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J. Afr. Hépatol. Gastroentérol.

(2010) 4:3-10
DOI 10.1007/s12157-009-0137-2

ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE

Hépatite B chronique : aspects épidémiologique, diagnostique,


thérapeutique et évolutif au centre hospitalier universitaire
Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou
Chronic hepatitis B: epidemiological, diagnosis, therapeutic, and evolutionary aspects
in Yalgado-Ouédraogo teaching hospital in Ouagadougou

R. Sombié · A. Bougouma · O. Diallo · G. Bonkoungou · R. Cissé ·


L. Sangare · R. Sia · K. Serme · D. Ilboudo
© Springer-Verlag France 2010

Résumé Notre étude avait pour but d’étudier les aspects fluctuantes des transaminases. L’ADN-VHB était détectable
épidémiologique, diagnostique, thérapeutique et évolutif de chez 74,3 % des patients testés avec une charge virale
l’hépatite B chronique. moyenne de 1 300 646 UI/ml (6,1 log). Dans l’hépatite
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude clinique obser- chronique AgHBe positif, 71,4 % des patients avaient des
vationnelle prospective que nous avons réalisée, de mai élévations persistantes ou fluctuantes des transaminases.
2005 à juin 2009, dans le service d’hépatogastroentérologie. L’ADN-VHB était détectable chez 89,4 % des patients, avec
Des patients infectés par le virus de l’hépatite B (VHB) ont une charge virale moyenne de 15 000 000 UI/ml (7,1 log).
été recrutés de façon consécutive pendant cette période. Ont Soixante-deux patients ont été traités : 77,7 % étaient
été inclus dans l’étude, les patients âgés de plus de 15 ans AgHBe négatif. La lamivudine a été utilisée chez 60 patients
avec AgHBs positif durant au moins six mois. (96,7 %), l’adéfovir chez un patient et l’entécavir chez un
Résultats : Notre population d’étude était constituée de patient. Les transaminases se sont normalisées dans 71,8 %
433 patients, dont 290 hommes (66,9 %). L’âge moyen était des cas. La réponse virologique était complète chez 25 patients
de 32 ans. L’infection virale B a été découverte lors d’un don (40,3 %) et partielle chez 32 patients (51,6 %). Quatre patients
de sang (53,3 %), à l’occasion d’un bilan de santé (34,1 %), (6,6 %) ont développé une résistance à la lamivudine. Un
bilan pour asthénie, ictère, cytolyse (12,5 %). L’ancienneté du carcinome hépatocellulaire (CHC) est survenu chez un patient
diagnostic du portage de l’AgHBs variait de 1 à 23 ans, avec de 34 ans. Une hépatectomie segmentaire a été réalisée. Dans
une moyenne de 3,3 ± 3,6 ans. L’AgHBe était négatif chez le groupe traité, deux sur 13 patients AgHBe positif (15,4 %)
384 patients (88,6 %). Il s’agissait d’un portage inactif chez ont présenté une négativation de l’AgHBe. Aucun cas de séro-
40 patients (23,2 %). Dans l’hépatite chronique AgHBe néga- conversion de l’AgHBs n’a été observé. Dans le groupe non
tif, 70,3 % des patients avaient des élévations persistantes ou traité, nous avons observé une négativation de l’AgHBe chez
quatre sur 36 patients (11,1 %). La négativation spontanée de
l’AgHBs a été observée chez six sur les 371 patients (1,6 %),
R. Sombié (*) · A. Bougouma · R. Sia · K. Serme · D. Ilboudo avec apparition de l’anticorps anti-HBs chez quatre patients.
Service d’hépatogastroentérologie du centre hospitalier
universitaire Yalgado-Ouédraogo, Ouagadougou, Burkina Faso Mots clés Hépatite B chronique · Épidémiologie ·
09 BP 511 Ouagadougou 09, Burkina Faso
e-mail : docsomb@hotmail.com, docsombf@yahoo.fr
Diagnostic · Traitement

