Vous êtes sur la page 1sur 7

G Model

GOFS-3719; No. of Pages 7

Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Revue de la littérature

L’hyperlaxité vaginale : sémiologie, diagnostic et traitements


Vaginal laxity: Semiology, diagnosis and treatments
Khalid Ouazzani Taibi a,*, Camille Armengaud a, Arnaud Fauconnier a,b
a
Service de gynécologie-obstétrique, centre hospitalier Intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye, 10, rue du champ Gaillard, 78303 Poissy cedex,
France
b
Unité de recherche 7285 « Risques cliniques et sécurité en santé des femmes et en santé périnatale »(RISCQ), UVSQ, université Paris-Saclay, 78180 Montigny-
le-Bretonneux, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Historique de l’article : Objectif. – L’hyperlaxité vaginale touche 24 à 38 % des patientes mais est encore mal connue et peu
Reçu le 24 août 2023 étudiée. L’objectif de cet article est de faire un état des lieux des connaissances scientifiques sur sa
Accepté le 6 novembre 2023 définition, ses critères diagnostiques et ses traitements.
Disponible sur Internet le xxx
Méthodes. – Nous avons réalisé une revue non systématique de la littérature incluant tous les articles
originaux en langue anglaise et française concernant la définition, les critères diagnostiques et les
Mots clés : traitements de l’hyperlaxité vaginale en utilisant les bases de données Cochrane, Embase, Medline,
Hyperlaxité vaginale
PubMed et Science Direct.
Hiatus génital
Radiofréquence
Résultats. – Il s’agit d’une sensation de relâchement vaginal excessif pouvant altérer la qualité des
Laser rapports sexuels. Le facteur de risque principal serait l’accouchement par voie basse. La perception
Chirurgie d’hyperlaxité vaginale serait associée à une distensibilité du muscle élévateur de l’anus plus élevée
pouvant être appréhendée à l’examen clinique par les mesures du hiatus génital et de la longueur du
périnée (mesures GH et PB de la classification POP Q) en Valsalva ou par la mesure de l’aire hiatale du
muscle releveur de l’anus à l’échographie translabiale en Valsalva. Bien que la rééducation périnéale soit
un traitement fréquemment prescrit en première ligne, les données de la littérature sont insuffisantes
pour valider son efficacité dans cette indication. La colpopérinéorraphie avec myorraphie des releveurs,
surtout évaluée en cas de prolapsus, est associée à des taux élevés de satisfaction mais expose à un risque
de dyspareunie. Les nouvelles techniques non chirurgicales telles que la radiofréquence ou le laser
vaginal semblent être associées à des taux d’amélioration plus faibles que les techniques chirurgicales
mais elles sont moins invasives. Leur efficacité et leurs effets à long terme restent encore incertains ce qui
limitent leur application dans cette indication.
Conclusion. – L’hyperlaxité vaginale est une affection fréquente et impactant la qualité de vie et la
fonction sexuelle. D’autres études doivent être entreprises pour mieux comprendre sa physiopathologie
et le traitement optimal.
C 2023 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

A B S T R A C T

Keywords: Objectives. – Vaginal laxity concerns 24 to 38% of women but it’s still poorly understood and studied. The
Vaginal laxity objective of this study is to do an inventory of current scientific knowledge about its definition, its
Genital hiatus
diagnostic criteria, and treatments.
Radiofrequency
Methods. – We conducted a non systematic review of literature including original articles in French and
Laser
Surgery
English about the definition, diagnostic criteria and treatments of vaginal laxity using data bases such as
Cochrane, Embase, Medline, PubMed et Science Direct.
Results. – It is a feeling of excessive looseness that can alter the quality of sexual intercourses. The main
risk factor is vaginal delivery. The feeling of vaginal laxity appears to be linked to an excessive
distensibility of the levator ani muscle that can be evaluated during physical examination by the

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : khalid.ouazzanitaibi@gmail.com (K.O. Taibi).

https://doi.org/10.1016/j.gofs.2023.11.002
2468-7189/ C 2023 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier, L’hyperlaxité vaginale : sémiologie, diagnostic et traitements,
Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie, https://doi.org/10.1016/j.gofs.2023.11.002
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

measure of the genital hiatus and the perineal body (GH and PB measures from the POP-Q classification)
during vasalva or by the measure of genital hiatus area by translabial sonography during valsalva.
Although pelvic muscle training is currently prescribed as a first line treatment, data are limited to
confirm its effectiveness in this affection. Colpoperineorraphy with levator ani myorraphy which was
mostly evaluated in case of genital prolapse is associated with a high success rate but is at risk of
dyspareunia. New nonsurgical treatments such as radiofrequency and vaginal laser seems to lead to
lower success rate than surgical treatments but they are less invasive. Their effectiveness and long-term
effects are still unknown which restrict their application in this condition.
Conclusion. – Vaginal laxity is a frequent condition that impacts on the quality of life and sexual
function. Further studies should be conducted to better understand its physiopathology and the optimal
treatment.
C 2023 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction accouchements par voie basse et à des symptômes de prolapsus


