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Mesfioui
Pédiatrie chirurgicale
Néonatale
- Pr Ettayebi –
Congénitales
La Maladie De Hirschsprung
Malformations Ano-Rectales
Les Omphalocèles
2. Rappel embryologique :
Les malformations de l’œsophage s’expliquent par un trouble de l’embryogénèse pouvant aboutir à plusieurs
types de malformations de l’œsophage :
Absence de séparation œso-trachéale => fissure laryngo-trachéo-œsophagienne
Séparation presque complète mais persistance d’une fistule œso-trachélae sans atrésie => fistules en H
Tous les intermédiaires sont possibles :
Atrésie œsophagienne complète : l’œsophage est représenté par un cordon fibreux
Une atrésie segmentaire de l’œsophage sans fistule
Une atrésie segmentaire avec persistance d’une fistule œso-trachéale
Type I : Type II :
10% des cas, 2% des cas,
Atrésie complète sans fistule Fistule œso-trachéale proximale
Les deux extrémités sont
éloignées de ≥ 4 vertèbres
5. Diagnostic : +++
o Tableau clinique :
o Le diagnostic anté-natal : possible grâce à l’échographie qui montre :
Une Hydramnios
L’Absence de visualisation de l’estomac (signe inconstant)
Malformations associées +++
Actuellement l’IRM anténatale permet de suivre la continuité de l’œsophage mais n’est pas encore de pratique
courante
o A la naissance :
Malformation à rechercher systématiquement en vérifiant la perméabilité de l’œsophage par la mise en place
d’une sonde oeso-gastrique et injection de 10 cc d’air en auscultant la région épigastrique.
Ceci doit être vérifié par la radiologie.
Sinon, on note les symptômes classiques qui ne doivent plus se voir :
Hyper-sialorrhée par accumulation de la salive au niveau du cul de sac supérieur
Détresse respiratoire.
o Radiologie :
Un seul examen à demander : Radiographie thoraco-abdominale de face sonde en place +++
Elle permet de préciser :
le type de l’atrésie :
I et II : absence d’aération de l’abdomen
III et IV : tube digestif aéré
le niveau de la vertèbre où se situe le cul de sac supérieur : dite de référence
une anomalie rachidienne associée.
L’état du poumon
La silhouette cardiaque
8. Conclusion :
Définition : C'est le passage en intrathoracique de viscères abdominaux à travers un orifice anormal du diaphragme
On décrit 2 tableaux cliniques totalement différents :
Les Formes néo-natales : graves constituent une urgence néo-natale
Les Formes tardives : de pronostic excellent
Rappel embryologique – Embryopathologie
◌ Chez l'embryon, la cavité cœlomique forme un vaste espace intra embryonnaire qui s’étend de la région thoracique à la
région pelvienne
◌ Les régions thoracique et abdominale sont en large communication
◌ On assistera à un cloisonnement entre le thorax et l'abdomen par la formation du diaphragme
◌ Le diaphragme primitif ne sépare pas complétement les 2 cavités, il persiste une large communication ou gouttière pleuro-
péritonéale c’est le FORAMEN de BOCHDALEK
◌ Cette gouttière se ferme complètement vers 8 semaines de développement
◌ En même temps, on assistera à la réintégration de l'anse intestinale primitive dans la cavité abdominale.
◌ Un retard de fermeture de la gouttière pleuro-péritonéale va permettre à l'anse primitive de remonter dans le thorax, après
sa réintégration dans l'abdomen.
◌ Une réintégration prématurée de celle-ci donnera le même résultat
◌ Par ailleurs le développement du poumon est intimement à celui diaphragme ++
◌ La remonté précoce des anses dans le thorax empêchera le développement normal du moignon pulmonaire
Anatomopathologie :
L’orifice herniaire de Bochdalek est de 2 à 4 cm, postéro- latéral Gauche dans 80% de cas
le sac herniaire est souvent absent
les organes herniés sont dérivés de l'anse intestinale primitive :
grêle et colon droit
estomac et duodénum sont en place
Parfois rate + foie
Rarement rein + surrénale
Physiopathologie :
1. Conséquences pulmonaires : Les hernies diaphragmatiques entraînent une compression pulmonaire et un arrêt du
développement du bourgeon pulmonaire
hypoplasie pulmonaire, le poumon est réduit à l'état d'un moignon total exclu
une compression du poumon controlatéral
2. Conséquences vasculaires :
Compression vasculaire
↓ du lit vasculaire pulmonaire
H.T.A.P
Tableaux cliniques :
Pronostic :
La sténose hypertrophique du pylore (SHP) correspond à une hypertrophie sténosante de la musculeuse pylorique
C’est une affection bégnine et qui doit le rester
Elle constitue la cause la plus fréquente des vomissements de lait chez le nourrisson +++
Le diagnostic clinque est souvent facile mais la confirmation radiologique s’avère indispensable
Le traitement est simple et efficace
Mais son étio-pathogénie reste encore inconnue
1) Macroscopie :
◌ Le pylore est un canal étroit de 1- 2 mm de long sur 1- 2 mm de largeur. Il met en communication l’estomac
avec le duodénum à l’extrémité droite de la partie horizontale de l’estomac
◌ Le pylore est en rapport par l’intermédiaire du bulbe duodénal qui lui fait suite avec :
En avant : le lobe carré du foie
En arrière : l’extrémité droite de l’arrière cavité des épiplouns
En haut : la pars flaccida du petit épiploon qui l’unit au pédicule hépatique
En bas : l’extrémité droite du ligament gastro-côlique
2) Structure :
◌ Le sphincter moule la muqueuse en une valvule annulaire dont le versant gastrique et en pente douce et le
versant duodénal en pente brute
◌ La séreuse, mince luisante, correspond au péritoine viscéral
◌ La musculeuse au niveau du pylore est formé par 2 couches :
Superficielle : avec des fibres longitudinales
Profonde : faite de fibres qui atteignent au niveau du pylore 5-8mm
III- Etio-pathogénie
L’étio-pathogénie précise de la maladie reste toujours inconnue, plusieurs hypothèses ont été avancées :
La théorie neuronale : assimile la maladie à une achalasie
L’immaturité du contrôle sphinctérien : peu plausible
Facteurs hormonaux : le rôle de l’hyper-gastrinémie intra-utérine, la diminution des taux plasmatiques de la
neurotensine et de l’utéroglucagon
Facteur génétique : très sporadique, formes familiales, jumeaux homozygotes
IV- Anatomo-pathologie :
La lésion consiste en une hypertrophie qui porte sur les couches musculaires, mais de façon nettement prédominante
au niveau de la circulaire interne qui peut atteindre quatre fois son épaisseur normale
Ainsi est réalisé une petite tumeur de la forme d’une olive pouvant mesurer jusqu’à 3-4 cm de long et 2 cm d’épaisseur.
