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Neurochirurgie 54 (2008) 731–738

Article original

Le doppler transcrânien en neurochirurgie


Transcranial doppler in neurosurgery
T. Geeraerts a,∗,b , C. Ract a,b , J. Duranteau a,b , B. Vigué a,b
a Département d’anesthésie-réanimation, hôpital de Bicêtre, AP–HP, 78, rue du Général-Leclerc, 94276 Le Kremlin-Bicêtre, France
b UPRES 3540, laboratoire d’anesthésie, faculté de médecine, université Paris-Sud, 94276 Le Kremlin-Bicêtre, France

Reçu le 2 mars 2008 ; accepté le 25 août 2008


Disponible sur Internet le 9 octobre 2008

Abstract
Transcranial doppler (TCD) is a noninvasive and easily repeatable method to measure the blood flow in basal cerebral arteries. Mean velocities
of red blood cells in basal arteries are related to cerebral blood flow. Because of low peripheral resistance in cerebral arteries, diastolic velocity (Vd )
remains positive in cerebral circulation in physiological situations. The pulsativity index (PI; normal values for the middle cerebral artery = 1.0 ± 0.2)
and end diastolic velocity (EDV; normal values for the middle cerebral artery = 40 ± 10 cm/s) give important information to evaluate the resistance
status of small downstream arteries. A high PI (> 1.4) with a low EDV (< 20 cm/s) indicates a low blood flow with a high ischemic risk due to low
cerebral perfusion pressure. TCD can also detect cerebral vasospasm after subarachnoid hemorrhage, but sensitivity and specificity for vasospasm
diagnosis are low compared to angiography. However, a day-to-day increase in arterial blood cell velocities can help determine the vasospasm risk
and/or indicate that angiography should be done.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Résumé
Le doppler transcrânien (DTC) permet la mesure non invasive de la vitesse des globules rouges dans les gros troncs artériels cérébraux. La vitesse
moyenne des globules rouges (Vm ) mesurée par le doppler est un témoin indirect du débit sanguin cérébral. Les artères à destinée encéphalique
ont des résistances distales basses et la vitesse des globules rouges en diastole reste positive en conditions physiologiques. Pour l’artère cérébrale
moyenne, la mesure de l’index de pulsatilité (IP, valeur normale pour l’artère cérébrale moyenne = 1,0 ± 0,2) et de la vélocité diastolique (Vd ,
valeur normale pour l’artère cérébrale moyenne = 40 ± 10 cm/s) permettent d’estimer l’état des résistances distales et donc de la pression de
perfusion cérébrale. Les patients à risque d’hypertension intracrânienne ou de vasospasme cérébral sont les deux indications les plus fréquentes en
neurochirurgie pour l’utilisation du DTC. Ainsi, à l’arrivée des patients présentant un traumatisme crânien sévère, l’association d’un IP supérieur ou
égal à 1,4 et d’une Vd inférieure à 20 cm/s sont des indices de gravité. Le DTC permet également le diagnostic du vasospasme au niveau de l’artère
cérébrale moyenne après hémorragie sous-arachnoïdienne. Cependant, sa sensibilité et sa spécificité par rapport à l’artériographie restent faibles.
Toutefois, l’observation d’une augmentation quotidienne des vélocités moyennes doit faire suspecter un vasospasme et conduire à la réalisation
d’une artériographie cérébrale. La faisabilité du DTC au lit du malade permet de suivre l’évolution d’une hypertension intracrânienne ou d’un
vasospasme et d’apprécier l’efficacité des mesures thérapeutiques mises en œuvre.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Keywords: Transcranial doppler; Traumatic brain injury; Subarachnoid hemorrhage; Intracranial hypertension

Mots clés : Doppler transcrânien ; Traumatisme crânien ; Hémorragie sous-arachnoïdienne ; Hypertension intracrânienne

1. Introduction

L’utilisation clinique de méthodes non invasives comme


l’échographie connaît un développement très important.
∗ Auteur correspondant. Rapides, reproductibles et d’apprentissage aisé, ces techniques
Adresse e-mail : thgeeraerts@hotmail.com (T. Geeraerts). sont appelées à se généraliser en raison de leur efficacité, de