O. Diallo · R. Cissé Abstract The aim of this study was to describe epidemio-
Service de radiologie et d’imagerie médicale du centre hospitalier logical, diagnosis, therapeutic, and evolutionary aspects of
universitaire Yalgado-Ouédraogo, Ouagadougou, Burkina Faso
chronic hepatitis B.
G. Bonkoungou Patients and methods: It is a clinical practice study carried
Service de chirurgie générale et digestive du centre hospitalier out from May 2005 to June 2009 in the Hepatogastroentero-
universitaire Yalgado-Ouédraogo, Ouagadougou, Burkina Faso logy Department of Yalgado-Ouédraogo Teaching Hospital
in Ouagadougou. Patients with chronic hepatitis B have been
L. Sangare
Service de bactériologie–virologie du centre hospitalier followed regularly during this period. We included all
universitaire Yalgado-Ouédraogo, Ouagadougou, Burkina Faso patients aged over 15 with HbsAg-positive over 6 months.
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Results: A total of 433 patients cohort were enrolled among S’il est admis qu’en matière de traitement, de tests de
290 men (66.9%). The mean age was 32 years. Circumstances détection et de quantification de l’ADN du VHB, beaucoup
of finding out chronic hepatitis B were: blood donation de progrès ont été faits, cela n’est vrai que pour les pays
(53.6%), medical checkup (34.1%), asthenia, jaundice, and riches, où l’on dispose de molécules efficaces qui permettent
increased transaminases (12.5%). Duration of HBsAg de contrôler l’hépatite B chez la majorité des patients [7–14].
carrier state varied from 1 to 23 years, with a mean age of Dans notre pratique quotidienne, l’hépatite B chronique
3.3 ± 3.6 years. In HBeAg2 384 patients (88.6%) were pose un problème de santé considérable, du fait du diagnos-
positive. Forty patients (23.2%) had an inactive HBsAg tic tardif de l’infection et de ses complications comme la
carrier status. In HBeAg-negative chronic hepatitis B, cirrhose et le carcinome hépatocellulaire (CHC), et par
70.3% of patients had persistent or intermittent elevation manque de moyens pour le suivi, aussi bien du côté des
in transaminase levels. HBV-DNA was positive in 74.3% patients (manque d’argent) que du côté des structures hospi-
tested patients with a mean viral load of 1,300,646 UI/ml talières (manque de matériel et de médicaments).
(6.1 log). In HBe-positive chronic hepatitis B, 71.4% of Notre étude avait pour but d’étudier les aspects épidémio-
patients had persistent or intermittent elevation in transa- logique, diagnostique, et thérapeutique de l’hépatite B chro-
minase levels. HBV-DNA was positive in 89.4% patients nique dans le service d’hépatogastroentérologie du CHU
with a mean viral load of 15,000,000 UI/ml (7.1 log). We Yalgado-Ouédraogo.
treated 62 patients: 77.7% HBeAg-negative. Sixty patients
(96.7%) have been treated with lamivudine, one patient
with adefovir, and another one with entecavir. In treated Patients et méthodes
patients, 71.8% achieved normalization of transaminase
levels. Virologic response was complete in 25 patients Il s’agit d’une étude clinique observationnelle prospective
(40.3%) and partial in 32 patients (51.6%). In 4 of que nous avons réalisée, de mai 2005 à juin 2009, dans le
60 lamivudine-treated patients, lamivudine resistance service d’hépatogastroentérologie. Nous avons recruté de
occurred in four cases (6.6%). A 34-year-old man presen- façon consécutive une cohorte de 433 patients infectés par
ted a small hepatocellular carcinoma. Partial hepatectomy le VHB pendant cette période.
was performed. In treated patients, HBeAg loss occurred in
2 of 13 HBeAg positive patients (15.4%) and none in Patients
HBsAg. In nontreated patients, HBeAg loss occurred in 4
of 36 patients (11.1%). We observed HBsAg loss in 6 of Au recrutement, après un entretien avec le patient sur les infor-
371 patients (1.6%) and the appearance of HBs antibody in mations (mode de contamination, de prévention et de traite-
four patients. ment) concernant l’infection chronique virale B, un dossier de
suivi médical était constitué pour chaque patient et comportait
Keywords Chronic hepatitis B · Epidemiology · les informations suivantes : état civil, poids, taille, contact télé-
Diagnosis · Treatment phonique, modes de vie, facteurs de risque, données (clinique,
biologique, radiologique, histologique et thérapeutique).
La population d’étude était constituée par les patients :
Introduction
• dépistés pour le VHB par le Centre national de transfusion
sanguine ;
L’Organisation mondiale de la santé estime que plus de deux
milliards d’individus dans le monde sont infectés par le virus • suivis en consultation externe au service d’hépatogastro-
entérologie.
de l’hépatite B (VHB) et que plus de 350 millions souffrent
d’une hépatite B chronique [1–5]. Parmi ces derniers, la Ont été inclus dans l’étude, les patients âgés de plus de
morbidité et la mortalité seront liées dans 15 à 25 % des 15 ans avec un portage de l’AgHBs confirmé sur une durée
cas à une complication hépatique, principalement à une d’au moins six mois et/ou ADN-VHB positif.
cirrhose ou à un cancer du foie [1,2]. Ont été exclus de l’étude, les patients AgHBs négatif lors
En Asie et en Afrique, la plupart des cas d’infection sur- du screening.
viennent pendant la période périnatale et pendant la petite
enfance. L’infection passe souvent inaperçue jusqu’à l’âge Méthodes
adulte où les complications de l’infection chronique com-
mencent à se manifester [1,2,4]. Une consommation de boisson alcoolisée occasionnelle
Avec une prévalence de 15 %, le Burkina Faso fait partie et/ou inférieure ou égale à deux fois par semaine a été
des zones à haute endémicité, où le portage de l’AgHBs est appliquée pour définir la population ne consommant pas
élevé [1,2,6]. d’alcool.
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L’AgHBs et l’ADN-VHB étaient contrôlés tous les six Ponction-biopsie hépatique