L’olive est de couleur blanc grisâtre contrastant avec la couleur rosée du cul de sac duodénal de consistance ferme.
La muqueuse, enserrée dans cette gangue musculaire, est œdématiée et dessine des plis longitudinaux.
V- Physiopathologie :
La physiopathologie des sténoses du pylore est relativement simple. Les vomissements et l’hypersécrétion gastrique
entraînant une perte d’eau et de sodium responsable d’une déshydratation extracellulaire et d’hypovolémie, qui seront
aggravé par la réduction des ingestas, en particulier des boissons.
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Plus caractéristiques de la sténose du pylore est l’importance de la spoliation chlorée constamment retrouvée,
s’associant à une déplétion potassique. Hypovolémie, hypochlorémie et hypokalièmie vont être des éléments favorisant
et entretenant une grande alcalose métabolique.
La déplétion potassique et l’alcalose hypochlorémique sont les deux phénomènes les plus constants.
L’adaptation rénale se fait en 2 phases :
D’abord une alcalinisation des urines par élimination des ions HCO3- avec hyperkalièmie, puis acidification des
urines du fait d’une réabsorption privilégiée du Na+ au niveau des tubes distaux sous forme de bicarbonates
avec élimination d’ions H+ et K+ dans les urines
L’organisme semble choisir la conservation du pool Na+ plutôt que la correction de l’alcalose
Au total, on est en présence d’une déshydratation avec hypochlorémie, hypokalièmie, alcalose métabolique et
natrémie peu inférieure à la normale
Non traités, l’évolution de ces troubles hydroélectrolytiques se fait vers l’insuffisance rénale le plus souvent
fonctionnelle, et plus rarement organique.
VI- Epidémiologie :
La fréquence de la maladie est élevée. Elle atteint une moyenne de 2 à 3 / 1000 nouveau-né vivants.
Le terrain est très particulier : dans 80% des cas, il s’agit d’un garçon
La survenue est plus fréquente chez un premier enfant
Le plus souvent, l’enfant est à terme, avec un poids de naissance normal. L’affection est rare chez le prématuré
Schéma classique d’un enfant mâle, premier-né, à terme, reste valable dans la majorité des cas.
2) Signes physiques : L’examen clinique se fait sur un nourrisson calme. Il se fait avec patience et attention, et doit apprécier :
a- La forme familiale : son existence est indiscutable, sa survenue est précoce, s’observe dans la descendance et la fratrie
b- La forme sans intervalle libre : il peut s’agir de régurgitations durant la période néonatales qui s’aggravent
progressivement devenant de véritables vomissements. Cette situation évoque une pathologie cardio-tubérositaire
(RGO) associée (Sd de Roviralta)
c- La forme avec hématémèses : rare dans la SHP, elle doit faire évoquer une pathologie cardio-tubérositaire associée,
surtout si la notion de l’intervalle libre est floue.
d- La forme avec ictère : il s’agit d’un ictère à bilirubine libre, avec une fonction hépatique normale. Il disparaît en
quelques jours après traitement
Les examens paracliniques sont demandés soit devant l’absence de signes cliniques formels, soit pour obtenir une
confirmation supplémentaire même devant une certitude clinique.
1) L’échographie : +++ Examen clé
Il faut faire des coupes transversales et longitudinales
Trois critères à rechercher :
Le muscle passe de 2 à 3 mm, qui est le Ø normal, à 4 à 6 mm d’épaisseur.
Le Ø total du canal pylorique devient supérieur à 14 mm
Le dernier critère est la longueur du canal égale ou supérieure à 19 mm
L’image échographique réalise l’aspect d’une cible à paroi hypoéchogène
C’est un examen de première intention, du fait de son innocuité et de sa rapidité
2) T.O.G.D : (-) rarement demandé
a- Les signes indirects :
Sur l’ASP : l’existence d’un niveau avec liquide de stase gastrique, l’absence ou la pauvreté de l’aération
intestinale sont évocateurs
Transit :
Le retard à l’évacuation gastrique est classique justifiant un cliché à la 6ème heure après ingestion
Le reflux gastro-œsophagien associé à la SHP est simplement conséquent à la sténose. Il est utile de le
rechercher avec prudence
b- Les signes directs : traduisent l’olive pylorique
Présence d’un défilé antro-pylorique filiforme, il s’agit de l’expression du « négatif » de l’olive, allongé sur 2 à
2 cm, à convexité droite et inférieure.
L’empreinte de l’olive sur l’antre et le bulbe est marquée par des encoches concaves à ce niveau
3) Bilan sanguin :
La SHP est une urgence de réanimation, nécessitant une préparation guidée par un bilan sanguin avant
l’admission au bloc opératoire.
Ionogramme sanguine à la recherche de troubles hydro-électrolytiques, une altération de la fonction rénale.
VIII- Traitement :
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1) Mise en condition préopératoire :
Une fois le diagnostic posé, l’enfant doit être admis en milieu chirurgical et mis en condition pour l’intervention
Il n’existe jamais d’urgence à la minute au traitement chirurgical qui ne sera envisagé qu’après normalisation des
principales perturbations biologiques : 24 à 48h voire 72h sont nécessaires à cette préparation..
Mise en condition : La préparation du malade comporte :
Une perfusion adaptée aux données de l’ionogramme sanguin et urinaire
Une vidange gastrique par mise en place d’une sonde naso-gastrique
Position proclive
Arrêt de l’alimentation +++
2) Techniques opératoires : Serromyotomie extra-muqueuse de Fredet
a- Technique classique par laparotomie :
L’enfant est placé en décubitus dorsal, avec un billot sous la partie basse du thorax
La voie d’abord est une incision arciforme sus ombilicale
L’extériorisation de l’olive est le moment le plus délicat
L’olive, maintenue entre pouce et index, la séreuse est incisée longitudinalement dans la zone avasculaire.