0028-3770/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.neuchi.2008.08.117
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la diminution de leur prix et de leur miniaturisation, rendant aucun risque d’obtenir des vitesses trop élevées mais plutôt de
leur utilisation facile au lit du malade. L’étude des flux vascu- sous-estimer les vitesses réelles. On estime que pour l’artère
laires par doppler est aujourd’hui couramment utilisée à des fins cérébrale moyenne, l’artère la plus étudiée, les limitations ana-
diagnostiques par des médecins non-spécialistes en radiologie. tomiques sont telles que le risque maximum d’erreur est de
L’estimation rapide des vélocités sanguines intracrâniennes par trouver des valeurs à 87 % de la valeur réelle (0,87 = cos 30◦ )
le doppler transcrânien (DTC) en fait une technique particuliè- soit un angle θ d’insonation qui est difficilement supérieur à 30◦
rement attractive pour les urgences neurologiques et notamment (Kirkpatrick et Chan, 1997).
en neurotraumatologie, domaine dans lequel l’urgence théra- La sonde conditionne également la qualité du signal. Pour
peutique est déterminante pour la prévention de la survenue analyser les vaisseaux intracrâniens, on utilise une sonde à
des lésions ischémiques secondaires, et donc pour le pro- basse fréquence (2 MHz, sonde similaire à celle utilisée pour
nostic. Les objectifs de cette mise au point sont de décrire l’échographie cardiaque) permettant le passage des ultrasons au
la technique, les indications actuellement reconnues et les travers de l’os. Tous les appareils d’échographie cardiaque dis-
limites du DTC en neurochirurgie. Une recherche exhaustive posent d’une telle sonde et peuvent servir, comme les appareils
de la littérature médicale a été effectuée (Pubmed® de 1966 spécifiques, à la mesure des flux sanguins dans les artères céré-
à 2008) pour le critère transcranial doppler limité aux études brales (ou les artères rénales ou placentaires. . .). La réalisation
humaines. Dans un but pédagogique, les auteurs ont sélec- d’un DTC est donc déjà matériellement possible dans tous les
tionné les articles les plus significatifs et pertinents pour le hôpitaux.
clinicien.
2.1. Réalisation
2. Description de la technique
En utilisant le mode Doppler pulsé, on peut mesurer la
L’utilisation du DTC en neurochirurgie a débuté au début vélocité des globules rouges dans certains gros troncs artériels
des années 1980 (Aaslid et al., 1982). L’effet Doppler peut cérébraux de la base du crâne, en amont (carotide interne, tronc
être comparé aux variations de son que l’on entend quand une basilaire) ou en aval (artères cérébrales antérieures, moyennes
voiture passe à vive allure devant nous. L’analyse de ces varia- ou postérieures) du polygone de Willis (Fig. 1A). Pour cela, trois
tions de sons, vers l’aigu, quand la voiture s’approche, puis vers fenêtres osseuses peuvent être utilisées : transtemporale, trans-
les graves quand la voiture s’éloigne, permet l’estimation de la orbitaire (potentiellement délétère pour l’œil en cas d’exposition
vitesse du véhicule. Par analogie, l’étude de la différence entre la prolongée) et sous-occipitale. Le flux sylvien (artère cérébrale
fréquence des ultrasons émis et les ultrasons reçus par la sonde moyenne ou ACM) est estimé à 50–60 % de la circulation hémi-
Doppler permet de mesurer la vitesse des globules rouges. Le sphérique homolatérale (Rutgers et al., 2000). L’écaille de l’os
mode Doppler pulsé permet d’étudier une zone d’intérêt afin temporal, encore appelé fenêtre temporale, est une zone privi-
d’enregistrer la vitesse des globules rouges ou vélocité le plus légiée de passage du signal Doppler pour l’ACM. À ce niveau,
souvent exprimée en cm/s. La vitesse moyenne des globules l’os est relativement fin, permettant le passage des ultrasons,
rouges (Vm ) mesurée par le doppler est un témoin indirect du et l’artère est particulièrement accessible sur une grande pro-
débit sanguin cérébral (DSC). En effet, le débit (Q) est égal fondeur avec un angle faible (maximum de 30◦ ) entre la sonde
au produit de la Vm et de la section (s) du vaisseau étudié et l’artère. L’ACM est donc l’artère la plus souvent étudiée.
(Q = Vm × s). Pour cela, la sonde est positionnée au niveau de la fenêtre tem-
La mesure de la vitesse par doppler dépend principalement porale sur une ligne située au-dessus de l’arcade zygomatique
de deux paramètres : la fréquence d’émission des ultrasons et allant du tragus en arrière, au bord externe de l’orbite en avant
l’angle θ formé par le vaisseau étudié et le faisceau d’ultrasons. (canthus externe). Cette ligne est divisée en trois fenêtres : anté-
Cet angle θ s’appelle l’angle d’insonation. La correction de rieure, médiane, idéale car l’angle d’insonation est proche de
la mesure de vitesse d’un globule rouge liée à cet angle zéro et postérieure, souvent seule possible chez le sujet âgé. Il est
θ d’insonation est identique à la correction de la mesure également possible de capter le flux provenant de l’artère céré-
d’une vitesse d’automobile sur le bord d’une route par un brale postérieure en positionnant la sonde au-dessus du pavillon
radar. La vitesse mesurée des globules rouges correspond à la de l’oreille. Certains appareils disposent d’un mode Doppler
vitesse réelle multipliée par le cosinus de l’angle d’insonation : couleur permettant de visualiser tous les vaisseaux de la zone
(Vmesurée = Vréelle × cos θ). Plus la sonde est dans l’axe du vais- étudiée : on peut ainsi parfois avoir une vision quasi complète
seau, plus l’angle d’insonation est petit, plus le cos θ est proche du polygone de Willis (Fig. 1B).
de 1, et plus l’ensemble des valeurs mesurées est proche
des valeurs réelles. En revanche, plus le faisceau d’ultrasons 2.2. Mesures
s’éloigne de l’axe du vaisseau, plus l’angle θ s’ouvre, plus cos θ
est petit (proche de 0 si l’angle est proche de 90◦ ) et donc plus La représentation graphique comporte en abscisse, le temps,
les vitesses sont proportionnellement diminuées en comparaison et en ordonnée, les fréquences (vitesses). La courbe obtenue
des vitesses réelles, entraînant un risque important de sous- (courbe des vélocités maximales, Fig. 1C) permet de mesurer la
estimation. Par exemple, pour un angle de 45◦ par rapport à l’axe vélocité systolique contemporaine de la systole cardiaque (Vs )
du vaisseau, la diminution de toutes les vitesses mesurées sera de et la vélocité diastolique (Vd ). L’aire sous la courbe définit la
70 % : Vmesurée = Vréelle × cos 45◦ = Vréelle × 0,7. Il n’existe donc vélocité moyenne (Vm ). Le vaisseau est identifié en prenant en
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Fig. 1. Réalisation du doppler transcrânien. Anatomie du polygone de Willis avec représentation des artères accessibles au doppler transcrânien ainsi que le sens de
leur flux (A, d’après Département d’Anesthésie Réanimation de Bicêtre, 2007, avec autorisation), et visualisation du polygone de Willis en doppler couleur (B). C.
Affichage spectral en mode Doppler pulsé sur l’artère cérébrale moyenne (VSmx : vitesse systolique ; VDmx : vitesse diastolique ; Vmxy : vitesse moyenne ; IP : index
de pulsatilité).
Transcranial doppler imaging. Arterial anatomy of the circle of Willis (A, from Département d’Anesthésie Réanimation de Bicêtre, 2007 with permission) and color
doppler imaging of basal cerebral arteries (B). C. Velocity spectrum of the middle cerebral artery using pulsed doppler (Vsmx : systolic velocity; VDmx : diastolic
velocity; Vmxy : mean velocity; IP: pulsatility index).