des organes pelviens (POP) [6].
L’hyperlaxité vaginale est définie comme une sensation de En effet, l’accouchement par voie basse peut entraı̂ner des
relâchement vaginal excessif [1]. Cette symptomatologie est lésions du plancher pelvien notamment des avulsions des muscles
source d’ un inconfort pouvant affecter la fonction sexuelle et élévateurs de l’anus [8–10] à l’origine d’une augmentation du
les relations de couple [2]. Bien que fréquent, il s’agit d’un diamètre du hiatus génital (Annexe S1). Cependant, la gêne est
symptôme sous-estimé probablement en raison de la gêne des variable d’une patiente à l’autre [8]. Le lien physiopathologique
patientes à la rapporter à leurs praticiens, et du manque de avec le symptôme d’hyperlaxité vaginale est mal connu.
connaissances sur ses causes physiopathologiques et ses traite- En raison de facteurs de risque communs, l’hyperlaxité vaginale
ments [3]. est considérée par certains auteurs comme un symptôme
Les causes et les mécanismes physiopathologiques sont encore précurseur d’un prolapsus urogénital débutant [11] sans que des
mal connus et les traitements proposés peu évalués. Dans cette données objectives aient pu valider cette hypothèse. Une étude
revue narrative de la littérature, nous avons souhaité faire une observationnelle rétrospective [12] incluant 531 patientes référées
mise au point clinique sur les données disponibles sur l’hyperlaxité à une clinique urogynécologique en raison de symptômes de
vaginale et ses traitements. La recherche a porté sur les articles en dysfonctionnement du plancher pelvien a montré une association
langue anglaise et française, en utilisant les bases de données divergente entre l’âge et les symptômes de prolapsus (sensation de
Cochrane, Embase, Medline, PubMed et Science Direct. Les mots boule vaginale) et d’hyperlaxité vaginale. En effet, la fréquence de
clés étaient : vaginal laxity ; genital hiatus ; female sexual la sensation d’hyperlaxité vaginale diminuait avec l’âge (contrai-
dysfonction ; radiofrequency ; laser ; surgery. rement à celle des symptômes de boule vaginale ou de prolapsus
extériorisé). Ceci peut être en lien avec la présence d’une vie
1.1. Définition et épidémiologie sexuelle active puisque que le symptôme d’hyperlaxité vaginale
était significativement plus fréquent chez les patientes actives
En 2018 l’Association internationale d’UroGynécologie (IUGA) sexuellement. Parmi les patientes présentant un prolapsus génital
et la société internationale de la continence (ICS), dans un rapport asymptomatique, seulement 5 % rapportait un symptôme de
conjoint, définissait l’hyperlaxité vaginale comme une sensation de béance vaginale. Par conséquent, l’hyperlaxité vaginale ne sem-
relâchement vaginal [1]. La définition d’hyperlaxité vaginale blerait pas être un symptôme précoce de prolapsus.
repose donc, par définition, sur les symptômes rapportés par la L’évaluation du symptôme d’hyperlaxité vaginale peut être
patiente. Ce symptôme est généralement associé à la perception aidée par l’utilisation du Vaginal Laxity questionnaire (VLQ)
d’une altération de la qualité des rapports sexuels. Il peut être (Annexe S2). Il s’agit d’un autoquestionnaire permettant à la
également associé à d’autres symptômes évocateurs : perception patiente de grader sa sensation de relâchement vaginal sur une
de gaz vaginaux, rétention liquidienne vaginale, perte de sensation échelle de 1 à 7, 1 étant très lâche et 7 très serré. Ce questionnaire a
lors des rapports sexuels [4]. Les gaz vaginaux se définissent été conçu pour évaluer l’évolution de la perception d’hyperlaxité
comme l’émission de bruits aériques par la cavité vaginale. Ils vaginale dans une étude sur le traitement par radiofréquence
surviennent la plupart du temps lors de rapport sexuel ou [3]. Cependant, la validité et la reproductibilité de cet outil n’ont
d’activités physiques qui favorisent la pénétration d’air intrava- pas fait l’objet d’études ce qui peut limiter son interprétation.
ginal qui va s’évacuer au cours relâchement musculaire avec Le questionnaire Female Sexual Function Index (FSFI) (Annexe
émission de bruit [4] Ils seraient favorisés par une faiblesse du S3) est également fréquemment utilisé dans les études évaluant
plancher musculaire pelvipérinéal. Une étude rétrospective les traitements proposés dans l’hyperlaxité vaginale. C’est un
saoudienne [5] portant sur 376 femmes consultant dans un service questionnaire d’autoévaluation en 19 points conçu pour évaluer
d’urogynécologie retrouve une corrélation forte entre l’hyperlaxité la fonction sexuelle féminine. Il comprend six domaines : désir
vaginale et la présence de gaz vaginaux (OR ajusté 15,5 ; IC 95 %, [deux items], excitation [quatre items], lubrification [quatre
6,9–34,6, p < 0,001). Cependant, le lien de causalité entre ces items], orgasme, satisfaction, douleur [trois items chacun]. Le
2 symptômes ne peut être affirmé, d’autant plus que les gaz score maximum est de 36 et un score faible indique une
vaginaux peuvent survenir de façon physiologique. dysfonction sexuelle plus marquée. Un seuil inférieur à 26.55 a
La prévalence des femmes rapportant le symptôme d’hyper- été choisi pour discriminer les patients présentant une dysfonc-
laxité vaginale est estimée à 24 à 38 % (dans des études chez les tion sexuelle basée (définition basée sur le DSM-IV) [13]. Cet outil
patientes consultant des unités d’urogynécologie) [6,7]. Dans une a été validé en 2005 [14], retrouvant une excellente fiabilité et un
étude observationnelle regroupant 337 patientes consultant dans bonne reproductibilité (corrélation test-retest Kappa entre
une unité d’urogynécologie, 24 % des patientes rapportaient le 0,79 to 0,88). Ce questionnaire n’évalue toutefois pas spécifi-
symptôme d’hyperlaxité vaginale. Celles-ci avaient une moyenne quement le symptôme d’hyperlaxité vaginale. De plus, la
d’âge de 57 ans avec des extrêmes allant de 19 à 84 ans. différence minimale cliniquement significative [MCID] de ce
L’hyperlaxité vaginale semblait être associée à un âge jeune, aux score n’a pas été étudiée [15].

2
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

Le questionnaire International Consultation on Incontinence Ces études suggéreraient que la distensibilité du muscle
Modular Questionnaire – Vaginal symptoms questionnaire (ICIQ- élévateur de l’anus à l’effort serait d’avantage prédictif d’une
VS) (Annexe S4) a été évalué en 2006 [15]. Cet autoquestionnaire sensation de béance vaginale qu’une mesure statique, sans qu’un
permet une évaluation de la sévérité des symptômes vaginaux seuil diagnostique soit défini dans la littérature. Cependant, la
fréquemment présents dans les pathologies pelvipérinéales, des plupart des études évaluant les traitements de l’hyperlaxité
symptômes sexuels associés et leurs impacts sur la qualité de vie. vaginale utilise comme définition anatomique une valeur du GH
Les 14 items sont répartis en 3 domaines : un domaine concernant supérieure ou égale à 4 cm en poussée associée à des symptômes
les symptômes vaginaux (8 questions, score de 0 à 53), un domaine d’hyperlaxité vaginale. Dans une étude épidémiologique améri-
concernant la qualité des rapports sexuels et de la relation de caine portant sur 394 patientes de la population générale, la
couple (3 questions, score de 0 à 58) et un domaine concernant mesure moyenne du gh était de 3,4 cm (IC à 95 % : 3,3–3,6). La
l’impact sur la qualité de vie (1 question notée de 0 à 10). Parmi les mesure de 4 cm correspondait au 75e percentile [21]. Ce seuil étant
questions relatives aux symptômes vaginaux, la question 4 « Sen- arbitraire, il convient de l’interpréter en fonction de la plainte
tez-vous que votre vagin est trop lâche ? » se rapporte au exprimée par la patiente. De nouvelles études seront nécessaires
symptôme d’hyperlaxité vaginale. Le questionnaire a montré une afin de mieux évaluer les critères diagnostiques cliniques ou
bonne validité, une bonne reproductibilité au test-retest (Kappa échographiques de l’hyperlaxité vaginale.
entre 0,58 and 1,0) et une bonne sensibilité au changement [15]. Il
existe également une version courte du questionnaire.
3. Traitements

