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Neurochirurgie 56 (2010) 28–35

Article original

Traitement des anévrismes intracrâniens grade 0 : étude rétrospective


portant sur 79 patients
Treatment of grade 0 intracranial aneurysms: Retrospective study of 79 cases
M. Laghmari a , P. Metellus b,∗ , S. Fuentes b , O. Levrier c , N. Girard c , J. Fesselet b , F. Grisoli b , H. Dufour b
a
Service de neurochirurgie, CHU Mohammed VI, université Caddi Ayyad, Marrakech, Maroc
b
Service de neurochirurgie, hôpital La-Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 05, France
c
Service de neuroradiologie, hôpital La-Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 05, France

i n f o a r t i c l e a b s t r a c t

Historique de l’article : Aim. – Without precise international recommendations, despite the advances of the ISUAA study, the
Reçu le 8 août 2008 superiority of microsurgery or endovascular treatment for unruptured intracranial aneurysm (UIA) over
Accepté le 30 septembre 2009
the natural history of this disease has not been proved. In this context, the authors evaluate their expe-
Disponible sur Internet le 18 janvier 2010
rience with the aim of assessing the results and risks of the different therapeutics and comparing them
with the natural risk of this disease.
Keywords:
Material and method. – From January 1993 to July 2000, 79 patients harboring 110 UIAs were treated. These
Unruptured intracranial aneurysms
patients were divided retrospectively into two groups. Group A included 45 operated patients. Group B
Outcome
Endovascular embolization included 37 patients treated with endovascular coiling. The therapeutic choice was not randomized and
Surgical clipping was approved by a multidisciplinary neurovascular staff.
Natural history Results. – The two populations were homogeneous in terms of age and sex. In group A, 12 patients presen-
ted early complications (26.6 %), with one death. In group B, 15.6 % of the patients presented an ischemic
complication. After 1 year of follow-up, morbidity was 11.4 % in group A and 4.8 % for group B. Angiogra-
phy found a partial recanalization in 12.5 % of the operated patients and in 33 % of the patients treated
with endovascular coiling.
Discussion. – Many factors are involved in the therapeutic decision: UIA location and size and individual
risks. Progress in both surgery and interventional neuroradiology has led to good results conforming
with the data reported in the literature but does not demonstrate the superiority of one technique over
another.
© 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

r é s u m é

Mots clés : Objectif. – En l’absence de recommandations précises, en dépit des résultats de l’étude ISUA, la supériorité
Anévrismes intracrâniens non rompus du traitement chirurgical ou endovasculaire versus l’histoire naturelle des anévrismes intracrâniens non
Pronostic rompus (ANR) reste à démontrer. Dans ce contexte, les auteurs rapportent leur expérience dans le but
Embolisation endovasculaire d’évaluer les résultats et les risques des différentes thérapeutiques utilisées et de les comparer au risque
Clippage chirurgical
naturel de cette maladie.
Histoire naturelle
Matériel et méthode. – De janvier 1993 à juillet 2000, 79 patients porteurs de 110 ANR sont rétrospec-
tivement colligés. Selon le mode thérapeutique, ils ont été répartis en deux groupes. Le groupe A
comprend 45 patients opérés. Le groupe B comprend 37 sujets traités par embolisation. Le choix
thérapeutique, non aléatoire, reposait sur une discussion par un staff neurovasculaire multidiscipli-
naire.
Résultats. – Les deux populations étaient homogènes en termes d’âge et de sexe. Dans le groupe A,
12 patients ont présenté des complications précoces (26,6 %) avec un décès. Dans le groupe B, 15,6 %
des patients ont présenté une complication ischémique. Apres un an d’évolution, la morbidité était de

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : philippe.metellus@mail.ap-hm.fr (P. Metellus).

0028-3770/$ – see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neuchi.2009.11.010
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11,4 % dans le groupe A et de 4,8 % pour le groupe B. L’évolution angiographique est marquée par une
reperméabilisation partielle chez 12,5 % des patients opérés et chez 33 % des patients traités par coiling
endovasculaire.
Discussion. – Plusieurs facteurs sont impliqués dans la prise de décision thérapeutique : la localisation,
la taille et les risques individuels. La conjonction des progrès de la chirurgie et de la neuroradiologie
interventionnelle a permis d’obtenir des résultats conformes aux données de la littérature, sans supériorité
démontrée d’une des deux techniques.
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1. Introduction 2. Matériel et méthode