compte la fenêtre utilisée, la position de la sonde, la profondeur signifient simplement un angle d’insonation ouvert et n’ont pas
de l’enregistrement et la direction du flux. à être considérées comme pathologiques. L’examen sera alors
Les valeurs normales des vélocités sont connues pour chaque recommencé.
vaisseau étudié. Les valeurs des critères de reconnaissance sont
donc fixées pour chaque vaisseau étudié (Tableau 1). 2.3. Interprétation des résultats
La mesure des vitesses permet le calcul de l’index de pulsa-
bilité (IP) : IP = (Vs − Vd )/Vm . Sa valeur normale chez l’adulte Le DTC étudie donc la vitesse des globules rouges dans les
est 1,0 ± 0,2. L’IP est une valeur indépendante de l’angle artères de gros calibre. Le premier intérêt reconnu est l’influence
d’insonation θ, du fait de la disparition de la valeur de cos θ sur les tracés obtenus des variations du diamètre des arté-
dans la formule : IP = cos θ × (Vs − Vd )/cos θ × Vm . Parce que rioles d’aval intracérébrales (artères de petit calibre), c’est-à-dire
l’IP est une valeur indépendante de l’angle d’insonation, elle l’influence sur les vélocités des modifications des résistances
sera la première à être prise en compte pour analyser le signal artériolaires. Les artères à visée encéphalique ont une grande
Doppler. Des valeurs faibles de vélocités avec un IP normal part de leur flux se produisant en diastole. Alors que dans les

Tableau 1
Caractéristiques échographiques des différentes artères accessibles au doppler transcrânien
Sonographic description of basal cerebral arteries using transcranial doppler
Artère Voie Sens du flux Profondeur (cm) Vm (cm/s)

Artère cérébrale moyenne Temporale Vers la sonde 35–60 62 ± 12


Artère cérébrale antérieure Temporale S’éloigne de la sonde 60–75 51 ± 12
Artère cérébrale postérieure Temporale Vers la sonde 70–90 44 ± 11
Siphon carotidien Orbitaire Vers la sonde 50–75 42 ± 10
Tronc basilaire Sous-occipitale S’éloigne de la sonde 70–90 40 ± 8

