après section du
pathologie [35, 36] . Les métastases semblent exceptionnelles dans
gubernaculum testis, en prenant soin de ne pas léser les éléments
les carcinomes urothéliaux pédiatriques [3] .
vasculaires, puis il est enveloppé d’une plaque de silicone et situé
sur l’aponévrose du muscle grand droit externe. Le testicule est
Stratégie thérapeutique globale fixé par un point transfixiant sous la peau abdominale à l’aide
d’un pledget [48] .
Le chirurgien intervient à de multiples reprises dans la prise en En cas de chimiothérapie pouvant atteindre le dévelop-
charge d’une tumeur vésicale. pement des spermatozoïdes (notamment les agents alkylants

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A B
Figure 9. Imagerie par résonance magnétique. Séquences T1 injectées coupes sagittale (A) et axiale (B) du pelvis pour un rhabdomyosarcome vésicopros-
tatique envahissant le trigone vésical. Hypersignal envahissant le trigone de la vessie avec rétention aiguë d’urine. V : vessie ; T : tumeur ; S : sonde urinaire ;
P : prostate.

fréquemment utilisés dans le traitement des RMS), la préservation sous-type retrouvé, avec un taux plus élevé de rechute locale et
de la fertilité doit faire discuter la cryoconservation de la pulpe de métastases pulmonaires associées [33, 45, 51] . Il existe une distri-
testiculaire pour collecter les cellules souches de la spermatogonie bution bimodale, avec un premier pic au cours de la première
avant tout début de traitement. En raison de la petite taille testicu- décennie (âge médian 2 ans) représenté par le type embryon-
laire, 25 à 30 % du volume testiculaire est retiré de chaque testicule naire ou botryoïde, et un deuxième pic à l’adolescence où le type
(distribution asymétrique des cellules germinales) par voie scro- alvéolaire prédomine. L’âge médian est de 5 ans au moment du
tale [49] . Après la puberté, les garçons sont traités comme les adultes diagnostic [4, 50–53] .
par conservation du sperme. Pour les hommes, les études sur les Les RMS se présentent majoritairement de façon sporadique,
survivants de RMS ont révélé un taux élevé d’anéjaculation et un et plus rarement de façon syndromique : neurofibromatose
faible taux de paternité (24 %). Le risque d’hypofertilité est donc de type I, syndrome de Li-Fraumeni, syndrome de Costello,
élevé dans cette pathologie [50] . syndrome de Noonan, syndrome du nævus basocellulaire de
Chez la jeune fille, en cas de radiothérapie pelvienne, la fertilité Gorlin, syndrome de Rubenstein-Taybi, trisomie 21, syndrome
peut être préservée en transposant les ovaires en dehors du champ de Beckwith-Wiedeman, néoplasie endocrinienne multiple de
de radiothérapie, qui sont identifiés par un clip après division des type 2A et syndrome d’alcoolisme fœtal [50, 53, 54] . Les RMS sont
ligaments utéro-ovariens et ronds. Les résultats montrent plus de souvent des masses imposantes, avec des contours mal délimités
80 % de succès. La technique peut être faite par laparotomie ou (Fig. 9). Au plan vésical, le RMS botryoïde (qui prédomine chez les
préférentiellement par laparoscopie avec un fil transpariétal non filles) peut être visualisé à la vulve et son implantation fréquente
résorbable. En cas de curiethérapie de l’urètre ou de la vessie, les au niveau du trigone interdit une chirurgie première [3, 45, 52] .
ovaires sont temporairement fixés sous la paroi abdominale anté-
rieure sans dissection des structures anatomiques ou section des
ligaments. Pour la chimiothérapie, la cryoconservation du tissu
ovarien est pratiquée chez la fille prépubère et postpubère. La tech-
nique consiste à réaliser une ovariectomie subtotale aux ciseaux
“ Mise au point
par laparoscopie. L’ovaire est ensuite fragmenté et chaque frag-
ment est congelé en vue d’une éventuelle réimplantation [49] . Facteurs de mauvais pronostic en cas de décou-
verte de RMS
• Localisation : prostate et vessie.