Les anévrismes non rompus (ANR), constituent un motif de Il s’agit d’une étude rétrospective regroupant 79 patients consé-
consultation de plus en plus fréquent grâce aux progrès et à la cutifs, traités pour au moins un anévrisme artériel intracrânien
généralisation de l’imagerie médicale. Leur prise en charge est non rompu dans le service de neurochirurgie, entre janvier 1993 et
controversée du fait de l’existence de données incomplètes et juillet 2000. Ces sujets sont extraits des 93 admis pendant cette
conflictuelles sur l’histoire naturelle de ces lésions et sur les risques période, pour exploration de 134 anévrismes non fusiformes et non
associés à leur traitement. Si non traitées, ces lésions peuvent être associés à une malformation artérioveineuse. Les 14 patients non
à l’origine de complications majeures, à type de troubles throm- traités ont été réfutés sur des arguments de terrain (âge avancé,
boemboliques, d’épilepsies ou d’un syndrome compressif. Le risque comorbidité) ou de faible risque de rupture pour des petites lésions.
spontané de rupture était estimé à 1,3 à 2 % sur différentes études Deux patients ont refusé le traitement.
à majorité japonaise et lorsque survient la rupture, le taux de mor- Les 79 patients inclus sont porteurs de 110 anévrismes saccu-
talité est estimé à environ 52 à 85,7 % (ISUIA, 1998 ; Juvela et al., laires, traités en dehors d’un contexte hémorragique.
2000 ; Tsutsumi et al., 2000; Wiebers et al., 2003).
L’idée du traitement prophylactique de cette affection est de ce 2.1. Population
fait acceptée par la majorité des praticiens et des patients qui se
savent porteurs d’une telle malformation. 2.1.1. Âge
Ces bases de réflexion bien établies ont été récemment bou- L’âge des patients est compris entre 17 et 72 ans, avec une
leversées par la publication d’une large étude multicentrique moyenne de 49 ± 12 ans. Dix-huit patients ont moins de 40 ans
« The International Study of Unruptured Intracranial Aneurysms » (22,8 %), 44 ont un âge compris entre 40 et 60 ans (55,7 %). Les
(ISUIA). Cette étude prospective portant sur 53 centres a montré 17 autres sont âgés de plus de 60 ans (21,5 %), dont un au-delà de
que le risque annuel de rupture était quasi négligeable, évalué à 70 ans.
0,05 % pour un anévrisme non rompu de moins de 10 mm chez
un patient n’ayant pas d’histoire personnelle d’HSA. Ce qui serait 2.1.2. Sexe
20 fois inférieur aux chiffres habituellement retenus (Wiebers et al., Les 79 patients de l’étude se répartissent inégalement selon le
2003). sexe, avec 55 femmes (69,6 %) et 24 hommes (30,4 %). Le sex-ratio
Par ailleurs, lorsque le traitement préventif de ces lésions est est de 2,3.
décidé, les risques liés à l’exclusion anévrismale, soit par un abord
chirurgical classique ou par voie endovasculaire, sont controversés.
2.1.3. Antécédents
À titre d’exemple, il existe deux publications majeures aux résultats
Les principaux antécédents retrouvés sont le tabagisme dans
diamétralement opposés. Il s’agit d’une première étude multicen-
33 cas (42 %) et l’hypertension artérielle dans 25 cas (32 %).
trique californienne rapportée par Johnson et al., menée de 1990 à
Les autres antécédents retrouvés sont l’artériopathie (sept cas),
1998 mettant en évidence une forte disparité entre les patients trai-
l’alcoolisme (six cas), le diabète (quatre cas), hyperlipidémie
tés par embolisation et ceux par chirurgie. La mortalité était sept
(quatre cas), une maladie de Marfan (un cas) et la polykystose rénale
fois supérieure chez les patients opérés par rapport à ceux traités
(un cas).
par embolisation. La morbidité était deux fois supérieure pour les
patients opérés (Johnston et al., 2001).
Par ailleurs, une étude prospective a été rapportée par Rafto- 2.1.4. Circonstances de découverte
poulos en 2003 qui a conclu à la supériorité du clippage chirurgical 2.1.4.1. Anévrismes associés – additionnal selon la nomenclature
par rapport à l’embolisation dans le traitement des ANR de la cir- anglo-saxonne. Trois patients victimes d’une hémorragie sous-
culation antérieure (Raftopoulos et al., 2003). arachnoïdienne inaugurale ont été pris en charge en urgence (3,8 %),
Dans une mise au point récente, Proust et al. (2005) ont proposé ce qui a permis la découverte de multiples anévrismes associés.
une attitude médicochirurgicale nuancée dans la prise de déci- Ces trois patients ont été opérés à la phase précoce et le chirurgien
sion thérapeutique. Le risque de la morbimortaltié lié à l’exclusion a pu confirmer, sur constatation opératoire, la responsabilité de
anévrismale est estimé dans la littérature à environ de 2 à 10 % l’anévrisme qui a saigné. Les autres anévrismes cérébraux associés
pour le traitement microchirurgical et de 1 à 9 % pour le traitement sont considérés comme non rompus. Leur évolution était favo-
endovasculaire. La qualité d’exclusion anévrismale différait selon la rable avec un grade I selon l’échelle Glasgow Outcome Scale (GOS).
procédure : totale chez 91 % des patients après traitement microchi- La répartition des ANR en fonction du mode de découverte est
rurgical et chez 45 % des patients après traitement endovasculaire. détaillée dans le Tableau 1.
Le risque hémorragique serait de 0,26 % par an après traitement
microchirurgical et 0,9 % par an après exclusion endovasculaire. Le 2.1.4.2. Anévrismes symptomatiques. Vingt-trois patients (29 %) ont
niveau de preuve scientifique restait bas (classe II). été admis pour une malformation vasculaire non rompue symp-
En l’absence de preuves scientifiques concernant la nécessité tomatique. Une comitialité a été le mode de révélation chez six
de l’exclusion des ANR, quelles sont les risques et les indications patients (7,6 %) et un syndrome de masse a été révélateur chez
respectifs de la chirurgie et du traitement endovasculaire ? 16 patients (20 %). Parmi ces derniers, huit avaient un syndrome
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Tableau 1
Répartition des patients en fonction du mode de diagnostic des ANR.
Distribution of patients according to the unruptured aneurysm diagnosis mode.

Types d’anévrisme non rompu n (%)

Anévrismes associés 3 (3,79)


Anévrismes symptomatiques 23 (29,11)
Comitialité 6
Effet de masse 16
Embols 1
Anévrismes de découverte fortuite 53 (67,08)
Céphalées 24
Autres 29 Fig. 1. Les différences de topographie anévrismale entre les deux groupes.
Total 79 (100) Differences in aneurysm topography in the two groups.