Vm : vélocité moyenne.
Vm : mean velocity.
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Fig. 2. Tracés normaux de doppler pulsé obtenus pour différentes artères. Notez les vitesses diastoliques basses dans les artères à destinée périphérique (artères
humérale et carotide externe), et les vitesses diastoliques plus élevées dans les artères à destinée encéphalique (artères carotides internes et cérébrale moyenne).
Normal aspect of pulsed doppler in several arteries. Note that diastolic velocities are low in peripheral arteries (brachial and external carotid arteries), whereas
they are higher in encephalic arteries (internal carotid and middle cerebral arteries).

artères « musculaires », les globules rouges s’arrêtent en dias- entraîne elle aussi une diminution des vélocités diastoliques et
tole (Fig. 2). En effet, pour le cerveau, les résistances distales une augmentation de l’IP, variations identiques à celles obser-
sont basses (artérioles dilatées) et autorisent le passage des glo- vées lors d’une hypertension intracrânienne (Czosnyka et al.,
bules rouges même pour des niveaux bas de pression artérielle 1996). Dans les deux cas, cette diminution de flux est susceptible
(comme la pression diastolique) alors que pour le muscle au de provoquer une ischémie par baisse des apports sanguins.
repos, les résistances distales sont élevées et n’autorisent pas le À l’inverse, l’hypercapnie et aussi l’anémie sont connues
passage des globules rouges pour cette même pression diasto- pour provoquer une vasodilatation artériolaire qui entraîne une
lique. Il faut donc comprendre qu’après l’IP, c’est la vélocité augmentation des vélocités diastoliques et une diminution de
diastolique (Vd ) qui est la valeur essentielle pour caractériser le l’IP. On comprend donc aisément qu’il est important de prendre
flux obtenu. Le cerveau, comme d’autres organes (foie, rein), en compte l’hématocrite et la capnie lorsqu’on interprète un
fonctionne avec des résistances distales basses. Une augmen- signal de DTC.
tation des résistances cérébrales sera donc d’abord figurée par Le profil des vélocités dépend aussi du diamètre de l’artère
une diminution des vélocités diastoliques et donc une augmen- de gros calibre directement étudiée. Il est important de ne jamais
tation de l’IP. Une élévation de la pression intracrânienne (PIC) oublier que la vélocité (V) est un index indirect du débit (Q) et
avec baisse de la pression de perfusion cérébrale (PPC) aura que des modifications locales de diamètre (S) peuvent perturber
pour première conséquence de modifier le profil de vélocité des l’interprétation des résultats (Q = V × S). Malheureusement, il
gros troncs artériels à destinée cérébrale en le rapprochant de n’existe pas à l’heure actuelle de méthode validée pour la mesure
celui retrouvé pour des artères destinées aux muscles au repos, du diamètre d’un vaisseau en DTC. Le vasospasme est l’exemple
c’est-à-dire un système à hautes résistances. d’une constriction locale du gros tronc étudié provoquant des
Une autre cause d’augmentation des résistances cérébrales vélocités (V) très élevées par diminution de S pour un Q en
distales est l’hypocapnie qui provoque une vasoconstriction général diminué. Le vasospasme, décrit dans les hémorragies
directe des artérioles par l’augmentation du pH extracellulaire méningées, est donc un grand frein à l’interprétation du DTC
des cellules musculaires lisses des vaisseaux. L’hypocapnie comme index de débit.
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3. Indications