Cette incision s’arrête à 2mm en amant de la démarcation pyloro-duodénale
La dissociation des fibres musculaires se fait avec un instrument mou jusqu’au plan muqueux
La pylorotomie achevée, l’olive est facilement réintégrée dans l’abdomen avant la fermeture plan par plan
b- La pylorotomie par laparoscopie :
Les progrès de la vidéo-chirurgie par voie laparoscopique permettent de réaliser la pylorotomie extra-
muqueuse chez un nourrisson ayant une SHP
La technique comporte :
La création d’un pneumopéritoine
Suivie de l’introduction d’un trocart et de l’optique par un 1er point au niveau de l’ombilic
Le trocart opérationnel est placé en regard de l’olive pylorique
Un 3ème trocart placé en dessous de ce dernier permet d’introduire la pince de préhension qui assure
l’immobilisation du segment digestif opéré
L’incision de l’olive ne pose pas de problèmes en respectant, comme à ciel ouvert, la muqueuse duodénale
La pylorotomie extramuqueuse est parfaitement réalisable par voie laparoscopique
XII - Conclusion :
La SHP est une pathologie bénigne, qui doit le rester
Le diagnostic est généralement facile, doit être évoqué chez tout nourrisson présentant des vomissements de lait
Des explorations para-cliniques simples (écho) assurent un diagnostic précis
Le traitement chirurgical est simple et efficace n’est obtenu qu’après une réanimation préopératoire soigneuse et
suffisamment prolongé
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Les Occlusions Néo-Natales (O.N.N)
INTRODUCTION :
PHYSIOPATHOLOGIE :
Obstacle intestinal
Distension
1- Signes fonctionnels :
Les vomissements bilieux restent le maître symptôme.
L’absence ou retard d’émission du méconium.
Un méconium normal est émis dans les premières 24H après la naissance, de couleur vert foncé et il est abondant.
2- Signes physiques :
L’examen physique distingue entre deux groupes d’O.N.N :
Les ONN à ventre plat orientant vers un obstacle duodénal
Les ONN à ventre ballonné ou ONN basses.
L’examen physique recherchera une inflammation péri-ombilicale orientant vers une péritonite néo-natale.
Il ne faut pas oublier l’examen du périné et des orifices herniaires.
3- L’épreuve à la sonde :
Le toucher rectal est remplacé chez le nouveau-né par l’introduction d’une sonde rectale.
L’épreuve à la sonde est dite positive quand elle entraîne une débâcle de gaz et de méconium et oriente alors vers un
obstacle fonctionnel
A.Mesfioui
DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE :
Le cliché standard thoraco-abdominal est souvent suffisant pour poser le diagnostic d’une ONN et orienter le diagnostic
étiologique
Le cliché de face en position debout recherchera des niveaux hydroaériques dont le nombre, le siège et l’aspect orientent
vers le niveau de l’obstacle sur le tube digestif
Les opacifications digestives ne sont pas systématiques
LES FORMES ETIOLOGIQUES :
Le diagnostic peut se faire en anténatale grâce à l’échographie anténatale montrant une hydramnios et l’image
en double bulle chez le fœtus.
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Les malformations associées sont fréquentes telles que les anomalies des voies biliaires, les malformations
cardiaques et la trisomie 21.
Le traitement consiste à court-circuiter l’obstacle duodénale. La technique la plus utilisée est l’anastomose
duodéno-duodénale latéro-latérale.
Il s’agit d’un arrêt de la rotation de l’anse intestinale primitif qui est de 270°
- L’arrêt de la rotation à 90° réalise l’aspect de mésentère commun complet où tout le grêle est situé à droite et
tout le côlon est situé à gauche. Cette situation est asymptomatique
- L’arrêt de la rotation à 180° réalise le tableau de mésentère commun incomplet. La première et la dernière anse
grêle se trouvant juxtaposée d’où la possibilité de volvulus de grêle
L’occlusion haute s’explique également par l’existence de brides coeco-pariétales cravatant le duodénum (brides de LADD)
Le tableau clinique le plus typique des mal-rotations intestinales est représenté par le volvulus aigu du nouveau né : Il est
caractérisé par un tableau d’ONN haute s’installant après un intervalle libre de quelques jours associé à des rectorragies.
L’aspect radiologique en double bulle n’est pas toujours évident (obstacle incomplet) d’où l’indication :
Echodoppler qui montre une inversion du flux sanguin, des spires de torsion
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T.O.G.D montrant un duodénum dilaté, une position anormale du grêle, et parfois, des spires de torsion des
premières anses jéjunales.
Le traitement chirurgical est extrêmement urgent pour éviter l’évolution vers la nécrose intestinale.Il consiste à faire :
L’atrésie du grêle :
il peut s’agir d’une atrésie unique, multiples ou d’une atrésie en Queue de cochon.
elle réalise le tableau typique d’une ONN basse.
le traitement consiste à faire une résection de l’atrésie suivie d’une anastomose termino-terminale.
le pronostic de cette affection dépend :
du siège de l’atrésie ;
du nombre des atrésies ;
Longueur du grêle restant
L’Iléus méconial :
maladie autosomique récessive
il traduit les manifestations digestives de la mucoviscidose
le traitement est médical
Péritonites néonatales :
On distingue :
Les péritonites anténatales, aseptiques ou péritonites méconiales
Les péritonites par perforation post-natales ou péritonites septiques
Le tableau clinique réalise une ONN basse avec un œdème péri-ombilical, scrotal ou vaginal chez la fille
Épreuve à la sonde
La Maladie De Hirschsprung
INTRODUCTION
La maladie de Hirschsprung (MCC) est la plus fréquente des causes d'obstruction intestinale dans la période néonatale
Elle est caractérisée par l'absence congénitale de cellules ganglionnaires qui sont responsable de l’innervation intrinsèque
de la paroi intestinale
Ces dernières années, la grande majorité des cas de MH est diagnostiquée pendant la période néonatale
L’évolution de la MH a été rapide ces 15 dernières années, non seulement par rapport à sa physiopathologie et le
développement de nouvelles techniques chirurgicales, mais aussi par rapport aux nouvelles découvertes génétiques
HISTORIQUE
EMBRYOPATHOLOGIE
Chez le fœtus humain, les neuroblastes, cellules dérivées de la crête neurale apparaissent d'abord dans l'œsophage en
développement à 5 semaines de gestation, puis migrent vers le canal anal, en direction cranio-caudale au cours de la période
allant de la 5ème à la 12ème semaine de gestation. L'absence de cellules ganglionnaires dans la MH a été attribuée à un défaut de
migration des cellules de la crête neurale. Plus l’arrêt de la migration est précoce, plus long est le segment aganglionnaire
ANATOMOPATHOLOGIE
L’activité motrice des fibres musculaires digestives du côlon normal est modulée et contrôlée par le système nerveux
intrinsèque qui coordonne l’activité des couches musculaires circulaire interne et longitudinale externe permettant un
péristaltisme efficace.
