Vous êtes sur la page 1sur 1

316 SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 313–317

décrire radiologiquement le devenir d’une cohorte de patientes présentant une Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
PAM, et d’évaluer l’influence de différents facteurs sur son évolution. liens d’intérêts.
Patients et méthodes Étude longitudinale de cohorte. Les patientes incluses http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.208
ont bénéficié d’une évaluation clinico-biologique et radiologique (échographie
et/ou IRM mammaires) à au moins 5 ans d’intervalle.
PA-056
Résultats Soixante femmes ont été suivies sur 7,4 ± 1,7 ans. On observait
une incidence de 3,3 % de cancers et 8 % de phyllodes, et des antécédents Ce que nous apporte l’étude de 675 femmes
sénologiques familiaux dans plus de 40 % des cas. L’évolution radiologique avec IOP
montrait une diminution du nombre de fibroadénomes (FA) dans 55 % des A. Bachelot (Pr) a,∗ , J. Dulon (M.) a , C. Nicolas (Dr) a , M. Leban (Dr) a ,
cas à l’échographie et 36,6 % à l’IRM, associée à une diminution de taille M. Bidet (Dr) b , M. Polak (Pr) b ,
dans 93 % des cas. Une augmentation du nombre de FA était retrouvée dans P. Touraine (Pr) a , Le groupe d’étude des IOPa
a Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière–Charles Foix, Paris, France
40 % des cas, avec souvent une diminution de taille (69,6 % à l’échographie
b Hôpital Necker enfants malades, Paris, France
et 87 % à l’IRM). Un âge plus tardif au diagnostic (p < 0,0001), la grossesse
∗ Auteur correspondant.
(p = 0,005), et la prise de traitement macroprogestatif (p = 0,001), en particu-
lier le lynestrenol (p < 0,05), avaient un effet bénéfique sur l’évolution de la Adresse e-mail : anne.bachelot@aphp.fr (A. Bachelot)
PAM. Objectif Description des caractéristiques cliniques, échographiques hormo-
Discussion Il s’agit de la première étude longitudinale de femmes présen- nales et génétiques d’une cohorte de patientes présentant une insuffisance
tant une PAM. L’évolution radiologique semble favorable et similaire à celle ovarienne précoce.
d’un FA simple. Nous avons identifié des facteurs influençant positivement Patientes et méthodes Étude transversale monocentrique de patientes ayant
l’évolution de la PAM, particulièrement les macroprogestatifs type lynestre- un diagnostic d’IOP et ayant eu une évaluation clinique, hormonale, échogra-
nol. Poursuivre le suivi de notre cohorte permettrait d’approfondir davantage nos phique et génétique (caryotype et Xfragile) au moment du diagnostic.
connaissances sur cette pathologie, notamment concernant le risque de cancer du Résultats Six cent soixante-quinze patientes, âgées en moyenne de 27,8 ans,
sein. ont été incluses dans l’étude. Cinq cent soixante-sept (84 %) patientes présen-
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels taient une aménorrhée secondaire au moment du diagnostic. Les taux d’estradiol
liens d’intérêts. et d’inhibine B étaient significativement plus élevés chez ces patientes par rap-
port aux patientes en aménorrhée primaire. Une histoire familiale était retrouvée
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.207
chez 18 % des patientes. Cent quarante-six (21 %) patientes présentaient une
forme fluctuante d’IOP, caractérisée par la reprise temporaire de cycles mens-
PA-055 truels, la normalisation du taux de FSH ou la survenue d’une grossesse spontanée
Fibrothécome ovarien sécrétant de l’inhibine (4,4 %) après le diagnostic d’IOP. À l’échographie ovarienne, la présence de
A et de l’inhibine B révélé par une FSH follicules était notée chez 44 % des patientes. La présence de follicules était
freinée chez une femme ménopausée associée à des taux d’estradiol et d’inhibine B plus élevés (p < 0,001). Sur le
J. Hugon-Rodin (Dr) a,∗ , N. Kalhorpour (Dr) a , B. Borghèse (Pr) b , plan étiologique, une anomalie du chromosome X étaient retrouvée chez 2 %
C. Bordonne (Dr) c , P.-A. Just (Dr) d , A. Gompel (Pr) a , N. Lahlou (Pr) e des patientes et une prémutation de FMR1 chez 4 % des patientes.
a Université Paris Descartes, unité de gynécologie endocrinienne, hôpital Discussion L’évaluation minutieuse de cette cohorte unique de patientes avec
Port-Royal Cochin, Paris, France IOP permet une meilleure connaissance de l’histoire naturelle de cette mala-
b Université Paris Descartes, service de gynécologie, hôpital Port-Royal die. Cette étude devrait permettre d’améliorer la prise en charge médicale des
Cochin, Paris, France patientes : conseil génétique, information sur la fertilité, sélection de patientes
c Service de radiologie, hôpital Hotel-Dieu, Paris, France candidates à une cryopréservation ovarienne.
d Université Paris Descartes, service d’anatomopathologie, hôpital Cochin,
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
Paris, France liens d’intérêts.
e Université Paris Descartes, unité d’hormonologie, hôpital Cochin, Paris,
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.209
France
∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : justine.hugon-rodin@aphp.fr (J. Hugon-Rodin) PA-057