Les patients à risque d’hypertension intracrânienne ou de


vasospasme cérébral sont les deux indications les plus fréquentes
en neurochirurgie pour l’utilisation du DTC. À titre d’exemple,
nous développerons son utilisation dans les suites d’un trauma-
tisme crânien et d’une hémorragie sous-arachnoïdienne.
Le DTC est, avant tout, reconnu comme extrêmement sen-
sible pour la recherche d’une baisse de la PPC (Kirkpatrick et
Chan, 1997). Cet examen est d’une très grande importance pour
juger précisément du retentissement hémodynamique d’une
pathologie en aidant aux décisions d’orientation ou de chi-
rurgie : triage des traumatismes crâniens modérés, surveillance
postopératoire, retentissement d’une dilatation ventriculaire ou
d’un hématome intracrânien. Ces raisonnements sont aussi Fig. 3. Relation entre PPC et index de pulsatilité au doppler transcrânien, d’après
appliqués à d’autres pathologies où l’évaluation du flux san- (Kirkpatrick et Chan, 1997).
Relationship between cerebral perfusion pressure and transcranial doppler pul-
guin cérébral est primordiale (accidents vasculaires cérébraux,
satility index, from (Kirkpatrick et Chan, 1997).
réanimation post-arrêt cardiaque, méningite, thrombophlébite
cérébrale, coma hépatique).
à 1,3 (Trabold et al., 2004). Enfin, tous les TC modérés, GCS
3.1. Prise en charge initiale du patient traumatisé crânien entre 8 et 14, examinés aux urgences du CHU de Grenoble, qui
s’aggravent dans les heures suivantes, avaient en moyenne un IP
L’ischémie cérébrale est la principale cause d’aggravation à 1,6 à l’arrivée aux urgences (Jaffres et al., 2005).
secondaire des patients présentant un traumatisme crânien Une stratégie d’accueil des patients présentant un TC grave
sévère. Le premier des objectifs thérapeutiques de la réanima- (score de Glasgow < 9) centrée sur les résultats du DTC dès
tion doit donc être de garantir un DSC suffisant. Le moyen le l’arrivée, avant tout examen TDM, a été récemment propo-
plus consensuel est la surveillance continue de la PPC, diffé- sée (Ract et al., 2007). Les seuils de gravité retenus étaient
rence entre la pression artérielle moyenne (PAM) et la PIC : l’association d’un IP supérieur ou égal à 1,4 et d’une Vd infé-
(PPC = PAM − PIC). La PPC est le principal déterminant du rieure à 20 cm/s. Vingt-quatre TC successifs ont été étudiés à leur
DSC (PPC = DSC × résistances cérébrales) et une PPC supé- arrivée. Le DTC, réalisé dans les 20 minutes après leur arrivée en
rieure ou égale à 60 mmHg est recommandée comme objectif salle de déchoquage, montrait que 46 % de ces TC répondaient
thérapeutique pour minimiser les risques d’ischémie (The Brain à ces critères de gravité. Le traitement immédiat (osmothérapie
Trauma Foundation, 2007). Cependant, la mesure continue de et/ou augmentation de la PAM) corrigeait rapidement les pertur-
la PPC nécessite la pose d’un capteur de PIC. Le temps néces- bations du DTC dans le groupe à risque. Ce traitement a donc
saire à sa mise en place, même dans un centre spécialisé, peut permis de gagner le temps nécessaire à l’organisation d’examens
être long : quatre heures en moyenne après l’arrivée du patient, complémentaires dans des conditions de sécurité. La TDM céré-
après obtention de la tomodensitométrie (TDM) et normalisa- brale a ensuite permis d’analyser le type de lésions cérébrales
tion de l’hémostase (Ract et al., 2007). Cela est préjudiciable à et d’organiser un traitement plus durable comme le bloc opé-
la prise en charge efficace des risques ischémiques précisément ratoire ou l’hypothermie. Le DTC a donc permis de dépister
majorés. Chez les traumatisés crâniens, l’indice le plus sensible rapidement ce groupe à haut risque et d’individualiser le traite-
au DTC pour détecter la baisse de PPC est l’IP (Czosnyka et al., ment. Le DTC était aussi intéressant pour dépister les patients
1996) (Fig. 3). Ainsi, tant que l’on ne dispose pas d’un monito- qui ne sont pas à haut risque ischémique (54 % des patients).
rage invasif, le DTC est un outil majeur pour évaluer la présence En effet, l’absence de problème aigu d’hémodynamique céré-
d’une hypertension intracrânienne avec retentissement hémo- brale permet de se concentrer sur les autres atteintes potentielles