Stratégie thérapeutique spécifique • Présence de métastases au diagnostic.
La stratégie de prise en charge des tumeurs de vessie de • Adénopathies régionales.
l’enfant est très différente, qu’il s’agisse d’un RMS où le trai- • Taille : tumeurs primaires de plus de 5 cm.
tement de première intention est centré sur la chimiothérapie, • Âge inférieur à 1 an et supérieur à 10 ans.
d’une tumeur myofibroblastique inflammatoire (TMI) où les anti-
inflammatoires non stéroïdiens (AINS), voire les corticoïdes, ont
une place de choix au départ, ou d’une tumeur urothéliale où le
traitement chirurgical est souvent suffisant. À cinq ans, le taux de survie pour les rhabdomyosarcomes
embryonnaires non métastatiques est de 84 % [52] .
Rhabdomyosarcome Stratégie médicale
Il s’agit du sarcome des tissus mous le plus fréquent en pédiatrie. Le principal objectif thérapeutique en cas de RMS est d’assurer
La filière génito-urinaire est la deuxième localisation après la tête une guérison avec une préservation fonctionnelle et anato-
et le cou (15 à 20 % des RMS) [50–53] . mique maximale des organes impliqués, en évitant les procédures
Le RMS embryonnaire est le sous-type histologique le plus fré- complexes avec une morbidité accrue. Le RMS vésicoprostatique
quent (> 90 %) ; le RMS alvéolaire (< 10 %) est le deuxième est très rarement résécable en première intention ou après la

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première ligne de chimiothérapie. La chimiothérapie est donc la tectomie partielle associée à la radiothérapie est à haut risque de
thérapeutique de première ligne la plus courante [55] . dysfonction vésicale [67] .
Cela repose sur une polychimiothérapie pré- et/ou post- Une surveillance régulière par calendrier mictionnel associé, au
opératoire s’appuyant sur l’association ifosfamide, vincristine, besoin à une débitmétrie et une mesure du résidu mictionnel, est
actinomycine D et éventuellement avec doxorubicine dans les impérative dans cette pathologie.
formes métastatiques. Si le traitement local est fondamental, une
chimiothérapie complémentaire est toujours indiquée et néces- Tumeurs urothéliales
saire, même lorsqu’une exérèse complète est possible d’emblée. En
Les tumeurs urothéliales sont rares chez l’enfant. Seules 20 %
fonction des possibilités opératoires et de l’existence ou non d’un
d’entre elles surviennent avant l’âge de 13 ans [4] . Elles prédo-
résidu tumoral à l’évaluation après trois cures de chimiothérapie,
minent chez le garçon (ratio 3/1), sont souvent de petites tailles
une irradiation complémentaire par tomothérapie ou curiethéra-
(entre 1 et 2,5 cm) et uniques, ce qui rend le diagnostic difficile.
pie est le plus souvent indiquée. Parfois, lorsque la localisation
Elles siègent principalement au niveau du bas appareil urinaire, au
ne permet pas d’envisager une exérèse complète sans risque de
niveau du trigone à proximité des méats urétéraux. Dans 25 % des
séquelles, une irradiation complémentaire, voire une irradiation
cas, le diagnostic n’est pas fait en première intention. Une héma-
seule, peut être proposée [56–59] .
turie macroscopique persistante chez un enfant de plus de 12 ans,
Stratégie chirurgicale hors contexte de lithiase ou traumatisme, doit faire évoquer un
carcinome urothélial [43, 45, 68] .
La chirurgie d’exérèse est réalisable pour les patients dont les
Ces lésions sont généralement de faible malignité chez l’enfant
tumeurs sont localisées et accessibles à une résection complète
(bas grade histologique, non invasives et peu récidivantes) [69–71] ,
(R0) avec une morbidité minimale, mais seulement 12 %
représentées par les tumeurs non infiltrant le muscle : les tumeurs
répondent à ces conditions [53, 55, 60] . On considère une résection
urothéliales papillaire de faible potentiel de malignité ou les car-
vésicale acceptable quand elle emporte moins de 30 % de la ves-
cinomes de bas grade [43, 72] .