mois à un an. Les techniques de détection de l’AgHBs étaient
les suivantes : Determine™ (Abbott) et Elisa (Vidas®). La Une ponction-biopsie hépatique a été faite chez 61 patients
quantification de l’ADN du VHB a été réalisée par PCR en (14,1 %).
temps réel selon la technique Roche : Cobas Ampliprep® et
Cobas TaqMan®, seuil de sensibilité 12 UI. Sérologies virales hépatite delta, hépatite C et VIH
Les transaminases (ALAT) étaient contrôlées régulière-
ment, mensuellement les six premiers mois. En cas de transa- La sérologie virale delta a été faite chez quatre patients.
minases strictement normales, les contrôles étaient espacés, L’anticorps anti-delta était négatif dans trois cas.
tous les quatre à six mois. Une ALAT était considérée L’anticorps anti-VHC était négatif chez 356/363 patients
comme élevée lorsqu’elle était supérieure à deux fois la limite dépistés, soit 98,1 %.
supérieure de la normale. Dans ces cas, la ponction-biopsie La sérologie VIH était négative chez 287/291 patients
hépatique n’était pas systématique. En cas d’anomalie persis- dépistés, soit 98,6 %.
tante ou fluctuante des ALAT (entre 1,5 et 2 fois la limite
supérieure de la normale), une ponction-biopsie hépatique Sérologie AgHBs du partenaire et des enfants
était faite, avec le consentement du patient, en l’absence de
contre-indication. Compte tenu du coût élevé et de l’accessi- Sur 62 patients qui ont effectué le dépistage du partenaire,
bilité moindre de la PCR VHB, l’hépatite B chronique a été
l’AgHBs était négatif dans 53 cas (85,5 %).
définie par l’AgHBs positif et l’ALAT élevée, l’objectif étant Sur 30 patients qui ont effectué le dépistage chez les
de ne pas perdre de vue les patients dont l’ADN-VHB fluctue
enfants, l’AgHBs était négatif dans 26 cas (86,7 %).
et qui serait indétectable à un moment.
Une échographie abdominale initiale était réalisée. En cas
de portage inactif, elle était faite annuellement, et tous les six Portage inactif
mois en cas de cirrhose. En ce qui concerne la cirrhose et le
CHC, les critères diagnostiques ont été (cliniques, biologi- Sur les 172 patients (40 % de la cohorte) qui avaient fait la
ques, endoscopiques, radiologiques) et/ou histologiques. charge virale, 40 patients avaient des transaminases norma-
Un traitement antiviral était institué pour tous les patients les, de façon répétée sur plus de six mois et un ADN-VHB
au moins A2 et/ou F2 sur la grille METAVIR [15] à l’histo- inférieur à 2 000 UI/ml. Dans ce sous-groupe, l’ADN-VHB
logie. Les examens complémentaires (biologie, imagerie) et était indétectable chez huit patients (20 %). Tous les patients
le traitement étaient tous à la charge du patient. Au besoin, étaient AgHBe négatif.
les patients étaient relancés par téléphone pour le suivi. L’examen clinique et l’échographie abdominale étaient
sans anomalies chez tous les patients. Aucun patient n’a
présenté de cirrhose ni de CHC.