La motilité intestinale est contrôlée par des neurones provenant de chaque ganglion, qui sont responsables de la coordination
de la contraction et le relâchement des muscles lisses de l’intestin. Ainsi, le colon non innervé ou aganglionnaire reste en état
de spasticité permanente et ne peut pas propulser le bol fécal, on dit qu’il est achalasique; alors que le segment sain d’amont,
augmente progressivement en diamètre d’où l’appellation impropre de « mégacôlon congénital »
Il existe aussi une contraction permanente du sphincter interne de l’anus, qui, au lieu de se relâcher en réponse à la distension
du rectum, il se contracte : ceci correspond à l’abolition du reflexe recto-anal inhibiteur qui est très suggestive du diagnostic de
la maladie
GENETIQUE
On sait depuis longtemps que des facteurs génétiques jouent un rôle important :
les formes familiales représentent 6 à 15 % des cas et 50 % des patients ayant une MH colique totale correspondant à des
formes familiales
Le risque moyen de MH pour la fratrie est de 4,1 % mais il varie entre 1 % et 9,3 % selon le sexe et la longueur de
l’achalasie. Il est plus élevé si le cas est une fille et si l’atteinte est étendue
Des enquêtes génétiques menées par plusieurs groupes ont mis en évidence plusieurs faits concordants conduisant à proposer
cette malformation comme un modèle d’hérédité multigénique avec l’implication de trois gènes situés sur les chromosomes 3, 10
et 19 dans la survenue de cette maladie.
EPIDEMIOLOGIE
Le diagnostic de cette maladie est à la fois clinique, radiologique et surtout anatomopathologique. Les progrès réalisés dans la
connaissance de la MH font qu’actuellement le diagnostic est fait dans la majorité des cas en période néonatale devant une
occlusion néonatale
L’épreuve à la sonde est positive et entraîne une débâcle de gaz et de méconium et un affaissement de l’abdomen. Cette
épreuve se fait par une sonde rectale souple, de gros calibre et de façon non traumatisante. Il faut noter que la longueur
de sonde introduite a une valeur indicative sur la longueur de la zone achalasique
1. L’Abdomen Sans Préparation (ASP) : des clichés simples de face et de profil montrent : une distension colique constante
contrastant avec l’absence de gaz dans le pelvis (vacuité pelvienne) évocatrice du diagnostic. Si le tableau occlusif est très
évolué, la dilatation peut intéresser même le grêle avec des niveaux hydro-aériques
2. Le Lavement Opaque :
complète l’ASP et représente un élément diagnostique majeur qui, cherche à mettre en évidence la disparité de calibre
entre la zone aganglionnaire, étroite, et la zone saine, dilatée. Il donne ainsi des précisions sur la longueur du segment
pathologique, indispensable aux orientations thérapeutiques
Cette opacification ne doit être réalisée qu’en dehors de toute complication (perforation, entérocolite)
Sur un cliché tardif de 24 heures, on peut noter une rétention du produit de contraste juste en amont de la zone de
transition
3. La manométrie ano-rectale :
c’est un examen dynamique qui permet l’étude du reflexe recto-anal inhibiteur et la compliance rectale.
Normalement, la stimulation du rectum par le gonflement d’un ballonnet entraîne immédiatement le relâchement du
sphincter interne : c’est le reflexe recto-anal inhibiteur (RRAI) ; en cas de MH, la distension rectale n’entraîne aucun
relâchement du sphincter interne (RRAI absent) et met en évidence une hypertonie.
4. L’examen histologique : c’est le seul élément qui permet d’affirmer indiscutablement le diagnostic de MH. Il est basé sur
l’analyse d’une biopsie rectale qui peut se faire selon trois modalités :
a. La biopsie rectale chirurgicale : c’est l’examen qui donne le plus de confort à l’histologiste puisqu’il porte sur un large
fragment de paroi rectale comportant muqueuse, sous-muqueuse et musculeuse et cherche à retrouver deux types
d’anomalies : l’absence de cellules ganglionnaires des plexus intrinsèques et la prolifération des cellules de Schwann avec
transformation des plexus en cordons nerveux.
Cette biopsie nécessite une anesthésie générale et un geste au niveau du bas rectum qui va créer des remaniements
rendant plus difficile le geste chirurgical définitif, c’est pourquoi de nombreuses équipes ont tendance au 2 ème mode de
biopsie rectale
b. La biopsie rectale par aspiration : réalisée à la pince de Noblett permet le prélèvement d’un fragment de muqueuse avec
la sous-muqueuse. Elle se fait sans anesthésie générale au lit du malade, mais la lecture nécessite des histologistes
entraînés car l’interprétation des résultats est plus délicate
c. La biopsie extemporanée
⌂ FORMES TOPOGRAPHIQUES
Forme longue : la limite supérieure du segment aganglionnaire remonte sur le colon gauche, voire sur le transverse. Cette
forme se distingue de la forme classique recto-sigmoïdienne par l’absence de débâcle franche au passage d’une sonde
rectale et la nécessité d’une dérivation digestive pour lever le syndrome occlusif
Forme colique totale : c’est la forme la plus grave. Elle concerne 2 à 3 % des enfants atteints de MH. Cette forme est
particulière du fait qu’elle ne laisse pas de colon utile, et s’étend souvent en amont de la valvule de Bauhin. Le tableau
clinique est très précoce en période néonatale par un syndrome occlusif qui ne répond pas au passage d’une sonde, de
même le lavement opaque est souvent trompeur ne montrant pas de changement de calibre sur le côlon (mégacôlon sans
mégacôlon)
les Formes courtes : il s’agit de formes où le segment aganglionnaire ne dépasse pas en haut les limites du rectum. Le
tableau clinique se résume à une constipation opiniâtre chez un grand enfant, toujours provoquée par un suppositoire ou
un lavement. L’ASP et le lavement opaque aident peu au diagnostic et la rectomanométrie prend ainsi toute sa valeur
A.Mesfioui
LES COMPLICATIONS :
Il s’agit de complications graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Elles peuvent être révélatrices de la MH.
L’entérocolite est la plus fréquente, représentant 20 % des formes néonatales. Elle est liée à une pullulation microbienne
due à la stase stercorale en amont de l’obstacle. Elle se manifeste par une diarrhée fétide et une aggravation du
météorisme abdominal associé à un état de septicémie parfois très grave. De telles formes nécessitent souvent, en plus du
traitement urgent de réanimation, une dérivation digestive en amont du segment pathologique.
La perforation digestive est beaucoup plus rare : 6 % des cas. Elle peut être iatrogène, secondaire au passage d’une sonde
ou après un lavement opaque; mais le plus souvent elle est spontanée et volontiers inaugurale siégeant en tout point du
colon avec prédilection pour le caecum (perforation diastatique). Le tableau associe un météorisme abdominal avec
altération de l’état général et un important pneumopéritoine sur l’ASP qui conduit à une laparotomie en urgence.