sie. Cette stratégie s’adopte donc en cas de tumeur de petite taille
À l’inverse de chez l’adulte, peu de facteurs favorisants ont
située au niveau du dôme vésical [53] car, en cas de résection tumo-
été identifiés [69, 72] . L’échographie rénovésicale peut mettre en
rale incomplète (R1 ou R2), les patients ont une survie inférieure,
évidence une lésion de la paroi vésicale, avec des végétations intra-
avec un taux de rechute locale et générale important [61] . Il est
luminales [43] . Une échographie normale n’exclut pas le diagnostic
recommandé de procéder à une chimiothérapie et une radiothé-
formellement et, dans la série de Bujons et al., 15 % des cas ont
rapie selon le protocole avant toute tentative de résection [62] afin
été diagnostiqués au moment de la cystoscopie [73] . La cystoscopie
d’éviter une intervention délabrante et de réaliser un geste plus
avec biopsies est donc l’examen de référence en cas d’anomalie
modéré sur le plan local. L’épargne de la vessie peut être anticipée
suspecte de la paroi vésicale ou d’hématurie macroscopique per-
chez 50 à 60 % des patients afin de ne réaliser qu’une cystectomie
sistante, même microscopique.
partielle et donc de garder une fonction vésicale normale [34] . En
Le traitement de première intention repose sur la résection
cas de localisation vésicoprostatique, il est possible de réaliser une
endoscopique. En cas de tumeur de haut grade, une cystectomie
intervention conservatrice, c’est-à-dire une résection tumorale
partielle en zone tumorale est indiquée ainsi que des traitements
incomplète, non mutilante, avec la pose d’électrodes concomi-
complémentaires (instillations intravésicales de BCG [bacille de
tante pour une curiethérapie à faible dose [59] . Cette stratégie
Calmette et Guérin], de mitomycine ou de MVAC [méthotrexate,
semble efficace en termes de survie, de préservation anatomique
vinblastine, adriamycine, cisplatine]) se basant sur les protocoles
ainsi que de continence si elle est utilisée pour un groupe sélec-
pour adultes.
tionné de patients et par une équipe entraînée [61] . Des lésions
Le rôle de la chimiothérapie intravésicale reste discutable en
du trigone vésical nécessitent fréquemment une réimplantation
pédiatrie selon Di Carlo et al. [74] .
urétérale ou une augmentation de la vessie [44] . Une dérivation
Il n’existe pas de recommandations sur la surveillance de ces
urinaire continue peut être nécessaire si les tumeurs ne sont pas
tumeurs chez l’enfant. Une cystoscopie est réalisée 3 mois après
résécables ou ont une mauvaise réponse au traitement général [54] .
la première résection, puis un suivi échographique est réalisé tous
En cas de marge étroite, une biopsie en tissu « normal » autour de
les 6 mois pendant 5 ans. En cas d’anomalie échographique, une
la marge de résection peut être réalisée. Les marges recommandées
cystoscopie avec biopsie de la zone suspecte est réalisée [43] . Une
sont de 0,5 cm autour de la lésion si possible. Des clips doivent
récidive est décrite dans moins de 10 % des cas. Le pronostic global
être laissés dans le lit tumoral en cas de doute sur la marge de
est excellent, avec une très faible mortalité (environ 1 %). Environ
résection afin d’être repérés pour une éventuelle radiothérapie ou
10 % d’entre eux augmentent de taille s’ils ne sont pas traités [69, 72] .
une réexcision ultérieure. La qualité de la chirurgie a un impact
majeur sur le contrôle local des maladies [54, 63] . Une réinterven-
tion chirurgicale ou des biopsies multiples pour vérifier le contrôle
Tumeur myofibroblastique inflammatoire
local ne sont pas indiquées si, cliniquement et radiologiquement, Anciennement décrites sous l’entité « pseudotumeurs sarco-
il n’existe plus de tumeur visible [62] . mateuses », il s’agit de tumeurs mésenchymateuses de malignité
Il n’y a pas d’indication à un curage ganglionnaire au diag- intermédiaire selon l’Organisation mondiale de la santé. Les méta-
nostic. Tous les ganglions cliniquement ou radiologiquement stases sont exceptionnelles (moins de 5 %) [75] . La malignité est due
pathologiques ou douteux à la deuxième évaluation doivent être au caractère invasif sur le plan local. Elles sont rares au niveau
irradiés après documentation. Dans des cas très rares, comme chez vésical, avec peu de cas décrits dans la littérature (42 cas [33] ).