2.1.7. Topographie
caverneux (diplopie, névralgie faciale. . .), sept avaient une souf-
Les 110 anévrismes se distribuent inégalement sur le cercle
france des voies optiques préchiasmatiques (amputation du champ
artériel, avec dix lésions en circulation postérieure (9 %) et 100 en
visuel, baisse de l’acuité visuelle. . .), un patient présentait les
circulation antérieure (91 %). Les différentes localisations sont résu-
symptômes d’une compression du tronc cérébral. Un autre patient
mées sur la Fig. 1.
avait une monoparésie supérieure droite récidivante par accident
En avant, l’axe carotidien intracrânien est le plus concerné avec
embolique d’un volumineux ANR sylvien gauche partiellement
47 anévrismes (42,7 %), dont 26 dans la portion paraclinoïdienne ou
thrombosé.
ophtalmique, 12 dans son trajet terminal supraclinoïdien et neuf en
intracaverneux.
2.1.4.3. Anévrismes fortuits – incidentaux selon la nomenclature L’artère cérébrale moyenne est le siège de 36 ANR (33 %), essen-
anglosaxonne. Pour 53 patients (67 %), les imageries étaient indi- tiellement situés à la jonction M1-M2. Le complexe de l’artère
quées dans des situations cliniques variées et indépendantes de communicante antérieure constituait le siège de 17 anévrismes
l’ANR. (15,5 %).
Ces anévrismes ont été découverts au décours de trois explo- Dans la circulation postérieure, trois anévrismes couvraient la
rations hypophysaires, d’un traumatisme crânien et de quatre terminaison basilaire (2,7 %) et trois autres étaient en situation
bilans de tumeurs cérébrales (un cas d’hémangioblastomes céré- latérobasilaire (2,7 %). Un anévrisme est retrouvé sur une artère ver-
belleux multiples, deux cas d’ostéome de la voûte et lors du bilan tébrale intracrânienne, une artère cérébelleuse postéro-inférieure
d’extension d’un lymphome palpébral). (Pica), une artère cérébelleuse supérieure et une artère cérébrale
Quatre patients ont été admis dans les suites d’un bilan pré- postérieure (ACP).
opératoire pour une intervention cardiovasculaire et cinq autres
pour un bilan audiovestibulaire. Pour 15 patients, l’exploration était
2.1.8. Latéralité
justifiée par des troubles neurologiques sans rapport avec une
Les 20 anévrismes « médians » sont en terminaison basilaire ou
hémorragie sous-arachnoïdienne : accident neurologique transi-
sur l’artère communicante antérieure (18 %). Le côté gauche est
toire (quatre cas), accident vasculaire cérébral ischémique (quatre
dominant avec 52 lésions (47 %) contre 38 lésions du côté opposé
cas), syncope (quatre cas), syndrome confusionnel (un cas) et une
(35 %).
méningoencéphalite (un cas).
Des céphalées isolées ont été l’origine d’une imagerie chez
24 patients (30,4 %). 2.2. Choix thérapeutiques

Les 79 patients ont subi 94 procédures thérapeutiques en vue de


2.1.5. Moyens d’investigation
traiter 94 ANR, soit 45 séances d’embolisation et 49 interventions
L’imagerie initiale a consisté en un scanner cérébral qui a permis
chirurgicales.
d’évoquer le diagnostic sur une image douteuse en région cisternale
Deux groupes peuvent être constitués. Leurs caractéristiques
chez 66 patients (83,5 %).
cliniques et anatomiques sont présentées dans le Tableau 2.
L’IRM a été réalisée chez sept patients (8,9 %), dans le bilan d’un
Dans le groupe A, le traitement microchirurgical a été indiqué
tableau endocrinien, d’un syndrome caverneux, d’une symptoma-
chez 45 patients.
tologie audiovestibulaire, de céphalées, d’une diplopie fugace et
Trois patients victimes d’une HSA ont été opérés de leur(s) ANR
d’un ostéome de la voûte. Un angioscanner a été pratiqué dans le
à distance de l’exclusion de l’anévrisme rompu.
bilan d’une polykystose rénale et d’une sténose carotidienne.
Onze opérés porteurs d’anévrismes multiples représentent
Une angiographie cérébrale systématique a été réalisée dans le
13 interventions.
bilan d’une artériopathie carotidienne.
Trente-six interventions ont concerné l’ANR unique de
L’artériographie cérébrale des quatre axes vasculaires a systé-
34 patients, dont deux après échec d’embolisation de deux mal-
matiquement complété toutes ces investigations.
formations carotidiennes.
Deux patients ont été opérés sous hypothermie profonde, en cir-
2.1.6. Taille culation extracorporelle à cœur fermé, pour des anévrismes géants
Les dimensions de huit anévrismes ne sont pas connues, en sylviens et carotidoterminal. Une ligature carotidienne interne au
l’absence d’imagerie ou de description précise. cou a été réalisée préalablement à la cure d’un anévrisme caverneux
Sur les 102 malformations restantes, on dénombre neuf géant.
« ectasies » d’un diamètre inférieur à 3 mm (8,8 %), 49 « petits » ané- Dans le groupe B, 37 patients ont eu un traitement endovascu-
vrismes présentant un grand diamètre compris entre trois et 10 mm laire. Ces procédures ont été réalisées sous anesthésie générale,
(48 %) et 39 malformations « larges » dont la taille varie entre 11 et utilisant des coils (Gugliemi Detacahables Coils) bidimentionnels. En
25 mm (38,2 %). Enfin, cinq anévrismes « géants » ont un diamètre aucun cas, la technique de remodeling n’a été pratiquée. Trois de ces
supérieur à 25 mm (4,9 %). patients ont été traités en deux temps pour des anévrismes bilaté-
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Tableau 2
Caractéristiques des patients et de leurs anévrismes pour les deux groupes théra-
peutiques. Données quantitatives en valeur absolue. Les données sont excédentaires
par la double appartenance de trois patients.
Patients and aneurysm characteristics in the two therapeutic groups. Quantitative data
are in absolute values. Surplus data stem from three patients belonging to both groups.