Le traitement de la MH est un traitement chirurgical. En effet, la zone malade est enlevée et la continuité digestive rétablie dans
le même temps. Les techniques chirurgicales pédiatriques ont considérablement évolué ces dernières années, la chirurgie en un
temps, dans le premier mois de vie sans dérivation initiale, est de plus en plus pratiquée. Les nouvelles techniques, laparoscopie
et voie trans-anale, deviennent le traitement de choix de l'atteinte classique recto-sigmoïdienne
1 - Prise en charge à la période néonatale :
La première mesure thérapeutique urgente est de lever l’occlusion afin d’éviter la stase intestinale, source éventuelle
d’entérocolite grave. Deux attitudes sont possibles pour obtenir cette levée d’obstacle : le nursing et la colostomie.
Le nursing +++ : évacuation des gaz et des selles par l’intermédiaire d’une sonde rectale montée au-dessus de la zone
achalasique, en s’aidant de lavements doux. Ce procédé est réalisé d’abord en milieu hospitalier puis confié aux parents
éduqués dans ce sens pour le réaliser à domicile
La colostomie : peut être envisagée immédiatement en cas de perforation digestive (perforation diastatique du caecum ou
sur entérocolite aiguë) ou secondairement en cas de non-amélioration par le nursing. elle doit être faite en zone saine. Son
siège dépend de la forme topographique de la MH
2 - Le traitement radical :
Il s'agit du traitement définitif de la MH qui est un traitement chirurgical et dont le principe est le même quel que soit la
forme. Il vise à réséquer le segment pathologique aganglionnaire tout en répondant à des impératifs très précis, à savoir : la
résection de la totalité du segment pathologique, le contrôle histologique du segment colique abaissé et le respect de
l’appareil sphinctérien.
Plusieurs techniques chirurgicales ont été décrites et sont proposées suivant l’expérience de l’équipe :
Intervention de Swenson qui consiste à faire une anastomose colo-anale directe
Intervention de Duhamel qui garde le rectum malade avec un côlon sain abaissé dans la concavité sacrée en rétro-rectal
et enfin l’intervention de Soave, qui a précédé la voie trans-anale et dont le plan de dissection est mené dans la paroi
même du rectum entre tunique musculaire et muqueuse digestive.
La prise en charge de la MH a cependant évolué au cours des dernières décennies, que ce soit sur la voie d’abord qui a changé
avec l’apparition de la chirurgie mini-invasive, le mode d’anastomose immédiat sans toujours passer par l’étape de la
colostomie ou encore l’âge de l’intervention qui est de plus en plus précoce.
En effet, l’abord cœlioscopique proposé en 1995 par Georgeson est apparu comme un progrès important dans le traitement
de la MH en montrant la faisabilité de la libération du segment aganglionnaire à l’aide de 3 trocarts seulement suivie d’une
dissection par voie périnéale de type Soave et abaissement colique pouvant être réalisé même en période néonatale, avec ou
sans colostomie initiale : c’est le principe du « one stage pull-through ».
En 1998, on a proposé de commencer d’emblée par le deuxième temps de l’intervention de Georgeson et al. et de réséquer le
colon par voie transanale exclusive En supprimant ainsi le temps abdominal, cette technique a constitué une nouvelle
innovation encore plus importante qui a révolutionné la chirurgie de la MH réduisant ainsi au plus bas la durée
d’hospitalisation, le risque d’occlusion sur bride, la lésion des structures périrectales et la rançon cicatricielle. Le recours à un
abord laparoscopique complémentaire reste possible si le segment aganglionnaire s’étend au-delà des possibilités de la
technique transanale, notamment pour les formes longues dépassant le sigmoïde.
A.Mesfioui
CONCLUSION
La meilleure connaissance de la maladie a permis une prise en charge plus précoce des enfants porteurs d’une MH et
une diminution de la mortalité et la morbidité qui étaient considérables il y’a quelques décennies.
Deux tendances dominent actuellement dans la prise en charge d’un patient porteur de MH : d’une part, le diagnostic
est de plus en plus précoce, majoritairement dans la période néonatale ; d’autre part, la prise en charge chirurgicale
est plus simple, favorisant la cure radicale précoce en un temps, le plus souvent par voie endo-anale exclusive avec
une morbidité minimale et des résultats très encourageants.
A.Mesfioui
Malformations Ano-Rectales
Pathologie malformative de l’extrémité distal du tube digestif, due à un trouble du développement embryologique de
l’extrémité caudale de l’embryon
Fréquence élevée 1/5000 naissances
♂ est deux fois plus touché que ♀
Diagnostic facile (recherche systématique)
Pose surtout un problème de pronostic fonctionnel (continence anale)
Rappel embryologique :
Classification ANA-PATH :
On décrit Deux formes : Formes Hautes et Formes basses, selon la position du cul de sac rectal (CSR) par rapport au plan
des muscles releveurs de l’anus
III/ Clinique :
Le diagnostic doit être fait à la naissance, par l’examen systématique du Périnée depuis le coccyx jusqu’à la racine de la
verge chez le ♂, et la fourchette vulvaire chez la ♀
Il faut chercher au niveau de l’emplacement normal de l’anus :
une dépression ou un bombement
Une fistule périnéale, scrotale ou vulvaire
La présence ou l’absence de méconurie
En effet :
◌ Chez le garçon :
La présence d’une fistule périnéale (ou scrotale) signifie une MAR Basses
Une méconurie oriente vers une MAR Haute
◌ Chez la fille : on se compte le nombre d’orifices au niveau de la vulve :
3 orifices => MAR Basse
2 orifices => MAR Haute (le méconium vient alors par une fistule Récro-vaginale)
D’autre part :
◌ Chez le garçon : la fistule est souvent de petit calibre => un tableau urgent d’ONN
◌ Chez la fille : Fistule souvent large => pas d’ONN
A.Mesfioui
Examens Complémentaires :
TRAITEMENT :
A. MAR Basses :
Sont traitées à la période néonatale, le traitement est simple en un seul temps = reconstruire un néo-anus ou
Ano-plastie
Pronostic excellent
B. MAR Hautes : Sont traitées en 2 temps :
1) A la période néonatale : Il faut rétablir le transit par une colostomie
2) Plus tard :
Quand le nouveau-né aura pris du poids on pratiquera (vers l’âge de deux mois) un abaissement du rectum
à travers les muscles releveurs (pour essayer d’avoir une continence anale normal) en effet le sphincter
interne est absent dans les MARH et le sphincter externe est de mauvaise qualité
C’est une intervention lourde, avec beaucoup de complications post-opératoires :
L’incontinence anale +++
Problème génital : L’impuissance sexuelle chez le garçon
cicatrice vaginale chez la fille
Problème urinaire
CONCLUSION :
Les Omphalocèles
Définition :
C’est une malformation de la région ombilicale définit par l’absence du développement de la paroi abdominale antérieur avec
hernie des viscères abdominaux.