2. Évaluation clinique et paraclinique 3.1. Abstention

La traduction anatomique de l’hyperlaxité vaginale est incer- En pratique clinique, il est fréquent que le symptôme de béance
taine. Plusieurs études ont évalué les facteurs anatomiques vaginale soit rapporté par la patiente après une grossesse. En effet,
corrélés au symptôme de béance vaginale. la gêne est d’autant plus marquée qu’elle apparaı̂t comme un
Le paramètre le plus étudié est le diamètre du hiatus génital qui changement par rapport à l’état antérieur.
peut être appréhendé par les mesures périnéales de la classifica- Nous ne disposons pas de données sur l’évolution du symptôme
tion POP-Q [16]. En effet, dans une étude rétrospective observa- au cours du temps. Dans le cadre du prolapsus génital, les données
tionnelle [6] regroupant 324 patientes atteintes de troubles de la littérature rapportent une amélioration des symptômes et de
pelvipérinéaux, la somme des mesures de l’hiatus génital (gh, la sévérité du prolapsus génital dans l’année suivant l’accou-
distance entre le méat urinaire et la fourchette vulvaire) et de la chement. Ceci est en lien avec des changements biomécaniques et
longueur du périnée (pb, distance entre la fourchette vulvaire et le hormonaux survenant en cours de grossesse et se normalisant
centre de l’anus) en manœuvre de Valsalva était significativement progressivement en post-partum [22]. Des séquelles peuvent être
plus élevée chez les patientes rapportant une sensation de béance favorisées par des avulsions des releveurs de l’anus et l’altération
vaginale (8,4 vs 7,6 cm ; p < 0,001). Cette mesure est pertinente des structures de support au cours de l’accouchement. En effet, un
puisqu’elle est facile à réaliser et reproductible. En effet, la essai prospectif comparatif chinois comparant les valeurs du POP-
reproductibilité interobservateur et intraobservateur de la mesure Q en post-partum chez 110 patientes ayant accouché après
du hiatus génital est bonne (respectivement, Rho = 0,91 ; tentative de voie basse ou césarienne programmée a révélée dans
p < 0,001 et Rho = 0,81, p < 0,001), tout comme la mesure de la les 2 groupes une amélioration progressive des valeurs Aa/Ba
longueur du périnée (Rho = 0,51 ; p < 0,001 et 0,6, (mesure du colpocèle antérieur) et C (mesure de l’hystérosptose)
p < 0,001 respectivement) [17]. dans l’année qui suivait l’accouchement. La mesure du gh restait
L’aire hiatale du muscle releveur de l’anus mesurée lors d’une inchangée au cours de l’année qui suivait l’accouchement quelle
manœuvre de Valsalva à l’échographie translabiale (Annexe S5) que soit la voie d’accouchement [23]. Ces données ne plaident pas
était également significativement plus importante que chez les en faveur de l’abstention thérapeutique chez les patientes
patientes rapportant une béance vaginale. À noter qu’une avulsion consultant pour une béance vaginale symptomatique sans prola-
du muscle élévateur de l’anus était plus souvent retrouvée dans le psus génital associé dans la première année du post-partum.
groupe béance vulvaire en comparaison au groupe pas de béance Cependant dans notre pratique, par similitude avec les données
vulvaire sans que ce soit statistiquement significatif [12]. concernant les autres troubles de la statique pelvienne du post-
Une autre étude rétrospective menée sur 490 patientes [18] partum, nous respectons un intervalle libre de 1 an après
retrouvait des mesures du diamètre antéropostérieur et du l’accouchement pour proposer un traitement invasif, en dehors
diamètre coronal du muscle releveur de l’anus par échographie de la rééducation périnéale qui trouve là toute sa place.
translabiale 4D lors d’une manœuvre de Valsalva du muscle
releveur de l’anus significativement plus élevées chez les patientes 3.2. La rééducation pelvipérinéale
rapportant une béance vaginale. Les mêmes mesures réalisées en
position statique ne différaient pas en fonction de la présence ou La rééducation pelvipérinéale consiste à réaliser sous supervi-
non d’un symptôme d’hyperlaxité vaginale. L’échographie trans- sion d’un professionnel de santé ou de façon autonome des
périnéale nécessite une courbe d’apprentissage et n’est pas réalisée contractions et relaxations volontaires des muscles pelviens et
de façon courante en France. Cependant, de nombreuses études ont périnéaux (exercices de Kegel). Elle peut être accompagnée d’un
évalué la reproductibilité des mesures du muscle releveur de l’anus biofeedback manuel ou instrumental.
et du hiatus urogénital (Annexe S5) avec de bons résultats. L’étude Plusieurs études ont montré une efficacité de la rééducation
de Santoro et al. retrouve une reproductibilité interobservateur de périnéale en cas de prolapsus génital sur la sensation de boule
0,66 ; 0,89 et 0,81 des mesures de longueur, largeur et de l’aire, vaginale, sur l’importance du prolapsus (en cas de prolapsus de
hiatus silhouetté par le pourtour du muscle releveur de l’anus grade 2) et sur son impact sur la qualité de vie[20,24].
respectivement [19] Dans l’étude de Braekken et al. [20], les Dans ce contexte, la rééducation périnéale est un traitement
coefficients de corrélation intraclasse (test-retest) des mesures fréquemment prescrit en première ligne par analogie dans la
antéropostérieur, de largueur et d’aire du muscle releveur de l’anus pratique clinique dans les cas de béance vaginale symptomatique
étaient respectivement de 0,61 ; 0,72 et 0,56. dans l’espoir de restaurer le tonus des muscles pelviens et réduire