Caractéristiques cliniques Groupe A Groupe B


et anatomiques « chirurgie » « embolisation »
n = 45 n = 37

Sexe
Féminin 32 25
Masculin 13 12
Fig. 2. Nombre de patients traités chaque année répartis entre microchirurgie et
Âge coiling endovasculaire.
< 40 ans 10 9 Number of patients treated every year with microsurgery and endovascular coiling.
À 60 ans 24 22
> 60 ans 11 6
Moyenne 48,22 ans 48,72 ans
des ANR géants est décédé. Il s’agissait d’une localisation carotido-
Nombre
Unique 34 22 ophtalmique compliquée d’une thrombose extensive des branches
Multiple 11 15 carotidiennes.
Taille
Quatre cas de paralysie transitoire de la troisième paire
< 3 mm 4 5 crânienne ont été retrouvés, ainsi que deux cas d’hématomes
3 à 10 mm 23 27 extraduraux et d’une méningite, avec une bonne évolution
11 à 25 mm 21 18 clinique.
> 25 mm 4 2
Inconnue 5 3

Localisation 3.1.2. Groupe B


Caverneuse 2 7 Parmi les patients traités par voie endovasculaire, sept ont eu un
Ophtalmique 11 15 accident cérébral ischémique soit 15,6 %. Dans deux cas, la throm-
Supraclinoïdienne 6 7
bose de l’artère porteuse a été traitée par urokinase associée à
Communication 6 11
antérieure l’héparine et à l’abciximab (Rheopro® ). Une dissection de l’ACP a
Sylvienne 30 7 été traitée par héparine et un spasme de l’artère carotide interne a
Vertébrobasilaire 2 8 été levé par injection endovasculaire de papavérine.

raux. Pour neuf autres patients, porteurs d’anévrismes multiples, 3.2. Bilan clinique de sortie
une seule séance a permis d’exclure un ou deux anévrismes.
Quatre patients ont subi deux séances d’embolisation pour le 3.2.1. Groupe A
même anévrisme, soit pour un résultat initial non satisfaisant, soit À leur sortie, 11 patients présentaient un déficit neurologique
pour une reperméabilisation à distance. Quatre patients avaient un qui était iatrogène chez sept patients (15,6 %). Une hémiplégie
ANR géant au niveau des segments carotidiens extraduraux. Ces sévère avec aphasie dans un cas. Une hémiparésie-aphasie chez
ANR ont été exclus de la circulation par trapping. deux patients. Quatre atteintes partielles du III.
Deux patients ont été traités par un stent installé dans le vais- Cinq patients (11,1 %) ayant un déficit neurologique préexistant
seau porteur, à travers lequel l’anévrisme a pu être occlus par à la chirurgie ne sont pas améliorés après traitement.
coiling.
Trois patients sont retrouvés au sein des deux groupes pour avoir
3.2.2. Groupe B
reçu un double traitement chirurgical et endovasculaire. Ainsi, chez
Douze patients ont présenté un déficit neurologique défini-
deux patients l’exclusion chirurgicale d’un ANR a été nécessaire
tif à la suite d’incidents thromboemboliques. Un cas d’amaurose
après l’échec de l’embolisation et un traitement mixte a été réa-
droite était secondaire à une thrombose de l’artère centrale de la
lisé pour deux lésions chez le troisième patient. Cela explique
rétine. Un cas de scotome temporal droit a été objectivé. Un déficit
l’excédent de certaines valeurs cumulées dans le Tableau 2.
moteur préalable à l’embolisation a persisté chez quatre patients.
Ces deux populations sont homogènes en termes d’âge et de
Une hémiplégie séquellaire, deux diplopies et une amaurose gauche
sexe, et hétérogéne concernant la topographie des ANR (Fig. 1).
par compression du nerf optique ont été relevées.
La distribution des patients selon le choix thérapeutique n’était
Au total, 62 patients sortent du service asymptomatiques
pas aléatoire. Les décisions thérapeutiques étaient prises au cas par
(78,4 %), un patient est décédé (1,2 %) et neuf présentent un
cas, de manière collégiale, par un staff neurovasculaire intégrant
déficit iatrogène (11,4 %). Ces données sont reportées sur le
des neuroradiologues, des neuroréanimateurs et des neurochirur-
Tableau 3.
giens. Elle s’appuyait sur la balance du bénéfice-risque, évaluée
dans chaque situation. Par ailleurs, cette étude porte sur une
période charnière précédant l’avènement des techniques endovas-
Tableau 3
culaires (Fig. 2). Bilan clinique de sortie, un patient (*) a été traité par les deux méthodes.
Clinical outcome at discharge. One patient was treated with both methods.
3. Résultats
État clinique Groupe A Groupe B Population globale
3.1. Complications n = 45 (%) n = 37 (%) n = 79 (%)

Asymptomatique 33 (73,33) 31 (83,78) 62 (78,48)


3.1.1. Groupe A Décédé 1 (2,22) 0 1 (1,26)
Douze des patients opérés (26,6 %) ont eu des complications Déficit iatrogène 7◦ (15,55) 2 (5,40) 9◦ (11,39)
Déficit antérieur 5◦ (11,11) 4* (10,81) 8◦ * (10,12)
dont cinq accidents ischémiques. Un des trois patients opérés pour
32 M. Laghmari et al. / Neurochirurgie 56 (2010) 28–35

Tableau 4
Évolution clinique.
Clinical progression.