- La malformation n’est pas exceptionnelle
- Sa fréquence est estimée à 1/10.000 naissances
- Il s’agit d’une urgence chirurgicale néo-natale
- Elle pose encore des problèmes thérapeutiques majeurs
- Le pronostic vital peut être mis en jeu
Embryologie :
Anatomopathologie :
l’omphalocèle se caractérise par un défet pariétal complet, intéressant tous les plans, au niveau de l’anneau ombilical
Elle se présente comme une tuméfaction ombilicale avec :
Un sac constitué par une membrane transparente avasculaire et non dédoublé de péritoine
Un contenu : constitué par les anses intestinales et une partie plus ou mois importante du parenchyme hépatique
La base d’implantation est plus ou moins large appelée collet
Classification :
De nombreuses classifications ont été proposées la plus utilisée actuellement est celle D’Aîtken
Elle a un intérêt pronostique et distingue deux types :
Type I Type II
- La base ou collet de l’omphalocèle est < 4cm - La base ou collet de l’omphalocèle ≥ 4cm
- Le plus grand diamètre est < 8cm - Le plus grand diamètre est > 8cm
- Elle ne contient pas de foie - Elle contient du foie ou elle est rompue
Diagnostic :
Le diagnostique clinique est évident dès la naissance devant une tuméfaction de la région ombilicale sessile, recouverte
d’une membrane gélatineuse et transparente
L’examen doit préciser :
Les caractères de la masse
Le volume et donc le type
Le collet
Le contenue de la masse
Les anses sont visibles à travers le sac, sonores à la percussion, gargouillantes à l’auscultation, occupant la partie
inférieure de la masse
Le foie apparaît comme une masse brunâtre, à la partie supérieure de la tuméfaction, mate à la percussion
Le pincement du sac renseigne sur le degré d’adhérence entre le foie et la membrane
Le cordon : s’implante à la partie inférieur de la tuméfaction
Il faut rechercher d’éventuelles malformations associées
A.MESFIOUI
Diagnostic anténatal :
Le diagnostic de l’omphalocèle peut être fait avant la naissance grâce à l’échographie anténatale. Elle apparaît comme
une masse appendue à la paroi abdominale antérieure de l’embryon, le cordon ombilical est inséré à son sommet
L’intérêt du diagnostic anténatal est d’orienter la mère vers une maternité proche d’un service de néonatologie, de
minimiser les risques de traumatismes et de permettre une prise en charge rapide du nouveau-né dès l’accouchement
Diagnostic différentiel :
Traitement :
◌ L’omphalocèle est une urgence chirurgicale, son traitement n’est pas toujours facile
◌ Le principe du traitement repose sur la réintégration des organes herniés et la fermeture pariétale sans aucune
hyperpression intra abdominale qui peut être responsable d’une insuffisance respiratoire aigue postopératoire
◌ Les méthodes thérapeutiques sont multiples :
Le traitement radical : consiste à réintégrer les organes herniés et fermer la paroi abdominale plan par plan. Ce
traitement n’est possible que pour les petites omphalocèles
La méthode de GROSSE : consiste à couvrir la masse par un plan cutané sans fermeture aponévrotique et donc
transformer l’omphalocèle en une éventration
La méthode de GROB : consiste en un tannage de la masse par des antiseptiques et attendre son épithélealisation à
partir de la périphérie
La méthode de Schuster : repose sur la réintégration progressive des organes herniés en utilisant des plaques
synthétiques. C’est la technique la plus utilisée dans les omphaloceles type II
◌ Le pronostic est bon dans les omphalocèles type I isolées, il est plus mauvais dans les types II
◌ Les facteurs de mauvais pronostique sont :
La taille de l’omphalocèle
La présence de foie
La rupture
Les malformations associées
L’hypotrophie
Le retard de prise en charge
A.Mesfioui
Définition : Il s’agit d’une anomalie d’involution du canal omphalo- mésentérique ou canal vitellin
sa Fréquence est de 2% des individus. Souvent asymptomatique
Il peut être à l’origine de complications mécaniques ou infectieuses.
L’embryologie :
Chez l’embryon de 4 semaines, le Tube Digestive communique largement avec la vésicule vitelline
Vers la 8ème semaine, l’anse intestinale primitive se trouve dans le coelum extraembryonaire. Le canal vitellin plus
étroit se trouve à son sommet.
A la 12ème semaine, l’anse intestinale réintègre la cavité abdominale et le canal vitellin régresse puis disparaît
complètement.
Pour une raison non connue le canal omphalo-mésenterique peut ne pas régresser ou régresser partiellement. Il en
résulte un certain nombre d’anomalies :
Persistance d’un canal perméable dans toute sa longueur = fistule omphalo-mésentérique
Oblitération complète sous forme d’une bride fibreuse reliant le bord libre de l’intestin à la face profonde
de l’ombilic
Oblitération incomplète :
◌ incomplète du côté distale :
Sinus ombilical
Kyste entéroide
◌ incomplète du côté proximal => diverticule de Meckel qui peut être libre ou relié à l’ombilic par une bride
L’Anatomopathologie :
1/ Macroscopie : 2/ Microscopie :
unique. Le D.M possède les caractères histologiques du
Siège au niveau du 1/3 distale de l’intestin grêle grêle avec :
S’implante sur le bord anti mésentérique du grêle Une séreuse
Vascularisé par une branche de l’artère mésentérique supérieur Une musculeuse
Longueur : 1 à 5cm Une sous muqueuse
Il existe Une muqueuse qui est le siége fréquent
• Des Formes avec base d’implantation large d’hétérotopie gastrique le plus souvent
• Des Formes avec base d’implantation étroite surtout à la base du D.M
Clinique :
3 - Les occlusions :
46 à 63% des complications
Peuvent survenir à n’importe quel âge, même chez le nouveau-né
a - l’ Invagination intestinale :
C’est La cause le plus fréquente d’occlusion par D.M
Elle se voit dans les D.M libres à base large et ceci par retournement du diverticule en doigt de gant dans la
lumière digestive, qui progresse vers l’avant. le D.M constitue la tête du boudin :
la triade classique est souvent incomplète
Souvent le tableau est celui d’une occlusion avec
vomissements bilieux
ballonnement abdominal
Arrêt des Matières et des Gaz
b - les autres causes d’occlusions : Le volvulus sur bride congénitale
4 - Les autres complications
a / la Hernie du D.M ou hernie de Littré : c’est la présence d’un DM dans le sac d’une hernie inguinale on crurale
b / tumeur sur DM (à l’âge adulte)
Traitement :
Méthodes :
Diverticulectomie simple risque de laisser de la muqueuse gastrique à la base du diverticule
Résection cunéiforme qui emporte la base d’implantation du diverticule
Résection segmentaire du segment intestinal portant le diverticule suivie d’une anastomose termino-terminale
Indications :
D.M compliqué chirurgie : Résection segmentaire suivie d’anastomose sauf contre indication locale
D.M de découverte fortuite ??? L’attitude dépend de trois facteurs :
la nature de l’intervention
l’âge du malade : La plupart de complications surviennent avant 2ans on sera plus interventionniste
chez le jeune enfant que chez l’adulte
Conclusion
◌ Le D.M constitue une malformation congénitale à différencier des autres types de diverticules digestifs
◌ souvent asymptomatique le DM peut être le siége de complications graves
◌ sa rection doit être systématique lors d’une laparotomie ou d’une laparoscopie
A.Mesfioui
- L’I.I.A. se définit comme une pénétration d’un segment intestinal dans le segment immédiat sous-jacent.