Résultats Hépatite chronique AgHBe négatif

Caractéristiques démographiques Nous avons constaté une élévation persistante ou fluctuante


de l’ALAT chez 270 sur 384 patients (70,3 %) dont
Notre population d’étude était constituée de 433 patients, dont 187 hommes (69,3 %).
290 hommes (66,9 %). L’âge moyen était de 32 ans (extrêmes : Les patients de la tranche d’âge 20–34 ans représentaient
17 et 67 ans). L’indice de masse corporelle moyen était de 67 % de l’effectif.
26,3 kg/m2 (extrêmes : 18,3 et 43,3). En ce qui concerne le Cent quatre patients sur 270 (38,5 %) ont pu faire la
mode de vie, 95 % des patients ne consommaient ni alcool ni charge virale. L’ADN-VHB était détectable chez 77 patients
tabac. (74 %). La charge virale moyenne était de 1 300 646 UI/ml
(6,1 log) avec des extrêmes à 13 et 110 000 000 UI/ml.
Circonstances de découverte
Hépatite chronique AgHBe positif
L’infection virale B a été découverte lors d’un don de sang
(53,3 %), à l’occasion d’un bilan de santé (34,1 %), d’une Sur les 49 patients AgHBe positif, 35 d’entre eux (71,4 %)
consultation pour asthénie, ictère, cytolyse (12,5 %). dont 24 hommes (68,6 %) ont présenté une élévation persis-
L’ancienneté du diagnostic du portage de l’AgHBs variait tante ou fluctuante de L’ALAT. La charge virale a été
de 1 à 23 ans, avec une moyenne de 3,3 ± 3,6 ans. L’AgHBe faite chez 19 patients. L’ADN-VHB était détectable chez
était négatif chez 384 patients (88,7 %). 17 patients (89,5 %). La charge virale moyenne était de
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15 000 000 UI/ml (7,17 log), avec des extrêmes à 846 et Traitement chirurgical
110 000 000 UI/ml.
Un patient de 34 ans, AgHBe négatif, a développé un CHC
de 4 cm du segment VII de découverte échographique. Une
hépatectomie segmentaire a été réalisée. Il s’agissait d’un
Patients traités carcinome trabéculaire sur foie cirrhotique.

Soixante-deux patients ont été traités, soit 50 hommes


(80,6 %) et 12 femmes (19,4 %).
Séroconversion
L’AgHBe était négatif chez 49 patients (77,8 %). Un
patient était co-infecté VHB-VHC, et trois patients co-
Dans le groupe traité, sur les 13 patients AgHBe positif,
infectés VHB-VIH.
deux (15,4 %) ont eu une négativation de l’AgHBe. Aucun
La ponction-biopsie hépatique a été faite chez 39 patients
cas de séroconversion de l’AgHBs n’a été observé.
(62,9 %).
Dans le groupe non traité, nous avons observé une
Dix-sept patients (43,6 %) avaient une activité inflamma-
négativation de l’AgHBe chez 4/36 patients (11,1 %). La
toire supérieure à un.
négativation spontanée de l’AgHBs a été observée chez six
Trente-trois patients (84,6 %) avaient une fibrose supé-
des 371 patients (1,6 %), avec apparition de l’anticorps
rieure ou égale à deux sur la grille METAVIR.
anti-HBs chez quatre patients.

Médicaments utilisés
Cirrhose et CHC
La lamivudine a été utilisée chez 60 patients (96,8 %), l’adé-
fovir chez un patient et l’entécavir chez un autre. Le ténofo- Au recrutement, trois patients sur 433 avaient une cirrhose
vir a été associé à la lamivudine chez quatre patients ayant échographique. Au cours du suivi, sur les 330 patients qui
développé une résistance à la lamivudine (élévation de plus ont réalisé une échographie abdominale, 11 (3,3 %) ont
d’un log de la charge virale/nadir) et chez deux patients qui présenté un foie cirrhotique sans décompensation clinique.
avaient un ADN-VHB détectable mais inférieur à 600 UI/ml, Cinq d’entre eux avaient des varices œsophagiennes à
après deux ans de traitement. l’endoscopie.
Sous traitement, l’ALAT s’est normalisée dans 71,8 % Un CHC a été diagnostiqué chez neuf patients (deux au
des cas. recrutement et sept au cours du suivi), dont deux cas fami-
La réponse virologique était complète (ADN-VHB indé- liaux. Le CHC a été la cause du décès des huit patients de la
tectable) chez 25 patients (40,3 %) et partielle (ADN-VHB cohorte. Le patient qui a subi une hépatectomie segmentaire
détectable, mais diminution de plus d’un log) chez de son CHC était toujours en vie, sans récidive avec un recul
32 patients (51,6 %). L’ADN-VHB était inférieur à 600 UI/ml de 12 mois.
chez 17 patients (27,4 %) dont quatre avec un ADN-VHB
inférieur à 200 UI/ml (1 000 copies/ml). Quatre patients
(6,7 %) ont développé une résistance à la lamivudine. Évolution
La lamivudine a été bien tolérée par tous les patients.
Le Tableau 1 présente la répartition des patients selon la Sur la cohorte des 433 patients suivis pendant quatre ans,
durée du traitement, l’ADN-VHB sous traitement initial, la 356 étaient vivants (82,2 %), 69 ont été perdus de vue
résistance à la lamivudine. (16 %) et huit sont décédés (1,8 %).