Bilan clinique évolutif Groupe A Groupe B Population globale


n = 35 n = 21 n = 53

Favorable
GOS 27 94,28 % 17 95,23 % 42 94,33 %
I 6 3 8
II
Défavorable
III 1 5,71 % 1 4,76 % 2 5,66 %
IV 0 0 0
V 1 0 1
Mortalité 2,85 % 0 1,88 %
Morbidité 11,42 % 4,76 % 9,43 %

3.3. Évolution clinique 4. Discussion

3.3.1. Groupe A L’histoire naturelle d’un anévrisme intracrânien est mal connue.
Trente-cinq patients opérés ont été revus entre un et 60 mois La naissance de cette malformation découle d’une faiblesse
après la chirurgie, avec un délai moyen de 13,8 mois. Selon l’échelle pariétale focale de l’artère porteuse, favorisée par des facteurs géné-
d’évolution clinique de Glasgow (GOS), 27 patients avaient un tiques et environnements (Juvela, 2002 ; Juvela, 2004 ; Juvela et al.,
grade I (77 %). Six patients avaient un grade II (17 %). Un patient 1993 ; Juvela et al., 2000 ; Wardlaw et White, 2000).
avait un déficit moteur invalidant persistant a été classé en grade III La prévalence admise des anévrismes intracrâniens dans la
(2,85 %). Et le patient décédé correspond au grade V (2,85 %). population générale se situe entre 2 et 5 %, avec des extrêmes
L’évolution est favorable (GOS I et II) pour 94,3 % des patients rapportés qui s’échelonnent entre 0,2 et 9 %, selon les séries angio-
(n = 33) et défavorable (GOS III à V) pour 5,7 % (n = 2). En somme, sur graphiques ou autopsiques (Atkinson et al., 1989 ; Inagawa et
ces 35 patients, la morbimortalité chirurgicale est estimée à 14,25 %. Hirano, 1990a ; Rinkel et al., 1998). Sur une population française de
60 millions d’habitants, 1,2 à trois millions de personnes seraient
donc potentiellement concernées.
3.3.2. Groupe B L’incidence moyenne de l’hémorragie méningée est quant à elle
Vingt et un patients embolisés sont suivis pendant 13 mois envi- évaluée à sept à dix pour 100 000 habitants et par an, soit envi-
ron (d’un à 37 mois). Dix-sept d’entre eux (81 %) sont indemnes ron 5000 nouveaux cas en France chaque année (Lejeune, 1997 ;
cliniquement, soit grade I GOS. Deux patients présentaient une Moret, 1995). Ces données sont bien inférieures aux valeurs de cer-
atteinte persistante de la troisième paire crânienne, préexistante taines séries finnoises et japonaises qui rapportent jusqu’à 20 ou
au traitement. Un troisième patient a conservé un scotome tempo- 26 ruptures annuelles pour 100 000 habitants (Inagawa et Hirano,
ral. Ils sont donc classés en grade II GOS (14,3 %). Enfin, le patient 1990b ; Norrgard et al., 1987).
hémiplégique en rapport avec une chirurgie antérieure est classé Elle génère une morbimortalité qui demeure sévère, malgré
grade III. L’évolution apparaît favorable pour 95,2 % des patients l’amélioration des moyens thérapeutiques appropriés, incluant une
embolisés et défavorable pour 4,8 % (n = 1). neuroréanimation adaptée, avec notamment la prévention et le
La mortalité du groupe B est nulle et la morbidité induite était traitement du vasospasme ainsi que l’exclusion anévrismale pré-
de 4,8 % (n = 1). coce.
Le Tableau 4 expose le bilan clinique des deux groupes. En effet, un patient sur deux va décéder avant son admission
hospitalière et un patient sur quatre ne survivra pas malgré les
efforts thérapeutiques. Au total, 2/3 des patients auront un grade de
3.4. Évolution anatomique III à VGOS, dans les suites de cette hémorragie sous-arachnoïdienne
(Deruty et al., 1992 ; Jennett et Bond, 1975; Kassell et al., 1990;
Un contrôle angiographique à long terme a été réalisé chez Khanna et al., 1996; Van Crevel et al., 1986).
20 patients (25,6 %). Arguant de la menace représentée par l’HSA, la plupart des
Le recul est compris entre un et 37 mois, avec un suivi moyen auteurs est convaincue de l’intérêt du traitement prophylactique,
de 14 mois. qui revient à exclure un anévrisme avant sa rupture. Le principe
d’un traitement préventif systématique devient alors discutable,
3.4.1. Groupe A car la morbimortalité iatrogène, même faible, n’est pas négligeable
Sur les huit patients explorés, sept patients (87,5 %) présentaient chez des patients à priori asymptomatiques ou paucisymptoma-
un aspect stable du résultat initial, dont six exclusions complètes. tiques.
Un collet résiduel est inchangé à 14 mois. Un volumineux ANR Les deux variables de cette équation semblent donc être, d’une
thrombosé à large collet calcifié, dont l’exclusion par deux clips avait part, l’histoire naturelle d’un ANR avec notamment son risque de
été vérifiée par angiographie, a montré des signes de reperméabi- rupture et, d’autre part, le risque auquel expose un traitement
lisation du collet à 11 mois. d’exclusion de cette malformation.
Il est illusoire de prédire quel anévrisme non rompu va saigner.
Proust et al. (2005) ont proposé de les distinguer en ANR « à risque
3.4.2. Groupe B élevé » de ceux « à risque standard » à partir de l’analyse des facteurs
Parmi les 12 patients contrôlés, une occlusion complète a été de risque de rupture évoqués dans la littérature.
confirmée sept fois (58,3 %). Un résidu du collet persistait à 12 mois. Ainsi, les facteurs morphologiques et systémiques (HTA, diabète,
Chez quatre patients, une reperméabilisation a été objectivée à un, tabagisme, alcoolisme, l’âge avancé), les maladies du tissu conjonc-
11, 26 et 37 mois de distance. tif (Marfan, polykystose rénale, Ehlers Danlos), certains groupes
M. Laghmari et al. / Neurochirurgie 56 (2010) 28–35 33