3
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

les symptômes. Cependant, les données sont pauvres concernant identique ou pire chez 16 (69,6 %), 2 (8,7 %) et 5 (21,7 %) des
son efficacité dans cette indication. Un essai randomisé étudiant patientes respectivement. Sur l’indice d’amélioration globale des
les exercices de rééducation périnéale à 6 mois du post-partum sur patientes PGI-I, les patientes ont déclaré se sentir beaucoup mieux,
la fonction sexuelle évaluée à l’aide du questionnaire International mieux, légèrement mieux et sans changement chez 10 (43 %), 5
Consultation on Incontinence Modular Questionnaire – Vaginal (22 %), 5 (22 %) et 3 (13 %) d’entre elles respectivement. Cependant
symptoms questionnaire (ICIQ-VS) n’a pas retrouvé d’amélioration une dyspareunie de novo a été signalée par 11/18 (61 %) patientes,
comparé à l’absence de rééducation périnéale. On retrouvait en raison d’un rétrécissement introital (n = 2), d’une sensation
cependant un symptôme d’hyperlaxité vaginale (question 4 du d’hyperlaxité persistante (n = 1) et d’une sécheresse vaginale
questionnaire) significativement plus rare chez les patientes (n = 1).
présentant un défect du muscle releveur de l’anus après Cependant, il s’agit d’études de faibles effectifs, non compara-
rééducation périnéale comparativement au groupe contrôle (RR tives, et pour certaines ne rapportant pas une technique opératoire
0,55 ; IC à 95 % : 0,31–0,95, p < 0,05) [25]. Cependant, on ne standardisée.
retrouvait pas de corrélation entre l’amélioration des symptômes Les complications de la colpopérinéorraphie peuvent être
et l’évolution de la force et l’endurance du muscle releveur. précoces : hémorragie, désunion des sutures, infection, plaie
Plusieurs essais randomisés ont évalué l’effet des exercices de rectale, douleurs fessières importantes dans les semaines suivant
rééducation périnéale sur la fonction sexuelle et la qualité de vie l’intervention, constipation ou tardives : dyspareunie, manque de
sexuelle en post-partum (évalué par des questionnaires validés). lubrification[29,32].
Ceux-ci rapportaient des effets discordants. Une méta-analyse La dyspareunie séquellaire est la complication la plus redoutée
retrouve une amélioration de la fonction sexuelle après rééduca- chez ses patientes consultant pour un symptôme induisant une
tion périnéale (RR = 0,462 [0,117 to 0,806]) dans le post-partum dysfonction sexuelle.
[26]. Il est possible que cette amélioration passe par la restauration D’autres techniques ont été développées dans l’espoir de
de la laxité et de la fermeture vaginale mais ce n’est pas réduire les complications et le risque de dyspareunie séquellaire.
formellement établi. Parmi celles-ci, la plicature bilatérale des muscles puborectaux
[33] consiste à réaliser une plicature longitudinale de chaque
3.3. Les traitements chirurgicaux muscle pubo-rectal homolatéral après incision périnéale en regard
de la ligne hyménéale. Cette technique permet une réduction du
La technique la plus utilisée est la colpopérinéoorraphie hiatus génital sans abord de la fourchette vulvaire. Cette technique
postérieure avec myorraphie des releveurs. Elle a été initialement a été évaluée chez 69 patientes ayant eu une cure de prolapsus par
décrit dans le traitement de la rectocèle basse et de la béance voie basse avec renfort prothétique. Le gh moyen postopératoire
vaginale associée [27,28]. était de 31 et 35 mm à 6 semaines, 6 et 12 mois, par rapport à
Elle consiste à aborder la fourchette vulvaire par une incision 65 mm en préopératoire (p < 0,001). Quatre-vingt-sept pour cent
triangulaire ou losangique et la partie basse de la cloison vaginale, des patientes présentant une activité sexuelle rapportaient une
à rapprocher sur la ligne médiane la partie basse des muscles amélioration de la qualité des rapports sexuels. Les complications
puborectaux droit et gauche (myorraphie des releveurs) et réaliser étaient mineures de l’ordre de 3 % avec un seul cas de dyspareunies
une périnéorraphie postérieure à partir de l’incision triangulaire ou séquellaires.
losangique. Elle peut être associée à un traitement de la rectocèle Hans-Peter Dietz [6] a également rapporté une technique
moyenne et basse par plicature du fascia pré-rectal. Elle permet opératoire visant à réduire l’élargissement du hiatus génital par
ainsi une réduction de la hauteur du hiatus génital. mise en place d’une prothèse pubo-rectale dans l’objectif de
Validée dans le traitement de la rectocèle, peu d’études ont réduire le risque de récidive du prolapsus génital. La prothèse
évalué cette technique en cas de béance vulvaire isolée. Une série pubo-rectale est passée au niveau retro-anal sous le raphé ano-
multicentrique prospective [29] de 258 patientes ayant subi une coccygien puis à travers le foramen obturateur de façon bilatérale
chirurgie vulvopérinéale fonctionnelle rapportait 71 ayant béné- et amarrée au périoste de la branche inférieure du pubis et tendue
ficié d’une colpopérinéorraphie pour hyperlaxité vaginale. À avec pour objectif une mesure gh+ pb inférieure à 7 cm. Cette
42 mois, 83 % des patientes se disaient satisfaites de la chirurgie technique a été évaluée dans une série prospective de 115 patientes
avec un taux de complications de 8,5 % (dyspareunie, infection, bénéficiant d’une cure de prolapsus par voie vaginale avec renfort
douleurs ou saignements) et une amélioration significative de la prothétique avec un suivi à 24 mois. On notait une réduction
qualité des rapports sexuels dans 86 % des cas. significative de l’aire du hiatus génital mesuré par échographie
Une étude observationnelle monocentrique prospective [30] translabiale (Annexe S5) en postopératoire (43,5 vs 31,8 cm2 à
portant sur 79 patientes rapportant une hyperlaxité vaginale 24 mois ; p < 0,001). Cependant, cette série n’a pas évalué la
montre une amélioration significative du score FSFI à 6 mois d’une fréquence et l’évolution du symptôme de béance vaginale. De plus,
colpopérinéorraphie (24,2  3,1 en postopératoire vs 26,9  3,4 en on notait un taux de dyspareunies important (16 % à 3 mois et 25 %
postopératoire, p < 0,001). Les domaines du score concernant la à 24 mois) et une nécessité de reprise chirurgicale chez 3 patientes
libido, de l’excitation, de l’orgasme et de la satisfaction se sont du fait d’une complication de la prothèse pubo-rectale. Ces
améliorés de manière significative, mais on a noté un niveau élevé de résultats sont décevants et l’auteur lui-même ne recommande
dyspareunie (46 %) et une réduction significative du domaine du score pas cette technique.
concernant la lubrification vaginale (p < 0,001). Ces études, bien que novatrices, n’ont évaluées spécifiquement
Une étude rétrospective observationnelle monocentrique [31] le symptôme de béance vaginale et n’ont également pas été
portant sur 27 patientes ayant une hyperlaxité vaginale, (définie comparées à la colpopérinéorraphie avec myorraphie des releveurs
par un GH  4 cm et un symptôme d’hyperlaxité vaginale) et ayant chez des patientes présentant une béance vaginale isolée (sans
bénéficié d’une colpopérinéorraphie à une plicature des muscles prolapsus génital associé).
releveurs de l’anus a montré une amélioration du score post-
opératoire moyen de santé sexuelle du PPSSQ (score moyen : 86,7/ 3.4. Techniques mini-invasives
100 ; écart-type 5,8 ; intervalle 16,7–93,3) et du score moyen de
gêne et de douleur (score moyen :27,5/100 ; écart-type 26,0 ; Ces techniques, qui sont promues par l’industrie, qui vend le
intervalle 0–80). La sexualité postopératoire a été jugée meilleure, matériel nécessaire à leur réalisation, ont l’avantage d’être moins

4
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

Tableau 1
Données de la littérature radiofréquence/Laser et hyperlaxité vaginale.