Tableau 1 Répartition des patients selon la durée du traitement, l’ADN-VHB sous traitement initial, la résistance à la lamivudine

Durée traitement (ans) ADN-VHB (UI/ml) Résistance


< 12 12–599 ≥ 600 Non fait à la lamivudine

<1 2 3 6 0 0
1 10 5 6 1 2
2 7 7 2 4 1
3 4 1 0 0 0
4 1 1 1 0 1
5 1 0 0 0 0
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Discussion nal normal. La biopsie hépatique n’est pas requise pour ce


diagnostic ; si elle était réalisée, l’histologie met en évidence
Caractéristiques épidémiologiques un foie normal ou des lésions minimes d’inflammation
[19,20]. Aucun de nos patients n’a eu de biopsie hépatique.
La population de notre étude est jeune (âge moyen : 32 ans),
et deux tiers des porteurs de l’AgHBs étaient des hommes.
Maladie silencieuse, l’infection virale B chronique a été Hépatite chronique AgHBe négatif
découverte lors d’un don de sang et/ou d’un bilan de santé
chez près de 90 % de nos patients. En principe, la recherche Il est classiquement admis que la disparition de l’AgHBe
de l’AgHBs devrait être systématique lors de tout bilan de traduit l’arrêt de la réplication virale avec rémission de la
santé dans notre contexte, mais l’absence de prise en charge maladie hépatique. Cependant, il a été documenté que
médicale constitue un important handicap, le patient ne pou- même avec la négativation de l’AgHBe, certains malades
vant faire face aux frais. L’hépatite B est la cause principale gardent une réplication virale avec atteinte hépatite sévère.
d’hépatopathie chronique dans notre pratique, seulement L’explication moléculaire a été apportée, en 1989, par la
5 % des patients avaient une consommation occasionnelle mise en évidence d’une mutation G1896A dans la région
d’alcool et/ou de tabac. pré-core. Cette mutation entraîne la formation d’un codon
Nous pensons que la moyenne de l’ancienneté de l’infec- stop, rendant impossible la synthèse de l’AgHBe, alors que
tion (3,3 ± 3,6 ans) est sans doute sous-estimée pour deux la réplication virale reste possible [21].
raisons : Dans notre étude, 88,7 % de nos patients avaient un profil
sérologique de mutant pré-core (AgHBe négatif, ADN-VHB
• elle correspond en fait à la date de réalisation du test, l’in-
positif). La fréquence des hépatites chroniques AgHBe
fection chronique étant bien avérée avant cette date. La
négatif au sein des malades porteurs de l’AgHBs, avec répli-
plupart des infections ont lieu en périnatale et dans la
cation virale, est très variable selon l’origine ethnique des
petite enfance en Afrique [1,2,16] ;
sujets atteints. Ainsi, elle semble très fréquente, en moyenne
• depuis quatre ans, notre service offre un meilleur accès
72 % parmi les malades provenant d’Afrique Noire et du
aux soins (service référant des patients dépistés au don
bassin méditerranéen, alors qu’elle est plus faible en Europe
de sang), la PCR VHB disponible sur place et des campa-
(50 %). En fait, les estimations actuelles tendent à revoir
gnes de dépistage.
fortement à la hausse cette prévalence [21].
Dans notre cohorte, la sérologie VIH était négative dans En Europe, les malades avec hépatite chronique AgHBe
98,6 %. Nos résultats sont conformes à l’épidémiologie négatif sont plus âgés, ont plus souvent une cirrhose, le taux
nationale, selon le rapport ONUSIDA [17], la prévalence d’ADN-VHB sérique est plus faible que ceux avec hépatite
du VIH chez les adultes de 15 à 49 ans est de 1,6 % (1,4– chronique avec AgHBe circulant [21]. Dans notre étude, la
1,9 %). Cette faible prévalence est le résultat des campagnes population est plus jeune et la cirrhose moins fréquente.
de communication, d’information et de prévention menées Cependant, nous faisons le même constat pour la charge
depuis plusieurs années, mais aussi le fait de la disponibilité virale. Le taux moyen d’ADN-VHB des malades AgHBe
et de l’accessibilité des antirétroviraux à prix réduit. négatif était plus faible (1 300 646 UI/ml) que ceux