les très jeunes enfants, on peut préférer un curage ganglionnaire Elles peuvent se développer aux dépens du poumon, du foie, du
à l’irradiation de ganglions pathologiques ou douteux nécessitant cœur, de l’orbite, du pancréas, du mésentère, de l’utérus ou des tis-
un grand volume d’irradiation [54] . sus mous [76, 77] . La pathogenèse est mal connue. Certains auteurs
mettent en avant, comme facteurs de risque, un traumatisme vési-
Dysfonction vésicale cal ou une origine infectieuse.
Seulement 40 % des enfants traités avec les principes d’épargne L’âge moyen est de 7,5 ans (2–15 ans). La tumeur mesure en
d’organe, pour un RMS vésicoprostatique, semblent présenter une moyenne 5,5 cm (1,8–13 cm) et se développe la plupart du temps
fonction vésicale normale [60, 64, 65] . La fonction vésicale à long au niveau du dôme vésical [78] . Une fièvre et une masse abdo-
terme peut être affectée par de multiples aspects du traitement ; la minale palpable ainsi qu’un syndrome inflammatoire peuvent
chirurgie d’exérèse même partielle (lésions nerveuses) diminue la être rencontrés (protéine C réactive augmentée dans 70 % [76]
capacité vésicale. La chimiothérapie (notamment les cyclophos- des cas). La présentation radiologique est non spécifique, avec un
phamides) et la radiothérapie entraînent un dysfonctionnement aspect hétérogène, mal limité, rendant le diagnostic délicat [79, 80]
myogénique à long terme de la vessie. La radiothérapie via la (Fig. 10). L’analyse anatomopathologique reste difficile, avec un
fibrose du détrusor peut induire jusqu’à 30 % de dysfonction diagnostic différentiel représenté par le RMS. Néanmoins, des réar-
vésicale, comparée au 11 % sans radiothérapie [66] . La principale rangements génétiques ont été mis en évidence, notamment le
dysfonction vésicale est une diminution de la capacité vésicale gène codant l’ALK1 (anaplastic lymphoma kinase) situé sur le chro-
fonctionnelle associée à une incontinence urinaire [65, 67] . La cys- mosome 2p23 qui permet de confirmer le diagnostic (50 à 60 %

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A B
Figure 10.
A. Imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvienne. Séquences en T2 pour une tumeur myobriboblastique inflammatoire de vessie chez une adolescente
de 13 ans au diagnostic infiltrant sur dôme de vessie et paroi utérine.
B. Imagerie par résonance magnétique de contrôle après 3 mois de traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens avec une très bonne réponse
volumétrique sous forme d’épaississement pariétal vésical résiduel. T : tumeur ; V : vessie ; U : utérus.

des cas). Le traitement repose sur un traitement systémique en


cas de tumeur difficilement résécable ou au prix d’une chirur-
gie mutilante. Une résection incomplète de la tumeur expose à
un haut taux de récidive pouvant aller jusqu’à 13 % en cas de
chirurgie de première intention [81] . Une résection localisée non
délabrante dans un second temps, après diminution du volume
tumoral, semble plus adaptée.
Les AINS, de par leurs propriétés anti-inflammatoires et antian-
giogenèse associées à une toxicité relativement faible, semblent
être une thérapeutique systémique intéressante en première
intention [82] .
Il semble important d’évaluer la présence du gène ALK rendant
possible la thérapie ciblée (50 % des TMI sont ALK-négative [83] ).