dynamique cérébral, mais également pour juger de l’efficacité chez ces patients souvent polytraumatisés. Aucun des patients
des mesures thérapeutiques mises en œuvre en urgence pour du groupe aux DTC normaux n’a développé par la suite de
contrôler l’hypertension intracrânienne et maintenir la PPC. problème hémodynamique, cependant cela n’est, bien sûr, pas
constant et le contrôle du DTC est nécessaire car l’expansion
3.1.1. Évaluer le flux dès l’arrivée des patients d’une lésion ou l’apparition secondaire d’un œdème cérébral
Peu d’études analysent l’évolution des flux sanguins céré- est toujours possible. Au total, les seuils choisis (Vd < 20 cm/s
braux des traumatisés crâniens (TC) à l’arrivée à l’hôpital. Ces et IP > 1,4) ont permis d’orienter le traitement et d’organiser les
études discutent soit de l’intérêt pronostique de la baisse de la examens complémentaires (le plus rapidement possible pour les
Vm isolée au dessous de 28 cm/s (Chan et al., 1992) soit de la DTC anormaux, de façon moins urgente pour DTC normaux).
nécessité de tenir compte de l’association d’une Vm basse et Le DTC à l’arrivée, comme tous les examens de débrouillage
d’un IP élevé (McQuire et al., 1998). L’analyse de seuils de à l’arrivée reconnus indispensables (échographie abdominale,
vélocités retrouve chez 36 enfants comme facteur de mauvais radiologies thoracique et du bassin), doit faire désormais par-
pronostic soit une Vd inférieur à 25 cm/s, soit un IP supérieur tie du bilan initial du polytraumatisé. Cet examen donne donc
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des informations cruciales dans la prise en charge initiale de rélation clinique et angiographique. Les valeurs seuils dans le
ces patients et permet d’orienter rapidement la stratégie thé- diagnostic de vasospame angiographique au niveau de l’artère
rapeutique. Il doit permettre un résultat rapide, et en cas de cérébrale moyenne sont une Vm supérieure à 120 cm/s (sensibi-
difficultés techniques, conduisant à l’absence de résultats après lité de 88 % et une valeur prédictive négative de 94 %). Mais une
dix minutes, il conviendra d’abandonner et de se concentrer sur Vm supérieure à 200 cm/s présente une meilleure spécificité de
les autres monitorages disponibles. 98 % et une meilleure valeur prédictive positive de 87 % (Vora
et al., 1999). La valeur prédictive du DTC est nettement moins
3.1.2. Le suivi thérapeutique bonne pour des Vm comprises entre 120 et 200 cm/s. Une méta-
Quel que soit le type d’intervention thérapeutique pratiqué analyse récente montre une sensibilité de 67 % et une spécificité
chez un patient neurologique (modification de la PAM, de la de 99 % du DTC (Lysakowski et al., 2001). Suarez et al.(Suarez
température, de la sédation, de la capnie, etc.), il est intéressant et al., 2002) montrent que des Vm supérieures à 120 cm/s au
d’en suivre les conséquences par des DTC successifs. niveau de l’ACM ont une sensibilité de 67 % et une spécificité
Par exemple, l’utilisation des vasopresseurs pour augmenter de 78 % pour le diagnostic du vasospasme symptomatique, résul-
la PAM et/ou diminuer la PIC permet de diminuer signifi- tats meilleurs que ceux retrouvés au niveau de l’artère cérébrale
cativement l’IP et d’augmenter significativement les vélocités antérieure. Enfin, une série de 22 patients retrouve des résul-
moyennes et diastoliques (Bouma et Muizelaar, 1992). Le niveau tats très satisfaisants avec sensibilité de 100 % et spécificité de
de PAM nécessaire, mais aussi suffisant, pourrait ainsi être 75 % pour des valeurs seuil de 100 cm/s (Mascia et al., 2003). Il
estimé par le DTC. Il est important de noter que si le DTC permet existe par ailleurs des études qui valident le DTC dans la détec-
le contrôle des traitements, il permet aussi d’éviter des théra- tion du vasospasme au niveau du tronc cérébral (Soustiel et al.,
peutiques inutiles. Il ne paraît pas nécessaire, voire au contraire 2002 ; Sviri et al., 2006 ; Sviri et al., 2004). Au total, au niveau
délétère, d’augmenter la PAM d’un patient dont le DTC montre de l’artère cérébrale moyenne, on peut retenir : vasospasme