Nom de l’étude Type d’étude Effectif/Intervention Critères de mesure Résultats


Effect of Single-Treatment, Étude multicentrique Groupe FSFI–FSDS-R À 6 mois post traitement :
Surface-Cooled randomisée radiofréquence : Évaluation à 1,3, 6 mois Patiente ne rapportant d’hyperlaxité vaginale : 43,5 vs
Radiofrequency Therapy on Simple aveugle 123 patientes après traitement 19,6 % (p = 002) dans les groupes radiofréquence vs placebo
Vaginal Laxity and Female prospective contre Groupe placebo : Les différences dans les scores totaux FSFI et FSDS-R (Active
Sexual Function: The VIVEVE I placebo 63 patientes vs Sham) étaient de 1,8 (p = 0,031) et de 2,42 (p = 0,056),
Randomized Controlled Radiofréquence respectivement, en faveur du traitement actif
Trial. Michael Krychman et al. Effets indésirables liés au traitement ont été signalés par
J Sex Med 2017 [36] 11,1 et 12,3 % des sujets dans les bras Active et Sham,
respectivement
Radiofrequency Treatment of Étude observationnelle 24 patientes traitement FSFI à un mois et 6 mois Diminution de l’hyperlaxité vaginale chez 67 % des sujets
Vaginal Laxity after Vaginal prospective par radiofréquence après traitement un mois après le traitement et chez 87 % des sujets six mois
Delivery: Nonsurgical Vaginal monocentrique non Radiofréquence après (p < 0,001)
Tightening [3]. Leah S comparative Les scores moyens de la fonction sexuelle se sont
Millheiser et al. J Sex Med améliorés : le score total FSFI avant le traitement était de
2010 27,6, passant à 32,0 à 3 et 6 mois (p < 0,001)
Aucun effet indésirable n’a été signalé
Evaluation of the safety and Étude prospective 27 patientes traitement VLQ à 1 mois Amélioration de l’hyperlaxité vaginale, passant d’une
efficacy of a monopolar multicentrique Radiofréquence perception moyenne de « très très lâche » à « modérément
nonablative radiofrequency Observationnelle serrée » lors de la visite de suivi à un mois
device for the improvement of Non comparative
vulvo-vaginal laxity and
urinary incontinence
[35]. Shelena Lalji et al. J
Cosmet Dermatol 2017
Laxity of the vaginal introitus Étude prospective 30 patientes FSFI–FSDS-R à 1 et Diminution de l’hyperlaxité vaginale au cours du premier
after childbirth: nonsurgical monocentrique Radiofréquence 12 mois mois suivant l’intervention (p < 0,001) et à 12 mois
outpatient procedure for Observationnelle non (p < 0,001)
vaginal tissue restoration and comparative
improved sexual satisfaction
using low-energy
radiofrequency thermal
therapy [34]. Yuki Sekiguchi
et al. J Womens Health 2013
The efficacy and safety of a Essai contrôlé 32 patientes VLQ 50 % des patientes du groupe actif n’ont signalé aucune
combined multipolar randomisé en double Deux groupes FSFI laxité vaginale (VLQ > 4), contre 12 % dans le groupe
radiofrequency with pulsed aveugle Radiofréquence Brink score placebo (p = 0,054)
electromagnetic field 16 patientes Histologie Tous les domaines des mesures et des scores de Brink
technology for the treatment of Placebo A 0, 4 et 12 semaines (p < 0,001), des scores FSFI (p < 0,05) et de la satisfaction
vaginal laxity: a double- 16 patientes des patientes (p < 0,001) ont été significativement
blinded, randomized, sham- Radiofréquence augmentés et plus élevés dans le groupe radiofréquence
controlled trial. Les effets indésirables légers, la douleur et la sensation de
Lasers. Wattanakrai P et al. brûlure, ne différaient pas entre les groupes, à l’exception
[37]. Lasers Med Sci 2022 des démangeaisons, qui étaient significativement plus
importantes dans le groupe placebo (p = 0,014)
L’histologie après les traitements radiofréquence a montré
une néocollagenèse, une néoélastogenèse et une
néoangiogenèse
Treating Vaginal Laxity Using Étude rétrospective 364 patientes Évaluation par un 92,7 % des patientes ont constaté une amélioration des
Nonablative Er:YAG Laser: A monocentrique non Laser Er YAG questionnaire de sensations sexuelles après le traitement au laser à 3 et
Retrospective Case Series of comparative satisfaction de la 12 mois
Patients From 2.5 Years of qualité de la fonction Amélioration de l’hyperlaxité vaginale chez 69 % des
Clinical Practice [38]. Midori sexuelle et la sensation patients évaluée par hétéroévaluation visuelle
Mitsuyuki et al. Sex Med 2020 de laxité en 2 questions
à 3 et 12 mois
Hétéroévaluation
visuelle par un
observateur en aveugle
de photographies
avant/après
The efficacy of erbium-doped Essai contrôlé 42 patientes McCoy Female Pas de différence sur le score MFSQ avant et après
yttrium aluminum garnet Randomisé Laser Er:YAG Sexuality (MFSQ) traitement dans les 2 groupes
(Er:YAG) laser in the treatment 21 patientes questionnaire à 1, 3 et Dans le groupe laser, on a constaté une amélioration
of decreased sexual sensation: Placebo 6 mois significative de la sensation de laxité des patientes à 1 et
a randomized, placebo- 21 patientes Questionnaire de 3 mois (p = 0,002 et 0,004) ainsi que de la satisfaction
controlled trial [39]. Laser Er:YAG satisfaction sexuelle de globale des patientes à 1 et 3 mois (p = 0,003 et 0,001) mais
Sathaworawong et al. Lasers la patiente (élaboré non à 6 mois
Med Sci 2022 pour l’étude) et du Pas de différence entre la sensation de laxité perçue par le
partenaire partenaire avant et après traitement dans les 2 groupes
Échelle numérique de La contraction des muscles du plancher pelvien était
douleur significativement meilleure dans le groupe laser après le
Force musculaire des premier traitement (p = 0,043)
releveurs par Aucun effet indésirable grave n’a été constaté. Le laser
périnéométrie Er:YAG permet d’améliorer les sensations sexuelles
pendant une durée moyenne de 3 mois après le traitement