Le traitement par crizotinib (inhibiteur de tyrosine kinase ciblant
ALK) semble efficace avec des études montrant une bonne effi-
cacité en première intention ou après chirurgie sans résection
R0 [83, 84] . Il reste proposé en deuxième ligne de traitement
après les anti-inflammatoires [33, 81] . La résection complète en Figure 11. Scanner abdominopelvien injecté axiale d’un patient de
deuxième intention est nécessaire afin d’éviter une éventuelle 7 ans présentant un rhabdomyosarcome ouraque au diagnostic. T :
récidive [3, 75, 78] . Le taux de survie globale est compris entre 88 tumeur ; V : vessie ; R : rectum.
et 98 %. Une résection complète est à risque de récidive dans 5 %
des cas [81, 85] . dage est souvent plus aisée et, dans certains cas, peut éviter une
dissémination péritonéale. Du fait de la localisation médiane de
la lésion, un dosage des marqueurs tumoraux des tumeurs ger-
 Autres localisations anatomiques minales malignes doit être vérifié auparavant afin d’éviter toute
biopsie iatrogène. Du fait d’un pronostic décrit comme sombre,
urologiques le traitement de référence est la chimiothérapie néoadjuvante
(cyclophosphamide/vincristine/prednisone). Une résection de la
Tumeur de l’ouraque tumeur initiale, avec résection locale musculaire éventuelle si
nécessaire, avec pastille vésicale, doit être effectuée à la fin de la
Les tumeurs de l’ouraque sont des tumeurs exceptionnelles chez chimiothérapie ; cela peut être réalisé par chirurgie mini-invasive
l’enfant et semblent plus souvent décrites chez le jeune enfant ou par voie ouverte, sans recommandation de marge de sécurité
(4 ans). La présentation clinique apparaît non liée à la pathologie particulière [86] .
bénigne de l’ouraque. Seul l’aspect médian de la masse avec une
localisation prédominante sur le dôme vésical doit alerter le clini-
cien. Alors que l’adénocarcinome est l’histologie la plus fréquente Tumeur sur agrandissement
chez l’adulte, le rhabdomyosarcome est le plus souvent rencon-
tré chez l’enfant (Fig. 11). Le diagnostic par voie endoscopique Les tumeurs vésicales après agrandissement à l’âge pédiatrique
est souvent non réalisable ; l’approche percutanée avec radiogui- sont de plus en plus rapportées. L’histologie est souvent de type

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épithélial (les carcinomes urothéliaux) et survient préférentiel-


lement chez l’adolescent. Il a été démontré que l’augmentation Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
vésicale était effectivement un facteur de risque de carcinoge- d’intérêts en relation avec cet article.
nèse [87] . Les localisations préférentielles sont le segment digestif
et l’anastomose entre le segment digestif et le segment urinaire,
avec des lésions souvent de haut grade (avec une évolution plus  Références
agressive que les tumeurs urothéliales isolées) [69, 88] . L’étude mul-
ticentrique française rapporte un délai moyen de 20 ans entre [1] Uzunova L, Bailie H, Murray MJ. Fifteen-minute consultation: a gene-
la réalisation de l’agrandissement et le diagnostic de tumeur ral paediatrician’s guide to oncological abdominal masses. Arch Dis
(adénocarcinome majoritairement). Les manifestations cliniques Child Educ Pract Ed 2019;104(3):129–34.
(et non l’endoscopie systématique) étaient le principal mode de [2] Sadak KT, Ritchey ML, Dome JS. Paediatric genitourinary cancers and
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Pour la majorité des patients, le traitement par résection endo- urinary bladder tumors in children and young adults. Urol Oncol Semin
scopique transurétrale est le plus fréquent, même si la cystectomie Orig Investig 2013;31:414–26.
[4] Alanee S, Shukla AR. Bladder malignancies in children aged < 18
partielle est parfois décrite afin d’éviter les perforations lors des
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résections endoscopiques sur des parois fines du greffon. Il n’y
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a pas de recommandation de traitement adjuvant après la résec- [5] Iumanne S, Shoo A, Akoko L, Scanlan P. Case report: xanthogra-
tion [33] . nulomutous pyelonephritis presenting as “Wilms’ tumor”. BMC Urol
Il n’existe pas de recommandations strictes sur le dépistage 2016;16(1):36.
de ces lésions et les moyens pour le réaliser, même si des cas [6] Sangüesa Nebot C, Picó Aliaga S, Serrano Durbá A, Roca MJ.