des vélocités symétriques et normales. La situation peut toute- sévère si Vm supérieure à 200 cm/s ; vasospasme modéré si Vm
fois se modifier et une surveillance itérative est toujours justifiée. comprise entre 120 et 200 cm/s ; et absence de vasospasme en
Il existe deux situations où les résultats du DTC sont en cas de Vm inférieure à 120 cm/s.
défaut : l’anémie et l’hyperthermie. Ces deux situations génèrent L’utilisation de l’index de Lindegaard (rapport des Vm de
potentiellement des déséquilibres entre les apports énergétiques l’artère cérébrale moyenne et l’artère carotide interne) est décrite
et les besoins métaboliques cérébraux. L’anémie induit une aug- pour permettre d’établir la distinction entre un vasospasme et
mentation de la vitesse des globules rouges mais ne préjuge pas une hyperhémie (Lindegaard et al., 1989). Cependant, cet indice
de l’apport réel d’oxygène au cerveau. En cas d’hyperthermie, ne semble pas améliorer les résultats du doppler en termes de
la normalité de l’examen DTC ne garantit pas l’équilibre avec sensibilité et de spécificité (Vora et al., 1999).
l’augmentation du métabolisme cérébral. L’obtention d’une nor- Un des intérêts important du DTC est qu’il est un examen
mothermie ou d’une hémoglobine à 10 gr/dL (en situation aiguë) de suivi évolutif de part sa faisabilité au lit du malade et la pos-
n’est pas toujours aisée et c’est pourquoi le monitorage multi- sibilité de répétition quotidienne des observations. Il apporte
modal (SvjO2 , PIC, DTC) est recommandé, cherchant ainsi à alors plus qu’un reflet « instantané » de la circulation artérielle
minimiser les situations à risques ischémiques. cérébrale, mais permet de suivre les modifications circulatoires
Par ailleurs, chez certains patients, l’obtention d’un signal pendant l’hospitalisation. Cela en fait un élément capital dans
Doppler est difficile, voire impossible. Chez environ 8 % des ce cadre, où l’on « guette » la survenue prévisible d’une compli-
patients, et de façon plus fréquente chez les femmes et les sujets cation comme le vasospasme. Ainsi, Grosset et al. rapportent
âgés, l’absence de fenêtre temporale rend impossible la réali- qu’une augmentation quotidienne des Vm supérieure à 50 cm/s
sation du DTC (Itoh et al., 1993). Ce pourcentage semble en est prédictive de la survenue de lésions ischémiques cérébrale
diminution grâce aux progrès techniques des sondes. après hémorragie sous-arachnoïdienne (Grosset et al., 1993). Ce
résultat permettrait donc un diagnostic précoce du spasme, avant
3.2. DTC et vasospasme cérébral la survenue de lésions irréversibles.
Enfin, la technique Doppler permet la réalisation de tests
La technique du doppler fut initialement développée pour dynamiques au lit du malade, évaluant la vasoréactivité cérébrale
le diagnostic du vasospasme cérébral (Aaslid et al., 1982). Le et pouvant prédire le risque de vasospasme. Les études cliniques
spasme est un rétrécissement significatif de la lumière du vais- évaluent ainsi la réactivité vasculaire à un test d’hyperhémie ou
seau artériel étudié. Comme pour une rivière dont la vitesse à un test d’hypercapnie (Frontera et al., 2006 ; Ratsep et Asser,
de l’eau (et non le débit) augmente lorsque ces berges se rap- 2001).
prochent, le vasospasme artériel conduit à une augmentation On peut noter ici que l’IP n’intervient pas dans le diag-
de la vitesse des globules rouges. On comprend alors que ne nostic de spasme des gros troncs. Dans cette situation, toutes
connaissant pas précisément la section du vaisseau rétréci, nous les vélocités sont augmentées et ce sont les variations de la
ne pouvons pas connaître le débit sanguin local. vélocité moyenne qui sont corrélées aux variations du calibre
De nombreuses études évaluent l’utilisation du DTC dans artériel. Pour avoir une variation d’IP, il faut une constriction
le diagnostic du vasospasme. L’augmentation des vélocités des petites artérioles en aval du gros tronc étudié : écrasement
moyennes au niveau de l’artère cérébrale moyenne permet de par hypertension intracrânienne ou vasoconstriction directe par
suspecter la présence d’un vasospasme avec une bonne cor- hyperventilation ou spasme des petits troncs. Il y a alors une
T. Geeraerts et al. / Neurochirurgie 54 (2008) 731–738 737