- C’est la plus fréquente des urgences abdominales chez le nourrisson.
- Diagnostiquée de façon précoce, son traitement est simple qui peut être un traitement médical.
- Diagnostiquée tardivement, le traitement devient plus délicat, nécessitant une résection digestive.
Anatomie pathologique :
La lésion élémentaire est constituée par le boudin d’invagination. C’est l’ensemble formé par le segment invaginant et le
segment invaginé
La zone de réflexion de l’intestin à la partie distale de ce boudin est la tête de boudin, la zone de réflexion de la tunique
externe à la partie proximale de boudin est le collet.
La dénomination de l’invagination se fait comme suit :
Le segment invaginé est cité en premier,
Le segment intermédiaire est cité en deuxième,
Le segment invaginant dans lequel se termine la progression de la tête est cité à la fin
Ainsi on peut décrire plusieurs formes anatomopathologiques :
Invagination iléo-iléale : est la lésion la plus simple, le diamètre réduit du cylindre invaginant entraine souvent une
difficulté majeure de réduction.
Invagination jéjuno-jéjunale : est exceptionnelle
Les Invaginations à participation iléale et colique : est de loin la plus fréquente, elles peuvent être :
◌ I. colique trans-valvulaire : dans ce cas, l’intestin grêle pénètre dans le côlon à travers la valvule de Bauhin.
Le caecum est fixe.
◌ I. caeco-colique : dans ce cas, la tête du boudin est constituée par la valavule de Bauhin. L’appendice est
entrainé avec le boudin et se trouve entre la tunique externe et la tunique moyenne.
Les I. côlo-côliques : sont rares en raison de la relative fixité des divers segments.
Etiologies et étiopathogénie :
Physiopathologie :
◌ Lorsque le segment d’amont pénètre dans le segment sous jacent, il est pris en charge le péristaltisme qui tend à le faire
progresser vers l’aval
◌ Il en résulte une attraction du méso du segment invaginé. C’est la longueur du méso qui limite la progression du boudin :
au niveau du côlon, l’I.I.A. se trouve favorisée par les défauts d’accolement colique.
◌ D’autre part, il s’ensuit un étranglement du méso au niveau du collet. Ce méso contient des vaisseaux et nerfs.
◌ La compression des nerfs végétatifs est responsable des signes de début : douleurs, pâleur par vasoconstriction
périphérique et les premiers vomissements
◌ La compression des veines et lymphatiques est responsable d’un œdème de la paroi intestinale
◌ L’œdème accroît la striction ce qui entraine une oblitération artérielle ce qui provoque l’ischémie puis la nécrose
◌ Le caractère paroxystique des crises n’a pas reçu d’explication
Epidémiologie :
1- Fréquence : L’I.I.A. est une maladie fréquente mais la fréquence globale est difficile à évaluer
2- L’âge :
L’I.I.A. est une maladie du nourrisson entre 2 et 2 ans avec un pic de fréquence entre 3 et 6 mois. (90 % des I.I.A)
Dans cette tranche d’âge, il s’agit le plus souvent d’invagination idiopathique
10% sont des I .I.A. surviennent après l’âge de 2 ans. Elle est alors plus volontiers secondaire à une cause organique. Il
n’y a pas d’âge limite supérieure puisque des cas d’I.I.A. ont été rapportés chez l’adulte.
Les invaginations peuvent s’observer chez le nouveau né et est alors souvent secondaires à une malformation
intestinale / Le diverticule de Meckel serait plus fréquent comme cause dans cette tranche d’âge
3- Le sexe : L’invagination se rencontre plus chez un garçon que chez la fille avec une sexe de ratio 2
4- L’incidence saisonnière : La survenue plus fréquente d’invagination pendant la saison froide (hivers- automne) est classique en
rapport avec la fréquence des infections virales en particulier rhinopharyngés au cours de cette période de l’année. On note
cependant un 2éme pic en été, ceci peut être dû à la fréquence des gastroentérites au niveau de cette période.
Etude clinique :
Formes cliniques :
1- F. symptomatiques :
F. diarrhéiques :
ce sont des formes trompeuses. La présence d’une diarrhée ne peut en aucun cas faire éliminer le diagnostic d’I.I.A
F. Occlusives :
L’I.I.A. est la cause la plus fréquente d’occlusion chez le nourrisson.
Cette occlusion est précoce dans les formes iléo-iléales à collet étroit, tardive dans les formes iléo-coliques.
Le tableau est celui d’une O.I.A. du grêle avec :
douleur abdominale
vomissements bilieux
météorisme abdominale
A.E.G. et déshydratation
F.neurologiques : Le nourrisson est pâle adynamique et peut présenter une convulsion.
La douleur abdominale peut manquer
Ces formes doivent être bien connues car souvent diagnostiquées avec retard
Les enfants sont généralement admis pour suspicion de méningite. La PL se révèle normale
Il faut penser à l’I.I.A. et demander un bilan dans ce sens
F. extériorisées à l’anus : sont rares, mais ne doivent pas être prises pour un prolapsus rectal. Généralement, le
toucher rectal permet de faire la différence entre prolapsus rectal (présence d’un cul de sac entre la partie externe et
le rectum) et le boudin d’invagination (pas de cul de sac)
2 / L’I.I.A. secondaire :
Elle Constitue une pathologie assez rare, ne regroupant que 10% des I.I.A
Si l’I.I.A. idiopathique est une maladie de nourrisson entre 2 et 12 mois, l’I.I.A. secondaire est une pathologie de
l’enfant de plus de 2ans, mais également de nouveau né moins de 2 mois
La prédominance masculine est retrouvée ici
Le tableau clinique est souvent atypique ; en effet, la triade classique est souvent incomplète avec des rectorragies
qui manquent dans la moitié des cas
Le boudin est rarement palpable
Souvent le malade est vu au stade d’occlusion intestinale aigue. Le diagnostic d’I.I.A. n’est parfois porté qu’à
l’intervention
Il s’agit le plus souvent d’une invagination au niveau du grêle
Diagnostic paraclinique :
Compte tenu de l’urgence thérapeutique que réalise l’I.I.A. Toute suspicion doit conduire immédiatement à la réalisation
d’examens paracliniques pour affirmer le diagnostic.
