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Posters / Médecine et maladies infectieuses 44 (2014) 48-50 49

H-04 H-06
Méningites sur brèches ostéo-méningées : étiologies, prise en charge et Complications neurologiques au cours de la fièvre boutonneuse médi-
évolution terranéenne

M. Morrier (1), M. Ogielska (1), C. Lebrun (1), C. De Gialluly (1), A. Berriche (1), L. Ammari (1), R. Abdelmalek (1), F. Kanoun (1),
P. François (1), D. Garot (1), L. Bernard (1) A. Ghoubontini (1), B. Kilani (1), H. Tiouiri Benaissa (1)
(1) CHU de Tours, France. (1) Service des maladies infectieuses, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie.

Introduction – objectifs : Description des caractéristiques des méningites sur Introduction – objectifs : La fièvre boutonneuse méditerranéenne (FBM),
brèches ostéo-méningées (MBOM). secondaire à Rickettsia conorii est une pathologie infectieuse endémique aux pays
Matériels et méthodes : Étude rétrospective (2006-2013) monocentrique des du pourtour méditerranéen. Il s’agit d’une pathologie bénigne. Cependant des
MBOM du sujet adulte. complications neurologiques peuvent survenir dans près de 28 % des cas.
Résultats : Cent-vingt-trois patients ont présenté au moins une méningite bac- Le but de notre étude est de ressortir les caractéristiques épidémio-cli-
niques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives des complications neurolo-
térienne documentée dont 19 étaient porteurs d’une brèche (15 %). L’âge moyen
giques au cours de la FBM.
était de 51,2 ans. Onze sujets (57,9 %) étaient des hommes. Treize patients
(68,4 %) ont nécessité un séjour en réanimation et 2 (10,5 %) sont décédés. L’ori- Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective des cas
de complications neurologiques au cours de la FBM, hospitalisés au service
gine de la brèche était un traumatisme crânien (TC) dans 7 cas (36,8 %), post-
des maladies infectieuses de l’hôpital La Rabta de Tunis, sur une période de
chirurgicale dans 10 cas (52,6 %). Le délai entre la formation de la brèche et la
22 ans (janvier 1992-décembre 2013).
survenue de la méningite était très variable. Une fuite de LCR était cliniquement
Résultats : Nous avons colligé 20 cas. Il s’agissait de 18 hommes et 2 femmes.
constatée chez 58 % des patients (n = 11). L’imagerie objectivant la brèche était
L’âge moyen était de 45,3 ans. Onze patients vivaient en zone rurale et 11 possé-
un scanner simple dans 6 cas, un scanner avec coupes fines osseuses et/ou une
daient un chien. La symptomatologie clinique était faite essentiellement de fièvre
IRM a été nécessaire dans les autres cas. En post-TC, la localisation de la brèche (100 %), éruption maculo-papuleuse (75 %) et d’une céphalée (45 %). À l’examen
était frontale ou au niveau du rocher. Le pneumocoque était retrouvé dans 57,9 % physique tous les patients avaient une éruption maculo-pauleuse et l’escarre noire
des cas (11/19), et dans 100 % des brèches existant depuis plus d’un an (n = 8). En a été objectivée dans 60 % des cas. L’atteinte neurologique était à type de ménin-
cas de brèche plus récente, le staphylocoque et les BGN étaient prédominants. La gite dans 10 cas (50 %), d’encéphalite dans 5 cas (25 %), de méningo-encéphalite
fermeture chirurgicale de brèche (parfois répétée) ou la mise en place d’une déri- dans 3 cas (15 %), de cérébellite dans 1 cas (5 %) et d’une paralysie facial dans
vation ventriculaire externe étaient souvent requises. 1 cas (5 %). La ponction lombaire a été réalisée dans 17 cas. L’étude du liquide
Tous les patients ont reçu une antibiothérapie. Seuls 8 patients (42,1 %) ont céphalorachidien a objectivé une pleiocytose avec une chimie normale dans 15
reçu une corticothérapie concomitante. Huit patients (42,1 %) seulement ont été cas. La sérologie des rickettsioses était positive à Rickettsia conorii chez 7 patients
vaccinés après leur premier épisode. Trois patients (15,8 %) ont présenté au moins (35 %). Tous les patients ont reçu une antibiothérapie : fluoroquinolones (n = 14)
une récidive. ou doxycycline (n = 6) pour une durée moyenne de 10 jours. Un seul patient a eu
Conclusion : La MBOM est une pathologie grave et non rare (15 % des un séjour en réanimation. L’évolution était favorable dans tous les cas.
patients ayant présenté au moins une méningite). Elle nécessite une prise en Conclusion : Les rickettsioses peuvent se compliquer d’une atteinte neurolo-
charge médico-chirurgicale expérimentée, une recherche radiologique spécifique gique. Un diagnostic précoce et un traitement approprié sont obligatoires pour
et une vaccination préventive. éviter l’issue fatale de cette complication potentielle de la FBM.