baisse relative des vélocités diastoliques par rapport aux véloci- être évaluée et contrôlée plus précocement par la surveillance
tés systoliques et donc augmentation de l’IP. des vélocités intracrâniennes. Le DTC est disponible rapide-
Le DTC présente donc une place intéressante dans le diag- ment au lit du malade. Il ne permet cependant qu’un monitorage
nostic du vasospasme, permettant d’apporter des éléments séquentiel, non continu, contrairement au monitorage multimo-
diagnostiques de façon non invasive, répétitive et précoce. dal invasif (comme par exemple la PIC ou la pression tissulaire
Cependant, des limites existent ne permettant pas d’envisager en oxygène). Le DTC n’est bien entendu pas rival du monitorage
le DTC comme outil unique dans le diagnostic de vasospasme. invasif, mais plutôt complémentaire et bien souvent plus rapi-
Tout d’abord, même si le DTC permet une bonne corrélation dement disponible. Il permet ainsi, en complément de l’examen
entre Vm et vasospasme clinique ou angiographique au niveau clinique, d’évaluer le degré d’urgence pour la mise en route de
des artères cérébrales moyennes, il n’en va pas de même pour traitement comme l’osmothérapie ou l’évacuation chirurgicale
les autres artères du polygone de Willis. En effet, la plupart des de lésions intracrâniennes compressives.
études retrouvent des résultats décevants en termes de sensibilité
et de spécificité pour les artères cérébrales antérieures et la caro-
Références
tide interne (Lysakowski et al., 2001 ; Suarez et al., 2002). Ainsi,
la valeur localisatrice du doppler n’est pas comparable à celle Aaslid, R., Markwalder, T.M., Nornes, H., 1982. Noninvasive transcranial
de l’angiographie cérébrale qui reste l’examen de référence. doppler ultrasound recording of flow velocity in basal cerebral arteries.
Enfin, comme nous l’avons vu, la mesure étudiée Vm est aug- J Neurosurg 57, 769–774.
mentée par la diminution du calibre du vaisseau nous cachant la Bouma, G.J., Muizelaar, J.P., 1992. Cerebral blood flow, cerebral blood volume,
valeur du débit local, seul élément potentiellement prédictif de and cerebrovascular reactivity after severe head injury. J Neurotrauma 9
(Suppl 1), S333–S348.
l’ischémie cérébrale. Dans les années à venir, sensibilité et spé- The Brain Trauma Foundation, 2007. Guidelines for the Management of Severe
cificité du DTC seront certainement améliorées grâce à l’apport Traumatic Brain Injury. J Neurotrauma 24, S1–S106.
du doppler couleur en échographie bidimensionnelle (Proust et Chan, K.H., Miller, J.D., Dearden, N.M., 1992. Intracranial blood flow velocity
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and cerebrovascular resistance: an experimental study. J Neurosurg 84,
La disparition ou la négativation des vélocités diastoliques 79–84.
et la présence d’une perfusion pendulaire évoquent l’arrêt Département d’Anesthésie Réanimation de Bicêtre, 2007. Protocoles Anesthé-
de la perfusion cérébrale. Cette notion a été évoquée dans sie, Réanimations, Douleur, Urgence. MAPAR éditions, Le Kremlin-Bicêtre,
France.
plusieurs travaux par une corrélation entre ce type de tracé Frontera, J.A., Rundek, T., Schmidt, J.M., Claassen, J., Parra, A., Wartenberg,
Doppler et un arrêt de la circulation cérébrale à l’angiographie K.E., Temes, R.E., Mayer, S.A., Mohr, J.P., Marshall, R.S., 2006. Cerebro-
(Monteiro et al., 2006). Au même titre que la présence d’une vascular reactivity and vasospasm after subarachnoid hemorrhage: a pilot
mydriase, la découverte en urgence de ce type de tracé impose study. Neurology 66, 727–729.
un traitement immédiat (osmothérapie, par exemple) pour réta- Grosset, D.G., Straiton, J., McDonald, I., Cockburn, M., Bullock, R., 1993.
Use of transcranial doppler sonography to predict development of a delayed
blir une circulation cérébrale interrompue. Sa persistance sous ischemic deficit after subarachnoid hemorrhage. J Neurosurg 78, 183–187.
traitement peut signifier le passage en coma dépassé. Cepen- Itoh, T., Matsumoto, M., Handa, N., Maeda, H., Hougaku, H., Hashimoto, H.,
dant, cette technique, explorant difficilement toutes les artères Etani, H., Tsukamoto, Y., Kamada, T., 1993. Rate of successful recording of
intracrâniennes, n’est pas retenue comme ayant une valeur blood flow signals in the middle cerebral artery using transcranial doppler
légale pour affirmer un état de mort encéphalique. De nom- sonography. Stroke 24, 1192–1195.
Jaffres, P., Brun, J., Declety, P., Bosson, J.L., Fauvage, B., Schleiermacher,
breux « faux positifs » ont en effet été décrits au cours de A., Kaddour, A., Anglade, D., Jacquot, C., Payen, J.F., 2005. Transcranial
poussées transitoires d’hypertension intracrânienne, réversibles doppler to detect on admission patients at risk for neurological deteriora-
après traitement. L’angiographie reste le seul examen affirmant tion following mild and moderate brain trauma. Intensive Care Med 31,
l’absence complète de flux cérébral. Cependant, le DTC peut 785–790.
être une aide au diagnostic. Bien sûr, en présence des signes de Kirkpatrick, P.J., Chan, K.H., 1997. Transcranial doppler. In: Reilly, P., Bullock,
R. (Eds.), Head injury. Chapman & Hall, London.
coma dépassé et en cas d’instabilité hémodynamique le moment Lindegaard, K.F., Nornes, H., Bakke, S.J., Sorteberg, W., Nakstad, P., 1989.
optimal de l’angiographie peut être choisi en fonction des résul- Cerebral vasospasm diagnosis by means of angiography and blood velocity
tats du DTC. Il serait inutile d’aller à l’angiographie si un flux measurements. Acta Neurochir (Wien) 100, 12–24.
est mis en évidence au DTC quand, à l’inverse, la présence d’un Lysakowski, C., Walder, B., Costanza, M.C., Tramer, M.R., 2001. Transcranial
flux pendulaire symétrique pourra conforter le clinicien dans le doppler versus angiography in patients with vasospasm due to a ruptured
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choix de transporter le malade pour l’angiographie. Mascia, L., Fedorko, L., terBrugge, K., Filippini, C., Pizzio, M., Ranieri, V.M.,
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Le DTC est aujourd’hui un outil important dans la prise en McQuire, J.C., Sutcliffe, J.C., Coats, T.J., 1998. Early changes in middle cerebral
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738 T. Geeraerts et al. / Neurochirurgie 54 (2008) 731–738

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