Introduction La présence d’une FSH freinée, chez une femme ménopausée,


Analyse mutationnelle du gène
doit faire rechercher une tumeur sécrétante. Le fibrothécome ovarien (OFT) POLG1 chez des patientes tunisiennes
est une tumeur, potentiellement sécrétante, habituellement bénigne, du stroma atteintes d’aménorrhée secondaire
ovarien, composée de cellules fibreuses et thécales. M. Tabebi (Mlle) ∗ , R. Sakka (Mme) , L. Keskes-Ammar (Pr)
Observation Nous rapportons le 1er cas de fibrothécome ovarien sécrétant Laboratoire de génétique moléculaire-humaine, Sfax, Tunisie
∗ Auteur correspondant.
de l’inhibine A (INHA) et de l’inhibine B (INHB) chez une femme ménopau-
sée, révélé par un taux de FSH anormalement bas pour son âge. Les taux de Adresse e-mail : mounamouna62@yahoo.fr (M. Tabebi)
LH, d’hCG et d’estradiol étaient par contre dans les normes. Cette dissociation L’aménorrhée secondaire est une maladie génétique qui consiste en un blocage
suggérait une sécrétion d’inhibiteurs de la FSH. Les taux d’INHA et d’INHB de la maturation folliculaire ou un épuisement folliculaire avant l’âge de 40 ans
étaient nettement élevés pour l’âge, respectivement 475 pg/mL et 100 pg/mL avec absence de règles pendant au moins trois mois consécutifs et ce après
alors que l’hormone anti-mullérienne était indétectable. L’imagerie a mis en plusieurs années de cycles menstruels réguliers. En outre, l’ADN polymérase
évidence une masse pelvienne de nature indéterminée. La chirurgie a révélé gamma (POLG1) est une enzyme qui intervient dans la réplication de l’ADN
une masse ovarienne gauche de 10 cm dont l’analyse histologique a permis de mitochondrial et dont la mutation peut être à l’origine d’infertilité féminine.
faire le diagnostic d’OFT. Les taux d’INHA et d’INHB se sont normalisés en Dans ce travail, nous nous sommes proposé de chercher des mutations dans
post-opératoire immédiat. le gène POLG1 chez des patientes infertiles de la population tunisienne. Nous
Discussion Dans la littérature, seul trois cas d’OFT sécrétant de l’INHB ont avons réalisé un séquençage automatique des exons 2, 7, 8, 9, 17, 18 et 21.
été rapportés. Une sécrétion d’INHA n’a jamais été associée à l’OFT. Ce cas Nos analyses montrent la présence d’une répétition du triplet CAG au niveau de
souligne l’importance de l’analyse du ratio FSL/LH dans une démarche diag- l’exon 2 chez 4 patientes infertiles présentant l’aménorrhée secondaire associé
nostique. Une dissociation FSH/LH chez une femme ménopausée doit conduire à une insertion du GTAG au niveau de l’intron 17. De plus, nous avons révélé
à des investigations complémentaires, à la recherche d’une tumeur sécrétant la présence d’une nouvelle substitution de A en T dans le domaine polymérase
des facteurs inhibiteurs, dont les inhibines notamment quand l’estradiolémie est du gène POLG1 qui entraîne l’apparition d’un codon stop prématuré et une pro-
basse. téine tronquée chez une patientes présentant un phénotype sévère d’aménorrhée

Vous aimerez peut-être aussi