HLA et le sexe féminin prédisposent à la survenue d’un anévrisme, du résultat initial (87,5 % d’exclusion complète). Une seule reper-
dont l’incidence s’accroît avec l’âge (Inagawa et al., 1992; Juvela et méabilisation partielle a été observée sur un anévrisme géant qui
al., 2001; Schievink et al., 1997; Schievink et al., 2002; Schievink et n’a pas nécessité de reprise chirurgicale. Là-aussi, la taille semble
al., 1995; Van Den Berg et al., 1996). constituer un facteur de risque majeur de reperméabilisation.

4.1. Le traitement des ANR 4.1.2. Le traitement endovasculaire


Depuis l’introduction de la technique d’embolisation par des
Lorsque le risque de rupture d’un ANR, évalué en fonction des coils détachables par Guglielmi, qui a prouvé son efficacité dans le
différents facteurs de risque sus mentionnés, est jugé suffisam- traitement de la rupture d’anévrismes cérébraux, il n’y a, à l’heure
ment élevé pour justifier l’indication thérapeutique, la décision actuelle, aucune étude de preuve scientifique d’un niveau I évaluant
d’une exclusion microchirurgicale ou endovasculaire doit être prise la technique d’embolisation des ANR (Byrne, 1996; Cognard et al.,
en fonction des risques potentiels et des résultats de chacune des 1999; Eskridge et Song, 1998; Vinuela et al., 1997).
méthodes thérapeutiques. Cette décision devrait être prise de pré- L’étude multicentrique prospective ISUA d’un niveau de
férence au cas par cas dans le cadre d’un staff neurovasculaire preuve II rapporte comme facteurs de risque de morbidité suite à
multidisciplinaire (Decq et al., 2005). l’embolisation des ANR, le diamètre du sac supérieur à 12 mm et le
siège de l’anévrisme sur la portion postérieure du cercle de Willis
4.1.1. Le traitement microchirurgical (Wiebers et al., 2003).
De nombreuses études rétrospectives, parues dans les Roy et al. (2001), dans leurs travaux portant sur une série pros-
années 1980, soulignent l’efficacité de l’exclusion chirurgicale pective de 116 patients, ont obtenu des résultats très satisfaisants
par clippage des ANR, avec des taux de morbidité ne dépassant avec une morbidité faible (4,6 %) et une mortalité nulle.
pas 6 % et une mortalité faible autour de 2 % (Deruty et al., 1996 ; D’autres études de niveau de preuve III ont obtenu des taux de
Freger et al., 1987; Heiskanen, 1986; Jomin et al., 1987 ; Mizoi et morbidité faibles (4,5 à 7 %) et une mortalité quasi nulle (0 à 2 %)
al., 1995 ; Proust et al., 1994 ; Salazar, 1980 ; Wirth et al., 1983). (Gonzalez et al., 2004 ; Lanterna et al., 2004; Murayama et al., 1999;
Plus récemment plusieurs méta-analyses ont été menées. King Wanke et al., 2002; Pierot et al., 2008; Gallas et al., 2008 ; Quadros
et al. (1994) dans une analyse de 28 séries regroupant 733 patients et al., 2007).
a obtenu un taux de morbidité à 4,1 % et un taux de mortalité de 1 %. Nos résultats sont conformes aux meilleurs résultats obtenus
Raaymakers et al. (1998), dans une méta-analyse de 61 séries com- par le traitement endovasculaire avec une mortalité nulle et une
prenant 2460 patients, ont obtenu des résultats comparables avec morbidité limitée à 4,8 %.
10,9 % de morbidité et 2,6 % de mortalité. L’étude prospective mul- Selon Proust et al. (2005), l’information à délivrer au patient et
ticentrique ISUIA a rapporté, en 2003, un taux de morbidité à un an son entourage concernant le traitement endovasculaire des ANR
de 9 % chez les patients porteurs d’ANR fortuits et les patients ayant pourrait être un risque de morbidité de 8 % et de mortalité de 1 %.
des ANR associés. La mortalité postopératoire était respectivement
de 2,3 et 0,7 % (ISUIA, 1998; Wiebers et al., 2003). 4.1.2.1. Évolution anatomique des ANR traités par voie endovascu-
Proust et al. (2005), au vu des données de la littérature, pro- laire. En dépit des bons résultats obtenus et du faible taux de
posent que l’information à délivrer au patient et son entourage mortalité et de morbidité acquis grâce aux progrès de la technologie
concernant les risques du traitement microchirurgical des ANR endovasculaire et à l’expérience croissante des neuroradiologues
devrait être une morbidité de 10 % et une mortalité de 2 %. Ils pré- interventionnels, la qualité de l’exclusion des ANR reste imparfaite
cisent, par ailleurs, que ces chiffres bruts doivent être pondérés et le devenir à long terme des ANR embolisés est peu docu-
en fonction des différents facteurs liés au patient (âge, symp- menté.
tômes, terrain physiologique), aux caractéristiques de l’anévrisme La proportion d’exclusion totale varie dans les séries de traite-
et aux circonstances opératoires (taille, topographie, morphologie, ment endovasculaire d’ANR entre 44,8 et 69,5 % (Brilstra et al., 1999;
athérosclérose, clips multiples) et autres (expérience du neuro- Gonzalez et al., 2004; Murayama et al., 1999; Roy et al., 2001; Gallas
chirurgien). Ainsi, les facteurs de risque majorant les taux de et al., 2008).
morbidité et de mortalité seraient un âge supérieur à 65 ans, Selon l’étude prospective multicentrique francocanadienne
le caractère symptomatique des ANR, une taille supérieure à Endovascular approach of Nonruptured Aneurysms (ATENA), le taux
10 mm, des procédures d’occlusion temporaire et l’expérience de d’occlusion complète est évalué à 59 %, avec une mortalité et une
l’opérateur (Acevedom et al., 1997; Chyatte et Porterfield, 2001 ; morbidité à un mois est respectivement de 1,4 et 1,7 % (Pierot et al.,
Grigorian et al., 2003; Khanna et al., 1996; King et al., 1994; 2008).
Ogilvy et Carter, 2003; Raaymakers et al., 1998; Wiebers et al., Lorsque l’exclusion des ANR est complète, elle reste stable dans
2003). 95 % des cas (Gonzalez et al., 2004; Raymond et Roy, 1997; Roy
Dans leur globalité, nos résultats rejoignent ceux de la litté- et al., 2001). En revanche, une embolisation incomplète expose à
rature. La mortalité était de 2,8 % et la morbidité à 11,4 %. Sur le une recanalisation de l’anévrisme dans 12 à 18 % des cas après six à
plan clinique, les deux seuls patients lourdement affectés par les 12 mois d’évolution (Juvela et al., 2000).
traitements ont été opérés d’un anévrisme géant en circulation Il en découle un risque de rupture augmenté, dont la surve-
antérieure et sont aux extrémités de la fourchette des âges (17 et nue est estimée à environ 0,9 %/an pour la totalité des ANR traités
72 ans). Les autres complications sont minimes, avec une morbi- par voie endovasculaire (Roy et al., 2001). Le risque de reperméa-
dité transitoire importante, notamment chez les patients opérés en bilisation est peu étudié, vu les rares études à long terme sur ce
topographie sylvienne. La taille et la morphologie des anévrismes sujet.
influencent le pronostic clinique, avec 40 % de morbimortalité dans Récemment, Raymond et al. (2003), dans une série angiogra-
les formes géantes. phique de 277 patients contrôlés à un an minimum, ont rapporté
33,6 % de récidive à 12 ± 11 mois.
4.1.1.1. Évolution anatomique. L’exclusion anévrismale microchi- Les résultats angiographiques à distance dans notre série
rurgicale vérifiée par angiographie varie de 91 à 96 % avec des taux confirment cette tendance. Le taux d’exclusion complète par
de récidive très faibles de l’ordre de 0,5 % par an (Wiebers et al., embolisation était initialement de 74,4 %. Le contrôle angiogra-
2003; David et al., 1999; Feuerberg et al., 1987). Dans notre série, phique a montré une reperméabilisation dans 33 % des cas à
parmi les huit patients explorés, sept présentent un aspect stable 14 ± 13 mois.
34 M. Laghmari et al. / Neurochirurgie 56 (2010) 28–35