H-05 H-07
Méningo-encéphalites herpétiques : étude rétrospective de 32 cas sur- Les formes neurologiques de la rickettsiose
venus au CHU de Strasbourg entre 2003 et 2013
F. Smaoui (1), M. Koubaa (1), T. Hachicha (1), A. Znazen (2), D. Lahiani (1),
X. Argemi (1), Y. Hansmann (1), M. Baldeyrou (1), N. Lefebvre (1), A. Hammami (2), M. Ben Jemaa (1)
D. Christmann (1) (1) Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie,
(1) Nouvel hôpital civil, Strasbourg, France. (2) Laboratoire de microbiologie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie.

Introduction – objectifs : L’objectif de notre étude est de décrire le tableau Introduction – objectifs : Les formes sévères de la rickettsiose représentent 6
clinique, paraclinique et l’évolution des malades présentant une méningite ou une à 10 % avec une mortalité de 32 %. L’atteinte neurologique constitue 28 % des
méningo-encéphalite à HSV. formes graves avec un pronostic réservé. Le but était d’évaluer la fréquence des
Matériels et méthodes : Étude rétrospective de tous les cas d’infections neu- formes neurologiques de la rickettsiose et décrire leurs aspects cliniques et théra-
peutiques.
rologiques centrales à HSV identifiés au CHU de Strasbourg entre 2003 et 2013.
Ont été inclus, tous les malades présentant une PCR HSV, HSV-1 ou HSV-2 posi- Matériels et méthodes : Étude rétrospective réalisée entre 1990 et 2013. Les
tive dans le LCR et des signes méningés ou méningo-encéphalitiques, ainsi que les patients inclus avaient une atteinte neurologique et une rickettsiose confirmée
sérologiquement.
malades présentant une synthèse intra-thécale d’Ig anti HSV ou un test IFN positif
avec des signes de méningo-encéphalite sans autre diagnostic virologique. Résultats : Parmi 403 cas de rickettsiose, 26 avaient une atteinte neurologique
(6 %) avec un âge médian de 51,5 ans. Le délai moyen de consultation était de
Résultats : 32 malades inclus : 30 avec une PCR HSV positive, 1 avec une 8,3 jours. La fièvre (100 %) et les céphalées (69 %) étaient les principaux signes
synthèse intra-thécale d’Ig et 1 avec un test IFN positif. Moyenne d’âge : 57 ans. fonctionnels. A l’examen, le syndrome méningé était prédominant (76 %) suivi de
Durée moyenne de séjour : 27 jours. Principales co morbidités : cancer solide confusion (30 %) et autres signes psychiatriques (15 %). Une éruption caractéris-
(13 %), éthylisme (13 %). Signes cliniques initiaux : fièvre (69 %), troubles de la tique était présente dans 61 %. L’escarre d’inoculation était trouvée chez
conscience (59 %), troubles du langage (48 %). Anomalies biologiques : hypona- 2 patients. L’atteinte neurologique se résumait à une méningite (11 cas), une
trémie (50 %), lymphopénie (48 %), absence d’hypogammabglobulinémie. Ano- méningo-encéphalite (8 cas), une encéphalite isolée (4 cas), une cérébellite (1 cas),
malies du LCR : hyperprotéinorachie (83 %), hypoglycorachie (4 %). Cellularité une atteinte du nerf VIII (1 cas) et une hémorragie méningée (1 cas). Une ménin-
moyenne : 265 cellules/mm3 dont 249 lymphocytes. Anomalies d’imagerie : IRM gite lymphocytaire normoglycorachique et normoprotéinorachique était l’anomalie
pathologiques (80 %, 56 % des anomalies de signal au niveau temporal). La tota- la plus fréquente du LCR. La sérologie de Rickettsia conorii était positive dans
lité des malades était traitée par aciclovir, responsable d’une insuffisance rénale 76 %. Le traitement de première intention était une fluoroquinolone (61 %) et des
dans 19 % des cas. 61 % des patients présentaient des anomalies neurologiques en phénicolés (34 %). La durée moyenne de traitement était 17 jours. L’évolution
fin d’hospitalisation et 9 % sont décédés. était favorable sans séquelles (19 cas), avec des séquelles psychiques (2 cas) et
Conclusion : Notre étude met en avant les principales anomalies cliniques, fatale (5 cas).
biologiques et à l’imagerie initialement rencontrées chez ces malades et objective Conclusion : Les formes neurologiques de la rickettsiose sont de plus en plus
la gravité de cette atteinte dont le diagnostic et le traitement précoce reste le seul fréquentes. Leur tableau clinique est polymorphe. Elles sont graves et méritent une
élément permettant d’améliorer le pronostic neurologique. attention particulière pour leur prise en charge clinique et thérapeutique.
 

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