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68e Congrès de la Société française de médecine interne, Saint-Malo, 12–14 décembre 2013 / La Revue de médecine interne 34S (2013)

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cent avaient un traitement de fond par acide tranexamique et 7 % b Service de rhumatologie, immunologie et hématologie pédiatriques,

par concentré de C1Inh. centre de référence arthrites juvéniles, hôpital Necker, Paris, France
Conclusion.– Sur une faible population de patients, recensés au sein c Service de médecine interne, centre de référence pour les

du CREAK, porteurs d’AEH à C1Inh normal associé à une mutation vascularites nécrosantes et la sclérodermie systémique, hôpital
du facteur XII, nous rapportons des caractéristiques cliniques spé- Cochin, Paris, France
cifiques, que nous pouvons d’ores et déjà comparer à celles des d Service de dermatologie, centre de référence Magec, groupe

patients porteurs d’AEH avec déficit en C1 Inh de notre centre. Nous hospitalier Necker-Enfants–Malades, Paris, France
insistons sur le fait que, dans cette cohorte de patients porteurs
d’AEH à C1Inh normal associé à une mutation du facteur XII, les Introduction.– La sclérodermie systémique juvénile est une connec-
femmes sont majoritairement symptomatiques et 93 % d’entre elles tivite rare responsable d’une morbi-mortalité importante. Le
sont œstrogénosensibles. Une étude incluant un plus grand nombre devenir à long terme des patients atteints de sclérodermie systé-
de patients est aujourd’hui nécessaire pour confirmer ces données. mique juvénile est mal connu.
Référence Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique cas-
[1] Bork K, et al. Lancet 2000;356:213–7. témoins afin d’étudier la transition des services de pédiatrie dans un
Pour en savoir plus service de médecine interne et le devenir à long terme des patients
Cichon S et al. Am J Hum Genet 2006;79:1098–1104. atteints de sclérodermie systémique juvénile.
Vitrat-Hincky et al. Allergy 2010;65:1331–1336. Patients et méthodes.– Les cas (n = 13) étaient les patients atteints de
sclérodermie systémique diagnostiquée avant l’âge de 17 ans. Les
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.082
contrôles (n = 39) étaient les patients tirés au sort parmi l’ensemble
des patients du centre avec un diagnostic de sclérodermie systé-
CO068 mique après l’âge de 18 (n = 720), avec appariement selon le sexe
L’acide tranexamique comme et la durée d’évolution. Nous avons colligé les données dispo-
nibles dans les dossiers de Pédiatrie ainsi que dans les dossiers
traitement de fond des angiœdèmes
de médecine interne. Pour l’ensemble des cas et des contrôles, un
non histaminiques : analyse de recueil rétrospectif des données standardisé a été effectué : don-
l’efficacité et de la tolérance chez nées épidémiologiques, cliniques et immunologiques, traitements
37 patients administrés, situation socioprofessionnelle.
C. Wintenberger-Guillet a , D. Launay b , O. Fain c , Résultats.– Parmi les formes juvéniles, 11/13 (85 %) étaient des
G. Kanny d , L. Bouillet e femmes et 7/13 (53 %) avaient une forme diffuse ; l’âge moyen
a Service de médecine interne, CHU de Grenoble, Grenoble, France au diagnostic était de 12,5 ans (7,0-17,4) et le délai diagnostique
b Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, France moyen de 1,1 ans (0,0–5,8) ; aucun patient (0 %) n’avait d’anticorps
c Service de médecine interne, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France anti-centromère, 3/13 (23 %) avaient des anti-Scl70 et 2/13 (15 %)
d Service de médecine interne, hôpital Central, Nancy, France des anti-U1RNP.
e Service de médecine interne, 3Èa, CHU de Grenoble, Grenoble, France À la première visite dans la structure adulte, la durée d’évolution
moyenne de la maladie était de 6,6 ans (0,8–12,8) : 8/13 (62 %) cas
Introduction.– L’angiœdeme (AE) est un syndrome clinique caracté- avaient des calcinoses versus 5/39 (13 %) contrôles (p = 0,001) ; 0/13
risé par un œdème circonscrit durant plusieurs heures, volontiers (0 %) cas versus 10/39 (26 %) contrôles avaient une hypertension
récidivant et potentiellement létal en cas de localisation laryngé. De artérielle pulmonaire (p = 0,05) ; 1/13 (8 %) cas versus 16/39 (41 %)
nombreux progrès ont été faits récemment dans le traitement des contrôles avaient une fibrose pulmonaire (p = 0,039).