AgHBe positif (15 000 000 UI/ml). Globalement, il semble
que les hépatites chroniques AgHBe négatif n’entraînent pas
Portage inactif du VHB une atteinte hépatique plus sévère que les hépatites chroni-
ques avec AgHBe circulant. Il a été suggéré, mais non
L’histoire naturelle de l’hépatite B chronique se caractérise prouvé, que le risque de CHC était plus élevé en cas d’hépa-
par des phases répétées de tolérance immunitaire, de tentative tite chronique AgHBe négatif qu’en cas d’hépatite B avec
de clairance immunitaire et de portage inactif. Cette phase est AgHBe circulant [21]. Nos neuf cas de CHC étaient
caractérisée par la normalité des transaminases sur plusieurs AgHBe négatif, mais nous pensons que des facteurs con-
examens successifs, une négativité de l’AgHBe, une diminu- fondants tels que l’âge, l’exposition à des carcinogènes
tion de l’ADN viral en dessous de 2 000 UI/ml. Environ un chimiques alimentaires comme l’aflatoxine B1 et la durée
tiers des porteurs chroniques du VHB sont considérés comme d’évolution pourraient y participer.
des porteurs inactifs [18–20]. Dans notre étude, 40 patients
sur les 172 ayant bénéficié d’un dosage de l’ADN-VHB
(23,3 %) étaient considérés comme porteurs inactifs, chiffre Cirrhose et CHC
sans doute sous-estimé, car seulement 172 des 433 patients
(40 %) ont pu faire la charge virale. Tous nos patients porteurs Tous nos patients cirrhotiques (ADN-VHB positif) se sont vu
inactifs du VHB avaient un examen échographique abdomi- proposer un traitement antiviral par analogue nucléosidique, tel
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que la littérature le suggère. Sur nos trois patients cirrhotiques anomalie des transaminases, donc avaient une indication à la
au départ, deux étaient toujours bien portants et traités (ascite ponction-biopsie du foie, voire à être traités.
asséchée chez l’un et un épisode de rupture de VO chez l’autre), Seulement 62 patients (20,3 %) ont été traités, pourquoi ?
le troisième est mort d’un CHC. Un taux d’ADN-VHB sérique La négativation de l’AgHBs étant très difficile à obtenir,
élevé [22] et la co-infection VIH-VHB [23] sont des facteurs un traitement de durée indéfinie par analogue de nucléoside
prédictifs de progression rapide vers la cirrhose. La prévalence expose à un risque élevé de résistance.
du VIH était faible dans notre population ; quant à la relation Près de 90 % de nos patients étaient AgHBe négatif et
risque de cirrhose et charge virale élevée, elle n’a pas été éva- n’avaient pas un bon profil pour un traitement à l’interféron
luée dans notre cas et pourrait être l’objet d’études ultérieures. (ALAT fluctuant entre 1,5 et 2,5 fois la normale et ADN-
Nous pensons que les 14 cas de cirrhose sur les 433 patients VHB élevée). Les bons candidats au traitement par interfé-
sont probablement sous-estimés et auraient certainement évo- ron sont les patients jeunes ayant des transaminases élevées
lué à la hausse, si des biopsies du foie étaient faites plus fré- (ALAT > 3 fois la normale) et une charge virale faible, avec
quemment. Nous avons vu certains patients après un examen 50 % de chance de séroconversion HBe [25] et une réponse
clinique, biologique et endoscopique normal avec une cirrhose virologique à trois ans chez 30 % des patients AgHBe néga-
histologique, comme ce patient qui a présenté un CHC de tif [26]. Cependant, nous pensons qu’une partie de notre
découverte échographique. Les patients atteints d’hépatite population (sous-groupe sélectionné) aurait pu bénéficier
chronique B sont à risque de développer un CHC. Les facteurs d’une tentative de traitement par interféron pégylé qui a
de risques spécifiques sont : l’âge, le sexe masculin, l’origine l’avantage d’une durée de traitement limitée. Dans notre
africaine ou asiatique, les cas familiaux de CHC et la charge contexte, les inconvénients de l’interféron sont : la gestion