4.1.3. Études comparatives du traitement des ANR par le clippage chirurgical des anévrismes intracrâniens. Cependant,
microchirurgie et par coiling endovasculaire grâce à l’essor constant des techniques endovasculaires, certains
Actuellement, il n’y a pas d’études comparatives randomi- auteurs à l’instar de Gallas font état de taux de reperméabilisation
sées, car cela est inconcevable sur le plan éthique. Les études inférieurs à 5 % à 36 mois d’évolution (Gallas et al., 2008).
publiées jusqu’à présent ont donné des résultats contradictoires. Mais au-delà du taux d’exclusion, le but premier du traitement
Johnston et al. (2001), à partir d’une large étude rétrospective de l’anévrisme est la prévention de l’hémorragie. La corrélation
comprenant 1699 traités par microchirurgie, 370 patients traités de ce risque avec la qualité de l’exclusion est sujette à débat.
par coiling endovasculaire, ont trouvé que les taux de morbidité En ce sens, l’étude prospective multicentrique Cerebral aneurysm
et de mortalité étaient significativement augmentés après micro- rerupture after treatment (CARAT) a évalué le risque de rerupture
chirurgie. après exclusion de l’anévrisme par chirurgie ou embolisation chez
Ces conclusions ont été infirmées par l’étude prospective de 1001 patients. Ce risque a été corrélé significativement avec le taux
Raftopoulos et al. (2003) comparant les patients opérés et ceux d’occlusion de l’anévrisme, et par conséquent, ce risque est à long
traités par embolisation. Les résultats étaient largement favorables terme significativement plus élevé après traitement endovasculaire
pour le traitement microchirurgical, avec un taux de morbidité (Johnston et al., 2008).
après embolisation (7,5 %) significativement supérieur à l’exclusion
microchirurgicale (1,7 %). 4.1.3.2. Risque thérapeutique versus histoire naturelle de la mala-
Récemment, Barker et al. (2004), dans une étude rétrospective die. Actuellement, avec l’accroissement de la découverte d’ANR,
réalisée à partir de la base de données d’un système de protection qui sont supposés exister chez environ 1 % de la population géné-
sociale comprenant 3498 patients opérés et 421 patients traités rale, se pose le problème de la comparaison entre le risque naturel
par voie endovasculaire, constataient à court terme une différence de l’ANR et le risque iatrogène. Aucune étude comparative n’est
significative en faveur du coiling endovasculaire. Cette différence disponible actuellement pour répondre à cette question. L’étude
s’estompait à moyen terme. Cette même étude a montré que le prospective multicentrique randomisée Trial on Endovascular Aneu-
bénéfice du traitement endovasculaire était plus évident chez les rysm Management (TEAM), comparant le traitement endovasculaire
sujets de plus de 65 ans. Pour les ANR de l’ACM, le traitement endo- et l’histoire naturelle de la maladie est actuellement à l’essai, et
vasculaire conservait peu d’indication regroupe une population de 2002 patients qui seront suivis pen-
Dans cette localisation, les difficultés de l’embolisation sont rela- dant dix ans. En attendant les résultats de cette étude, les décisions
tives à la largeur du collet, à la dysplasie de la bifurcation et au risque thérapeutiques des ANR continueront à être prises au cas par cas
d’occlusion d’une des branches distales. Il est vrai que la méthode par un staff multidisciplinaire (Raymond et al., 2008).
de remodeling a bien amélioré la technique depuis 2001 (Pierot et
al., 2009). 5. Conclusion
Pour ces raisons, la majorité des ANR de l’ACM ont été opérés
dans notre série. Par ailleurs, nous n’avons pas trouvé de différence Devant l’absence de recommandations de niveau I pour la néces-
significative en termes de mortalité et de morbidité entre les deux siter de traiter les ANR, beaucoup de facteurs sont impliqués dans la
méthodes. décision thérapeutique des ANR : la localisation, la taille et la mor-
La série multicentrique américaine rétrospective présentée par phologie des anévrismes et les risques inhérents à chaque patient.
Higashida et al. (2007) fait état d’un moindre risque de complica- La conjonction des progrès thérapeutiques de la chirurgie et de
tions suite au traitement endovasculaire des ANR versus clippage la neuroradiologie interventionnelle nous a permis d’obtenir des
chirurgical, avec des taux de morbidité de (6,6 % versus 13,2 %) et résultats conformes aux meilleures données de la littérature, sans
de mortalité de (0,9 % versus 2,5 %). parvenir à déterminer une supériorité franche de l’une ou de l’autre
Dans leur globalité, les résultats chiffrés rejoignent ceux des procédure.
meilleures séries de la littérature. Sur le plan clinique, les deux L’essor constant du traitement endovasculaire laisse présager
seuls patients lourdement affectés par les traitements ont été opé- d’une place de plus en plus importante de cette technique dans
rés d’un anévrisme géant en circulation antérieure et sont aux deux l’arsenal thérapeutique des ANR. Mais devant le manque de don-
extrémités de la fourchette d’âges (17 et 72 ans). Les autres compli- nées dans la littérature sur l’efficacité à long terme du traitement
cations sont minimes, avec une morbidité transitoire importante, endovasculaire, le clippage chirurgical demeure, pour un certain
notamment chez les patients opérés en topographie sylvienne. La temps encore, une alternative légitime dans la prise en charge des
taille et la morphologie des anévrismes influencent le pronostic cli- ANR.
nique et anatomique, avec 40 % de morbimortalité dans les formes
géantes. 6. Conflits d’intérêts