5
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

invasives, mais le recul est encore faible concernant leur service différait pas entre les 2 groupes. Le taux d’effets indésirables
médical rendu. rapporté était de 11 % comprenant leucorrhées et sécheresse [39].
Le Tableau 1 résume les études principales concernant les
3.4.1. La radiofréquence traitements mini-invasifs en cas d’hyperlaxité vaginale.
La radiofréquence (RF) est un traitement largement utilisé dans
d’autres indications. Son mécanisme d’action est la création d’une 3.4.3. Recommandations sur les nouvelles techniques
énergie thermique qui pénètre profondément dans les tissus pour Devant l’émergence de ces nouvelles techniques, de nombreu-
activer les fibroblastes et stimuler le dépôt de néo-collagène et la ses sociétés savantes dont le collège américain des gynécologues
création d’une néovascularisation. La RF peut délivrer de l’énergie obstétriciens en 2007 et 2017, le Collège royal des gynécologues
soit monopolaire ou bipolaire. La profondeur de pénétration obstétriciens en 2013, la société des obstétriciens et gynécologues
dépend de la disposition polaire. La température requise pour du Canada, le collège royal australien et new zélandais des
l’induction de l’activation fibroblastique et la production de gynécologues obstétricien et la Food and Drug administration
collagène est généralement comprise entre 40–45 8C. Certains américaine [41] ont émis une mise en garde sur ces nouveaux
appareils de radiofréquence sont couplés à des systèmes de traitements, indiquant qu’il n’y avait pas encore dans la littérature
refroidissement qui protègent la muqueuse. des preuves suffisantes de leur efficacité ou de leur innocuité.
De nombreuses séries non comparatives de faibles effectifs ont
rapportés une amélioration de la sensation d’hyperlaxité vaginale
4. Conclusion
et de la fonction sexuelle évaluée par le score FSFI [3] [34,35]. Les
essais randomisés et comparatifs sont plus rares (Tableau 1).
Bien que la rééducation périnéale soit un traitement fréquem-
Une étude multicentrique, prospective, randomisée, compa-
ment prescrit en première ligne, les données de la littérature sont
rative [36] évaluant l’effet de la radiofréquence dans le traitement
insuffisantes pour valider son efficacité dans cette indication,
de l’hyperlaxité vaginale contre placebo (application de la sonde
cependant cette prescription est peu invasive et permet dans notre
de radiofréquence délivrant une dose non thérapeutique de moins
pratique une amélioration voire une guérison dans le post-partum.
de 1 J/cm2) a retrouvé une diminution significativement plus
Dans les formes les plus graves, associées à des délabrements
élevée de la proportion des patientes présentant une hyperlaxité
visibles (et ou mesurables) du hiatus urogénital, la colpopéri-
vaginale (correspondant à un score VLQ  5) dans le groupe
néorraphie avec myorraphie des releveurs, surtout évaluée en cas
radiofréquence à 6 mois (43,5 contre 19,6 %, p = 0,002). Cette
de prolapsus, est associée à des taux élevés de satisfaction mais
différence n’était pas significative à 1 et 3 mois. Elle retrouvait une
expose à un risque de dyspareunie.
amélioration significativement plus marquée du score FSFI dans le
Les nouvelles techniques non chirurgicales, basées sur du
groupe radiofréquence avec une différence ajustée faible de 1,8
matériel commercialisé par l’industrie, telles que la radiofréquence
(p = 0,031). La proportion de patientes présentant une améliora-
ou le laser vaginal semblent être associées à des taux d’améliora-
tion cliniquement significative des scores était de 52 et 42 % pour
tion plus faibles que les techniques chirurgicales mais elles sont
les scores VLQ et FSFI respectivement. Des effets indésirables
moins invasives. Ces techniques, promues par l’industrie font
légers et modérés liés au traitement ont été signalés chez 32 % des
l’objet d’une évaluation en cours avec des résultats semblant
patientes.
encourageant, leur efficacité et leurs effets à long terme restent
Un second essai randomisé thaı̈landais contrôlé contre placebo
encore incertains ce qui limitent leur application dans cette
[37] a retrouvé une amélioration significativement plus forte du
indication en dehors d’études cliniques. La réalisation d’essais
score VLQ à 6 et 12 semaines du début du traitement par
cliniques indépendants avec suivi au-delà de un an mériterait
radiofréquence avec 50 % de patientes rapportant une amélioration
d’être encouragés par les autorités de santé.
cliniquement significative du score et 50 % des patientes ne
rapportant plus d’hyperlaxité vaginale à 6 semaines. Les effets
indésirables comprenaient des douleurs (12,5 %), brûlures (2 %), Déclaration de liens d’intérêts
démangeaisons (4 %), dyspareunies (25 %) (Tableau 1).
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
3.4.2. Le laser CO2/Er YaG
Dérivé de son utilisation en dermatologie, le laser vaginal
Appendix A. Matériel complémentaire
délivre sur toute la longueur du vagin de multiples petits impacts
(DOT) de 200 microns. Le mécanisme d’action est de stimuler la
Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne
régénération du tissu, la production de vaisseaux, de fibroblastes et
de cet article est disponible sur http://www.sciencedirect.com et
de collagène et un épaississement de l’épithélium vaginal va
doi:10.1016/j.gofs.2023.11.002.
s’épaissir.
Le traitement est appliqué par une sonde endovaginale pendant Références
une durée de 5 à 10 minutes. Il est constitué de 3 séances espacées
d’un mois [38,40]. [1] Rogers RG, Pauls RN, Thakar R, Morin M, Kuhn A, Petri E, et al. An international
Urogynecological association (IUGA)/international continence society (ICS)
Plusieurs séries non comparatives de petits effectifs ont joint report on the terminology for the assessment of sexual health of women
rapporté une amélioration de laxité vaginale évalués par le score with pelvic floor dysfunction. Int Urogynecol J 2018;29:647–66. http://
VLQ après traitement par laser vaginal [39,40] et une amélioration dx.doi.org/10.1007/s00192-018-3603-9.
[2] Pauls RN, Fellner AN, Davila GW. Vaginal laxity: a poorly understood quality of
signification de la fonction sexuelle évalué par le score FSFI et
life problem; a survey of physician members of the International Urogyne-
Sexual Satisfaction Questionnaire (SSQ) à 1, 3 et 6 mois mais qui ne cological Association (IUGA). Int Urogynecol J 2012;23:1435–48. http://
persistait pas à 12 et 24 mois. dx.doi.org/10.1007/s00192-012-1757-4.
[3] Millheiser LS, Pauls RN, Herbst SJ, Chen BH. Radiofrequency Treatment of
Un essai randomisé contrôlé contre placebo (application d’une
Vaginal Laxity after Vaginal Delivery: Nonsurgical Vaginal Tightening. J Sex
sonde de laser chauffé à 408 pour mimer l’effet du traitement) sur Med 2010;7:3088–95. http://dx.doi.org/10.1111/j.1743-6109.2010.01910.x.
42 patientes retrouvait une amélioration de l’impression de laxité [4] Amarenco G, Turmel N, Chesnel C, Mezzadri M, Le Breton F, Charlanes A, et al.
significativement meilleur dans le groupe laser 1 et 3 mois mais Gaz vaginaux : revue de la littérature. Prog Urol 2019;29:1035–40. http://
dx.doi.org/10.1016/j.purol.2019.10.004.
pas à 6 mois. L’évaluation de la fonction sexuelle par le [5] Correlates of vaginal laxity symptoms in women attending a urogynecology
questionnaire McCoy Female Sexuality Questionnaire (MFSQ) ne clinic in Saudi Arabia – Talab – 2019 – International Journal of Gynecology &