virale élevée [24]. Trois de nos patients vont développer un parfois difficile des effets secondaires, sa conservation au
CHC (un par non-respect du suivi médical, et deux par manque réfrigérateur, son coût élevé et sa non-disponibilité sur place.
de moyens financiers). Dans le cadre du dépistage du CHC sur La deuxième raison, non la moindre, était la difficulté de
cirrhose, une de nos patientes a présenté un CHC du segment I, suivi de la charge virale, du fait de son coût élevé. Long-
qui laminait le tronc porte, et n’a donc pas pu être opérée. Pour temps non disponible sur place (échantillon expédié en
nos deux cas de CHC familiaux, il s’agissait dans l’un des cas, France au coût de 90 à 120 euros l’unité), la quantification de
d’un homme ayant perdu sa sœur un an avant, et qui n’a pas fait l’ADN-VHB maintenant est faite par un laboratoire privé de
son test de dépistage, dans l’autre d’une femme, ayant perdu la place à 35 000 FCFA, soit 53 euros (prix encore inacces-
son frère jumeau huit mois auparavant. Nous insistons pourtant sible à de nombreux patients). Cela explique pourquoi dans
bien sur la nécessité du dépistage du VHB chez tous les mem- notre étude, un patient sur deux (taux sans doute surestimé) a
bres de la famille, plus encore dans les cas de CHC familiaux, une réponse virologique partielle, du fait de la difficulté
mais avec peu de succès, car seulement 14,3 et 7 % respective- d’obtenir une charge virale annuelle, à plus forte raison
ment des partenaires et des enfants ont été dépistés. La raison semestrielle.
principale étant économique, mais quelquefois c’est la peur La troisième raison est que, dans le cadre du traitement
d’un éventuel résultat positif du dépistage. Fait important, les spécifique du VHB (forme et présentation), aucune molécule
partenaires et enfants dépistés négatifs ont le plus souvent fait la n’est disponible sur place. Seule la lamivudine 150 mg était
vaccination contre le VHB (35 euros les trois doses), prix disponible (dans le cadre du VIH). Le principal inconvénient
encore trop élevé, et ce, malgré une baisse récente. de la lamivudine est un risque élevé de résistance (20 % par an),
la mutation YMDD étant la plus fréquente [7,13,14,27–29]. Le
faible taux de résistance (6,7 %) dans notre étude est dû au petit
Indications des traitements antiviraux nombre de patients traités et à la durée du suivi. Malgré son
taux de résistance élevé, de nombreux auteurs rapportés par
Au préalable, un travail explicatif (information adaptée Zoulim [30] ont observé que le traitement par la lamivudine
à chacun) et de soutien, qui bien sûr sera poursuivi, est indis- était efficace sur les plans sérologique (séroconversion HBe
pensable. Le traitement doit intervenir au bon moment, ni de 17 à 63 %), biochimique (normalisation des ALAT 42,5 à
trop tôt, ni trop tard. Tel est le défi, combien difficile, auquel 68 %), virologique (ADN indétectable 41 à 68 %) et qu’elle
nous avons eu à faire face vis-à-vis de nos malades démunis était bien tolérée. Nos résultats (séroconversion HBe de
et pourtant tous demandeurs de traitement. Dans le souci de 15,4 %, normalisation ALAT 71,8 %, ADN indétectable
ne pas compromettre l’avenir thérapeutique des patients 40,3 % et excellente tolérance) sont superposables à ceux de
(seule la lamivudine était disponible au début de l’étude), ces études.
une sélection très rigoureuse a été faite, avec le risque de Dans la littérature, il a été rapporté que les patients qui ont
voir se développer des cirrhoses et des cancers du foie. Plus des ALAT subnormales (une à deux fois la limite supérieure
de 70 % des patients, quel que soit le statut HBe, avaient un de la normale) présentent, à l’examen histologique, une acti-
ADN-VHB positif (charge virale moyenne élevée) avec vité inflammatoire minime à modérée et une fibrose moindre
J. Afr. Hépatol. Gastroentérol. (2010) 4:3-10 9