1- L’A.S.P : Un cliché de face debout et en position couché peut montrer :
L’opacité en masse allongée correspond au boudin
Disparité de granité ceacal dans la F.I.D
Le silhouetage par l’air colique de la tête de boudin est plus rare
L’existence de nombreux niveaux hydro-aériques témoignant d’une O.I.A. est fréquemment retrouvée dans l’I.I.A.
vue tardivement, en particulier l’I.I.A secondaire et post-opératoire
A.Mesfioui
Mais tous ces signes sont inconstants et il n’y a pas de signes qui permettent d’éliminer formellement l’I.I.A. sur l’A.S.P. Il faut
donc recourir à d’autres examens
2- L’Echographie : +++ Examen simple, anodin, ne demandant aucune préparation. Il est demandé de première intention
devant toute suspicion d’I.I.A. Le diagnostic positif repose sur l’image de boudin d’invagination :
En coupe transversale : le boudin correspond à une image en cocarde ou en cible avec une plage centrale
hyperéchogéne et une couronne périphérique hypoéchogéne.
En coupe longitudinale : L’aspect est celui d’un sandwich ou d’un pseudo-rein
3- Le lavement opaque :
Le lavement opaque permet un double intérêt : C’est une méthode de diagnostic mais aussi dans un nombre de
cas, une méthode de traitement de l’I.I.A.
Technique :
l’examen est pratiqué en présence de l’anesthésiste et de chirurgien
La plupart des équipes utilisent un produit de contraste hydrosoluble du fait de risque de perforation
Le produit est injecté à l’aide d’une canule simple. Le remplissage se fait au bock et non à la seringue avec
une pression initiale de 60 cm d’eau
La progression du contraste est suivie en permanence sur l’écran de scopie télévisé
Résultats :
Les invaginations à participation iléo-colique : qui constituent la majorité des I.I.A. idiopathiques. L’image de
base est celle d’arrêt de produit de contraste qui bute sur un obstacle correspondant à la tête du boudin
Sur vue de profil : on aura une image en cupule ou en trident
Sur vue de face : on aura une image en cocarde
Cette image d’arrêt peut siéger à n’importe quelle portion du cadre colique avec une prédilection pour la
partie droite du colon transverse
Les Contre-indications :
Il n’existe qu’un contre indication absolue au lavement opaque : c’est la suspicion de nécrose intestinale
avec perforation et risque de péritonite
L’occlusion intestinale et l’A.E.G. sont des C.I. relatives et n’interviennent surtout que lorsque le lavement
opaque est réalisé dans une visée thérapeutique
Traitement :
1- Méthodes :
Deux méthodes peuvent être utilisées pour traiter l’I.I.A. Le traitement chirurgical et la réduction hydrostatique
a. La réduction hydrostatique :
C’est actuellement le procédé le plus largement utilisé en première intention pour traiter l’I.I.A. idiopathique
du nourrisson
Il s’agit simplement d’un prolongement du lavement opaque qui est suivi sur contrôle télévisé, en élevant la
hauteur du bock jusqu’à 1 mètre au dessus du plan de la table
Certains auteurs préconisent une prémédication par du valium en intra-rectal
Sur l’effet d’élévation de la pression hydrostatique, le recul du boudin est très souvent obtenu. A ce moment,
soit la désinvagination est facile, soit ce qui est souvent le cas, on observe un blocage de boudin qui réalise
une image lacunaire de sur le bord interne du caecum. Si cet arrêt persiste au delà de 4-5 min, il serait
préférable de laisser l’enfant évacuer, l’effort d’exonération favoriserait la réduction complète, il faut faire
alors un nouveau remplissage. La réduction hydrostatique n’est certaine que si on obtient une large
imprégnation du grêle sur 20 à 30 cm avec disparition de l’image lacunaire intra-caecale.
Lorsque la réduction est jugée réussie, il est préférable de garder l’enfant sous surveillance clinique en milieu
hospitalier pendant 1 à 2 jours
En cas d’échec de la réduction ou de doute sur son caractère complet, l’enfant doit être opéré
A.Mesfioui
b. La réduction par insufflation gazeuse :
Cette méthode permet un regain d’intérêt actuellement mais n’est intéressante qu’à titre thérapeutique.
L’appareillage est simple nécessitant une pompe d’insufflation avec le contrôle de la pression intra-colique
Les images sont superposables à celles du lavement opaque avec les mêmes difficultés de réduction
L’irruption brutale et massive d’air dans le grêle signe la désinvagination
Le risque de perforation semble faible
La surveillance est la même et un contrôle échographique immédiat après réduction est tout à fait possible
c. La réduction hydrique :
Même principe que celui de lavement baryté mais on utilise ici à la place un produit hydrosoluble, le boudin
est suivie sous contrôle sous contrôle échographique
d. La chirurgie :
Technique :
La Voie d’abord : une incision transversale iliaque droite permet de traiter l’ensemble de lésions rencontrés et
assure une excellente cicatrice. Cette incision transversale peut être facilement agrandie au besoin.
Dans les formes situées en aval de l’angle colique droit ou les formes compliquées :
La désinvagination se fait après extériorisation du boudin hors de l’abdomen, par pression douce et
constante sur la tête du boudin, sans jamais tirer sur l’intestin d’amont
Après désinvagination, il faut apprécier la vitalité de l’anse désinvaginée. Si elle se recolore bien et
apparaît saine, elle est réintégrée
Si la désinvagination s’avère impossible ou si l’anse apparaît infarcie, la résection intestinale
La résection est généralement suivie d’anastomose termino-terminale sauf si l’état local ne le permet pas
Indications :
1- I.I.A. idiopathique du nourrisson :
La réduction hydrostatique est utilisée en première intention sauf contre-indication absolue, le
tableau d’occlusion franche ou de péritonite. Dans ce cas, la chirurgie est indiquée d’emblée.
Dans tous les autres cas, l’intervention chirurgicale n’est indiquée qu’après échec de la réduction
hydrostatique ou s’il y a un doute sur le caractère complet de la réduction.
2- I.I.A.secondaire :
Chez un nourrisson de moins de 2 mois et un enfant de plus de 2ans. Le traitement est toujours
chirurgical. Ce traitement permet le traitement de l’invagination et de la cause de cette
invagination. Il varie en fonction de l’étiologie
Pronostic :
Conclusion :