6
G Model
GOFS-3719; No. of Pages 7

K.O. Taibi, C. Armengaud and A. Fauconnier Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie xxx (xxxx) xxx–xxx

Obstetrics – Wiley Online Library n.d. https://obgyn.onlinelibrary.wiley.com/ [24] Hagen S, Stark D. Conservative prevention and management of pelvic organ
doi/10.1002/ijgo.12810 (accessed October 29, 2023). prolapse in women. Cochrane Database Syst Rev 2011. http://dx.doi.org/
[6] Dietz HP, Stankiewicz M, Atan IK, Ferreira CW, Socha M. Vaginal laxity: what 10.1002/14651858.CD003882.pub4.
does this symptom mean? Int Urogynecol J 2018;29:723–8. http://dx.doi.org/ [25] Kolberg Tennfjord M, Hilde G, Staer-Jensen J, Siafarikas F, Engh ME, Bø K. Effect
10.1007/s00192-017-3426-0. of postpartum pelvic floor muscle training on vaginal symptoms and sexual
[7] Campbell P, Krychman M, Gray T, Vickers H, Money-Taylor J, Li W, et al. Self- dysfunction-secondary analysis of a randomised trial. Int J Obstet Gynaecol
Reported Vaginal Laxity-Prevalence, Impact, and Associated Symptoms in 2016;123:634–42. http://dx.doi.org/10.1111/1471-0528.13823.
Women Attending a Urogynecology Clinic. J Sex Med 2018;15:1515–7. [26] Hadizadeh-Talasaz Z, Sadeghi R, Khadivzadeh T. Effect of pelvic floor muscle
http://dx.doi.org/10.1016/j.jsxm.2018.08.015. training on postpartum sexual function and quality of life: A systematic review
[8] Jung S-A, Pretorius DH, Padda BS, Weinstein MM, Nager CW, den Boer DJ, et al. and meta-analysis of clinical trials. Taiwan J Obstet Gynecol 2019;58:737–47.
Vaginal high-pressure zone assessed by dynamic 3-dimensional ultrasound http://dx.doi.org/10.1016/j.tjog.2019.09.003.
images of the pelvic floor. Am J Obstet Gynecol 2007;197:52.e1-7. http:// [27] Fatton B. Approche chirurgicale vaginale et/ou périnéovaginale des rectocèles.
dx.doi.org/10.1016/j.ajog.2007.04.026. Côlon Rectum 2008;2:71–81. http://dx.doi.org/10.1007/s11725-008-0086-8.
[9] Dietz HP, Wilson PD, Milsom I. Maternal birth trauma: why should it matter to [28] Paniel BJ, Truc JB, Robichez B, Poitout P. Vulvoperineoplasty. Presse Med
urogynaecologists? Curr Opin Obstet Gynecol 2016;28:441–8. http:// 1984;13:1895–8.
dx.doi.org/10.1097/GCO.0000000000000304. [29] Goodman MP, Placik OJ, Benson RH, Miklos JR, Moore RD, Jason RA, et al. A
[10] Abdool Z, Shek KL, Dietz HP. The effect of levator avulsion on hiatal dimension large multicenter outcome study of female genital plastic surgery. J Sex Med
and function. Am J Obstet Gynecol 2009;201:89.e1-5. http://dx.doi.org/ 2010;7:1565–77. http://dx.doi.org/10.1111/j.1743-6109.2009.01573.x.
10.1016/j.ajog.2009.02.005. [30] Abedi P, Jamali S, Tadayon M, Parhizkar S, Mogharab F. Effectiveness of
[11] Graziottin A, Leiblum SR. Biological and psychosocial pathophysiology of selective vaginal tightening on sexual function among reproductive aged
female sexual dysfunction during the menopausal transition. J Sex Med women in Iran with vaginal laxity: a quasi-experimental study. J Obstet
2005;2(Suppl. 3):133–45. http://dx.doi.org/10.1111/j.1743- Gynaecol Res 2014;40:526–31. http://dx.doi.org/10.1111/jog.12195.
6109.2005.00129.x. [31] Al Salehi A, Zemmache MZ, Allegre L, Fatton B, de Tayrac R. Functional and
[12] Alexander JW, Gillor M, Dietz HP. Is vaginal laxity an early symptom of pelvic sexual outcomes following surgical vaginal introital reduction. Prog Urol
organ prolapse? Int Urogynecol J 2022;33:1927–31. http://dx.doi.org/ 2023;33:370–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2023.05.003.
10.1007/s00192-021-04927-3. [32] Pardo JS, Solà VD, Ricci PA, Guiloff EF, Freundlich OK. Colpoperineoplasty in
[13] Meston CM, Freihart BK, Handy AB, Kilimnik CD, Rosen RC. Scoring and women with a sensation of a wide vagina. Acta Obstet Gynecol Scand
Interpretation of the FSFI: What can be Learned From 20 Years of use? J 2006;85:1125–7. http://dx.doi.org/10.1080/00016340600622544.
Sex Med 2020;17:17–25. http://dx.doi.org/10.1016/j.jsxm.2019.10.007. [33] Serrand M, Lefebvre A, Delorme E. Bilateral plication of the puborectal mus-
[14] Sand M, Rosen R, Meston C, Brotto LA. The female sexual function index (FSFI): cles: A new surgical concept for treating vulvar widening. J Gynecol Obstet
a potential ‘‘gold standard’’ measure for assessing therapeutically-induced Hum Reprod 2017;46:545–50. http://dx.doi.org/10.1016/j.jogoh.2017.06.008.
change in female sexual function. Fertil Steril 2009;92:S129. http://dx.doi.org/ [34] Sekiguchi Y, Utsugisawa Y, Azekosi Y, Kinjo M, Song M, Kubota Y, et al. Laxity of
10.1016/j.fertnstert.2009.07.1173. the vaginal introitus after childbirth: nonsurgical outpatient procedure for