épisodes aigus, mais il n’existe pas de consensus sur un traitement Aux dernières nouvelles, 10/13 (77 %) cas et 37/39 (95 %) contrôles
de fond. étaient vivants (p = 0,092) : 8/13 (62 %) cas versus 10/39 (26 %)
Patients et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospec- contrôles avaient des calcinoses (p = 0,042) ; 7/13 (54 %) cas versus
tive observationnelle nationale pour évaluer l’utilisation de l’acide 8/39 (21 %) contrôles avaient une atteinte intestinale (p = 0,034) ;
tranexamique (AT) comme traitement de fond des AE non histami- 8/13 (62 %) cas versus 4/39 (10 %) contrôles avaient reçu des corti-
niques (héréditaires (AEH) ou non histaminiques idiopathiques). coïdes > 15 mg/j (> 1 m/kg par jour) (p = 0,001) et 7/13 (54 %) versus
Résultats.– Du 1er octobre 2012 au 31 août 2013, 64 dossiers ont été 6/39 (15 %) du Methotrexate (p = 0,01).
recueillis : 37 ont été inclus (12 patients atteints d’AEH avec déficit Les facteurs potentiellement associés à une forme juvénile péjora-
en C1-inhibiteur, 6 d’AEH sans déficit en C1-inhibiteur et 19 d’AE tive étaient d’avoir une forme diffuse de sclérodermie systémique,
non histaminique idiopathique). Sous AT, 17 patients ont eu une une fibrose pulmonaire ou une péricardite.
diminution du nombre de crises sur 6 mois de plus de 75 %, 10 ont Discussion.– Au moment de la transition des soins vers les structures
eu une diminution moins importante, 10 ont eu un nombre de crises adultes, les patients atteints de forme juvénile de sclérodermie
stables, aucun ne s’est dégradé. Aucun événement thromboem- systémique présentent des séquelles musculosquelettiques impor-
bolique n’a été observé ; les effets indésirables principaux étaient tantes et peu d’atteintes respiratoires sévères au contraire des
digestifs. formes adultes. À terme, le pronostic est sévère avec l’augmentation
Conclusion.– L’AT apparaît comme un traitement de fond efficace des séquelles musculosquelettiques et la mise en jeu du pronostic
chez certains patients atteints d’AEH ou d’AE non histaminique vital.
idiopathique, avec une bonne tolérance et un coût minime. Conclusion.– La transition vers l’âge adulte est une période de vul-
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.083 nérabilité pour les formes juvéniles de sclérodermie systémique
nécessitant une optimisation de la prise en charge.
CO069 http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.084
Transition et devenir à l’âge adulte des
patients atteints de sclérodermie CO070
systémique juvénile : résultats d’une Diagnostic de la maladie de Fabry :
étude cas-contrôle leçons d’une analyse sémiologique
F.X. Mauvais a , B. Bader-Meunier b , A. Bérezné c , P. Kaminsky a , F. Barbey b , R. Jaussaud c ,
G. Bussone c , C. Bodemer d , L. Guillevin c , F. Gaches d , V. Leguy-Seguin e , E. Hachulla f ,
P. Quartier-Dit-Maire b , L. Mouthon c
a Unité Inserm U 1013, hôpital Necker, Paris, France
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T. Zenone g , C. Lavigne h , C. Douillard i , des autres patients n’est diagnostiquée qu’au stade des complica-
O. Lidove j , Groupe Médecine Interne - Maladies Rares tions, et de surcroît à un âge trop tardif pour les trois quarts d’entre
a Service de médecine interne maladies orphelines et systémiques, eux. De plus on remarque que les complications sont à un stade
CHU Nancy Brabois, Vandoeuvre les Nancy, France d’irréversibilité dans la moitié des cas (AVC, IR ou CMH compliquée
b Centre de transplantation, CHUV de Lausanne, Lausanne, Suisse d’arythmie ou de coronaropathie). Rares sont les patients diagnos-
c Service de médecine interne et des maladies infectieuses, CHU tiqués avant 20 ans ou sur quelques signes évocateurs comme les
Robert-Debré, Reims, France ACRO et les AGK, pourtant accessibles à un examen clinique bien
d Service de médecine interne, hôpital Joseph-Ducuing, Toulouse, mené.
France Conclusion.– La MF reste diagnostiquée trop tardivement dans la
e Service de médecine interne, complexe hospitalier du Bocage, Dijon, majorité des cas. Des efforts de sensibilisation doivent être menés
France afin que le diagnostic soit plus précoce et espérer que le traitement
f Service de médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille, France enzymatique substitutif puisse prévenir les complications.
g Service de médecine interne, centre hospitalier de Valence, Valence,
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2013.10.085
France
h Département de médecine interne et gérontologie clinique, CHU