L’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêt.


4.1.3.1. Surveillance évolutive. La fiabilité dans le temps des clips
chirurgicaux est admise et vérifiée angiographiquement dans notre Références
étude sur les patients contrôlés, alors que le taux de reperméabi-
International study of unruptured intracranial aneurysms investigators, 1998.
lisation après coiling est plus élevé. Cependant, ces résultats sont Unruptured intracranial aneurysms: risk of rupture and risks of surgical inter-
sujets à caution du fait du biais de la localisation et surtout du vention. N. Engl. J. Med. 339, 1725–33.
biais des patients perdus de vue. Dans des études récentes, la Acevedom, J.C., Turjmanm, F., Sindoum, M., 1997. Postoperative arteriography in
surgery for intracranial aneurysm. Prospective study in a consecutive series of
qualité d’exclusion anévrismale diffère selon la méthode : totale
267 operated aneurysms. Neurochirurgie 43, 275–284.
chez 91 % des patients opérés versus 43,6 à 70 % après coiling endo- Atkinson, J.L., Sundt Jr., T.M., Houser, O.W., Whisnant, J.P., 1989. Angiographic
vasculaire (Gallas et al., 2008; Pierot et al., 2008; Quadros et al., frequency of anterior circulation intracranial aneurysms. J. Neurosurg. 70,
551–555.
2007).
Barker, F.G., Amin-Hanjani, S., Butler, W.E., Hoh, B.L., Rabinov, J.D., Pryor, J.C., et al.,
Cette différence des résultats concerne aussi le risque hémorra- 2004. Age-dependent differences in short-term outcome after surgical or endo-
gique qui serait de 0,26 %/an après traitement microchirurgical et vascular treatment of unruptured intracranial aneurysms in the United States,
0,9 %/an après exclusion endovasculaire (Proust et al., 2005). 1996–2000. Neurosurgery 54, 18–28 (discussion 28–30).
Brilstra, E.H., Rinkel, G.J., van der Graaf, Y., van Rooij, W.J., Algra, A., 1999. Treat-
Il était établi dans la littérature qu’à long terme, le taux de ment of intracranial aneurysms by embolization with coils: a systematic review.
reperméabilisation était plus élevé pour l’embolisation que pour Stroke 30, 470–476.
M. Laghmari et al. / Neurochirurgie 56 (2010) 28–35 35

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