[15] Price N, Jackson S, Avery K, Brookes S, Abrams P. Development and psycho- vaginal tissue restoration and improved sexual satisfaction using low-energy
metric evaluation of the ICIQ Vaginal Symptoms Questionnaire: the ICIQ-VS. radiofrequency thermal therapy. J Womens Health 2002 2013;22:775–81.
Int J Obstet Gynaecol 2006;113:700–12. http://dx.doi.org/10.1111/j.1471- http://dx.doi.org/10.1089/jwh.2012.4123.
0528.2006.00938.x. [35] Lalji S, Lozanova P. Evaluation of the safety and efficacy of a monopolar
[16] Bump RC, Mattiasson A, Bø K, Brubaker LP, DeLancey JO, Klarskov P, et al. The nonablative radiofrequency device for the improvement of vulvo-vaginal
standardization of terminology of female pelvic organ prolapse and pelvic laxity and urinary incontinence. J Cosmet Dermatol 2017;16:230–4. http://
floor dysfunction. Am J Obstet Gynecol 1996;175:10–7. http://dx.doi.org/ dx.doi.org/10.1111/jocd.12348.
10.1016/s0002-9378(96)70243-0. [36] Krychman M, Rowan CG, Allan BB, DeRogatis L, Durbin S, Yacoubian A, et al.
[17] Hall AF, Theofrastous JP, Cundiff GW, Harris RL, Hamilton LF, Swift SE, et al. Effect of Single-Treatment, Surface-Cooled Radiofrequency Therapy on Vagi-
Interobserver and intraobserver reliability of the proposed International nal Laxity and Female Sexual Function: The VIVEVE I Randomized Controlled
Continence Society, Society of Gynecologic Surgeons, and American Urogy- Trial. J Sex Med 2017;14:215–25. http://dx.doi.org/10.1016/
necologic Society pelvic organ prolapse classification system. Am J Obstet j.jsxm.2016.11.322.
Gynecol 1996;175:1467–71. http://dx.doi.org/10.1016/S0002- [37] Wattanakrai P, Limpjaroenviriyakul N, Thongtan D, Wattanayingcharoenchai
9378(96)70091-1. R, Manonai J. The efficacy and safety of a combined multipolar radiofrequency
[18] Manzini C, Friedman T, Turel F, Dietz HP. Vaginal laxity: which measure of with pulsed electromagnetic field technology for the treatment of vaginal
levator ani distensibility is most predictive? Ultrasound Obstet Gynecol laxity: a double-blinded, randomized, sham-controlled trial. Lasers Med Sci
2020;55:683–7. http://dx.doi.org/10.1002/uog.21873. 2022;37:1829–42. http://dx.doi.org/10.1007/s10103-021-03438-3.
[19] Santoro GA, Wieczorek AP, Shobeiri SA, Mueller ER, Pilat J, Stankiewicz A, et al. [38] Mitsuyuki M, Štok U, Hreljac I, Yoda K. Treating Vaginal Laxity Using Non-
Interobserver and interdisciplinary reproducibility of 3D endovaginal ultra- ablative Er:YAG Laser: A Retrospective Case Series of Patients From 2.5 Years of
sound assessment of pelvic floor anatomy. Int Urogynecol J 2011;22:53–9. Clinical Practice. Sex Med 2020;8:265–73. http://dx.doi.org/10.1016/
http://dx.doi.org/10.1007/s00192-010-1233-y. j.esxm.2020.01.001.
[20] Braekken IH, Majida M, Engh ME, Bø K. Can pelvic floor muscle training reverse [39] Sathaworawong A, Manuskiatti W, Phatihattakorn C, Ungaksornpairote C, Ng
pelvic organ prolapse and reduce prolapse symptoms? An assessor-blinded, JN. The efficacy of erbium-doped yttrium aluminum garnet (Er:YAG) laser in
randomized, controlled trial. Am J Obstet Gynecol 2010;203:170. http:// the treatment of decreased sexual sensation: a randomized, placebo-con-
dx.doi.org/10.1016/j.ajog.2010.02.037 [e1-7]. trolled trial. Lasers Med Sci 2022;37:581–8. http://dx.doi.org/10.1007/
[21] Trowbridge ER, Fultz NH, Patel DA, DeLancey JOL, Fenner DE. Distribution of s10103-021-03305-1.
pelvic organ support measures in a population-based sample of middle-aged, [40] Kwon T-R, Kim JH, Seok J, Kim JM, Bak D-H, Choi M-J, et al. Fractional CO 2 laser
community-dwelling African American and white women in southeastern treatment for vaginal laxity: A preclinical study: fractional laser treatment of vaginal
Michigan. Am J Obstet Gynecol 2008;198:548. http://dx.doi.org/10.1016/ laxity. Lasers Surg Med 2018;50:940–7. http://dx.doi.org/10.1002/lsm.22940.
j.ajog.2008.01.054 [e1-e6]. [41] Commissioner O of the. Statement from FDA Commissioner Scott Gottlieb, M.D., on
[22] Petros P. The integral system. Cent Eur J Urol 2011;64:110–9. http:// efforts to safeguard women’s health from deceptive health claims and significant
dx.doi.org/10.5173/ceju.2011.03.art1. risks related to devices marketed for use in medical procedures for ‘‘vaginal
[23] Chen Y, Li F-Y, Lin X, Chen J, Chen C, Guess M. The recovery of pelvic organ rejuvenation.’’ FDA 2020. https://www.fda.gov/news-events/press-
support during the first year postpartum. Int J Obstet Gynaecol announcements/statement-fda-commissioner-scott-gottlieb-md-efforts-
2013;120:1430–7. http://dx.doi.org/10.1111/1471-0528.12369. safeguard-womens-health-deceptive-health-claims (accessed February 15, 2023).

Vous aimerez peut-être aussi