par rapport à ceux qui ont des ALAT élevées (risque plus Le ténofovir a une efficacité antivirale supérieure à l’adé-
élevé de progression de la maladie) [24]. fovir [32]. Chez un seul patient, bien qu’efficace (ADN indé-
Dans l’hépatite B chronique, il n’y a pas de règle absolue tectable), l’adéfovir (plus cher et non disponible sur place) a
pour la biopsie ; cependant, elle reste l’examen de référence été remplacé par le ténofovir. En ce qui concerne l’entécavir
pour évaluer l’activité inflammatoire et le degré de fibrose. (non disponible sur place), il s’agissait d’un traitement pré-
Elle servira de base pour le suivi histologique ultérieur si emptif chez une patiente (portage inactif et ADN viral posi-
nécessaire [24]. tif) qui a présenté un cancer du sein opéré en juillet 2008. Le
Dans notre étude, en cas d’ALAT subnormales, la ponction- traitement a été administré pendant la durée de la radio-
biopsie hépatique était l’examen de référence pour une aide à la chimiothérapie et six mois après. L’entécavir a été arrêté en
prise de décision thérapeutique, permettant de tempérer la juin 2009, l’ADN viral était indétectable, et cette patiente est
demande bien souvent trop pressante par certains patients suivie tous les six mois. L’utilité clinique d’un tel traitement
d’un traitement antiviral trop précoce avec le risque d’entraîner pré-emptif a été de nombreuses fois confirmée dans la litté-
une résistance. En cas d’ALAT élevée, la ponction-biopsie rature, le plus fréquemment avec la lamivudine [Spécial
hépatique n’était pas systématique. En pratique, cela avait popVHB1, GCB S34].
l’avantage de nous permettre de ne pas perdre de vue certains Le ténofovir et l’entécavir sont les deux médicaments
patients avec indication d’un traitement antiviral, qui, en plus indiqués en monothérapie dans le traitement de première
de redouter la ponction-biopsie hépatique, n’avaient pas les ligne de l’infection par le VHB. Ce sont des médicaments
moyens financiers pour celle-ci suite à un bilan biologique, qui allient puissance antivirale élevée et faible risque de
virologique et d’imagerie déjà très coûteux. À ce titre, nous mutations de résistance [33,34]. Suite à ce travail, nous
avons perdu des patients au profit de la médecine traditionnelle avons pu obtenir le ténofovir en première ligne pour nos
et que nous avons malheureusement revus plus tard avec un patients, et la disponibilité de l’entécavir est en bonne voie.
hépatocarcinome. Dans un environnement socioculturel tel
que le nôtre, où beaucoup de patients et même assez souvent
le personnel soignant (manque d’information et de formation Conclusion
médicale continue) pensent qu’il n’y a pas de traitement effi-
cace contre l’hépatite B, nous insistons particulièrement sur ce Véritable urgence en termes de santé publique, l’accès au
point thérapeutique en pratique quotidienne. Le message étant traitement antiviral avec efficacité importante et un bon pro-
que le traitement va contrôler la maladie et permettre de sauver fil de résistance est en bonne voie dans notre pays. Notre
des vies. Ainsi, avons-nous vu des patients cirrhotiques décom- prochain objectif est l’accès à des tests sensibles de détection
pensés s’améliorer sous traitement par lamivudine avec réas- et de quantification de l’ADN du VHB à bas prix. Rien n’est
cension du taux de prothrombine et régression de l’insuffisance plus désolant que de voir un malade, que l’on a suivi pendant
hépatique. L’efficacité d’un traitement par la lamivudine a été plusieurs mois, développer un CHC, que l’on a pourtant tant
prouvée, dans la prévention de la progression de la maladie, redouté, simplement suite au coût élevé du suivi, des traite-
chez les patients souffrant d’une cirrhose virale B [31]. Depuis, ments et des dosages virologiques répétés, ce qui représente
tous nos patients cirrhotiques compensés (ADN-VHB positif) un obstacle important à l’accès aux soins dans notre pays.
sont traités par analogues nucléos(t)idiques.
On doit préférer une charge virale indétectable avec un Références
test sensible, ceci diminue au maximum le risque de résis-
tance. En effet, la situation « à haut risque » de résistance 1. Pradat P (2006) Épidémiologie et santé publique : un problème
est celle où le traitement antiviral est efficace (forte pression planétaire. In : Trépo C, Merle P, Zoulim F, eds. Hépatites virales
de sélection), mais pas totalement : une faible réplication B et C. John Libbey, Paris, pp. 11–6
persistante permet au virus résistant de devenir majoritaire 2. Marcellin P (2009) Hepatitis B and hepatitis C in 2009. Liver
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[7]. Les patients ayant une charge virale détectable, après six 3. Liang TJ (2009) Hepatitis B: the virus and disease. Hepatology
mois à un an de traitement, malgré une bonne compliance au 49:13–21
traitement ont un risque élevé de développer une résistance 4. Taylor BC, Yuan JM, Shamliyan TA, et al (2009) Clinical outco-
[14]. Raison pour laquelle nous avons associé le ténofovir mes in adults with chronic hepatitis B in association with patient
and viral characteristics: a systematic review of evidence. Hepa-
(récemment disponible sur place à prix peu élevé) à la lami-
tology 49:85–95
vudine pour nos patients résistants, mais aussi pour nos deux 5. Zoulim F (2004) Mechanism of viral persistence and resistance to
patients non résistants, qui avaient une réplication virale nucleoside and nucleotide analogs in chronic Hepatitis B virus
faible après plus d’an de traitement. Bien entendu, cette déci- infection. Antiviral Res 64:1–15
6. Collenberg E, Ouedraogo T, Ganamé J, et al (2006) Seropreva-
sion d’une bithérapie, dans le contexte africain, va dépendre
lence of six different viruses among pregnant women and blood
de la normalisation ou pas de l’ALAT, du coût et de l’acces- donors in rural and urban Burkina Faso: a comparative analysis.
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