de tumeurs ont été rapportés dès 10 ans après la chirurgie Xantogranulomatous pyeloneprhritis in children. Insights Imaging
d’agrandissement. Ainsi, la cytologie et/ou l’endoscopie annuelle 2018;9(5):643–51.
n’ont pas prouvé leur utilité, et c’est préférentiellement le suivi [7] Kratz CP, Achatz MI, Brugieres L. Cancer screening recommenda-
clinique rapproché qui est recommandé [90] . tions for individuals with Li-Fraumeni syndrome. Clin Cancer Res
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majoritairement représentées par le néphroblastome et le rhab- [10] Lapunzina P, Cohen MM. Risk of tumorigenesis in overgrowth syn-
domyosarcome pelvien. Chez l’enfant, ces tumeurs peuvent dromes: a comprehensive review. Am J Med Genet – Semin Med Genet
s’intégrer dans un syndrome de prédisposition génétique que le 2005;137C(1):53–71.
clinicien doit rechercher au diagnostic. Une des priorités du chi- [11] Brioude F, Kalish JM, Mussa A. Clinical and molecular diag-
rurgien devant ces lésions est, en premier lieu, d’assurer une bonne nosis, screening and management of Beckwith-Wiedemann syn-
dérivation urinaire afin de débuter une chimiothérapie qui est une drome: an International consensus statement. Nat Rev Endocrinol
urgence thérapeutique. En second lieu, il doit alors participer à la 2018;14(4):229–49.
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gical le moins délétère sur le plan fonctionnel tout en répondant Mutat 1997;9(3):209–25.
à un objectif carcinologique protocolaire. Enfin, il doit aussi évo- [14] Fischbach BV, Trout KL, Lewis J, Luis CA, Sika M. WAGR syndrome:
quer, avec le reste de son équipe, l’indication et le moment de a clinical review of 54 cases. Pediatrics 2005;116(4):984–8.
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• Les indications de biopsies rénales sont cliniques et/ou [19] Dome JS, Graf N, Geller JI. Advances in Wilms’ tumor treatment and
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• La biopsie est réalisée en collaboration (radiologue, ana- [20] Van Den Heuvel-Eibrink MM, Hol JA, Pritchard-Jones K. Position
tomopathologiste et chirurgien) en heure ouvrable (pour paper: rationale for the treatment of Wilms’ tumour in the UMBRELLA
un meilleur conditionnement). SIOP-RTSG 2016 protocol. Nat Rev Urol 2017;14(12):743–52.
• Les tumeurs non rénales urologiques nécessitent au [21] Varlet F, Petit T, Leclair MD. Laparoscopic treatment of renal cancer
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• Le traitement par chimiothérapie des tumeurs urolo- [23] Van Den Heuvel-Eibrink MM, Van Tinteren H, Bergeron C. Outcome
giques est une urgence thérapeutique. of localised blastemal-type Wilms’ tumour patients treated according
• La place de la chirurgie au diagnostic est la dérivation to intensified treatment in the SIOP WT 2001 protocol, a report of
the SIOP Renal Tumour Study Group (SIOP-RTSG). Eur J Cancer
urinaire en cas de rétention pour permettre la chimiothéra-
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J. Rod, Docteur en médecine, PhD (rod-j@chu-caen.fr).


Service de chirurgie pédiatrique, CHU de Caen-Normandie, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex 9, France.
Université de Caen-Normandie, UFR de santé, Caen, France.
J. Rouger, Docteur en médecine, PhD.
Université de Caen-Normandie, UFR de santé, Caen, France.
Service d’onco-immunohématologie pédiatrique, CHU de Caen-Normandie, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex 9, France.
J.-B. Marret, Docteur en médecine.
Service de chirurgie pédiatrique, CHU de Caen-Normandie, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen cedex 9, France.
Université de Caen-Normandie, UFR de santé, Caen, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Rod J, Rouger J, Marret JB. Tumeurs urologiques de l’enfant (néphroblastomes, rhabdomyosarcomes,
prédispositions génétiques). EMC - Urologie 2021;39(2):1-14 [Article 18-085-A-10].

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