d’Angers, Angers, France CO071


i Service d’endocrinologie et métabolisme, hôpital Claude-Huriez, Manifestations ostéoarticulaires de la
Lille, France maladie de Fabry : à propos d’une
j Service de médecine interne, groupe hospitalier Diaconesses-Saint
cohorte de 40 patients
Simon, Paris, France O. Lidove a , V. Zeller a , V. Chicheportiche b ,
Introduction.– La maladie de Fabry (MF) est une maladie lysoso- V. Meyssonnier a , S. Ahmed Yahia c ,
male, se caractérisant par une atteinte vasculaire, neurologique et P. Manet Chopin c , J.M. Ziza d
a Service de médecine interne, hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris,
cardiaque. Sa gravité est liée aux complications d’organe (atteinte
rénale, accidents ischémiques cérébraux, cardiomyopathie) que le France
b Service de radiologie, hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris, France
traitement enzymatique peut prévenir au moins en partie. La pré- c Service de rhumatologie, hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris,
cocité du diagnostic est donc fondamentale.
Le but de ce travail est une étude des circonstances de diagnostic France
d Service de médecine interne-rhumatologie, hôpital de la Croix
de maladie de Fabry (MF) à l’exclusion des patients chez lesquels
le diagnostic a été obtenu par dépistage familial. Saint-Simon, Paris, France
Patients et méthodes.– Il s’agit d’une enquête rétrospec- Introduction.– La maladie de Fabry (MF) ou déficit en alpha-
tive multicentrique portant sur des patients atteints de MF galactosidase A est une maladie métabolique rare de transmission
(âge > 16 ans), dont le diagnostic a été porté cliniquement (à liée à l’X. Elle affecte les hommes (H) et les femmes (F). Les
l’exclusion de ceux dépistés par enquête familiale). Ont été principaux symptômes sont à la phase précoce des douleurs des
colligés les signes cliniques (SC) suivants : antécédent d’accès extrémités et, à un stade plus tardif, des complications cardiaques
fébriles, d’acroparesthésies (ACR), d’angiokératomes (AGK), (cardiomyopathie hypertrophique et rythmique), atteinte rénale,
d’intolérance d’effort (INT), de troubles digestifs (DIG), et de atteinte du système nerveux central avec risques d’AVC et de sur-
dyshidrose (DHD). Les patients étaient considérés comme pau- dité. La MF aboutit à un décès précoce en l’absence de traitement.
cisymptomatiques (PAU) si SC < 2, symptomatiques (SYM) si Les manifestations ostéoarticulaires (MOA) de la MF n’ont jamais
SC = 2–3 ou présentant une forme classique (CLA) si SC > 3. Les fait l’objet d’une description spécifique sur une large série.
autres variables étaient : cornée verticillée (CV), hypoacousie Patients et méthodes.– Analyse rétrospective monocentrique de
(HAC), cardiomyopathie hypertrophique (CMH), protéinurie 40 observations de patients avec MF. Description des MOA et ana-
(PROT), insuffisance rénale (IR) et accident cérébrovasculaire lyse des diagnostics différentiels.
(AVC). Résultats.– Quarante patients (15H, âge moyen 40,1 ans, 16–61 ;
