FICHES PHILO – L’INCONSCIENT

Définitions : entité hors de contrôle, démunie du savoir, irréfléchie. S’oppose à la faculté de

conscience. Partie de notre esprit à laquelle on ne peut pas avoir accès.

Y-A-T-IL DES ACTIVITÉS INCONSCIENTES DU SUJET ?

L’obéissance à la coutume est inconsciente (ex : bonnes manières, règles de vie inculquées
depuis toujours).
Les actions qui relèvent du réflexe sont inconscientes (ex : respirer, cligner des yeux, etc.).

1) DESCARTES
Pour Descartes, toute perception est consciente et la possibilité d’une perception
inconsciente a été reniée.

2) LEIBNIZ (XVII-XVIIIe)
Leibniz pose l’hypothèse des petites perceptions, soit des perceptions inconscientes. Il les
illustre par l’exemple de la mer : on ne perçoit pas les petits bruits des vaguelettes mais on
entend la mer comme un tout.
Thèse : la perception consciente repose sur l’addition de très nombreuses perceptions
inconscientes : on perçoit l’ensemble et pas les petits éléments qui le composent.
Leibniz dit qu’il y a une différence de degré entre la conscience et l’inconscience. Il y a les
perceptions conscientes et inconscientes (qui balancent selon notre seuil de sensibilité). Il y
a des activités inconscientes (développées par l’apprentissage qui les rend automatiques).

3) Le somnambulisme
Quelqu’un dont l’esprit est endormi mais pas le corps. Spinoza dit c’est la manifestation
d’un inconscient. Bergson écrit que chez le somnambule la conscience se retire de ses
gestes (tout comme l’animal qui agit par instinct de manière inconsciente).

4) POINCARÉ : le travail inconscient

Poincaré dit que la découverte de rapports entre des éléments se font par un travail
inconscient (par ex comme en maths). L’invention mathématique a plusieurs étapes :
- La phase de préparation : familiarisation au problème
- Phase d’incubation : frustré de ses échecs face à la résolution du problème on
abandonne mais on y pense toujours
- Phase d’illumination : Eureka, le problème a été traité de manière inconsciente par
l’esprit
- Phase de vérification

5) BACHELARD (XXe) : l’inconscient comme obstacle à la science

L’inconscient est un obstacle aux connaissances et au savoir (= obstacle épistémologique)
car nous jugeons les choses à partir de préjugés (donc de l’inconscient). Il s’oppose à
Descartes et son cogito. Il travaille sur la question du rêve pour étudier la source d’erreurs
de nos connaissances. L’inconscient est présent dans le sujet conscient et dans la
connaissance elle-même : l’erreur est 1e dans les sciences. Pour lui, le 1e ennemi est
« l’inconscience de soi » et le 2e est « l’inconscience de l’esprit scientifique ». Il a pour but
de trouver les intuitions inconscientes qui vont se loger dans l’esprit scientifique : faire un tri
pour les rejeter et arriver à une connaissance objective et scientifique.

L’INCONSCIENT PSYCHIQUE EST-IL UNE HYPOTHÈSE LÉGITIME ?

1) FREUD (XIXe)
L’inconscient et la psychanalyse. Il faut admettre l’existence d’un inconscient dominateur.

F. Nietzsche dit que l’homme n’est que pulsions et instincts donc Freud tente d’expliquer
ces pulsions. Il commence par dire qu’on a donné trop d’importance à la conscience : la
plupart de la vie psychique est inconsciente. Les rêves, les phobies, les traumatismes, etc.
sont causés par l’inconscient.

Freud propose deux théories de l’esprit :

- 1e topique : l’appareil psychique se décompose en trois parties : l’inconscient
(dynamique, suit des lois qui lui sont propres. Séparé du conscient par une censure et
séparé du préconscient par une force), le préconscient (statique, sans vie, n’est pas
conscient mais peut le devenir, système mnésique (lié à la mémoire)) et le conscient (siège
de la pensée réfléchie, centre de la prise de décision).
- 2e topique : tripartition : le ça (pôle pulsionnel (des désirs inconscients) gouverné
par les désirs et les plaisirs), le moi (cherche à satisfaire le ça tout en tenant compte des
principes de réalité et souvent soumis aux exigences du surmoi (sans le savoir). Il est en
majeure partie inconscient) et le surmoi (intériorisation inconsciente des interdits sociaux
et parentaux).  Il y a une lutte entre les 3 pour dominer la vie psychique. Le « moi » a 3
contraintes « le pauvre Moi a 3 maîtres sévères » : le surmoi, le monde extérieur et le ça.

Freud dit aussi que l’homme a connu trois blessures narcissiques :

- Copernic et l’héliocentrisme : le soleil ne tourne pas autour de la terre
- Darwin et la théorie de l’évolution : l’homme est un animal comme les autres
- Freud et l’inconscient : l’homme n’est pas souverain de sa vie psychique car il n’en a
pas le contrôle

2) LACAN
L’inconscient est structuré comme un langage et ne prend sens que dans un système de
signe propre à chacun.

3) POPPER
Il est impossible d’envisager une science de l’inconscience car la psychanalyse analyse des
inconscients qui se manifestent de manière subjective + différent selon l’individu
 Donc comment prouver que c’est vrai ou faux ?