Résultats.– Trente-deux hommes et 19 femmes (âge au diagnostic : 25F, âge moyen 44,2 ans, 20–76), issus de 20 familles ont été ana-
32,4 ± 14,3 ans) ont été inclus, dont 11 diagnostics pédiatriques lysés.
(22 %). Les hommes présentaient en moyenne 3,38 ± 1,29 signes cli- L’âge moyen au diagnostic de MF était de 26,9 chez l’homme (9–51)
niques versus 1,68 ± 1,34 chez les femmes (p < 0,001). La fréquence et de 37,2 ans chez la femme (7–71). Douze hommes (80 %) et
des AGK (75,0 % versus 31,6 %, p < 0,002), d’une INT (65,6 % vs 21,5 %, 10 femmes (40 %) ont été traités par enzymothérapie spécifique.
p < 0,002), d’une DHD (75,00 % vs 11,1 %, p < 0,001) et d’une CV Les MOA suivantes ont été observées :
(p = 0,02) était plus importante chez les hommes, de même que – douleurs des extrémités présentes ou passées (10H, 13F), EMG
l’atteinte cardiaque (53,1 % vs 21,1 %, p < 0,05) ou rénale (53,1 % vs toujours normal lorsque pratiqué, parfois associées à un acrosyn-
21,1 %, p < 0,05), mais pas neurologique (28,2 % vs 31,6 %). Quatorze drome et des télangiectasies ;
patients (H : 5, F : 9) étaient PAU : le diagnostic a été porté 3 fois – intolérance à l’effort (12H, 12F) ;
cliniquement (AGK chez 1 F et ACRO chez 2 adolescents), la MF a – ostéoporose fracturaire : 2 frères âgés de 45 et 44 ans, avec syn-
été révélée 11 fois par une complication : 6 AVC (dont 2 associés drome de crête chez l’aîné, ostéoporose chez 3 femmes âgées de
à une CMH), 4 CMH et 1 syndrome néphrotique. Chez les patients 57, 63, et 75 ans avec décès en partie imputable à l’ostéoporose
SYM (n = 19), le diagnostic a été clinique 9 fois surtout sur des ACRO chez la plus âgée ;
(n = 8), et des AGK (n = 6) mais la MF a été diagnostiquée au stade des – ostéopénie : 1H, 43 ans ; 2F, 38 et 47 ans ;
complications 7 fois (AVC : 1, IR : 4, CMH : 4). Enfin chez les patients – pied de Charcot et lymphœdème avec complications infectieuses
CLA (n = 20), le diagnostic n’a été clinique que 7 fois dont seulement graves chez 4H (âge > 40 ans), associées à des ostéonécroses des
4 à l’âge pédiatrique : on notait 13 CMH, 10 atteintes rénales dont membres inférieurs dans deux cas, amputations d’orteils (3 cas),
8 au stade d’IR et 6 AVC. Parmi les patients diagnostiqués au stade amputation des deux membres inférieurs (4e cas) ;
des complications (64,7 %), 61 % d’entre eux présentaient des ACRO – membres inférieurs grêles (8 H, 5 F) ;
et des AGK, 58 % une DHD, 42 % une INT. Une CV était présente chez – goutte (3H) en insuffisance rénale avancée ;
seulement 55 % d’entre eux, mais une HAC chez 50 %. – syndrome du canal carpien (1H, 1F, âgés de moins de 40 ans).
Discussion.– La révélation de la MF par une complication n’est Les diagnostics différentiels, en partie source du retard diagnos-
pas surprenante chez les patients paucisymptomatiques. On note tique, furent :
cependant que, malgré une clinique évocatrice, plus de la moitié

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